Sortir en ville... Depuis combien de temps Mina n'avait-elle pas fait quelque chose de si... banal ?
Pas qu'elle se cloître quand elle était à Haven, mais si elle voulait prendre l'air, le Champ des Compagnon faisait parfaitement l'affaire.
Il fallait bien Isa pour l'en sortir, et ça tombait bien, les deux jeunes femmes s'étant peu vu ces dernières semaines.
Ce qui avait beaucoup à voir avec la naissance de l'héritier d'Armentière.
Mais Micha se mariait. Et puisqu'il était son cousin, elle avait été invité.
Elle avait un peu la pression. Elle ne s'était pas vraiment bien comportée la dernière fois qu'elle avait mis les pieds chez ses cousins, partant en guerre contre un Barde engagé pour l'occasion.
Du coup, décidée à faire amende honorable, elle avait même accepté de faire la ridicule dépense d'une robe.
"Oh tu sais, je suis la première surprise. Je crois qu'il veut me surveiller. Vu comme je me suis ridiculisée la dernière fois, c'est peut-être plus prudent?"
Elle n'y repensait pas sans honte à vrai dire.
Elle suivit docilement son amie dans la boutique, décidée à suivre ses conseils, pour ne pas y passer trop de temps.
Retranchée dans la cabine, elle lança à Isabeau:
"Micha se marie alors? J'ai du mal à me souvenir de sa fiancée, je ne l'ai vu qu'une fois. Toute petite, mais beaucoup de cheveux je crois, non ?"
Une des apprenties de la couturière l’interrompis poliment pour venir prendre ses mesures. Mina grimaça, mal à l'aise avec son corps depuis toujours, mais laissa faire la jeune fille, déshabillant certaines parties de son corps à sa demande.
"Tes parents doivent être heureux, les Venelgueste, ce ne sont pas n'importe qui. Je suis déjà allée là-bas pour un cadeau pour... bref."
Elle n'aimait pas parler de sa vie privée devant les autres, même si les couturières avaient l'air gentilles. Moins elle en laissait entendre, mieux ça valait. Elle entendait encore le barde Yvelin lui faire la leçon sur le personnage de premier plan qu'elle était de par son Don et l'homme qu'elle fréquentait. Pfft...
"C'était trop cher pour moi, mais qu'est-ce que c'était beau."
Elle leva un bras, puis l'autre, ayant envie de rire quand le mètre ruban chatouilla son aisselle.
"Et toi Isabeau ? Qu'en penses-tu ?"