Oui, c'est bien une espèce d'amitié qui commence à naître entre Jerem et Sou, le début, les prémices. Pourtant ils doivent avoir une sacré différence d'âge. Mais en benjamin de sa fratrie, Jeremahiam n'a jamais eu de plus petit à gérer. Et encore moins une fille. Ca change. En bien.
Le mage Adrien a l'air assez perspicace, ce qui n'arrange pas vraiment le Prince. Néanmoins il s'assoit. L'homme a l'air tout à fait ouvert à la discussion, autant en profiter. Quand celui-ci évoque le Don de la Terre, Jerem déglutit. Il répond précautionneusement mais un peu sèchement :
"Le Don de la Terre ? Je ne crois pas que ca existe à Valdemar, non? Pourquoi ça vous intéresse ?"
En fait, lui aussi aimerait désespérément avoir des réponses à ce sujet. Il sait qu'il possède ce Don, mais il n'a jamais été formé à l'utiliser. Ces derniers temps, il prend un peu peur à cause de ça. Vue de l'esprit ou non, il a l'impression que cela l'envahit. Et il ne sait pas à qui en parler. Ses frères ainés l'ont aussi, mais il refuse de les avertir sous peine d'être rapatrié fissa dans son pays. Il sait que les Héraut ont quelques personnes spécialisées dans la formation des Dons divers et variés, mais pour ça, il faudrait qu'il en parle à Alemdar. Et il a horreur de le déranger. Il a bien mieux à faire, non ?
Il ne parle pas de sa propre mauvaise expérience. Ce n'est pas quelque chose qui se sait, ailleurs que dans l’entourage très proche du gouvernent Valdemaran. Jerem a plus ou moins l'interdiction d'ébruiter dans quel état sont arrivés deux des fils de feu Gedric de Rethwellan. Il n'a même pas besoin qu'on le lui dise d'ailleurs, il n'irait pas s'en vanter. Et si Adrien n'est pas au courant, c'est qu'il n'a pas à l'être.
Sou par contre a aussi clairement quelque chose à cacher, qu'elle semble prête à confier, à sa manière. Le langage de son corps est plutôt parlant, mais malgré ses gestes, elle se met à parler. Et avoue, confirmant les soupçons de Jerem, qu'elle vient d'un milieu où la méfiance est une seconde nature si on veut tout simplement survivre. Jerem n'est pas naturellement empathique, mais Sou, si sauvage, si chétive, cela lui fait de la peine de l'imaginer dans des endroits pareils. Il tapote la sol à ses côtés pour lui proposer de s’asseoir aussi.