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Messages - Molly

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- Alors danse.

Il n’y avait rien de plus terrible qu’une personne terne, et encore pire quand cette personne était un barde. Molly le savait pertinemment.

- Je t’apprécie Tal. Je pense que je vais surveiller tes progrès.

La jeune femme aurait sûrement besoin de conseil dans l’avenir, de quelqu’un pour l’aider à trouver sa voie. Molly pouvait le faire pour elle. Elle pourrait être là pour elle. Après tout… Peut-être que c’était le signe qu’elle attendait pour pouvoir trouver une raison à sa présence ici. Outre les manigances et les complots, peut être pourrait-elle apporter des réponses.

- Bon. Je pense que tu as des cours qui devraient bientôt avoir lieu non ? Moi j’ai une soirée de nobles ennuyeux à mourir qui m’attend.

La barde se leva, s’étira, avant de singer une révérence de noble tout en tirant la langue un œil fermé.

- C’est qu’il faudrait pas que je sois en retard.

Elle claqua de la langue, et le Kis’trach vint se caler immédiatement sur l’épaule de sa maitresse.

- Si tu as besoin de quoique ce soit, d’un conseil, d’un moment de respiration, ou juste de parler, viens me trouver. Ce sera avec plaisir.

Elle se dirigea vers la porte.

- Je me trouve dans un des chambres les plus hautes, celle qui donne sur le jardin.

Molly adressa un clin d’œil à la jeune fille.

- Tu sauras que dans mes appartements il n’y aura aucun jugement, tu pourras dire ce que tu veux, être ce que tu veux, et cela librement.



[HRP: Je pense qu'on peut clore en suivant si tu veux, à moins que tu ne veuilles rajouter quelque chose :) ]

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 La question de la jeune femme était légitime. Après tout, c’était une question que toute personne investit de responsabilité se posait un jour. Héraut, barde, garde. Est-ce que je serais prêt ?
- Non.

Elle éclata de rire un instant, avant de reprendre un sourire aux lèvres en regardant la jeune barde.

- Désolé, je ne me moque pas de toi mais comment t’expliquer. Nous ne sommes jamais prêtes. C’est d’ailleurs ça qui fait de nous de bon barde. Une personne avec des dons qui dit être « prêt », tout avoir sous contrôle, commet forcément une erreur.

Et elle en avait croisé des comme ça dans sa vie.

- C’est le doute qui fera de toi une bonne barde, une barde consciente de tes pouvoirs, de ce qu’ils peuvent provoquer et des risques que cela peut engendrer.

Le regard de Molly se perdit un instant dans le vague. Après tout, elle avait elle-même crut pouvoir tout contrôler, sans douter un instant, et c’est ce qui avait provoqué son éviction.

- Mais que cela ne t’empêche pas de profiter ! Tu es magnifique quand tu danses, que tu t’exprimes, il y a quelque chose en toi qui résonne. C’est beau. Et même si tu dois être consciente de tes dons, consciente de tes capacités, tu ne dois en aucun cas perdre tout ça

Ce serait dommage. Elle avait du talent, et une fois bien taillée, elle pourrait devenir un des plus beaux joyaux du royaume.

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Mini-Vallée / Re : Noyer sa joie
« le: 08 avril 2020, 07:09:56 »
Une enfance difficile où la nudité est presque un crime ?  Molly serait prête à parié qu’on parlait d’une Hold. Elle avait rarement côtoyé ses gens, bien trop éloignés de son style à elle, mais elle en avait vu assez pour savoir qu’elle désastre cela pouvait être sur les adultes.

- C’est marrant de se dire que vous aviez pour Pupille une fille si éloignée de vous.

Elles venaient quand même de discuter nues dans un lac et de parler des prouesses de son nouvel amant. Pour une Hold il est certain qu’elles avaient dépassé toutes les lignes rouges.

Parfois Molly réfléchissait en effet à reprendre la route, apporter réconforts et chaleur là où régnait tristesse et peur. Elle pourrait le faire. Mais n’était-elle pas plus utile ici ? A apporter un peu de soutien aux jeunes ? D’aide à la royauté ?
Faisait-elle le bon choix ? Elle se posait parfois la question, reprendre la route la démangeait. Mais il fallait aussi pour ça qu'elle soit pleinement réhabilitée, et elle savait qu'elle ne pouvait l'être qu'en restant ici.

Elle fut cependant sortie de sa réflexion par la constatation de Mera sur sa bouteille vide.

- Vous avez raison, assez batifolé il est temps revenir aux choses sérieuses.  Je garde votre proposition dans un coin. Boire un verre en parlant d’anatomie masculine, me semble le meilleur programme qu’on m’ait proposé depuis des années !

Elle sortit de l’eau, singea une révérence.

- Héraut. Ce fut un plaisir de vous rencontrer. Décidément la faune sauvage de Haven réserve de très bonnes surprises !

Elle adressa un sourire malicieux à Mera, avant de se diriger vers ses vêtements pendus plus loin, son Furet sur ses talons.

Des rencontres elle en avait fait beaucoup au palais, mais des comme ça… Certainement pas.

[RP CLOS]

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Mini-Vallée / Re : Noyer sa joie
« le: 03 avril 2020, 07:37:26 »
- Ceci est la voie. Côtoyer les nobles, les cours, c’est le lot des bardes. Mais il y a aussi de bons côtés, cela arrive qu’on se produise dans des tavernes, et là… L’alcool y est parfois bien meilleur !

Cela faisait longtemps que Molly avait accepté sa situation. Pas qu’elle n’était pas sociable, elle pouvait l’être, c’était d’ailleurs le propre de sa profession. Mais elle était méfiante, elle avait appris à l’être, son enfermement avait eu ça de bon.

- Mais il est vraie que cette vie n’est pas pour tout le monde.. Et regardez-moi… Franchement, je ne suis pas certaine d’être taillée pour aller sur la première ligne avec les Hérauts. Quant aux avantages… Tous ne sont pas à jeter. Parfois parmi eux il y a des idéalistes un peu rêveurs. Le plus dure c’est de les aider à le rester.

Quant à sortir… Molly regardait le ciel. Oui, elle avait voulu sortir, être libre depuis des années. Maintenant qu’elle était sortie, son quotidien était d’infiltrer les rangs de nobles conspirateurs pour le bien de la couronne. Il y avait plus excitant comme sorti.

Le reste de la conversation fit cependant rire Molly, et alors qu’elle se servait une gorgée du délicieux breuvage elle reprit.

- S’étrangler ? Votre pupille est-elle si coincée que ça ? elle se mit debout face à Mera Après tout notre corps est ce que la nature nous a donné de mieux, il n’y a certainement pas à en avoir honte ! elle se réinstalla confortablement, prenant une gorgée de plus avant de rendre la bouteille à Mera Mais oui, le problème d’être survivant, c’est qu’il y a pas mal de nos proches qui eux ne le sont pas. C’est peut-être aussi un peu pour eux, qu’il faut continuer à profiter… Je pense que c’est une bien mauvaise façon de se souvenir des gens que de se lamenter.

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Mini-Vallée / Re : Noyer sa joie
« le: 31 mars 2020, 13:54:48 »
Bien sûr qu’être adulte c’était être chiant. Mais Molly leva juste les yeux au ciel sans rebondir sur cette remarque. Elles n’avaient pas la même conception du concept, il serait difficile de trouver un accord.
Au reste cependant elle éclata de rire.

- Les anciens ? Je me demande si je ne devrais pas être vexée par votre remarque et vous laisser là sur le champ.

Elle haussa un sourcil avant de reprendre en souriant.

– Mais sinon oui dans un sens on se nourrit de la présence, et nous sommes constamment entourés. Et certains bardes se plaisent là-dedans comme des coqs dans un poulailler. son sourire se fit légèrement plus tendre mais il faudrait être dupe de croire que c’est de l’amitié. Etre entouré ne veut pas dire grand-chose dans un monde composé de nobles. Celui qui vous sourit aujourd’hui, est aussi celui qui vous poignardera dans le dos demain, ou fera couler votre commerce. Le paraitre n’a jamais créé d’amitié. Encore moins dans les soirées de Haven.

Décroisant enfin les bras elle s’approcha de Mera pour se mettre de nouveau dos à la berge.
Oui bien entendu qu’elle était entourée, elle passait sa vie entourée. De nobles qui rêvaient de la mettre dans leur lit, de dames qui voulaient absolument une chanson sur leurs fastueuses soirées, d’amoureux transis qui espéraient amadouer leur belle avec une ballade à sa gloire.  Bref, uniquement des gens intéressés par elle, son don, ou son aura. L’amitié ? Non, elle ne connaissait pas ce mot. On la craignait, on la désirait, mais on n’était pas son ami.

- Alors oui, au final Wylan est peut être ce que j’ai qui se rapproche le plus d’un ami. Peut-être pas au début, mais au fur et à mesure du temps, oui.

Quant à la proposition Molly éclata de rire, avisant la bouteille dans les mains de Mera.

- Ce sera avec plaisir, mais par contre, faudra penser à amener deux bouteilles, car avec la descente que vous avez, j’ai peur de pas réussir à en boire une goutte la prochaine fois ! Mais vous n’avez pas des amis Héraut de votre âge qui serait ravi de batifoler avec vous dans l’eau autour d’une bonne bouteille, plutôt que de demander à une… Comment vous dites… Ancienne ?.. Soyons honnête il me semble que les Hérauts, sortis de leurs fonctions, ne sont pas vraiment réputés pour leur… Austérité. 

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Risquait-elle quelque chose ? Question intéressante. Finalement tout dépendait beaucoup sur qui elle tombait. Certains lui ferait des remontrances, certains lui donnerait un cours « magistrale » sur le comment se retenir. Tout dépendait beaucoup de quel barde lui tomberait dessus. Mais ce n’était pas tant d’eux qu’elle devait se méfier.

- Tu aurais eu droit à un cours magistrale sur comment se retenir et se contrôler. Peut être une remontrance ou deux. Mais rien de définitif.

 Molly ne comprenait pas toujours les règles des bardes, et elle avait souvent été en désaccord avec eux. Cependant elle savait qu’ils avaient à cœur de prendre soin des leurs. Même si elle n’en était pas le meilleur exemple, mais le passé est le passé.

- Tu sais. Tu apprendras très vite que ce n’est pas le collégium des bardes, ni les professeur ton problème. C’est plutôt comment les autres te voient. Tu dois surtout faire attention avec les gens qui n’ont pas de don. Ce sont eux les plus à même de te faire du mal, car on craint forcément ce qu’on ne possède pas.

Et quand elle parlait de posséder, elle parlait autant du don, que d’elle. Les bardes avaient été intransigeants avec elle, mais le problème ne venait pas d’eux, il était plus insidieux, il venait d’un noble, d’un amoureux éconduit, et des rumeurs qu’il avait fait courir sur une femme avec un don qui lui faisait peur.

- Quand tu seras une barde accomplie, tu auras l'occasion de naviguer dans énormément de milieux différents. Se sera grisant, mais c'est aussi là que tu affronteras les plus grand de tes défis, et que tu courras le plus de risque.

Aurait-elle du lui mentir ? Non... Molly modifiait souvent la vérité, elle l'arrangeait un peu, mais elle ne mentait pas, certainement pas aux jeunes. Et il valait mieux qu'elle apprenne tout ça de sa bouche, plutôt que sur le tas.

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Mini-Vallée / Re : Noyer sa joie
« le: 28 mars 2020, 14:07:44 »
Un sourire espiègle se dessina sur le visage de la barde.

- La Tayledras sont des enfants avec une taille d’adulte. Et je tairai ce que je pense des Hérauts ou des Guérisseurs par respect pour vous. Mais franchement… Chercher des gens adultes dans les collégiums c’est un peu comme chercher un homme sobre dans une taverne : tout le monde en parle mais personne ne le trouve.

Pas que cela lui déplaisait vraiment. Elle aimait la légèreté ambiante d’Haven. Et même si la plupart n’étaient que de grands enfants, ils avaient tous assez de responsabilités pour avoir bien le droit de décompresser un peu quand ils avaient quelques minutes.
Après tout, au vu de ce qu’ils pouvaient vivre jour après jour, dans les zones reculées du pays, sur le front, dans les manigances des Nobles, ils avaient bien le droit, de relâcher la pression de temps à autre.

Bras croisées, le regard toujours fixé sur la jeune femme face à elle, elle écoutait patiemment Mera qui tentait tant bien que mal de sortir de l’ornière dans laquelle elle s’était engouffrée. Et plus elle avançait, plus Molly souriait.

- En effet vous en savez beaucoup sur les activités de notre Héraut… Et en effet je ne suis ni de sa famille, ni une Héraut, ce qui ne laisse donc qu’une possibilité. Disons juste que nous chemin se sont croisés et que nous y avons trouvé une utilité réciproque.

Elle se tapota le menton d’un doigt, pensive, avant de reprendre sans se départir de son sourire

- Le plus drôle c’est que je pense qu’il est ce que je peux considérer le plus proche d’un ami dans mon entourage. elle éclata de rire Mon dieu, ca prouve à quel point j’ai quand même peu de contact « normaux » avec les gens. elle sembla réfléchir Ou à quel point je n’ai pas d’entourage. Je vous laisse choisir !

Elle doutait fortement d’avoir été considéré ne serait-ce qu’une fois comme tel par Wylan. Elle était utile, elle lui apportait des informations, il surveillait qu’elle se tenait bien, et parfois, juste parfois, il lui emmenait une bouteille de liqueur. Leur relation était bien loin d’une vraie amitié. Mais au fond, il était pour la Barde isolée, ce qui se rapprochait le plus d’un véritable contact humain. Même après son retour à Haven. 

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Mini-Vallée / Re : Noyer sa joie
« le: 27 mars 2020, 18:55:01 »
- Et vous vous connaissez beaucoup d’adultes qui se bourrent la gueule dans un bassin quand ils ont des responsabilités ?

Pas que ce ne soit pas monnaie courante à Haven, mais s’il y a bien un lieu où Molly considérait qu’il n’y avait pas d’adulte c’était bien à Haven.

Elle laissa ensuite la jeune femme parler, jouant avec l’eau, après tout c’est ce qu’elle lui avait demandé. Vider son sac, et c’est ce qu’elle faisait. Alors autant ne pas la couper. Et Molly écoutait, laissant glisser l’eau entre ses doigts d’une oreille distraite.
On en arrivait au cœur du problème. Etre une femme… Voilà un bien grand mot ça être une femme. Certaines femmes de son entourage lui avaient déjà sorti cette phrase par le passé « Mais Molly il va falloir penser à s’installer ? » Ce à quoi elle répondait inlassablement « Si je faisais ça, ce sont vos maris qui se retrouveraient bien malheureux ». Cela peut peut-être expliquer pourquoi elle avait si peu d’amie dans son entourage. Mais cela la faisait toujours sourire.

- En effet c’est votre droit de trop boire. Tout comme c’est votre droit de ne pas enfanter, ou d’enfanter, de rester ou de partir. C’est votre droit, et vos choix. A vous d’être certaines de prendre ceux qui vous feront du bien. Personne ne les prendra pour vous.

Par contre le reste lui fit hausser un sourcil. Elle croisa les bras sur sa poitrine, planta son regard dans celui de Méra.

- Sa quoi ? Si vous dites sa grand-mère, je vous promets que je vous fais danser la gigue pour les 15 lunes à venir. Quant au reste, tout dépend de ce que vous savez sur notre… Connaissance commune.

Après tout, même si son départ de Haven n’était pas vraiment secret, et pouvait être trouvé dans les archives, elle savait aussi que le rôle de Wylan n’était pas forcément ce dont il parlait en premier. Et à part qu’elle lui avait piqué une bouteille, elle ne savait rien de la relation qui les unissait tout les deux.

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- Tu auras parfois cette désagréable sensation oui, mais crois-moi, le jeu en vaut la chandelle.

Elle aimait bien Tallulah. Elle était naïve, comme on l’est à cet âge. Comme elle l’avait été par le passé. Quant à la seule question qu’elle lui posa, Molly leva un sourcil circonspect.

– Rester ?

Elle prit un peu de temps avant de répondre. Pas qu’elle n’avait aucun doute sur le fait qu’elle resterait ici mais… A quel prix ?

- Je n’ai pas prévu de partir. Et puis après avoir trouvé un talent comme le tien bien entendu que je compte rester. Il faut bien quelqu’un pour surveiller ton énergie débordante

Oui Molly l’aimait bien. Par le passé, elle avait été en désaccord avec le Collégium, sur comment utiliser ses dons, et sur la limite à ne pas dépasser. Elle s’était sentie brimée, et elle en avait payé le prix fort. Alors voir un don aussi pur, aussi innocent, il ne pouvait pas la laisser livré seule aux crocs de Haven.

- Tu sais quand je suis parti la première fois c’est parce que j’étais comme toi, et que cela m’a joué des tours. Pas tant que j’ai désobéi, même s’il m’est arrivé de le faire, mais plutôt parce que j’ai été frappé par la dureté que les autres peuvent avoir avec nous. Et je détesterai qu’il t’arrive quoique ce soit.

Et c’était vrai. Quelque part Molly aimerait préserver la naïveté de la jeune femme, sa danse était l’expression du sentiment le plus pure, le plus intense, et elle détesterait qu’elle le perde, comme elle-même l’avait perdu par le passé. Il lui avait fallu plusieurs années seule, dans sa tour, avec Kis’trach comme seul témoin, pour retrouver cette sensation de légèreté.

- C’est décidé, à partir de maintenant, quoique il arrive, quoique il T’ARRIVE, tu pourras toujours venir m’en parler. De tout. Aucune limite, aucune question, aucun jugement.

Et à ces mots, elle adressa son plus beau sourire à Tal

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Mini-Vallée / Re : Noyer sa joie
« le: 27 mars 2020, 09:53:46 »
Ainsi ce qui la troublée c’était le passage à l’âge « adulte » comme on disait si bien. L’arrivée d’un enfant, qu’il soit poulain, ou humain, changé toujours la donne. Et certainement encore plus dans un lien comme celui des compagnons et de leur Héraut, Molly en était persuadé.

Molly connaissait que trop bien la peur de rester enfermée dans un carcan qui n’était pas le sien. D’être bridée dans sa liberté, de devoir jouer un rôle, et que celui-ci soit toujours le même. 

– Se lamenter ma chère, n’aide qu’à avoir des rides supplémentaires, pas à affronter ses problèmes. Et l’alcool bien que meilleur des délices n’en est pas moins très mauvais conseiller.

Mains sur les hanches, elle afficha une mine boudeuse quand Méra refusa son jeu de rôle. Après tout, elle était certaine qu’elle aurait été un excellent compagnon. Et y’a quelques Héraut par qui elle aurait apprécié être chevauchée. Un sourire s’étala sur ses lèvres avant de disparaitre. Elle penserait à eux plus tard, pour l’instant il fallait revenir à la discussion présente.

Molly poussa un soupir, avant de venir se poser contre le rebord du lac, elle regarda ses pieds flotter un instant, profitant simplement de l’eau sur elle.

- Vous avez peur de vous perdre vous. Je comprends ça. De vous perdre vous, et ce qui fait votre particularité. Mais sur le fond… Est-ce vraiment le cas ? Regardez-vous. Vous jouez dans l’eau, en buvant comme un trou à discuter avec une inconnue complétement nue au bord d’un lac. Je pense qu’on est loin de l’âge adulte en termes d’activité.

Elle leva les yeux au ciel, cette envie de liberté, d’être ce qu’on veut, Molly ne la connaissait que trop bien, mais il y avait souvent un écart entre la réalité et ce qu’on désirait.

- Ce serait vous mentir que de dire que rien ne changera. Cela changera forcément. Pourquoi ne pas juste… Profiter ? Profiter du corps de votre bel étalon, profiter de la joie de votre compagnon, profiter d’être ici pour faire tout ce que vous n’avez pas eu le temps de faire, ou tout ce que vous auriez rêvé de faire mais qui a été empêché par votre éloignement. La vie n’est pas une route droite, dans laquelle on file d’un point A à un point B sans jamais de détour. C’est un chemin champêtre avec des arrêts, des pauses, des moments où on s’assoit un peu sur le bord, juste pour renifler une fleur ou regarder des écureuils copuler. Bref…. Vous êtes loin de la fin de votre chemin, vous êtes juste sur une de ces pauses.

Son regard emeraude se braqua de nouveau sur la jeune femme.

- Et puis une pause qui peut s’avérer magnifique. Rendez-vous compte, vous allez être… alors là… ça posait une colle à Molly … Ha bha je n’ai aucune idée de comment on peut appeler le héraut d’un compagnon par rapport à son petit. Tata ? Cousine ? Grand-mère ? Bref, vous allez vivre peut-être une des plus belles choses, avec la personne qui vous connait le mieux sur cette planète. elle lança à Méra un sourire espiègle et ... Tiens-je ne connais pas votre prénom… Pas grave continuons : et Héraut de Shirryl, mûrir ne veut pas dire grandir ! On peut être mûr sans forcément devenir une adulte coincée, qui ne sait pas s’amuser et qui ne profite pas de la vie. Être mûr c’est savoir que parfois il faut faire des sacrifices, être un grand enfant, c’est réussir à y trouver un truc pour s’amuser.

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La barde soupira.  Bien entendu qu’elle n’avait pas envie de projeter ce genre d’émotions, bien entendu qu’elle voulait continuer à être insouciante, jeune et pleine de vie. Mais le temps viendrait bien assez tôt où elle se rendrait compte que parfois… Parfois nous n’avons pas le choix.

-Tu n’as pas envie pour l’instant. C’est normal. Mais ne les oublie pas pour autant. Ces sentiments apporteront de la nuance à tes compositions.

La question suivante par contre surpris Molly. Un oiseau en cage, l’image était belle. Quelque part c’était une des raisons de son propre départ. Ça et les rumeurs qui ont couru sur elle…

– Tu as encore tellement à apprendre… le sourire qu’elle adressa à la jeune barde avait quelque chose de mélancolique Je ne vais pas te mentir. Oui. Oui tu te sentiras parfois comme un oiseau en cage, privée de ce que tu es vraiment capable de faire, bridée dans ton talent, oui on te demandera de te contrôler, de toujours faire attention, baisser la voix, contrôler tes émotions, chaque émotions, mais…

Molly se redressa, déposant Kiki de nouveau sur le banc, elle se dirigea d’abord au centre de la pièce, et elle se mit à fredonner, un chant festif, qui semblait venir du plus profond d’elle, au fur et à mesure qu'elle avançait, son fredonnement se transforma en mélodie, puis en chant qui sembla emplir la pièce, et Molly se mit à bouger, à danser, danser en rythme avec son chant. Claquant des mains, tapant du talon, entraînant le monde avec elle comme s’il n’y avait qu’elle. C’était un chant puissant et instinctif, un mélange de passion et d’amour qui venait des tripes et se montrait au monde. Plus sa danse accélérait, plus sa voix devenait puissante, impérieuse. Sa robe serrée ne semblait pas l’encombrer plus que ça, ses mouvements étaient vifs, elle tournait, se penchait, virevoltait dans un rythme endiablé que sa voix lui imposait, les mains au-dessus de sa tête, claquant des paumes pour accompagner sa voix, le talon sec sur le sol qui appuyait son chant.
Sensuel et sauvage, ce qui caractérisait finalement le mieux Molly. Sa voix elle s’élevait, claire et enivrante, la pièce semblait tourner autour d’elle, et elle… Elle en était son centre. Uniquement de la joie, le bonheur de vivre.

Puis la chanson se calma et avec elle sa danse. La descente se fit en douceur, laissant petit à petit la place au silence.

… Tu ne dois jamais oublier ce qui te fait vibrer. Tant que c’est toi qui choisis ta cage, c’est toi qui en as la clef. Tu peux donc l’ouvrir à ta guise. Tu dois toujours avoir un endroit, un lieu, un ancrage qui te permette de t’exprimer.  Sans ça nous dépérissons, nous disparaissons. Nous avons des règles au collégium, tu les connais. Tu entendras sûrement que je les ai déjà enfreints, ça c'est pour la version courte, et que j'ai été bannie. Je suis revenue, et j’ai appris à suivre les règles, mais n’oublie jamais ce que tu es au risque de perdre cette petite étincelle qui te rend spéciale. Ne devient pas banale. Rien n’est pire qu’une barde « banale », sans saveur, sans émotions.


Kis’trach ouvrit un œil, et revint renifler la jeune fille, avant de se blottir sur ses genoux.


- J’ai l’impression que la bestiole t’aime bien. elle retourna s’assoir à côté de la jeune fille Ca peut être déroutant à ton âge toutes ces émotions. Je peux répondre à toutes les questions que tu te poses. Sans aucun filtre, ni mensonge. Absolument toutes.

Molly se retrouvait un peu dans cette insouciance. Elle avait été laissée seule avec son don enfant, sans qu’on lui en explique les tenants et les aboutissants, et elle était arrivée au collégium bien trop tard, on lui avait imposé des règles qu’elle n’avait jamais eu jusque-là, et elle avait découvert la vilenie des hommes avant d’être calomniée puis répudiée. Les gens avaient toujours peur d’un don qu’ils ne maitrisaient pas, et encore plus quant il est dans les mains d’une personne qui ne ressemble pas assez aux autres. Elle avait été salie, par des gens mal intentionnées. Peut-être était-ce un peu pour tout ça qu’aujourd’hui elle avait ouvert cette porte pour parler à cette jeune femme.

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Mini-Vallée / Re : Noyer sa joie
« le: 25 mars 2020, 20:04:58 »
- Oui alors après, y’a toujours des cas un peu particulier.. Firen est…. Un de ces cas dirons-nous. Mais ne mettons pas tous les bardes dans le même luth s’il vous plait.

La description de l’amant, il est vrai ouvrait l’appétit. Et elle n’aurait pas eu plus de self-control, on aurait presque pu la surprendre à se mordre la lèvre inférieure. Mais Molly avait bien trop d’amour propre, pour tenter quoique ce soit avec le goûter d’une autre. Elle se contenterait des descriptions croustillantes.

Cependant le reste de la conversation était bien plus sérieux.

– Humm je vois…

La jalousie était un sentiment terrible. Ça rongeait de l’intérieur, sans qu’on puisse en parler. Surtout pour des personnes habituées à être fortes. C’était un aveu de faiblesse.

- Le lien qui existe entre Compagnon et Héraut est incomparable. Il va au-delà de ce que tout un chacun peut vivre, sans parler des liés pour la vie, mais ces gens-là sont.. Particuliers dirons-nous. Bref, il m’est difficile il est vrai de vous aider par rapport à ce lien. Mais par contre, en tant que Barde, j’en connais un rayon sur la jalousie et ses ravages.

L’arrivée d’un nouveau-né était toujours compliquée au sein d’un couple, d’une amitié, et visiblement aussi d’une relation entre un Héraut et son compagnon.

- A vous entendre j’ai l’impression que vous n’aimez pas vraiment être ici, que vous êtes plutôt du genre à vadrouiller, vous promener, et que ce « confinement forcé », même si il a certains avantages comme le dos saillant dont vous me reparlerez plus tard, et j’y tiens, elle lança un clin d’œil à Mera vous pèse assez pour accentuer le sentiment que vous avez. Et il ne faut surtout pas en avoir honte, avoir peur de perdre un proche, compagnon ou autre, est un sentiment normal, humain, et tout héraut que vous êtes, vous n’en restez pas moins humaine. Mais si vous n’abordez pas le sujet avec elle, c’est là que le malheur arrive. Elle ne comprendra pas quand vous ne vous réjouirez pas pour la naissance, elle sentira forcément ce truc qui vous retient, ou pire, elle saura que vous lui cachez quelque chose. Elle ne comprendra pas pourquoi vous venez moins la voir quand elle est avec son petit, et elle pourrait s’éloigner de vous, plus que vous ne le désiriez vraiment.

Fondamentalement une relation, restait une relation. Qu’elle soit entre humain, compagnon, kyree ou que sais-je. La jalousie était normale, et Molly avait assez souvent vu ce sentiment détruire des amitiés, voir même des couples.

- Bon l’exercice que je vais vous proposer va être compliqué.. Vous êtes prête

Molly se déplaça dans l’eau pour faire face à Mera, elle planta son regard dans le sien.

– Imaginez que je suis Shirryl, j’ai une belle crinière – ce qui est déjà le cas soit dit en passant – une longue queue, et le poil soyeux. Allez-y ! Balancez-moi tout ce que vous voudriez lui dire !

Il y avait de fortes chances que sa compagne de discussion ne réponde pas à son jeu. Mais au vu de l’alcool ingurgitée, pourquoi ne pas essayer ! 

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– Danse et chant. Je ne suis pas étonnée. L’instrument ça viendra, comme le reste, prends ton temps. Tu en trouveras un qui te conviendra. Pour certains bardes il faut parfois du temps pour pouvoir trouver l’instrument qui s’accord avec leurs dons. Ton don a toi est… Virevoltant, frais, il est logique que tu n’aies pas encore trouvé l’instrument qui te conviennent parfaitement. Prends le temps, ne te presse pas.

Le reste de la discussion laissa cependant Molly songeuse. Politique. Oui c’est vrai, le don des bardes pouvait être utilisait à ces fins-là, c’est pour cela qu’on les courtisait tout autant qu’on les craignait. Mais pas seulement. Elle adressa cependant un sourire franc à Tal quand elle parla de son don à « bon niveau ».

- Ton don est exceptionnel car il est pure. Instinctif. Bien sûr tu dois apprendre à le contrôler à faire attention, mais ton don est puissant, garde ça en tête.

Et Molly secoua la tête en souriant.

- Et oui, nous sommes utilisés à des fins politiques, parfois, souvent, même si notre éthique nous interdit de nous servir trop de notre don, il a une puissance que beaucoup convoitent, et craignent. Nous pouvons faire tourner cours une négociation, ou au contraire permettre à une négociation mal partie de se concrétiser.

Comment expliquer cela simplement.

- Tiens prends l’exemple de deux paysans. Ceux-ci n’arrivent pas à s’entendre sur à qui appartient le champ dans lequel l’âne broute. De toute façon aucun des deux ne sait à qui appartient l’âne. Les deux paysans en arrivent bientôt aux mains, et cela risque fort de finir par un meurtre. Maintenant, imagine un barde itinérant, qui était dans le coin. Que se passe-t-il ? Notre don nous permet de calmer la situation, pour qu’ils puissent y réfléchir à têtes reposées, ou tout simplement d’augmenter la tension pour provoquer l’irréparable.

Et ce serait surement ce qu’on demandera à cette pauvre petite, à un moment décider de l’émotion qu’elle doit donner à des personnes qu’elle ne connait pas.

- Instinctivement, tu projettes tes émotions. Ton chant et ta danse toute à l’heures, ont empli l’air d’une joie de vivre, et d’exister qui se ressentait jusque dans les couloirs du collégium. Vu comme cela, c’est positif nous sommes d’accord. Mais demain ? Tu deviens une femme, petit à petit, et un jour tes émotions ne seront plus « que » joie, ou bonheur, tu connaitras des peines. Je ne te le souhaite pas ! Loin de moi cette idée. Mais il faudra alors que tu apprennes à te contrôler.

Molly prit une profonde inspiration, et posa Kis’trach entre elle et Tal.

-Désolé mon ami murmura-t-elle puis regardant Tal elle reprit Regarde bien le furet

Molly se mit à fredonner, doucement sans monter la voix.
Son mezzo puissant ne nécessitait de toute façon pas de beugler pour envahir l’espace. Sa voix était partout, et pourtant semblait dirigeait vers le furet qui ne bougeait pas, a moitié endormi.

Puis la voix changea, non pas la voix, l’aura de Molly. Son fredonnement devenait plus inquiétant, plus lourd, plus menaçant. Le ton n’avait pas changé, mais la façon dont elle l’utilisait n’était pas la même. Elle modulait son aura plus que sa voix, et le Furet se mit à remuer, frénétiquement, cherchant un endroit où se cacher, semblant perdu, désemparé.

Cela ne dura pas, l’aura changea de nouveau, plus proche de celle dégagée par Tal, il en ressortait un sentiment de plénitude, comme si la nature elle-même avait composés le son, Kis’trach bailla, s’étira le dos comme s’il sortait d’un mauvais rêve, et braqua ses yeux pleins d’amour sur sa maîtresse qui arrêta la chanson

::Pas gentil, pas aimé
::Désolé Kiki je devais lui montrer.


- Ne t’inquiète pas pour Kis’trach, il a accepté depuis longtemps d’être en partie un déversoir de mes émotions, c’est même de son fait à lui. Lorsqu’il me sent énervée, il vient me voir pour que je puisse me recentrer et régler le problème sans être submergée par mes propres émotions. Et il me le fera payer cette nuit en me mordillant les doigts de pied pendant que je dors. Quant à ton don… Tu dois te servir de tes émotions, de ce que tu connais-toi, tu peux difficilement projeter quelque chose que tu n’as jamais vécue. Pour l’instant tu connais la joie de vivre, tu vis dans l’instant présent, et tu projettes, ce que tu connais, maintenant, ce que tu vis maintenant. Plus tard, tu apprendras à projeter des sentiments que t’apportent des souvenirs, des choses parfois douloureuses, triste, gênante, et j’en passe.

Le cours semblait magistrale pour une jeune femme qu’elle rencontrait à peine, alors Molly lui sourit, de son plus grand sourire en plissant des yeux,

- Je ne veux pas t’effrayer Tal, je suis désolée si c’est le cas. Tu as un don, un don puissant, et naturel. Comparé à d’autres bardes il te faudra très peu d’effort pour le déployer, tu me l’as montré tout à l’heure, malgré toi, mais tu me l’as montré. Il était de mon rôle d’ainée, de venir m’entretenir avec toi, et je serai prête à répondre à toutes tes questions.

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- Et c’est ça qui est merveilleux, ne pas se poser de question c’est un peu le début de la liberté.

Elle était rafraichissante. Et cela faisait du bien à Molly, cela la faisait même sourire. Elle partit s’assoir sur des bancs de la pièce. Une fois posée, les jambes croisées, un coude sur le genou, la tête dans la paume de la main elle braqua son regard sur Tal, toujours en souriant. 

- Tant mieux si Kis’trach ne te dérange pas, il peut être envahissant, et certains apprentis du Collégium en ont peur. Tu es donc là depuis 4 ans. Tu as dû avoir pas mal de cours alors ? Quel est la matière que tu préfères ? La danse ? Le chant ? Un instrument peut être ?

Elle invita d’un geste de la main Tal à venir s’assoir à côté d’elle. Avait-elle seulement conscience de son don de barde ? Avait-elle seulement conscience du pouvoir qu’elle avait ?
Et Molly ? Est-elle vraiment la mieux placée pour en parler avec elle ?
Après tout elle avait été cette fillette, il a plusieurs années. Alors certes elle n’avait pas tout de suite eu recours au collégium des bardes, mais elle savait ce que c’était de découvrir ce pouvoir, de découvrir son étendu. Ce qu’il pouvait provoquer.

- J’ai deux autres questions pour toi.. Prends le temps de me répondre avec tes mots, et ton ressenti d’accord ? Premièrement Tal, pour toi, que signifie être Barde, quel est notre rôle dans ce monde ?

La deuxième question de Molly était plus délicate, elle rentrait directement dans le vif du sujet avec la jeune fille. Ce qui l’avait poussée à ouvrir cette porte, à l’accompagner, et maintenant à la détailler avec autant d’insistance.

- Et enfin, que t’a-t-on appris sur le don des Bardes ? elle fit un geste de la main pour demander à Tal d’attendre avant de répondre à cette question Cette question n’est pas sans fondement. Tu as un don puissant Tal, je veux savoir ce qu’on t’a dit à ce sujet, ce qu’on t’a appris, ce que tu sais, et surtout si tu en as seulement conscience.

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Molly pencha légèrement la tête lorsque la jeune fille se mit à parler, un léger sourire aux lèvres.

- Vous n’êtes pas d’ici. Votre accent vous trahit à son tour, tout autant que mes couleurs.

Elle tourna autour de la jeune fille, la regardant de toute sa hauteur, et sous toute les coutures. Qu’elle âge avait cette jeune femme ? 15 ou 17 ans, à peine. Et même s’il lui restait beaucoup à apprendre, Molly ne pouvait qu’admirer la simplicité avec laquelle ses pas s’étaient enchainés, ce qu’elle avait réussit à en dégager. Ce timbre de voix, couplé à sa danse, était hypnotique, elle irradiait ses sentiments, elle irradiait littéralement toute la pièce.

- Je suis navrée d’être intervenue, mais je n’ai pas pu m’empêcher de participer. Ce que vous dégagiez tout à l’heure avait quelque chose d’envoûtant. Cela semblait naturel, instinctif, puissant. Je ne suis pas certaine que vous vous rendiez compte à quel point votre don avait envahi cette pièce.

Kis’trach ouvrit un œil, s’étira, et descendit le long de sa maitresse pour aller renifler la jeune fille. D’un claquement de langue désapprobateur, Molly fit remonter le furet qui retourna se mettre en boule en se frottant à son visage.

-Désolé pour ça, il lui arrive d’être… Indiscret. elle caressa délicatement le furet avant de se concentrer de nouveau sur Tal Mais faisons fi des conventions, je vais me permettre de te tutoyer, c’est plus simple, et si cela ne te dérange pas. Tu peux bien sûr me tutoyer en retour. Dis-moi Tallulah, depuis combien de temps es-tu ici ? Et surtout depuis combien de temps danses-tu ainsi ?

Molly semblait réellement intriguée par la jeune fille. La plupart des bardes réfléchissaient en permanence. Trop au goût de Molly, oubliant un peu leur sens premier, l’instinct de la chanson, de la danse. Ils oubliaient qu’ils avaient eux aussi parfois, juste besoin de communier avec leurs propres sentiments. Mais pas Tal. Tal laissait libre court à ce qu’elle ressentait, elle laissait tout s’échapper. C’était beau. Dangereux aussi surement. Mais beau. Et surtout tellement spontané. Et Molly adorait la spontanéité.

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