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Messages - Fleur de Trevale

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1
Fleur sentait bien que quelque chose, dans la proposition de Sieur Foxton, dénotait. Mais elle n'avait pas la finesse nécessaire pour le comprendre.
En revanche, elle admettait volontiers que la majeure partie des sujets abordés en réunion furent trop complexes pour Owen. Ce dernier se satisfaisait naïvement de savoir qu'il donnait l'impression de participer.

"Oh, je n'hésiterai pas à faire appel à votre expertise et celle de mon époux."

Son cerveau lui soufflait déjà "non". A bien des égards, Fleur n'était encore qu'une enfant. Nantie d'un tout nouveau pouvoir qu'elle n'attendait pas, elle comptait bien en faire bon usage, pour elle, même si elle ne savait pas encore bien comment.

"Je serais au rendez-vous avant la réunion, c'est bien aimable à vous de me consacrer du temps."

Elle se leva, pleine d'une énergie nouvelle, réfléchissant à comment annoncer la nouvelle à Owen sans qu'il en prenne ombrage - elle savait toutefois comment le consoler - et à quelles tenues achetés pour ces réunions - oui c'était important pour elle.
La vie allait changer.

[RP CLOS]

2
L'important, dans le milieu de Fleur, avait été et serait toujours les apparences. Si son interlocuteur ne crut pas un mot de ses fariboles, la jeune femme fit comme si ne rien n'était. Et inversement.

La suite en revanche la laissa sans voix l'espace de quelques secondes, un exploit !
En réalité, elle avait vaguement envisagé qu'une telle proposition put lui être faite. Mais ça tenait du registre des fantasmes. Une pensée qu'elle-même avait jugé stupide, alors qu'elle se demandait ce que Sieur Foxton pouvait bien lui vouloir. "Et si il me proposait de remplacer Owen ?!", une pensée folle qu'elle avait laissé s'envoler rapidement, car si elle savait pouvoir combler presque tous ces désirs, celui-ci, bien plus enfoui, était trop frustrant pour qu'elle y pense.
Impossible alors de cacher sa satisfaction. Même par politesse envers son mari.

"C'est avec un grand plaisir que je remplacerai mon mari au service de Valdemar, mais j'ignore ce que vous attendrez de moi!"

Elle but une gorgée de thé et pencha son décolleté pigeonnant vers son hôte, attentive à sa réponse.

3
Tandis que son hôte servait le thé, Fleur observait l'environnement sans se cacher. Le bureau du Sieur Foxton était, de l'avis de la jeune Trevale, dramatiquement froid. Utilitaire. Il aurait bien eu besoin d'un oeil féminin pour adoucir tout ça. Il avait pourtant une épouse, mais Fleur connaissait mal Dame Foxton. Bien trop déprimante pour une personnalité comme la sienne. Elle était plus à même, à bien y réfléchir, de s'entendre avec ses enfants.

"Mon époux supporte sa claustration avec courage et bravoure, je vous remercie."

Il fallait bien ranger au rang de qualité cet aplomb avec lequel Fleur proférait d'énormes mensonges, imperturbable. Elle but une gorgée de thé, battit des cils et rajouta:

"Quant à moi je fais face, avec de l'organisation, rien n'est impossible!"

Enfin, surtout avec des domestiques efficaces !
Elle ne cilla pas quand l'homme parla de la ressemblance - de toute évidence célèbre - de ses enfants. Elle avait l'habitude, et l'obligation de s'enchanter de la chance que ses jumeaux avaient eu à la loterie de la génétique:

"Les Dieux ont été généreux avec nous, en nous donnant deux enfants ayant pris équitablement les qualités de chacun des parents. Sans vouloir trop jouer la coquette, je préfère mes cheveux à ceux de mon époux, mais savez-vous qu'Owen avait un arrière grand-père blond ? C'est comme ça que nos jumeaux ont hérité de cette teinte, n'est-ce pas formidable!" pérora-t-elle.

Fleur se souvenait avoir regretté auprès d'Yvelin ses lacunes en musique. Elle se dépréciait. Elle savait parfaitement jouer du pipeau !

"Vous pensez vraiment que ma tâche est plus ardue que la vôtre ? Vous êtes bien trop modeste Sieur Foxton ! Je ne suis qu'une femme."

La jeune femme avait toujours eu une haute idée d'elle-même, et n'était pas si naïve quant aux limites de son sexe. Elle savait parfaitement l'utiliser à son avantage.

"Vous, vous décidez de l'avenir du royaume ! J'écoute toujours passionnément Owen me raconter vos séances."

Autant pour la passion ! Owen était un si mauvais conteur que Fleur baillait invariablement au bout de cinq minutes. Mais le fond de sa réflexion était vraie en revanche. Elle aimait son mari mais l'enviait terriblement. Il n'occupait ce poste que grâce à ses manœuvres et parce qu'il était un homme.



4
"Avoir moins peur, mon mari ?"

Elle lâcha un rire très mondain et ajouta:

"Ses parents ont tout essayé avant moi. Je crains que ce soit sans espoir. Je ne sais pas si vous souffrez d'une phobie, mais il s'agit bien de ça dans le cas de mon époux."

Fleur s'était fait une raison. Elle ne pouvait pas tout avoir. Mais pour une admiratrice absolue des Hérauts, c'était quand même cocasse d'avoir épousé un anti-héraut hypophobe. Le tromper avec un Elu avait été merveilleux et pourrait paraître un bon compromis, si ce n'était si dangereux.

"Ses études ? Voilà un jeune homme sérieux ! J'espère qu'il prend tout de même le temps de s'amuser, c'est important !"

Belle leçon donnée par la dernière personne à suivre en matière de conseils éducatifs.

Comme prévu, l'anecdote au sujet de sa robe fit son effet, et Fleur en fut ravie, elle précisa avec malice:

"Oui, par contre il a été le seul en dehors de mon mari, bien sûr!"


Elle eut un bref souvenir de sa nuit de noce et des minutes désespérantes qu'Owen avaient passés à essayer de délacer sa robe de mariée, tout entier consumé par un désir qu'il n'avait jamais assouvi et qu'il pouvait enfin faire subir à sa si jolie épouse. Fleur avait voulu éviter l'intervention de sa camériste pour essayer d'introduire un peu de spontanéité dans cette soirée, résultat, elle avait fini par sonner une femme de chambre, qui n'avait rien dit, mais pas pensé moins.

"Les robes sont parfois inconfortable, mais le résultat est si seyant que cela en vaut la peine, non?"

En fait non. Mais Fleur était de celles persuadées qu'il fallait souffrir pour être belle, et que c'était normal. Cependant...

"Un jour je vous emmènerai chez ma couturière si vous le souhaitez. Elle sait donner du confort aux modèles les plus... audacieux."

Avec regret, elle regarda le soleil et soupira:

"Malheureusement je vais devoir rentrer chez moi, mais ce fut un intermède charmant. J'espère que nous nous reverrons ? A une réception, peut-être ? Etre Elu n'empêche pas d'y participer, non?"

5
Fleur avait beau fuir avec application ses jumeaux, enfin fuir, disons déléguer le plus possible l'ennuyeuse tâche de s'en occuper, les enfants s'attachaient à leur mère, assez pour parfois réclamer sa présence à elle, et pas une autre.
Malheureusement, c'était souvent quand ils avaient un problème. Particulièrement en cas de colique. Pourtant, en matière d'estomac, ils auraient mieux fait de s'en remettre à leur père.
Mais puisque ni les nourrices, ni leur père n'arrivaient à les apaiser, Feur avait finit par sacrifier ses nuits pour le confort de ses enfants, En râlant, pestant, voire pleurant, mais il fallait reconnaître que dans sa résignation, il y avait bien de l'amour, à voir ses deux bambins ne s'endormir que contre elle, dans des positions impossibles, bavant sur ses chemises de nuit en satin.

C'est donc dans un sommeil profond proche du coma qu'elle finissait ses nuits, quand elle en fut tirée par un hurlement épouvantable. Tâtant le matelas à côté d'elle, elle constata qu'il était vide, puis entendit avec désespoir ses enfants pleurer, réveillés par le raffut et un nouveau hurlement. C'était clair à présent, c'était Owen.
Courant en manquant s'emmêler dans les draps, elle chercha la source de bruit et la trouva, entourée des domestiques qui la laissèrent passer.
Owen s'était levé dans la nuit pour manger - une mauvaise habitude - et était tombé dans les escaliers. Jamais elle n'aurait pensé qu'il puisse produire des bruits aussi stridents alors qu'il lui tendait une main pour s'accrocher à elle. Les angles inhabituels d'une de ses jambes et un de ses bras la firent glapir et lui donnèrent une nausée qu'elle ne maîtrisa que grâce à l'expérience acquise durant sa grossesse, ce dont elle se félicita. Vomir sur son mari blessé n'était pas la meilleure idée qui soit.

***

Y'avait une chose plus insupportable que son mari en convalescence ? Fleur en doutait.
Plus capricieux et indolent que jamais, coincé chez eux, Owen menait la vie dure à toute la maison, sauf ses jumeaux. Elle savait que la douleur pouvait transformer un homme, mais parfois, elle le regardait geindre avec comme une envie de l'étrangler. Mais c'était Fleur, donc elle le couvait d'attention la seconde qui suivait. Il n'y pouvait rien après tout, il était ainsi. Et il souffrait. Ce qu'elle ne supportait pas.

Elle le soupçonnait également de profiter de cette convalescence pour ne plus avoir à sortir du tout, et rester avec ses enfants sans avoir besoin d'excuses particulières. Il aimait le pouvoir que sa femme lui avait obtenu en Conseil, cela flattait son égo, mais se laisser aller à sa paresse naturelle était tout aussi plaisant, surtout quand il pouvait rester avec ses jumeaux qu'il idolâtrait.
C'est donc exaspérée mais attendrie - ou le contraire - que Fleur fuyait le plus souvent sa maison à la moindre occasion. Et alors qu'elle comptait recontacter le Lieutenant Jehane pour profiter des indisponibilités de son époux afin d'aller faire de la charité dans les quartiers pauvres sous sa protection, elle reçut une invitation de Sieur de Foxton.
Cette missive la surprit. Depuis l'accident d'Owen, ses amis et connaissances venaient régulièrement le voir. Foxton voulait donc la voir elle, et pas prendre des nouvelles d'Owen.
Ne sachant absolument pas ce qu'il voulait d'elle, mais étant une femme du monde accomplie, elle s'apprêta avec un soin tout particuliers, fière représentante de son Nom.
Accompagnée d'un domestique qui l'attendit à l'entrée du Palais - femme mariée, elle n'avait pas besoin de chaperon - elle tapa à la porte de Foxton avec seulement 1/2 marque de retard.
Après avoir reçu l'invitation à rentrer, elle pénétra, tout en dentelle et chiffons, dans le bureau, un charmant sourire aux lèvres.

"Sieur Foxton, c'est un plaisir de vous revoir."

En fait, elle le connaissait peu l'homme en question. Il était du genre à le lui accorder son attention qu'à travers son rôle de femme d'Owen, inférieure aux hommes et à leur service.
Elle s'assit face à lui, attendant qu'il lui propose le thé dont elle sentait l'odeur.

6
Champs des Compagnons / Re : Les pieds sur terre... et dans l'herbe
« le: 06 décembre 2020, 21:13:33 »
Dyalwen semblait faire preuve de beaucoup d'humilité, une qualité que Fleur appréciait, dans la mesure où elle-même ne la possédait absolument pas. Face à une telle personnalité, la sienne pouvait aisément prendre toute la place.

"Oui, tout le monde connait notre nom. Mon mari et moi travaillons à le rendre plus célèbre encore."

Enfin surtout Fleur, et encore, à la hauteur de ses capacités. Ce n'était déjà pas si mal.
La proposition spontanée de la jeune grise fut reçut avec surprise et une grande joie, quoique teintée de regret.

"Oh, c'est réellement très gentil de votre part, Dyalwen. Vraiment. Ca me fait très plaisir, et j'adorerai, oh oui j'aimerai beaucoup."

Là, elle fit la moue, une moue adorable mais sincère.

"Ce n'est pas vraiment une question de temps..."

Si Dyalwen la pensait débordée d'occupation, c'est qu'elle donnait bien le change finalement.

"Mais Owen ne voudra jamais. Il en a tellement peur. Il le saurai si je montai dans son dos, c'est sûr."

Il ne la faisait pas suivre à proprement parler. Bien que certains de ses amis le lui ai conseillé, sous prétexte qu'elle était jeune et jolie, et qu'il fallait la surveiller. Mais tout se savait à Haven. Elle la première.
A bien y réfléchir, que son aventure avec Noam soit restée secrète relevait du miracle.

"Mais c'est vraiment très gentil de votre part."

Elle saurai se souvenir de cette proposition.

"Il est en âge de se marier non ? Il n'y songe pas?"

Se marier, pour Fleur, était une fin en soi. Elle avait été élevée dans cette optique. Comme beaucoup avant elle. Et après.

"Je connais les noms de tas de jeunes femmes de son âge s'il est timide ou s'il a besoin d'un chaperon" proposa-t-elle avec un sourire.

Fleur adorait jouer les marieuses. C'était une façon bien commode et amusante de se construire un réseau solide. Son propre mariage ayant été plutôt précipité, voir les autres se nouer sous ses yeux lui plaisait infiniment. En tant que femme mariée, elle faisait figure d'autorité.

"Oh, je n'avais jamais pensé qu'un poste particulier puisse décharger du reste, si j'avais su..."

Si elle avait su rien du tout, soyons honnête, une tâche répétitive et sur la durée n'était pas faite pour elle. Alors que les corvées différente chaque jour étaient plus simple à négocier contre autre chose. Parfois juste un sourire. Ah ça, elle en avait manipulé, des jeunes hommes, pour éviter de faire la vaisselle.

"Vous travaillez pour Almendar ? Savez-vous que je le connais ?.Un jour, j'avais mis une robe à la mode de Hardorn sublime, vraiment une merveille, mais trop serrée. Je ne sais pas comment sont faites les femmes là-bas, mais pas comme nous, je vous le garantis. Je ne suis pourtant pas épaisse, enfin je ne crois pas. Mais je m'égare. Je respirais vraiment très mal, au point d'être étourdie, et devinez qui m'a rattrapé puis délacé le dos de ma robe pour me permettre de respirer ?"

Elle fit un grand sourire amusé. Elle adorait raconter cette histoire. Le Héraut du Roi avait une telle réputation de froideur et de sérieux, et on ne lui connaissait absolument aucune femme, ou homme d'ailleurs, dans sa vie. Fleur s'amusait beaucoup à penser qu'elle était la seule femme qu'il dont il ait jamais délacé la robe.

7
Haven / Re : Comédie urbaine
« le: 05 novembre 2020, 11:02:04 »
Le laïus d’Yvelin sur l’autodiscipline fit sourire Fleur et elle acquiesça :

«Certainement, enfin, quand même l’autodiscipline n’existe pas, il faut bien s’en remettre aux autres»

L’histoire de la vie d’Owen en somme. Qui ne comprit pas qu’on parlait de lui, heureux débile ignorant de sa propre stupidité.
Il ne prit même pas la peine de répondre au Barde. Celui-ci avait abondé dans son sens, et il n’était pas assez fin pour savoir relancer une conversation.
Yvelin annonça qu’il parfait, et Fleur se leva gracieusement pour l’accompagner.

«Je vous fait confiance pour les détails plus ou moins gros. Comme vous l’avez vu, les connaissances d’Owen et moi sont bien trop minces pour que nous puissions avoir des envies particulières.»

Owen leva la tête pour voir le Barde partir et lui fit un léger signe de tête à peine poli. C’était toujours ça, soupira Fleur en en fort intérieur. Mais elle excusait ses manières quand elle le voyait ensuite tout entier tourné vers les jumeaux.

«Barde Yvelin, ce fut un plaisir de vous recevoir, et nous avons hâte de faire profiter nos amis de vos talents.»


Elle ploya dans une charmante révérence et laissa une domestique guider Yvelin jusqu’à la sortie.

8
La Taverne de Haven / Re : De tout et de rien 2
« le: 31 octobre 2020, 14:02:27 »
Ouiiiiiiiiiiii <3

9
Même avec son peu de connaissance en la matière, Fleur sentit que ses caresses étaient appréciées. A bien y réfléchir, elle n'avait jamais eu d'animaux de compagnie - pas qu'elle considère un noble Compagnon comme un simple animal de compagnie ! - mais elle ne connaissait pas cet échange qu'on pouvait avoir avec un animal. Quand elle avait chevauché Athor, elle n'avait pas vraiment savouré cet échange, toute occupée à badiner avec un autre. Aujourd'hui, en revanche, elle sentait sous ses mains cette forme de communication avec Tisia.

"Oh vous n'avez pas à prendre exemple sur moi. Vous êtes une Héraut."

Et si la jeune mère se comportait envers Dyalwen comme le ferait n'importe quelle femme noble bien mariée devant une jeune femme célibataire, elle n'en accordait pas moins spontanément la supériorité à la Grise. Elle avait été élue. Elle était donc au dessus des autres. C'était indiscutable.

"Oh, quelle chance ! Je gage donc que votre famille n'a pas du fréquenter celle de mon époux."

Ses doigts graciles plongèrent dans la crinière du Compagnon. Elle avait envie d'y faire de tresses.

"J'ai appris, sur le domaine où je suis née. Je serai encore capable, je suppose, de tenir sur un cheval si ma vie en dépendait. Sinon mon époux et moi en possédons, c'est indispensable pour voyager entre Haven et Trevale, mais le palefrenier qui en a la charge a installé ses écuries non loin des fermes familiales."

Ce qui était ridicule et demandait une organisation bien huilée.

"Je ne crois pas que votre frère soit fiancé, non?"

Non bien sûr. Fleur le saurai sinon.

"J'espère qu'il trouvera une femme passionnée. Il est important d'avoir des points communs."

Des points communs, Fleur et Owen en avait, heureusement. Mais pas celui d'admirer le Cercle, malheureusement.
Fleur fit un tour sur elle-même pour observer les autres Compagnons ici et là. Malgré elle, elle cherchait Noam, sachant pertinemment qu'il n'était jamais à Haven.
Alors qu'un poulain galopait un peu plus loin, il lui vint soudain l'idée que ses enfants pourraient être élus, un jour. Après tout leur père... Oh, voilà qui serait dramatique !

"Y'a-t-il toujours autant de corvée à remplir en tant qu'étudiants des Collegia ? Même les bleus comme moi n'y échappaient pas..."

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Haven / Re : Comédie urbaine
« le: 21 octobre 2020, 20:00:37 »
"Un tuteur, à mon âge ?" Fleur eut un petit rire mondain et sincère à la fois. "J'ai peur de ne pas être meilleure élève à présent que du temps de mes années de Bleue. On dit que la sagesse vient avec l'âge, mais je n'en suis pas si certaine.".

Voilà une chose qu'elle n'aurait pas dit en société. Il fallait que le monde croit qu'elle avait gagné un peu de raison avec les années. Il en allait de la respectabilité du nom qu'elle portait. Même elle en avait conscience.
Mais pour badiner avec un Barde, elle pouvait se le permettre.

Owen manquait bien trop de finesse, pour ne pas dire d'intelligence, pour comprendre tout le mépris contenu dans la réponse du Barde. Il répondit donc platement:

"La théorie c'est une chose. pour la pratique, il n'en aura pas le temps, il aura trop à faire, apprendre à devenir le Seigneur du Trevale laisse peu de temps au loisir."

Fleur fut sincèrement impressionnée qu'il arrive à répondre de tels mensonges, à plusieurs reprises, mensonges qu'elle s'était donné tant de mal à lui inculquer. Quel dommage qu'il sorte parfois de telles énormités qui gâchait tout ce travail...
Cependant, quand elle apprit que le jeune Barde se trouvait dans une situation difficile avec ses parents, elle se mordit les doigts d'avoir lancé le sujet. Romanesque, une histoire de rejet à cause de ses préférences sentimentales fit vibrer sa corde sensible, alors qu'Owen, qui avait aussi comprit - décidément quelle folle journée ! -  se tendait ostensiblement.

"Oh je suis vraiment navrée d'apprendre cela. Sachez que vous serez toujours le bienvenue ici."

Elle se permit de lancer un regard d'avertissement à Owen, le mettant en garde de la contredire. Habituellement, c'est avec de la douceur, des minauderies, et parfois quelques caprices qu'elle arrivait à faire de lui ce qu'elle voulait. De temps en temps cependant, elle devait faire preuve d'autorité. Ce n'était pas naturel chez elle, mais c'était diablement efficace.

A son compliment sur sa personne, Fleur gloussa et passa une main dans sa chevelure blonde. Puis elle regarda ses jumeaux.
Diantre, elle voyait tellement de Noam en eux...

"Je reconnais qu'ils sont plutôt réussis. Mais je ne suis pas objective."

11
Haven / Re : Comédie urbaine
« le: 20 octobre 2020, 07:28:30 »
Fleur adorait se faire appeler Dame de Trevale, même si ce n'était pas vraiment juste. Elle n'était que l'héritière. La vraie Dame de Trevale étant à Trevale justement, et bien en vie.
Mais puisqu'à Haven il n'y avait qu'elle, elle se considérait comme une sorte de représentante du Nom, méritant d'être traité avec les mêmes honneurs que sa belle-mère.

"Vous pourriez faire ceci ? Oh ce sera parfait. Vous avez l'air tout à fait compétent, je vous fait entièrement confiance à ce sujet, n'est-ce pas Owen ?"

Ce dernier hocha la tête, sans même prendre la peine d'ouvrir la bouche pour autre chose qu'engloutir des petits fours.
Il était tellement facile de gagner la confiance du couple Trevale ! Il était même surprenant qu'ils n'aient pas eu d'ennuis plus graves à cause de ça. Pour le moment.

"Vous savez jouer de tous ces instruments ? C'est tout à fait incroyable ! Je suis impressionnée ! Car moi malheureusement, je n'ai aucun talent, je crois, pour la musique. Je n'étais pas  très assidue. Ce qui explique que je connaisse si mal votre Collegium. J'aimais assez le clavecin, mais il fallait apprendre le solfège, et le professeur n'était pas... inspirant."

Fleur savait jouer parfaitement du pipeau en revanche. Quant à son époux...

"Mon précepteur n'a détecté aucune... disposition pour la musique. Il a donc préféré se concentrer sur d'autres compétences." récita Owen pour une fois de façon presque convaincante.

En écoutant Owen, on pouvait se dire finalement qu'il n'y avait pas de cas désespéré si lui arrivait à répéter ce qu'on attendait de lui. Parfois.

"Peut-être nos enfants auront envie d'étudier la musique, qui sait?"
"Quoi? Ambroise aura trop de choses sérieuses à apprendre pour le perdre à chantonner." réagit Owen. "Camélia fera ce qu'elle veut, c'est une fille, c'est différent."

Fleur eut du mal à ne pas écarquiller les yeux devant tant d'impolitesse et de préjugés. La façon de penser d'Owen n'était pas une surprise, mais elle faisait en sorte qu'il la garde pour d'autres milieux. Et elle estimait avoir encore de belles années devant eux pour le faire changer d'avis. Mais ça n'empêchait pas ce genre de situation déplaisante d'arriver, malheureusement .
Pleine de respect pour Yvelin, sa personne et son talent, elle intervint avec douceur:

"Owen, vous être injuste. Je suis certaine qu'Ambroise saura vous convaincre de lui permettre tout ce qui le rendra heureux."

Le jeune homme regarda son fils et eut un sourire attendrit.

"Je suis certaine que vos parents sont très fier de vous, Barde" rajouta Fleur dans l'espoir de faire oublier l'impair de son mari.

12
Haven / Re : Comédie urbaine
« le: 01 octobre 2020, 20:22:18 »
Et de riche, aurai-t-on pu rajouter pour la décoration. Car en effet, ni Owen ni Fleur n'avaient compté pour décorer et meubler ce salon. Avaient-ils seulement conscience de la valeur des choses ?
Owen non. Fleur en avait une vague idée, du moins réalisait-elle à présent ce qu'était l'indigence, et donc le manque d'argent. Et encore... Il ne lui restait qu'à mettre en œuvre ses projets de bienfaisance avec la Lieutenant Jehane pour le réaliser pleinement. Mais jusque-là, elle avait trouvé mieux à faire. Organiser une fête pour les jumeaux, par exemple.

Yvelin entama sa chanson, et Fleur eut un grand sourire en écoutant ce qu'il avait composé. Elle regarda Owen, pour avoir son ressenti, mais lui se contenait de s'amuser de celui des enfants, subjugués.
Elle en profita pour lui passer Camélia - il savait très bien porter les deux nourrissons en même temps, il fallait dire qu'il y avait de la surface sur laquelle les poser - et récupérer l'usage de ses deux mains.
A la fin de la chanson, elle applaudit comme une enfant.

"Oh, Barde Yvelin, c'est fantastique, merci !"

Elle se tourna vers Owen:

"Ne trouvez-vous pas, Owen ? Je n'ai jamais entendu de chanson à la gloire de notre Nom, nous serions donc les premiers à en avoir fait faire une."
"Non, vous avez raison, je n'ai jamais entendu parler d'une chanson propre aux Trevale".

Et on pouvait faire confiance à la mémoire d'Owen.

"Nous pourrions chanter..." elle compta sur ses doigts " les quatre premières strophes pour des fêtes de famille, cela ferait une sorte d'hymne ?"

Là, Owen plissa les yeux pour comprendre ce que sa femme voulait dire, puis fini par répondre:

"Si vous voulez"

Et cette réponse lui valait la plupart du temps une tranquillité royale. 

"Je ne crois pas qu'il y ai quoique ce soit à rajouter. J'ai hâte de l'entendre lors des réjouissances,"

Elle tendit un plateau de gourmandise à Yvelin puis demanda:

"Jouez-vous autre chose que du Luth ? Pour ma part, je ne suis pas bien douée."

Dans la quête d'accomplissement de jeune fille bien née étudiant au Collegium des Non-Affiliés, Fleur avait eu droit à une éducation musicale. Mais elle avait trouvé son professeur barbant - bien trop vieux et pas du tout séduisant - et n'y montrait aucun talent.


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Champs des Compagnons / Re : Les pieds sur terre... et dans l'herbe
« le: 28 septembre 2020, 15:57:35 »
C'est ravie, et même surexcitée, mais le cachant un minimum - elle savait se tenir - que Fleur se rendit vers le Champ avec Dyalwen.
Le long du chemin, elle jetait tout de même des coups d'oeil angoissés autour d'elle, pour être certaine qu'on ne la voyait pas. Même si elle ne se faisait pas d'illusion. On la verrai forcément, et Owen l'apprendrait. Mais tant pis ! Ce n'était pas tous les jours qu'elle avait l'occasion d'aller voir les Compagnons. Elle en paierait le prix.

Tisia, puisque c'était le nom du Compagnon, vint à leur rencontre et se montra visiblement ravie de rencontrer un nouveau visage. Il n'en fallait pas plus à Fleur pour que son enthousiasme soit total. Elle se fendit d'une charmante révérence.
Oui, Fleur savait parfaitement faire la différence être un simple cheval et un Compagnon; et donc accorder à ces derniers tout le respect qui leur été dû. Et comme ce n'était certainement pas chez elle qu'elle pouvait faire montre ce cette admiration...

"Dame Tisia, c'est un honneur de vous rencontrer !"

Elle tendit la main vers les naseaux du Compagnon pour la caresser doucement.

"Vous êtes magnifique"

Owen, quand il acceptait d'évoquer l'existence de ces démoniaques créatures à haute voix, se faisait un plaisir de dire qu'il ne voyait pas ce qu'il y avait d'exceptionnel dans de stupides canassons blancs qui se ressemblaient tous.

"Combien mon époux à tord. Vous êtes tous unique" réagit-elle. "Vous avez bien de la chance Dyalwen. Montiez-vous à cheval avant d'être élue ?"

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Haven / Re : Comédie urbaine
« le: 23 septembre 2020, 15:56:51 »
Yvelin savait parfaitement tourner ses compliments et ils furent reçut avec un gracieux sourire de Fleur. Owen, très sensible à la flatterie, se rengorgea, ce qui lui donna un peu l'air d'un dindon.
Il était en effet intimement persuadé d'avoir une morale irréprochable. La rectitude par contre, il ne savait pas ce que ça voulait dire, mais ça avait l'air flatteur.

"Vous brisez un peu la magie, Barde Yvelin. Moi qui imaginait les vôtres déambuler, rêveurs, attendant l'inspiration presque divine..." plaisanta à moitié Fleur, le ton légèrement badin.

Légèrement, parce qu'Owen était jaloux, et que même si le Barde n'aimait pas les femmes, elle ne pouvait s'empêcher d'instaurer un rapport de séduction avec les hommes.

Après plusieurs acrobaties qui eurent le mérite d'amuser sa fille, Fleur réussit à la poser contre son épaule, la tête blonde de Camélia dépassant juste ce qu'il fallait pour qu'elle puisse voir le monde de ses grands yeux bleus. Sa mère étant installée légèrement de biais, le bébé pouvait observer Yvelin, même si elle ne voyait guère d'une longiligne forme rouge. Mais ça changeait assez pour la captiver.
Fleur, qui savait recevoir et boire son thé avec un art consommé, se retrouva tout à coup gauche, une tasse fumante à la main, un bébé de l'autre côté qu'elle ne voulait pas risque de brûler, tout de même.
Elle avait beau essayer de paraître naturelle, il était clair qu'elle n'avait pas l'habitude d'avoir ses enfants dans les bras.

"Des convoitises? Oh je ne crois pas, bien que notre Nom soit illustre, n'est-ce pas Owen?"


Celui-ci, en train de s’empiffrer de choux à la crème, lui lança un regard un peu perdu, puis s'empressa d'avaler sa nourriture, manquant s’étouffer. Fleur se retint tout juste de fermer les yeux de dépit.

"Oui, les Trevale sont importants. Je suis Grand-Conseiller vous savez."

Fleur jeta un oeil à la décoration de son salon et ajouta:

"Nous aimons en tout cas recevoir dans une atmosphère et une ambiance paisible et élégante. Et si par convoitise vous voulez dire envie, je prends ça pour un compliment"

Mais effectivement, cette magnifique maison avait été plus que convoitée par les cousins d'Owen qui rêvaient d'en hériter. Mais elle leur passait sous le nez. Et Fleur ne les laisserait pas tenter de la reprendre.
Mue d'un sentiment protecteur, elle resserra inconsciemment sa prise sur sa fille et plongea son nez dans les fins cheveux blonds de Camélia pour en humer l'odeur si particulière des nourrissons. Ce geste spontané la surprit elle-même.

"Nous avons hâte d'entendre ce que vous avez composé. Je crois que les enfants sont sensible à la musique. N'est-ce pas Owen ?"

Après tout, il les connaissait bien mieux qu'elle.
Owen, qui avait reprit son activité principale, à savoir manger, essuya rapidement les miettes tombées sur Ambroise et acquiesça.

"Ca oui, ils aiment beaucoup m'entendre chanter."

Fleur sourit avec tendresse, touchée au fond qu'Owen puisse se méprendre à ce points sur sa voix. Elle avait rarement entendu quelqu'un chanter si faux.

15
Dyalwen renvoya les questions généalogiques sur son frère. Qui en effet, étant l'héritier de son Nom, était tenu de connaître ses ascendants à mettre en avant, ou non d'ailleurs.
La conversation bifurqua sur les Compagnons, et ce qu'en dit Dyalwen amusa beaucoup Fleur:

"C'est un trait de caractère commun alors, vous n'êtes pas la première à me dire que votre Compagnon est têtu."


Et quand la Grise propose d'aller voir Tisia, Feur battit des mains, ravie:

"Vraiment ? Oh j'adorerai tellement ! Je..."

Ses mains cessèrent de battre, et son sourire ravi se fana. Elle plissa les yeux et regarda autour d'elle le corridor vide. 

"Mon époux... il n'aime pas beaucoup les Compagnons."

Comme cette phrase sonnait très anti-héraut, et même si Owen l'était incontestablement, elle se rattrapa:

"Il a une peur bleue des chevaux. Cela le terrifie. S'il apprenait que je suis allée à l'écurie des Compagnons..."

Une fois encore, sa formulation sous-entendait quelque chose qu'elle s'empressa de corriger:

"Pas qu'il puisse se montrer méchant, bien entendu, juste en colère..."

Ce n'était pas beaucoup mieux, mais Fleur n'avait absolument aucun argument flatteur à utiliser pour raconter qu'Owen allai tempêter, crier, puis bouder. Mais elle ne voulait pas qu'on pense qu'il puisse être violent, comme certains hommes. Sans même parler de Arsène, elle savait que derrière certaines portes cossues se cachaient des choses bien pires qu'une simple équinophobie. Mais Owen ne fera jamais ça, n'est-ce pas ?

"Il est en réunion en ce moment, Ca peur durer, ou non, tout dépend des sujets qu'ils évoquent. Je..."

Un page se montra au moment opportun. Elle lui fit signe puis lui ordonna:

"J'ai besoin que tu attendes la fin de la réunion du Grand Conseil. Quand Owen de Trevale en sortira, tu lui diras que moi, son épouse, suis allée à un rendez-vous et rentrerai de mon côté."

Elle lui tendit une pièce pour la peine, et l'enfant acquiesça en demandant:

"Comment je saurai lequel c'est votre mari, ma dame ?"
"C'est le plus gros" souffla Fleur rapidement.

Le Page, fier d'avoir une mission d'une si jolie dame, et si bien payé, partit en courant.
Fleur repris le bras de son compagne du jour et lui fit un grand sourire:

"Allons-y, et vite."

Avec un peu de chance, la réunion se finirai dans une taverne, et elle aurait le temps de rentrer et d'effacer les traces de son méfait.

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