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Haven => Haven => Discussion démarrée par: Yvelin le 22 janvier 2017, 19:47:38

Titre: La mélodie de la vie
Posté par: Yvelin le 22 janvier 2017, 19:47:38

8e jour de la 5e décade d'hiver 1485 - Maison d'Armentières

Le silence se fit dans la pièce et tous les regards se fixèrent sur Yvelin et sa camarade d'études, la ménestrelle Liselle. Les deux musiciens se regardèrent et commencèrent à jouer. Selon les vœux de Micha, la mélodie était légère et entraînante, mais l'accompagnement se révélait subtilement complexe. Yvelin jouait du théorbe et s'occupait de la basse continue tandis que Liselle jouait la mélodie sur son luth.

Après une courte introduction musicale, Yvelin se mit à chanter, de sa chaude voix de baryton.

♪Saluons bien Montaro d'Armentière,
À peine né il nous rends déjà fiers!
Parlons ensemble de son avenir,
il y a vraiment de quoi se réjouir.♪

Les paroles détaillaient ensuite sur deux quatrains les nombreux vœux d'usage: bonne santé, richesse, beauté, mariage, etc. Yvelin avait utilisé les formules habituelles.

♪Jamais Montaro ne s'endormira
s'il se trouve un livre à portée de bras
Car sa mère lui aura bien inculqué
le respect dû à l'encre et au papier.♪

♪Montaro deviendra grâce à son père
un dessinateur extraordinaire.
Il tracera la meilleure des carte
Pour localiser la réserv' de tartes.♪

Yvelin avait choisi d'alterner les quatrains parlant d'Isabeau et ceux parlant de Raimon, cela permettait de structurer la chanson de manière agréable. Sur six quatrains, il s'amusait à imgainer les talents dont le petit Montaro aurait hérité par des parents.

♪Montaro ne sera pas cuisinier
Sa mère, elle n'oserait pas le nier,
a failli empoisonner tout son groupe
alors qu'elle était en charge de la soupe.♪

♪Un jour Montaro brisera sa lame
j'espère pour lui, pas contre une dame.
C'est sur Matt que cassa cell' de son père
comme ils s'entraînaient en bon militaires.♪

Il avait beaucoup ri en mettant en musique les diverses anecdotes honteuses de la vie des deux parents. Évidemment, il n'avait pas utilisé tout ce qu'il avait appris, il s'était contenté d'écrire quatre quatrains à ce sujet.

♪Montaro sera grand, fort, beau, racé,
Généreux, courageux, brillant, aimé
Il aura toutes les filles à ses pieds.
Il sera Héraut, marchand, bijoutier.♪

♪Héraut comme le sont ses deux parents
ou encore comme ses aïeuls marchand
Ou Bijoutier comme son oncle habile,
je lui souhaite en tout cas ses doigts agiles.♪

À ce moment-là, Yvelin regarda partout, sauf en direction de Micha. Il savait que ce vers n'avait rien de tendancieux... quand on ne connaissait pas la relation que les deux hommes entretenaient. Il ne voulait donc pas se trahir en rougissant bêtement sous le regard du bel orfèvre.

♪Peut-être sera-t-il aventurier,
peintre, marin, poète, homme à marier,
peut-être rêvera-t-il de palais
Ou alors fera-t-il ce qu'il lui plait.♪

Il se tut, mais la musique continua encore quelques mesures, pour clore proprement la chanson. Puis les instruments se turent, et le silence se fit... mais pas longtemps, car le public applaudit.

Fier de lui, il chercha le regard de son commanditaire, le trouva, lui fit un sourire ravi avant de se tourner vers Liselle pour décider du morceau suivant. Ils se mirent d'accord sur une pièce musicale, une pavane très connue (https://www.youtube.com/watch?v=OvKvbAGcK84), qu'il décida de jouer un peu plus vite que la vitesse habituelle.

♪Belle qui tiens ma vie
Captive dans tes yeux,
Qui m’as l’âme ravie
D’un sourire gracieux,
Viens tôt me secourir
Ou me faudra mourir.♪

Spoiler: montrer

Yvelin aimait beaucoup cette pièce. Il trouvait les paroles certes convenues, mais très bien écrites. Quant à la mélodie, il la trouvait très expressive et aimait beaucoup la partition du théorbe.

À la fin du morceau, il s'inclina et laissa Liselle jouer quelques pièces. Il viendrait la relayer d'ici un quart de marque. Mais il avait maintenant besoin de boire un peu. Et il voulait savoir ce que Micha avait pensé de sa commande. Il se dirigea alors vers l'orfèvre. Un peu nerveux, il ne pouvait s'empêcher de jouer avec l'anneau d'or qui pendait à son oreille gauche.

«Maître Micha, j'espère que vous êtes satisfait et que le résultat était celui escompté. J'espère aussi que vous referez appel à mes services. Je serai ravi de chanter encore pour vous» déclara-t-il en le fixant droit dans les yeux.

Spoiler: montrer

Titre: Re : La mélodie de la vie
Posté par: Fabuliste le 30 janvier 2017, 13:39:25

(http://img4.hostingpics.net/pics/866923Matt.png)(http://img15.hostingpics.net/pics/183201Raimon.png)
Matt et Raimon, 24 et 32 ans, Joyeux Lurons (Et lui ↑, il est aussi fier jeune Papa aussi)

Lors de leurs études communes, Matt et Raimon fréquentaient assidûment les soirées du Collegium. Surtout les soirées de Bardes. Et ce à l'époque de la composition d'une certaine ritournelle sur un certain Capitaine et une certaine Boutefeu. Dans ces soirées, toutes les chansons, composées sous l'effet de 3 ou 4 gr d'alcool dans le sang des musiciens, ne survivaient pas au décuvage. Mais parfois, une chanson survivait à cette étape mémorable. En général, les participants s'en rendaient compte. En l’occurrence, le fait que l'assemblée entière ait été morte de rire était un indice probant.

Le lendemain, ils avaient prévenu l'amie d'Isabeau, histoire qu'elle ne soit pas surprise. Et ils avaient juré par leurs Compagnons que non, ils ne se souvenaient pas de qui était le compositeur. Ils étaient eux même bien alcoolisé à ce moment là. Mais ils avaient promis de lui dire qui ça leur revenait.

Et là... Là... Cette touffe de cheveux, cette plume, cette mélodie... Si c'était pas lui, c'était son frère. Hilare, les deux Hérauts profitèrent de la pavane pour se glisser jusqu'à la plus chaude des Hérauts.

"Minaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa!"
"On avait promis.
"Juré."
"De te le dire."
"C'est lui."
"LE Barde!"
"Celui de LA chanson"

Voilà. Plus qu'à la regarder lui cramer le cul !

Titre: Re : La mélodie de la vie
Posté par: Héraut Irmingarde le 30 janvier 2017, 15:33:16

Invitée, bien sûr, à la fête de naissance du fils d'Isabeau et Raimon, Irmingarde était venue accompagnée de Beltran, ce qu'elle faisait rarement. Pour une question de compatibilité d'emploi du temps, en premier lieu, mais aussi par pudeur.

Elle avait eu l'occasion de féliciter comme il se doit les jeunes parents, et grand-parents, et dire à quel point le nourrisson était beau, même si en toute honnêteté, à cet âge là, c'était rarement le cas. Mais Mina aimait beaucoup les enfants, avec qui elle avait un très bon contact, contrairement aux adultes.

Elle avait écouté avec intérêt la chanson du Barde Yvelin, riant même quand il évoqua les talents culinaires d'Isabeau. C'était amusant, mais pas outrageant, cela la rassura. Pour le reste de la ballade, il lui était impossible de vérifier la véracité des anecdotes, elle parlait rarement avec Raimon, et ne connaissait le Héraut Matt que très peu.

La mélodie suivante, qu'elle avait déjà entendu lors d'une soirée où elle s'était rendue avec Beltran, lui plut encore plus que la première fois. Même sans culture musicale, sans parler du goût, Mina reconnaissait volontiers qu'Yvelin avait bien du talent.

Elle en parlait avec Beltran justement, quand Raimon et Matt lui foncèrent dessus sans crier gare, pour lui annoncer de concert quelque chose de visiblement renversant.
Elle mis quelques secondes à faire le tri entre leurs tirades pour donner un sens à tout ça. Et enfin elle comprit.

Immédiatement, elle vit rouge, littéralement, observant Yvelin papoter gaiement avec Micha de Girier. Alors comme ça cette grande perche écarlate venait lui soutirer des anecdotes amusantes sur son amie, la regardant droit dans les yeux, sans lui avouer qu'il était à l'origine de la chanson qui la mortifiait?!
A bien y réfléchir, elle n'avait pas fait gaffe ce jour-là, trop malade, mais il avait semblé très mal à l'aise face à elle. Mina avait l'habitude d'intimider les gens, elle n'avait donc pas fait le lien, mais maintenant...

"Ah? Raimon, Matt, je vous remercie..."

Son sourire froid n'augurait rien de bon.
Elle appuya sa main sur l'avant-bras de Beltran, lui indiquant silencieusement qu'elle le laissait seul quelques instants.
D'un pas décidé, elle rejoint Micha et Yvelin, interrompant grossièrement la conversation.

"Micha, vous permettez que je félicite votre talentueux barde? Vraiment, Yvelin, vous n'avez pas votre pareille pour créer des balades... amusantes sur les autres, je me trompe? Comme une seconde nature, hein? Micha, ne vous inquiétez pas de ma familiarité, nous nous connaissons déjà, le Barde Yvelin et moi. Bien que, jusqu'à cinq minutes encore, j'ignorais à quel point. Si je ne le connais que depuis quelques jours, lui, de toute évidence, avait beaucoup entendu... parler de moi?"

Sur cette déclaration, elle regarda Yvelin droit dans les yeux - en levant le visage, vu la taille du gaillard - et ne rajouta rien, se contentant de le fixer, sans sourire ni faire la moue.
Elle se contenta de plier et déplier ses longs doigts comme si elle s'échauffait.

Titre: Re : La mélodie de la vie
Posté par: Micha de Girier le 30 janvier 2017, 22:55:16

Micha était heureux. La fête se passait bien, les gens étaient contents, et sa mère avait même arrêté de geindre que Firen aurait fait du très bon travail. La chanson était belle et rigolote. Il éclata de rire à l'anecdote sur l'épée de son beau frère, s'attirant un regard noir de la part de l'intéressé...

Par contre, il manqua de s'étouffer de surprise en entendant Yvelin vanter ses doigts agile. Ici. Devant tout le monde. Petit con.... Mais Micha n'était pas idiot. Il ne laissa pas paraître plus qu'une légère surprise, tout en notant de garder au Barde un chien de sa chienne. (Bon, il avait pas de chienne, mais n’empêche. Ça pouvait se trouver)

Intelligemment, Yvelin n’arrêta cependant pas de jouer tout de suite. Or la trouille et la colère de Micha retomba vite en voyant que personne n'avait repéré l'allusion salace. A son tour, il oublia donc le problème et se mit à discuter avec une de ses cousines pendant la pavane. A la fin de la danse, le barde posa son instrument. Micha pris congé de sa cousine et alla à la rencontre d'Yvelin.

L’orfèvre eu un petit sourire satisfait en voyant le barde jouer avec son anneau. Ils s'étaient vu plusieurs fois depuis la naissance de Montaro. La première fois, à un repas de travail (purement de travail), le barde était arrivé avec une boucle ridicule en bois. En expliquant que genre le bois était neutre, comme l'or, et que ça irait. Sauf que non. une boucle d'oreille en bois. C'était ridicule. Complètement ridicule. La fois suivante, à un dîner beaucoup moins studieux (beaucoup beaucoup moins), Micha lui avait apporté ce petit anneau d'or. Parce que zut. Il refusait de fréquenter un type avec une boucle d'oreille en bois. EN BOIS! Son orgueil professionnel ne pouvait pas supporter ça.

"Excellent travail, Barde Yvelin. J'aime effectivement votre voix..."

Il aperçut par dessus l'épaule d'Yvelin Mina arriver, furax. Ah ça y était, elle avait compris.

"Mais vous aimez jouer avec le feu... Bonjour Cousine! Je t'en pris, félicite, félicite. Évite juste de mettre du sang dans la salle de bal Armentiere, ce serait mal vu..."

Micha laissa la cousine hold déverser son fiel, mais il ne s’éloigna pas. Au cas ou il y aurait besoin d'un arbitre.

Titre: Re : La mélodie de la vie
Posté par: Yvelin le 31 janvier 2017, 07:43:36

Merde... elle avait fini par le découvrir.
Regardant autour de lui à la recherche d'une échappatoire, il finit par remarquer le jeune père et le Héraut Matt qui les observaient, goguenards. Voilà qui l'avait trahi!

Yvelin espéra que Micha le "sauverait". Mais celui-ci laissa sans se vexer la place à la Héraut, ayant même l'air de trouver cela amusant. Un peu paniqué, il tenta de d'amadouer l'orfèvre par un appel à l'aide silencieux. S'il avait cédé à sa première impulsion, il serait aller se cacher derrière ses larges épaules. Mais il était censément adulte et capable d'affronter toutes les situations. Il se devait donc de faire face, courageusement.

«Je ne sais de vous que ce qui se raconte dans les couloirs. Peut-être faudrait-il vous plaindre à la personne qui a commencé à répandre votre histoire privée?»

Son ton était absolument calme et posé. Il était Barde, il maîtrisait sa voix en toutes circonstances (toutes, sauf une, s'il fallait se montrer honnête... mais qui contrôlait sa voix dans ce genre d'instant?). Mais ses mains, elles, tremblaient. Il croisa les bras pour se donner une contenance.

«Nous parlons bien ici d'une histoire qui a quatre ans, au moins? Et avez-vous demandé à vos... collègues quelle part de responsabilité ils ont dans cette histoire? Car croyez bien qu'en temps normal, ce genre de chansons ne survit pas à la nuit. Souvent parce que le Barde qui en est l'auteur en a bien honte, une fois qu'il a décuvé. Dans le cas présent, je n'en ai certes pas honte, mais je n'avais aucune intention qu'elle soit diffusée. Or ceux qui l'ont diffusée sont forcément ceux qui l'ont entendue. Donc... vos collègues. Ne se sont-ils pas empressés de venir vous la chanter?»

Oui, c'était mesquin. Mais c'était parfaitement vrai. Yvelin n'était pas du tout responsable de la diffusion de sa ritournelle. Il avait même totalement abasourdi quand elle avait fini par lui revenir sous la forme d'une ménestrelle enjouée (Liselle en l'occurence) la lui chantant. Il avait composé cette chanson avec l'équivalent d'un demi-litre d'alcool fort dans le sang, elle n'était pas destinée à survivre! C'était d'ailleurs ce qu'il y avait de si agréable avec ces concours: on pouvait composer les pires chansonnettes qui soient, personne, en temps normal, ne pouvait s'en rappeler le lendemain matin.

«Et comme je l'ai déjà dit, qui peut se vanter, à vingt ans, d'avoir déjà une chanson à son nom? Vous devriez être flattée. De plus, elle a grandement participé à votre réputation de boutefeu et je suis certain que bien des ennuis vous ont été épargnés grâce à elle. Qui aurait envie de se frotter à une femme capable de vous incinérer d'une pensée?»

Titre: Re : La mélodie de la vie
Posté par: Kateerid de Girier le 31 janvier 2017, 13:51:37

S'il fallait commencer à se montrer de l’intérêt publiquement quelque part, assurément, la fête qu'avait organisé Micha pour son neveu était l'occasion rêvée! De plus, Kate était très curieuse de rencontrer le Barde qui avait brisé les réticences de son futur fiancé envers les uniformes écarlate.

La jeune ingénieure n'était pas une grande amatrice de mode, mais elle aimait passionnément assembler au mieux les choses ensemble, que ce soient les rouages d'un mécanisme de montre, ou des vêtements. Par conséquent, elle était toujours très élégante, bien qu'assez originale dans sa mise.
Aujourd'hui ne faisait pas exception.

Elle avait félicité elle aussi les jeunes parents, assez indifférente au bébé, effrayée presque par la perspective de devoir enfanter elle aussi. Puis elle avait écouté avec intérêt le Barde, manquant s’étouffer quand il parla des doigts graciles de Micha. Ah ça, il en connaissait un rayon !
Fort heureusement, personne sauf elle et Micha ne comprirent l'allusion.

Ce fut la suite qui fut plus amusante. Alors que le Barde venait récolter des compliments auprès de son amant, elle vit lui foncer dessus une silhouette qu'elle connaissait de vue. Irmingarde, la Boutefeu.
Elle avait toujours trouvé la jeune femme à son goût, malheureusement, sa réputation de glaçon l'avait douché, sans compter que la pudique demoiselle était engluée à son austère Capitaine De Greenhaven. Et puis, si les choses évoluaient dans le son sens, elles seraient bientôt cousine par alliance.

Elle s'approcha et tendit l'oreille, souriant au passage à Micha.
Son jeune amoureux savait se défendre, assurément, mais la fiancée de Beltran avait l'air très remontée!

Titre: Re : La mélodie de la vie
Posté par: Héraut Irmingarde le 31 janvier 2017, 15:01:34

Du sang!
Mina lança un regard dubitatif à Micha. Comme si elle pouvait se permettre, en tant que Héraut, cousine, invitée, et dans une telle assemblée, de faire un affreux scandale.

Yvelin avait de la répartie, Irmingarde devait en convenir. Ce n'était pas surprenant par ailleurs, étant Barde, il savait manier les mots.

"Tout ça est bien joli, Barde Yvelin, mais si je suis malade après avoir mangé une tourte, je ne vais pas m'en prendre au serveur, mais au cuisiner."

Elle sourit de sa métaphore bien trouvée - Mina jouait rarement avec les mots.

"J'ai une culture musicale que je qualifierai d'inexistante, mais je connais vos talents, et si la chanson est restée, c'est que vous l'avez bien voulu, je me trompe?"

Car Yvelin avait le Don des Bardes, c'était clair.
Elle finit par croiser les bras, et rétorqua, glaciale:

"Et je vous ai déjà répondu que ce genre d'honneur ne m’intéresse absolument pas, et vous ne me ferez pas croire que je vous dois ma... notoriété."

Fallait quand même pas pousser! Mina n'était pas prétentieuse, loin de là, mais s'il y avait une chose que Beltran, puis Mera, lui avait appris, c'est de reconnaître ses qualités, et les réussites qu'elle ne devait qu'à elle-même.
Et il était hors de question qu'elle le laisse sous-entendre que sa réputation était dû à une chanson moqueuse.

"Je déteste qu'on parle de moi, ce n'est pas nouveau, ce n'est pas une surprise non plus, pour personne. Ma... position - elle lança un regard à Beltran - m'a poussé en pleine lumière, sans parler de mon uniforme. C'est très largement suffisant pour moi, je n'ai pas besoin qu'on chante à mon sujet, encore moins sur un épisode qui, s'il est connu, est extrêmement pénible pour moi. C'est de ma vie privée qu'il s'agit, le mot privé vous est familier, non?"

Elle avait parlé doucement, pour ne pas perturber la réunion, mais il y avait de l’électricité dans l'air.

Titre: Re : La mélodie de la vie
Posté par: Yvelin le 01 février 2017, 07:21:58

«Vous plaisantez!?!» Sous le choc, il avait légèrement haussé le ton. «Jamais aucun Barde n'userait du Don, ivre! Et vous devez mal connaître notre Don pour penser qu'il aide à se souvenir. Au contraire, même, car le Don des Bardes permet avant tout de transmettre des émotions, des images, mais au détriment de l'aspect... comment pourrait-on dire... de l'aspect formellement musical. D'après vous, combien de chansons sont composées chaque décade par des étudiants Bardes? Des dizaines! Et combien restent? Aucune... Notre Don, nous n'en faisons usage que rarement. Ce soir par exemple, je n'en ai pas usé. Je voulais que chacun puisse entendre les paroles et en comprendre le sens.»

C'était une insulte terrible pour un Barde que de prétendre qu'il avait mésusé de son Don. Plus encore que pour un Héraut, car chacun savait que cela était quasiment impossible, à cause de leur conscience sur sabots. Les Bardes étaient toujours soupçonnés d'être les moins loyaux, les plus prompts à trahir au profit de leur propre intérêt. Ce qui, à la grande honte d'Yvelin, était vrai. Les Bardes étaient sans doute les Doués parmi lesquels on trouvait le plus grand nombre d'abrutis qui se voyaient retirer leurs Dons.

Puis Irmingarde lui reprocha d'avoir bafoué sa vie privée. Yvelin faillit lui rétorquer qu'elle ne l'était pas tant, s'il était au courant, mais il préféra une approche plus subtile.

«C'est peut-être là où diffèrent sensiblement nos points de vue. En ce qui me concerne, j'ai écrit une chanson sur une rumeur qui circulait, une histoire qu'on racontait et qui faisait rire, pas sur votre vie privée. Je ne savais même pas que cet épisode était véridique, à l'époque. Pour moi, c'était comme l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'ours. Aucune chance que ce soit vrai.» Il soupira, puis baissa les yeux. «Mais j'admets que j'ai peut-être manqué de sensibilité. J'étais bien plus jeune et bien moins sage. Aujourd'hui, ayant pu constater grâce à vous, mais aussi grâce à d'autres (il se retint de jeter un coup œil à Micha) le mal que pouvait faire une chanson, je ne le ferais plus.» Il esquissa une courbette. «Si cela peut vous consoler, je n'ai tiré aucune gloire de cette ritournelle. Je n'en ai parlé que très peu, préférant qu'elle reste "anonyme".»

Certes, il en avait parlé à Micha. À ce moment-là, il cherchait à impressionner un potentiel client et un homme qu'il trouvait magnifique. Mais c'était une exception. À part Liselle et les quelques spectateurs qui avaient été capables de se souvenir de sa prestation, personne ne savait formellement qu'il en était l'auteur. Beaucoup avaient des soupçons, surtout parmi ses camarades d'études qui avaient souvent entendu ses compositions humoristiques.

«Vous savez, cela faisait très longtemps que Valdemar n'avait pas eu de Boutefeu aussi puissante. Certes, vous n'égalez par Lavan la Tornade de Feu. Mais c'est tout à votre avantage! Vous êtes belle, puissante, et en couple avec un des ex-célibataires des plus en vue ici, à Haven. Il n'y a donc rien de surprenant qu'il existe des chansons sur vous. Et je dis des, car je sais que d'autres en ont composées.»

Yvelin ne savait pas très bien pourquoi il refusait de simplement s'excuser. Peut-être parce qu'il n'était pas le premier à se voir reprocher la composition d'une chanson, et qu'il aurait l'impression de trahir sa profession en rendant les armes trop tôt.

Titre: Re : La mélodie de la vie
Posté par: Barrn le 05 février 2017, 12:06:23

En recevant l'invitation de se joindre à la réception donnée en l'honneur du nouveau -et premier- né d'Isabeau, Barrn aurait pu bondir de joie. Il s'en abstint, naturellement, malgré son acceptation sans réserve de rencontrer l'enfant de son ancienne assistante. Il acceptait d'autant plus qu'il ne voyait plus Isabeau aussi souvent depuis qu'elle avait reçu son habit blanc et que le kyree devait se contenter de suivre l'évolution de sa vie de loin. Il n'en était pas moins fier et heureux pour elle du chemin qu'elle avait parcourut depuis son arrivée au Collegium bien des années auparavant.

Ce jour-là, cependant, Barrn dû se rendre auprès de la colonie iftelienne qui s'était installée non loin de Haven. Une histoire de conflit de voisinage appelait son arbitrage. Accompagné de son assistant, Ewenn, Barrn s'était donc rendu en toute hâte auprès de la petite communauté pour jouer son rôle d'ambassadeur. Après avoir pris note du problème, par l'intermédiaire du consciencieux Ewenn, Barrn les quitta. C'est ainsi qu'il se présenta, accompagné du jeune homme et un peu en retard, à la porte de la demeure des de Girier. Malgré ce manquement, ils arrivèrent juste à temps pour entendre le chant composé pour la naissance du petit Montaro.

Discret, le kyree à pattes de velours s'installa de sorte qu'ils avaient un point de vue sur les deux Bardes, sans déranger qui que ce soit. La chanson ne manquait pas de piquant, et montrait avec éloquence ce dont le nouveau né risquait d'hériter de la part de ses deux parents. Pour avoir fréquenté les deux Hérauts, Barrn y reconnaissait volontiers un certain nombre de traits (quoi qu'il ignorât aussi beaucoup de choses, surtout au sujet de Raimon). Si lui s'amusait à les entendre ainsi dépeint, il se demanda ce que les principaux concernés en pensaient.

Quand la chanson se fut terminée, que les Bardes enchaînèrent sur des mélodies que l'on connaissait déjà, des rumeurs de conversations commencèrent à monter. Barrn songea alors qu'il serait plus poli d'aller présenter ses vœux à la famille avant toute autre chose. C'est ainsi qu'il se dirigea vers Isabeau. La jeune femme n'était pas difficile à trouver, au centre de l'attention elle était largement entourée, il ne suffisait plus qu'à suivre les pépiements de tous ceux qui s'extasiaient à la vue du nourrisson.

Bonjour Isabeau. la salua-t-il pour son seul profit.

Ne voulant pas s'imposer, Barrn préféra attendre que la jeune femme ait fini sa conversation. Il l'observa en attendant. Elle était radieuse et semblait rayonner de bonheur.

Vous m'accuserez sans doute de ne pas être original, mais je voudrais vous présenter mes félicitations pour l'arrivée de ce nouveau bonheur dans votre vie.

Bien que pompeux, Barrn était d'une sincérité totale. Isabeau était bien placée pour le savoir. D'un regard, Barrn demanda à Ewenn de donner le présent destiné à l'enfant et à ses parents. Là encore, Barrn n'avait pas été très original, mais il lui avait semblé qu'il n'y avait pas non plus de cadeau plus personnel qu'il eut pu faire. Le livre de conte, acheté spécialement pour cette occasion, traduisait tout ce qu'était Barrn. Le livre en question était richement illustré de gravures magnifiques, et tous les contes qui s'y trouvaient relataient de passionnantes aventures Héraut-iques.

Titre: Re : La mélodie de la vie
Posté par: Micha de Girier le 08 février 2017, 22:23:41

Une chanson pouvait faire beaucoup de mal. Celle de Firen avait privé Micha d'un bon mariage et l'avait mis en danger de perdre beaucoup plus. Firen avait prétendu que la chanson ne menaçait en rien son secret, mais ils savaient tous les deux que c'était des conneries. La chanson était complètement équivoque sur le genre de l'amant trompé de Micha. Les gens ne l'avaient pas remarqué parce que Micha étant réputé homme à femme, ça ne leur était pas venu à l'esprit. Mais le secret ne tenait que parce que personne n'en connaissait l'auteur. Si l'auteur avait été connu, la position de l'orfèvre aurait été bien plus instable, car l'homosexualité de Firen n'était qu'un secret de polichinelle.

Il aurait pensé que ce serait drôle de voir Mina s'énerver contre Yvelin, mais en fait, plus ça allait, plus la boutefeu l’agaçait. La chanson sur ses exploits n'était pas méchante, elle ne l'attaquait en rien. Elle était drôle et inoffensive. Tout au plus faisait elle passer Mina pour prompte à déshabiller son amant. En fait, elle était plus vexante pour Beltran, qui était incapable de se débarrasser d'un type, que pour la héraut qui l'avait aidé. Grand dieu, Raimon, qu'Yvelin venait de traiter d'impuissant, était plus attaqué par la plume d'Yvelin.

Portant un regard dur sur Mina, l'orfèvre s'exhorta au calme. Il recula de quelques pas, aux cotés de sa presque fiancée. Il préférait, finalement, s'écarter un peu de la conversation, de peur de se fâcher avec sa cousine s'il se laissait aller à parler.

Le regard dur, il croisa les bras en observant les deux jouteurs.

Titre: Re : La mélodie de la vie
Posté par: Isabeau d'Armentières le 16 février 2017, 22:04:35

Isabeau était prise dans un véritable tourbillon de compagnie. Apres deux décades en maison de guérisons, ou elle avait été relativement tranquille, ça lui faisait bizarre. Oh, bien sur, elle avait eu de la visite, mais fortement limité par les exigences de l'établissement de soin. Pis avant ses relevailles, elle pouvait prendre sa fatigue comme prétexte pour faire partir les gens. Là, lors d'une fête en l'honneur du petit bout qu'elle avait mis au monde, c'était plus compliqué.

Mais bon, c'était chouette. Mais elle n'aimait pas être le centre de l'attention. Pas quand elle était fatiguée.

Mais la chanson de Montaro était marrante, elle avait bien rit. Et Raimon rit d'autant plus fort sans qu'elle ne comprenne. Il lui expliqua d'une pensée, la faisant rire à son tour avant d'aller agacer Mina avec Matt.

Isabeau se retrouva donc soudain toute seule avec son bébé face à l'afflux toujours plus important de félicitation. Elle affronta cette épreuve avec un courage digne de son uniforme. Sa famille, ça allait. Mais la famille d'Armentières, ça la rendait nerveuse. Elle les connaissait mal. Apres, ça ne l'empêchait pas de paraître. Elle se servait moins de cette capacité qu'avant son élection, mais Isabeau avait toujours été capable de compartimenter ses ressentis pour paraître comme il fallait en public. Ici, elle se devait de paraître rayonnante de joie.

Mais c'est avec un réel plaisir qu'elle vit arriver son ancien mentor.

"Barrn! C'est un plaisir de vous voir!"

C'était sincère, surtout après les huit inconnus qu'elle venait de saluer. Elle posa l'héritier dans son berceau et pris le livre qu'Ewenn lui tendait.

"Merci beaucoup... Oh il est magnifique. "

Elle le feuilleta un peu, admirant les superbes illustrations, puis elle le posa de coté pour reprendre Montaro dans ses bras.

"Et voici mon fils. Montaro."

Titre: Re : La mélodie de la vie
Posté par: Héraut Irmingarde le 27 février 2017, 08:58:29

Bon, elle avait peut-être un peu exagéré, mais ce ne serait pas la première fois, et probablement pas la dernière.
Mina n'était pas une spécialiste de l'éthique des uniformes écarlates, mais l'éthique et les us et coutume des Bardes ne devaient, à son sens, pas prévaloir sur le reste. Ce qu'Yvelin semblait comprendre, avec le temps.

Elle laissa redescendre la pression, consciente de la présence de Beltran, un peu plus loin, et du regard lourd de Micha, que cette esclandre semblait contrarier. Elle avait rarement vu son cousin arborer cette expression d'ailleurs. Elle haussa un sourcil interrogateur. Se sentait-il vexé qu'elle secoue un peu le barde qu'il avait choisit pour glorifier la naissance de son premier neveu? Probablement.
Voilà qui était encore terriblement maladroit de sa part!

"Tout cela est bien beau, mais comme je l'ai déjà dit, ça ne me... touche pas? Cela m'honore, bien tendu, mais je n'en tire aucune envie de... postérité, ou plutôt de célébrité, Yvelin. Je reconnais bien volontiers que vous avez du talent, mais on ne s'amuse pas impunément avec les mots, même si on est né pour ça. Je refuse de considérer comme une fatalité la création de chanson sur moi. Je n'aime pas ça, je doute que cela change. Et même si cette histoire peut-être classée, j'aurai aimé que vous soyez honnête avec moi quand vous êtes venu me trouver la première fois et que ce sujet a été abordé. Je sais que je fais peur, mais je suis une Héraut, moi aussi j'ai une certaine éthique!"

Mina était prête à cesser cette dispute, mais pas sans excuse.

Titre: Re : La mélodie de la vie
Posté par: Yvelin le 28 février 2017, 11:54:27

«Il faudra peut-être songer à vous éloigner de la cour, si vous voulez éviter la célébrité. Vous ne pouvez dicter les actes de ceux qui vous entourent, et il n'est rien que vous ne puissiez faire pour forcer les gens à respecter votre... modestie. Valdemar, c'est aussi ça. La liberté de s'exprimer, sans risquer de représailles. Avouez que vous avez été à deux doigts d'oublier cette loi, n'est-ce pas? Il n'y a ici aucune faute, s'il n'y a ni menace ni diffamation...»

Peut-être Yvelin se montrait-il un peu trop sûr de lui, à présent. Mais il savait qu'il avait raison. À Valdemar, chacun avait le droit de s'exprimer dans les limites de la loi. C'était là ce qui différenciait sa chanson sur Irmingarde et Beltran de celle de Firen. Lui s'était contenté d'écrire un texte léger et amusant, Firen avait flirté de très près avec la diffamation. Il savait, sans l'ombre d'un doute, que si son cas devait être présenté devant le cercle, tous le soutiendraient. Pour Firen, rien n'était moins sûr. Il avait sciemment cherché à faire mal et à ruiner la réputation de Micha avec son texte.

Yvelin ne put s'empêcher de rire jaune lorsque Mina lui reprocha de ne pas s'être dénoncé lui-même.

«Je me suis contenté de respecter le secret professionnel. Si une chanson est anonyme, c'est que l'auteur ne veut pas être connu. L'anonymat ne serait-il sacré que lorsque cela vous arrange, dame Héraut?»

Cette fois, il la provoquait volontairement. C'était gratuit, stupide, mais il n'avait pu s'en empêcher.

«Mais si vous y tenez vraiment, je vous prie d'accepter mes excuses les plus plates pour avoir voulu chanter un épisode fort héroïque de votre vie.» Il esquissa une révérence. «Comprenez simplement que si je m'excuse, c'est parce que je me trouve ici en public, et que je n'ai aucune volonté de poursuivre cette querelle. Si une autre chanson sur vous venait à se faire entendre, ne pensez pas qu'il vous sera aussi facile d'obtenir des excuses pour ce qui ne peut être considéré comme une faute.»

Si les Bardes devaient s'excuser pour chaque chanson, la vie deviendrait fort compliquée. D'autant que les professeurs donnaient souvent comme devoir de composer une chanson sur un Héraut ou l'autre, car la chanson de gloire était un style fortement demandé par les nobles. Or ils devaient bien se nourrir, d'une manière ou d'une autre.

Yvelin, tous sourires, se tourna vers Micha.

«Maître Micha, je m'excuse d'avoir apporté la discorde au sein de votre foyer. J'espère que vous ne m'en tiendrez pas rigueur.»

Le jeune Barde avisa alors une jeune femme qui se tenait aux côtés de son amant. Hmm. Ce devait être Kate, la presque fiancée de Micha. Il aurait volontiers discuté, mais sa dispute avec Mina avait occupé toute sa pause, et il devait maintenant se dépêcher de se trouver un verre d'eau avant de retourner jouer.

«Dame» salua-t-il. Puis son regard revint sur Micha. «Je suis désolé que nous n'ayons pas pu parler davantage, mais je dois impérativement retourner jouer.»

Titre: Re : La mélodie de la vie
Posté par: Barrn le 05 mars 2017, 21:10:34

Isabeau avait l'air fatigué. Elle faisait de son mieux pour le cacher mais après avoir travaillé avec la jeune femme pendant quelques années Barrn savait reconnaître les signes. C'était d'ailleurs compréhensible, les hérauts se reposaient rarement et l'enfant n'avait pas du alléger l'emploi du temps de sa mère.

Elle feuilleta brièvement le livre qu'Ewenn lui avait remis de sa part puis le laissa de côté pour lui présenter sa petite merveille. Très curieux de rencontrer enfin l'enfant d'Isabeau, Barrn se rapprocha. Ce tout petit humain si fragile pelotonné dans les bras de sa mère avait les yeux à peine ouvert. Le regard ambré du kyree observa l'enfant avec beaucoup d'attention. Il n'était pas expert en physionomie humaine, aussi ne trouva-t-il rien de particulier à ce nouveau né. Doucement, il renifla son odeur, il n'avait pas encore ce parfum caractéristique des humains, cela viendrait sans doute plus tard. Le bibliothécaire s'éloigna un peu pour reprendre une distance de convenance.

C'est un présent merveilleux qui vous est offert. Sans doute vous apporte-t-il plus de bonheur que ce que vous ne pensiez.

Il faisait allusion à ce que la jeune femme pensait du mariage et de la maternité lorsqu'il l'avait connue. Lorsqu'elle n'était qu'une Bleue et que la perspective d'un mariage arrangé ne lui plaisait pas. Elle en avait fait du chemin depuis. Ils en avait fait tous les deux, à vrai dire. D'ailleurs, Barrn se rappela qu'il n'était pas venu seul. Se tournant vers Ewenn, il lui proposa de s'avancer à son tour. le jeune homme discret, félicita à son tour la jeune maman dans un sourire, lui souhaitant beaucoup de bonheur. Après quoi, lorsqu'il fut certain que l'attention n'était plus focalisée sur lui, il se fit discret derrière son supérieur.

Titre: Re : La mélodie de la vie
Posté par: Isabeau d'Armentières le 19 mars 2017, 10:43:10

Isabeau avait fait du chemin, certes. Mais surtout sa condition avait changé. Elle aimait tendrement son mari, mais si elle n'avait pas été élue elle ne l'aurait jamais épousé, eut il été le meilleur homme du monde. Une héraut est puissante et indépendante. Une femme de noble est dépendante de son mari. Isabeau refusait de dépendre de qui que ce soit. Elle l'avait toujours refusé et le refuserait toujours.

La jeune mère sourit à son ancien mentor.

"Un enfant change la vie de ses parent à tout jamais."

Montaro était une promesse de vie et de survie. Quoi qu’il leur arrive, à Raimon ou à elle, une partie d'eux survivrait dans leur fils. Cette promesse de survie, Isabeau en avait une profonde envie, depuis des années. Et finalement, elle l'avait. Elle avait un descendant.

Le jeune héraut se perdit un instant dans le regard de ce fils profondément désiré. Puis elle se secoua et sourit à Barrn et Ewenn.

"Pardon... Et pour vous, Barrn, Ewenn, ça se passe bien? Comment vont les choses à la bibliothèque?"

Titre: Re : La mélodie de la vie
Posté par: Barrn le 18 avril 2017, 11:03:40

Barrn s'attendrit devant la jeune mère et son enfant. Isabeau semblait comblée et il en était lui-même profondément heureux pour elle. Jamais il ne se serait permis de se mêler de ce qui ne le regardait pas, néanmoins il suivait, de loin, la vie d'Isabeau et se réjouissait de sa réussite, de son bonheur surtout.

Cette débauche de bons sentiments n'était pas le fort de Barrn, qui avait plutôt tendance à garder pour lui ses émotions. Aussi la distraction amenée par la question d'Isabeau fut-elle bienvenue. Il fut plus simple pour lui de répondre à ce sujet et de ne pas faire de remarque sur l'absence momentanée de la jeune maman.

La bibliothèque est toujours debout, nous y veillons quand nous ne sommes pas appelés vers une autre tâche. Nous revenions justement d'une visite auprès de la délégation d'Iftel.

Puis il ajouta, sur un ton léger, de façon à ce que seule Isabeau puisse en profiter :

Ce petit se débrouille de mieux en mieux, il n'a pas une aussi belle calligraphie cependant, c'est bien dommage.

Titre: Re : La mélodie de la vie
Posté par: Kateerid de Girier le 27 mai 2017, 22:11:51

La dispute prit fin, et Kate sentit la pression redescendre. C'était préférable. La jeune femme avait tendance à enfoncer des portes ouvertes et profiter de la discorde pour... comment dire... s’épanouir dans son caractère de cochon.

Elle fit un sourire poli et scrutateur à Micha quand il lui fit ses hommages.
"Dame"... Grands Dieux, elle n'était pas très protocole, et une fois mariée, il faudrait qu'elle se plie à pas mal de ses courbettes sociales!

Quand le Barde repartit, Kate se pencha vers Micha pour lui souffler très bas:

"Maître Micha... C'est comme ça qu'il t'appelle dans l'intimité?"

Elle se redressa et essaya de garder un air sérieux, mais ses lèvres pincées et son teint un peu rouge trahissait son hilarité intérieure.

Titre: Re : La mélodie de la vie
Posté par: Héraut Irmingarde le 27 mai 2017, 22:33:49

Mina baissa les bras.
Elle voulait bien admettre être de mauvaise foi - un de ses gros défauts quand elle était de mauvais poil - mais le Barde arrangeait la réalité à sa convenance également. Quoique de plus normal, manier les faits pour en faire une histoire était après tout sa raison de vivre.

"Une chose sur laquelle nous pouvons tomber d'accord, c'est que nous ne le serons pas, n'est-ce pas?"
:Oh, un calembour, Mera serait fière de toi!: lui souffla Ezarel pour achever de détendre son élue.

Irmingarde détestait positivement la fin de cette querelle. Elle avait l'impression d'avoir tord, alors qu'elle savait qu'elle avait raison, nom d'un Kyree !
Elle lança un dernier regard d'excuse à Micha, puis rejoins son compagnon qui la connaissait assez bien pour comprendre qu'il valait ne mieux pas la contrarier ce soir.

Titre: Re : La mélodie de la vie
Posté par: Micha de Girier le 19 juin 2017, 13:29:11

Le regard d'excuse de Mina n'apaisa pas la colère de l'orfèvre. Il se faisait violence en essayant de se remémorer que Mina avait grandis dans un environnement assez particulier, mais ça ne suffisait pas à l'apaiser. Cette péronnelle, toute cousine qu'elle soit, était une héraut. Elle faisait partie d'une des classes sociales les plus à l’abri des effets dévastateurs des rumeurs. Et elle venait râler pour une chanson certes un peu moqueuse, mais surtout flatteuse? Putain de héraut pourris gâté.

Plus seigneurial qu'Yvelin ne n'avait jamais vu, il le saluât d'un simple signe de tête. Le barde retourna à ses devoirs.

Bon. Micha avait besoin de s'éloigner de la foule, de se calmer, de laisser partir toute cette colère que la scène avait généré en lui. Courtoisement, il pis le bras de Kate et l'entraina doucement vers la terrasse.

Puis elle lui murmura une bêtise à l'oreille. Une seconde, le jeune homme, pris de court rougit, se remémorant une ou deux fois ou... puis il éclata de rire.

"Ça lui arrive... " Répondit-il sur le même ton.

Et au lieu d'aller sur la terrasse, il entraîna sa presque fiancée vers la piste de danse.

Titre: Re : La mélodie de la vie
Posté par: Ewenn Trisgan le 05 juillet 2017, 12:23:50

Ewenn avait suivi Sieur Barrn dans les rues froides de Haven en direction de la demeure des D'Armentières. Il n'était pas sûr d'être à sa place à cette réception, mais le Kyree semblait tenir à ce qu'il soit là. Pour sa part, toutes ces considérations de mariage et d'enfants étaient à mille lieux de ses préoccupations actuelles, et s'il était très heureux pour sa prédécesseuse de ce bel évènement, il avait du mal à se sentir concerné. Cependant ils étaient d'abord allés s'occuper d'un conflit opposant des habitants de Haven et une petite colonie d'Iftel, et Ewenn avait rédigé un rapport qui servirait à réfléchir à une solution équitable à apporter aux deux parties du conflit. Il trouvait toujours cela instructif et cette réflexion était la partie du travail qu'il préférait.

Mais ils ne s'étaient pas étendus en longueur, étant déjà en retard. Les deux accolytes avaient fini par arriver devant la porte de la maison d'Isabeau et sa famille. Comme ils étaient les derniers, ils entrèrent en douceur, alors qu'un barde ou un apprenti plutôt, chantait en l'honneur du nourrisson. Ewenn se laissa captiver par sa voix, avant de reconnaître Yvelin, qu'il avait déjà rencontré à la bibliothèque et avec qui il avait déjà pu échanger. Il prit donc d'autant plus plaisir à entendre la fin de la chanson. Puis, alors que le brouahah de la réception se faisait plus fort, il suivit son maître jusqu'à la jeune femme, qui irradiait de bonheur. A son tour il félicita la jeune maman et complimenta le nourisson en remettant le présent de Sieur Barrn, un bel ouvrage que l'enfant passerait sans doute des marques à lire et relire une fois qu'il serait en âge de le faire, connaissant sans doute déjà par coeur les histoires que sa mère lui aurait contées auparavant. Puis, peu à l'aise parmi tout ce monde, il recula derrière le bibliothécaire, lui laissant la place qui devait être la sienne, ne voulant pas se montrer impertinent.

Isabeau leur demanda des nouvelles de la bibliothèque et la réponse de Barrn fit sourire le jeune homme qui ajouta, amusé :

-J'essaie de faire un aussi bon travail que vous, mais il faut dire que vous avez fait forte impression et j'ai encore du chemin à faire pour vous arriver à la cheville. En tous cas je fais de mon mieux et je comprends pourquoi vous aimiez ce poste !

Il regarda Montaro, un instant attendri, avant de reprendre :

-Et vous-même ? Votre travail de chroniqueuse vous plait-il ? J'imagine que vous prenez une pause pour l'instant pour pouvoir profiter de votre petit garçon ?

Titre: Re : La mélodie de la vie
Posté par: Isabeau d'Armentières le 09 juillet 2017, 17:25:16

"Maître Barrn, vous êtes grand et fort, mais je doute que vous soyez capable à vous tout seul de détruire le palais!"

Isabeau rit à la remarque d'Ewenn.

"Ah, je vais vous donner mon secret, Ewenn. C'est facile d'être la meilleure dans un poste que vous êtes la seule à avoir jamais occupé. Apprenez juste à adapter le poste à votre façon de faire!"

Isabeau posa un regard songeur sur son remplaçant. Elle pensa une minute à sa plus jeune elle même qui s'était accroché à Barrn comme une moule à son rocher, désespérée à l'idée de faire ses preuves au palais. Ewenn, diplômé du Collegium n'avait pas cette insécurité. C’était sans doutes pour ça que le lien entre lui et Barrn était plus lent à se construire. Mais ce serait un lien plus sain et plus solide.

"C'est un très bon poste. Qui me plait beaucoup. J'ai déjà repris un peu. Je vais reprendre peu a peu autant que ma forme me le permettra."

Les trois bibliophiles continuèrent de discuter un peu à bâtons rompus un moment, puis Isabeau du se consacrer au reste des invités.

[Fin?]

Valdemar RPG

Haven => Haven => Discussion démarrée par: Yvelin le 22 janvier 2017, 19:47:38