Une petite moue dubitative étira les lèvres de Dyalwen lorsque la Blanche émit l’hypothèse que le Héraut du Roi puisse se montrer compréhensif. Dans l’absolu, elle n’avait peut-être pas tort. Après tout, la rouquine ne le connaissait que depuis quelques jours et, excepté le petit aparté sur les vacances, ils n’avaient jamais parlé d’autre chose que du travail. Méra en savait sans doute plus qu’elle… Mais la Grise doutait quand même fortement d’obtenir une quelconque dispense pour quelques ampoules. Et, de toute façon, il ne lui viendrait même pas à l’idée d’en demander une.
Concentrée sur son mouvement pour mettre en application les explications de Méra, Dyalwen ne nota même pas que la prise de la Héraut se relâchait un peu avant qu’elle ne se libère. En revanche, elle prit note de ses corrections. La rapidité primait sur la technique. OK. Mais si elle ne faisait pas dans le bon sens, ne prévenait-elle pas ainsi celui qui la tenait ? Et…
Agis au lieu de réfléchir.
La voix mentale de Tisia sonnait presque blasée, mais Dyalwen ne répondit pas. Cette fois, elle s’efforça de faire pivoter ses poignets plus vite, même si le geste n’était pas exactement celui montré par Méra. Et elle recommença jusqu’à ce que la Blanche considère que c’était bon et sonne la fin de la séance.
Avec un sourire, la rouquine salua sa professeure du jour et la remercia pour la leçon, avant de reprendre la direction du Champ où une silhouette blanche l’attendait.
Alors, tu vois ? Tu n’es pas morte.
Attends demain matin avant de dire que tu avais raison.
Amusée, le Compagnon gratifia son Élue d’un coup de nez tandis que la Grise faisait jouer ses épaules pour tâcher de détendre les muscles de son dos. Elle serait percluse de courbatures le lendemain, c’était certain. Mais, elle avait de la chance : Méra était beaucoup moins violente que les maîtres d’armes de son frère.
[HJ – Merciiii pour ce sujet !]