Valdemar RPG

Palais - Collegia => Caserne => Discussion démarrée par: Héraut Irmingarde le 05 juin 2014, 00:18:34

Titre: [Beltran/Irmingarde] Le feu aux poudres
Posté par: Héraut Irmingarde le 05 juin 2014, 00:18:34
Début de la 8ème décade de Printemps

Le matin même, Irmingarde avait reçu un curieux paquet. Elle l'avait ouvert et y avait découvert avec ravissement une arbalète, pour elle, cadeau de Beltran. Elle avait du se retenir de sauter de joie en prenant l'arme en main. Comme pour son épée, elle pouvait voir qu'il avait passé du temps à la choisir, pour elle.
Avant même d'aller le remercier - de toute façon la journée il était débordé par son travail - elle était allée la tester dès qu'elle avait pu, en milieu d'après-midi, et elle s'était alors rendu compte à quel point elle s'était trompé en pensant que l'arbalète qu'elle empruntait au râtelier lui convenait. Celle-ci était légère, maniable, et d'une précision redoutable!

En fait, à tester son nouveau jouet, elle avait carrément oublié l'heure, et celle du repas était passée quand elle l'avait réalisé. Elle grignota des fruits qu'elle avait emporté dans son sac - qui contenait aussi ses vêtements pour la nuit et pour demain - puis se rendit chez Beltran. A cette heure là, Liane devait être couchée normalement, et elle devrai le trouver seul.
Ce n'est qu'une fois devant sa porte qu'elle se rendit compte qu'elle n'était - encore! - pas vraiment présentable. Ce n'était pas aussi important que le jour de sa rencontre avec Alem, mais son uniforme était loin d'être propre et elle avait de la boue sur sa joue.
Elle toqua quelques coups et attendit qu'il vienne lui ouvrir. Il lui avait dit qu'elle était ici chez elle, mais elle ne se permettait pas de débouler n'importe quand sans s'annoncer, elle débarquait déjà n'importe comment...
Titre: Re: [Beltran/Irmingarde]
Posté par: Beltran le 09 juin 2014, 16:33:06
L'air fatigué, Beltran se leva de son bureau. Il détestait le côté administratif de son travail mais après des heures en réunion avec ses tacticiens et autres généraux, quelques temps à l'entrainement et des rencontres avec certains nobles, il avait malheureusement plusieurs papiers à lire, à rédiger, à envoyer et parfois même à détruire. Il venait de s'assommer littéralement avec le compte-rendu des pertes matérielles dues aux dernières attaques quand on frappa. Il était presque certain de savoir qui c'était. Il n'avait pas entendu le pas, généralement lourd, d'un soldat et à cette heure-ci, il avait une chance que sa jeune compagne ait décidé de le rejoindre. Il soupira. Pas qu'il était mécontent de la voir, au contraire, mais une visite d'Irmingarde voulait aussi dire une nuit quasi blanche et un effort nerveux considérable pour ne pas lui montrer qu'il rêvait de lui sauter dessus. Les paroles de Wylan lui tournaient d'ailleurs dans la tête à chaque fois qu'il voyait la jeune femme... mais comme son cousin l'avait prévu, jusque là le Capitaine s'était contenté de chastes caresses sans stresser la demoiselle.

Beltran alla donc ouvrir. C'était bien Irmingarde, peu apprêtée pour une fois. Il la trouva encore plus désirable au naturel. C'était de cette fille indépendante et qui se bougeait dont il était amoureux après tout. Il lui sourit largement:

"Entre donc. Je finis un document et je suis entièrement à toi. Fais comme chez toi, tu sais où tout est."

Il la fit entrer et au passage lui vola une bise retentissante - espérant bien sûr qu'elle le change en baiser. Langoureux de préférence.
Titre: Re: [Beltran/Irmingarde]
Posté par: Héraut Irmingarde le 09 juin 2014, 23:00:52
Beltran vint rapidement lui ouvrir, l'air fatigué. Un coup d'oeil lui permit de voir derrière lui une montagne de papiers sur son bureau qui était certainement la raison des traits tirés du Capitaine.
Elle lui rendit son sourire bien volontiers, elle était de très bonne humeur, et grâce à lui. S'entraîner avec son arme avait libéré en elle pas mal d'endorphine.
Elle pénétra dans son bureau en plaisantant, haussant un sourcil mutin:

"Tout à moi? Intéressant..."

Il y avait un sous-entendu assez limpide dans sa remarque, même si elle n'arriva pas tout de suite à se décider s'il était voulu ou non. Puis, puisqu'elle ne revint pas sur ses mots, elle en conclu qu'elle savait parfaitement ce qu'elle insinuait. Pas une promesse, bien sûr, mais un pas en avant. Si il y avait une chose qu'elle avait bien comprit en parlant à Thalyana, c'est qu'il fallait qu'elle se mette de temps en temps un coup de pied aux fesses si elle voulait avancer. Parce que si elle continuait le surplace, elle perdrait Beltran. Et elle entrerai en combustion spontanée, aussi.

Il commença par lui faire une chaste bise en guise de bonjour, qui la laissa songeuse, les sourcils froncés. Il l'avait prise pour une simple amie ou quoi?
De sa main libre, l'autre tenait son arbalète et supportait le poids de son sac, elle l'attrapa par la manche pour s'attirer vers lui - étant donné son poids et sa force, elle ne pouvait pas tellement espérer l'attirer à elle - et posa ses lèvres sur les siennes. Sa main lâcha son bras pour remonter contre sa joue.
Et c'était reparti! Cet incendie intérieur qui la dévorait des pieds à la tête. Qui lui faisait complètement perdre la notion du temps, des choses, de ses gestes! Elle finit par lâcher son sac qui chût sur le sol dans un bruit sourd, fit passer son arbalète derrière son épaule, puis sa seconde main enfin libre se perdit dans ses cheveux, tandis qu'elle se collait contre lui et approfondissait le baiser d'elle-même.
Avant de perdre définitivement le contrôle des évènements, elle se détacha de lui, à bout de souffle, comme à chaque fois, et lui sourit plus timidement, comme gênée de son audace:

"Bonsoir... Et merci, pour le cadeau."

Elle toucha l'extrémité de son arbalète pour illustrer sa phrase.

"Je... vais poser mon sac, le temps que tu finisses."

Elle ramassa son baluchon, ne lui laissant pas vraiment le temps de lui répondre, et traversa les pièces de l'appartement de Beltran pour le poser à côté du lit où trônait fièrement son oreiller. L'existence de celui-ci la touchait - il pensait à elle - et la terrifiait en même temps. Beltran prenait très au sérieux qu'elle soit entrée dans sa vie.
De la main, elle lissa la couverture qui n'en avait pas vraiment besoin, le Capitaine faisant son lit parfaitement, à la militaire. Elle le soupçonnait de ne pas vraiment dormir quand elle partageait son lit, trop tendu par sa présence. Elle s'endormait vite, et jamais elle n'avait entendu un souffle régulier prouvant qu'il sombrait dans le sommeil avant elle. Est-ce que sa pudibonderie le torturait?

Elle reparti en soupirant vers son bureau et croisa son reflet dans un miroir. Sa mise la fit sourire et elle s'excusa en rejoignant Beltran:

"Je ne suis pas très présentable désolée, j'ai perdu la notion du temps à cause de ton cadeau."

Elle se rendit compte qu'elle avait gardé dans son dos l'arbalète et la fit passer dans ses mains.

"D'ailleurs, tu es beaucoup trop généreux, qu'est-ce que j'ai à t'offrir en retour?"

Cette question l'avait pas mal secoué à vrai dire. Elle aurait voulu lui rendre la pareille mais d'une, n'en avait pas les moyens, de deux, n'avait aucune idée. Qu'offrir à quelqu'un qui possède tout ce dont il a besoin?
Distraitement, elle frotta la trace de boue tenace qui ornait sa joue pour l'enlever.
Titre: Re: [Beltran/Irmingarde]
Posté par: Beltran le 13 juin 2014, 16:35:28
Non, elle ne pensait pas ce qu'elle venait de dire, se rassura Beltran. Elle ne jouait pas avec ses nerfs. Non. Pourtant le ton avait été clair et avec toute autre femme qu'Irmingarde, Beltran aurait interprété ses premiers mots d'une toute autre manière - une invitation, une promesse. Là, il ne devait le prendre que pour un trait d'humour et ravaler toute envie de se précipiter sur sa dulcinée pour un long et langoureux baiser qui approuveraient le terme "intéressant" de la conversation. Elle avait eu ce visage mutin et auréolé d'humour qui aurait pu le prendre en défaut, mais il la connaissait assez pour ne pas supputer qu'elle ignorait l'effet qu'elle produisait avec de simples mots. La vie était très dure. Alors, tendu, il se força à lui faire une simple bise légère et tendre et à ne pas saisir une perche qu'il ne pensait pas voir réellement.

Mais Irmingarde fronça les sourcils. Beltran réprima un frisson. Il était déjà allé trop loin?! Dieux que cette femme était compliquée! Mais soudain, la petite main saisit sa manche et il suivit le mouvement instinctivement pour retrouver une Mina collée contre lui qui l'embrassait à pleine bouche. Le cerveau du blondinet s'éteignit avec un "clac" probablement audible jusque dans le couloir. Il la laissa se débarrasser des poids morts et la serra contre lui, les deux mains fermement plantées sur ses hanches pour lui rendre avec passion le baiser qu'elle accentuait avec une pression des mains et de la bouche. Une seconde, le coeur de Beltran sembla exploser. Il était parfaitement heureux. Irmingarde l'embrassait volontairement et elle ne cachait pas que ce n'était pas un baiser amical. Ou alors il avait vraiment perdu la pratique et la théorie amoureuse.

Irmingarde rompit le baiser et s'écarta pour le saluer et le remercier. Beltran eut un sourire un peu niais et répondit, butant sur le premier mot:

"B.. Bonsoir. Je te l'avais promis. Elle te va?"

Une seconde plus tard, l'apprentie Héraut avait disparu dans la chambre, laissant le Capitaine seul avec le souvenir d'un baiser passionné. Il ne bougea pas pendant un long moment et il était toujours au même endroit quand son amie revint dans le bureau. Il hocha la tête, d'un air vague:

"Pas de problème. J'en déduis qu'elle te convient?" Puis il secoua la tête: "Tu viens de me donner la plus belle des récompenses... Et je te l'offre parce que je veux te l'offrir, pas pour avoir quelque chose en échange." précisa-t-il, inquiet qu'elle se méprenne sur ses intentions.

N'empêche, un petit bout de femme avec une arbalète pointée sur lui, même non chargée, dans son bureau, voilà encore une situation qui pouvait porter à confusion.

"Tu veux que j'aille la ranger sur le ratelier avec les autres armes?" proposa-t-il alors. Il ajouta: "Liane est partie voir Riannon pour passer la soirée avec elle, je n'aurais qu'à aller lui faire le bisou de la nuit quand elle rentrera et nous serons définitivement tranquilles pour la soirée. Je n'ai pas encore demandé à dîner, veux-tu quelque chose en particulier?"
Titre: Re: [Beltran/Irmingarde]
Posté par: Héraut Irmingarde le 13 juin 2014, 22:06:03
Mina eut envie de rire quand elle vit l'expression perplexe s'afficher sur le visage de Beltran alors qu'elle plaisantait sur sa disponibilité. Elle, elle était prête à aller de l'avant, mais visiblement, lui n'était pas totalement prêt à le comprendre. Le drame, entre eux, c'est que Beltran avait parfaitement comprit que son amie prenait tout au premier degré, et, très terre-à-terre et respectueux, il le prenait en compte à chaque fois, comme un acquis. Mais la séduction, en tout cas la forme de séduction à laquelle s'essayait Irmingarde, nécessitait le second degré, un second degré qu'elle ne savait quasi pas manier, et que le Capitaine n'identifiait pas comme tel.
Définitivement, il était temps qu'elle prenne les choses en main - sans mauvais jeu de mot.
Le baiser était de toute évidence un bon levier pour ça, plus efficace que les mots. Du moins, c'est ce que la jeune femme en conclut, à en juger par le sérieux qu'il mettait à y répondre, ses mains posées sur ses hanches comme pour la rapprocher encore plus de lui, même si, collés comme ils l'étaient, c'était impossible. Mais c'était agréable, terriblement agréable. Électrifiant. Brûlant.
Elle y mit fin de son propre chef, profitant d'avoir encore les idées à peu près en place, et alla déposer son sac, laissant Beltran pétrifié là où elle l'avait laissé, et sans répondre à sa question, déjà trop loin pour l'entendre.
Quand elle revint, il n'avait pas bougé d'un centimètre. Elle aimait décidément beaucoup ce pouvoir qu'elle avait sur lui. Beaucoup.

Quand il lui demande si son cadeau lui convenait, Mina fit passer sa main lentement sur son arbalète pour en apprécier tous les détails et soupira:

"Tu déduis bien, c'est assez vertigineux de s'entraîner avec ça, tu n'imagines même pas..."

Bon, en fait si, Beltran était quand même un peu beaucoup le Capitaine de la Garde, donc oui, il savait ce que ça faisait de se servir d'une arme parfaitement calibrée pour soi. Mais c'était une expression.
Mina secoua la tête quand il lui parla de sa récompense:

"Un bon repas contre tes bras, une arme contre un baiser... J'espère qu'il n'y a qu'avec moi que tu es aussi généreux contre ce genre de... cadeaux."

Elle conclut sa remarque par un sourire amusé, ne voulant pas qu'il pense qu'elle pouvait l'imaginer inconstant, infidèle. C'était tellement improbable. Le jour où Beltran manquerait à son honneur serait celui où Fleur de Trevale saurait garder un secret.

"Une épée, une arbalète... Beltran, tu as envie de faire de moi une femme dangereuse..."

:Il a surtout envie de faire de toi une femme tout court!:
:Mais! Ezarell je... sort de ma tête toi!:


Elle leva les yeux au plafond, choquée par la remarque de son Compagnon, et un peu amusée. Elle s'expliqua:

"Désolée, c'est juste qu'il y a dans mon crâne un cheval vraiment très grossier!"

Sur cette remarque, elle ferma provisoirement son esprit d'Ezarell, mais pas suffisamment vite pour ne pas l'entendre rire, preuve qu'elle ne prenait pas mal le fait de se faire traiter de vulgaire canasson mal élevé.

Mina tendit son arme à Beltran afin qu'il la range, essayant de l'imaginer en papa tendre souhaitant bonne nuit à sa fille. A fuir toute confrontation directe avec Liane et lui, elle ne le voyait presque pas se comporter en père.

"Merci, mais j'ai un peu mangé après mon entraînement, je piquerai dans ton assiette si c'est trop tentant. Mais fini ton travail d'abord, je ne veux pas t'en empêcher."

Avisant un fauteuil, elle s'y installa confortablement et ferma les yeux. En fouillant dans la bibliothèque, elle était tombée sur un livre traitant de la méditation et de la relaxation. Elle s'essayait depuis à quelques exercices destinés à l’apaiser, comme lui avait conseillé Thalyana. Concentrée sur sa respiration et les battements de son coeur, elle occulta le monde qui l'entourait pendant que le Capitaine vaquait sûrement à ses dernières occupations professionnelles de la journée.
Titre: Re: [Beltran/Irmingarde]
Posté par: Beltran le 19 juin 2014, 16:39:10
Une conclusion s'imposait. Et Beltran n'était pas heureux de la faire. Et cette conclusion c'était le constat terrifiant qu'il ne tiendrait pas plus longtemps dans une situation qui stagnait. Son corps était au supplice depuis des mois malgré l'aide peu satisfaisante de sa main droite; son esprit était à peu près dans le même état; et c'était se flageller psychologiquement que de s'étendre contre le corps de son amie et de ne pas oser la toucher. Un jour il faudrait que cela cesse ou le Capitaine allait exploser. Malheureusement, son honneur lui refusait l'échappatoire d'une fille de joie ou d'une servante malgré la disponibilité de certaines, et son coeur le rendait fidèle à celle-là même qui ne pouvait lui donner ce qu'il voulait. Figé dans la chaleur du baiser terminé, Beltran ne bougea pas jusqu'à ce qu'Irmingarde le rejoigne dans le bureau. Il lui fallut toute sa concentration pour revenir au moment présent et s'inquiéter de son cadeau. La réponse lui plut beaucoup.

" Tant mieux. J'avais peur de m'être trompé dans les mesures, je l'ai fait faire un peu plus grande que prévue. Elle a beau être décorée, c'est une arme opérationnelle que tu peux employer sur le terrain. Je te donnerais l'adresse pour la faire raccorder et réparer si besoin. Il faut s'en occuper régulièrement pour ne pas perdre la main et surtout qu'elle ne prenne pas de jeu ou perde son élasticité." conseilla-t-il d'un ton très professionnel.

Il refusa un cadeau en échange, arguant qu'elle lui avait donné déjà plus précieux. Il fut un peu vexé par la suggestion d'Irmingarde malgré le petit sourire de la jeune femme. Il tenta un brin d'humour pour se forcer à se détendre lui-même:

"Ne t'inquiète pas, à part Fitz, personne d'autre n'a ce genre d'avantage." Et il lui fit un clin d'oeil. En gardant un visage sérieux. Ce qui donnait un résultat très particulier. Puis il soupira: "Mais, Irmingarde, tu es déjà une femme dangereuse. Tu as mis à genou le chef militaire d'un grand pays. Par un seul regard. Et un petit peu de flammes, j'avoue."

Malgré son aversion pour la magie, héraldique ou non, Beltran avait décidé de faire un effort. Cela faisait partie de l'apprentie Héraut, il ne pouvait pas éviter de le mentionner constamment. Il s'habituait doucement à l'idée que son aimée avait le pouvoir de le changer en cendres si elle s'énervait contre lui. Recette d'un bon mariage: ne pas embêter la mariée. Non?
Irmingarde parla mentalement à son Compagnon, puis s'en excusa. Ca aussi, c'était un sujet peu amusant aux yeux du Capitaine. La magie mentale, un cheval - même presque humain - dans la tête, ...brrr. Beltran n'était pas sûr de vouloir savoir ce que le "cheval grossier" avait suggéré à Mina. Bizarrement, il en avait une petite idée. Une petite idée bien dérangeante. Du coup, il prit l'arme qu'elle lui tendait et lui sourit:

"Je reviens. Le repas n'est pas encore là pour le moment..."

Beltran se dépêcha d'aller ranger l'arme à une place appropriée puis revint au bureau. Irmingarde s'était installée dans un fauteuil, bien à son aise, l'air détendue. Beltran sourit et retourna à son bureau.
Une dizaine de minutes plus tard, alors qu'il venait de réussir à forcer son cerveau à se concentrer sur les rapports et les chiffres au lieu de la jeune femme à quelques mètres, une petite cloche sonna. Beltran se dressa d'un coup.

"Je reviens..." dit-il à Mina en se dirigeant vers la porte. "Liane est rentrée. Je n'en ai pas pour longtemps."

Un peu gêné de laisser son invitée seule - mais après tout elle devait faire "comme chez elle" non? - le Capitaine rejoignit les appartements qu'il avait assigné à Liane et sa nourrice. L'enfant hurla de joie de le voir et il passa une dizaine de minutes avec elle, la laissant raconter sa journée, assise sur ses genoux. Il lui promit de l'emmener faire du cheval le lendemain et dut sacrifier au rituel du soir en allant lui raconter une petite histoire alors qu'elle se mettait au lit. Après le baiser quotidien, il la salua très militairement:

"Dormez bien, Héraut Liane.
- Dorme bien, Capitaine." répondit la petite fille en riant.

Puis Beltran rejoignit Irmingarde dans les appartements mitoyens. Il arriva alors qu'un serviteur se pointait avec un plateau repas. Le Capitaine s'en empara et renvoya le jeune homme à ses occupations, et c'est les mains pleines qu'il rentra dans son bureau.

"Manger." signala-t-il en refermant la porte. "Si tu permets, je mets tout ça là, tu te sers ce que tu veux, je finis ce rapport et je suis à toi."

Tout à toi. Lui aussi. Mais il évita de le formuler, cela rendait l'atmosphère un peu trop brûlante à son goût. Faisant comme il l'avait dit, il déposa le plateau sur une sorte de table-chariot dont les étagères du dessous étaient pleines à craquer de cartes et autres papiers, qu'il poussa près du bureau et de l'autre chaise disponible. Il se rassit sur son propre siège et dit, incertain de la réception de sa proposition:

"Liane ne va pas tarder à dormir, et nous avons décidé que nous allons faire du cheval demain. Si tu veux venir... Elle adore les Compagnons et tu es la "blanche qui danse", et je crois qu'elle t'aime bien."

C'était déjà un problème en moins. Et Riannon, un peu moins dans les vapes, avait (comme il se doit) entendu parler de Mina... Et approuvait cette relation. Même si Riannon n'avait jamais eu son mot à dire dans les fréquentations de Beltran, son aval représentait l'avis d'une amie éclairée et de la mère de sa fille et comptait beaucoup pour Beltran, qui s'était senti apaisé par son approbation tacite.

Maintenant Wylan avait raison, il faudrait faire avancer cette relation avant que l'un d'eux n'explose.
En quelques minutes, Beltran finit la lecture du rapport et prit quelques notes. Il rédigea ensuite une petite lettre pour un collègue et alla le porter à un soldat au dehors avant de revenir. Il n'avait presque pas touché au dîner.

Il passa derrière Irmingarde pour retourner à son siège et laissa une main lui caresser le haut du dos, la nuque et une épaule en passant. "Caresses" avait dit Wylan. Le... reste viendrait plus tard.

"Un peu de vin?"
Titre: Re: [Beltran/Irmingarde]
Posté par: Héraut Irmingarde le 20 juin 2014, 00:47:39
Beltran se mit en devoir de lui expliquer avec sérieux l'utilisation de son arme. Il ne perdait jamais le nord, une chose qu'elle appréciait chez lui. Elle avait entendu dire qu'un certain nombre de gens le trouvait trop sérieux, mais c'était ça qu'elle aimait. Dans le genre formel, Mina en tenait une sacré couche aussi. Ils s'accordaient plutôt bien sur ce point.

"Elle est parfaite, j'en prendrai soin."

Sa réflexion sur Fitz lui arracha un rire sincère.

"Le Lieutenant et le Capitaine, je ne préfère même pas imaginer ce que ferait Fleur d'une histoire pareille!"

Il avait ponctué sa remarque d'un clin d'oeil. Voilà aussi pourquoi elle aimait son sérieux. Parce que cela rendait d'autant plus précieux les moments où il se lâchait, avec ses intimes.
Le sourire qui était resté sur ses lèvres après son éclat de rire se figea quand il lui déclara qu'elle l'avait mis à genoux. Elle pinça ses lèvres, en proie à une émotion assez violente. Les battement de son cœur s'emballaient dangereusement. Elle en avait des palpitations. Se rendait-il compte de l'intensité avec laquelle il avait prononcé ces mots?

:C'est vraiment joliment tourné!: apprécia Ezarell.

Dire qu'une minute auparavant, Mina s'amusait du pouvoir qu'elle avait sur le Capitaine! Maintenant qu'elle se le prenait en pleine figure, ce n'était pas le même effet. Elle comprit qu'en séduction, elle était une vraie calamité, et que Beltran était maître à ce jeu là. C'était elle qui était à genoux en fin de compte.

:Oh, je crois qu'il aimerai assez!: la taquina Ezarell.
:Non mais tu es vraiment impossible!: rétorqua son élue juste avant de la rendre muette pour la soirée.

Le problème de son Compagnon, c'est qu'elle avait un esprit caustique qui la faisait rire la plupart du temps, mais elle ne savait pas s'arrêter.
Replongeant dans son trouble, la jeune femme observait ses pieds. Du coup, elle n'osait même plus regarder Beltran dans les yeux. Parce qu'en plus, lui parler de son pouvoir, de ses flammes, lui rappela assez nettement dans quelle position ils s'étaient retrouvés, tous les deux, quand elle avait fait montre de la puissance effrayante de son don.
Dieux qu'elle avait chaud!

Il prit son arbalète et partit la ranger, la laissant immobile, comme lui juste avant, une réplique parfaite presque comique. Un point partout, égalité.
Elle se secoua pour aller se relaxer, et apprécia grandement cette discipline conseillé par Thalyana. Pas que cela ait un effet foudroyant, mais cela lui permettait sans conteste de retrouver un calme relatif.
Au bout d'un temps incertain, une cloche la sortit de sa concentration et elle ouvra un oeil quand Beltran lui dit qu'il allait retrouver sa fille. Elle lui sourit et, pendant son absence, dénoua ses muscles que l'entraînement puis le repos commençaient à rendre douloureux. Liane et sa nourrice logeait assez loin du bureau, mais elle entendit comme l'écho d'un cri de joie d'enfant. Elle ne voulait pas d'enfant, et pourtant, voir Beltran agir en père impliqué et aimant lui rajoutait encore du charme.

Mina tourna un peu en rond en l'attendant, et il revint les bras chargé de nourriture. Ah ça, ce n'est pas avec lui qu'elle allait mourir de faim!
Elle s’approcha pour s'assoir mais son mouvement fut interrompu par la proposition de Beltran pour le lendemain et qui la laissa interdite.

"Heu..."

La petite l'aimait bien? Pourtant, elle la fuyait plus qu'autre chose.
Zut, zut, zut, que répondre à ça? Elle n'avait pas tellement le choix, elle ne pouvait tout simplement pas dire à Beltran qu'elle refusait de passer du temps avec lui et sa fille! Et puis, ce n'était pas vraiment ça, c'était juste que l'enfant avait la fâcheuse tendance à découvrir les petits secrets de tout le monde, surtout les sentiments. De plus, si Irmingarde avait le contact facile avec les enfants, ce ne serait peut-être pas le cas avec Liane. Oh, elle s'était déjà vu, avait même joué, mais là, tout avait changé. La jeune femme fréquentait son père. Et celui-ci allait peut-être découvrir qu'elle s'y prenait comme un manche avec sa fille et ne plus faire plus d'effort pour se l'attacher.
D'un autre côté, elle ne pouvait pas tout fuir, tout le temps! Elle pouvait lui faire ce plaisir avec Ezarell tout de même, sans que ça tourne à la catastrophe. Elle savait l'attraction qu'avait un Compagnon sur un enfant, et Ezarell capterai probablement l'attention de la fillette, laissant à son élue le soin de rester distante. Et au pire, ou plutôt au mieux, cette rencontre ne lui couterai que quelques instants gênant quand Liane poserait des questions toutes enfantines mais embarrassantes.

Et ça semblait être important pour Beltran. Celui-ci lui faisait une place dans son lit, dans ses appartements, dans sa famille même. Irmingarde eut un peu peur en se rendant compte de tout ce que cette histoire sentimentale impliquerait vraiment, au delà des difficultés qu'elle avait à le laisser l'approcher intimement.
Elle se fit la réflexion qu'elle avait été idiote de penser que leur relation serait sans conséquence plus importantes que la barrière de la sexualité. Beltran ne se donnait pas tant de mal pour la séduire juste pour coucher avec elle. Si ce n'était que ça, il lui suffisait d'en choisir une au hasard tant les femmes se bousculeraient pour ça.  Non, il était amoureux d'elle, elle le savait, il lui avait dit franchement il y avait des décades de ça, et depuis son retour, il le lui prouvait. Et Beltran de Greenhaven n'aimait pas à moitié.

"D'accord, je serais là. Bien sûr."

Elle s'assit pour de bon cette fois-ci et piqua quelques bouchées dans le plateau de Beltran pour s'occuper pendant que celui-ci terminait ses papiers.
Quand il revint vers elle après être allé confier une lettre, il lui caressa le haut du dos. Ce geste simple était, pour Mina, d'une sensualité folle et faillit la faire ronronner comme un chat et mettre le feu au siège.
Il lui proposa du vin et elle accepta avec réserve:

"Un seul verre alors, tu sais comme je ne tiens dramatiquement pas l'alcool."

Beltran lui servit un verre qu'elle commença à boire avec prudence.
Elle balança sa tête en arrière pour faire craquer ses cervicales et avisa les tas de papiers recouvrant les étagères inférieures du plateau roulant qui soutenait leur repas.

"Tu organises le mouvement des troupes?"

Aucun bruit n'avait filtré jusqu'à elle, mais cela lui semblait logique. Beltran était le Capitaine de la Garde, il devait sûrement travailler avec Arthon sur les forces à envoyer, et où, pour défendre Valdemar.
Comme c'était une chose qui l'inquiétait beaucoup, elle demanda même du bout des lèvres, d'un ton qu'elle voulut détaché mais qui transpirait l'angoisse:

"Est-ce que tu sais... si on va m'envoyer quelque part?"

Elle détestait lui demander ça comme si elle profitait de sa position mais elle avait besoin de réponse. Et il se trouvait qu'elle fréquentait l'homme qui, dans tout Valdemar, pouvait le plus lui en donner.
Titre: Re: [Beltran/Irmingarde]
Posté par: Beltran le 22 juin 2014, 18:53:34
Beltran savait analyser le comportement d'un homme ordinaire et prévoir les coups d'un homme armé mais il n'était pas prêt à savoir imaginer ce qui pouvait bien se passer dans la tête d'Irmingarde. Il enchaîna conseils et humour idiot dans la foulée, eut l'honneur de la faire réagir avec bonne humeur, avant de s'enfuir vers l'armurerie autant pour se donner le temps de trouver d'autres mots bien placés que pour ranger réellement l'arme qu'il lui avait offerte. Puis tout s'enchaîna: travail, Liane, travail, manger... Et propositions tout à fait décentes et légères. Promenade à dos de Compagnon avec lui et sa fille. Cela sonnait si ... officiel et si banal à la fois. Irmingarde hésita clairement. Une seconde, Beltran se surprit à espérer qu'elle dise non. Cela serait moins intimidant pour lui que de la faire entrer officiellement dans sa vie familiale qui, déjà très neuve pour lui, représentait un pas énorme de plus dans leur relation. Puis la future Héraut baissa sa garde et accepta. Le Capitaine lui dédicaça son plus beau sourire:

"Très bien. Nous serons au Champs après ton cours d'escrime."

Beltran avait plus ou moins en tête l'emploi du temps habituel de la belle même s'il ne s'y montrait jamais. C'était "juste au cas où". Et cela correspondait plus ou moins aux jours où il pouvait espérer l'avoir dans ses appartements.

Content malgré son appréhension, Beltran picora un peu avant de finir ses papiers. Quand il revint d'avoir déposé le dernier, il tenta la technique "discrète" de la caresse dans le dos. Wylan aurait été fier de lui (ou complètement déprimé qu'il n'ait pas encore porté la jeune fille sur son lit ou même sur le bureau. Oh quelle idée intéress... Beltran déglutit et se reconcentra.) Il proposa du vin à la demoiselle et eut la bonne grâce de baisser les yeux à la mention des capacités à boire de son amie.

"Juste un. Pour le goût." approuva-t-il

Beltran alla chercher les verres qu'il avait oublié dans un placard et les servit avant de donner son vin à la demoiselle. Lui-même le goûta avec délice et en but une gorgée qu'il fit durer. L'alcool le détendit légèrement. Devant lui, Irmingarde se détendait encore plus, faisant craquer sa nuque, avant d'aviser les devoirs du pauvre Capitaine qui hocha la tête:

"J'étudie les rapports du front et j'organise la défense des camps en fonction de ce que l'on sait. Je vais devoir me rendre bientôt sur la frontière pour voir par moi-même où ça en est et discuter avec mes subordonnés. Peut-être mener une ou deux manoeuvres. Sûrement la semaine prochaine." convint-il doucement, peu désireux de s'étendre sur le sujet.

Puis il prit la main d'Irmingarde dans la sienne:

"Tu n'es pas sur mes listes. J'ai uniquement des Hérauts confirmés qui vont travailler avec mes troupes. Tu n'es pas encore au temps de ta mission de probation et même si ton Don est rare on ne t'enverra certainement pas bientôt en première ligne. Et tu le saurais sans doute avant moi. Ils ne t'enverront pas si tu dis non." la rassura-t-il alors qu'ils savaient bien tous les deux qu'elle ne dirait sans doute jamais non.

Il fronça le nez, hésitant.

"Tu ne pars pas bientôt mais moi si. On m'a ... dit que les cadeaux se font avant les départs. J'ai... encore quelque chose pour toi. Mais... contrairement à l'arbalète qui est un cadeau d'ami... j'aimerais t'offrir quelque chose de plus... intime. Est-ce que tu l'accepterais?" demanda-t-il tout doucement comme pour ne pas faire fuir un petit oiseau intimidé, tout en lui caressant la main.
Titre: Re: [Beltran/Irmingarde]
Posté par: Héraut Irmingarde le 23 juin 2014, 00:34:20
Beltran sembla satisfait qu'elle accepte de participer à leur après-midi familiale, si elle s'en tenait à son sourire. Dieux qu'elle aimait le voir sourire, ce sourire qu'il n'accordait qu'aux personnes d'importance.
Quand il lui parla avec précision de son emploi du temps, Mina haussa son sourcil gauche, amusée. Le Capitaine avait toujours su où la trouver, à chaque fois. Elle ne savait pas comment il faisait, d'autant plus qu'elle-même décalait parfois certains cours pour en insérer d'autres, parfois la veille, et même ainsi, il savait toujours où elle était. Son tempérament indépendant se cabra un peu devant cette surveillance, mais son cerveau lui souffla que ce n'était pas qu'il la surveillait, mais plutôt qu'il veillait sur elle.  Une différence de quelques lettres seulement, mais une différence importante.

"Tu m'as l'air bien au courant de l'organisation des mes journées... Je vous y rejoindrai."

Quand il lui conseilla le vin pour en apprécier le goût, Irmingarde accepta le verre en secouant la tête.

"Vil tentateur."

Elle trempa ses lèvres dans le breuvage et l'apprécia à sa juste valeur. Il savait où elle était, il savait ce qu'elle aimait, il avait toujours un coup d'avance sur elle.  Peut-être parce que c'était sa seule façon d'avoir un certain contrôle sur leur relation, avec elle, si différente des femmes qu'il avait connu, si imprévisible face à lui.

L'annonce de son prochain départ la sortit brutalement de ses pensées. Dire qu'apprendre que Beltran devait bientôt partir lui fit de la peine serait un euphémisme.

"Tu repars? Déjà?" ne put-elle s'empêcher de demander, sans cacher l'inquiétude dans sa voix.

Pourtant, elle savait bien qu'il allait repartir, il le lui avait dit dès son retour. Mais elle n'y avait pas accordé l'importance qu'elle lui donnait à présent parce qu'ils n'étaient pas encore aussi proche. Là, l'imaginer repartir, et être en première ligne des combats, c'était... terrifiant. Et si évident que c'en était douloureux. Sa place, ce n'était pas à ses côtés, mais avec ses hommes, avec son armée. Elle comprenait, et ça rendait les choses plus difficiles encore.
Il prit sa main et elle rajouta l'autre par dessus la sienne après avoir reposé son verre de vin.
Il lui expliqua qu'il n'était pas prévu, en dépit de sa particularité, qu'elle fut envoyée loin d'ici. Et que quand le temps viendrai, elle pourrait dire non. Elle vit bien qu'il savait, autant qu'elle, que jamais elle ne refuserai de se battre pour son pays, tout comme lui. Il disait ça juste pour la rassurer, même si ça ne marchait pas.

Elle allait rester ici, à Haven, pendant que lui serait au front? Elle allait en mourir d'angoisse! La dernière fois qu'il était parti à la guerre, elle avait tâché d'oublier, de ne pas y penser, et ça avait marché un temps. Mais ce serait impossible aujourd'hui. Pas alors qu'elle avait encore le goût de ses lèvres sur les siennes et que ses chastes caresses avaient marqué son corps. Cette nuit encore elle s'était réveillée brusquement après un rêve dont les détails lui échappaient mais pas les sensations. La respiration courte, le corps compressé par un désir qu'elle n'arrivait pas à endiguer, elle avait mis un temps infini à retrouver la maîtrise de ses sens.

Mais que répondre à ça? Qu'elle ne voulait pas qu'il s'en aille? Qui était-elle, pour espérer le retenir? Elle l'aimait parce qu'il était ce qu'il était, un homme d'honneur, un Capitaine qui vivait pour la mission que le royaume de Valdemar lui avait confié. Elle aurait fait la même chose.
Elle baissa la tête, pour qu'il ne voit pas dans ses yeux ce qu'elle pensait. Elle ne voulait pas qu'il partage sa peine. Elle voulait encore moins qu'en voyant son désarroi, il décide de la quitter, pour être libre de mourir en défendant Valdemar, s'il le voulait.

Beltran la prit au dépourvu en lui parlant d'un cadeau intime. Mina releva les yeux vers lui, surprise, tandis qu'il essayait de la convaincre d'accepter tout en lui caressant la main, ce qui la faisait frissonner. Il lui était difficile de garder les idées claires quand il lui parlait alors que leurs peaux était en contact.

"Encore un cadeau? Beltran..." soupira-t-elle.

Elle voulait refuser parce que ça faisait beaucoup, mais elle ne pouvait pas. Pas alors que ça semblait si important pour lui, au point qu'il en balbutie presque, au point qu'il précise la valeur de son présent.
Un instant, elle eut peur, et son coeur se serra alors qu'elle ne put taire l'idée qui lui vint:

"J'espère que ce n'est pas un cadeau d'adieu. Parce que si c'est ça, je n'en veux pas."

Elle récupéra ses mains, recula pour se coller au dos de sa chaise, angoissée. Puis elle reprit son verre de vin pour en boire une gorgée et continua:

"Si ce n'est pas ça, j'accepte de... voir quel outrageux cadeaux tu veux encore m'offrir."

Elle sourit, pour ne pas qu'il se méprenne sur ce qu'elle disait. Elle avait bien compris que ce cadeau ne serait pas juste une arme qu'il avait eu envie de lui offrir, comme l'épée, ou l'arbalète, pour lui être utile et lui faire plaisir. Ca allait être quelque chose de beaucoup plus personnel, plus significatif.
Cela avait éveillé sa curiosité.
Titre: Re: [Beltran/Irmingarde]
Posté par: Beltran le 23 juin 2014, 09:42:47
Inconscient que sa "surveillance" puisse mettre son amie mal à l'aise, Beltran était lui-même cependant peu certain que profiter de la présence d'hommes à lui partout dans le Palais et les environs et qu'utiliser les informations qu'ils récoltaient pour un profit personnel était très éthique mais il s'en moquait comme de sa première paire de chausses: une part de lui affirmait que c'était pour pouvoir intervenir si quelque chose (de mauvais, de mal, d'horrible, du genre de dont ils avaient discuté avec Wylan) se mettait en travers du chemin d'innocents élèves Hérauts, et l'autre part de lui se réjouissait de pouvoir surprendre sa belle de temps en temps .... et de leur éviter moult discussions pour savoir qui retrouvait qui et où.

"Si tu as changé d'emploi du temps, je peux m'arranger autrement..." offrit Beltran cependant à Mina. Il n'était pas à un Champs près.

Le "Vil tentateur" accolé au verre de vin se contenta de le faire sourire. On ne l'appelait que rarement "tentateur" et encore moins "vil". Cela changeait un peu de "raide" et "une épée dans le fion". Ou même d'"honorable", "sérieux" et autres qualificatifs potentiellement ennuyeux. Il aimait ça chez Irmingarde. Elle savait ce qu'il était... et que c'était parfois différent de ce qu'il laissait voir. Après tout, il avait choisi le vin en fonction de son invitée (encore potentielle à ce moment) en sachant pertinnemment que ça les détendrait tous les deux... Elle n'avait donc pas totalement tort.

L'effet du vin ne dura pas longtemps face à l'imminence de la guerre. Ce sujet revenait toujours sur le tapis, gâchant leurs moments les plus intimes. Le soldat commençait à en avoir assez. Il fallait que cela cesse. Que Thelarson se rende à l'évidence: ils tuaient tous des hommes pour rien. Ce gachis attristait terriblement le Capitaine qui exécutait son travail méthodiquement et pratiquement, avec sang-froid malgré les horreurs. Mais pour une fois, quelqu'un d'autre que des amis s'inquiéterait de son départ... et de son potentiel retour.

"Oui, déjà. Je ne peux pas rester longtemps loin de mes hommes. Et comme les forces sont séparées entre la frontière et ici, je ferais souvent la navette. Je ne peux pas laisser mes soldats se battre sans moi." énonça-t-il l'évidence avec douceur.

Il serra la petite main dans la sienne, appréciant qu'elle ait rajouté son autre main à la petite pile. Irmingarde baissa la tête. Beltran sentit son coeur se serrer. Ils savaient l'un comme l'autre qu'ils n'avaient pas le choix, et que même s'ils l'avaient eu, la situation aurait été quasiment la même. Le front nécessitait un homme fort et emblématique. Haven pouvait attendre quelques semaines. Beltran savait où était sa place, tout comme la jeune femme.

Alors, suivant les conseils de son cousin (qui se révélaient corrects jusque là), Beltran se décida à parler de son cadeau. Il ignora le léger reproche soupiré de son amie et attendit qu'elle décline ou accepte. Il lui sourit doucement alors qu'elle s'écartait:

"J'ai l'intention de rentrer ici, ne serait-ce que pour t'obliger à prendre un repas avec moi à ton retour..." tenta-t-il de plaisanter. "Disons plutôt que c'est un cadeau d'au-revoir. Qui me rappelera qu'il faut que je revienne ici en plus ou moins un seul morceau." conclut-il d'un ton qu'il voulut léger.

Puis Irmingarde accepta, allant même jusqu'à sourire. Beltran se donna du courage avec une gorgée de vin, puis ouvrit un tiroir et en sortit un petit paquet. Tout petit paquet de tissu noir, avec son contenu invisible, fermé d'un noeud.
Le Capitaine se leva et fit le tour du bureau pour se placer derrière Mina. Il ouvrit le paquet, fourra le tissu dans une poche et se pencha au-dessus de l'élève Héraut. Il fit glisser la chaînette en or entre ses doigts jusqu'à ce que le pendentif se balance à quelques pouces d'Irmingarde. Il mit une seconde puis il attacha le tout au cou de la jeune femme.

"Ca me ferait plaisir que tu le portes de temps en temps." souffla-t-il à l'oreille de son amie.

Puis il l'embrassa doucement dans le cou une première fois. Puis une deuxième, caressant l'épaule opposée d'une main. Enfin, il s'écarta doucement.

[spoiler:28xupe45]En gros, le pendentif est en or, la chaine aussi, et le pendentif est une flamme stylisée du genre de : http://www.rivieresdoceanie-paris.com/1 ... -6-cm-.jpg (http://www.rivieresdoceanie-paris.com/138-156-large/pendentif-flamme-nacre-sauvage-gravee-de-tahiti-6-cm-.jpg) mais en or, et tout fin, à peine plus grand qu'un ongle de pouce.[/spoiler:28xupe45]
Titre: Re: [Beltran/Irmingarde]
Posté par: Héraut Irmingarde le 23 juin 2014, 16:01:54
Irmingarde secoua la tête quand Beltran lui proposa un autre arrangement:

"Non, aucun problème, je n'ai pas changé d'emploi du temps. Et il est aussi bien que je vous rejoigne plutôt que le contraire, parce que je crois que je perdrais toute crédibilité aux yeux de ta fille si elle me voyait faire de l'escrime!"

De plus, elle n'aimait pas non plus se ridiculiser devant lui, elle était déjà bien assez gauche dans de nombreux domaines.

L'effet apaisant du vin qu'elle buvait lentement ne dura pas longtemps alors que la jeune femme remettait le sujet de la guerre sur le tapis. Ca manquait clairement de romantisme, et elle s'en voulut un peu d'en parler si souvent, au lieu de juste profiter de sa présence. Mais la guerre était le métier de Beltran, et un peu le sien. Et il fallait bien qu'ils discutent de quelque chose, puisqu’ils n'en étaient pas encore au stade où on gémit plus que l'on parle...
Elle s'en voulut aussi de laisser filtrer si clairement sa peine, mais cela ne sembla pas l'ennuyer. Calmement, il lui expliqua ce qu'elle savait déjà, qu'un Capitaine qui se respecte ne peut pas rester dans sa Capitale pendant que ces hommes meurent sur le front.

"Je le sais très bien, désolée, je suis... sentimentale ce soir..."

Mina avait prononcé ce dernier mot en grimaçant. Elle n'avait pas l'habitude de se montrer si niaise. C'était presque embarrassant.

Après l'annonce d'un cadeau imminent, pour lequel elle conditionna son accord, il plaisanta sur son retour, et elle le prit au mot:

"Si j'ai mon mot à dire, je préférerai que tu rentres en un seul morceau."

Puis Beltran se leva pour aller chercher son cadeau et Irmingarde le regarda faire avec un peu d'appréhension. Elle but une dernière gorgée de son verre de vin et le reposa, observant le manège du Capitaine, qui se plaça derrière elle. Elle voulut pencher la tête en arrière pour voir ce qu'il trafiquait, mais avant même de pouvoir le faire, Beltran laissa pendre devant ses yeux le cadeau qui avait tant d'importance pour lui. Celui-ci arracha un cri de surprise à Mina:

"Beltran! Tu es dingue?! Je..."

Elle se retrouva à court de mot alors qu'il prenait l'initiative d'attacher le collier à son cou. Elle frissonna quand ses doigts touchèrent légèrement sa nuque et qu'elle sentit son souffle contre sa joue alors qu'il lui murmurait qu'il serait heureux qu'elle le porte.
Elle porta la main au pendentif qui se réchauffait contre sa peau et s’apprêtait à répondre quand il fit quelque chose qui la figea sur place et la rendit brusquement muette. Elle sentit ses lèvres dans son cou, plusieurs fois, et sa main sur son épaule. Ses yeux se fermèrent de plaisir, sa respiration se bloqua et son dos se tendit.
Ca avait été rapide, et extrêmement doux. Mina mit une bonne minute à se remettre de ses émotions en fait.
Beltran avait-il conscience qu'il avait parfaitement comprit comment apprivoiser la jeune femme? Avec patience et douceur. Et curieusement, c'était cette douceur qui mettait le feu aux poudres. Le sentir si prévenant pour elle, savoir que lui-même prenait sur lui pour ne pas la brusquer la mettait, en plus de ses caresses, dans un état indescriptible. Sa patience arrivait à la rendre impatiente, elle.

Et puis le bijou... Mina n'avait jamais possédé un objet d'une telle valeur, de l'or tout de même!  Elle n'était pas très calée en bijoux mais être l'amie d'Isabeau lui avait permit de reconnaître une pièce commune d'une pièce de qualité, et il était indéniable qu'il n'avait pas choisi son cadeau parmi des bijoux classique. Il l'avait fait faire pour elle. Au prix du métal précieux s'ajoutait donc celui de sa création.

Elle se leva, pour aller lui faire face, dans le but de le gronder. Et puis une fois ses yeux dans les siens, elle en fut incapable. Elle porta sa main à son cou.

"Tu aimes jouer avec le feu hein?"

Elle s'approcha de lui encore un peu plus, son corps entrant en contant avec le sien.

"Tu sais que je n'ai pas l'habitude de recevoir des cadeaux et pourtant, tu continues, et c'est de plus en plus luxueux à chaque fois. Et je suis incapable de refuser, parce qu'en plus de te faire plaisir, cela me plait. C'est magnifique Beltran. Merci."

Irmingarde retourna sa main qui était sur son pendentif, afin que sa paume soit contre le torse du Capitaine. Avec son index, elle y traça tout le long une ligne imaginaire, pour arrêter son geste au niveau de sa taille. Sa petite main agrippa sa chemise, l'autre passa sous son bras, dans son dos, pour l'éteindre. Collée à lui, elle soupira d'aise. Puis lentement, elle posa ses lèvres sur les siennes, aussi doucement qu'il l'avait fait dans son cou. Elle prit appui sur sa jambe gauche tandis que la droite s'enroulait autour du mollet de Beltran et approfondit leur baiser. Et alors, elle perdit l'équilibre.
Titre: Re: [Beltran/Irmingarde]
Posté par: Beltran le 25 juin 2014, 19:09:27
Beltran se retint de répondre à Irmingarde qu'au contraire, si Liane la voyait faire de l'escrime, elle risquait de réclamer du haut de ses quatre ans d'avoir le droit d'en faire aussi. En tout cas, il était rassuré: Mina n'avait pas changé d'emploi du temps. Il était parfois difficile de se mettre rapidement au courant des changements, et officiellement le Capitaine avait théoriquement mieux à faire qu'espionner une fille du Collegium. Alors il laissa tomber le sujet. Ils avaient plus grave à traiter. Son prochain départ par exemple. Beltran lui fit un petit sourire qui se voulait rassurant, qui cachait plus ou moins son propre manque d'enthousiasme.

"Ne t'excuse pas. C'est le principe de mon travail: m'envoyer au loin quand j'ai aussi beaucoup à gérer sur place."

Et gérer une Mina en flamme était à ses yeux (presque) aussi important. Le blond devait donc se décider à agir pendant qu'il en avait encore temps. Lui comme elle étaient pertinemment au courant qu'il allait risquer sa vie sans réserve et qu'il n'avait pas formé des suppléants dans le vide. Il risquait de ne pas revenir. Or, Beltran savait au fond de lui qu'il ne pouvait pas aller au front l'esprit tranquille s'il partait sans résoudre leur impasse actuelle. Il se força à sourire de nouveau à son amie:

"Si j'ai mon mot à dire, je rentrerais en un seul morceau. Mais au cas où je doive choisir, quel morceau de moi tu préfères revoir?" plaisanta-t-il doucement (en se tapant mentalement à grands coups dans le ventre pour cet humour de bas étage).

Il avait toujours l'impression d'avoir un gros poids dans l'estomac quand il s'agît de prende le cadeau et de l'offrir dans les règles à son invitée. La réaction de la jeune femme était assez mitigée. Choquée, elle le traita de dingue... mais ne tenta pas d'échapper au froid de la chaîne qu'il attacha autour de son cou. Il la força à accepter en lui chuchotant à l'oreille qu'il voulait qu'elle le porte. Il se recula un peu ensuite pour la laisser admirer le petit cadeau. La flamme stylisée en or brillait d'un éclat chaleureux dans la lumière des chandelles de la pièce. Puis il profita lâchement de leur proximité et de l'occupation d'Irmingarde. Il était très attentif à la réaction qu'il provoqua et en fut plutôt satisfait. Il avait remarqué qu'elle ne fuyait plus mais semblait analyser les émotions qu'il faisait naître chez elle - et visiblement il réussissait plutôt bien son coup. Irmingarde se leva, fit face au Capitaine, le regarda et lui posa une question qui le fit rire d'un petit rire sans joie:

"Y a certaines flammes que je préfère à d'autres, dirons-nous." admit-il. "On me dit courageux... ou inconscient."

L'humour. Pour oublier qu'elle s'approchait de lui jusqu'à le toucher. Raté. Il sourit de nouveau, perdant le contrôle.

"Tant que ça te plait, ça me va..." fit-il d'une voix rauque.

Quand la main d'Irmingarde alla se poser, toute chaude, sur la poitrine de Beltran, le bras de celui-ci alla automatiquement entourer la taille de la demoiselle. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle soit si passionnée soudainement, mais il n'allait certainement pas se plaindre qu'elle prenne la direction des opérations. La serrant contre lui, il répondit avec une passion moins contenue que la première fois à ses baisers après l'avoir laissée prendre ses marques dans la douceur. Puis subitement, alors qu'elle tentait une sorte d'acrobatie des jambes pour s'incruster dans le Capitaine, Irmingarde perdit l'équilibre. Heureusement, après une demi-seconde d'étonnement, le blond la rattrappa de la main sur la taille et... La souleva sans difficulté. Il la serra contre lui, la portant sans effort, puis se retourna. D'une main, il envoya promener les parchemins qui le gênaient et installa la jeune femme sur le coin de la table. De cette même main, il écarta doucement la jambe d'Irmingarde pour s'installer entre ses cuisses et se pencher vers elle. Il récupéra sa taille sans cesser de l'embrasser et libéra sa main droite. Remontant lentement le mollet de la brunette, aussi léger qu'un papillon, il s'introduisit sous la jupe et remonta doucement vers la cuisse. Il ne serrait pas assez fort pour qu'elle ne puisse pas se reculer si elle le désirait, et il guettait le moindre signe de refus pour s'écarter au besoin.

Intérieurement, dans cette position, Beltran était obligé d'imaginer qu'on le plongeait dans un lac de glace pour ne pas se trahir trop physiquement. Il serra même une fois la main très fort avant de la reposer dans le dos d'Irmingarde pour s'empêcher de l'allonger sur le bureau et d'aller trop loin. Il se força à rompre le baiser et reculer un peu pour regarder Irmingarde dans les yeux. Très doucement il lui souffla:

"Si je vais trop vite ou trop loin, tu me le dis, d'accord? Je ne veux pas... que tu aies peur ou que tu te sentes forcée. Je joue avec le feu mais seulement si tu me donnes tes flammes..."

Il ne précisa pas qu'il irait sans doute réellement se plonger dans le lac si elle le refusait cette fois.
Titre: Re: [Beltran/Irmingarde]
Posté par: Héraut Irmingarde le 26 juin 2014, 01:35:39
"Je peine déjà à organiser mes journées pour y inclure tout ce que je veux faire, je ne sais pas comment tu fais..."

Beltran rebondit sur sa remarque sur son intégrité physique, et elle se retrouva prise au piège. Franchement, qu'est-ce qu'elle pouvait bien répondre sans tomber dans le mièvre ou le vulgaire? Encore que dans le cas de ce dernier qualificatif, ce serait peu probable tant elle manquait d'expérience en la matière. Et dans le premier, ce serait clairement ridicule de l'entendre dire que pour le moment, elle préférait ses lèvres. Ce soir, elle se montrait sentimentale, elle n'allait pas non plus devenir nunuche.
Du coup, Irmingarde leva les yeux au plafond et répondit:  

"Ne m'oblige pas à choisir... Je ne dis pas que je ne t'aimerai pas avec un bout en moins, mais tout de même!"

Oui, Mina avait clairement employé le verbe aimer en parlant du Capitaine, et même si c'était en négatif, elle l'avait fait, sans s'en rendre compte d'ailleurs.  

Puis il lui offrit son scandaleux cadeau. Elle s'empêcha in extremis de lui demander d'arrêter de lui en faire. Parce qu'à chaque fois, elle ne savait pas où se mettre. Et il ne se rendait pas compte de sa générosité, elle le savait bien, et ça le rendait d'autant plus attachant, mais ses moyens, son rang,  étaient tellement éloignés des siens - qui se résumaient à la couleur de son uniforme - qu'il n'avait pas conscience de la valeur de tout ce qu'il lui offrait.
De l'argent, Mina n'en avait jamais eu. Chez son père, bien entendu, les revenus du patriarche ne lui appartenait pas, et la seule somme qu'elle avait possédée était le petit pécule que lui avait laissé sa famille d'origine, dans lequel son père avait du piocher. Mais cet argent lui avait servi à mettre de la distance entre les Holds et elle, tout juste. A Haven, elle n'avait eu que sa solde de chef des Pages, puis à présent les émoluments d'élève Héraut. Bien sûr, la jeune femme s'en fichait, elle ne menait pas vraiment un grand train de vie, au contraire. Mais dans ces moments-là, ceux où Beltran lui offrait le plus naturellement du monde quelque chose qu'elle ne pourrait jamais se payer sans économiser pendant des mois, elle regrettait de ne pouvoir lui rendre la pareille.
Cela dit, comment refuser? Il le prendrait pour une offense, alors, Irmingarde devait se résoudre à accepter d'être outrageusement gâtée, et il y avait tout de même pire comme problème dans une vie, même pour une abominable coincée dans son genre.

Beltran le comprit bien, alors qu'elle tentait de plaisanter. Il lui parla des qualités et défauts qu'on lui attribuait, et Irmingarde ne put s'empêcher de renchérir:

"Tu es un peu des deux, c'est sûr, sinon, toi et moi n'en serions pas là. Mais tu es beaucoup plus que ça..."

C'est là que les choses commencèrent à déraper. Mina savait bien, pourtant, qu'à jouer avec le feu on se brûle, même si elle renvoyait cette expression à Beltran avec insolence. Il était beaucoup plus bouillant qu'elle. Lui, il avait de l'expérience, il se contenait depuis longtemps, mettait son désir en sourdine alors qu'il savait très bien quel plaisir il se refusait, par respect pour elle. Elle était plus dangereuse que lui, à cause de son don, mais la force de son désir à lui dépassait de loin le sien, pour le moment.
Si, en sachant tout ça, elle se permettait cette promiscuité plutôt parlante, il fallait bien qu'elle se dise qu'inconsciemment, elle était prête à avancer encore plus qu'elle ne le pensait.

La voix grave qu'il employa pour lui dire que sa satisfaction à elle lui suffisait la secoua plus qu'elle ne l'aurait imaginé. Elle entendait son contrôle céder petit à petit. Jamais elle n'aurait pensé que ça puisse lui plaire, et pourtant...
 Il se laissa aller à approfondir encore plus leur baiser, et Mina tenta d'en rajouter par une acrobatie amoureuse qu'elle rata en beauté. L'habitude lui avait permit d'acquérir un excellent équilibre à dos de Compagnon, mais sur la terre ferme, c'était autre chose, encore plus quand son corps et sa tête bataillait furieusement entre eux.
Qu'à cela ne tienne, elle put compter sur les excellent réflexes du Capitaine, qui ne perdait jamais le nord et en profita pour tout simplement la soulever du sol avec une facilité déconcertante. Mina laissa échapper une exclamation de surprise et découvrit que sans être une demoiselle niaiseuse, on pouvait apprécier que l'homme prenne les choses en main dans une démonstration de force masculine, et surtout, sans avoir peur.

La suite en revanche fut beaucoup moins aisée à vivre et appréhender. Rapidement, tout s'enchaîna, même si elle vécu chaque moment avec intensité et précision. Elle se retrouva perchée sur la table, et Beltran s'installa entre ses jambes. Elle n'eut pas vraiment la présence d'esprit de l'en empêcher mais sa respiration s'accéléra, et il était impossible qu'il n'en ai pas conscience. Elle n'en revenait pas de l'avoir laissé lui écarter les cuisses. Puis son souffle devint erratique quand il fit passer sa main sous sa jupe et caressa sa jambe, remontant dangereusement, petit à petit. Elle en ouvrit grand les yeux, paniquée. Dans son crâne et sous sa peau, un combat faisait rage.
Son cerveau lui hurlait purement et simplement de cramer le Capitaine pour l'écarter de son chemin. Puis de partir en courant éclater en sanglot pour se calmer, évacuer l'angoisse, la peur, les souvenirs désagréables.
Son corps par contre... Là où les doigts de Beltran passaient, sa peau s'enflammait. Mais le plus gros de la chaleur résidait dans son bas-ventre et ses hanches. Et une vague d'anticipation la parcourait toute entière, poussant son corps à en réclamer plus, plus loin, plus fort. Un léger, très léger mais audible gémissement s'échappa de ses lèvres. Elle dut s'empêcher avec violence de se coller plus à lui, pour satisfaire le désir destructeur qu'il faisait naître en elle.
Quant à son don, jamais Mina ne s'était sentit aussi près de perdre le contrôle depuis son retour de mission. Les flammes crépitaient sous sa peau, et Beltran devait sûrement se rendre compte que sa température corporelle était plus élevée que la normale. Si elle se laissait aller, elle allait incendier les appartements du Capitaine, c'était évident!

Le résultat fut que son corps était tendu d'appréhension. Elle eut un spasme qui fit remuer la jambe qu'il lui caressait un peu brusquement, malgré elle.
Il s'écarta pour tenter de la rassurer, avec des mots doux, respectueux, amoureux. Face à ça, elle s'en voulait tellement d'être si difficile! Il réussissait même à être poétique, et elle, elle était... elle était terrorisée.
Elle posa sa main sur la sienne, à travers sa jupe, pour stopper son ascension. Prendre le temps de respirer, mais sans cesser de le regarder. Et comment se calmer quand elle voyait justement dans les prunelles de Beltran à quoi point il avait envie d'elle! C'était presque de la torture de se sentir si désirée, de le désirer tout autant, et d'être bloquée par son corps qui se consumait de l'envie de lui, et l'envie de fuir.
Elle savait, il n'avait même pas besoin de lui dire, qu'il ne la forcerai pas, jamais. Elle savait que si elle disait non, il arrêterai tout de suite ses caresses. Mais elle savait aussi qu'il en souffrirait. Et pas seulement pour une histoire de sexe, mais aussi de confiance. Il se demanderait, à raison, si les efforts qu'il faisait le mènerait un jour quelque part avec elle, c'est vrai, pourquoi essayerait-il de construire une histoire sérieuse avec une femme qui, à défaut d'avoir confiance en elle, n'en avait pas en lui?
Dieux qu'elle avait envie de le laisser lui donner du plaisir, et de le lui en donner en retour! Pourquoi n'était-ce pas suffisant?
"Parce que c'est à toi de décider que ça devienne suffisant!" se morigéna-t-elle.

Elle essaya de trouver la force de se convainre autrement, et elle repensa aux conseils de Thalyana, parce que c'était finalement la seule avec qui elle avait parlé précisément de sexe. Songer à leur rencontre lui donna une idée, une idée totalement saugrenue, même si évidente, et elle n'eut pas le temps de la formuler qu'elle la proposa.

"Beltran je... tu... Je sais pas si tu... mhh... Écoute, je suis venu ici directement après m'être entraînée et je... j'ai besoin de relaxer mes muscles, prendre un bain et..."

Là, Mina se retrouva momentanément muette, s'emmêlant dans son explication sans queue ni tête où elle disait à Beltran, en gros, qu'elle était sale, charmant... Elle se mordit la lèvre inférieure, embarrassée, secoua la tête et s’éclaircit la gorge:

"Je me dis que l'eau est une bonne idée à cause de... et bien bon tu vois, mes flammes comme tu dis et... si tu n'as pas peur de... de... finir ébouillanté, peut-être que tu voudrais bien me... me rejoindre?"

Si on mettait bout à bout ses propositions maladroites, Irmingarde proposait à Beltran de partager un bain avec elle, et advienne que pourra. Thalyana lui avait demandé de prendre un bain, de s'examiner, se découvrir. Elle en déléguait la tâche à Beltran.
Elle relâcha sa main sur sa cuisse, pris appui sur ses paumes pour se rapprocher légèrement de lui, mais les yeux baissés.
Titre: Re: [Beltran/Irmingarde]
Posté par: Beltran le 26 juin 2014, 07:01:17
Les pauvres tentatives d'humour du Capitaine étaient malgré lui tournées vers la situation: leur corps à corps innattendu, les flammes qu'il lisait dans son regard ( et qui le hantaient encore certaines nuits même si ses poils avaient repoussé depuis longtemps ). Irmingarde se sortit bien du petit piège qu'il lui tendit et il réfréna son envie de lui voler un baiser pour la remercier. Tellement incertain de leur situation, il releva le verbe aimer mais ne put décider si cela voulait dire quelque chose ou si elle l'avait employé comme elle aurait utilisé le verbe éternuer. Lui se montra beaucoup plus clair. Il l'avait déjà appelée Ashke même s'il n'osait s'y risquer de nouveau sans alcool et il lui offrit le bijou comme s'il remettait son propre coeur entre ses mains. Oui, c'était un objet de valeur - et il l'avait voulu ainsi - mais Beltran avait les moyens et les contacts nécessaires. Il n'attendait rien en retour, uniquement qu'elle le porte de temps en temps et pense à lui lorsqu'il serait loin, que ce soit avec amitié ou, soyons fou, un peu plus d'émotions. Il n'aurait pas supporté qu'elle refuse, elle n'avait pas tord même si elle se trompait sur les raisons. C'était autant dû à son éducation qu'à son complexe de chevalier: lorsque la Princesse refuse les cadeaux du Prince, le Prince a-t-il encore des raisons de vivre? Les contes se bâtissaient sur les offrandes.

Beltran n'en revenait pas qu'Irmingarde arrive à lui répondre presque du tac au tac. Elle avait bien changé même si elle n'y croyait pas. La timide petite Grise prenait ses marques et s'affirmait. Cette constatation plut beaucoup au Capitaine. Il soupçonnait chez son amie un tempérament de feu, que la timidité et les années passées réprimaient fortement, mais il savait au fond de lui qu'elle était à la hauteur pour le remettre à sa place et être son égale, même en paroles. Il attendait ce moment presque avec autant d'impatience qu'un nouveau baiser. Il misait sur Irmingarde comme il misait sur lui-même. Peut-être était-ce dangereux pour leur relation (mais il ne s'en rendait pas compte).
En tout cas, la réponse de Mina donna une légitimité à leur situation. Elle l'acceptait comme petit fou tentant de la séduire dans ce bureau - à la porte heureusement barrée depuis qu'il était revenu, tellement il avait eu peur qu'une situation comme celle avec le Maréchal ne se reproduise.

Soudain il bénit sa présence d'esprit lorsqu'il avait fermé la porte. Sans qu'il sache trop comment, voilà que sa dulcinée se retrouvait à l'embrasser, d'abord tout tendrement, puis plus passionnément. Et sans qu'il comprenne comment, il dut la rattraper et s'autorisa à la déposer sur la table pour les mettre dans une position plus qu'équivoque. Il tenta de se calmer par des images mentales mais la peau brûlante d'Irmingarde, son souffle court, et son corps qui réagissait à ses caresses rendaient la tâche très difficile. Une seconde - mais une seconde seulement - il oublia qu'elle avait un passé chargé et il faillit céder. Il serra le poingt. Il le désserra. Contrôle repris.

Beltran sentit bien qu'il avait fait réagir Irmingarde. Pas besoin de la regarder pour sentir les changements dans sa respiration, les mouvements de son visage, la brève pause lorsqu'il remonta sous sa jupe, le petit gémissement... Avait-elle peur ou voulait-elle plus? Comment le savoir? Beltran maudit Wylan silencieusement pour ne pas lui avoir donné plus d'informations sur ce genre de situation.
Quand la jambe d'Irmingarde tressaillit, Beltran s'écarta et prévint sa presque-amante qu'il ne voulait pas l'effrayer et qu'elle gardait le contrôle. Il lui sourit avec amour quand la petite main se posa sur la sienne à travers le tissu de la robe. Il la laissa respirer, se calmant lui-même autant que possible. Il refusa de baisser le regard et y mit toute sa tendresse, espérant qu'elle sache le lire comme elle savait lire les pensées de son Compagnon.

Puis il fut pris de court. Le refus que formula Irmingarde était plus inhabituel. Mais il hocha la tête. Il pouvait comprendre - et l'excuse était légitime. Alors il se recula un peu, près à accepter de la relâcher, sauf qu'elle semblait avoir quelque chose à ajouter. Subitement, le reste des paroles arriva et Beltran mit une bonne trentaine de secondes avant de comprendre ce que Mina proposait.

Un bain. Avec de l'eau. Environnement un peu plus sûr qu'un bureau remplit de parchemins, évidemment. Il n'était pas sûr d'être grand fan de l'idée de mourir ébouillanté, mais pour le reste... Il y avait juste quelques détails auxquels la jeune femme n'avait sans doute pas pensé. En tant que gentilhomme, malgré l'embarras, Beltran se sentit obligé de les mentionner.

"C'est une bonne idée, le bain..." souffla-t-il doucement. " Mais heu... disons que dans une tenue de bain, je risque de ne pas pouvoir... enfin physiquement, mon désir va transparaître et je ne veux pas ... te gêner. Je ne veux pas te mentir en te disant que je suis insensible à tout ça..."

"Je me dis que l'eau est une bonne idée à cause de... et bien bon tu vois, mes flammes comme tu dis et... si tu n'as pas peur de... de... finir ébouillanté, peut-être que tu voudrais bien me... me rejoindre?"

Il lui picora les lèvres un petit moment avant de s'écarter.

"Mais on peut rendre ça romantique. Heureusement que j'ai ma propre salle d'eau quand même..."

Il imaginait bien leurs efforts dans la salle commune des officiers...

Presque à regret, il s'écarta de la demoiselle. Il devint très pratique (on ne change pas un Capitaine comme ça):

"Tu t'occupes de préparer le bain, je nous prépare l'ambiance. Quoi qu'il arrive, je te promets que je t'offrirai de jolis souvenirs ce soir. Je fais mon affaire de... gérer la lumière, d'accord?"

Il s'avançait peut-être un peu. Enfin, dans sa tête, il listait déjà: bougies, vin, peut-être quelques pétales de fleur - ou ça faisait trop?, de grandes serviettes pour sortir de l'eau, préparer le lit pour qu'elle puisse s'y glisser si l'intimité l'effrayait trop, le feu de cheminée de la chambre, ... Tout devait donner une ambiance cosy et romantique pour la détendre... et surtout pas de trop-plein de lumière, pour que les ombres soient à leur avantage et apaisent les images qu'Irmingarde avait du mal à affronter. Il attendit son feu vert pour se lancer dans la quête de leurs nombreux accessoires.
Titre: Re: [Beltran/Irmingarde] Le feu aux poudres
Posté par: Héraut Irmingarde le 26 juin 2014, 11:46:39
Mina lu sur le visage de Beltran une certaine perplexité après sa proposition. Avait-il comprit? Peut-être qu'il ne voulait pas, peut-être que ça ne se faisait pas d'ailleurs, de partager son bain, allez savoir, il était peut-être très pointilleux sur l'hygiène...
La jeune femme était tellement à fleur de peau qu'elle faillit lui dire "quoi? j'ai dit une bêtise? tu ne veux pas?".
Finalement, il admit que l'idée était bonne, mais rajouta quelques détails à ce qu'Irmingarde avait prévu, pensant qu'elle n'y avait pas réfléchit. Elle manqua éclater de rire devant sa prévenance. Ce genre de considération pratique agit comme une soupape sur elle et fit légèrement baisser sa pression interne. Elle roula des yeux, amusée, et répondit:

"Beltran... Je n'y connais peut-être rien en... en sexe " et hop, une Mina rouge tomate de prononcer ce mot-là devant lui. En même temps, il n'y avait pas trente-six façon de le dire. "Par contre, je sais parfaitement comment on prend un bain. Et j'ai bien conscience qu'il faut être... nus."

Oui, elle le savait, même si elle avait du mal à imaginer qu'elle allait se retrouver sans rien sur elle avec le Capitaine dans le même cas. De toute façon, elle ne possédait pas de maillot de bain, elle ne savait même pas nager, donc la question de ne posait pas. Que Beltran songe à enfiler une tenue pour le bain la fit sourire. Est-ce qu'il existait plus prévenant que lui?
Il semblait assez partant et l'embrassa avec tendresse. Petit à petit, elle sentait les muscles de son dos se détendre. Pour l'instant.
Puis il répartit les tâche avec une efficacité toute militaire. Elle aurait préféré ne s'occuper de rien et le laisser gérer, mais faire couler un bain pourrait lui occuper un peu l'esprit, histoire de ne pas trop penser à la suite.
Il lui promit de lui offrir de jolis souvenirs dans une ambiance romantique. C'était moins effrayant, dit comme ça. Il savait parfaitement choisir ses mots.
Mina descendit du coin de table où il l'avait juché et posa sa main sur la joue du Capitaine, avec douceur.

"Et quoiqu'il arrive, je veux que tu saches que ce n'est pas de toi que j'ai peur."

Elle fit descendre sa main sur sa nuque, sentant comme des picotements sous ses doigts. Puis après un léger sourire, elle s'éloigna pour rejoindre la salle de bain.

Quand elle entra dans la pièce d'eau, elle l'observa ce qu'il l’entourait avec angoisse, habituant ses yeux à l'obscurité. Elle n'alluma pas les bougies, se contentant de la lumière pâle de la lune qui avait le mérite de plonger la pièce dans un jeu d'ombre confortable. Elle n'avait jamais utilisé cette pièce ici, préférant rentrer au Collegium pour ses ablutions, aussi, elle la découvrait pour la première fois. Elle s'approcha de la baignoire et haussa un sourcil. Certes, c'était une grande baignoire, et le Capitaine et elle y rentreraient à deux sans problème, mais il serait tout de même très, très proches.
"En même temps, c'est un peu le but!" se corrigea-t-elle.

Alors, Irmingarde se rendit réellement compte de la portée de ce qu'elle avait proposé. Qu'est-ce qu'il lui était passé par la tête bon sang?! Elle allait se retrouver nue, dans un bain, dans les bras de Beltran. Hon-hon... La panique fit son retour, mais l'impatience aussi, et le mélange des deux était difficile à supporter avec calme. Elle profita d'être seule pour faire plusieurs fois le tour de la pièce, en se rongeant les ongles, regardant la baignoire comme si elle allait exploser. Puis elle s'en approcha de nouveau, faisant courir ses doigts le long de son contour.
Enfin, elle se mit à genoux devant et ouvrit les robinets, pour faire couler l'eau. Elle régla la température, assez élevée, en se disant qu'ils risquaient d'y rester un petit moment, autant que ça reste chaud le plus longtemps possible. Habituellement, Mina prenait ses bains froids, une préférence et une habitude, mais là, elle aurait besoin de se détendre.
Ses pensées divergèrent tandis qu'elle plaçait sa main sous le robinet, se concentrant sur l'eau qui filait entre ses doigts pendant plusieurs minutes. Lentement, la baignoire se remplit.
Titre: Re: [Beltran/Irmingarde] Le feu aux poudres
Posté par: Beltran le 28 juin 2014, 19:06:14
Le mot venait d'être lâché, tel une bombe sur le champ de bataille. Sexe. Ils allaient (tenter de) faire du sexe. Entre deux adultes consentants. Beltran était aussi intimidé qu'Irmingarde en fait - comme s'il allait lui aussi faire ce genre de chose pour la première fois. En quelque sorte, c'était vrai. Jamais Beltran n'avait pris la virginité de qui que ce soit et la charge pesait lourdement sur ses épaules. Il se rendit compte que c'était une des choses qui le mettait mal à l'aise depuis si longtemps et qui accentuait son envie de faire attention à Irmingarde: il avait le devoir sacré de ne pas tout gâcher pour cette demoiselle qui n'avait vu que les mauvais côtés de l'intimité. Incapable d'exprimer ce qu'il ressentait, Beltran se contenta d'une caresse sur la joue de Mina et hocha la tête:

"Je voulais juste... être sûr. Parce que je ne suis pas... très doué en cachette."

Le mot d'enfant résonna bizarrement dans le bureau étouffant mais paradoxalement il fit sourire le Capitaine et cela le détendit un peu. Irmingarde semblait également un peu moins tendue et il s'autorisa à répartir leurs tâches. Il aurait bien voulu lui éviter de faire quoi que ce soit mais il avait peur que s'il lui disait d'attendre sans rien faire, il revienne dans une salle vide avec une apprentie Héraut partie en courrant au dernier moment. La main qu'elle posa sur son visage n'avait rien d'une gifle et son audace, adoucie par la promesse de romantisme, ne semblait pas être sa préoccupation première. Gravement, le blond hocha la tête.

"Je sais."

Il la laissa partir sans bouger. Dieux qu'il aimait cette femme. Si fragile et si forte. Il bouillait d'impatiente et mourrait d'angoisse de ne pas être à la hauteur. Il se stressait tellement qu'il était incapable d'être sûr qu'il pourrait tout mener à bien dans cet état. Evitant de regarder ses propres mains trembler, le Capitaine fit le tour du bureau. Il ramassa deux chandeliers, de quoi faire du feu, et se rendit dans la salle de stockage qui lui servait autant d'armoire que d'armurerie et de placard. Il y trouva deux grands draps de bain bien pliés qu'il empila dans ses bras, mettant les autres objets dessus. Il réfléchit une seconde. Il n'avait pas de quoi faire un lit de pétales de roses ou ce genre de choses qu'on lisait ou entendait dans les romances (ne demandez pas d'où Beltran le savait...). Comment rendre romantique une salle de bain de gradé? C'était tâche quasi impossible. Il hésita. S'il prenait une couverture et des coussins, cela risquait de mettre Irmingarde très mal à l'aise... mais d'être pratique vu la taille de la baignoire. En bon soldat, il opta pour la praticité: ne pas faire peur à Mina. Il pourrait sans difficulté la porter au lit si le besoin s'en faisait sentir.

Beltran retourna dans la chambre. Elle méritait d'être aménagée également. Il posa son chargement sur le lit et hésita. Ensuite il alla allumer quelques chandelles trouvées dans la réserve pour donner une ambiance chaleureuse à la chambre à coucher (porterait-elle enfin bien son nom?) qu'il dissémina dans la pièce. Il récupéra également un tapis venant de l'ancienne colocataire et le déroula au pied du lit. La scène tissée était un entrelas de roses et autres fleurs, cela ferait très romantique, décida-t-il. Il se dépêcha de ramener la bouteille de vin et les deux verres qu'il posa près du lit. Ensuite, il prépara de l'eau dans une carafe et des verres, quelques fruits et du pain qu'il posa sur la table de nuit qu'il avait fait venir quelques temps après la première nuit de Mina chez lui. Enfin, entendant le bruit du bain finissant de se remplir, il reprit ses serviettes et son barda, le vin et les bouteilles et rejoignit son aimée dans la salle de bain.

Lorsqu'il poussa la porte de l'épaule, Irmingarde était toujours assise à côté de la baignoire.

"Ne bouge pas, j'ai presque fini..." lui souffla-t-il en refermant la porte du pied.

Il se dépêcha de poser les verres et le vin sur le tabouret près du miroir, qu'il rapprocha de la baignoire. Aux pieds de Mina, il déposa les serviettes soigneusement pliées, prêtes à l'emploi. Il les débarrassa des chandeliers qu'il alla allumer dans deux coins de la pièce. Les ombres furent amplifiée, la lumière à peine augmentée. Le bruit de l'eau était la seule chose d'audible. Tout était calme. Beltran était physiquement très calme également, mais son coeur et son esprit s'ébattaient follement dans tous les sens à l'idée de ce qu'il se passait.

La scène enfin installée comme il le pouvait il se dirigea vers Irmingarde et lui offrit sa main pour se relever.

"Tu me fais confiance?" demanda-t-il, connaissant la réponse mais voulant lui donner une chance de plus de se rétracter si elle le souhaitait.

De l'autre main, il ouvrit son col et déboutonna le haut de sa chemise.
Titre: Re: [Beltran/Irmingarde] Le feu aux poudres
Posté par: Héraut Irmingarde le 29 juin 2014, 00:31:08
Beltran était doué avec les mots, mais parfois, il en utilisait des curieux. Comme à cet instant, avec le terme cachette. C'était finalement elle qui se montrait la plus claire, comme si les rôles étaient inversés.
C'était elle qui le réconfortait aussi, parce qu'il avait l'air d'être angoissé, elle le voyait dans ses yeux. Le monde à l'envers! Le voir si prévenant accentuait son désir de lui.

Il ne se montra pas dans la salle de bain le temps que la baignoire se remplisse. Le bruit de l'eau l'empêchait d'entendre ce qu'il préparait, mais tel qu'elle le connaissait, son obsession du détail, son obsession pour elle tout court d’ailleurs, le résultat allait encore être embarrassant. Mais vu la tournure que prenait cette soirée, un peu plus gênant ou un peu moins, finalement, était-ce important?

La baignoire était presque assez pleine pour ne pas déborder quand ils... s’installeraient dedans - oh bon sang voilà qu'elle en avait des sueurs froides -  et Mina réduisait le débit de l'eau quand elle entendit Beltran la rejoindre. Il lui demanda de ne pas bouger, ce qu'elle fit, tendue, curieuse, à l'affut.
Elle entendit le bruit de verre qui tintent, puis le tabouret qui se trouvait près du miroir se trouva soudain non loin d'elle. Elle loucha pour voir ce qui se trouvait dessus et reconnut le vin. Oh du vin, bonne idée! Peut-être qu'en buvant assez, elle serait plus sereine?
A ses pieds, Beltran déposa des serviettes. Oui parce que quand on sort d'un bain, on est s'enroule dans une serviette, parce qu'on est... nu. Comme elle l'avait si bien dit quelques minutes plus tôt. Entièrement nu.
"Partouslesdieuxdumondedevelgarth... Dans quoi je m'embarque..."

Puis la lumière chancela, et elle devina qu'il avait allumé des bougies. Elle sourit, ne bougeant toujours pas d'un pouce. La position n'était d'ailleurs pas très confortable pour ses muscles refroidis après l'entraînement, ils commençaient à tirer. Elle ferma le robinet au moment où il lui tendit la main, l'invitant à le rejoindre.
Elle l'attrapa et se releva, pour lui faire face.
Dans la pénombre, elle distinguait mal les traits de son visage, plutôt les contours. C'était rassurant dans un sens, c'était moins angoissant de se dire qu'ils n'allaient pas se dévisager en pleine lumière, surtout elle. Elle ne voulait pas qu'il lise dans ses yeux la panique sourde qui dilatait ses pupilles. Et puis, et surtout, personne ne l'avait jamais vu nue, en tout cas depuis qu'elle avait eu l'âge d'y faire attention. C'était triste mais Thalyana avait raison, même elle-même n'avait jamais vraiment pris le temps de se regarder. Dans un sens, Beltran allait vraiment, vraiment être le premier, dans tout un tas de chose.
Il lui demanda si elle avait confiance. Bien sûr qu'elle avait confiance! C'était même au delà de ça, c'était de l'inconscience si elle y réfléchissait, étant donné leur position actuelle.

Ses yeux s'habituant à l'obscurité, elle distingua les siens qu'elle fixa quand elle prononça doucement mais avec certitude:

"Bien sûr."

Puis son regard suivit le trajet de son autre main et elle déglutit quand elle le vit déboutonner sa chemise. Sa respiration s’accéléra.
Qu'est-ce qu'elle devait faire maintenant? Le regarder se déshabiller, sans rien faire? Se déshabiller elle aussi? Toute seule? De son propre chef? Devant lui?
Elle se balança légèrement d'un pied sur l'autre, le regard fuyant. Sauf que si elle continuait ce petit manège, Beltran n'allait pas aimer, pas du tout, il allait imaginer qu'elle ne voulait pas, il allait lui dire que ce n'était pas grave, qu'il allait la laisser prendre son bain seule, et aller gentiment se coucher.
Et elle n'en avait aucune envie!
Il fallait juste qu'elle arrête d'avoir peur, le temps de se lancer. Il arriverait certainement à lui faire oublier ses angoisses. Si elle donnait foi à ce qu'elle avait entendu dans la bouche de ses camardes de Collegium, on était capable de tout oublier dans les bras d'un bon amant. Il n'y avait plus qu'à espérer que c'était la vérité! Que ce serait tellement bien qu'elle ne penserait pas à d'autres mains que les siennes quand il les poserait sur elle. Du plaisir jusqu'à l’amnésie.

"Attend..." murmura-t-elle, comme un écho à cette même phrase qu'elle lui avait dit avant de le prendre pour la première fois dans ses bras.

Elle retira sa main de la sienne, chassa l'autre de son col, et, après avoir respirée profondément, s'attela elle-même à déboutonner sa chemise. Ses doigts tremblaient un peu et elle se concentra sur sa tâche avec application, le visage sérieux. Au fur et à mesure qu'elle descendait ses mains, ses doigts effleuraient sa peau.
Elle l'avait déjà vu nu, entièrement. Et elle s'en souvenait très précisément. Mais il s'agissait alors de ses yeux.
Ce soir, elle le découvrait avec ses autres sens. Le toucher d'abord.
Rapidement, la chemise fut ouverte. Mina hésita quelques secondes puis, timidement, posa ses mains sur ses épaules pour dégager le vêtement, afin qu'il l'enlève complètement, s'il le voulait. Elle n'alla pas au bout du geste et préféra se baisser, pour délasser ses bottes. Puis elle se releva, et d'un coup de pied, les retira pour les envoyer valser un peu plus loin dans un bruit sourd. Celui de sa respiration résonnait dans la pièce, amplifié par le silence.
Et maintenant?
Titre: Re: [Beltran/Irmingarde] Le feu aux poudres
Posté par: Beltran le 30 juin 2014, 09:32:30
La salle de bain était étrangement silencieuse maintenant que le robinet était éteint. De temps en temps, une dernière goutte se laissait tomber dans le bain rempli, et le "ploc" retentissait bizarrement dans la petite salle. A part ce petit bruit, le silence n'était rompu que par leurs deux respirations et les bruits de vêtements qu'ils faisaient en bougeant un peu.
Irmingarde accepta la main de Beltran pour se redresser. Ils se tinrent l'un devant l'autre quelques secondes sans bouger, peut-être aussi intimidés l'un que l'autre, avant que le Capitaine ne brise l'attente en se rassurant une dernière fois. Le ton de Mina était très doux mais elle réitéra sa confiance en lui, et Beltran prit une grande respiration soulagée. Il tentait de ne pas trop la dévisager mais il cherchait sur ses traits le moindre signe de peur ou d'angoisse, prêt à cesser ses gestes s'il en captait un. D'une main, il commença le travail et déboutonna le haut de sa chemise. Il sentit bien que l'apprentie Héraut eut un moment de flottement. Il pouvait le comprendre. C'est pour ça qu'il ne cessa pas de la regarder et ralentit son mouvement pour ne pas l'effrayer - ou pour faire durer ce moment encore un peu? Cependant Mina se reprit toute seule et d'un mot arrêta le geste du Capitaine. Elle prit la relève pour les boutons et Beltran lui sourit en se laissant faire. C'était agréable de sentir ses gestes, pas très précis mais tout doux. Il l'aida quand elle arriva aux épaules et quand elle le lâcha, il fit tomber la chemise à terre. Son amie enlevait ses bottes. Elle s'en débarrassa rapidement et se retrouva face à Beltran qui souriait toujours tendrement.

"Viens par là..." souffla-t-il encore plus doucement en la prenant par une épaule.

Avec des gestes précis, il délaça les lacets à sa portée et entrouvrit la robe d'Irmingarde. Elle pouvait désormais la faire passer par-dessus sa tête si elle le souhaitait. Beltran se décida à la laisser faire à sa guise. Tant qu'elle aurait la tête dans le tissu, il aurait le temps d'enlever son pantalon - dont les lacets étaient déjà défaits- et se glisser dans l'eau pour lui éviter le spectacle sans pudeur de sa nudité soudaine. Il savait bien qu'elle n'ignorait rien de son intimité mais il ne venait pas d'offrir ses poils au feu cette fois-ci. Pour initier le mouvement cependant, Beltran se pencha sur Irmingarde, effleura ses lèvres d'un baiser, et de sa main le cou dévoilé en descendant vers la poitrine pour ouvrir plus encore le vêtement. D'un pied, il tira sur son propre pantalon qui finit par céder et descendre au sol. Il s'en débarrassa, vêtu à ce moment uniquement du caleçon long réglementaire.

"A cette allure, je vais finir par te voler ton bain tout seul..." plaisanta-t-il, chuchotant sans trop savoir pourquoi.

Puis soudain, décidant qu'il en avait assez d'être trop lent, il se pencha, attrappa la robe et l'enleva à sa propriétaire en essayant de ne pas coincer aux épaules. Pour adoucir son geste, il repartit à la conquête de son cou de quelques bécots légers et d'une caresse sur la joue. Ils avaient (enfin) atteint le stade des sous-vêtements. Wylan avait tord. Liane ne serait pas majeure avant qu'il n'ait vu Irmingarde en petite tenue.
Titre: Re: [Beltran/Irmingarde] Le feu aux poudres
Posté par: Héraut Irmingarde le 30 juin 2014, 23:59:33
Dans le silence de la salle de bain, Mina entendit plus qu'elle ne vit le sourire de Beltran alors qu'elle déboutonnait sa chemise. Il restait bravement immobile alors qu'elle se battait un peu avec ses boutons. C'était admirable de sa part, parce que la jeune femme se doutait bien qu'il avait juste envie de se jeter sur elle.
Alors qu'elle délaçait ses bottes, elle vit sa chemise tomber à ses pieds, et une fois debout, elle ne put s'empêcher de le détailler, en essayant d'être discrète. Ah ça, il fallait reconnaître que Beltran était très bien fait de sa personne, même dans l'obscurité. Son métier l'obligeait à entretenir sa forme et son corps, et Irmingarde elle-même pouvait apprécier sa musculature avec une certaine satisfaction, et de l'orgueil. Parce que cet homme qui se déshabillait devant elle, et bien c'était elle qu'il avait choisi.
Elle n'avait pas énormément de points de comparaison, mais elle en avait quelques uns tout de même. Difficile en effet de vivre au Collegium des Hérauts sans croiser un jour un apprenti, ou un étudiant d'une autre couleur, sortir d'une chambre à moitié habillé. De plus les beaux jours attiraient inévitablement du monde sur les berges de la rivière Terilee pour se baigner. Du coup, elle avait conscience que ce qu'elle avait sous les yeux, c'était autre chose que certains nobliaux blafards!

Finalement, le Capitaine reprit les choses en main et Mina ne songea même pas à refuser de le rejoindre tant sa demande était formulée avec délicatesse. Elle fit un pas en avant, suivant le mouvement de son bras qui l'attirait vers lui. Son souffle se bloqua dans sa gorge quand il s'attela à délacer sa robe. Loin d'être aussi maladroit qu'elle, il s'y entendait en la matière, c'en était intimidant, et un peu excitant, même si elle ne comprenait pas pourquoi. Sentir ses mains si proches de sa poitrine sans la toucher était également perturbant, son corps lui faisant comprendre que même si elle n'avait jamais expérimenté ce genre de caresse, cela promettait d'être agréable.

Comme elle, il lui laissa la possibilité de retirer son vêtement seule, mais ses bras ne voulaient pas suivre les ordres - plutôt timides - de son cerveau. Du coup, elle se retrouva, encore, plantée devant Beltran comme une idiote. Mais celui-ci fit des efforts pour l'amadouer en l'embrassant très légèrement, sa main caressant son décolleté puis continuant d'ouvrir sa robe. La caresse lui fit assez d'effet pour ne pas reculer alors qu'il enlevait d'un coup sec son pantalon.
Puis il finit par laisser son impatience le gagner. Sans trop réagir, elle le vit s'approcher pour lui retirer sa robe. Aucun de ces gestes n'étant violent ou irrespectueux, elle n'eut pas aussi peur qu'elle avait imaginé. Elle oublia dans quelle position elle se trouvait quand il l'embrassa. C'était terrible ce que ces lèvres arrivaient à faire naître au fond d'elle. Sous ses mains, elle s'enflammait littéralement. Cela partait de son bas ventre et du creux de ses hanches pour remonter le long de sa colonne vertébrale dans un millier de fourmillement qu'elle trouvait délicieusement agréable. Elle pencha la tête pour récupérer ses lèvres sur les siennes et échanger un baiser passionné, entourant son visage de ses mains. Celles-ci descendirent dans son cou puis sur ses épaules et alors elle se souvint qu'il ne portait plus qu'une caleçon et qu'elle était en sous-vêtement.
Elle arrêta de remuer ses lèvres, tétanisée. Puis elle se donna un coup de pied mental. Elle allait se retrouver nue dans le même bain que lui, ce n'était pas le moment de baisser les bras. Elle reprit son baiser, laissa son bras droit descendre le long de son torse pour finir dans son dos, et elle se colla à lui. Dans cette position, elle n'ignorait vraiment rien du corps de Beltran tant elle en sentait tous les détails le long du sien. Avoir sa peau contre la sienne se révéla électrifiant et lui arracha un soupir. Elle détacha ses lèvres des siennes et posa son front contre son épaule, essayant d'apprivoiser ce lot de sensations nouvelles.

Il serait peut-être temps qu'ils se plongent dans le bain avant que celui-ci ne refroidisse non? Mais c'était le début d'une série de questions pratique assez embarrassantes pour la jeune femme. En toute logique, c'était Beltran qui devait rentrer le premier dans la baignoire, pour qu'elle s'installe entre ses bras. Enfin, c'est ainsi qu'elle imaginait les choses, elle n'allait pas se glisser en face de lui et se mettre à se laver bêtement les cheveux, ce n'était pas tellement le but de la chose. Mais cela voulait dire qu'il la verrait réellement nue, malgré la pénombre, se glisser dans ses bras. Sans compter le fait qu'il n'y avait, selon elle, rien de moins élégant et distingué que les acrobaties à faire pour rentrer dans une baignoire sans se casser la figure. Enfin, en même temps, ils n'avaient pas tellement le choix.

Elle s'écarta de lui et désigna la baignoire de la main en essayant de plaisanter, même si le ton humoristique mourut un peu dans sa gorge:

"Après toi."

Elle s'éloigna un peu, pour se fondre dans une zone où l'obscurité était plus épaisse, lui tournant le dos. Les ombres avaient aussi l'avantage de cacher ses sous-vêtements tout sauf... affriolant. Elle n'avait pas tellement prévu en se levant que la journée se terminerait ainsi. Cela dit, elle n'avait pas vraiment beaucoup mieux que ce qu'elle portait, à savoir une brassière blanche et une culotte assortie. Oh, la commerçante de la boutique où Isabeau avait emmené Mina pour l'achat d'une chemise de nuit avait bien essayé de lui vendre des ensembles très curieux et bien trop osé pour elle, avant de comprendre que même si elle était étudiante Héraut, elle ne partageait pas l'esprit plutôt libéré de son cercle. Ca avait été d'ailleurs un moment épique.

Revenant au présent, elle passa ses mains dans son dos pour défaire les attaches de sa brassière. Dieux qu'elle aurait aimé pouvoir débrancher son cerveau. Ses mains tremblaient et rendaient ses gestes désordonnés rien qu'à l'idée de ce qu'elle était en train de faire. Elle finit par réussir à enlever les vêtements qui lui restaient au prix d'un effort considérable. Piégée dans ses angoisses et ses pensées, elle restait plantée dans son coin. Commençant à avoir froid, elle croisa les bras autour d'elle, dans une tentative dérisoire de se réchauffer un peu, ou de se rassurer. Trop réfléchir n'était pas bon pour elle en ce moment, elle allait avoir besoin d'aide.
Titre: Re: [Beltran/Irmingarde] Le feu aux poudres
Posté par: Beltran le 02 juillet 2014, 19:01:18
Inconscient de l'effet que son corps entretenu pouvait susciter chez une fraîche jeune fille habituée à des maigrelets nobliaux, Beltran était tout de même tout à fait conscient qu'il suscitait quelque chose, ne serait-ce que de la gêne. Il n'avait aucun problème avec la nudité en elle-même. Il était soldat et la joyeuse camaderie entre collègues avait, depuis qu'il était tout jeune, effacé chez lui tout trait timide concernant un peu de peau en vue. Cependant, il était très à cheval sur l'honneur et les principes et se montrer dans son plus simple appareil à une femme était pour lui un acte avec une importance majeure. Elle le savait. Leur petit intermède "flammèche" ne comptait pas. Seul le moment présent voulait dire quelque chose, et il espérait que ça changerait un peu sa vision de lui et qu'elle ne penserait pas trop à ce jour où il avait perdu toute sa pilosité d'un coup.

Le déshabillage était une partie compliquée du sexe, pensa-t-il soudain. C'était vraiment le moment où la gêne était la plus présente quand le feu de la passion ne les faisait pas arracher chaque couche de vêtements. L'un comme l'autre ignorait s'il allait trop vite, trop lentement, on s'emmêlait les pinceaux, allait du mauvais côté, hésitait à enlever une manche, à se baisser pour un pantalon trop serré... Maladresse et gêne, c'était exactement ça. C'est cette réflexion qui finit par faire pencher la balance pour un peu d'aide pour Irmingarde. Il l'aida à enlever sa robe et adoucit son geste de caresses et baisers légers comme des plumes.
Une seconde il eut peur d'avoir été trop loin malgré la situation bien engagée. Mais une seconde plus tard, Mina était contre lui, non seulement consentante mais appuyant d'elle-même son corps - brûlant - contre celui de l'homme qui la tenait comme si elle était la chose la plus précieuse du monde. Il soupira de concert et lui caressa les cheveux tendrement alors qu'elle posait sa tête sur son épaule.

Irmingarde prit les devants et lui "ordonna" de passer avant elle au bain.

"Oui ma dame..." souffla Beltran doucement en réponse.

La jeune femme s'éloigna un peu et... Beltran ne bougea pas. Il regardait le dos de son aimée avec l'impression d'avoir de nouveau quatorze ans. Il rêvait de la toucher et elle était là, si près, si brûlante... si timide. Il la laissa se débarrasser de sa brassière avec un peu de difficultés puis s'attaquer au bas. Beltran dévorait son corps des yeux et en oublia presque son propre caleçon. En un tour de main, il s'en défit et d'une enjambée se retrouva derrière Mina.

"On va y aller à deux." lui chuchota-t-il à l'oreille.

Il la prit par les épaules, et toujours derrière elle, la guida jusqu'au bain. Il tendit le bras pour qu'elle puisse prendre appui dessus et de l'autre main lui soutint les hanches. D'un mouvement, il l'aida à grimper dans la baignoire, et la fit tourner légèrement de côté en montant à son tour, toujours derrière elle. Avec des gestes sûrs - en priant pour ne pas glisser - il s'assit dans l'eau bouillante en appuyant légèrement sur Irmingarde pour qu'elle suive le mouvement avec lui. Ainsi la lumière n'avait pas eu trop d'importance puisque les regards s'étaient évités.

Une fois tous les deux enfin dans l'eau, qui avait failli refroidir avec toutes leurs tergiversations, Beltran prit tout naturellement un pain de savon et une lavette et... commença à laver le dos de son amie avec douceur avant de lui masser les épaules:

"On se détend. C'est un bain, c'est chaud, c'est détendant, nous sommes entre nous... " murmura-t-il en posant un baiser au creux supérieur des omoplates.

Il n'en revenait pas. Il était nu, elle était nue, ils se touchaient, ils prenaient un bain, et elle n'était pas encore à l'autre bout du Collegium en hurlant! Le Capitaine en vint à la conclusion qu'il ne se débrouillait pas si mal que ça finalement.
Titre: Re: [Beltran/Irmingarde] Le feu aux poudres
Posté par: Héraut Irmingarde le 03 juillet 2014, 01:08:22
C'était... bouleversant de sentir avec quel ferveur Beltran la tenait dans ses bras. Irmingarde s'y sentait importante, précieuse. Et l'entendre soupirer était mieux encore. Elle aurait pu y rester des heures. Mais ce n'était pas raisonnable. Pas quand le bain refroidissait et que leurs températures internes grimpaient dangereusement.

Elle s'éloigna pour lui laisser le temps de se glisser dans le bain et se laisser celui de se remettre de ses émotions et se décider à le rejoindre. Sauf qu'une fois nue, elle s'éternisait.
Beltran ne s'en offusqua pas le moins du monde, et avec sa patience coutumière quand il s'agissait d'elle, il vint la chercher. Elle accepta sa suggestion sans un mot et le suivit docilement. C'était une bonne tactique de se laisser guider, ainsi, elle évitait de trop réfléchir, et de trop angoisser.
Il se débrouilla habilement pour éviter qu'ils se retrouvent face à face, et à peine sentit-elle la pression de sa main sur ses hanches nues que Mina se retrouva les pieds dans l'eau chaude. Encore quelques secondes et elle suivit le mouvement de Beltran et se plongea dans le bain en soupirant de bonheur, oubliant le reste quelques instants. L'eau brûlante sur ses muscles endoloris était un vrai plaisir.

Et alors elle sentit Beltran... la laver. Tout simplement. Il la lavait. Ce geste la laissa interdite. C'était quelque chose de si intime, et fait avec tant de douceur qu'elle failli se dissoudre dans le bain. Jamais elle n'aurait imaginé que le fait de se laver pouvait être érotique, alors même que la proposition venait d'elle. Pour elle, jusque-là, prendre un bain était purement une habitude quotidienne et primordiale. A son arrivé à Haven, elle avait apprécié de pouvoir profiter d'une eau propre tous les jours, chaude quand elle le désirait, surtout après des entraînement rigoureux. Mais ça s'arrêtait là. Elle avait été bien inspirée de proposer de partager ce moment ce soir, et elle se doutait, avec une impatience qui la surprenait, que les découvertes ne faisaient que commencer.

Puis il se mit à la masser! Et c'était tellement bon qu'elle se laissa aller à gémir, qu'elle oublia d'avoir peur qu'il la touche. Ca n'avait rigoureusement rien à voir avec le massage que lui avait fait Pluiechantante. Peut-être parce que c'était Beltran? Elle ne savait pas trop, et elle s'en moquait royalement. Elle vivait juste l'instant présent.
Ses mains sur elle, sa voix rassurante, ses paroles qui la berçaient...
Ils étaient entre eux, oui.
Quand il posa ses lèvres dans le haut de son dos, il déclencha des frissons qui lui firent bouger les épaules et la nuque de plaisir. Puis elle pencha lentement la tête en arrière pour faire reposer l'arrière de son crâne contre son épaule droite sans toutefois trop coller le reste de son corps au sien, lui laissant assez d'espace pour... apprécier leur proximité à sa manière disons, sans que cela ne la paralyse. Cela lui prit quelques secondes pour trouver une position correcte, sous-entendu une position qui l'empêche de glisser bêtement et se retrouver les jambes en l'air et la tête sous l'eau. Et encore, il n'était pas exclu que cela n'arrive pas.

"Je suis détendue... Ta voix... elle me rassure" souffla la jeune-femme.

De plus, l'obscurité et l'eau enveloppaient son corps et ne l'exposait pas totalement aux yeux du Capitaine.

"J'ai vu que tu avais amené du vin..." continua Mina avec un sourire entendu.

Elle sorti sa main gauche de l'eau et caressa lentement la joue de Beltran, descendant sur sa mâchoire. Elle essayait de rendre cette caresse douce et... engageante? Elle ne savait pas trop si elle y arrivait.
Titre: Re: [Beltran/Irmingarde] Le feu aux poudres
Posté par: Beltran le 06 juillet 2014, 18:53:39
Réussir à mener Irmingarde dans le bain se déroula étrangement facilement. Ils se retrouvèrent dans l'eau brûlante tous les deux sans avoir eu à s'observer sous toutes les coutures - ce que la jeune femme n'aurait sûrement pas apprécié et ce que le moins jeune homme préférait éviter pour le moment. Ils auraient le temps de faire connaissance visuelle quand elle serait plus à l'aise avec la nudité - même si lui avait bien profité de la vue sur ses courbes.
Tentant de faire passer son geste pour naturel, Beltran débloqua complètement la situation en commençant à laver le dos à sa dulcinée puis en la massant légèrement pour qu'elle arrête de se raidir trop. Elle devait se détendre. Lui-même restait focalisé sur ses gestes pour tenter de continuer à contrôler son corps qui commençait à s'affoler avec la proximité de la demoiselle. Doucement, apprivoisant Mina avec chaque geste, il l'embrassa dans le haut du dos et savoura les frissons qu'il déclencha. Il se retrouva avec son amie appuyée contre lui, abandonnée, consentante. C'était la première fois qu'ils étaient aussi abandonnés l'un à l'autre. Elle n'était pas de tout son poids contre lui mais sa position lui disait "j'ai confiance" et il s'en satisfaisait largement. Elle lui souffla qu'elle se sentait détendue et qu'elle aimait l'entendre parler. Suivant la demande implicite, Beltran sourit et souffla:

"Le bain est fait pour se détendre. Tu es en sécurité ici. C'est toi qui gère..."

D'un bras il servit un verre de vin à son amie et le lui fit passer sur le côté.

"Mademoiselle est servie..."

Il n'avait pas rempli le verre en entier, comprenant qu'elle avait besoin d'un peu d'aide mais refusant de la saoûler complètement. Lui-même se dispensa d'alcool, ayant besoin de tout son contrôle pour ne rien faire d'affolant ou irrémédiable.
La main mouillée qui rejoignit la joue puis la machoire de Beltran récolta un baiser au passage et fut comme un signal pour Beltran. Il récupéra sa lavette et son savon et entreprit de nettoyer avec douceur ce qui passait à sa portée: les bras, avant-bras de Mina, ses côtes en descendant jusqu'à ses hanches, son ventre, doucement, puis il remonta aux épaules et descendit lentement sur les os au dessus de la poitrine... jusqu'aux seins, appuyant à peine le tissu savonneux... Puis il abandonna la lavette et prit de l'eau pour rincer le savon, en profitant pour carresser la nuque de la jeune femme. Puis il se pencha vers elle, achevant de coller leurs corps et posa sa tête dans le creux de son épaule:

"Bonne idée ce bain... Ca va, toi?" chuchota-t-il.

D'une main, il dessinait des arabesques sur le bras qui tenait le verre de vin. De l'autre, il quitta la nuque pour descendre vers la poitrine et finalement d'une main calme, sûre mais doucement, il emprisonna un sein dans sa paume après en avoir fait le tour en l'effleurant. La main sur le bras quitta le sec pour rejoindre l'eau et se poser simplement sur le ventre de sa conquête, avant de glisser vers sa hanche. Du bout des doigts, il rampa alors vers l'os illiaque puis le haut de la cuisse... sombra lentement vers l'aine et vers la chaleur qu'Irmingarde avait entre les jambes. Il y alla doucement, caressant la poitrine d'une main, changeant ensuite de sein, pendant que du bout des doigts il allait faire connaissance avec l'intimité de sa compagne, près à remonter en vitesse si elle ne le sentait pas.
Dans le même temps, il lui chuchotait tout et n'importe quoi à l'oreille.

"Tu es douce... Détends toi... dis moi quand je vais trop loin... dis moi ce que tu veux... Je suis là pour te faire plaisir à toi, et rien qu'à toi... Je suis à toi, Mina-Ashke... Rien qu'à toi..."

Certaines réactions de son propre corps devaient être bien sensibles dans ce bain et cette proximité, et il espéra qu'elle n'aurait pas la même peur que la fois précédente.
Titre: Re: [Beltran/Irmingarde] Le feu aux poudres
Posté par: Héraut Irmingarde le 09 juillet 2014, 00:56:45
"Tu es en sécurité ici."
Mina était reconnaissante à Beltran de le lui répéter. Pas qu'elle en doute, elle avait confiance en lui, mais la confiance ne chassait jamais totalement la peur. La peur à cause des mauvais souvenirs, mais aussi la peur de l'inconnu, cet inconnu vertigineux qu'il lui faisait découvrir.
Elle réclama du vin, parce que c'était aussi une bonne façon d'occuper ses mains et son temps. Il répondit volontiers à sa demande et lui tendit un verre, sans s'en servir pour lui. Tient donc, le Capitaine serait-il si angoissé qu'il ne voudrai pas embrouiller ses pensées et ses gestes? C'était rassurant de se dire qu'elle n'était pas seule à crever de trouille et d'envie.
Pour sa part, Irmingarde apprécia tremper ses lèvres dans la boisson, ne serait-ce que pour calmer sa gorge sèche.

"Merci."

Sentir les lèvres de Beltran se poser sur sa main la fit frissonner de plaisir. C'était pourtant une caresse innocente et cela laisser présager à quel point Mina pouvait être réceptive, pour peu qu'elle soit un minimum sereine.
Beltran reprit ses caresses et ses découvertes de son corps. Un corps qu'ils découvraient ensemble. Armé de sa lavette, il continua, en douceur, à la laver. Mina avait une conscience aiguë du moindre centimètre carré de peau qu'il effleurait au travers du tissus humide. Elle appréciait terriblement ça, et elle espérait qu'il le sentait, à défaut qu'elle le lui dise. En même temps, elle avait aussi beaucoup de mal à comprendre les réactions de son corps, submergée par les sensations qui ne cessaient d'affluer.
Quand Beltran effleura sa poitrine, elle eut l'impression d'être traversée par une décharge électrique qui la fit légèrement sursauter. Ce fut très rapide et le contact lui manqua presque instantanément.
Puis il la rinça à grand renfort d'eau, refroidissant sa peau brûlante,et  Irmingarde reprit son souffle pour essayer de relâcher la pression, se concentrant sur les légères caresses qu'il faisait sur sa nuque.
Mais ses efforts se révélèrent vains quand il réduisit à rien l'espace de sécurité qu'elle avait laissé entre eux, se coulant contre elle. La jeune femme eut un hoquet de surprise.

"On ne panique pas, on. ne. panique. pas." se répéta-t-elle.
Et en fait, elle n'en eut pas le temps, car Beltran lui demanda comment elle allait, monopolisant ses pensées sur sa question plutôt que sa peur. C'était habile de sa part, même si pas entièrement efficace.

"Ca... va, oui" croassa-t-elle, tendue.

Avant de plonger dans ce bain, alors qu'elle était contre lui en sous-vêtement, elle avait aimé que leurs peaux se touchent. C'était toujours le cas, mais là, il n'y avait vraiment plus aucune barrière pour l'empêcher de sentir parfaitement combien les choses devenaient sérieuses. Mina aimait bien les barrières, c'était rassurant. Là, elle n'était pas rassurée, pas du tout.
Quand il caressa son bras, elle se rendit compte que le verre qu'elle tenait dans la main s'était légèrement fêlé, sans toutefois la blesser. Lentement, elle contorsionna son bras pour le reposer sur le tabouret, dans un tintement léger. Au même moment, de l'autre main, Beltran effleurait un de ses seins sans le toucher vraiment, et elle mordit sa lèvre inférieure d'anticipation. Sa main droite à nouveau libre agrippa le rebord de la baignoire et les flammes des bougies environnantes gagnèrent un centimètre de hauteur en plus, l'espace d'une seconde, sans qu'elle s'en rende compte. Et enfin, il caressa sa poitrine entièrement et là, il fut impossible à Mina de retenir un râle de plaisir autant que de soulagement, qui la surprit et la fit rougir de honte.

"Désolée..." s'excusa-t-elle.

Mais elle avait beau se sentir mortifiée d'être aussi... démonstrative, elle se sentait incapable de se taire. Les mouvement de son corps lui échappaient et elle accentua de ce fait la pression qu'elle exerçait contre Beltran. Son souffle bruyant rebondissait comme un écho entre les murs de la salle de bain, et toute au plaisir nouveau qu'elle découvrait, elle ne se rendit compte que tard jusqu'où s'était aventurée l'autre main de son amant. Paniquée, sa main gauche plongea sous l'eau pour l'arrêter, mais au dernier moment, elle dévia la trajectoire de son bras et sa main se posa alors sur la cuisse de Beltran.
Elle se répéta qu'elle avait confiance en lui, et que jamais il ne chercherait à lui faire de mal, ou à l'obliger. Il voulait juste son bien. Il lui avait promis. Promis des bons souvenirs. Et Beltran de Greenhaven ne faisait pas de promesse à la légère. Il savait de quoi il parlait, il ne s'aventurait pas avec cette assurance tranquille dans quelque chose qu'il ne maîtrisait pas.

Cette confiance totale en lui ne l'empêchait pas d'être déchirée entre plusieurs choses. Le plaisir de ses caresses sur sa poitrine, son angoisse, ses paroles, sa gêne d'être aussi expressive, la sensibilité de l'endroit où il la touchait à présent, et son désir à lui, qu'elle sentait contre son dos.
Résultat, pendant une très longue minute, elle ne sentit plus rien, comme si les sensations s'étaient éteintes, que son corps s'était bloqué.
Puis lentement, ses sens se réveillèrent. Elle entendit de nouveau sa voix. Il lui disait de se détendre, de profiter, de prendre du plaisir, qu'il lui appartenait.
Lui.
Lui appartenir.
Lui qui appartenait en premier lieu à son pays.  
Comme elle.
Ce soir, cette nuit, les priorités changeraient parce qu'il l'aimait.

Elle essaya de reprendre le contrôle d'elle-même, de s'ancrer quelque part et, tournant légèrement la tête, elle trouva ses yeux. Elle y puisa un peu de tranquillité, et assez de certitude pour respirer profondément, se laisser aller lentement.
C'était... surprenant.
Mina était tout simplement abasourdie de ce que Beltran arrivait à lui faire ressentir avec de telles caresses. Jamais elle n'aurait imaginé qu'elle puisse apprécier, et pourtant... pourtant c'était diablement agréable. Ça courrait sous sa peau, remontait le long de sa colonne vertébrale, emballait son cœur mais ça la détendait aussi. Elle se félicitait d'avoir rétorqué à Thalyana qu'elle refusait de découvrir ça seule. C'était intense de le vivre entre ses bras. Et elle refusait de savoir ce que ça pourrait être sans lui. Elle essaya de lui faire comprendre en souriant timidement.
Elle finit par fermer les yeux, bougea un peu contre lui pour enfouir son visage dans son cou. Elle préférait être ainsi, pour étouffer contre sa peau son souffle erratique qui se transformait en légers gémissements. Sa main gauche, toujours sur sa cuisse, s'ouvrait et se refermait presque en griffant sa peau, cherchant à s’accrocher quelque part. Ses pieds semblaient avoir déclarés leur indépendance, agités de spasmes.
Sous les mains expérimentées mais douces de Beltran, Mina perdit la notion du temps, tout absorbée par ce qu'elle ressentait. Elle commençait à se sentir à l'étroit dans son propre corps, qui se montrait impatient d'une chose qu'elle ignorait, mais qui se trouvait à sa portée, elle le savait. Une chose qui montait progressivement sans qu'elle sache comment l'arrêter. Elle avait conscience que le but était justement de lâcher prise, totalement. Elle savait qu'elle pouvait devenir vulnérable entre ses bras sans que rien de dangereux ne lui arrive, elle savait, elle sentait même que ce serait tout le contraire. Mais ce n'était pas à sa sécurité qu'elle pensait, c'était à celle de Beltran. A cet instant, Irmingarde se sentait incapable de différencier son plaisir ou son don.
C'était dangereux.
Mais c'était incontrôlable.

"Beltran je..."

Trop tard. La violence de ce qui la traversa fit arcbouter son corps contre celui de Beltran et si elle resta silencieuse, ce ne fut que parce que son souffle se bloqua sans sa gorge. Tremblante, elle se laissa choir contre le Capitaine, essayant de redescendre sur terre. Quand sa tête arrêta de tourner, elle se rendit compte que l'obscurité était plus marquée, et vit que les chandelles avaient tout simplement fondues.
Oups.
Son corps fut secoué par un léger rire puis elle s'inquiéta:

"Ca va? Je ne t'ai pas... fait mal?"

Les bougies n'avaient pas résisté à l'intensité des flammes qu'elle avait amplifiées, et elle espérait ne pas l’avoir brûlé par inadvertance.
Wow.
Elle ne savait pas trop ce qu'elle venait de ressentir, mais c'était... elle n'avait même pas de mot pour le définir.

Le corps sensible à l'extrême, presque trop, Mina se décolla de lui, glissant à moitié, se rattrapant aux parois de la baignoire. Elle se tourna, face à lui, en équilibre sur ses genoux. Gênée, elle n'osait pas le regarder dans les yeux. Son regard rencontra le tissus mouillé avec lequel il avait commencé à la toucher, et elle l'attrapa, ainsi que le pain de savon qu'elle frotta dessus avec application, toujours sans le regarder.
Et puis, précautionneusement, elle tendit le bras pour frotter ses épaules, puis son torse. Elle ne savait pas si elle s'y prenait bien. Elle n'osait pas aller plus bas.
Elle reposa la lavette et se mit à le rincer. Quand les dernières traces de savon eurent disparues, elle fit courir le bout de ses doigts sur ses pectoraux, comme il l'avait fait sur son bras.
Le bain était tiède à présent.
Titre: Re: [Beltran/Irmingarde] Le feu aux poudres
Posté par: Beltran le 13 juillet 2014, 18:52:17
Comme Beltran n'avait pas l'avantage de parler par l'esprit ou de lire dans les pensées des autres, il se concentra intensément sur les réactions physiques d'Irmingarde pour s'astreindre à des limites. Elle avait beau s'être laissée aller contre lui, et, avec l'aide d'un peu d'alcool, d'avoir lâché prise un moment, il savait que les peurs les plus profondes pouvaient ressurgir à n'importe quel moment. Or, il lui avait promis des beaux souvenirs et non des angoisses. Beltran alla d'étape en étape. D'abord le tissu mouillé puis la main, peau à nu. D'abord les zones sensibles mais non-érogènes, puis les recoins plus intimes et réactifs. Il respirait calmement, sachant que Mina sentait son propre corps contre le sien, essayant d'avoir un comportement apaisant et serein - alors même qu'intérieurement la tête du blondinet frissonnait de questions sans réponse. A chaque souffle retenu, à chaque hoquet de surprise, à chaque accélération de la respiration de la jeune femme, Beltran répondait par un geste sûr mais calme et continuait son exploration. De temps en temps, il lui chuchotait des phrases sans queue ni tête à l'oreille, juste pour qu'elle sache qu'il restait avec elle. Entre les "Mina-Ashke" et les "Doucement... là...", il intercalait quelques compliments, quelques questions ("là ça va? et ici?") pour qu'elle participe le plus possible au mouvement. La jeune femme semblait avoir quelque peu du mal à formuler à haute voix ses émotions et ses souhaits, mais Beltran ne pouvait se passer de son avis éternellement. Il prit son "ça va" étranglé pour une invitation à continuer.

Beltran détestait la magie. Et il était totalement aux aguets pour capter le moindre frisson de son amie. Il se rendit tout de suite compte que sa température corporelle était montée - et que du coin de l'oeil les flammes des bougies avaient étincelé trop fortement pour que ce soit naturel. Il serra les dents mais se força à continuer ses caresses en gardant une respiration sereine. Le feu redevint normal et Irmingarde s'excusa. Beltran ne savait pas de quoi.

"Rien à excuser, Mina-Ashke..." la reprit-il doucement dans un souffle.

Une seconde, il faillit s'arrêter. Mais finalement, Irmingarde, qui avait semblé vouloir arrêter, le laissa à la place où il avait choisi d'être. Il continua à la rassurer de la voix, de la respiration, de ses caresses. Il s'abandonna lui-même vocalement à la demoiselle qu'il tenait dans ses bras. Il était bien plus prisonnier qu'elle dans cette relation étrange. Il lui sourit quand il croisa son regard - et il y mit tout ce qu'il ressentait pour elle. Mina se laissa de nouveau aller. Beltran eut des gestes de plus en plus précis. Il la serrait contre lui comme si le monde pouvait s'écrouler sans les déranger. Il semblait avoir atteint l'endroit précis dont elle ignorait l'existence jusque là. Il espéra mentalement qu'elle avait déjà au moins expérimenté ça toute seule et qu'elle n'allait pas s'affoler s'il allumait dans son ventre des sensations étrangères. Irmingarde commença à se crisper. Beltran ralentit mais n'arrêta rien. Accéléra de nouveau les cercles de ses doigts contre son amie. Elle voulut parler puis se tendit brusquement avant de s'effondrer à moitié sur le Capitaine. Celui-ci continua quelques secondes à bouger puis doucement transforma sa caresse intime en caresse plus générale et alla caler sa main contre la hanche de la demoiselle. Il déglutit, autant ému par ce qu'elle venait de vivre que d'angoisse parce qu'elle avait fait fondre les bougies. Il s'était tendu en même temps qu'elle et il se força à se redétendre dans l'eau tiède pour qu'elle ait un dossier plus confortable.

"A moi? Non." s'étonna-t-il à voix basse. "Mais toi? Ca va...?"

Beltran n'avait pas envie qu'elle sorte de son étreinte. Pourtant il ne réagit pas quand elle s'écarta et il rangea ses mains pour la laisser bouger à son aise. Elle lui fit face, ombre parmi les ombres. Il n'y voyait pas grand chose mais ce n'était guère important. Ils réagissaient physiquement, et non visuellement désormais. Puis Mina s'empara à son tour de la lavette et se décida à le laver lui. Immédiatement, Beltran se demanda à quel point elle allait avoir besoin d'être guidée, et jusqu'où elle oserait aller. Quand elle commença à lui caresser les bras, Beltran lui effleura le visage, descendit le long du cou, entre les seins jusqu'à son ventre, puis lui saisit la hanche.

"Tout va bien?" s'inquiéta-t-il une fois de plus. "Tu n'as pas froid?"

Pour sa part il était tout à fait pour sortir du bain et rejoindre la chaleur du lit. Mais c'est Mina qui décidait jusqu'où elle désirait aller.
Titre: Re: [Beltran/Irmingarde] Le feu aux poudres
Posté par: Héraut Irmingarde le 14 juillet 2014, 00:56:44
Mina ne se rendit jamais compte, quand il la caressait, que Beltran était si angoissé à l'idée qu'elle le brûle. L'aurait-elle su qu'elle ne serait jamais abandonnée ainsi, aussi, c'était une bonne chose que le Capitaine soit capable d'un tel contrôle.
Sa voix, ses yeux, ses gestes, il faisait tout et elle, elle n'avait qu'à profiter du moment présent, autant qu'elle le pouvait.
L'issue plutôt... intense de cette étreinte qui la laissa pantelante ne l'empêcha toutefois pas de comprendre, quand ses facultés mentales daignèrent faire leur retour, que son bien-être à elle n'était pas entièrement partagé.
Elle s’inquiéta et il la rassura, lui retournant sa question. Mais elle ne savait pas trop quoi lui répondre, gênée de parler tout court après s'être montré si bavarde. Et que lui répondre? C'était trop embarrassant d'en discuter. Sur le moment, elle n'avait pas vraiment su ce qu'elle avait ressenti, mais avec un peu de recul, la réponse lui était évidente. Et il était inimaginable qu'elle explique à Beltran qu'il lui avait offert son tout premier orgasme. Vu la franche surprise qu'avait provoqué ses confidences privées à Thalyana, il était probable que le Capitaine ne se doute pas d'à quel point Mina était innocente, malgré tout ce qu'il avait pu deviner seul, et ce qu'elle lui avait confié.
Alors sa réponse fut d'une platitude totale:

"Ca va. Ca va même très bien."

Et ça allait d'autant mieux quand il la tenait ainsi.
Si elle s'éloigna de lui, c'est qu'elle voulait lui offrir aussi sa part de plaisir, même si elle ne savait pas du tout comment s'y prendre. Enfin, ce n'était pas tout à fait juste, elle avait bien une idée mais... elle préféra plutôt calquer une partie de ses gestes sur ce qu'il lui avait fait.
Mais Beltran, contrairement à elle, ne laissait pas ses mains sagement le long de son corps alors qu'elle le touchait. Elle se demanda sérieusement si ses caresses lui faisaient le moindre effet, et se sentit un peu découragée d'être aussi gauche et maladroite. A quoi ça rimait, si elle était incapable de lui rendre ne serait-ce qu'une dixième des sensations qu'il lui faisait vivre?
Puis elle comprit qu'au lieu de profiter de ses gestes, il s'inquiétait pour elle, se posait beaucoup de question, tellement attentif à son confort à elle qu'il en oubliait le sien, peut-être? C'était touchant et ce constat fit fondre encore un peu de sa réserve.

Elle réfléchit à sa question. Est-ce qu'elle avait froid?
Oui, elle commençait à frissonner et la chair de poule marquait ses bras. Sa peau était très sensible, elle avait l'impression que le plaisir avait fragilisé son corps. Même si ce n'était pas désagréable, bien sûr.

Avant de répondre, elle récupéra sa main droite et se mit à la lui masser lentement. Enfin elle le rassura:

"Je vais bien, cesse de t'inquiéter autant pour moi. Tu me connais, tu sais que je te le dirais si ça n'allait pas, ou... que je te le ferais comprendre, non?"

L'obscurité l'empêchait de lire une quelconque réponse dans ses yeux.

"Pour l'instant, c'est parfait. Mais j'ai un peu froid oui."

Elle déposa un baiser timide sur la paume de la main de Beltran.
Elle savait qu'il attendait qu'elle donne le signal pour une éventuelle suite. Elle savait que ce serait sa décision.
Elle pouvait lui dire qu'elle préférait rentrer dans sa chambre au Collegium, par exemple. Il ne la retiendrait pas. Mais elle n'en avait pas envie.
Et si elle partageait son lit, elle savait pertinemment qu'ils ne feraient pas qu'y dormir. Pas après ce bain. Oh, bien sûr elle pourrait l'exiger, mais ce serait cruel. Et elle n'en avait pas envie non plus. D'être cruelle autant que d'être sage.
Elle n'était pas allée jusque-là pour s'arrêter maintenant. Il avait allumé en elle quelque chose ce soir qui ne s'éteignait pas. Et elle voulait aussi désespérément lui faire plaisir, enfin, pas exactement, plutôt lui en donner.
Alors elle avait peur, bien sûr, que ses angoisses la bloquent, d'avoir mal, de pas être à la hauteur... mais la somme de ces peurs n'était pas plus forte que ses envies. C'était ce soir, ou jamais.
Il fallait juste qu'elle le lui dise.

"On sort?" murmura-t-elle. "Il fera plus chaud... dans ta chambre."

Elle trouva le courage de se lever, en s'aidant de la main de Beltran qui joua naturellement le rôle de contre-poids pour ne pas que Mina glisse. Ce serait quand même dommage qu'elle se fasse une entorse maintenant. Elle imagina la scène. Beltran l'amenant au Collegium des guérisseurs, tombant sur Thalyana et devant lui expliquer dans quelles circonstances Irmingarde s'était blessée. Ahah...
 
Les jambes flageolantes, elle chercha à tâtons les serviettes de bain.  Elle s'enroula dans la sienne, dos à la baignoire, au même endroit où elle s'était dévêtue plus tôt.
Titre: Re: [Beltran/Irmingarde] Le feu aux poudres
Posté par: Beltran le 20 juillet 2014, 17:20:29
Encore incertain de l'effet qu'il avait eu sur Irmingarde, sachant qu'un orgasme - surtout le premier - pouvait également angoisser, Beltran ne se départit pas de son comportement rassurant et tendre. Mina passait en premier. Lui ne comptait pas, et faire plaisir à son ami le comblait déjà d'une manière telle qu'il aurait pu aller dormir à ce moment sans (trop) de regrets. Cependant, il n'eut rien à redire au fait qu'elle se décide à le caresser à sa manière en retour. Elle découvrait le corps de l'homme avec timidité, évitant les endroits stratégiques, mais plus audacieuse qu'elle ne l'avait jamais été. Alors pour participer encore, Beltran continua à entretenir lui-même le contact, peau avec peau. Ce qui lui permit de sentir que la chaleur baissait assez rapidement. Lui-même n'avait pas froid mais il était conscient que l'eau du bain avait bien refroidi. Et bien que cela ait un effet positif sur son anatomie, il était d'avis de ne pas trop traîner dans l'eau fraîche - s'ils tardaient trop, il ne résisterait plus, ou il attrapperait un rhume. Les deux résultats ne l'enthousiasmaient guère.
Puis Irmingarde aborda un sujet qu'il ne pensait pas si visible, tout en lui massant la main. Beltran se laissa faire, laissant ses muscles se détendre après l'effort. Il hocha la tête:

"Il y acertains choses plus difficiles à dire que d'autres. Mais d'accord." souffla-t-il avec tendresse avant de continuer: "On va sortir de ce bain si tu as froid."

Il fut tout ému par le baiser tendre sur sa main, presque plus que par leur premier baiser sur les lèvres. C'état timide et léger, et lui alla droit au coeur. Il saisit sa main avec douceur et acquiesça à sa demande. Elle voulait aller dans la chambre. Dans la poitrine de Beltran, l'adolescent s'exclama "OUI! ENFIN!" avec violence alors que le reste de la conscience de Beltran s'inquiéta d'y aller doucement, de ne pas presser son amie, et de se retenir assez.
Beltran aida Mina à se lever et à enjamber le rebord de la baignoire avant de la rejoindre lui même à l'extérieur. Il s'enroula les hanches d'une des serviettes et ouvrit la bonde du bain pour que l'eau s'écoule. Pendant ce temps, l'apprentie Héraut s'était dissimulée dans sa grande serviette et lui tournait le dos.

Beltran se dépêcha de se sécher mieux, remit la serviette autour de ses hanches et s'approcha d'Irmingarde. Debout dans son dos, il l'enlaça comme dans le bain et lui fit un baiser au creux du coup.

"Allons rejoindre la cheminée et les couvertures..." proposa-t-il doucement avant de prendre la main de Mina et la guider physiquement vers l'autre pièce.

Avec les bougies allumées dans la chambre, Beltran dut cligner des yeux deux fois pour y voir clair. Les ombres étaient au rendez-vous mais on y voyait mieux que dans la salle de bain. D'un regard, le Capitaine vérifia que même si Mina se laissait emporter, rien n'était à portée des flammes. Une fois rassuré, il approcha son amante du lit.

"Tu me dis stop quand tu veux." précisa-t-il de nouveau avant de se pencher pour l'embrasser.

Il la fit asseoir sur les couvertures doucement, puis après un long baiser et des caresses se glissant parfois sous la serviette, il la fit glisser jusqu'à ce qu'elle soit allongée sur le dos sur le lit. Il défit sa serviette d'un geste doux avant d'enlever la sienne d'une main, continuant à la caresser. Tant qu'il la sentit d'accord, il guida les caresses timides de sa partenaire jusqu'à ce qu'elle aille plus loin qu'elle n'avait jamais été jusque là.
Beltran se forçait à respirer calmement mais objectivement il savait qu'il ne tiendrait pas tellement plus longtemps et s'en voulait déjà d'avance.
Titre: Re: [Beltran/Irmingarde] Le feu aux poudres
Posté par: Héraut Irmingarde le 21 juillet 2014, 13:00:00
Irmingarde fut rassurée d'entendre que Beltran acceptait d'arrêter de trop angoisser pour elle. Elle angoissait déjà assez pour deux, et si il faisait la même chose, ils n'allaient pas vraiment profiter de ce moment ni l'un, ni l'autre.

Il la suivit alors qu'elle sortait s'enrouler soigneusement dans sa serviette. Le bruit de l'eau qui s'écoule lui fit comprendre que le bain était définitivement fini et qu'ils allaient passer aux choses sérieuses, vraiment sérieuses. Et elle envisageait les choses avec autant d'anxiété que d'impatience.
Elle soupira alors qu'il enroulait ses bras autour de son corps. Jamais elle n'aurait imaginé aimer être prisonnière des bras d'un homme. Mais c'étaient ses bras. Et elle savait que c'était elle qui avait les clefs pour s'en libérer. Elle décidait, elle avait le choix, jusqu'au bout.
Comme il était venu la guider pour le bain, il le fit pour la chambre. Elle referma ses doigts autour des siens et se laissa emmener sans opposer de résistance.
Elle eut un léger temps d'arrêt quand elle se rendit compte de la luminosité de la pièce. Ca restait assez sombre, cependant ils pourraient sans difficulté se voir l'un l'autre. D'un seul coup d'oeil, elle vit aussi tous les détails qu'il avait mis en place avant de la rejoindre dans la salle de bain. Les bougies, les fruits, le tapis...  Il avait travaillé la mise en scène. Ca rendait les choses tellement réelles. Tellement proches et palpables...
Mina déglutit puis:

"Tu... tu as le soucis du détail."

Le lit lui fit le même effet que la première fois qu'elle avait rejoint cette chambre. Il était immense.
Beltran la rassura en lui rappelant qu'elle avait le contrôle total des évènements. Elle répéta ses derniers mots lentement, comme pour s'en imprégner:

"Quand je veux..."

Il l'embrassa et elle répondit passionnément à son baiser, s'y accrochant comme une noyée à une bouée. Se cramponnant aux sensations délicieuses qui la parcouraient quand il posait ses lèvres sur les siennes, à chaque fois. Elle se laissa faire quand il la fit s'assoir, se concentrant sur ses mains qu'elle sentait partout sur son corps. Il était doux, précautionneux, alors qu'elle sentait à travers ses doigts la faim qu'il avait d'elle. Elle ne savait pas comment son corps arrivait à interpréter les choses ainsi, mais c'était limpide. Toute cette retenue, juste pour elle. Toute cette patience...

Mina sentit son corps glisser plus en arrière sur le lit, et elle se retint de s'accrocher au drap, tout juste. Le dos sur les couvertures, elle fixa ses yeux dans ceux du Capitaine. L'intensité de son regard était difficile à supporter, elle n'était pas très clairvoyante naturellement, pourtant, cette nuit, il était un livre ouvert. Quand il ouvrit sa serviette, elle eut froid et plia légèrement ses jambes, sa cuisse gauche sur la droite, pour ne pas se dévoiler entièrement. La tension qui l'habitait faisait légèrement cambrer son dos, sous l'impulsion de ses épaules qui s'enfonçaient dans le matelas et de ses hanches.
Elle ne savait pas exactement de quoi elle avait peur, de ne pas lui plaire? Elle se connaissait mal mais elle savait que son corps de gamine ne valait pas celui... celui de qui d'ailleurs? Oui en fait c'était ça, elle avait peur de ne pas lui plaire, ne pas lui faire envie.

Mais visiblement, ce ne fut pas le cas. Il se débarrassa de sa propre serviette, une bouffée de panique l'envahit, et sa respiration se bloqua dans sa gorge. Elle ne put pas vraiment empêcher son regard de faire un bref aller retour entre le visage de Beltran et le reste de son corps. Le voir, comment avait dit la guérisseuse déjà?, ah oui, dans toute sa splendeur, la fit rougir.
Elle préféra fermer les yeux.
Il la caressait encore, et la jeune femme n'arrivait tout simplement pas à y croire. Est-ce que c'était lui, est-ce que c'était elle, elle l'ignorait, toujours est-il qu'à sa grande surprise, et il fallait bien l'avouer, avec grand plaisir, son corps répondait aux caresses de Beltran avec la même intensité que dans le bain. Son désir ne s'était pas émoussé alors qu’elle pensait que leur étreinte dans le bain l’aurait mis en sourdine au moins quelques heures. Son corps se cambrait un peu plus sous ses mains, irrémédiablement attiré vers elles, et elle serrait les lèvres pour essayer de ne pas faire trop de bruit, autre que celui de sa respiration erratique. Malgré ses efforts, son souffle se changeait parfois en gémissements incontrôlés plus aigus que la tonalité habituelle de sa voix.  Quant au feu, celui qui ronflait dans la cheminée était bien plus puissant, et les chandelles se creusaient beaucoup plus vite. Elle en avait conscience mais savait qu’il n’y aurait pour le moment rien de plus qu’un manteau de cheminée noir de suie à nettoyer et toutes les bougies à changer le lendemain (et qui laisserai certainement les domestiques songeurs). Elle arrivait parfaitement à faire la distinction entre son don et le reste pour le moment, et elle le gérait au mieux de ses capacités. *

Elle n'oubliait toutefois pas qu'elle n'était pas seule, et elle voulait lui donner du plaisir aussi. Dans le bain, elle n'avait pas vraiment osé aller très loin. Elle avait peur de mal faire. D'être ridicule, maladroite.
Elle rouvrit les yeux. La lumière vacillante des bougies éclairait certaines parties du corps musclé de Beltran, en gardait d'autres dans l'ombre. Le tout dégageait une virilité perturbante pour Mina.
Elle commença par poser sa main gauche sur son torse, mais pas entièrement, juste ses doigts. Les sourcils un peu froncés, elle s'attarda à découvrir sa peau. Attentive, ses yeux ne lâchaient presque pas son visage où elle essayait de décrypter des signes afin de savoir si elle s'y prenait bien. Le résultat devait lui donner un air un peu absent et bizarre mais elle ne pouvait pas tout contrôler.
Pas un centimètre de son torse n'échappa à ses doigts. C'était facile de le caresser ici, sa peau était douce, elle sentait ses muscles en dessous, légèrement tendus. Il posait quelques fois sa main sur la sienne pour lui apprendre quel geste faire. Parfois, quand son plaisir à elle était difficile à supporter avec calme, sa main se crispait et ses ongles le griffaient légèrement, sans le blesser.

Elle savait bien pourtant que l'essentiel se trouvait ailleurs. Elle s'approchait toujours plus bas sans oser le toucher plus intimement. Elle se trouvait ridicule, ça n'allait pas la manger, ni lui exploser à la figure, pas plus que le toucher là entraînerait une réaction en chaîne catastrophique qu'elle soit incapable d'arrêter. Elle avait le droit de dire stop.
Finalement, alors qu'elle remontait sa main le long de l'intérieur de sa cuisse, elle effleura la partie la plus intime de son corps timidement, à peine. C'était vraiment étrange de voir quel effet ça pouvait lui faire. Mise en confiance puisque évidemment aucun drame n'avait eu lieu par sa hardiesse, elle redescendit sa main, approfondissant le contact. Elle se retrouva un instant ennuyée, dépassée. Elle se racla doucement la gorge, embarrassée. Et maintenant, qu'est-ce qu'elle était censée faire? Et comment? Certains hommes auraient soupirer devant une godiche dans son genre. Et Irmingarde savait que Beltran n'était pas comme ça, raison pour laquelle elle se trouvait nue dans le même lit que lui. Cela ne l'empêcha d'espérer furtivement qu'il se moque d'elle, afin qu'elle en profite pour s'enfuir en courant. Mais Beltran n'était pas prêt à lui donner cette excuse. Est-ce qu'il se doutait de tout ça? Elle l’ignorait, toujours est-il qu'avec sa patience inépuisable, encore une fois, il la guida pour qu'elle sache comment placer ses doigts, quels mouvements faire. Elle ne savait pas si elle était bonne élève, mais lui était bon professeur. Un pédagogue d’exception qui arrivait à conjuguer tout son respect pour elle et son propre plaisir.  

Mina découvrit alors l’autre genre de pouvoir qu’une femme pouvait avoir sur un homme. C’était grisant et elle en aurait sourit largement si elle n’était pas si intensément gênée par ce qu’elle était précisément en train de faire. Ou si elle ne s’affolait pas en se rendant compte que la nature, dans sa grande bonté, avait généreusement doté le Capitaine.
Mais c’était juste assez pour qu’elle veuille lui offrir le reste de son corps. Savoir à quel point il se maîtrisait, pour elle... Par les cieux, c'était incroyablement déroutant, et excitant. Il fallait seulement qu’elle dépasse son appréhension.

Elle retira sa main lentement et attrapa la sienne. Elle l’observa quelques secondes, émerveillée. Ces mains étaient celles du Général Capitaine de l’armée de Valdemar, il avait tué avec elles, sans aucun doute, et pourtant, quand il les posait sur elle, elles étaient sans danger.
Elle passa son bras derrière son dos, entraînant celui de Beltran avec elle pour qu’il pose sa main dans le creux de ses hanches. Elle l’y laissa et posa la sienne dans son dos à lui.

Mina considérait qu’elle avait déjà pris quelques risques dans sa vie, vécu des situations assez périlleuses. Pourtant, il lui sembla qu’elle n’avait jamais quelque chose d’aussi dangereux que de s’attirer vers lui à ce moment-là, collant son corps au sien. Elle s’accorda quelques secondes pour apprivoiser cette étreinte si rapprochée. Puis elle dégagea son bras droit pour caresser la joue de Beltran, et passa sa main dans ses cheveux. Très légèrement, elle posa ses lèvres sur son épaule, puis dans le creux de son cou. Elle releva enfin le visage en face du sien, lui adressant un courageux sourire, bien que timide. Elle avait le souffle court.
Elle ramena sa main gauche vers le visage de Beltran qu’elle prit en coupe, puis, très doucement, elle l’embrassa, appuyant à peine ses lèvres sur les siennes.
Elle frotta son pied gauche le long de sa cheville, comme une invitation tacite à poursuivre. C'est tout ce qu'elle pouvait faire pour qu'il comprenne, elle ne pouvait pas parler.
Elle n’avait pas froid, comment aurait-elle pu avec un feu pareil, et pourtant, ses mains tremblaient un peu, et elle espérait qu’il ne le sentait pas.


*D10: 10
Titre: Re: [Beltran/Irmingarde] Le feu aux poudres
Posté par: Beltran le 03 août 2014, 17:03:29
Beltran se sentait l'âme d'un preux chevalier guidant la belle vers ... et bien vers la récompense du chevalier. Après tout, qui sauvait les belles pour le simple plaisir d'un "merci bonsoir."? Beltran allait voir sa patience et son amour (oui, son amour) enfin avoir une conclusion de conte de fée. De vrai conte de fée.
Il sourit:

"Les détails font gagner des batailles." souffla-t-il, professionnel malgré lui.

Il laissa Irmingarde s'imprégner du lieu, de l'ambiance et de sa présence, et s'intéressa de près à toutes ses réactions avant de décider qu'elle était prête à rejoindre le lit. Quand elle fut bien installée, il recommença l'exploration de son corps, le redécouvrant une deuxième fois. Il n'avait pas besoin de ses yeux, il avait le bout de ses doigts. Il déploya toutes ses stratégies amoureuses pour garder Mina dans ses filets. Quand elle se détendit et commença à lui rendre ses caresses, d'un mot ou d'une caresse déviée, il lui apprit où poser ses mains, où oser aller... Il continua à jouer son rôle de professeur jusqu'au moment où Irmingarde pouvait dire qu'elle avait perdu une bonne moitié de son innocence. Toujours de sa voix profonde et de quelques mouvements, Beltran aida son amante à s'aventurer loin des chemins de la pureté. Il lui apprit les gestes de base et lui exprima son contentement en lui rendant caresse pour caresse.

Beltran abandonna sa main à Irmingarde, la gardant contre lui de l'autre. Puis la jeune femme se colla à lui, et sa position ne laissa plus d'équivoque. Cette fois, Beltran en était sûr: Mina était prête.

Mais il restait un point à éclaircir.

"Ma douce, est-ce que tu prends la poudre... que je sache jusqu'où j'ai le droit d'aller...?" souffla-t-il avant d'ajouter: "Si tu veux, tu peux dire non... Je serai le plus doux possible." promit-il.

Et là, une seconde, il pensa que Thalyana serait fière de lui.
Titre: Re: [Beltran/Irmingarde] Le feu aux poudres
Posté par: Héraut Irmingarde le 03 août 2014, 23:01:23
La réponse de Beltran à sa remarque sur les détails arracha à Mina un sourire amusé et elle essaya de plaisanter:

"Tu me vois comme une bataille à remporter? C'est charmant... Très romantique..."

Comme elle ne voulait pas qu'il prenne sa réponse au premier degré, elle rajouta:

"Fort bien, négocions-donc un traité de paix... Capitaine."

Comme sa gorge était serrée, elle ne savait pas si le ton qu'elle employait traduisait correctement sa tentative d'humour teinté de séduction. Elle n'en revenait déjà pas elle-même d'oser dire une chose si osée. Enfin osée, pour elle.

De toute façon, la suite des évènements fut telle qu'il 'y avait plus vraiment de question à se poser sur la décence de son comportement ou pas. Irmingarde y repenserai certainement plus tard avec une gêne immense, mais pour le moment, il y avait trop à penser, à ressentir, à vivre. Les minutes, ou les heures pour ce qu'elle en savait, qui suivirent ne furent que découverte, caresses et soupirs.
Elle fronça un peu les sourcils quand elle se rendit compte que Beltran, tout comme dans le bain, était incapable de garder ses mains le long de son corps, même si il semblait apprécier ses caresses maladroites. Mais c'était trop agréable de sentir ses mains sur elle pour qu'elle l'en dissuade. Une autre fois, peut-être, s'il y en avait d'autres, s'il revenait du front.

Le Capitaine comprit assez vite le message qu'elle fit passer en se coulant contre lui. Mais sa question la prit totalement au dépourvu et la fit rougir - un exploit vu l'état dans lequel elle était déjà.

"Qu... pardon?"

Sérieusement, il lui posait cette question, comme ça? Elle aurait juste voulu qu'il poursuive son étreinte, pas qu'il l'oblige à prendre la parole, pas maintenant...
Elle réussi à marmonner un vague:

"Oui bien sûr j'ai pris mes... précautions, y'a quelques temps déjà..."

Rien que de repenser à son entretien avec Thalyana, oh par les dieux... Elle était vraiment en train de parler de contraception avec Beltran? Elle avait juste envie de se cacher sous les draps.
Mais sa promesse d'être doux avec elle balaya le reste, et elle caressa légèrement sa joue:

"Je sais. J'ai confiance."

Mina avait confiance, et les efforts de Beltran pour ne pas l'effrayer l'atteignaient en plein coeur. Mais elle savait aussi que s'il était doux, tendre, précautionneux, il n'existait en réalité aucune façon de lui faire l'amour pour la première fois sans que ce soit un minimum douloureux. Elle le connaissait assez pour savoir à quel point la faire souffrir, même un peu, devait le torturer. Et elle-même avait peur.

Alors elle fit la seule chose qui la rassurait assez pour se calmer. Elle l'embrassa à nouveau.
Titre: Re: [Beltran/Irmingarde] Le feu aux poudres
Posté par: Beltran le 11 août 2014, 20:23:21
Bien qu'Irmingarde réponde favorablement à ses lamentables tentatives d'humour, Beltran se bloqua une seconde devant le mot "capitaine". Il lui rappelait la mission dont il s'était lui-même investi: mener la bataille avec Mina jusqu'à ce qu'ils soient deux à succomber. Sauf qu'entre ce moment et la victoire, il y avait encore tant à traverser. Mina venait de réitérer son intérêt pour le traité de paix, et Beltran s'apaisa, conscient que son hésitation n'avait sans doute pas pu être perçue dans le moment. En tout cas, il ne répondit que d'un baiser.

Le capitaine défit haut la main les premiers obstacles. Il finit par se retrouver devant une barrière qu'il dût franchir par une question orale. Beltran devina que cette intervention vocale n'était guère la bienvenue, mais puisqu'il n'avait pas eu l'occasion de se renseigner avant, il devait être sûr avant d'aller plus loin. Irmingarde sembla prise très au dépourvu et mit un certain temps avant de répondre. Dans la tête de Beltran les rouages tournaient. Il ne voulait pas la mettre enceinte, elle semblait avoir pris ses précautions... prendrait-il le risque d'en reparler à tête reposée ou le risque était-il trop grand et devait-il s'arrêter là? Il savait qu'une femme ne tombait pas forcément enceinte en une seule fois... Le corps de Mina contre lui l'appelait irrésistiblement... Alors il continua, promit d'être doux et de s'y prendre du mieux possible. Quant à elle, la jeune femme lui rappela sa confiance en lui.

Beltran rendit son baiser à Irmingarde.
Spoiler: montrer
Puis il aventura ses mains de nouveau dans la chaleur intime de la jeune femme pour préparer le terrain. Il suivit le rythme de la respiration de Mina pour se frayer un chemin en elle, d'abord manuellement, avec une douceur presque exagérée. Quand il fut sûr qu'elle s'était détendue assez pour ne pas trop souffrir, il l'installa confortablement sur le dos et tout en l'embrassant se glissa entre ses jambes. Quand il fut pour la première fois en elle, il y alla doucement. Il ne se faisait aucune illusion. Même si elle montait beaucoup à cheval et que son hymen n'était pas très tendu, il y avait peu de chance qu'elle apprécie particulièrement cette première fois. Quand il sentit une petite résistance, il insista avec patience et douceur, avant de se retirer, surveillant chaque réaction de son amante. Puis il revint à la charge, se forçant à être doux pour lui épargner le plus de douleur. Puis le plaisir - le sien - monta à son tour à son apogée, comme si l'attente avait rendu ce moment meilleur, délicieux. D'un doigt, il continuait à stimuler le bourgeon d'Irmingarde tout en la pénétrant avec volupté. Il lui murmurait des mots d'amour dans le creux de l'oreille, et tentait de lui communiquer l'élan qui l'emportait. Il mit du temps à céder mais quand l'orgasme monta et l'envahit comme une vague emportant tout, c'est bien son nom qu'il gémit dans son cou.

Essayant d'être toujours tout en douceur, haletant, Beltran resta un moment en Irmingarde avant de décaller son poids sur le côté et s'affaisser un peu, gardant la demoiselle dans ses bras.


Une fois Mina bien callée contre lui, Beltran remonta les couvertures sur eux, et enlaça la demoiselle avant de s'enquérir:

"Je ne t'ai pas fait trop mal?"

Oui, rappelons-le: Irmingarde était la première femme que le Capitaine dépucelait.
Titre: Re: [Beltran/Irmingarde] Le feu aux poudres
Posté par: Héraut Irmingarde le 12 août 2014, 01:10:24
Puisque, dieux merci, Beltran n'insista pas sur le point de sa contraception, les évènements reprirent leur cour.
[spoiler:1ivnoqwe]Entre leurs corps, Irmingarde sentit ses mains se glisser pour la caresser à nouveau. Elle savait, inconsciemment, qu'il le faisait pour la détendre le plus possible avant la suite. Et le comprendre ne l'aidait pas du tout à le faire. Elle dut se concentrer sur sa respiration quelques secondes pour que son corps réagisse à nouveau sous les mains du Capitaine. Et il le fit, car son amant y veillait scrupuleusement, et avec une douceur qui la rendait d'autant plus sensible à ses efforts.

Mais malgré tout ça, quand elle se sentit basculer sur le dos et qu'elle sentit le poids de Beltran contre son corps, Mina ne put s'empêcher de paniquer. Elle essaya de ne pas le montrer et de gérer la vague d'angoisse qui la submergea. Elle détesta se sentir prisonnière de cette façon. Cela lui rappelait de très mauvais souvenirs. Elle cligna plusieurs fois des yeux et empoigna les draps pour se raccrocher à quelque chose de réel. Elle se répéta qu'elle lui faisait confiance, et qu'il le méritait, qu'il ne lui ferait jamais de mal sciemment, jamais.

Quand elle le sentit à l'entrée de son corps, elle ne put retenir un halètement craintif de passer ses lèvres et rebondir contre les siennes. Ses mains lâchèrent le drap et ses bras s'enroulèrent autour du dos de Beltran. Elle détacha ses lèvres des siennes et enfouit le bas de son visage contre son épaule, les yeux grands ouverts fixés sur le mur en face d'elle. Il la pénétra, petit à petit, et ce ne fut, comme elle s'y attendait, pas vraiment agréable. Moins encore quand il força ses barrières naturelles. Ce n'était certes pas aussi douloureux que ce qu'elle avait imaginé, et son imagination avait été très fertile à ce sujet, mais ça l'était quand même au point qu'elle en gémisse, même si elle essaya d"étouffer son souffle contre sa peau. La tension qui l'habitait ne facilitait pas les choses, et ses ongles s'enfoncèrent dans la peau du dos de Beltran quand elle ressentit une douleur fulgurante mais très rapide la déchirer. Elle se sentait si désolée de se montrer tellement fragile, de ne pas arriver à se taire! Elle devait le mettre mal à l'aise, à coup sûr... Elle refusait qu'il perde ses moyens parce qu'elle était incapable de prendre sur elle.

Il se retira rapidement et elle reprit bruyamment sa respiration, comme un plongeur qui remonterait à la surface, en manque d'oxygène. Ca la brûlait à l'intérieur et n'avait rien à voir avec son don, que, du reste, elle ne cherchait même pas à contrôler.
Mortifiée, elle se rendit compte que ses yeux étaient humides et elle ne voulait surtout pas pleurer, ne pas rajouter les larmes en plus de tout le reste. Elle essaya de le regarder, mais la façon dont il surveillait son bien être était presque écrasante, et elle n'arriva pas à soutenir son regard, qu'elle fuit en fermant les yeux puis en l'embrassant. Il revint vers elle, puis en elle, avec une délicatesse qu'elle sut apprécier, car elle savait que les choses étaient aussi compliquées pour lui que pour elle, qu'il devait contrebalancer son plaisir à lui avec sa douleur à elle.
Quand il fut à nouveau totalement en elle, au delà de l'inconfort que cela provoquait, elle trouva indescriptible la sensation de ne faire qu'un avec Beltran, cette impression d'être remplie comme jamais elle ne l'avait été. Elle bougea un peu contre lui pour trouver une position légèrement plus confortable et retira ses mains de son dos pour les poser de part et d'autre de son visage.

Elle essaya de se détendre pour apprécier la suite, elle savait à quel point c'était essentiel. Le corps de son amant pesait finalement moins lourd qu'elle en avait l'impression car il faisait en sorte de ne pas l'écraser. Il tenta de lui faire oublier la douleur en la stimulant là où il savait qu'elle était sensible. Elle balança sa tête en arrière, crâne contre le matelas, pour se concentrer afin que le plaisir soit plus fort que la douleur. Mais en vérité, elle se révéla bien incapable d'un tel contrôle de ses émotions. Il se passait tout simplement trop de choses à la fois pour que sa tête puisse suivre. Tout se mélangeait indistinctement dans sa tête et sous sa peau. Tout était très intense. Le plaisir, ce ne fut pas le sien qui la domina, mais celui de Beltran. Se rendre compte qu'il aimait lui faire l'amour, de l'effet que cela lui faisait, lui faisait légèrement tourner la tête. Au fur et à mesure de ses va-et-vient et de ses mots d'amour, la douleur s'estompa progressivement. Elle ne fit pas place à un plaisir immédiat, bien sûr, mais à un désir dévorant, à une satisfaction surprenante de le savoir au plus profond d'elle-même. La jeune femme se surprit même à soupirer d'aise alors que quelque chose de différent, plus profond, la remuait. Pour la première fois, elle s'abandonna totalement.

Enfin, elle sentit le corps de Beltran se tendre contre le sien, et trembler, comme elle avait tremblé dans le bain. Puis elle entendit son prénom qu'il gémit presque avec dévotion. Cela lui arracha un sourire satisfait, et elle enroula ses jambes autour de lui, accomplissant le premier geste spontané de leur étreinte durant laquelle elle avait été finalement assez passive. Elle pourrait vivre ça de nouveau des milliers de fois pour l'entendre prononcer son prénom de cette façon.
Il se laissa aller contre elle, mais elle n'eut plus peur. Elle passa lentement sa main dans ses cheveux légèrement humide de transpiration. Elle tremblait aussi. Elle aurait pu rester des heures ainsi. Il était si vulnérable entre ses bras, rien qu'entre les siens.
Il se retira en provoquant chez Mina un dernier gémissement mais ne la lâcha pas, les recouvrant de la couverture tout en la tenant dans ses bras.[/spoiler:1ivnoqwe]
Puis il lui demanda à quel point il lui avait fait mal, et Irmingarde ne sut pas trop quoi répondre pour ne pas le blesser.
Il aurait aimé entendre que ça n'avait pas été si douloureux, bien sûr. Mais son corps grondait encore contre l'expérience qu'elle venait de vivre, et elle refusait de lui mentir. Mais ça ne comptait pas, il y avait eu tellement plus que ça. Comment le lui faire comprendre?
La voix rauque, elle répondit prudemment, en éludant:

"C'était... très bien."

Après s'être laissée délicieusement allée contre Beltran, elle s'éloigna doucement et s'excusa:

"Je... j'ai besoin de... je reviens."

Mina se leva et se dirigea vers la salle de bain d'un pas mal assuré. Tardivement, elle se rendit compte qu'elle était toujours nue et revint sur ses pas, fouilla dans son sac et en sortit sa chemise de nuit qu'elle enfila rapidement sans oser vérifier si Beltran la regardait.
Une fois dans la pièce d'eau, elle se dirigea vers la vasque et fit une toilette sommaire. Le son de l'eau résonnait assez fort et elle la laissa couler pour cacher le bruit qu'elle fit en se laissant glisser au sol, où elle éclata en sanglot. Ce n'était pas des pleurs de tristesse ou de douleur, non, son corps était juste secoué par toute l'angoisse de cette soirée qui la quittait enfin.
Elle avait eu peur. Avait fait une montagne de cette peur, imaginé une douleur égale à de la torture. Imaginé qu'elle allait tout incendier à cause de sa panique.
Mais rien de tout cela ne s'était produit. Ca avait été un moment de partage, de complicité et d'amour, et la douleur avait été accessoire dans tout ça.
Irmingarde ouvrit alors son esprit à son Compagnon qui ne dit pas un mot mais se contenta de la réconforter en la soutenant avec beaucoup d'amour et une compréhension totale.
Ce n'était pas qu'elle doute que Beltran se révèle incapable de la consoler. Mais elle refusait de lui imposer ça, pleurer dans ces bras n'était pas vraiment une façon élégante de conclure leur première fois, et il penserait qu'il n'avait pas été à la hauteur, ce qui n'était pas le cas. C'était elle qui avait l'impression de ne pas avoir été digne de tous les efforts qu'il avait fait pour elle.
Elle n'était pas sûre qu'il comprenne à quel point elle était bouleversée, elle avait du mal à comprendre elle-même.
Mina abandonna son introspection pour le moment, soulagée au moins d'avoir libéré son trop plein de tension. Elle avait eu besoin de cet instant avec elle-même pour remettre de l'ordre dans ses émotions. Elle retrouva un souffle correct, referma son esprit provisoirement et rafraichit son visage pour y effacer les traces de ses larmes. Il n'y avait plus qu'à espérer que Beltran mette sa disparition soudaine sur le compte du mystère insondable de l'esprit féminin.

Elle retourna dans la chambre et se rendit compte de son obscurité. Comme dans la salle de bain, les bougies étaient totalement fondues, et les flammes de la cheminée avait été si intenses que les bûches n'était plus qu'un minuscule tas de cendre depuis longtemps. Les fibres du tapis qu'il avait étalé devant avaient légèrement roussis.
Irmingarde rejoignit Beltran sous les couvertures et colla son dos contre son corps, attrapant sa main qu'elle embrassa doucement. Elle avait l’envie irrésistible de s'épancher.

"Beltran je... tiens beaucoup à toi, je pense que tu le sais. Et je crois me souvenir que c'est la même chose pour toi."

Elle sentit ses joues chauffer en pensant à la façon dont il l'avait aimé, cette nuit.

"Tu vas aller te battre, risquer ta vie pour Valdemar. C'est normal, c'est ton rôle, c'est ce que je ferai aussi. Je ne veux pas que tu penses à moi là-bas, pas être un obstacle et... enfin pas que je pense avoir ce pouvoir mais je..."

Elle s'emmêlait dans ses mots misérablement, n'arrivait pas à expliquer clairement ce qu'elle voulait qu'il comprenne. Alors elle mit fin à son petit discours un peu trop mièvre par:

"Essaye de revenir en vie. S'il te plait..."

Elle se retourna pour lui faire face et attendre sa réponse. Elle se sentait idiote de lui demander presque une promesse qu'il ne pouvait pas faire. Lui demander un mensonge.
Titre: Re: [Beltran/Irmingarde] Le feu aux poudres
Posté par: Beltran le 15 août 2014, 20:25:03
Attentif à tous les signaux que lui avait envoyé Irmingarde, Beltran ne put s'empêcher de penser, une fois revenu à une position moins équivoque, qu'il ne devait pas être si mauvais que ça si il n'avait pas une torche vivante entre ses bras - et si lui-même avait encore tous ses poils, ce qui n'était pas gagné en début de soirée. Pour une fois, il regretta de ne pas posséder un poil d'Empathie. Il aurait aimé savoir s'il l'avait vraiment fait souffrir ou si ça n'avait été qu'un désagrément passager. Il aurait voulu savoir si elle avait réussi à avoir un peu de plaisir malgré tout. Il aurait aimé sentir qu'elle partageait la passion qui l'avait dévoré pour elle... et qu'elle n'avait fait qu'échauffer encore en s'abandonnant à lui. Mais Beltran était un soldat à l'imagination limitée, alors il s'enquit vocalement du plus important, loin des mots d'amour passionnés qu'il lui avait susurré à l'oreille pendant l'amour. Il ne fut pas dupe, face à la réponse de son amante.

"On m'a dit que ... la première fois n'était généralement pas... la meilleure. Si... si un jour tu veux, je... nous pourrons réessayer dans de meilleures conditions."

Parce que l'honorable Capitaine n'imaginait même pas que ce fut un coup d'un soir, évidemment. Mais, galant, il offrait l'opportunité à Irmingarde de lui dire que ça avait été horrible et qu'elle ne voulait plus jamais le voir. Option qui sembla plus que tangible quand la demoiselle s'écarta de lui et ... s'enfuit vers la salle de bain.
Beltran resta immobile, pris au dépourvu. Pour lui, une nuit d'amour se finissait dans les bras l'un de l'autre, à se parler de tout et de rien - et de préférence pas du bébé qui arrivait par accident parce que la dame/demoiselle avait eut des problèmes d'herbes dans la semaine.
Une seconde, des sueurs froides prirent Beltran. Il y réfléchit plus sérieusement. Quand Irmingarde reviendrait, il serait plus précis dans ses demandes. Il n'avait pas besoin d'une nouvelle Liane, et Mina avait trop à vivre pour s'encombrer d'un môme en ce moment. Ce qui n'empêchait pas Beltran d'aimer Liane de tout son coeur - il était juste censé.

Toutes ces réflexions l'avaient empêché de rejoindre Mina dans la salle de bain. Et vu les sons étouffés qui en sortaient, peut-être était-ce pour le mieux. Après l'eau qui coulait, il avait entendu quelque chose qui ressemblait bien à des sanglots. Il prêta l'oreille... et ne sut que faire. La rejoindre? Elle voulait sans doute être seule. Rester là? Cela semblait lâche. Finalement, il quitta l'abri chaud des couvertures et enfila son caleçon long. Il savait que son amante serait plus à l'aise s'il était un minimum habillé. Il réinstalla les couvertures correctement et leur refit un nid douillet. Après avoir bu un peu d'eau, il se recoucha et attendit. Peu de temps après, l'ombre d'Irmingarde revint dans la chambre et se glissa contre lui. Un peu surpris, le capitaine en conclut qu'elle ne devait pas être si déçue que ça. Il la serra contre lui, respirant son odeur avec délice. Il lui laissa sa main... et fut contente qu'elle ne le regarde pas au moment où elle lui fit sa demi-déclaration.

"Oui je tiens à toi..." souffla-t-il en réponse alors qu'elle continuait.

Quand elle eut fini sa petite diatribe, Beltran prit le temps de réfléchir à ses mots avant de répondre.

" Je penserai à toi car tu seras une raison de plus de revenir à Haven. Tu n'affaiblis pas mon sens du devoir, tu le renforces. Valdemar a le visage de tous ceux pour qui nous nous battons. Mais maintenant, il a aussi et surtout le tien. T'aimer ne m'affaiblit pas comme je l'avais craint. Il renforce ma force pour Valdemar."

Elle s'était tournée vers lui et il l'embrassa.

"Je ferai mon possible, Mina-Ashke. Comme tu feras le tien." lui rappela-t-il.

Il l'embrassa de nouveau, sans rien dire. Il était prêt à partir pour un sommeil enfin réparateur.
Titre: Re: [Beltran/Irmingarde] Le feu aux poudres
Posté par: Héraut Irmingarde le 16 août 2014, 15:39:33
Rah, l’esprit tracassier! Pourquoi voulait-il à tout prix approfondir un sujet qu'elle voulait fuir?
Cependant, c'était dit avant tant de maladresse qu'elle ne pouvait pas vraiment lui en vouloir. Le Capitaine Beltran, impressionnant, charismatique, respecté, et si timide entre ses bras... Presque empoté quand il lui proposait, si elle le voulait, de recommencer, un jour, peut-être... Avait-il peur qu'elle le fuit parce que ça n'avait pas été une partie de plaisir?

Un doute fut semé dans son esprit, éclairant leur situation sous une lumière nouvelle. Était-elle la première que le Capitaine déflorait? Réellement? Elle savait qu'il n'était pas du genre à multiplier les conquêtes, il le lui avait dit, mais elle n'aurait pas pensé qu'il ne se soit jamais trouvé dans une situation similaire à cette nuit. Si tel était le cas, il avait du se mettre une pression d'autant plus forte le pauvre, comme s'il en avait besoin! Qu'était-il allé imaginer?

Elle ne considérait pas sa virginité comme quelque chose de précieux en soi, d'essentiel. Depuis qu'elle avait quitté les Hold, elle avait tourné le dos à ce genre de considération. Le problème n'avait jamais été de ne plus être innocente, mais de se laisser assez approcher pour que cela arrive un jour. Mais elle était ravie d'avoir offert cette possibilité là à Beltran. Beltran qui se posait, décidément, beaucoup de question.

Irmingarde eut un léger sourire. Franchement, que pouvait-elle répondre à ça?
Qu'elle espérait que le sexe pouvait être meilleur, sinon on n'en ferait pas tant de cas?
Qu'elle pouvait envisager sans problème qu'il lui fasse de nouveau l'amour? Le soucis, c'est que si la jeune femme était organisée et aimait prévoir, détestant les imprévus, elle ne pouvait pas vraiment planifier leur vie sexuelle non? La spontanéité n'était pas son fort, et aussi prude et coincée soit-elle, elle n'était pas idiote, elle savait qu'on ne s'envoyait pas en l'air en se donnant des rendez-vous, pas quand on voulait, comme c'était son cas, construire une vie intime pour renforcer leur relation amoureuse. De plus, le départ au front de Beltran rendait ces considérations très hypothétiques pour le moment.

Enfin, comme elle ne pouvait pas se taire devant tant d'incertitude formulée à voix haute, elle lui donna une réponse assez générale, même si elle ne serait probablement pas satisfaisante pour Beltran.

"Je suppose oui..."

Définitivement, sans avoir le fond de sa pensée, il serait compliqué pour le Capitaine de deviner tout ce que la jeune femme qu'il tenait dans ses bras englobait dans ces trois mots. Mais elle ne pouvait pas développer plus sans se mettre à balbutier et perdre ses moyens. Elle en profita pour s'éclipser dans la salle de bain et n'en revint qu'une fois calmée, persuadée que Beltran n'avait pas compris qu'elle était allée pleurer.

Puis elle se montra désespérément bavarde, et alors qu'elle appréhendait la réaction du Capitaine, ses réponses furent au delà de ce qu'elle avait pu imaginer. Elle ne s'attendait pas à tant de tendresse, à une telle déclaration.
Un instant, Mina se sentit à nouveau très inférieure à lui. Jamais elle ne serait capable de lui dire ce qu'elle avait sur le coeur avec tant... d'éloquence. Il savait si bien choisir ses mots, et le ton qu'il fallait sans que ce soit trop... trop quoi. Le visage de Valdemar, rien que ça!

Elle n'ajouta rien, incapable de rivaliser avec ça, et savoura le baiser qu'ils échangèrent. Puis elle posa sa tête contre son épaule, enserra son torse de son bras et s'endormit.
Pour la première fois depuis qu'elle partageait ses nuits, elle ne s'écarta pas à l'autre bout du lit une fois plongée dans le sommeil. Son étreinte se desserra, son visage glissa un peu et son souffle ralentit, mais son corps resta en contact avec le sien.

[RP CLOS je suppose, à moins que tu ne veuille y répondre. En tout cas, ce fut un plaisir ^_^]