Bronwyn de Tolan, Magicienne, dans la trentaine
1er jour de la 3ème décade d'Automne 1485
Loin, loin de Haven, dans sa forteresse de solitude, Bronwyn pensait...
Solitude, vraiment? Forteresse, je veux bien, mais solitude, non, clairement pas. Pas du tout. Elle était entourée de dizaines de soldats fanatisés à leur cause, complètement dévoués au Maitre Cerath.
Elle leur en rendait cependant en matière de dévotion. Née d'une courtisane de petite noblesse de Pétra, Bronwyn avait eu une éducation stricte et extrêmement enrichissante. Puis elle avait découvert son don et elle était partie en voyage dans les contrées sud. C'est là qu'elle avait rencontré le Maitre Cerath. Très vite, l'Adepte avait gagné la loyauté de la jeune Maitre Magicienne. Et c'est fanatisé qu'elle était remontée à Valdemar pour servir de demoiselle de compagnie à la princesse Mélarianne.
Elle n'était pas restée longtemps. Il fut décidé qu'il était plus urgent de déstabiliser Rethwellan, elle était donc rentrée au pays où elle avait ensorcelé les quatre fils du Roi et possédé le Batard et le cadet et joué les conseillers de l'ombre pour leur oncle Thelarson.
Malheureusement, les fils de Gédric s'étaient échappés. Avaient rejoint Valdemar et avaient mené une guerre de succession efficace contre Thelarson. Bronwyn et ses sbires s'étaient donc retirés, livrant l'usurpateur à son propre sort.
La forteresse avait vibré du mécontentement du Maitre. Puis des nombreux conseils de guerre sur le sujet. Finalement, après un an de tergiversations, il avait été décidé d'attaquer frontalement Valdemar, ces empêcheurs de conquérir le monde en paix.
Bronwyn se concentra et commença à tisser son sortilège.
Une bonne heure plus tard, le sortilège était presque tissé. Il ne restait plus que quelques détails...
Et soudain, à la place de la porte de la forteresse, on voyait la grande place de Haven, vide, inondée du timide soleil de la troisième décade d'automne.
Bronwyn s'effondra de l'effort d'avoir créé un portail, et elle fut entrainée dans la forteresse pendant que les troupes se ruaient dans l'ouverture qu'elle avait créée.