La grise accepta d'un gracieux mouvement de tète les compliments sur son éducation de sa Puce. Du coin de l'œil, elle vit qu'Ariana était légèrement blessée à la lèvre. Elle sortit de sa poche un mouchoir de baptiste certes humide de neige fondue, mais encore propre et plié.
"Pour votre lèvre."
Une séance de catch dans la neige plus tard, Ariana lui exprimait son amusement et sa compassion, Isabeau en rigola:
"Bah... C'est comme un chien ou un chat foufou. En plus gros. Et en capable de vous battre aux échecs."
Tu me montreras comment on joue aux échecs?
"Enfin en théorie, quoi."
Oui, ma Puce.
C'est vrai qu’elle n’avait pas encore montré ca à Rinnerl, les échecs. Faudrait qu'elle y pense. Avec quelques menus aménagements, des pièces plus grandes, ce serait sans doute facile d'y jouer avec elle.
Et puis ce serait teeeeeeeeeeeeeellement drôle de répliquer aux gens qui la prenaient pour un chien qu'elle était capable de les battre aux échecs. Gnihihihi.
"Oui mais le but de son cours était d'abord de nous faire comprendre que les non-humains sont d'abord et avant tout des créatures pensante. Ce n’est pas parce que vous ne pouvez pas leur parler que vous devez les voir comme des animaux. Ce n’est pas si facile, vous savez. Je travaille pour un Kyree adulte, je suis liée mentalement à une jeune Kyree, et parfois même moi j'ai tendance à traiter Rinnerl comme un gros chien. C'est très délicat comme prise de conscience."
Au sujet des bains, il n'avait pas échappé à Isabeau que Rinnerl ne pouvais pas trouver la chambre d'Ariana
"Non, non, je vais vous prêter quelque chose, C'est plus simple, chez moi, Rinnerl a de quoi transporter les choses sans les abimer. Vous rentrerez chez vous comme ça et..."
Et soudain une chose épaisse et chaude tomba sur les épaules de la grise. Immédiatement, l'odeur lui évoqua un truc... (Ouais, elle pensait parfois un peu comme Rinnerl...) Elle leva les yeux vers le nouveau venu et adressa un sourire éclatant à son fiancé.
"On allait rentrer se changer."
Ouais, non, elle n'avait pas envie d'évoquer l'idée du bain devant son fiancé... Elle se blottit confortablement dans la cape chaude et fit la présentation:
"Ariana, je te présente Raimon D'Armentières, mon promis. Raimon, Ariana Sephora, des bleus. Venez, on rentre, vous allez avoir froids, tous les deux."
Ouais, non, elle ne comptait pas rendre la cape. D'une il a la lui avait donné, et elle est bieeeeeeeen mieux avec ça sur le dos, faisant obstacle entre son uniforme trempé et le vent froid de dehors. De deux, Raimon était bien trop chevaleresque pour accepter de la reprendre, et elle ne s'en plaignait mais alors pas du tout.
Elle rougit au compliment de l'élu d'Edriss. Raaah, pourquoi elle rougissait autant en présence de ce type. Et surtout pourquoi, dans ces conditions, elle s'obstinait à le fréquenter. Pire, à l'épouser! Sur le même ton, elle lui répondit:
"Magnifique? Tu m'aimes donc échevelée en sueur et trempée? Je vois que mes efforts habituels portent leurs fruits..."
Avec une pointe de timidité habituelle, elle prit le bras de Raimon et s'appuya légèrement contre lui. Elle aurait voulu qu'il lui offre son bras, mais il ne l'avait pas fait, ou n'en avait pas eu le temps et elle refusait comme toujours d'être une petite chose fragile en attente des initiatives de son chevalier servant. Même si se sentir obligée de se faire mentalement ce même discours à chaque fois qu'elle osait un truc aussi ridicule que ça soulignait bien qu'elle n'était pas bien loin devant ces petites choses fragiles...
"Tu allais ou?"