«Ah... préparer un animal que tu viens de chasser n'est pas donné à tout le monde. Ce n'est pas si facile...»
Elle trouva l'image d'Isabeau écorchant un lapin assez drôle. Si la situation avait été différente, elle aurait probablement charrié son élève de son ton pince-sans-rire.
«Isabeau, tu es une jeune femme brillante. Tout dans la tête. Et c'est un peu le problème, je pense. Tu rationalises beaucoup trop. Dans un combat, il n'y a qu'une seule vérité. Le survivant gagne... C'est normal d'être secouée après sa première mort. Mais il n'y a rien de moral ou de philosophique là derrière. Il est mort. Tu es vivante.» Elle lui caressa les cheveux. «Si tu hésites à tuer de crainte de peut-être mal faire, tu ne survivras pas. Et si tu meurs, combien d'autres mourront ensuite? Tu n'as pas le luxe de pouvoir douter. Après une bataille, tu peux vomir tout ce que tu veux, prendre trois bains, te bourrer la gueule. Mais en combat, l'hésitation n'est pas permise. C'est ta responsabilité de Héraut. Tu dois survivre pour protéger les autres.»