Barrn fronça le museau lorsqu'Isibeal le rabroua.
Non, certes concéda-t-il.
Cela n'aurait peut-être pas changé la douleur mais sa sensibilité en prenait un coup. Et il n'aimait pas que l'on touche à son orgueil. Dans sa patte, la douleur battait au rythme de son cœur, encore bien présente, quoi que différente à présent. Il se sentait tout de même soulagé, à présent, il devait bien le reconnaître, malgré l'indélicatesse de la guérisseuse.
Comme elle lui demandait si elle pouvait encore l'aider, Barrn regarda sa patte. Là entre les coussinets, un petit trou montrait encore où le pieu s'était planté. Vide désormais, il ne risquait plus rien, la plaie allait cicatriser toute seule, il ne lui resterait qu'à la garder propre, mais pour cela nul besoin d'une guérisseuse. Un trondi'irn l'aurait probablement accablé avec des précautions à prendre, la guérisseuse elle ne savait guère plus. Cela arrangeait le bibliothécaire qui savait prendre soin de lui.
Je ne veux pas vous retenir plus longtemps. Vous avez sans doute d'autres choses à faire, tout comme moi.
Un bataillon de livres à ranger, des élèves à surveiller et une entrevue à demander au nom de la délégation kyree. Une journée bien remplie les attendait tous les deux.