Fiersaule écouta attentivement le court résumé de la vie du kyree.
- C'est étonnant que vous ayez quitté votre clan. Au final, bien peu le font... Mais c'est toujours bon de se découvrir une passion, une nouvelle vie.
En sortant de l'eau, Barrn s'étala lamentablement. Fiersaule dut se retourner pour éviter de blesser le kyree maladroit. Ses épaules étaient secouées d'un fou rire silencieux. Quand il se fut calmé, il alla remplir le seau, s'essuyant les yeux. Cette fois, l'eau qu'il tira était bien plus chaude, afin que le bibliothécaire aux articulations fragiles ne se refroidisse pas trop vite.
Il s'approcha du kyree et le rinça soignement. Bien évidemment, un seul seau ne suffirait pas, mais Fiersaule voulait d'abord brosser une fois Barrm pour bien désencrasser sa fourrure.
Il sortit la brosse de sa poche et la montra au bibliothécaire.
- Puis-je vous brosser, maintenant? Je pense que je vais devoir le faire deux fois. Une fois avant le grand rinçage, une fois après vous avoir séché.
Sans mettre attendre la réponse, le trondi'irn s'agenouilla sur le sol détrempé de la salle de bain et entreprit de brosser énergiquement la fourrure du kyree. Malgré le bain, les poils étaient encore tellement sales qu'il dut rincer sa brosser après une dizaine de passages. Décidément, rien ne remplaçait un bon brossage pour nettoyer correctement une fourrure. Les plumes étaient bien plus faciles à laver. Un bon bain, et la question était réglée.
Tout en brossant le bibliothécaire, Fiersaule en profita pour lui palper discrètement la colonne et les articulations. Elles étaient bien trop raides pour un animal visiblement encore jeune. Si les guérisseurs n'avaient rien pu faire, il se doutait bien que lui non plus, ne pourrait guère soulager le kyree. Mais personne ne semblait avoir songé à lui faire prendre de longs bains chauds, ou à le masser longuement. Évidemment, ainsi, on ne soignait que les symptômes, et non les causes réelles du mal, mais c'était mieux que de laisser souffrir ainsi quelqu'un.
- J'espère que je ne vous fais pas trop mal... prévenez-moi si c'est le cas.
Il donnait de grands coups de brosse, luttant parfois contre les gros nœuds qui s'étaient formés dans la fourrure négligée si longtemps.