Quelques minutes après avoir fait sa demande à Jorel, elle eu l'impression qu'il était satisfait, il lui renvoyait d'ailleurs en image, un bon feu dans une cheminés. Il devait avoir réussi à prévenir les gens de l'arrière-poste. Il lui envoya ensuite l'image d'une ferme, probablement l'endroit qu'elle devait tenter de trouver. Ce n'était pas un mode de communication idéal, mais la paire avait fini par s'y faire et se trouver des trucs pour fonctionner sur les routes.
Enora serait heureuse de passer la nuit dans un endroit chaud où elle n'aurait pas à allumer elle-même le feu ou cuisinier, puis manger, sa propre nourriture. L'avoine des relais, c'était nourrissant, mais pas tellement bon au moral. On s'y fait avec le temps, et la jeune héraut n'était plus difficile comme autrefois, mais elle était toujours heureuse de savourer un vrai repas.
On ne voyait quasiment rien à travers la brume, et si la pluie avait cessé, la jeune femme était complètement trempé, ainsi que son compagnon. Au moins, la chaleur de son corps les réchauffait un peu tous les deux. Après plusieurs journées en selle sans jamais se sentir au sec, elle fut vraiment heureuse de percevoir une lueur à travers la purée de pois autour d'elle.
Elle projeta son esprit en avant, et oui ! Houra ! C'était bien l'arrière-poste. Elle se contint pour ne pas presser Jorel, ce n'était pas le temps pour qu'il se blesse. Il n'irait pas plus loin pour la nuit de toute façon. Quelques minutes n'y changeraient rien, elle pouvait être patiente.
Finalement, ils pénétrèrent dans la cours et Enora descendit de son compagnon, lui octroyant une caresse affectueuse et déposant un baisé sur le bout de son museau.
"Merci mon ami, tu vas enfin pouvoir te réchauffer dans une vraie écurie, et manger autre chose que ce que je peux cuisiner avec les rations des relais."
En attendant qu'on vienne les voir, elle détacha la sacoche de selle qui contenait les missives précieuse, cachées dans des flèches, qu'elle ramenait du front. Ses dernières ne quittaient ses yeux et son entourage immédiat que pour rejoindre les mains de celle à qui elle était destinée.
Entendant des pas, elle se retourna pour saluer la personne qui venait à sa rencontre.