Auteur Sujet: Milk && Honey ♦ Aaron && PluieChantante  (Lu 4589 fois)

Aaron Greystoke

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Milk && Honey ♦ Aaron && PluieChantante
« le: 02 septembre 2012, 22:25:58 »
8ème décade d'été (31 août 1480) - Bureau du Héraut du Sénéchal

[justify:26gl9y2r]Il y a des choses qu'on ne peut pas changer. Sa nature profonde. Ses sentiments. Son passé. Des choses immuables, quoi qu'on fasse pour tenter de les modifier. Aaron faisait partie de ces hommes qui ne savent pas faire autrement qu'assumer leur devoir, quoi qu'il leur en coûte. Il passait le plus clair de son temps entre son bureau, le Champ des Compagnons où il s'occupait de Raïna, et tous les autres lieux qui requerraient sa présence, par devoir. A tel point qu'il dormait peu, mangeait le plus rapidement possible, et jonglait entre ses prérogatives de Héraut du Sénéchal et les entrevues qu'il pouvait avoir avec Jalena concernant ce nouveau don qu'il n'appréhendait pas aussi parfaitement qu'il le devrait, et pour cause, il était tout récent dans sa vie. Ca ne l'empêchait pas de trouver ses progrès trop maigres, malgré ses efforts. Il était à une place où on devait pouvoir compter sur lui, et à l'heure actuelle, on ne pouvait clairement pas compter sur son Empathie, ce qui lui déplaisait fortement. Mais son perfectionnisme n'était pas récent.

Ce qui était moins récent, aussi, mais tout aussi pitoyablement immuable, c'étaient ses sentiments pour Enju. Il faisait son maximum pour les laisser de côté, pour ne pas y penser. Il s'était promis de ne pas recommencer à boire pour oublier, et par une certaine forme d'orgueil, et parce que son entrevue avec Irmingarde lui laissait un amer goût dans la bouche, mais ça ne l'empêchait pas de penser à la karsite pour autant. Alors quoi de mieux, en effet, que de continuer à se plonger dans le travail ? Ca n'effaçait rien, il s'en rendait bien compte, mais ça l'occupait suffisamment pour qu'il ne tombe pas dans une mélancolie profonde. Celle-là même qu'il avait déjà ressentie, par le passé, quand il avait dû quitter Isalyna. Malgré Raïna, malgré les années, malgré la distance et les chemins différents que leurs existences avaient pris, il n'avait jamais complètement oublié la jeune fille de son enfance, celle qui avait été son (presque) premier baiser. Qui aujourd'hui devait avoir fondé sa famille. Il l'imaginait sans peine mère de famille, auprès d'un homme qui l'aimerait, entourée d'une myriade d'enfants aussi vifs qu'elle avait pu l'être dans sa jeunesse. Et il avait toujours une pensée tendre pour elle, même si aujourd'hui, il était conscient que son attachement pour elle ne pouvait pas rivaliser avec ce qu'il ressentait pour Enju. Mais peut-être était-ce simplement l'oeuvre du temps ? Il était bien en peine de l'affirmer, et encore moins de certifier qu'il irait mieux, avec le temps, justement. Alors il se taisait, continuait à souffrir en silence et à faire ce qu'il savait faire de mieux : son devoir.

Ce qu'il n'imaginait pas, c'était que d'autres ne l'entendaient pas de cette oreille. A vrai dire, il n'imaginait pas vraiment qu'on puisse s'inquiéter de sa santé autrement que quant à sa capacité à travailler correctement, ce qu'il s'évertuait à faire parfaitement. Mais il aurait dû savoir que tout le monde n'était pas dupe. Qu'un Empathe, déjà, ressentirait son trouble, sa douleur et la fatigue qu'il refusait d'écouter, mais que son corps commençait à crier. Sans vraiment s'en rendre compte, il se tuait à la tâche, et ce n'était, même s'il l'ignorait, pas du goût de tous. De celui de son Compagnon, déjà, qui ne manquait pas de le rappeler à l'ordre et qui était la seule à le décider à aller se coucher, le soir, alors que la plupart des autres Hérauts avaient déjà regagné leurs chambres depuis longtemps. Et sans doute des liés à ceux auxquels elle pouvait confier ses craintes pour sa moitié d'âme. Parce que même s'il refusait de l'admettre, il devait bien se rendre compte, parfois, qu'il inquiétait Raïna, et même s'il tentait souvent de la rassurer, il doutait d'y parvenir totalement.

Ce jour-là, il travaillait dans son bureau, compulsait les compte-rendus de mission des différentes équipes en attendant que la dernière ne passe les portes de Haven, tout en réfléchissant aux derniers bouleversements... royaux. Et il ne s'attendait absolument pas à ce qu'on vienne le déranger dans son office, encore moins à l'heure du déjeuner où les autres avaient plutôt tendance à être tous dans la salle à manger...[/justify:26gl9y2r]
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Pluiechantante

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Re: Milk && Honey ♦ Aaron && PluieChantante
« Réponse #1 le: 03 septembre 2012, 07:41:31 »
Pluichantante faisait maintenant partie intégrante de cette grande entité qu'était le Collegium. Elle ne savait pas très bien comment on était arrivé à l'accepter aussi facilement; Liane ne devait pas y être étrangère. Être la "Tatie Pluie" de la petite fille lui avait ouvert pas mal de portes, et avait facilité sa vie à Haven. On était bien loin de ses projets initiaux qui consistaient à se louer une chambre quelque part pour exercer son activité, pour finalement parvenir à louer une plus grande surface et ouvrir un cabinet.

Pluie, cependant, se satisfaisait bien de sa situation. Elle se pliait sans autre aux caprices du destin, surtout qu'elle ne manquait pas de travail. Les trois Collegia étaient le théâtre de nombreuses souffrances, autant physiques que sentimentales, et ses talents étaient appréciées, même des nobles les plus conservateurs. Les soldats venaient la voir pour soigner des muscles endoloris, et pour avoir le plaisir de converser avec une jeune femme qui ne soit ni une sœur, ni une putain, une femme avec laquelle ils pouvaient flirter, et qui acceptaient leurs avances avec de grands sourires et des remarques telles que "Tu es un grand coquin, oui?".

Son patient du jour, en revanche, n'était pas venue la voir pour ce genre de choses. En fait, il n'était pas venu tout court. C'était un petite page qui lui avait demandé de s'occuper du Héraut du Sénéchal, qui était trop fatigué, qui ne dormait pas, et pour lequel beaucoup de Hérauts s'inquiétaient. La demande avait encore été renforcée par une domestique, qui se plaignait de ne jamais trouver le bureau vide pour faire le ménage, et par quelques soldats - que le Héraut en question fréquentait dans le cadre de sa fonction - qui lui trouvaient "une sale gueule".

La Kestra'chern avait donc trouvé une place pour le pauvre Héraut, entre un client - qui payait grassement - le matin et son "babysitting" de l'après-midi. Après avoir rangé ses affaires, et remercié le client de sa voix chantante, elle s'était hâtée vers le bureau qu'on lui avait indiqué, pour qu'elle prodigue ses services. Certes, un bureau n'était pas l'endroit idéal, et elle préférait toujours recevoir ses patients dans sa chambre - qui se trouvait dans l'aile réservée aux invités - ou alors dans leurs propres chambres, pour peu que celle-ci soit plus grand qu'un placard à balais.

Pluiechantante arriva devant une porte qui lui semblait être la bonne. Elle déchiffra l'écriture sur la plaque (le valdemaran écrit lui posait plus de problèmes que l'oral) et frappa à petits coups énergiques avant de littéralement forcer le passage.

" Bonjour! On m'a dit qu'ici j'avais un patient. Héraut du Sénéchal, oui? Bien. Enfin, pas vraiment bien. C'est mal de rendre inquiets les gens autour, après ils appellent Pluie qui doit soigner dans un bureau!"

Pluie sourit chaleureusement pour adoucir ses propos et détailla le Héraut assis à son bureau.
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Aaron Greystoke

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Re: Milk && Honey ♦ Aaron && PluieChantante
« Réponse #2 le: 04 septembre 2012, 21:10:53 »
[justify:1mn86r2i]Travailler. C'était ce qu'il faisait de mieux, finalement, ce qu'il avait toujours fait en somme. Et comment changer sa façon d'être quand on a toujours fonctionné de cette manière ? Comment faire cet effort quand ce pour quoi on était prêt à faire cet effort s'effrite ? Un jour, peut-être, arriverait-il à passer outre les sentiments un peu trop forts qui secouaient son coeur, mais pour l'heure, se savoir éloigné à jamais de la femme qu'il aimait, incapable de s'imaginer en aimant une autre, fondant une famille ou, plus improbable encore, partageant un lien pour la vie avec qui que ce soit, alors que certains couples s'étaient formés autour de lui et lui renvoyaient sans le vouloir sa solitude, c'était une torture. Bien sûr, il était heureux pour le couple royal, il avait eu peur lorsque la nouvelle avait été annoncée de leur enlèvement, il avait été ravi d'apprendre la naissance de l'enfant de Saskia, aussi, tout comme il avait appris avec joie le lien pour la vie entre Thalyana et Kalaïd avec qui il avait fait route, plusieurs décades auparavant. Mais tous lui rappelaient cruellement qu'il était seul. Et la jalousie avait parfois tendance à étreindre son coeur, à son grand dam. La jalousie mêlée à la joie naturelle, et à la honte aussi. Car il n'osait guère retourner voir la karsite depuis sa déclaration, ne sachant pas réellement quelle attitude adopter auprès d'elle, même s'il ne souhaitait pas couper non plus complètement les ponts avec elle. Il lui avait dit qu'ils étaient amis, malgré tout, et il souhaitait tenir cette promesse. Mais il ne savait simplement pas comment faire pour le moment.

Alors travailler. Parce que ça, au moins, il savait faire. Parce que ça occupait autant ses mains que son esprit, et que ça lui donnait le sentiment d'être encore bon à quelque chose. Il ne se doutait pas le moins du monde que c'était une attitude qui était loin de ravir tout le monde. Qu'une petite page, déjà, parlât de lui, ça l'eût surpris. Il côtoyait souvent les mêmes, mais de là à ce qu'on s'inquiétât pour lui... Qu'une domestique appuyât ses dire, c'eût été plus déroutant encore, même s'il eût, peut-être, mis ça sur le compte de la gêne que sa sempiternelle présence dans son bureau pouvait représenter pour son travail. Mais que même d'autres soldats ajoutassent qu'ils lui trouvaient une sale gueule ? Depuis quand on s'inquiétait ainsi de son sort ? A vrai dire, il eut douté que ce fût par affection, et eut mis ça sur le compte du rôle qu'il avait à assurer, ni plus, ni moins.

Toujours était-il qu'il ne s'attendait pas le moins du monde à ça. Il était exténué, certes, et se frottait les yeux, quelque peu las, quand on frappa à sa porte et qu'il eut à peine le temps de répondre un « Oui ? » surpris que le battant s'ouvrait à la volée sur une femme qu'il ne connaissait pas. Et son premier réflexe fut de froncer les sourcils en se levant par politesse pour passer de l'autre côté de son bureau.

« Bonjour... Pardonnez-moi mais je crois qu'il y a erreur... »

Sauf qu'elle avait dit Héraut du Sénéchal.

« C'est bien moi, mais... »

Cette femme débordait d'énergie et de bonne humeur. Deux choses qu'il avait bien du mal à encaisser au vu de sa propre humeur plutôt maussade.

« Pardonnez-moi mais je ne sais absolument pas de quoi vous voulez parler... »

« Tu es parfois désespérant, tu sais. Laisse-toi faire pour une fois dans ta vie. J'en ai marre d'avoir toujours peur que tu fasses une attaque. » La réaction de Raïna, d'ordinaire assez peu loquace, était sans la moindre équivoque : si d'autres Hérauts avaient été alertés, elle n'y était sans doute pas pour rien, et, elle, était ravie de la présence de Pluie dans ce bureau. Ce qui ne manquait pas d'atterrer sa moitié qui l'avait toujours connue particulièrement farouche dès qu'une femme l'approchait. Ca, c'était réellement le comble...[/justify:1mn86r2i]
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Pluiechantante

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Re: Milk && Honey ♦ Aaron && PluieChantante
« Réponse #3 le: 05 septembre 2012, 11:53:08 »
Pluiechantante secoua la tête en riant.

" Je parle que tu es trop fatigué, que tu travailles trop, et que tu fais plein d'inquiétude autour de toi. Et Pluiechantante n'aime pas quand les gens sont stressés. C'est mauvais. "

Elle s'approcha du bureau et s'assit sur une chaise, sans gêne. De toute façon, s'il la fichait dehors, elle reviendrait à la charge.

" Je me présente. Je suis Pluiechantante. Je suis Kestra'chern. Je soigne les corps, mais surtout les coeurs, oui. Je suis aussi la tatie de Liane, la fille de Riannon. Je travaille ici maintenant, au Collegium, et je soigne les Hérauts et les soldats surtout. Mais attention, je ne suis pas un Guérisseur vert. Je m'occupe des blessures de la vie de tous les jours, pas des gros trucs. Juste des petits bobos. Mais aussi des bobos du coeur, oui."


Elle sourit au Héraut, qui était plutôt pas mal, si on excluait les cernes et la tête de déterré. Elle ne comprenait pas ces gens qui se tuaient à la tâche, oubliant jusqu'à leur propre vie, et qui causaient tant de soucis à leurs proches.

Le pauvre homme avait un regard éteint, et l'air singulièrement perdu. La Kestra'chern soupira. Ces Hérauts semblaient adorer se faire souffrir, pour le devoir, ou simplement parce que, comme ils pensaient devoir être parfait, ils reniaient leur part humaine. Ils auraient tous eu besoin d'une maman ou d'une vieille tante pour les rappeler à l'ordre. Mais il n'y avait rien de tel ici.

La K'Leshya soupira. C'était quoi ce pays où on se souciait du corps, mais non du coeur? Ou ils n'y avait personne de formé à soigner les tourments des coeurs? Comment se débrouillaient-ils pour maintenir une société viable et cohérente? Vers qui se tournaient les gens désespérés, fatigués de vivre, perdus, ou simplement las?

Elle prit un air sévère avant de s'adresser au Héraut.

" Tu laisses tomber ton travail, et tu laisses Pluie faire le sien, oui? Allez"


Elle esquissa quelques pas en direction du Héraut, prête à l'extraire de force de son siège s'il le fallait.
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Aaron Greystoke

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Re: Milk && Honey ♦ Aaron && PluieChantante
« Réponse #4 le: 13 septembre 2012, 15:48:01 »
[justify:l0jgozub]Le rire de la jeune femme, associé aux derniers propos de sa moitié d'âme, plongea davantage Aaron dans la perplexité. Il ne voyait pas du tout ce qu'il pouvait y avoir de drôle, d'autant moins que Raïna était véritablement inquiète. Certes, oui, il travaillait beaucoup, et il ne pouvait pas nier qu'il était un peu fatigué, à force. Mais de là à faire plein d'inquiétude autour de lui ? Que son Compagnon s'inquiète, c'était logique, mais plein ? C'était qui, les autres, alors ? Et qui était Pluiechantante ? La réponse à cette dernière question vint bientôt, comme la jeune femme s'installait dans la chaise qui lui faisait face, sans vraiment s'inquiéter de savoir s'il l'accepterait ou non. Mais il ne se voyait pas la mettre purement et simplement dehors, aussi resta-t-il debout face à elle, intrigué.

Une Kestra'chern, donc. Voilà ce qu'elle était. Qu'elle soit la tatie de Liane, la fille de Riannon, était une information comme une autre, qu'il rangea dans un coin de sa mémoire, mais à cet instant, ça n'avait pas vraiment d'importance. Ce qui en avait, c'était la suite. Elle soignait les bobos du coeur, comme elle disait. Et s'il avait été objectif, il aurait sans doute confirmé qu'il en avait besoin. Sauf qu'il n'était pas du tout objectif à ce sujet, loin de là. Et il allait protester quand la K'Leshya reprit la parole.

« Mais... »

Il n'avait pas vraiment envie de l'aider à faire son travail, parce qu'il voyait très bien ce qu'il allait devoir mettre sur le tapis. Et il n'avait vraiment pas envie d'évoquer Enju avec qui que ce soit. Raïna, cependant, ne l'entendait pas de cette oreille, et elle profita de leur lien pour l'empêcher de réagir, le harponnant si bien qu'il porta la main à sa poitrine, le souffle court.

« S'il te plait... Laisse-la faire. »

La perspective ne l'enchantait pas, mais la supplique de sa moitié d'âme ne pouvait pas le laisser indifférent. Alors il lâcha un soupir, ne sachant pas trop, au fond, ce qui l'attendait maintenant.

« Je suppose que je n'ai pas trop le choix... »

C'était autant pour Pluie que pour Raïna, et il ne doutait pas un instant que l'une comme l'autre ait enregistré le message... De là à ce qu'il soit particulièrement actif, il y avait un gouffre, cependant, mais c'était déjà un pas en avant qu'il se laisse faire.[/justify:l0jgozub]
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Pluiechantante

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Re: Milk && Honey ♦ Aaron && PluieChantante
« Réponse #5 le: 16 septembre 2012, 10:03:57 »
Pluiechantante secoua la tête.

"Tu as toujours le choix, oui. Tu peux être coo..coopératif ou râler. "

Elle sourit et jeta un coup d’œil autour d'elle. Le bureau n'était pas gigantesque. Chez elle, elle aurait appelé cela un placard. Dans sa ville natale, même si la mer et la falaise empêchait la ville de s'étendre dans deux directions, on ne manquait pas de place. Et s'enfermer dans de minuscules pièces sans air n'était pas la norme. Ici, au contraire, tout le monde semblait travailler dans son coin, loin des autres, en particulier les gens d'importance.

Dans cette petite pièce, elle allait devoir improviser. Il était hors de question d'aller ailleurs. Le Héraut refuserait et la Kestra'chern souhaitait lui épargner la honte de se faire traîner par la peau du cou… par une femme pas bien grosse qui plus est. De plus, elle doutait de parvenir à le maintenir tranquille bien longtemps, donc le temps perdu à se déplacer raccourcirait d'autant sa "séance".

Elle repoussa les chaises contre le bureau, déplaça quelques piles de livres.

"Pas pratique pour travailler ici… Pas d'air. Tu ouvres la fenêtre oui. Pas d'espace non plus. C'est pas bon pour l'esprit. Pas la place de s'envoler."


Le valdemaran de Pluie avait tendance à devenir abscons dès qu'elle était un petit peu énervée, ou surexcitée. Elle ne prenait plus la peine de formuler des phrases complètes et d'utiliser les expressions locales; elle se contentait de les traduire directement de sa langue natale.

La Kestra'chern déplia son tapis de massage sur le sol et poussa encore quelques bricoles pour lui permettre de circuler autour sans tout faire tomber. Elle sortit encore quelques bougies, son diffuseur d'essence, et prépara le tout.

"Là, tu te couches. Tu enlèves ta tunique, oui."


La pudeur n'entrait pas en ligne de compte pour Pluie. Soit il se déshabillait tout seul comme un grand, soit elle s'en chargerait elle-même.
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Aaron Greystoke

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Re: Milk && Honey ♦ Aaron && PluieChantante
« Réponse #6 le: 21 septembre 2012, 15:59:48 »
[justify:3sjveg9n]Quelque chose... ou plutôt... Raïna, lui laissait à penser qu'il risquerait de le sentir passer s'il continuait à râler. Alors être coopératif ? Il essaierait, même si, pour l'heure, il ne voyait pas très bien quoi faire. Mais la Kestra'chern n'avait manifestement pas besoin de beaucoup d'activité de sa part, pour l'heure, elle ré-agençait déjà son bureau et par réflexe, parce qu'il ne voulait pas vraiment se montrer impoli non plus, il se mit à l'aider à faire de la place. Et quand elle lui demanda d'ouvrir la fenêtre, il s'exécuta, un peu perdu dans les propos de la jeune femme. A vrai dire, l'envol de l'esprit, ça lui passait un peu au-dessus de la tête.

Il l'observa déplier son tapis de massage et préparer ses bougies et autres accessoires dont il ignorait l'utilité en silence, les bras croisés sur sa poitrine quand il réalisa qu'il ne pouvait plus guère faire grand chose de plus. Et quand elle lui demanda de se dévêtir pour s'allonger sur son tapis, il passa une main dans ses cheveux, un peu nerveux. Il n'avait pas besoin de se mettre davantage son Compagnon à dos, donc il allait s'exécuter, mais se dévêtir devant une jeune femme, ça n'était pas vraiment dans ses habitudes, il fallait bien l'avouer.

« Je n'ai pas vraiment le choix, n'est-ce pas ?... » adressa-t-il à sa moitié d'âme, qui se contenta de lui transmettre le sentiment d'inquiétude qu'elle ressentait. Alors, docile pour l'heure, il retira sa tunique, qu'il posa soigneusement sur une des chaises poussées contre son bureau. Un peu mal à l'aise, il s'allongea sur le sol comme elle le lui avait demandé, fixant le plafond pour éviter de croiser le regard de Pluiechantante, certain que ça ne ferait qu'accentuer le malaise qu'il ressentait dans cette situation pour le moins... hors norme pour lui.

« Bien... Et maintenant ?... »

Enfin « bien »... c'était vite dit, mais bon, le silence ne lui convenait pas vraiment, et il n'avait rien trouvé de mieux pour le combler, d'autant qu'il ne savait réellement pas à quoi s'attendre à présent.[/justify:3sjveg9n]
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Pluiechantante

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Re: Milk && Honey ♦ Aaron && PluieChantante
« Réponse #7 le: 24 septembre 2012, 17:18:14 »
Pluiechantante se retint de jauger la plastique du Héraut et se contenta de répondre d'un ton amusé:

"Maintenant je travaille à délirer le dos et le coeur, oui. "

Son naturel désinvolte et surtout sans-gêne lui avait apporté quelques soucis dans ce royaume plutôt… pudibond. Elle faisait donc très attention à ne pas froisser la susceptibilité des gens. Quitte à réfréner certaines… envies.

La Kestra'chern se chauffa les mains avec une goutte d'huile odorante et s'installa à côté du héraut, à genoux. Elle posa ses doigts à la racine des cheveux, en haut du front, et commença à chercher les noeuds et les tensions. Il ne lui fallut pas chercher bien longtemps pour trouver quelque chose à masser. De fait, le Héraut entier était une boule de nerf et chaque muscle, chaque parcelle de peau était à vif.

Attendait-il vraiment de s'écrouler pour prendre soin de lui? Ou simplement n'avait-il pas conscience de son état?

Vu qu'il s'était obligeamment couché sur le dos (n'avait-il jamais été massé de sa vie, pas même pas une amante ou une soeur?), et qu'il avait l'air singulièrement mal à l'aise, elle commença par un délicat massage de la main droite du Héraut. C'était un bon moyen de nouer le contact, et d'amener un individu mal à l'aise à se laisser approcher, puis toucher. Elle ne voulait pas qu'il se raidisse à chaque frôlement, et elle avait peur qu'en y allait trop directement, le résultat ne soit pas celui initialement escompté (Pluie avait en effet entendu pas mal de ragots sur la chasteté volontaire ou non de sieur Greystoke… Ou alors, il était terriblement discret et personne ne l'avait encore surpris avec une femme). Elle ne voulait pas qu'il se tende au lieu de se détendre… en tout cas pas tout de suite.

La main droite était toujours pleine de tensions chez les gens passant des heures à écrire à un bureau, aussi Pluiechantante s'appliqua-t-elle à masser avec douceur, mais fermeté, jusqu'à ce que chaque métacarpe s'articule souplement.

"Pourquoi tu travailles trop? C'est pas bon, ta main est toute dure… pleine de noeuds. Tu t'enfermes dans ton bureau oui, dans ton travail… pour enfermer ton coeur ?"
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Aaron Greystoke

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Re: Milk && Honey ♦ Aaron && PluieChantante
« Réponse #8 le: 08 octobre 2012, 00:40:44 »
[justify:2onfrwe4]Il était loin d'imaginer que la jeune femme pouvait jauger sa plastique. A vrai dire, à cet instant, il était particulièrement mal à l'aise et fixait un point du plafond intensément. Elle travaillait à délier le dos et le coeur. Euh... le coeur ? Il n'était pas certain de vouloir savoir ce qu'elle entendait par là. En tout étant de cause, elle s'était installée à côté de lui, et il perçut la fragrance de l'huile avec laquelle elle se chauffait les mains, qui lui rappelait des souvenirs lointains de fleurs des champs.

Un peu surpris, il ferma les yeux quand elle commença à toucher le sommet de son crâne. Il ne comprenait pas vraiment ce qu'elle était en train de faire, ce qu'elle cherchait et constatait. Tout ce qu'il savait, c'était qu'il n'était clairement pas habitué à une telle proximité avec une jeune femme somme toute charmante et que ça l'indisposait grandement. Elle s'attaquait à sa main droite, à présent, et il fixa de nouveau le plafond. Pour ce qui était de se détendre, il repasserait... D'autant qu'elle lui posait <i>la</i> question. Celle qu'il ne fallait pas. Travailler pour enfermer son coeur. Elle ne croyait pas si bien dire, mais être ainsi percé à jour n'était pas vraiment pour lui plaire, et, instantanément, il se raidit davantage, ce qui en disait sans doute long sur la réponse qu'il pourrait apporter à cette question.

Et d'ailleurs, que pouvait-il bien répondre ? Oui ? Et tout expliquer ? Non clairement, c'était en dehors de ses capacités. Non ? Et lui mentir ? C'était complètement contraire à sa ligne de conduite. Et ne pas répondre du tout ? C'était tout autant inconcevable, car particulièrement impoli. Il ferma de nouveau les yeux, certain qu'il ne pourrait pas, à présent, croiser le regard sombre de la Kestra'chern.

« Je suppose... qu'on peut dire ça comme ça... »

C'était le mieux qu'il pouvait faire. Répondre, donc, la vérité, parce qu'il refusait de mentir, mais sans détail, de façon évasive, parce qu'il n'avait aucunement l'intention de s'épancher dans les jupes de Pluiechantante. Il s'était déjà donné en spectacle devant Irmingarde, quelques décades plus tôt, il n'allait certainement pas recommencer de sitôt.[/justify:2onfrwe4]
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »
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Pluiechantante

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Re: Milk && Honey ♦ Aaron && PluieChantante
« Réponse #9 le: 14 octobre 2012, 09:20:28 »
Pluiechantante n'aimait décidément pas soigner ces Hérauts. Déjà ils étaient tous des bourreaux de travail à tendance masochiste, mais en plus, elle ne pouvait pas tricher pour les détendre et utiliser l'empathie, car leur bouclier était trop performant. Elle préférait les simples soldats, car sa seule présence suffisait déjà à les détendre. Alors qu'avec l'ermite ici présent… chez elle, elle aurait demandé à un collègue masculin de prendre de le relais. Elle sentait bien la réticence de Greystoke à subir la présence d'une femme.

"Tu trouves que c'est bien? Vous, les Blancs, vous avez besoin du coeur, oui? Il fait mal, c'est bien, ça veut dire qu'il fonctionne. Mais si tu laisses pas la douleur sortir, elle s'en ira pas. Mais peut-être tu aimes souffrir?"


Elle ne s'expliquait pas ces gens trop fiers pour admettre leur malheur. Elle-même avait tendance à laisser de côté sa souffrance jusqu'à ce que celle-ci s'impose violemment, mais au moins, elle l'évacuait de la meilleure manière qui soit, en pleurant.
Alors que cet énergumène, là…

"Tu sais, être malheureux n'est pas bien, même si c'est confortable. Le malheur est plus facile que le bonheur, oui. Mais ce n'est pas comme ça qu'il faut vivre."

Tout en dispensant sa petite leçon de morale, la Kestra'chern tentait vaillamment de faire son travail. Mais le bougre ne se laissait pas vraiment faire. C'était rare que ses patients soient aussi récalcitrants, et elle se demandait quelle tactique adopter pour l'amener à se laisser aller.

Il était en tout cas clair qu'il n'avait vraiment pas envie qu'on s'occupe de lui. Mais il ne réalisait pas que plus il s'enfermait dans un comportement anormal, plus les gens s'intéresseraient à lui, et qu'il ne trouverait donc pas la paix à laquelle il aspirait plus que tout.

"Allez, tu te mets sur le ventre, oui… tu peux pas te détendre si tu me regardes, et moi je peux pas travailler si tu te laisses pas faire. "


Lui tourner le dos, c'était en quelque sorte lui accorder un début de confiance. Or, sans la confiance de son patient, un Guérisseur ne pouvait travailler. Et il en allait de même pour la Kestra'chern.
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Aaron Greystoke

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Re: Milk && Honey ♦ Aaron && PluieChantante
« Réponse #10 le: 09 février 2014, 12:18:21 »
[justify:f0088xjt]Il ne pouvait pas lui reprocher de préférer s'occuper de quelqu'un d'autre que lui et à vrai dire, il aurait même eu plutôt tendance à l'encourager. Se retrouver dans cette position face à elle n'était clairement pas pour lui plaire, bien loin de là. Ou plus exactement, pour le mettre à l'aise. Il n'avait rien contre la jeune femme, bien au contraire, mais cette proximité forcée ne lui convenait pas le moins du monde.

Il l'écouta réprimander la façon dont il maltraitait son coeur et ouvrit de grands yeux lorsqu'elle évoqua la possibilité qu'il aime souffrir.

« Non, je ne suis pas maso à ce point... »

D'accord, il se tuait au travail comme la plupart se plaisait à le dire, et son goût pour certains apprentissages pouvait passer pour du masochisme intellectuel, mais... Non, il n'aimait pas souffrir, bien loin de là. Et il tiqua encore sur la notion de malheur confortable, la facilité de celui-ci par rapport au bonheur. Il ne comprenait pas. Et dans son esprit, ça n'était pas comme s'il avait vraiment le choix...

« Il y a des choses qu'on ne choisit pas... »

Il se retourna à son injonction, à vrai dire avec une pointe de soulagement - quoi que ce pût sembler assez étonnant. Certes, face contre terre, il se retrouvait légèrement à sa merci, et ça n'était, là encore, pas une position qu'il appréciait grandement, bien loin de là, mais il supposait - à tort ou à raison - qu'elle n'était réellement pas là pour lui faire du mal, au contraire. Et puis Raïna, au fond de son esprit l'enjoignait à s'exécuter, si bien qu'il s'en remit au jugement de son Compagnon, et aux mains de la Kestra'chern. Au moins sur ce dernier point, ils étaient sur la même longueur d'ondes. A continuer à lui faire face, il n'était clairement pas parti pour obtenir la moindre détente, bien au contraire. La tête résolument tournée vers l'autre mur, de sorte que croiser son regard n'était plus une option envisageable, il laissa échapper un soupir mi-agacé, mi-embarrassé. Et à vrai dire, c'était plus vis-à-vis de son propre ressenti et ses propres réactions qu'un quelconque blâme de la jeune femme près de lui...[/justify:f0088xjt]
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Re: Milk && Honey ♦ Aaron && PluieChantante
« Réponse #11 le: 09 février 2014, 19:53:04 »
(C'est horriblement dur de reprendre. Je suis tellement plus dedans)

Pluiechantante commença son massage par le milieu du dos, et les vertèbres dorsales. Elle avait l'impression de travailler sur de la vieille carne, plutôt que sur le dos d'un homme relativement jeune. Les gens de ce payer, et plus particulièrement les Hérauts ne semblaient pas comprendre que la santé ce n'était pas simplement ne pas être malade, c'était aussi se sentir bien dans son corps.

Or ici, le corps n'était qu'un outil, un véhicule, et il lui semblait que personne ne le respectait, en dehors des Guérisseurs. Elle-même prenait grand soin de son corps, elle l'écoutait quotidiennement, le soignait, l'entretenait. Son corps n'était pas qu'un outil ou qu'un véhicule, c'était une composante essentielle de son être. Le maltraiter, ça aurait été maltraiter son coeur et son esprit aussi.

Quand elle sentit les tensions commencer à se relâcher, elle s'attaqua aux vertèbres lombaires. Cette zone nécessitait pas mal de force, car les sciatiques étaient peu mobiles. Elle plaça ses deux mains l'une sur l'autre et appuya, à l'écoute du craquement salvateur. Celui-ci ne se fit pas attendre. Pluie sourit avec l'air satisfait.

Elle appliqua une huile de soin sur la zone. Celle-ci lui laissa un agréable sensation de fraîcheur sur les mains. Puis elle remonta le long de la colonne et s'attaqua à la zone entre les omoplates. Deux vertèbres craquèrent fortement.

En dernier, elle s'occupa de la nuque et des épaules. Elle n'aimait pas traiter cette zone chez les patients récalcitrants, car faire craquer la nuque requérait une confiance absolue du soigné envers le soigneur. Elle n'envisagea même pas de soulager les vertèbres cervicales. Tant pis, elles se décoinceraient probablement seules, maintenant que tout le reste du dos était libéré.

Elle appliqua ensuite généreusement l'huile partout sur le dos, puis couvrit le Héraut d'une serviette.

"C'est fini, oui. Maintenant tu restes tranquille, oui, un quart de marque. Et ensuite tu bouges pas vite, tu lèves doucement."

Elle se releva et ramassa son matériel.

"Je te laisse oui. Essaie de te détendre. Sois sage, sinon je saurai."

Puis elle sortit.
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Aaron Greystoke

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Re: Milk && Honey ♦ Aaron && PluieChantante
« Réponse #12 le: 10 février 2014, 16:16:52 »
[justify:1nkj36bz]Il se laissa faire, pas comme s'il avait vraiment le choix. Les mains de la Kestra'chern sur lui n'étaient pas désagréables, bien au contraire... Mais justement, c'était le genre de choses auxquelles il n'était pas habitué. Et à en juger par les marques que son dos arborait toujours, malgré les années, elle devait sans doute en avoir une belle idée aussi... Les craquements dans son dos n'étaient pas vraiment quelque chose d'habituel non plus mais il ne put qu'apprécier le soulagement qui s'ensuivit, bien qu'il en fut évidemment assez surpris.

Il pouvait suivre au ressenti les gestes de la jeune femme, dont les doigts remontait le long de son dos, et s'il n'était pas complètement à l'aise, il ne fallait pas trop en demander quand même, il ne pouvait nier le fait que c'était une manipulation plutôt agréable... Voire un peu trop, pour lui qui n'avait pas vraiment l'habitude du contact physique. Quand on connaît surtout la rudesse et la rigueur, ce genre de douceur - quand bien même les vertèbres qu'elle faisait craquer n'était pas l'acte le plus doux du monde - restait particulièrement étrange. Pour lui, en tous les cas, et malgré le fait qu'au fond, elle ne faisait, finalement, que son travail. Il avait tout de même fini par fermer les yeux, s'en remettant plus ou moins consciemment à ses bons soins... Jusqu'à ce qu'elle dépose une serviette sur son dos et lui impose de rester là, tranquille, immobile. A vrai dire, il n'était clairement pas certain de vouloir se redresser et recroiser son regard.

Un quart de marque... C'était long quand on ne devait rien faire et qu'on n'avait pas vraiment l'habitude de rester inactif. Et ça laissait libre cours à tout un tas de pensées dans sa tête déjà pas mal embrouillée. Pluiechantante ramassait ses affaires, il l'entendait. Et la façon dont elle prit congé, avec les dernières recommandations qu'on aurait pu donner à un petit enfant, lui arrachèrent même un sourire. Se détendre, ça allait être un peu compliqué. Mais il pouvait bien rester là un quart de marque, après tout, il reprendrait son travail après. De toute façon, Raïna lui expliquait gentiment qu'elle l'empêcherait de faire autrement et il n'avait pas trop envie de subir les foudres de son Compagnon non plus. La porte se referma et il laissa passer un moment, somnolant finalement légèrement... Ca n'allait sans doute pas changer son état du tout au tout mais... un bref moment de calme, c'était toujours bon à prendre, n'est-ce pas ?

(Je comprends bien... Désolée éè En tout cas, c'est fini ma belle, on peut donc verrouiller *calin*)[/justify:1nkj36bz]
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