« Mais la grossesse est aussi une chose parfaitement naturelle. Si c'était si dangereux, les humains se seraient éteints depuis longtemps. Je ne dis pas qu'il n'y a pas de risques, mais tu es jeune, en pleine santé et bien entourée.»
Certes, l'accouchement pouvait parfois mal se passer, mais le plus souvent, ce n'était pas l'accouchement qui tuait, mais les suites de celui-ci. Or à Valdemar, mais aussi dans les Vallées ou à Griffon Blanc, on était parfaitement au courant de ces problèmes, et une femme accouchant dans une Maison de Guérison n'avait que très peu de chances de tomber malade des suites de la mise bas.
« Non, je n'idéalise pas la grossesse. Combien crois-toi que j'ai soigné de parents malheureux ou d'enfants désespérés? Je sais bien que la grossesse seule ne suffit pas. Je dis juste que tu n'as pas avoir peur d'être une mauvaise mère, car il n'y a pas de mauvaises mères. Il y a des mères, et celles qui ont simplement donné la vie, et l'un étant parfaitement indépendant de l'autre. Ahéla, tu t'inquiètes déjà pour l'enfant et tu préfères ne pas t'en occuper, car tu crains d'en être incapable. Tu es déjà une très bonne mère, car tu t'inquiètes avant tout du bien-être du bébé. C'est que j'essayais de te dire. Qu'importe la relation que vous aurez, elle sera unique, ce sera la vôtre, et il y sera habitué. Et tu resteras sa mère.» Elle sourit. «Crois-tu vraiment que l'amour parental ne prend qu'une seule forme? Quand je te demande de t'impliquer, j'ai l'impression que tu comprends que je te dis de pouponner. Il y a des tas de manières de s'impliquer... ce sera à toi de trouver la tienne. »
Elle se servit d'un peu de tout avant d'enfin entamer son repas. Elle était contente de manger enfin, car elle avait faim, malgré les émotions.
« As-tu déjà réfléchi à comment tu feras avec ton étudiante? Et moi il faudra que je l'annonce à Liane...»