Valdemar RPG
Autres RPs => Archives => Sujets libres => Discussion démarrée par: Héraut Enora le 13 janvier 2012, 09:14:29
-
Enora était sortie pour faire quelque course. Elle voulait acheter un petit quelque chose pour l'enfant à naitre de Saskia et elle voulait aussi acheter du tissu et du matériel pour que Saskia lui dessine une nouvelle "uniforme" de grise pour elle, pour Isabeau et pour elle-même (Saskia). La jeune femme devait se reposer, mais Enora se doutait bien que rapidement, dès que la future maman aurait récupéré de sa grande fatigue, elle s'ennuie éperdument et Enora savait aussi qu'un des passetemps préférés de la future reine était de dessiner des vêtements. Quoi de mieux qu'elle dessine et aide ses amis à faire leur robe pour son mariage "officiel".
Elle passait d'une boutique de tissus à un autre, et elle prit la peine d'acheter des crayons et du matériel à dessins aussi. Elle n'acheta pas tout de suite de tissus. Elle voulait attendre d'avoir donné le matériel de dessins, mais elle pourrait dire à son amie quelles étaient les tendances du marché.
( Edit Arthon: J'ai corrigé le nom de cette pauvre Thalyana dans le titre ^^ et attention aux majuscules dans les prénoms, ne les oublie pas ^^ )
-
Thalyana détestait faire les magasins, c'était viscéral. Elle trouvait ça inutile, enquiquinant, et surtout cela prenait un temps fou. Mais là, elle n'avait plus le choix. Elle avait bien vu les regards qu'on lui lançait. Était-ce de sa faute si aucun de ses vêtements n'avait survécu à sa mission? Elle portait depuis son retour ce qu'on lui avait prêté au Collégium, c'est-à-dire de vieux uniformes plus jaune que vert pâle. Elle ne se rappelait pas que ses uniformes d'avant étaient en si mauvais état. Mais peut-être l'intendante se vengeait-elle en lui refilant les plus vieilles loques de sa réserve. Après tout, elle avait gâché deux ou trois uniformes presque neufs! C'est-à-dire qu'ils n'avaient été portés que quelques années avant de lui revenir. C'était ce qu'elle imaginait en tout cas.
Et maintenant qu'elle allait obtenir son uniforme de Guérisseuse, elle ne serait plus obligée de porter en permanence des vêtements de "fonction", mais seulement quand elle serait en service (c'est-à-dire presque tout le temps) , donc elle avait intérêt à se racheter une nouvelle garde-robe.
Heureusement pour elle, elle n'avait pas utilisé sa "solde" pendant la mission, et possédait donc un joli petit pécule. Surtout qu'elle n'était pas très dépensière. Elle comptait aussi trouver un cadeau pour son beau guerrier. Après tout, cela se faisait, non, entre amoureux?
Première chose, elle devait racheter des vêtements pour tous les jours. Elle commença donc par s'arrêter dans la boutique d'un tailleur qui vendait des articles de bonne qualité, solides, mais pas forcément à la dernière mode. Elle essaya aussi un pantalon de toile épaisse et une chemise de lin sans manche pour s'entraîner avec Kalaïd. Elle demanda à être livrée au Collégium. Elle se voyait mal porter trois jupes et le double de chemisier, corsage, pulls, etc.
Ensuite, elle avait dans l'idée de se trouver une jolie robe. Elle n'avait jamais rien posséder de tel, et se serait une jolie surprise pour Kalaïd que venir le voir joliment vêtue.
Thalyana regarda quelques vitrines avant de se rendre compte qu'elle n'y connaissait absolument rien. Elle n'avait jamais eu de sa vie des vêtements autre que purement fonctionnels. Elle ne savait donc pas comment s'y prendre pour choisir une robe.
Elle était en pleine réflexion quand elle aperçut une Grise qu'elle connaissait. Son nom mit quelques instants à lui revenir... Enora. Elle l'appela.
" Enora!"
-
Enora entendit son nom alors qu'elle regardait dans la vitrine d'une boutique de vêtement féminin très en vogue. Elle ne reconnaissait pas exactement la voie, c'est donc avec une certaine surprise, mais un grand sourire, comme toujours, qu'elle se retourna.
En face d'elle se tenait une jeune femme qu'elle savait avoir déjà rencontrée. Seulement sa tête était tellement pleine de noms, mais elle la força à fonctionner rapidement. Elle devait se souvenir du nom de son interlocutrice. c'est après quelques secondes, interminable à son avis, qu'elle replaça la jeune femme.
"Bonjour demoiselle, Thalyana. Je crois me souvenir de vous. Grabuge et votre ami à fourure avait fait connaissance dans le champs des compagnons il y a de cela... à ce qu'il me semble, une éternité."
Elle ne s'était pas départie de son sourire chaleureux, et si au départ sa main avait esquissé un geste vers son épée, c'était tout aussi rapidement et discrètement qu'elle était revenue à sa place.
-
Thalyana fut surprise d'être vouvoyée. Cela ne lui arrivait pas souvent. Mais après tout, certains Hérauts avaient une ascendance noble, et c'était sans doute le cas d'Enora. Et chez les nobles, on vouvoyait même ses parents.
" Oui, c'est tout à fait ça. Mais Noisette est restée au Collegium. Que fais-tu... euh que faites-vous ici? Vous semblez bien chargée!"
Elle se sentait ridicule de vouvoyer une personne plus jeune qu'elle. Mais elle ne voulait pas choquer la Grise.
" Moi j'essayais de me trouver une jolie robe. Mais pour être honnête, je n'y connais rien, moi, en beaux vêtements. "
Elle se dit que si Enora était noble, elle devait avoir quelques connaissances dans ce domaine. Après tout, on apprenait tôt aux jeunes dames à marier les couleurs, les matières et les coupes. Tandis que pour Thalyana, un bon vêtement devait au moins durer dix ans et être pratique dans toute situation.
-
Enora sourit à la blonde devant elle.
« V... tu n'es pas obligé de me vouvoyer. C'est seulement une habitude à laquelle mon éducation me prédispose. Je vouvoie pratiquement tout le monde, sauf les gris. Je vois bien cependant que ça te mets mal à l'aise. J'étais noble, mais mon élection m'a retiré ce droit et c'est pas plus mal. Si tu veux me tutoyer, sens-toi parfaitement à l'aise de le faire. »
Elle élargit son sourire avec gentillesse, ses yeux la détaillant avec douceur.
« Pour ce qui est des robes et des toilettes, si tu veux je te donne un coup de main. Je ne suis pas la plus douée non plus, mais une de mes amies m'a beaucoup aidée dans ce domaine. Je dois humblement avouer que je suis un peu garçon manqué. Néanmoins mon éducation est assez complète sur le sujet et j'étais justement en train de faire des emplettes pour regarnir ma garde-robe et assouvir ma curiosité sur les derniers changements de la mode. »
-
Thalyana rit au terme "garçon manqué", c'était bien une expression de bourgeois. Dans les campagnes, les vêtements n'étaient pas si variés qu'on puisse différencier un garçon manqué d'une fille féminine, à part peut-être que cette dernière se coiffait avec plus de soin. Thalyana ne s'était jamais demandée si elle était coquette ou non, avant d'arriver à Haven, car chez elle, dans son village, elle récupérait les vieux vêtements de sa mère, ou d'une voisine, et elle portait donc ce qu'on lui donnait.
En tout cas, les changements de la mode ne l'intéressaient pas trop. Mais elle voulait une jolie robe pour elle... et puis une belle tunique pour Kalaïd. De préférence noire ou d'un brun chaleureux.
"Euh... moi je voudrais juste une jolie robe, élégante. J'ai déjà racheté des jupes et des chemisiers... Et puis... j'aimerais...euh... acheter une tunique élégante pour un homme... "
Elle rougit. C'était la première fois qu'elle mentionnait la présence d'un homme dans sa vie, et cela lui fit tout drôle. Elle se demanda si c'était normal pour une jeune fille d'offrir des vêtements à son "amoureux". Elle n'était pas sa femme, ni sa mère, et il prendrait peut-être mal le fait qu'elle s'occupe de ce genre de détails. Elle chassa ses appréhensions.
" Je te suis alors."
-
Enora n'était pas du genre à posé des questions au autres. Elle était avait été élever à respecter l'intimité des gens. Si on voulait qu'elle saches, on le lui disait. Bien sur parfois sa curiosité l'emportait, mais à voir l’embarras de Thalyanna, il vaudrait sans doute mieux ne pas trop posé de question pour ne pas l’embarrassé.
"Je connais une boutique ou tu trouvera ton bonheur pour toi, et ensuite on pourra aisément et aller dans une pour hommes abordable, qui offre une très bonne qualité malgré tout."
Elle prit la direction de ses boutique préférés. Ce n'était pas des boutique pour noble dame ou riche bourgeois, mais c'était des vêtement confortable que pouvait s'offrir une étudiante au collégium comme elle. Ses parents avait préféré, et ce dès son arrivé à Haven, ne pas trop lui offrir des vêtement ou de l'argent. Elle avait économisé pour tous ses vêtements et ce qu'elle possédait, elle y tenait et connaissait la valeur de chaque chose. Elle ne pouvait qu'en remercier ses parents, car contrairement à la plupart des nobles qu'elle avait connu quand elle était bleu, elle n'était ni vaine, ni trop gâter.
Arrivé dans la boutique, la propriétaire salua chaleureusement la jeune grise. Elle était gentille et toujours prêtes à donner un coup de main, un conseil à toutes les jeunes demoiselle polie avec elle.
"Bonjour Elisa, c'est un plaisir de te revoir."
"Petite, tu es toujours la bienvenue. Cela faisait un moment que tu es revenue de mission, je me doutait bien que tu reviendrais faire un tour chez moi bientôt. J'ai quelque nouveaux arrivage qui pourrait te plaire."
Enora sourit un peu plus et se recula derriere Thalyanna.
"Je te remercie beaucoup de ta gentillesse, en fait, je suis surtout venue pour aidé une amie à se trouver une robe élégante dans ses moyens. Et te connaissant, tu as surtement exactement ce qu'il lui faut et surtout, tu trouvera quelque chose qui la mettera en valeur à coup sur. Tu as vraiment un don pour habillé les jeunes filles comme nous."
La vendeuse sourit, elle avait vraiment l'air d'une matronne gentille et avenante. Un peu potelé, mais pas trop, de long cheveux brun légèrement strié de blanc. Elle devait avoir dans la trentaine ou quarantaine. Elle sourit avec tendresse à Thalyanna. Son regard l'observa avec intelligence et on pouvait presque voir les pensée et l'annalyse se faire derrière se grand yeux marron.
"Je crois que j'ai exactement ce qu'il te faut petite."
-
Juste une seconde après, deux citadines entrèrent derrière les jeunes femmes. Elles discutaient et si l'une avait l'air très intéressé et curieux bien que visiblement aussi triste, l'autre semblait plutôt apeurée et choquée. Elles s'interrompirent pour saluer les présents, et la plus vieille des deux indiqua à la patronne du lieu de continuer avec ses clientes, qu'elles n'étaient pas pressées. Elles s'installèrent dans un coin en attendant et la plus jeune et effrayée reprit à voix basse.
"Je t'assure, quand j'ai vu le corps j'ai cru que j'allais vomir. Elle est au lit avec de la fièvre, et ses blessures sont vraiment... mais son bébé est mort et je ne sais pas comment je vais pouvoir le lui annoncer si elle arrive à s'en sortir... Elle délire et parle de démons, beaucoup de démons... Son mari a été capturé et tué par ces nobles juste pour s'amuser, et juste après des démons... Mon mari dit que ce n'est pas que dû à la fièvre, et qu'il refuse de continuer à envoyer ses caravanes vers Iftel... D'autres rumeurs horribles reviennent chaque jour et son collègue dit que la frontière va de nouveau être fermée..."
-
Thalyana se laissa guider jusqu'à une boutique dans laquelle elle ne serait jamais entrée d'elle-même. D'ailleurs, avant aujourd'hui, elle n'était que très rarement entrée dans un magasin. Avant de venir à Haven, elle n'avait jamais vraiment eu d'argent, et n'en avait jamais vraiment eu besoin, d'ailleurs. Pas que sa famille ait été pauvre, mais simplement, dans son petit village, l'argent s'utilisait peu.
La dame qui les accueillit avait l'air sympathique, mais la jeune femme se sentit impressionnée. Elle n'avait pas vraiment l'habitude qu'on s'occupe personnellement d'elle. Mais elle était contente de savoir que la vendeuse avait déjà une idée, car elle n'en avait aucune. Elle portait rarement autre chose que du vert, du brun et de beige. Du vert car son uniforme était de cette couleur, et du brun et du beige car les vêtements bon marché étaient souvent dans ces teintes.
Son attention fut attirée par les deux femmes entrées juste après elles dans la boutique. Pendant que la matrone s'en allait chercher l'objet de ses pensées, la Verte ne put s'empêcher d'écouter leur discussion.
Son cœur rata un battement. Elle dut faire de gros efforts pour ne pas se retourner brusquement vers les femmes. Des démons... Un mélange complexe d'émotion l'assaillit. Elle se souvint de la peur, de l'angoisse, de l'expectative. Elle se souvint aussi de l'excitation, de la concentration intense, du dégout. Ces souvenirs-là n'étaient pas réellement les siens, c'était ceux qui combat de Kalaïd contre le démon.
Alors à Iftel aussi on avait vu des démons? Et c'était quoi cette histoire de maladie?
Elle ne put retenir une question, qu'elle regretta dès que les mots eurent franchis ses lèvres.
" Et elle a vu un Guérisseur votre amie?"
Entretemps, la matrone revint. Thalyana regarda la robe d'un violet très foncé qu'on lui présentait. Elle se demanda comment on enfilait un tel habit. Elle jeta un regard à la Grise en espérant trouver le mode d'emploi dans son regard.
La vendeuse la mena d'une main de fer vers une cabine, la privant ainsi d'entendre l'éventuelle réponse des deux femmes.
-
Dès que les deux femmes s'était mise à parler les cheveux derrière la nuque d'Enora se soulevèrent. Démon... comme cette histoire avec Elryk il y avait plusieurs mois, comme une éternité. Aussi, c'était-elle retourné exactement en même temps que Thalyana. La question de cette dernière était légitime, mais ce n'était pas tans la maladie que les témoignage de démons et tous le reste qui l'entourait qui faisait froid dans le dos de l'adolescente.
Elle se souvenait encore de la sensation de ne plus pouvoir bouger, d'être dans une sorte de poix, que la noirceur l'avait capturé, l'étouffement, la peur. Tous cela était encore frais dans la mémoire de l'albinos malgré les mois qui avait passé, et plus encore à cause de la traitrise et de la mort d'Elryk. Elle s'en voulait toujours d'avoir été incapable de déceler le traitre en lui. Elle s'en voulait de n'avoir pas réussi à se lier avec lui. Elle croyait qu'elle aurait put le changer, l'empêcher de trahir. Elle s'en voulait de ne pas avoir essayer.
Elle se concentra sur les paroles des deux femmes alors que la guérisseuse était amener d'office par la vendeuse pour essayer la jolie robe mauve. S'approchant d'elle un peu plus, elle attendit leur réponse et posa ensuite sa question.
"En avez-vous parler avec des Hérauts ?"
Sa voix était douce, pleine de compassion. C'était une situation qui devait être aussi horrible pour elle que sa propre rencontre avec un démon. Surtout qu'elle ne semblait pas certaine sur ce qu'elle devait croire. Elle voyait bien la peur dans leur regard, dans leur geste. Il fallait qu'elle trouve un moyen de les aidé et de les apaiser.
[je ne suis pas chez moi, si il y a des fautes, je vais les corriger ce soir. Je voulais au moins poster.]
-
Les deux femmes se raidirent d'abord, inquiètes qu'on leur adresse la parole, puis la meneuse fit un signe à sa jeune compagne qui répondit poliment:
"Oui, elle a vu un Guérisseur. Il est même venu deux fois mais la fièvre ne baisse pas même avec le Don. Il revient ce soir, nous faisons notre possible en attendant."
Mais Thalyana avait déjà été prise en otage par la patronne que les rumeurs n'intéressait pas - en partie parce qu'elle aurait le détail juste après? Quand à Enora, ce fut la plus vieille qui lui répondit:
"Le Guérisseur qui est venu est allé prévenir la Garde mais ce ne sont peut être que des délires de malades... et d'alcoolique." fit elle avec une gentillesse inouie pour son mari et celui de sa compagne. "Enfin, au cas où, préparez vous à devoir affronter des choses horribles, demoiselle Héraut."
Enora était facilement reconnaissable, et la rumeur d'une Héraut totalement blanche était déjà descendue dans tout Valdemar depuis bien longtemps.
La patronne de la boutique avait commencé les essayages avec Thalyana, et le temps que la vendeuse fasse appeler Enora pour lui demander son avis, les deux femmes étaient sorties de la boutique en promettant à la propriétaire de revenir plus tard, pour les laisser tranquillement faire leurs achats et discuter plus tranquillement.
[Mon intervention est finie, vous pouvez rejouer normalement :) ]
-
Derrière le rideau, Thalyana se débattait avec les lacets de sa robe. Comment pouvait-on inventer des habits aussi compliqués? D'accord, c'était très esthétique, mais difficile à enfiler seule. Elle comprenait maintenant pourquoi les nobles avaient besoin d'une ou deux femmes de chambre pour les aider le matin.
Finalement, elle réussit à avoir chaque membre à la bonne place: les bras dans les manches, la tête sortant du col, et les jambes au centre des multiples jupons. Elle put resserrer les laçages sur les poignets et dans le dos, avec plus ou moins de succès.
Elle sortit la tête hors de la cabine, et avant d'avoir pu en sortir, elle fut prise en main par la matrone qui arrangea correctement la robe et les lacets. Elle fut ensuite traînée au fond de la boutique, devant un énorme miroir.
Face à son reflet, Thalyana ne put retenir un haussement de sourcils. La robe était très jolie, la couleur parfaitement assortie à ses cheveux. Mais elle ne se reconnaissait pas. Elle faisait tellement dame! Jamais elle n'oserait porter un tel vêtement, elle aurait bien trop peur de l'abîmer. Les laçages d'un gris clair sur les manches risquaient de se salir... Les jupons de se déchirer...
Heureusement ses cheveux totalement ébouriffés cassaient l'image de jeune bourgeoise que lui renvoyait le miroir. Elle essaya cependant de les recoiffer du bout des doigts, pour parfaire le tableau.
Pendant que la jeune Verte tentait d'apprivoiser ce qu'elle voyait, la vendeuse appela Enora pour avoir son opinion.
Thalyana se retourna vers la Grise.
" Euh... c'est un peu trop... euh... voyant, non?"
-
[Pardon pour le retard, j'ai vécu des choses difficiles ses dernières semaines]
Enora laissa les dames pour aller rejoindre Thalyana, l'esprit beaucoup moins festif qu'auparavant. Elle allait devoir en parler avec le premier héraut confirmé qu'elle allait rencontrer. Cependant, elle remit son sourire et détailla la guérisseuse avec appréciation.
"Tu es superbe Thalyana. Tu n'as peut-être pas l'habitude de ce genre de robe, mais je peux te garantir que l'effet est magnifique sur toi. Et non, ce n'est pas trop, c'est le genre de robe que peut-ce permettre une guérisseuse ou une bourgeoise aisée, sans être ostentatoirement riche."
Elle lui fit un clin d’œil
"Et puis, je suis sûre que celui pour qui tu porteras cette robe en vaut la peine. Tu es magnifique ainsi, et cette robe est assez simple comme facture. Les couleurs te vont à ravir et la coupe aussi. Il n'y a aucune décoration trop voyante et rien de trop riche non plus. Elle est somme toute assez simple, et c'est surtout le tissu et la coupe qui te mette en valeur."
-
Thalyana devait avouer que oui, elle était plutôt jolie dans cette robe. Mais honnêtement, elle préférait son uniforme de Verte ou alors ses amples jupes et ses chemisiers. Elle espérait être capable de respirer dans cette robe, car le laçage dans le dos ne laissait guère de place pour l'ouverture naturelle des côtes.
La jeune fille parvint à ne pas rougir quand Enora évoqua "celui pour qui elle porterait cette robe". De fait, la nécessité de posséder un tel vêtement lui était apparu quand elle avait appris la naissance futur d'un Héritier. Il y aurait forcément une grande fête, et maintenant qu'elle allait recevoir ses habits Verts, elle devait avoir au moins une tenue lui permettant d'assister à des fêtes au Palais. L'idée de la porter pour Kalaïd ne lui était pas vraiment venue.
La jeune Verte tourna sur elle-même, pour admirer le mouvement du la jupe, et pour faire apparaître les jupons sous le lourd tissus de drap violet foncé. Elle n'avait pas remarqué qu'ils étaient teints dans un dégradé de gris allant du plus clair ( et du plus transparent) à un gris foncé tirant sur le violet. C'était le genre de petit détail qui, Thalyana le savait, faisait la marque des "grandes" robes, par opposition aux "belles" robes.
Par contre les chaussures n'allaient pas du tout. Elle allait devoir trouver des souliers de dame, des bottines ou des escarpins. Saurait-elle marcher avec des talons? Elle verrait bien. Sans doute l'intendante lui dénicherait-elle une jolie paire de chaussures qu'une élève bien née aurait abandonnées derrières elle.
" Je crois qu'elle me convient, alors...J'espère juste que je saurai marcher avec une robe pareille."
Elle se regarda une dernière fois avant d'aller la retirer dans la cabine. Elle trouva bien plus facile de l'ôter que de la mettre. Rapidement, elle fut rhabillée et revint vers la Grise, pendant que la marchande repliait soigneusement la robe et préparait un paquet.
" Et toi? Tu n'as besoin de rien?"
-
Enora sourit à sa nouvelle "amie", tout le monde ou presque entrait dans cette catégorie pour la jeune femme. Thalynana qui était très gentille avec elle et avec qui elle se sentait des affinités en était donc devenue une tout naturellement sans même qu'Enora y pense.
"Moi ?" Elle eut un petit sourire amusé et désigna tous les paquets qu'elle transportait avec elle. "Je n’en ai pas encore assez ?" ce n'était pas méchant, au contraire, plutôt taquin comme réponse.
"Je n'ai pas une si belle paie que cela, enfin, si elle est pas mal, mais je ne la touche pas vraiment avant d'être une héraut confirmer, c'est à dire dans 5 ans, et mes parents sont certes nobles, mais pas très riches avec une petite terre et avec sept enfants, même si ma mère a un poste assez bien pourvu, nous n'en avons pas de trop."
Elle n'ajouta pas, surtout par modestie et pour ne pas embarrasser son interlocutrice que sa mère était un membre du conseil du Roi et représentait ça région, malgré que leur domaine ne soit pas le plus gros de la région, l'intégrité, le caractère amical, l'intelligence et la diplomatie de la mère d'Enora en avait fait la représentante de sa région auprès de la royauté. Cependant, les Lolryn étaient des gens simples qui mettaient le bien de leur gens et de leur terre avant le leur si bien que le luxe n'était pas dans leur priorité et que leurs argents servaient avant tout à faire prospérer leur terre et leur commerce.
"Tu avais d'autres courses à faire ? D'autre projet ?"
Sinon, Enora serait tout à fait heureuse de continuer à faire connaissance, tout comme elle ne lui en voudrait nullement de terminer leur rencontre à l'instant. Elle était fortuite, bien que très appréciée, et Enora avait confiance qu'elle se révérait.
-
Thalyana était elle aussi bien chargée, mais comme elle avait longuement économisé, il lui restait encore une jolie somme... enfin, pour une fille de la campagne qui n'avait jamais vraiment eu d'argent avant d'arriver en ville.
Elle paya la vendeuse, et fut heureuse de constater qu'il lui restait suffisamment pour son projet.
Elle prit son paquet et se tourna vers Enora.
" En fait, je cherche une jolie tunique d'homme... élégante... euh, pour mettre dans des occasions, comme des réceptions à la cour, ou ce genre de choses..."
Elle rougit. Il n'était pas facile pour elle de parler de ça, car elle n'avait toujours pas décidé de la conduite à tenir à ce sujet. Devait-elle en parler? Ou serait-il préférable de taire le nom de son "ami"? Et Kalaïd, lui, apprécierait-il qu'elle parle de leur relation autour d'elle? Elle n'avait pas eu l'impression qu'il la cachait, quand elle venait à la caserne. Mais en même temps, une partie des soldats avait assisté à la naissance de leur idylle, donc toute la caserne devait être au courant avant même qu'elle ne vienne pour la première fois.
Chez les Guérisseurs, seules quelques personnes vraiment très attentives avaient remarqué quelque chose... Alder, évidemment, le Tayledras qui enseignait le soin aux non-humains, et peut-être l'Intendante, qui avait dû constater qu'elle ne dormait pas très souvent dans sa chambre, ces temps.
Elle reprit.
" Comme il est lieutenant maintenant, il risque d'y être invité parfois... et même si je sais qu'il doit avoir quelque chose, j'aimerais bien lui offrir un bel habit. Je ne suis pas très riche, mais j'aimerais vraiment lui trouver quelque chose de beau..."
Elle sortit de la boutique, espérant de tout cœur que la Grise connaissait un magasin de confection masculine, car Thalyana, elle, n'en connaissait vraiment aucun.
Puis, elle avait encore le temps. Pour une fois qu'elle n'était pas de garde, elle comptait bien en profiter et se promener un peu, même si l'air était glacial. Avoir un peu de compagnie ne lui faisait pas de mal, car depuis son retour de mission, elle ne voyait que Kalaïd et ses patients, et parfois un professeur.
-
Enora eut un regard rêveur et douloureux. Ses amours à elle n'avaient pas très bien terminer. Le premier était un asexué, le second était mort en traitre. Cependant, elle s'efforça de ne rien montrer. Sa nouvelle amie semblait briller de l'intérieur, malgré sa gêne, en parlant de son amoureux (amant ?). C'était beau et touchant, et comme toute jeune fille romantique qui se respecte, Enora ne put que vouloir l'aider de son mieux.
"Je connais quelque boutique. Je n'y suis jamais allée moi-même, mais certains des bleus que je côtoie disent grand bien de cet endroit, et les prix sont abordables pour quelqu'un comme toi et moi."
Elle suivit la guérisseuse à l'extérieur et la mena doucement à travers les étales et les boutiques du quartier marchant. Enora connaissait bien les boutiques et les lieux. Dans ses corvées de bleus, et ensuite de grise, elle avait souvent été assignée aux ambassadeurs et à servir des nobles. Elle n'était pas entrée dans toutes les boutiques, mais elle pouvait se repérer assez bien dans les rues.
Finalement, elles arrivèrent devant une petite boutique sobre, mais pittoresque. Le genre de place qui pouvait plaire à la gent masculine des bourgeois ou des nobles sans trop de fortune. Ou bien à des bleus.
"C'est ici, je pense qu'on trouvera ton bonheur".
Enora brulait de curiosité, savoir qui était l'amoureux de sa nouvelle amie, mais elle avait été élevée à ne pas poser ce genre de question. Si bien qu'elle la garda pour elle et se contenta d'être heureuse de pouvoir leur rendre service.
-
" D'accord, je te suis."
Elle se laissa guider par la Grise. Elle n'arrivait pas à se décider. Pouvait-elle parler de Kalaïd, ou non? Après tout, ils ne faisaient rien de mal. Et puis, ils n'avaient pas vraiment choisi de s'aimer, ni vraiment cherché à se séduire. Un Lien pour la Vie était presque une décision des dieux, alors comment aller à son encontre? Mais cela pourrait être mal pris... Un lieutenant, comme une Guérisseuse, devait se dévouer corps et âme à sa patrie. Une telle relation pourrait les entraver dans leurs devoirs respectifs. Paradoxalement, cela les rendait aussi plus forts...
Au fond d'elle-même, la jeune femme savait bien que le problème ne se situait pas là. Sa plus grande crainte était que le soldat ait honte d'elle. Elle était jeune, avait vécu bien peu de choses, finissait tout juste sa formation... Elle était aussi très naïve, et pas forcément très sociable... Pas la fille en compagnie de laquelle on se sent fier d'être vu.
Finalement, la jeune femme renonça à ses atermoiements. Elle ne cacherait pas sa relation, mais ne l'étalerait pas non plus. Si on lui posait la question, elle répondrait honnêtement. Sinon, elle n'en dirait pas plus.
Sa décision prise, elle se sentit mieux, et elle put profiter de l'ambiance de la cité.
Elles arrivèrent devant une boutique de petite taille. Thalyana entra, intimidée. Elle se sentait vraiment déplacée.
L'endroit était propre, quoiqu'un peu encombré. Le tailleur s'occupait d'un Bleu et de ce qui semblait être son père. La Verte commença à regarder les vêtements suspendus un peu partout, ou empilés sur des étagères. Il y en avait visiblement pour tous les goûts... y compris les moins sûrs. Elle resta quelques instants figée devant un ensemble d'un vert vif. Qui pouvait porter de tels vêtements? Certainement pas Kalaïd. Ni d'ailleurs aucun homme de goût.
Finalement, voyant le vendeur toujours occupé, elle alla s'assoir sur les sièges mis à la disposition des clients et entama la conversation avec la Grise.
" Tu connais bien la ville... Tu as toujours vécu ici?"
-
Enora les dirigea tous deux à travers la place sans problème. Elle connaissait une petite boutique pas trop chère qui proposait des vêtements de qualité, pour tous les gouts à pris abordable. Bien sûr certains vêtements étaient des commandes et certains clients avaient des goûts étranges, mais elle savait que nombre de ses copains bleus qui n'avaient pas beaucoup d'argent et dont la qualité recherchée était justement la qualité du vêtement et de la coupe avant son apparence venaient se fournir dans cette boutique.
Elle s'assit au côté de la verte et lui sourit.
"non, je suis ici depuis un peu plus d'un an maintenant. Cependant, j'étais une bleue avant d'être grise et beaucoup de mes amis bleus se fournissent ici. Les gens sont très sympathiques et la qualité des vêtements prime sur leur apparence ici. Je viens d'un petit domaine loin de la ville. Et toi ?"
En parlant de son chez elle, Enora regarda au loin. Elle revoyait les grands champs, les combats avec ses frères et soeurs, les jeux de cache-chache, les randonnées sur toutes les terres familiales. Des souvenirs essentiellement heureux, comme elle aimerait revoir ses parents, sa fratrie, leur présenter Jorel, et montrer à son compagnon où elle avait grandi. Elle n'y était pas retournée depuis bientôt 2 ans.
Elle se demandait aussi comment allaient les gens sur le domaine. Les lettres disaient que ses parents étaient prospères, sans être trop riche et puissant, mais rien ne valait de voir par soi-même.
-
Thalyana faillit rire à la nuance "petit domaine". Les nobles ne réalisaient vraiment pas que même leurs "petits domaines" était bien plus que tout ce que pouvait souhaiter posséder le paysan moyen ou le citadin des bas quartiers. La famille de Thalyana ne possédait qu'une humble maison, de taille très modeste. Elle avait une cave, certes, mais l'étage était réduit à aux combles du toît - c'était là que ses parents dormaient - et la pièce principale servait à la fois de cuisine, de salle de vie et de chambre pour la jeune fille. C'était assez courant à la campagne que les enfants dormissent dans la grande pièce alors que les parents bénéficiaient d'une chambre propre.
" Oh, je viens d'un minuscule village... "
D'ailleurs il faudrait qu'elle y retourne bientôt. Si son père apprenait d'un autre que sa fille qu'elle était en couple, ça allait barder pour la Verte. Le fait qu'il soit soldat rendrait les choses plus faciles, mais que ce soit un étranger les compliquerait énormément. Son père n'était pas raciste, mais en bon soldat, il estimait qu'on ne pouvait faire confiance qu'aux gens de sa patrie. Quant à sa mère, elle demanderait pour quand elle devrait prévoir des habits pour bébé... Et cela l'angoissait presque plus que la réaction de son père...
Elle fut tirée de ses ruminations par le tailleur qui était maintenant libre. Elle se leva et expliqua qu'elle cherchait une tunique élégante et plutôt sobre (elle insista sur le mot) pour homme. Elle donna les mensurations de son lieutenant et attendit qu'on lui apporte des modèles.
-
Enora se sentit un peu mal à l'aise, pas vraiment honteuse de son héritage, mais plutôt de son inconsidération. La plupart des gens du commun étaient heureux lorsqu'il avait une maison décente et ne manquait de rien. Bien sûr, c'était le devoir et la responsabilité des nobles et des plus riches de s'assurer que ceux qui dépendait d'eux ne manque de rien, mais l'inégalité était toujours présente, et malgré tous les efforts de gens comme les parents d'Enora, il restait toujours des nobles qui abusait de leur position et ne prenait pas en considération leur devoir. Le pouvoir avait un tel ascendant sur bien des humains.
Cependant, avant qu'Enora pût s'excuser ou répondre, ce fut au tour de Thalyana de parler avec tailleur. Enora observa autour d'elle, saluant d'un sourire et un signe de tête les gens dans la boutique. Elle n'avait besoin de rien, aucun garçon ne lui faisait la cour, ses frères ne manquaient sans doute de rien chez elle, et elle n'avait pas la solde nécessaire de toute façon pour faire un tel cadeau à toute sa friterie. Repensez à sa famille lui donna un peu le mal du pays cependant. Depuis son élection, elle n'était même pas encore retourner leur présenter Jorel. Elle n'avait pas pu, mais cela ne l'empêchait pas de se sentir un peu coupable. Elle se promit de le faire à la première occasion.
Lorsque Thalyana la rejoins une fois sa commande passer, Enora poursuivis naturellement leur conversation.
"De quelle région es-tu originaire ?"
C'était surtout par curiosité, mais en même, temps, se serait bien si elle venait d'un endroit proche, un jour, elle ferait peut-être même le voyage ensemble. Enora se secoua mentalement, c'était bien elle de faire des "rêves éveillés" pareil. Elle se connaissait à peine.