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Messages - Fitz

Pages: [1] 2 3 ... 50
1
Son visage au creux de son cou. Cela apaisait toujours le cœur de Fitz. Comme si elle avait en elle ce pouvoir, cette magie, par sa présence le calmer. Lui faire vider son sac. Il n’y avait qu’elle qui savait faire ça. Et même s’il savait pertinemment qu’elle utilisait ses capacités, il savait aussi, que plonger dans son regard suffisait à le faire. Pas besoin de sa magie, pas besoin de ses pouvoirs, juste d’elle.

Sa main vint naturellement caresser son visage, lever ses yeux pour plonger dedans, s’y noyer et oublier le reste. Il déposa sur ses lèvres un baiser, tendre, doux, effleurement de leurs lèvres.

  – Je t’aime Feuille.

Il aurait pu ajouter qu’elle le faisait rire, sourire, vibrer. Qu’il ne s’était jamais senti vivant avant de la rencontrer. Mais à quoi bon ? Ce je t’aime, les yeux dans les yeux, se suffisait à lui-même. Après tout… Elle sentait sa main contre sa peau, elle sentait comment elle glissait le long de son cou, ses doigts qui la caressait. Elle voyait dans ses yeux qu’elle était plus forte, plus importante que sa souffrance.

- On construira ensemble. Mais je dois la voir. Je dois y aller. Tu le comprends ?

Sa peau dans la paume de sa main, sentir son cœur s’accélérait à chacun de ses gestes. Comme une réponse à ses caresses. Fitz avait envie d’elle, juste d’elle. Là, maintenant, comme pour sceller cette nouvelle vie, la lancer sur des nouveaux rails. Il l’embrassa, de nouveau plus passionnément, plus intensément, goûter ses lèvres, les dévorer, ne faire plus qu’un.

- Tu es ma vie

2
 Elliania.

Et dire ce nom lui brûlait la gorge. Il ne le prononçait jamais. Il l’écrivait parfois, souvent même, mais jamais au grand jamais il ne le prononçait. Il ne s’en sentait pas le droit.
La main de Feuille se serrait autour de ses doigts et il pouvait sentir le battement de son cœur qui s’accélérait. Lorsqu’elle posa l’autre main sur son torse il s’était rendu compte qu’il avait arrêté de respirer un instant. Il relâcha son souffle, pris une profonde inspiration, et fixa les draps comme un enfant pris en faute.

- J’étais jeune. Jeune mercenaire, persuadé que le monde était simple, que rien n’avait de conséquence. Mais tout en as n’est-ce-pas ? Tout est affaire à de conséquence ?

Ses yeux se détachèrent enfin de ses draps. Pour se perdre par la fenêtre.

- Je n’ai pas eu de contact avec elle. Enfin si, j’ai envoyé des lettres mais je n’ai jamais eu de réponse. Sa famille ne veut pas me voir, ils ne veulent pas de ma présence. il déglutit alors je l’ai tu tout cette année, je ne me sentais pas le droit de me revendiquer père mais…. il plongea son regard suppliant dans celui de sa femme  … Mais j’ai failli mourir, et autant me mentir je peux le faire, autant te mentir je ne peux plus. Sa mère est décédée il y a peu, je suis le seul parent qui lui reste, et j’ai failli mourir en ayant caché son existence à celle que j’aime ! Je ne mérite pas le titre de père, je ne mérite même pas le titre de mari. Je ne suis qu’une fraude.

Sa voix s’était faite plus rapide, son calme disparaissait, ses yeux même s’affolaient comme s’il triait toute ses pensées en même temps.
 
- J’étais jeune. 18 ans à peine, j’étais en mission sur un domaine, mission simple. La fille du domaine était belle comme les près, et j’étais dans la fleur de l’âge, je me suis rapproché d’elle, on a flirté. Et ce qui devait arriver arriva, on ne pensait pas aux conséquences. Son père et ses oncles l’ont appris, ils m’ont interdit de remettre les pieds dans le domaine, je ne devais plus jamais revenir. Ca me dérangeait pas, j’avais pas l’intension de rester dans ce coin… Et puis j’ai appris plus tard qu’elle a eu un enfant. Je suis un homme de parole, j’avais promis de ne jamais revenir. Je ne l’ai jamais revu. Et je m’en veux.

Se rappeler de l’entrainement, respirer, se concentrer, un problème à la fois, trier les pensées comme un combat contre plusieurs adversaires, un ennemi après l’autre, un mouvement après l’autre.

- Je t’aime Feuille tu le sais. Mais je t’ai menti. Tu peux m’en vouloir, tu en as le droit, je t’ai trompé. Je ne t’ai pas tout dit. Je ne suis pas un bon père, je ne suis pas un bon mari, je ne suis pas un homme bon non plus d’ailleurs. J’aurai dû me battre pour elle, et te le dire tout de suite. Tout ces jouets en bois que je taille… Ils sont pour elle. Uniquement pour elle. Et je les planque dans un placard tout comme je l’ai planqué elle.

Sa voix s’était cassée au fil de son récit, et ses épaules affaissées. Il se libérait d’un poids, et avait l’impression d’en gagner un nouveau, celui de lui faire mal, de leur faire mal.

3
– Que vous n’ayez pas été prévenu était à raison afin d’éviter les risques de perdre la seul personne qui pourrait légitiment remonter sur le trône de Rethwellan. Si vous veniez à mourir que ferons-nous ? Valdemar n’a pas comme prétention de prendre le pouvoir, et cela provoquerait des guerres civiles et des massacres. Alem ? Il sait aussi bien que moi que le problème serait le même et que les troubles resteraient.

Il but une gorgée de plus.

- Que vous le vouliez ou non, vous êtes le seul a pouvoir apporter une stabilité à Rethwellan après tout ça, et votre vie est peut être la chose la plus importante actuellement ici. Valdemar n’envoie pas la plus grande partie de ses Hérauts et armée car elle aime faire la guerre. Nous l’envoyons pour vous, et votre trône.

Fitz s’étira.

- Et non Mina nous ne nous moquons pas. J’ai toujours pensé qu’Alem était assez grand pour dire les choses ou pas. Je n’avais pas à choisir pour lui. il adressa un sourire au mercenaire Mais visiblement la venue de ton frère a légèrement changé la donne.

:Tu y vas un peu fort peut-être ?:
:Non. S’il venait à mourir que ferions-nous ?
:Alem et toi vous pouvez le protéger. Ca ira :
: Puisses-tu avoir raison ma belle.:


Fitz se leva, et déposa sa choppe. Fedora retournant dans les ombres le Héraut adressa la parole au groupe.

- Je vais vous laissez là pour la soirée. La venue de l’héritier au trône à notre réunion demande une certaine organisation dans le camp. Il serait dommage de se faire surprendre maintenant.

Le risque que le jeune prince rejoigne son frère un jour existait. Mais tout avait été fait pour qu’il ne le sache pas. Maintenant il était trop tard, et Fitz devait faire son travail de Héraut. Sauver les miches de la royauté.

4
Il sembla réfléchir un instant à la proposition d’Enora.

- Non. Les vacances c’est bien, mais au vu de mon « destin » j’ai interdiction de m’éloigner de Haven. Je dois être disponible maintenant, tout le temps, et quoiqu’il arrive. Impossible pour moi de partir.

Il manquerait plus qu’on ait besoin du glaive quand celui-ci est à la campagne. Non il devait rester il le savait, et même si cela devait impliquer de ne pas la revoir.

- Mais tu pourrais peut être faire une chose pour moi …

Il sortir de sa poche une lettre, sur l’enveloppe uniquement le prénom de sa fille.

- .. J’aimerai être certain qu’elle ait mes lettres. C’est la seule chose dont je doute, c’est qu’elles lui soient remise correctement. J’aimerai m’assurer qu’elle reçoive celle-ci. En fonction de la bataille à venir ce sera peut-être ma dernière, et j’aimerai m’assurer qu’elle lui parvienne tu comprends ?

Il resta fixé un instant sur le papier qu’il tenait en main.

- Comme tu disais tu es une flèche, et je suis certain que les pas de Jorel t’amèneront dans le coin. Si tu as le temps de la lui livrer, de t’assurer qu’elle l’ait, et uniquement elle. Sa famille avait une certaine admiration et crainte pour les Hérauts, ils ne refuseront pas que tu la voies. De plus ils n’ont aucune idée que tu me connais, pour eux je suis encore qu’un bon à rien de mercenaire.  Je serai certain qu’elle aurait eu celle-là tu comprends ?

5
Ce que disait Feuille avait du sens, il le savait. Mais son esprit continuait à marteler dans sa tête pour trier et comprendre ce qu’il avait vu. Il ressentait encore le ressac des forces qui l’attiraient à elle, comme si elles étaient encore présente.

Et pour la première fois depuis longtemps, il se sentait sans défense.

– Je suis désolé. Je n’ai pas pensé... Je… J’aurai du plus penser à toi, à ce qui se serait passé si je n’avais pas survécu.

Il fixa son drap comme s’il pouvait y trouver une réponse cachée.

- Désolé

Les images se bousculaient dans sa tête. Les hommes, les choses, la brûlure, l’orbe, sa main…

-  A l’intérieur. Enfin je crois que j’étais à l’intérieur. Je ne sais pas trop. Mais quand j’ai touché l’orbe, mon esprit s’est retrouvé ailleurs, propulsé dans un combat bien trop grand pour des hommes. J’étais emporté, transportait. J’ai cru disparaître, je me suis senti broyé, déchiré. Comme si on écartelait mon âme de part en part.

Il déglutit.

- J’ai pensé à vous avant. Je pensais mourir en accomplissant mon destin. J’ai pensé à tous les gens que j’ai rencontré ici, à la vie que je pouvais leur offrir en me sacrifiant pour eux. Et j’ai pensé à toi. Combien je t’aime, combien tu es belle, combien tu as apporté à ma vie.

Il prit une profonde inspiratiopn.

-  J’ai aussi pensé à ce que j’aurai pas eu le temps de te dire.

Son regard sorti enfin de sa fixation du drap pour se planter dans ceux de Feuille.

-  J’ai une fille Feuille.

Les mots sortirent de sa bouche sans vraiment qu’il y réfléchisse. Il ne l’avait verbalisé qu’une fois jusqu’à présent, avec Enora. Personne d’autre ne savait. Et il ne voulait pas mourir sans que Feuille ne soit au courant.

6
Fitz lui souriait tendrement, en sirotant sa bière, et l’écoutant le sermonner.

- Elle sait Enora. Elle sait que j’existe, elle sait qui je suis. Je lui envoie des lettres, souvent. Je ne sais pas si elle les reçoit, si elles sont filtrées ou pas. Mais elle sait que j’existe, et connait mon nom.

Il soupira, et interpella le serveur pour un deuxième service.

- Tu vois… quand je suis parti, je partais pour mourir l’arme à la main. J’étais jeune, j’étais idiot, j’avais une rage sans fin, une soif de combat. Je savais que je rendrai mon dernier soupir sur un champ de bataille. Je ne voulais pas de cette vie là pour ma femme et mon enfant.

Le serveur déposa une nouvelle tournée avant de s’en aller.

- Maintenant je sais qu’il y a une autre sortie possible. Haven m’a apporté ça. Mais paradoxalement c’est aussi maintenant que je suis le moins libre de retourner la voir. Je représente l’armée de Valdemar. Je suis un capitaine, tous mes actes sont la réputation de l’armée. Je ne peux pas débarquer dans un domaine et exiger à revoir ma fille, sans entacher la réputation entière de mes hommes, et mon pays. Je ne peux pas librement débarquer l’arme à la main en exigeant de la revoir.

Il y avait pensé. Déjà. Quand il était mercenaire il aurait pu y aller, personne ne lui aurait demandé des comptes, et il ne risquait rien si ce n’est sa vie. Mais à cette époque tout était différent. Maintenant il avait des responsabilités, il ne pouvait pas faire un esclandre.

- Tout ce que je peux espérer c’est qu’elle a reçu mes lettres, qu’on les lui a bien donné, qu’elle les a bien lu.  Le reste lui appartient.

7
Elle avait raison. Comme souvent. Il devait se ménager, réfléchir posément, refaire le point pour savoir où il allait.

– Bien, bien. Ils ont survécu. Je suis content… Très content.

Ses yeux étaient fixés sur son tatouage. Qu’est-ce-que cela voulait dire ? Elle l’avait laissé ? Définitivement ? Il avait appris à vivre avec elle, avec son pouvoir. Et maintenant elle était partie ? Il n’avait… Plus rien ?

C’était étrange. Il devrait réapprendre à vivre.

Il remarqua enfin le verre que Feuille lui tendait, il la remercia d’un signe de tête et pris une gorgée.

- 5 jours ? J’ai dormi 5 jours ?

Vu la difficulté de son réveil il savait qu’il avait dû être plongé pendant un moment dans le coltard, mais 5 jours ?

- Je ne sais pas comment je me sens. Pour être honnête je suis un peu perdu Feuille.

Il prit une autre gorgée d’eau.

- Mon esprit a été plongé dans une tempête bien au-delà de ce que je pensais voir un jour. C’était violent, imprévisible, j’ai cru disparaître. Et maintenant… Maintenant ça ?

Il montra son tatouage.

- Plus rien ? J’ai dormi 5 jours, et je suis vidé. Je suis content, et frustré. J’essaye de rejouer la scène, mais c’était une telle anarchie.

Une profonde inspiration.

- Je ne suis pas clair pas vrai ?

8
Elle était là. Elle était sauve. Et elle était là. Finalement c’était pas mal de dormir.

- Si l’après-vie je le passe avec toi, ca peut bien être dans une salle de soin je m’en moque.

Il profita un instant de ses baisers. Avant de se redresser.

- Peur ? Allons, tu sais qu’il en faudra plus pour te débarrasser de moi !

Il regarda un instant par la fenêtre. Haven semblait être toujours Haven. Et le soleil n’avait pas pris une couleur étrange.

- Les autres ? Ils vont comment ? On a perdu beaucoup d’hommes ? As-tu des nouvelles de Beltran ?

Des dizaines de questions s’entremêlaient dans sa tête, cela allait même un peu trop vite pour lui. Il devait se rappeler. Il regarda sa main.

- Ma marque ? Qu’est-ce-que ? Un tatouage de lune ? Que ?

Il ne comprenait plus grand-chose. Dans sa tête il continuait de voir et ressentir les courants, les forces qu’il avait vu à l’œuvre, il se perdit dans le vague un instant.

- On a réussi ?

9
Fitz éclata de rire

– Je faisais l’idiot car je mimais tes talents sur le champ de bataille ! Et tu dois bien admettre qu’ils impliquent souvent de mettre le feu à la moitié du coin !

Adossé il ne se formalisa pas de la présentation faite par Alem. Il ne haussa même pas un sourcil quand Raf dévoila les couleurs de Rethwellan. Il but une gorgée de sa choppe au toast d’Alem. Et il ne semblait pas troublé le moins du monde.

Mina quant à elle semblait déjà bien plus surprise. Il laissa passer un silence.

– Toute personne portant les couleurs de Rethwellan n’est pas bonne à cramer ma chère Mina.

Il regarda tour à tour Alem et Raf.

- Quant à votre question. La jeune femme ici présente est Mina, notre artificière, une spécialiste de ce qui fait beaucoup de bruits et énormément de dégâts. Mieux vaut l’avoir de votre côté que contre vous.

Il but une nouvelle gorgée.

Quant à moi. Je suis Fitz, en charge du front avec Rethwellan, Héraut de Valdemar,

La tête de Fedora apparut au-dessus de son épaule, émergeant de l’ombre, braquant son regard sur le nouvel arrivant.

- Et voici Fedora, mon compagnon. Elle en sait toujours plus que moi, et sur presque tous les sujets.

Fedora continua de regarder Raf.

:Ils se ressemblent :
: Tu trouves ?:
:Oui :
:Ne trouves-tu pas ça étrange ?:
:Il voulait voir son frère :
:Certes… Mais deux descendants ? Dans le même camp ?


Il se servit une choppe de plus.

- Vous serez en sécurité ici… loyaliste, mais vous avez pris des risques pour venir voir votre frère . Je suppose qu’on vous a déjà prévenu ?

Il insista volontairement sur le loyaliste. 

10
6eme jour de la 3e décade d'Automne 1485


Fitz en avait fait des choses dans la vie. Tuer des gens, sauver des gens, se murger, faire l’amour, bouffer des trucs qu’il ne fallait pas bouffer, bouffer des trucs qu’il fallait bouffer, sauver le monde. Bref beaucoup de truc.  La routine quoi.

Par contre il n’avait jamais dormi 5 jours d’affilé.

Jamais.

Non 5 jours ça ne lui était jamais arrivé.

Alors la première question qui lui vient à l’esprit quand il ouvrit enfin les yeux c’est :

- L’après vie ressemble vraiment à une salle de soin du collégium

Oui Fitz était terre à terre. Un peu trop.

11
Jardins / Re : [Scénario] A Gauche, ca chauffe
« le: 27 août 2020, 19:43:25 »
Beltran était parti pour l’infirmerie, Fitz avait repris les autres couloirs pour trouver les hommes restants.

Son combat était fini. Pas sa guerre. Sa guerre elle, elle ne finirait que lorsque sa mission serait arrivée à son terme. Et sa Mission c’était Aanor qui lui avait donné.

Elle lui avait confié bien des années auparavant, et il le sentait, il le savait : c’était maintenant.

Pourquoi ? Déjà il était assez rare qu’on affronte des hommes fait d’être visqueux et dégouttant dans les couloir, il y arrivait qu’on y croise des matières visqueuses, mais celles-ci étaient en général humaine suite à une soirée trop arrosée.
Mais c’était surtout à cause d’elle. Il l’avait senti elle. Sa présence, depuis des années il ne l’avait pas sentie aussi forte. Elle était là avec lui. C’était suffisant pour Fitz.

On était arrivé au moment fatidique où on saurait si elle avait choisi le bon homme, ou si elle avait fait une erreur depuis le début. Après tout, les dés étaient jetés depuis le premier jour. Depuis cette voix dans la forêt, cette apparition dans la brume, ce corps démembré, ces morts qui se lèvent….

Tant de chose en si peu de temps ?  Tant d'horreurs ?

Il y avait eu du bon aussi… Il l’avait épousé elle, avait rencontré des gens bien, des amis. Est-ce-que cela équilibrait tout le mal qu’il avait pu croiser ? Peut-être bien…

Même si à cet instant il était persuadé que sa hache sur l’épaule il courrait vers son destin, il continuait à se demander pourquoi ? Comment ? Quel destin ? Et avait-il pris sa biscotte ce matin au petit-déjeuner ou pas ?

Personne ne savait vraiment ce que Fitz était capable de faire, ou ce qu’il était. On lui avait dit beaucoup de chose, on avait conjecturé, imaginé, mais dans les faits, le glaive pour l’instant c’était un joli titre sans fond.
Personne ne savait ce que cela lui coûterait vraiment. Devait-il tout risquer ? Devait-il tout perdre ? Tout perdre pour qu’eux continuent à vivre, pour que leur vie avance ?


Il imagina un instant l’après. Kalaïd chahuté par ses enfants sur le champ d’entrainement, sous le regard attendri de Thalyana… Beltran apaisé dans les bras de Mina, elle enfin débarrassée de son passé, et Liane souriante avec un père enfin comblé. Wylan, Mera, Enora, Jehanne… Son roi, sa reine… Tant de monde qui pourraient enfin vivre en paix.

Et elle… Et Feuille… Que lui arriverait-il quand il poserait sa main ? Que lui arriverait-il quand il utiliserait son don ? Si c'était trop pour lui que deviendrait-elle ? Il repensa à leur dernière nuit, à ses mains sur ses hanches, à sa bouche dans son cou, à son corps sous les draps qu'il avait laissé au matin pour "partir en guerre"… Elle savait qu’il l’aimait, on ne pourrait jamais lui enlever ça.

Il fut tiré de sa rêverie par les cris de Maya. Elle avait pris du coffre la gamine, lui qui avait eu de la tendresse pour elle dès leur première rencontre, ne put s’empêcher d’accélérer le pas. Et c’est sur un magnifique « putain » que notre capitaine débarqua sur la scène.


- Ha bha va falloir me laisser arriver Source, je peux difficilement vous envoyer ma main par coursier ! Et puis pour être honnête j'y tiens, je préfère qu'elle reste attachée à mon bras voyez-vous, c'est pratique deux mains quand même.


Il analysa rapidement la situation, quoique celle-ci lui sembla clair. Un homme, visiblement pas gentil, était immobilisé, avec un orbe dans la main, que le gentil (c’est-à-dire lui) devait absolument contrôler. Bien… Une mission comme les autres à Haven.

Fitz balança sa hache, et d’un bond s’approcha de l’homme pour poser sa main droite marquée sur l’orbe, serrant sa main gauche autour du poignard qu'on lui avait donné.

Immédiatement il fut happé, son esprit fut absorbé par un courant intenable, tantôt qui l’emportait avec lui dans un abîme sombre et inquiétant, ou qui le ramenait vers une surface lumineuse source d’espoir et de vie. Son esprit était broyé entre des forces qu’il ne contrôlait pas, qu’il ne connaissait pas. Une coque de noix dans une marée incontrôlable.

A chaque fois que les abîmes semblaient l’emporter, Fitz manquait une respiration, c’était un liquide visqueux qui s’infiltrait dans ses narines, dans sa bouche, qui l’étouffait et emplissait ses poumons, un voile se posait sur ses yeux, une couche sombre qui teintait le monde d’un rouge sanguin. Et puis le courant lumineux revenait, apaisant, libérateur, l’air s’engouffrait de nouveau dans ses poumons, libérant son esprit, il y voyait plus clair.

Il devait réfléchir, et réfléchir vite. Centrer, et Ancrer. Il repensa à Wylan, à ses enseignements, il fit le vide, et lâcha tout. Tout ce qu’il avait en lui, toute la force qu’on lui avait donné, tout ce que son pouvoir contenait, il le lâcha dans l’orbe. Il devait aider, il était là pour ça. Il était le glaive, l’arme par laquelle un monde disparaitrait. Le leur, ou le sien. 

(10 sur 1D10)

Il affina son esprit, une épée au milieu des ténèbres, il était son arme, alors c’est ce que son esprit deviendrait. L’arme d’Aanor. Son outil, à elle rien qu’à elle.


-Aanor.. Ma déesse... Je ne résisterai plus. murmura-t-il, se donnant corps et âme à cette lutte à l’intérieur de l’orbe.


Il sentit la puissance lumineuse envelopper son esprit, le manier, l’utiliser et le guider pour frapper. Frapper là où il fallait, frapper comme jamais elle n’avait pu frapper alors.

La présence sombre recula dans un mouvement, mais pas assez vite, pas assez loin, Fitz l’arme pénétrait en elle, et il sentait qu’elle s’écartait, non se déchiquetait, disparaissait. Il gagnait.

Il ne sait pas comment, il ne sait pas pourquoi, mais il gagnait.


- Feuille…

12
Il avait pris son temps. Mais il prenait toujours son temps.

Sur le principe, il détestait ce qu’on lui faisait faire. Tuer à tour de bras, encore et encore. Son don lui permettait de voir la mort des gens avant qu’il ne les tue, pour la revoir une deuxième fois lorsque celle-ci se produisait.
Voir mourir un homme une fois c’était déjà beaucoup pour un esprit, le voir 2 fois à chaque fois, cela commençait à devenir beaucoup trop pour un être qui arpentait les champs de bataille.

Alors comme après chaque bataille, il était rentré écrire son rapport, s’enfermer dans sa tente seul, se centrer en méditant pour vider ce que son esprit ne pouvait s’empêcher de voir, et profiter d’un instant à deux. Lui et Fedora, deux esprits emmêlés qui ne vivaient que pour eux, et que par eux.

Puis il mit un uniforme propre, blanc de la couleur de son rang. Il préférait toujours être visible dans le camp, pas pour marquer la différence non, ce n’était pas son truc. Il avait d’autres raisons, plus terre à terre.

Un assassin tenterait toujours d’assassiner un Héraut plutôt qu’un homme d’arme. Il faisait de lui la cible de tout espion, ou traître qu’il y aurait pu avoir dans leurs rangs. Il se montrait volontairement pour protéger les hommes car il était là pour ça.




- Personne ne quitte ce feu de camp avant d’avoir bu jeune homme, étranger au camp ou pas.

Dit-il à l’inconnu en seul guise d’introduction. Il arriva, comme toujours bon dernier, mais pour se faire pardonner, il portait un fût de bière sur l’épaule, et un plateau de choppe dans la main. Il regarda un instant le nouvel arrivant, avant de continuer.

– Et Mina, vu les dégâts de tes « feux » je préfère encore que ce soit Alem qui s’en soit chargé. Je préférerai cette fois qu’on ne flambe pas une tente .

Le Héraut déposa le fût au pied du mercenaire, et les choppes sur son dessus, avant d’aller s’asseoir adosser à un tronc posé sur le sol. 

– Bon comme tu as gagné, c’est moi qui est ramené les bières, je ne pouvais décemment pas laisser Mina payer tout l’alcool que je suis capable d’engloutir. Ça n’aurait pas été correct.

: Avoue surtout que tu avais peur qu’elle fasse sauter le fût avant d’arriver :
:Y’a de ça !:


Il fit un rapide tour du feu du regard. Un mercenaire exilé, un inconnu bien trop jeune pour avoir de l'expérience dans le combat, et une envoûtante furie complètement obsédé par tout ce qui pouvait mettre le feu quelque part.

Il ne savait pas quel dieu avait décidé de les réunir, mais en tout cas, il avait un sacré sens de l'humour.

– Fedora vous félicite pour la bataille, vous avez fait de l’excellent travail comme toujours.

13
Fitz se retourna juste à temps pour voir Mina continuer à lancer des trucs qui faisaient des petits morceaux de ses adversaires.

Puis il sembla perdre le fil de ses pensées un instant . Fedora lui sauva la mise en écrasant deux adversaires qui s’approchaient. Et en les éloignant un peu du point d’impact des engins de Mina

:Concentre-toi s’il te plait :
:Désolé une absence :

*Boum1*

:Oui j’ai bien compris que tu aurais bien aimé être à la place d’Ezarell :
:On peut même plus avoir d’intimité :


*Boum2*

Avant de se relancer en avant, il hurla une dernière phrase à Alem

-On peut leur mettre la main à la croupe si elles sont consentantes ou ça aussi c’est interdit ?

Lançant Fedora au galot, il se mit debout sur son dos, et sauta de tout son poids sur le tas d’homme le plus prêt. Sa hache s’écrasa au sol et découpa un homme en deux. Fedora couvrant les arrières de son lié, en envoya deux valser plus loin à coup de sabot. Ça aurait pu bien se passer si les pierres du coin n’avaient pas rencontré leurs têtes. Fitz souriait en relevant sa hache.

-J’accepte les termes de la dame. En avant Alem, y’a des bières qui nous attendent

Fitz continua son chemin, laissant sa hache énorme tracer un trajet dans les rangs adverses.

Quand il montait sur Fedora ils étaient impressionnants, comme tout Héraut à dos de son compagnon. Mais une fois sur le sol, libre sur tous les axes, lui et elle… Ils étaient inarrêtables, féroces, sauvages.
Ils formaient un balai étrange. La grâce des mouvements de Fedora, combinée à la sauvagerie de Fitz. Le don de prescience qu’il avait, lui permettait d’éviter une grande partie des attaques qui leurs étaient destinées, et il prévenait immédiatement sa Liée de son prochain mouvement, de sorte qu’à chaque moulinet de hache, celle-ci passait toujours seulement à quelques centimètres de Fedora qui attaquait sur l’angle mort, rendant leur duo particulièrement imprévisible et redoutable.

Les termes du pari décidé par Alem n’étaient pas innocents, il le savait, Fedora faisait autant de dommage que Fitz sur un champ de bataille. Elle était partie intégrante de leur tactique développée au fil des combats. Pour chaque homme tranché, Fedora en mettait un autre hors combat.

Certains Hérauts étaient diplomates, professeurs, espions, beaux parleurs, rendaient la justice, où aidaient les gens. Lui il était là pour gagner des batailles. Il était envoyé pour gagner des guerres.
Ils ne faisaient pas dans la finesse, et ce n’est pas ce qu’on lui demandait à Haven.
Découper, décourager, et faire fuir l’adversaire, voilà ce qu’on leur demandait. Et ils s’y employaient avec une minutie implacable.


Depuis qu’il avait été nommé, il avait fait une seule chose : remporter des batailles pour Haven. 

14
: J’aurai peut-être dû choisir Alem, lui au moins il reconnait mon talent :
: Boudeuse:
: Jaloux ?:
:Toujours :


Une main sur le menton, semblant réfléchir, il abattit sa hache qui s’écrasa sur le crâne d’un homme à proximité l’arme au clair qui avait un instant caressé l’espoir de blesser Fedora, puis il se retourna sans regarder le cadavre, vers Alem.

-Pari tenu ! Même si c’est un peu cruel de dissocier un Héraut de son compagnon, je t’accorde cette règle !

Dit-il d’une aire faussement dramatique, comme si Alem avec sa proposition venait de percer son petit cœur fragile d’une flèche acérée.

Et alors qu’il allait foncer de nouveau dans le tas pour augmenter son score, une vois familière retentit. Et alors qu’elle finissait de parler, Fitz se bouchait déjà les oreilles. Fedora aurait fait de même si elle avait pu lever ses sabots.

Et boum.

Il aurait bien voulu savoir ce qui l’attirait autant dans tous les trucs qui faisait pshtt, boum, bim, patatra, et autres capharnaüms qu’aucun humain normal, ou pas, appréciait.

Et excepté son corps et ses courbes qui étaient à faire exploser n’importe quelles hormones d’un homme un tant soit peu attiré par la gente féminine, elle était loin de ce qu’on pouvait imaginer d’une femme à explosion.

: Je te rappelle que je suis là :
:Quoi ? Avoue quand même qu’elle a des courbes à faire se pâmer le plus droit des hommes non ?:
:Ce que je peux dire en tout cas, c’est que vu ta facilité à te retrouver accompagné la nuit, tu as déjà trouvé bien pire que cette demoiselle :
:Jalouse ? :


Fitz soupira et se tournant vers Alem.

- Je te propose que si on compte pas mon compagnon, on compte pas les jouets qui font du bruit de la demoiselle ici présente ! Ce serait bien plus équitable !

Avant de recevoir la volée d’injure qui ne manquerait pas d’arriver de part et d’autre, le Héraut s’élança vers l’avant, la hache au clair, tranchant à peu près tout ce qui échappait aux sabots et aux dents de Fedora. Dans son sillage des moitiés d’hommes, et tout le monde savait qu’une moitié d’homme, ça se battait mal.

15
Jardins / Re : [Scénario] Au milieu, c'est merveilleux
« le: 18 août 2020, 21:23:03 »
L’attaque, un mouvement de recul, trop lent, un peu trop lent. Le bras droit. Ca pique. Ca pique méchamment.

-  Mais nom d’un dieu de nom d’un dieu ! Sans rire ils les font avec quoi leurs bestioles !

Hurla le capitaine. Son bras le brûlait, une autre attaque comme ça, et il finirait vite fait en engrais à pissenlits. Et Fitz détestait les pissenlits.

Heureusement la créature sans son cerveau semblait avoir la même capacité de réflexion qu’une pierre en plein soleil. Et exposa bien en avant son torse.
Beltran n’en attendit pas plus pour attaquer.  Et miracle cela fonctionna ! Ou du moins cela sembla fonctionner… En espérant qu’une autre surprise ne les attende pas au détour.

Le capitaine se retourna pour regarder Beltran, et celui-ci semblait vraiment, mais alors vraiment pas en forme. Sur une échelle de 1 à 10, bha Fitz l’aurait sûrement fait descendre de l’échelle car vu sa tête il serait tombé.

-  Beltran tu dois te faire soigner, tout de suite. Tu ne pourras pas encaisser un coup en plus.

Le mercenaire en ramassant sa hache sembla hésiter.

-  Tu pourras rejoindre les guérisseur seuls ? Ou tu veux que je t’accompagne ? Nos alliés sont vaillants, mais vu ce qu’on a affronté… Et la difficulté qu’il nous a donné à nous deux…

Il était prêt à en découdre, maintenant il savait à quoi s’attendre. Mais il craignait aussi que Beltran n’arrive pas entier jusqu’au soigneur le plus proche ! 

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