Valdemar RPG
Autres RPs => Archives => Sujets scénario => Discussion démarrée par: Héraut Irmingarde le 05 juillet 2012, 19:41:20
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6e décade d'été 1480
C'était une journée qui avait commencé comme n'importe quelle autre. Irmingarde l'avait débuté par quelques cours plus ou moins assommants - décidément, l'école... - même si elle y mettait toute son attention, puis elle était parti en corvée de cuisine pour le repas de midi.
Un peu assommée par la chaleur diffuse des cuisines et par son estomac plein - il était avantageux d'avoir les meilleurs morceaux! - elle était sorti dans le but de se rendre au Champs des Compagnons afin de passer un moment avec Ezarel avant son cours d'équitation.
Mais sur le chemin, alors que ses pensées sautaient d'un sujet à l'autre - son Compagnon, les cours, Beltran - un son lugubre la cloua sur place.
Mina était intimment persuadée qu'elle n'avait jamais entendu ce bruit de toute sa vie, et pourtant, il lui était douloureusement familier, et cette impression lui venait sa sa condition d'apprenti Héraut, elle en était sûre. C'était comme si cela vibrait en elle, son corps faisant caisse de résonance, c'était désagréable sans qu'elle sache pourquoi et comment.
Tout naturellement - ou pas justement - son regard se porta vers le centre du champs des Compagnon. Il y avait là-bas, elle le savait, le glas. Elle ne s'y était jamais aventurée, n'étant pas du tout à l'aise avec l'idée de la mort.
Puis Ezarell apparut à la lisière du champs, regarda sa liée dans les yeux et lui annonça de façon solennel:
"Le Roi Uriens est mort dans son sommeil"
La nouvelle glaça la jeune femme. Elle ne connaissait pas le roi, l'ayant à peine aperçu, mais cela la touchait profondément. Sans répondre, elle grimpa sur une barrière, et sauta, à cru, sur le dos de son Compagnon qui l'emmena près du glas à grande vitesse.
Là-bas, il y avait déjà plusieurs Hérauts confirmés, et beaucoup de tristesse. C'en était presque palpable.
Elle s'assit assez loin du groupe. Mina connaissait de vue la plupart des Hérauts, ils étaient son cercle après tout, mais elle n'était qu'une Grise de seconde année. Outre le fait qu'elle ne ressentait pas les choses comme eux - la douleur de la perte d'un Héraut, puisque le roi était le premier Héraut du royaume au fond - elle voulait méditer seule à tout ce que cela impliquait.
Arthon allait devenir le Roi. Saskia allait devenir Princesse Consort! Comment allaient évoluer leurs rapports?
Et au delà, si elle se souvenait de ses cours de politique au Collegium, il y avait déjà des tas de menaces aux frontières, des conflits plus où moins larvés, et la disparition du Monarque allait donnait une fausse légitimité à des déclarations de guerres, à tous les coups!
Angoissée par l'imminence de tant de danger, essayant de ne pas penser que le poste de Beltran l'y exposerait, Irmingarde posa son menton sur ses genoux, les jambes encerclés par ses bras, les yeux dans le vague. On la rejoindrai certainement, non?
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Jalena était en plein court, avec deux élèves de troisième année. Le premier avait un don de vision à distance, le second celui de téléportation. Un duo qui était très courant, qui se faisait beaucoup, et ces deux là étaient de toute façon très bons. Il serait difficile de ne pas les faire travailler ensemble à l'avenir, tant leur tandem de choc semblait capable de tout. Vraiment de tout...
La héraut aurait pu forcer leurs boucliers mentaux pour savoir quel coup ils préparaient, encore. Vu comment ils pouffaient joyeusement dès qu'ils se regardaient, Jalena s'attendait à recevoir de l'eau sur le coin de la tête. Ou une bêtise de ce genre là... Bref, elle s'attendait à beaucoup de choses, oui.
... Mais pas au glas qui sonna, non. Ses élèves ne riaient plus non plus, malgré le sous vêtement de Jalena qui apparut entre eux dans la salle d'entraînement. C'était toujours un choc que d'entendre cette cloche lugubre, au milieu du champ des compagnons. On n'y était jamais tout à fait habitué... Jalena décroisa les bras et regardait vers la provenance du son, imitée par les deux élèves. Elle avança, ramassa la petite culotte qu'ils avaient fait téléporter depuis sa chambre. Elle ne perdit pas le temps de s'en offusquer, ou de s'en sentir gênée. Le vêtement gagna sa poche, et elle murmura dans leurs esprits un "venez..." empreint de tristesse. Son esprit se tourna vers son Compagnon, sakura, à qui elle demanda :
"Qui ?"
Mais le Compagnon ne répondit rien à sa Liée. ce qui eut l'effet d'inquiéter davantage Jalena. Elle accéléra le pas, et comme toujours, la Glas eut l'effet de regrouper tous les Hérauts vers le clocher. depuis l'épisode du colis piégé laissé ici, la héraut était mal à l'aise à l'idée que tant de Blancs soient regroupés au même endroit. Les Compagnons étaient dans leur coin, entourant sans doute le cadavre de celui des leurs qui était tombé. Jalena se dirigea d'ailleurs vers eux, plutôt que vers ses paires ; le deuil avait tendance à obliger tout le monde à monter des boucliers, à la recherche d'intimité. Elle n'allait donc pas s'imiscer dans l'esprit des autres pour leur parler... Alors elle chercha Sakura, qui était dans le cercle extérieur des Compagnons qui entouraient celui qui était tombé. Jalena se colla tout contre son Compagnon, qui colla immédiatement son front contre le visage de sa Liée.
Et quand Sakura prononça, dans un murmure plein de tristesse, le nom du Compagnon mort, Jalena eut les genoux qui tremblèrent, et elle s'appuya contre Sakura, entourant son encolure d'un bras, pour pouvoir continuer à tenir debout. Ses larmes se joignirent à celles du groupe de Compagnons : le roi était mort... Comme beaucoup sans doute, Jalena dressa des boucliers pour se couper du monde, et pleura quelques instants. Et non, elle ne pouvait pas rester seule ; du moins, elle avait besoin d'être avec les siens, tout comme les Compagnons voulaient sans doute un peu d'intimité. Alors elle fit volte face, prête à regagner ses appartements. Pourtant, la forme d'une grise à l'écart lui fit revoir ses plans. En silence, Jalena s'assit à côté de Irmingarde, après avoir essuyé son visage. Pourtant, sa tristesse avait laissé des traces sur ses joues... Et la blanche resta un moment en silence près de son élève, regardant dans la même direction vague qu'elle, avant de baisser ses boucliers, et de lui parler par l'esprit.
"Comment... Digères tu la nouvelle ?"
On était loin de l'image toujours de bonne humeur que la héraut aimait arborer...
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Thalyana avait fini sa garde de nuit, qui s'était en fait achevée en fin de matinée. Or, malgré son envie, voire son besoin d'aller rejoindre Kalaïd, elle ne pouvait décemment pas le déranger en plein de milieu de la journée. Elle avait donc décidé d'attendre le repas de midi pour manger puis d'aller se coucher afin d'être fraîche et dispose en soirée.
La Guérisseuse entendit le Glas... ce n'était pas la première fois, et ce ne serait sans doute pas la dernière. Malgré son immense fatigue, elle renonça à aller dormir. Il y avait là-bas, sur le Champs, des gens qui auraient besoin d'elle. Les Hérauts confirmés étaient habitués à la proximité de la mort, les plus jeunes beaucoup moins. Et c'était pour ceux-ci que la Guérisseuse s'inquiétait.
Elle ne prit connaissance de l'identité du défunt qu'une fois arrivée. Cette nouvelle lui causa un petit choc. Le Roi, son Roi était mort. Lui qui avait veillé de loin, sur son existence entière... c'était comme de perdre un vieil oncle. On ne le voyait presque jamais, mais sa mort donnait d'énormes regrets. Jamais plus l'occasion de mieux le connaître ne se présenterait..
Son regard se posa rapidement sur Jalena et une grise qui était particulièrement ébranlée. Pas besoin d'Empathie pour le savoir, il suffisait de la regarder. Elle se dirigea vers les deux femmes. Jalena était la seule qu'elle connaissait ici, car elle ne s'était jamais beaucoup mélangée avec les Hérauts. En fait, elle ne s'était vraiment mélangée avec personne et avant la mission, elle n'était proche de personne dans la capitale.
Elle aurait volontiers utilisé une technique bien connue des Guérisseurs pour soulager une atmosphère lourde ou tendue, mais avec les Hérauts, c'était inutile. Leurs boucliers étaient presque aussi solides que ceux des Guérisseurs, et même dans une situation comme celle-ci, il serait inutile d'épuiser son énergie à rependre un sentiment de calme puisque personne ne serait à même de le ressentir.
Elle vint s'assoir à côté de la Grise mal en point et adressa un signe de tête à Jalena.
" Je... peux me joindre à vous?"
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Enora était dans la salle d'arme à faire quelque passe d'armes. Enora appréciait habituellement de le faire avec Thiméo et sa bande. Grâce à lui, elle s'était vraiment senti accepter parmi les hérauts, et ce peu importe les années. Elle sortait avec eux, s'entrainait avec eux, se joignait aussi souvent ses amis qui étaient encore chez les bleus. Il faisait une belle bande de tous âges.
Aujourd'hui, elle était seule. À peine venait-elle de commencer que le glas résonant. Son épée resta suspendue dans le vide alors que le Glas résonnait. C'était la première fois qu'Enora l'entendait sonner et elle se sentit tout retourner. Un héraut était mort, une boule se forma dans sa gorge. Elle ne savait pas qui, ni comment, mais c'était pour elle comme un membre de sa famille qui venait de s'éteindre. Pour Enora toute vie, qu'elle qu'elle soit était précieuse.
*Jorel lui transmit un souvenir du Roi, comme une image, un sentiment flou, mais ce fut suffisant pour qu'Enora comprennent.*
Jorel, d'une voix mentale pleine de tristesse et de douleur, lui annonça qui était mort. La jeune Albinos remit son épée au fourreau comme dans un rêve. Elle prit alors, dans un silence pesant, le chemin du champ des compagnons pour se joindre au autres. Arrivé à l'entrée, Jorel l'attendait et la mena vers le reste du groupe. Il y avait déjà Jalena, Mina et une verte qui détonait un peu dans ce groupe de blanc et de gris. Enora reconnu Thalyana, son amie. Elle la salua d'un signe de tête triste et lourd.
Enora se sentait comme vide à l'intérieur. Elle n'avait rencontré le Roi qu'en de rares occasions, mais il lui avait toujours fait forte impression. Il était comme une sorte de patriarche bon et solide. Elle l'avait admiré dès la première fois. Et maintenant, il n'était plus. Saskia et Arthon seraient les souverains, Enora s'inquiéta soudain pour son amie. Pour le prince, le futur Roi. Ils devaient être effondrés. Elle ferma les yeux et envoya une prière sincère à celle aux yeux étoilés pour qu'elle guide les liés royale. Avec le nouvel enfant, et maintenant la mort d'Urien, la vie de l'ancienne noble peste allait être difficile pour les temps à venir. Enora se promit de tout faire ce qu'elle pourrait pour aider Saskia. Peut-être qu'elle pourrait s'occuper un peu de l'enfant ou autre pour les aider. Elle n'était qu'une grise, mais il y aurait certainement un moyen pour elle d'épauler son amie, et son souverain aussi.
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[Continuez vos conversations, comptez une heure de temps après le son du Glas: ensuite les compagnons s'affolent et c'est le branle-bas de combat: l'Héritier a été enlevé dans sa chambre, le Modifié est caché avec Guerren, et Arthon et Saskia sont pris en otage par des hommes armés. Les Compagnons sentent une très forte présence magique entre eux et les souverains. Inbrisable? Attention, les Compagnons de Hérauts confirmés sont plus clairs et ressentent mieux tout ça que les Compagnons de Gris. ]
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La journée avait plutôt pas mal commencé.
Permission pour le lieutenant, petite promenade en ville, pour profiter de la journée comme il se doit. Jusqu'au son... Ce son lugubre qui annonçait ce que tout garde redoutait au plus haut point: la mort du régent.
Fitz ne se fit pas prier. Sautant sur son étalon, le lieutenant partit au triple galop pour le collégium, il savait très bien qu'à ce son, la ville se serait arrétée, et c'était le cas. Partout les hommes et femmes restaient debout les yeux rivés sur le palais, et Fitz traversait tout ce monde sans marquer la moindre hésitation.
Arrivait aux portes du palais, l'homme sauta de son cheval attrapant sa hache au vol, et partit d'un mouvement vif vers le champ des compagnons. Plusieurs personnes étaient déjà présentes, en discussion, la mine grave. La hache sur l'épaule il s'approcha d'elles.
"Mes dames, malgré la nouvelle qui m'attriste je ne peux vous autoriser à rester ainsi, toute réunion en extérieur est interdite au vu des troubles qui agitent le royaume, ou doit être encadré par la garde. Les derniers événements ont beau être grave et sinistre, veuillez je vous prie rejoindre vos collégiums, jusqu'à ce que vous receviez des ordres de vos supérieurs directs. "
Oui Fitz était froid. Mais l'heure des troubles arrivaient. La mort d'un régent, signifiait une passation de pouvoir, et qui dit passation de pouvoir dit opportunités pour les comploteurs de passer à l'attaque. Et là tout de suite, il avait autre chose à se soucier qu'une réunion de demoiselles déprimées. Il devait voir Beltran, il devait préparer son serment d’allégeance au nouveau Roi, et il devait surtout être à ses cotés pour éviter toute tentative de renversement. Autant dire, qu'avec la guerre aux portes du royaume, cela surchargeait pas mal son futur emploi du temps!
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Kalaïd se trouvait dans sa chambre au moment où la cloche funèbre avait résonné dans les rues, demeures, et cœurs des Valdemarans. Assis à même le sol il pratiquait une forme de méditation devenue rare, les yeux mi-clos. Il avait alors ressenti un léger pincement au cœur. Il en était de même à chaque fois que retentissait cet appel lancé comme par la mort elle-même...
Il s'était calmement levé, avait passé les mains sur son visage et saisissant sa lame s'était porté aux nouvelles. Dans les couloirs de la caserne, les mines étaient basses. La faucheuse leur avait porté un dur coup ce jour là. Le Roi... Difficile à admettre bien sûr, dur à encaisser...
Mais inéluctable. Nul ne pouvait lui échapper, cette cloche était là pour le leur rappeler. Ses coups lents et réguliers semblaient égrainer le temps restant à ceux qui survivaient au royal défunt. Et parmi eux, il devait il y en avoir un pour qui la nouvelle avait dû être difficile. L'Héritier allait reprendre la charge de ce noble Royaume. Une tache lourde, et ô combien difficile à assumer...
Pour l'heure, le problème était tout autre du point de vue de Kalaïd. Un Roi absent d'un Royaume au bord d'un conflit armé représentait une faille potentielle pour tout espion ou assassin un tant soit peu habile. Protéger les hautes autorités du Royaume allait devenir une priorité d'ici l'institution d'un nouveau gouvernement. Un pays livré à lui-même en de si sombres heures n'avait qu'une durée de vie limitée...
Ses pas se précipitaient à mesure qu'il se rapprochait du Champs des Compagnons. Là lui avait-on dit, bon nombre d'autorités avaient convergé. Il arriva rapidement, pour voir Fitz qui abordait un groupe visiblement marqué par le malheur qui les frappait tous . Il n'entendit cependant pas ce qu'il leur avait dit... Une noble, une grise... Et une guérisseuse. Kalaïd sentait qu'elle serait là, il ne savait pas pourquoi, mais il l'avait senti. Il se fit la réflexion que son empathie devait lui faire passer un sale quart d'heure dans des moments comme celui-ci... Il s'approcha discrètement et posa la paume de sa main dans le creux de son dos de sorte que nul de put voir son geste...
Arborant une mine de circonstance, il se contenta d'un salut de la tête à l'assemblée...
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Eoghan s'octroyait un cours particulier à lui-même de petite méditation. Si Elbereth avait Zul en professeur particulier, pour Eoghan il s'agissait de Tania. Mais son ours avec celle-ci était terminé et il avait décidé de continuer un peu seul. Il sentait qu'avec les derniers événements, il avait du mal à remettre les cases en ordre dans sa tête. Mais pour lui, méditer revenait à fixer le ciel pendant un moment. Quelque chose le faisait réfléchir depuis l'incident de la fille de Riannon... Et il n'arrivait pas à y trouver une réponse.
Alors quand il entendit le Glas, Eoghan se redressa d'un seul coup en portant les yeux dans la direction du son sinistre. Jamais de sa vie il ne l'avait entendu de ses propres oreilles mais il savait pertinemment ce que c'était. Vivement, il se releva et partit en courant. En voyant le groupuscule, il fit un détour. Il se joignit à leurs mines lorsque Fitz leur demanda d'aller voir ailleurs - en gros - mais quelque chose interpella le jeune mage. Fitz... il n'en avait pas peur. Il l'aimait bien, au final. Et puis ils avaient le même humour, quand bien même celui-ci n'était pas de circonstance. Eoghan n'était ni héraut, ni compagnon ni rien qui ne pouvait lui en dire plus sur la situation actuelle.
Aussi, il prit le bras du mercenaire et secoua la tête pour reprendre ses mots.
_ Quels troubles qui agitent le royaume ? Qu'est-ce qui se passe ?
Outre ce que lui avait confié Glenn... Eoghan n'avait aucune idée de ce qui se passait en dehors de Haven, il n'avait reçu aucune lettre de ses parents depuis son retour d'Iftel.
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Les Hérauts retournèrent un regard noir à Fitz. L'un d'eux s'avança vers Fitz. Le Doyen du Collegium. [N'oublie pas que les Hérauts sont supérieurs à toi dans la hiérarchie, surtout celui-ci]
"Je suis désolé soldat mais vous n'avez aucun pouvoir dans ce Champs et sur les Hérauts. Nos Compagnons et nous sommes assez nombreux pour ne rien risquer à cet endroit précis. Ceux qui veulent faire leur Deuil resteront ici s'ils le souhaitent. Je vous promets qu'ici ils sont bien plus en sécurité, tous, que nulle par ailleurs. Je prends la responsabilité pour les non-Hérauts désirant rester. Par contre votre ordre est à faire appliquer partout ailleurs effectivement."
[Continuez vos conversations, comptez une heure de temps après le son du Glas: ensuite les compagnons s'affolent et c'est le branle-bas de combat: l'Héritier a été enlevé dans sa chambre, le Modifié est caché avec Guerren, et Arthon et Saskia sont pris en otage par des hommes armés. Les Compagnons sentent une très forte présence magique entre eux et les souverains. Inbrisable? Attention, les Compagnons de Hérauts confirmés sont plus clairs et ressentent mieux tout ça que les Compagnons de Gris. ]
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Fitz regarda l'homme, la tête de coté. Aucune expression, laissant planer un silence, comme si tout cela n'était que banalité.
"Avec tout le respect que je vous dois Hérault, j'ai beau faire parti de l'armée je ne reçois mes ordres que de deux hommes. Et aucun des deux n'est présent à l'heure qu'il est. Qui plus est mon travail est justement de dire qui est en sécurité ou ne l'est pas. Et même si j'ai confiance en vos capacités de combattant, Hérault ou simple troufion, aujourd'hui, aucun de vous n'est en sécurité. Si vous voulez tant rester, alors qu'à cela ne tienne, je resterai aussi j'ai été engagé pour cela. Je suis prêt à mourir ici sur place pour vous protéger. Mais mon travail est de faire en sorte que vous restiez en vie. Vous ne voulez pas prendre ma recommandation en compte, soit, dans ce cas là je ferai mon rôle. Comme tout soldat de votre armée, je crèverai sur le champ de bataille le sang au clair, pour votre gloire et votre vie. Mais surtout ne vous avisez pas de décider qui est en sécurité ou ne l'est pas. Ca c'est mon job, et si pour le mener à bien, je dois immédiatement rendre mes galons de lieutenant pour avoir osé vous parler, alors sachez que je le ferai sans aucun état d'âme. "
Oui bien sur il y avait le protocole, et tout le blabla de la hiérarchie, et tagadatsointsoin. Mais Fitz était aussi intéressé par ca, qu'une prostituée d'un bordel de bas étage par la vertu des prêtresses. Mercenaire, enfant esclave qui s'était enfui pour la terre promise pour voir la liberté de ses propres yeux, il n'avait accepté le rôle de lieutenant que pour deux hommes: Le profond respect qu'il avait pour Beltran, et la foi qu'il avait dans la futur régence d'Arthon. Il se moquait royalement de savoir qui était Hérault, noble ou dieu seul sait encore quel caste, alors que lui même était le jouet d'une déesse il n'y croyait pas, alors franchement les Hérault et toutes leurs histoires, pour lui c'était du chinois.
Fitz ne faisait confiance qu'en les hommes qu'il avait pu voir en action, tout le reste pour lui ce n'était que des paroles de politiciens qui ne menaient qu'à envoyer des hommes comme lui sur le champ de bataille, regarder mourir des garçons qui n'ont même pas l'âge d'être père. Ils n'étaient pas du même monde.
Resserrant sa prise sur sa hache, il s'approcha d'une rambarde pour y prendre un poste de garde, lançant une dernière phrase au Hérault.
"Je comprends votre peine, et je la ressent, mais aujourd'hui plus que jamais, si vous baissez votre garde ne serait-ce qu'une minute, alors croyez-moi: Hérault ou pas, vous êtes mort. "
Il savait ce qui allait leur tomber dessus, il avait vu les sbires du sombre, il avait vu les cadavres qu'il laissait. Cela faisait des années que Fitz était sur les routes, et il en avait appris une seule chose:
Noble, Hérault, fermier, ou soldat, tous, une fois tranchés en deux ont la même couleur de sang, et deviennent le même type de cadavre pourrissant au fond des fossés.
Alors qu'il s'éloignait Eoghan l'attrapa par le bras.
"Tellement de choses depuis le retour des missions, nous sommes au bord de la guerre, et il ne faudra que peu de temps avant que notre pays ne soit envahi de toute part. Pas seulement par des humains, mais aussi par une force inconnue, une force mise au service de la terreur et de la violence. Et franchement si j'étais un ennemi du futur pouvoir en place, crois-moi, en tant que guerrier, c'est aujourd'hui que j'attaquerai. C'est la première règle en terme de stratégie militaire, attaquer lorsque l'ennemi est faible et désorganisé".
L'homme jeta un œil à l'attroupement de Hérault.
"Et je pense qu'il n'y a pas plus faible et désorganisé que nous aujourd'hui même. Mon ami, si je dois perdre mon poste aujourd'hui, et botter quelques culs de Hérault, pour leur sauver la vie, alors je le ferai avec plaisir. "
Il adressa un de ses fameux clin d’œil malicieux au mage, tout en lui adressant un franc sourire.
Au moins on ne pourrait pas dire qu'il n'avait pas fait son travail. Son regard se perdit un instant dans le ciel, contemplant les nuages qui passaient sur Valdemar, tout semblait si paisible, monde insouciant du destin qui se jouait devant lui. Lui il avait vu des choses, il savait que la mort viendrait que beaucoup ne se relèveraient pas. Et que lui même avait d'ailleurs de forte chance d'y rester, dans cette mission suicide pour sauver un monde qui ne l'avait jamais réellement respecté et accepté.
Étrangement Fitz souriait. De ce sourire malsain de l'homme qui sent le sang et que ca met en joie. En tête une seule pensée.
"C'est une superbe journée pour le début d'une guerre"
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Il y avait à peine 5 minutes, Irmingarde était seule avec ses pensées sinistres, et d'un coup, le champs était rempli de monde.
Elle n'avait pas d'yeux derrière la tête mais elle avait entendu arriver le Héraut Jalena. En effet, la fluette jeune femme avait une démarche bien à elle, comme si signer son arrivée suppléait son handicap.
Elle fit un sourire las à la professeur en haussant les épaules.
"Certainement mieux que vous Héraut, la perte d'un des nôtres, fusse le roi, ne m'est pas encore aussi douloureuse physiquement que pour vous. Après mentalement, j'ai peur."
Elle baissa d'un ton et avoua:
"Je suis même terrifiée par ce qui risque d'arriver..."
Et non par retour de politesse mais par réel intérêt, elle retourna la question à Jalena:
"Et vous, comment le vivez-vous?"
A cet instant, les jeunes femme furent rejointes par Thalyana à qui Mina adressa un signe d'invitation à se joindre à elle. La guérisseuse était une douce jeune femme qui avait l'air compétente. Puis Enora compléta le groupe. Du gris et du vert mais les mêmes préoccupations.
Le silence n'était là pas gênant, c'était un recueillement partagé qui n'avait pas besoin de mot.
Le Roi était mort, Arthon et Saskia allait devenir les nouveaux souverains, et il y allait avoir la guerre avec des voisins, comme à chaque changement de règne.
Et puis Fitz arriva et fit son petit discours complètement surréaliste compte tenu de sa présence dans le Champs des Compagnons, où les règles n'étaient pas les mêmes qu'ailleurs. Elle roula des yeux, incrédule, mais n'eut le temps de rien dire qu'un Héraut intervint. Et pas n'importe lequel. Le doyen. Qui remit le jeune homme gentiment à sa place. Qui répondit sur le même ton qu'il faisait son travail. Elle jeta un coup d’œil amusé à Enora devant cette scène.
Irmingarde en profita, tête penchée, pour regarder le Lieutenant, rejoint par un autre dont elle ignorai le nom. Elle se souvenait l'avoir rencontré à son arrivé ici, dans les couloirs la nuit, elle l'avait cherché pour lui botter les fesses car il terrorisait les pages. C'était déjà un drôle de personnage.
Mais c'était loin tout ça, il y avait encore Elryk avec elle.
Plongé dans ses pensées, elle mordillait sa lèvre, quand une panique incompréhensible la saisit, elle s'en fendit la lèvre inférieure de surprise et chercha à comprendre ce qui avait déclenché ce vent d'angoisse parmi les Hérauts, et les apprentis.
La jeune femme se redressa brusquement sur ses pieds et avisa son Compagnon, qui semblait agitée et en manque de mots pour expliquer. L'explication était pour le moins hachée:
"Mon Elue, il y a un danger. Au Collegium. Cela concerne le couple princier je crois. Il y a de la magie, beaucoup de magie..."
Entendre de la peur dans la voix mentale d'Ezarell était totalement nouveau pour elle. Elle ne pensait pas que le Compagnon puisse un jour avoir peur, et panique. Parce qu'elle paniquait, et lui transmettait son trouble en même temps.
irmingarde tourna sur elle-même pendant quelques seconde avant d'aviser Jalena, et parlant fort, pour que les autres Hérauts confirmées puissent répondre à ses questions, le cas échéant.
"Héraut Jalena? Que se passe-t-il? Pourquoi tout le monde s'agite?"
Elle rejoint son Compagnon pour poser sa main son cou. Elle avait le cœur au bord des lèvres et un goût de sang dans la bouche. Ce n'était pas normal. Un danger? De la magie? Voilà qui devenait malheureusement familier pour elle.
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Il est vrai que Jalena accusait assez mal le coup... Certes, elle ne connaissait pas forcément Uriens plus que cela, mais ça restait un Roi qui avait été bon, qui avait tout mis en oeuvre pour qu'une personne comme elle puisse s'en sortir. C'était peut-être une tradition très ancienne, mais quand même : Jalena n'avait pas connu le Baron Valdemar, contrairement à Uriens. C'était donc à lui qu'allait sa fidélité, et surtout, sa reconnaissance.
A présent, c'était au tour d'Arthon... Le pauvre... Jalena espérait que son épouse encore officieuse était avec lui pour le soutenir. Décidément, on vivait une époque bien sombre... La héraut tenta un sourire pour Irmingarde et lui murmura dans son esprit :
"Oui, c'est toujours difficile de perdre l'un des nôtres... C'est bien que tu n'en ressentes pas trop les effets physiques ; la douleur peut parfois être cruelle, via le réseau qui nous unis tous... Cependant..."
Non, elle ne voulait pas penser à toutes les implications qu'il y avait de perdre un Roi. A tout ce qui allait suivre ensuite... Une guérisseuse se joignit à elles deux, une jeune femme que Jalena n'avait pas vue depuis longtemps, et elle lui adressa un sourire malgré la situation. Cependant, la héraut ne trompait personne : c'est comme si elle avait le coeur brisé. Elle avait ramené ses genoux contre elle, les entourant de ses bras, et posa son visage sur ses genoux.
"Mais ne t'en fais pas, Irmingarde : même si l'avenir va être compliqué... Tu n'as rien à craindre : une fois la période de deuil passée, et tout le protocole torché, tout ira mieux."
C'était étrange comme les circonstances changeaient parfois les gens : Jalena, qui voyait toujours les côtés sombres pour s'y préparer, était rarement optimiste, et refusait tout autant de se projeter si loin dans l'avenir pour ne plus être déçue. Pourtant, là, même elle en avait besoin, d'optimisme...
Elle releva la tête quand le lieutenant Fitz arriva, montrant le danger que représentait tant de hérauts regroupés au même endroit. Le Doyen chercha à l'envoyer bouler, mais le soldat ne flancha pas. Jalena se permit sa petite intervention mentale, pour le Doyen :
"Il n'a pas tort... Souvenez vous du colis qui était ici même, dans le Champ des Compagnons, lors de l'attaque qui visait à..."
Même sa voix mentale s'étrangla. On avait déjà tenté de tuer Uriens... Et aujourd'hui, tout le monde le pleurait... C'était terrible... Pourquoi chercher à tuer un Roi si vieux, alors qu'il n'y avait qu'un Héritier bien plus facilement atteignable ? Jalena aurait du se poser la question, mais n'en fit rien : elle n'avait pas vraiment l'esprit à cela. Qui pouvait l'avoir ? Jalena ne prit pas trop part aux conversations qu'il pouvait il y avoir alentour. En fait, elle se concentra pour aller chercher un peu de réconfort auprès de Liz, une héraut qui était si loin, sur le champ de bataille. Techniquement sa meilleure amie, parfois un peu plus que cela. Mais Jalena était trop épuisée pour pousser autant son Don, à chercher une personne si lointaine pour lui parler.
"J'aimerai tant que tu sois là...", pensa-t-elle cependant, sans faire vraiment attention à ses boucliers...
Puis, ce fut la panique. Avant même de s'en rendre compte, Jalena avait bondit sur ses pieds, à l'affût. Elle chassa les larmes qui hantaient encore ses yeux, et interrogea immédiatement Sakura.
*Je crois... Qu'Arthon a un problème.*
"Tu CROIS ?!"
*Comment puis-je être sure de quoi que ce soit si tu me hurles dessus ?!*
Jalena se mordit la lèvre inférieure. Irmingarde lui demanda ce qui se passait, et elle se contenta de hausser les épaules, avant de blêmir quand son Compagnon lui parla à nouveau.
"Le Prince Arthon est prisonnier d'un groupe armé... Et sa fiancée aussi."
Sakura arriva au triple galop et pila net aux côtés de son Elue. Les pensées de Jalena se focalisèrent sur le Doyen ; tout le monde était au courant de ce qui se passait, dans le champ, à présent. Mais une question subsistait :
"On fait quoi"
Sauf qu'elle s'apprêtait à la poser à la mauvaise personne... Jalena courut vers Fitz. Sans ménagement, elle s'imposa dans son esprit pour lui parler, paniquée :
"Arthon, l'héritier - ou plutôt, le nouveau roi ! - est pris en otage. Avec sa fiancée. Vous faites quoi dans ce genre de situations ?!"
Sakura tapa violemment du sabot dans l'herbe sèche, comme pour ordonner à sa Liée de se calmer. Sauf que Jalena n'était pas une personne de terrain, sinon elle ne serait pas prof, bien au chaud au Collegium. Donc, prendre des décisions comme le sauvetage express de deux têtes royales, c'était pas son truc. Elle aurait pu penser qu'il fallait regrouper les hérauts par Dons ; des gens doués de Vision à Distance, et les rares à pouvoir se téléporter - ou téléporter quelqu'un d'autre. Ca aurait été u bon début : sauf que Jalena n'arrivait pas à garder son sang froid et à penser méthodiquement.
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Thalyana se sentit tout de suite acceptée. Assise dans l'herbe, elle se sentait comme dans un cocon de peine et de douceur.
Puis un soldat arriva. Thalyana l'aurait gilfé. Quel goujat! Quel manque de délicatesse! Mais heureusement pour tout le monde, un Héraut vint lui faire la leçon, ce qui évita à la Guérisseuse de se ridiculiser en passant un savon à un lieutenant.
Puis elle sentit qu'il arrivait. Quand il posa la main dans son dos, elle leva la tête et lui fit un sourire. Elle lui transmit tout sa peine, mais aussi toute sa joie de l'avoir près d'elle en cet instant. Elle se serait bien lovée contre lui, mais elle avait bien compris que ce n'était pas le moment d'étaler leur relation. Elle faillit quand même lui demander d'engueuler son collègue qui était vraiment très très borné, et sans le vouloir - fichu Lien - elle diffusa son agacement à Kalaïd. Elle lui jeta un regard désolé et murmura:
"Pardon… ce n'était pas pour toi."
Elle trouvait par contre un peu ridicule que son soldat reste debout. Elle tira un peu sur son pantalon, espérant qu'il comprendrait le message et qu'il s'installe à côté d'elle. En même temps, avec l'autre excité de la sécurité, sans doute n'oserait-il pas paraître décontracté.
Le temps passa. Puis soudain, Thalyana fut submergée par une vague de panique. Elle ne comprenait pas. Que se passait-il? Elle dut lever son bouclier au maximum pour pouvoir penser, car Jalena semblait tellement effrayée qu'elle diffusait sa peur alentour, ou peut-être était-ce les non-Hérauts présents sur le champs? Difficile à dire, après tout, dans une foule, les émotions des uns amplifiaient celles de autres, et le produit était largement supérieur à la somme.
Le Roi, Arthon, était pris en otage. Comment cela avait-il pu se produire? Elle espérait que le pauvre petit Kelian n'était pas avec eux au moment de la prise d'otage.
Puis la question fatidique fut posée: que faire? Thalyana jeta un regard à Kalaïd et Fitz qui était après tout les mieux placés, mais…
"La première chose à faire, c'est de tous vous calmer!"
Elle tenta de diffuser une sensation de calme autour d'elle. Elle se doutait bien que son acte n'aurait que peu d'effets, mais elle espérait qu'elle toucherait ceux dont les barrières avaient été ébranlées par le choc, ainsi que les non-Hérauts.
Elle se tourna vers les deux soldats, et regarda particulièrement Kalaïd.
" Quoi que vous fassiez, vous aurez besoin d'un Guérisseur! Vous ne pourrez pas vous permettre de vous arrêter pour les blessés, il vous faut donc quelqu'un pour les veiller. Je viens. Je sais me défendre. "
Son ton était sans réplique. Hors de question qu'elle soit laissé en arrière juste parce qu'elle n'était pas un Héraut. D'accord, elle n'avait pas signé pour être une kamikaze, mais rien ne l'empêchait de faire comme.
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Il s'était tranquillement écarté, comme il avait dit, et il fixait chaque regard dédaigneux qui osait se poser sur lui. Tout ces gens qui vivaient dans des beaux draps, du haut de leur rang, si seulement ils savaient combien de soldat crevaient pour leur bonheur. Combien de gens avaient données leur vies.
Lui le pauvre petit lieutenant dont tout le monde se fout, et qu'on regarde de haut. Aujourd'hui il pourrait offrir son corps à l’écartèlement pour sauver un seul d'entre eux, car tel était sa mission.
Fitz savait reconnaître une chose :
Une foule paniquée par une donnée qu'il n'avait pas. Et là en l’occurrence les données il les avaient pas.
Enfin il fut tiré de ses pensées par une attaque qu'il n'avait pas prévue, et c'était bien le comble.
Une des leurs se jeta sur lui comme si il avait été la seule bouée de secours qu'elle pouvait trouver dans ce monde complétement fou. Ce qui le choqua le plus fut peut être l'intrusion mental qu'elle pratiqua.
« Déjà dans ce genre de situation on se calme, et aussi jolie que vous soyez on ne s'invite pas dans l'esprit des gens comme ca, on frappe avant d'entrer. Respirez, calmez-vous, tout ira bien. »
Il lui adressa un clin d'oeil, posa délicatement sa main sur son épaule, et s'écarta d'elle calmement. Il interpella un des soldats de garde à la lisière, et lui glissa à l'oreille de mobiliser le plus d'homme qu'il pouvait de la caserne, les autres devaient rester à leur poste,il ne fallait pas qu'en plus de laisser le roi aux mains de l'ennemi, il lui ouvre en une brèche dans les défenses du collégium. Il empoigna ensuite sa hache, la balança sur l'épaule et prit la parole assez fort de façon à couvrir toutes les voix, et faire taire tout ces bruits qui s'entrechoquaient.
« ON SE CALME. Comme le dit notre ami guérisseuse ici présente, il serait bien de se taire. »
Une fois qu'il fut sur qu'il était entendu, il continua.
« Maintenant, je veux une seule et unique voix qui me détaillera la situation. La jeune femme ici présente a bien essayé de façon peu conventionnelle, mais ce n'était pas assez précis, légèrement... Brouillon je dirai. »
Il adressa un sourie à Jalena.
« Donc maintenant vous respirez, et vous parlez doucement. Je veux savoir qui est retenu exactement, où, et par qui. Je veux aussi savoir si de la magie est impliquée, si vous pouvez avoir une idée des forces exacts en présences, et des risques encourus par les otages. Et je veux le savoir MAINTENANT. Chaque détail a son importance. »
Il prit un instant avant de continuer,
« Tant que moi et Sieur Kalaïd ici présent, n'auront pas les détails de l'opération en cours, nous ne pouvons organiser notre force de réponse. N'oubliez pas que nous n'avons pas tous des liés, des visions, ou tout autre système de communication. »
Bon lui il avait bien des visions, mais dans ce cas là il allait pas s'amuser à tripoter tous les Hérault du coin pour avoir des réponses. Déjà qu'il passait pour un psycho rigide, manquerait plus qu'on le prenne pour un pervers.
Fitz s'approcha de Kalaïd, et lui parla doucement, de sorte à ce que seul lui et Thalyana à ses cotés puissent les entendre.
« En effet ma dame vous nous serez utile, désolé de devoir vous embarquer là dedans. J'ai fait appeler des hommes dès le début de l'agitation Kalaïd, il faudra leur faire un topo. On doit en savoir le plus possible avant de foncer»
Il reprit la parole haut et fort.
« Que ceux ayant une connaissance en combat, où des dons qui pourraient aider se mettent sur ma droite. Que les autres restent sur la gauche. Nous ne forcerons personne à venir, mais personne ne doit devenir un handicap, ne vous y sentez pas obligé. N'oubliez jamais que vous êtes plus utile vivant que mort. Ceux sans talent particulier pour le combat, resterons là pour prévenir les hommes de gardes, et les héraults que vous pourriez être amener à croiser. »
Il aurait voulu se faire mousser il aurait juste conclu par un « j'avais raison » mais ce n'était pas son genre. Même si dans le cas présent il avait bel et bien raison. En attendant il devait réfléchir et vite. Certes les Héraults sont formés au combat, mais peu ont réellement une expérience du terrain. Il se pencha une dernière fois vers Kalaïd
« Je le savais c'est une belle journée pour le début d'une guerre... Au faite... Tu as très bon goût »
Oui même dans cette situation le lieutenant pouvait penser à autre chose. Pour lui tout cela n'était qu'un jeu, un jeu qui allait enfin commencer et pour lequel il était diablement doué. Depuis le début de cette histoire, il n'avait jamais été aussi calme, aussi posé, et surtout aussi décontracté. Il pouvait déjà sentir le feu de la bataille, entendre les chocs des armes, l'homme jubilait. Il était né pour le combat, il avait été forgé par les batailles. Chaque muscles de son corps n'attendaient qu'une chose:
Pouvoir enfin sauter dans la mélée.
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"Le Prince Arthon est prisonnier d'un groupe armé... Et sa fiancée aussi."
Un frisson glacial parcourut Irmingarde. Elle fut à deux doigt de sauter sur Ezarell et de foncer droit devant, pour essayer de venir en aide au nouveau Roi, et à sa femme, Saskia, son amie!
Mais son Compagnon, aussi paniquée soit-elle, une panique qui faisait écho à la sienne, avait la tête un peu plus froide, ou du moins, elle pensait à la sécurité de sa liée avant le reste.
"Non, souviens-toi, la dernière fois que toutes les deux nous avons foncé sans réfléchir!"
Le souvenir du chaos incendiaire qu'elle avait mit lors de sa dernière mission la calma un peu, assez pour empêcher ses jambes de décider d'elles-mêmes de ne pas suivre son cerveau.
Et puis il fallait bien admettre que les cris de l'officier pour ramener la foule au calme étaient efficaces et forçaient à réfléchir. Malgré la peur insidieuse qui lui serrait le ventre. Elle focalisa son esprit sur les paroles censées de Fitz.
Il demanda à ce que les personnes se trient d'elles-même en fonction de leur talent.
Quand bien même Mina n'aurait rien eu pour elle, elle l'aurait fait croire afin d'être de la partie.
Bien. Avait-elle une connaissance au combat? Si on prenait en compte ses cours avec Beltran, un peu.
Mais au fait Beltran? Où était-il? Elle l'avait croisé un peu après leur dernière entrevue mais plus du tout depuis quelques jours. Pas qu'ils s'écrivent pour se décrire chacun de leur faits et geste, mais quand même. Lui ou elle se débrouillaient toujours, consciemment ou inconsciemment pour se croiser au moins une fois par jour, même de loin.
Elle pensa à l'épée qu'il lui avait offerte. Elle en aurait besoin.
Elle ne la rangeait pas dans sa chambre, pas assez sûr selon elle. Ni à l'armurerie, elle avait trop peur qu'on la lui abime. Alors, elle la laissait dans la stalle de son Compagnon, dans son fourreau, dans un coin. Personne n'irait chercher une arme ici, personne ne la lui volerait, ni lui abimerait.
Alors la jeune femme grimpa sur Ezarell et lui demanda d'aller chercher l'épée. Elle ne laissa le temps à personne de s'étonner de son départ. A allure de Compagnon, elle fut très vite revenue, sa lame à la main. Elle espérait être au moins un peu moins ridicule que la dernière fois qu'elle s'était retrouvé armée juché sur un Compagnon.
Puis elle prit la parole:
"Je sais un peu me battre. Et j'ai un don qui peut faire du dégât. Je suis une boute-feu."
A eux maintenant de décider quoi faire d'elle. Mais elle n'attendrait pas longtemps. Ezarell piaffait d'impatience. La panique générale était de nouveau contagieuse.
"Il faut quelqu'un pour établir une stratégie. Et vite! Où est votre Capitaine?"
Posant cette question, elle essaya de garder un air détaché. Mais bon sang, pourquoi Beltran n'était pas là quand il le fallait?!
En l'absence du Capitaine de la Garde pour organiser une attaque, Mina se tourna vers le doyen des Hérauts, lui, en toute logique, devait avoir l'expérience de ce genre de situation de crise.
"Doyen?"
Sous-entendu "par tous les dieux, bougeons-nous, lançons-nous, dites nous quoi faiiiiire!".
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Enora était atterer, et elle devait bien l'admettre un peu perdu dans tout cela. Elle se sentait triste pour son amie Saskia, et elle avait beaucoup de compassion pour cette dernière et son mari. Elle se sentait cependant bien confuse de savoir ce qu'elle pourrait faire, et si elle le devait, pour les aidés. Saskia avait beaucoup changé depuis qu'elle était partie en mission, et si leur amitié était restée précieuse pour Enora, et elle se doutait un peu pour Saskia, cette dernière c'était fait beaucoup d'autres amies avec lesquelles elle se sentait beaucoup plus proche.
Elle regarda d'un oeil un peu surpris le "garde" qui avait voulu régir les hérauts et leur compagnon dans leur domaine le plus sacré. Elle s'était sentie choqué même par son intervention, comment osait-il ? Puis son indignation tomba d'un coup. Il était sans doute un étranger, ou même, bien des gens du royaume aujourd'hui ne voyait plus les compagnons que comme des chevaux savants. Et tous ne géraient pas leurs émotions de la même manière. Il ne semblait pas vraiment arrogant, même si sa réaction face au doyen était un peu déplacée. Il avait sans doute voulu les protégés, mais c'était inutile et même insultant comme démarche. Personne n'avait d'autorité sur les hérauts et les apprentis autre que leur maitre et le Compagnons en cet endroit sacré.
Enora se recueillit avec les autres, écoutant les discussions qui fleurissaient ici et là pour en apprendre plus. Elle n'avait rien à dire, à ajouter à ce qui se disait. Elle puisait du réconfort dans la présence de Jorel à ses côtés et dans celle de ses amis. Elle les prit d'ailleurs chacun dans ses bras en espérant leur apporter un peu de réconfort. Y compris Thalyanna. Elle fit un petit sourire timide au garde, elle ne lui en volait pas.
Puis la nouvelle tomba comme un couperet et lui glaça le sang. Saskia et Arthon était fait prisonnier. Pouvait-elle aider ? Le garde repris de son arrogance, n'avait-il toujours pas compris ? Elle prit une profonde inspiration, il voulait bien faire, même si c'était idiot et très insultant. Puis une idée germa dans son esprit.
"Je peux peut-être essayer de les voir. Je connais bien Saskia... et j'ai déjà eu des visions de Lord DeFeriel."
Enora n'était pas certaine de ce qu'elle disait ou ferait, mais elle devait essayer. Saskia était son amie, Arthon son prince, le premier à l'avoir accueillis parmi les apprentis. Elle devait les aider de son mieux.
Elle grimpa sur le dos de Jorel. Son contact, la chaleur de son corps et la position l'aiderait à se concentrer. Elle sentait sa présence en elle aussi. À eux deux, ils devaient y arriver. Elle ferma donc les yeux, trouva son encrage et ouvrit ses "yeux magiques" pour tenter de les pousser le plus loin possible. Sa tête résonante de sa prière muette et de toute la force de son esprit.
*Je vous en pris, aidez-moi à les trouver, à les aidés !*
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*Je rêve où tu ne sais pas quoi répondre ? ... Jal ?*
Oui, la héraut à demi hystérique était restée muette (sans mauvais jeu de mots... Quoique si, en fait !) face au compliment de Fitz. Jalena avait fait un pas de côté, et s'était entourée de ses bras, comme pour se calmer, et remettre un peu ses idées au clair. Autour d'elle, elle entendait tout le monde commencer à s'organiser, et elle s'obligea à carrer les épaules. Un soupir, et elle se dirigea à nouveau vers Fitz. Sa main gauche se posa sur son épaule, pour attirer son attention, tandis que de l'index droit, elle tapota sur la tempe du capitaine, tout en murmurant dans son esprit :
"Toc toc ?"
*Qu'est-ce que tu peux être bête, Jal !*
"Je le prends juste au mot !!"
La héraut sourit et entrouvrit les lèvres, sans qu'aucun son n'en sorte. Puis, s'invitant dans son esprit, elle lui précisa, quand même :
"Je suis muette, et la parole par l'esprit est mon seul moyen de communication. Je suis désolée de m'être ainsi imposée à vous..."
Jalena se gratta la nuque, avant d'observer tout ce qui se passait. Chacun était prêt à foncer dans le tas, à mettre ses pouvoirs au service du sauvetage du nouveau couple royal. La héraut prit une profonde inspiration, et chercha à se faire entendre de Kalaïd et de Fitz :
"Voilà la situation : nos Compagnons viennent de nous avertir de la prise en otage de Arthon et Saskia. Arthon, notre Roi... Saskia est la mère de son enfant. Nous ignorons par qui ils sont retenus, et quelles sont les intentions des ravisseurs. Tout cela se passe au château... Attendez..."
Jalena contacta son Compagnon, Sakura, pour qu'elle contacte Ryis, et ainsi avoir des nouvelles plus fraiches. (HJ : je laisse au MJ le soin de décider ce qui est transmis ou non ^^ ) Puis reporta son attention vers Fitz, tout en se mordant tour à tour, la lèvre inférieure et l'ongle du pouce.
"Je suis prof de Dons. Je peux vous dire exactement qui possède quoi comme atout ici. Nous avons trois boutefeu, dont deux apprentis ; beaucoup doués de vision à distance ; beaucoup qui ne font que parler par l'esprit ; quelques empathes... Je peux parler à un grand nombre de personnes par l'esprit, et avoir plusieurs conversations par l'esprit simultanément... Si je peux vous être utile de cette manière..."
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En moins de temps qu'il ne fallut pour réciter la Ballade de l'Ombre et du Soleil (et encore heureux) tous les Hérauts étaient rejoints par leur Compagnon qui leur relayait les informations. En très peu de temps, trois groupes s'étaient formés: un encadra les non-Elus présents, le deuxième s'éparpilla à la recherche des personnes potentiellement en danger et le troisième attendit les ordres de Ryis.
Le Doyen allait répondre quand une information fut transmise à tous les Compagnons et leurs Elus:
Allez en ville. Maison DeFeriel, mais n'entrez pas. Maya s'en mêle, elle y va avec le Chat de Feu Indra. Vous n'attaquerez que si elle échoue, mais pour le moment, l'intimidation suffira.
Le Compagnon du Doyen reçut quelques ordres supplémentaires et il s'adressa à Fitz et Kalaïd:
"Lieutenants, j'ai le nom des instigateurs de cette tentative de coup d'état. Auriez-vous envie de m'aider à leur faire payer ça?"
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Irmingarde attendait, tendue, de nouvelles informations qui donnerait le départ de l'action, du sauvetage. Connectée le plus profondément possible à l'esprit de son Compagnon, elle guettait le moment où Ezarell aurait des informations à lui transmettre.
Elle n'avait pas froid, mais les poils de ses bras étaient dressés d'anticipation, et elle essayait d'être sensible à tout, l'air, les odeurs, la température. Il aurait fallut d'une étincelle pour embraser l'angoisse de la jeune femme.
Et soudainement, l'étincelle fut là, sous la forme d'un message sommaire où l'urgence filtrait.
La Maison DeFeriel?
Mina ne s'y était jamais rendue, puisque Saskia avaient avant ses propres quartiers chez les Bleus, maintenant chez les Gris, et n'était, et c'était peu dire, pas en bon terme avec sa famille depuis qu'elle avait prit sa liberté psychologique.
Mais Haven était une Capitale où il était facile de trouver ce qu'on l'on cherchait quand on la connaissait. Et les maisons de ville des Nobles étaient notoirement accolées au Palais, dans le quartier riche de la ville, le premier cercle de Haven par rapport aux Collegia.
"Tu sais ou se trouve cette maison?"[/i] demanda mentalement la jeune femme à Ezarell.
"J'ai un bon guide" lui répondit son Compagnon.
Sans plus attendre, Mina se lança à vitesse moyenne de Compagnon - soit rapide mais magiquement discret - vers la maison.
Elle ne connaissait pas vraiment Maya, mais savait qui c'était, et cela l’inquiétait. L'envoyée d'une Déesse ne devait pas faire dans la demi-mesure, même quand il s'agissait de faire peur. Cela risquait de dégénérer. L'orgueil d'une Déesse désespérée et manquant cruellement de discernement contre celui d'un Noble imbu de lui même et de sa position, ils n'étaient pas de trop pour contenir les débordements qui ne manqueraient pas d'arriver.
Depuis qu'Aanor avait pris à parti le peuple de Valdemar dans son drame personnel, on ne cessait plus de compter les morts et les catastrophes... Et Irmingarde refusait farouchement que la mort du Roi soit entachée en plus de celle de son fils, de sa femme, de son petit-fils et mette le royaume à feu et à sang.
C'était son rôle, en tout cas son futur rôle de Héraut, de veiller à ce que cela n'arrive pas, c'était sa mission, pour ça qu'Ezarell l'avait choisit elle. Il était inconcevable qu'ils échouent ce soir à préserver la sécurité de la famille royale des ambitions d'un Noble!
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Ce qui était légèrement vexant, au milieu de tous ces Hérauuts, c'est que personne n'aurait besoin d'elle. Ils avaient la situation bien en main, et même les deux lieutenants devaient avoir l'impression d'avoir été mis de côté.
Thalyana avait pensé que la priorité était d'aller libérer le couple, mais visiblement, ce n'était pas l'option choisie par le Doyen. Elle se demanda pourquoi. Puis elle se souvint qu'Arthon et Saskia étaient des Hérauts, donc tout à fait capables de se débrouiller seuls. Au final, personne n'aurait besoin d'elle. Elle pourrait tout aussi bien retourner dans sa chambre. Et cela l'exaspérait encore plus d'avoir un Héraut pour la surveiller. Ce n'était pas parce qu'elle n'était pas Élue qu'elle était inapte à s'occuper d'elle-même.
Elle vit la Grise qui quelques minutes avant était recroquevillée sur le sol s'élancer à toute vitesse sur son Compagnon. Visiblement, la Guérisseuse n'était pas au courant de tout, car elle ne comprenait pas où elle se rendait.
Thalyana poussa un soupir. Elle voyait ce qui allait se passer. Tous les Hérauts allaient fier vers une mission inconnue, et elle resterait en plan avec tous les autres habitants du Collegium de second plan. Elle savait qu'elle devrait rejoindre la Maison de la Guérison, au cas où l'opération se solderait par un échec et un nombre impressionnant de blessés. Mais là, elle était fatiguée, vexée, et l'adrénaline qui l'avait soutenue quelque instants auparavant l'avait quittée.
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Il y avait trop de monde, trop de bruit, trop d'inquiétude et Enora n'arriva pas à se concentrer. Cependant, on comprit où était Saskia, et c'était ce qui importait, en quelque sorte. Cependant, Enora était aussi convaincu que savoir ce qui se passait exactement à l'intérieur pouvait aider, mais bien sûr, les compagnons d'Arthon et Saskia pouvait le leur dire. On n’aurait pas vraiment besoin de son don. Cependant, Enora refusait d'être inutile quand son amie avait besoin d'elle.
Elle ouvrit les yeux, et la première chose qu'elle vit, fut Thalyana, seule verte au milieu de tout ce gris et blanc. Enora l'entendit soupirer et alors qu'elle voyait tous les autres monter à cheval, ou avoir quelque chose à faire, elle se dit que son amie devait se sentir délaissée. Jorel compris aussi ce que voulait sa liée et lentement, il fit quelque pas pour se placer à la hauteur de la verte. Enora lui sourit et lui tendit la main.
"Monte Tha, nous aurons surement besoin de toi là-bas. Je ne crois pas qu'il se rende de manière pacifique et une guérisseuse sera fort bienvenue avec nous. Je ne suis qu'une grise, je ne participerai sans doute pas vraiment à ce qui va se passer, mais Jorel ne voit aucun inconvénient à nous emmener toutes les deux."
Thalyana était libre d'accepter ou de refuser, mais Enora voulait au moins pouvoir lui laisser le choix de venir ou non, et surtout le fait de se sentir utile. Tous les autres autour avaient un "devoir" et un compagnon, sauf le garde, mais il était aussi en fonction. Peut-être que Thalyana était contente aussi de ne pas avoir à venir avec eux, mais Enora se doutait bien qu'étant une guérisseuse, elle aurait envie de se rendre utile, de se sentir utile. À tout le moins, c'est ainsi qu'elle se sentirait à sa place.
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"Le capitaine est absent, Sir Kalaïd et moi même étant les plus gradés après lui, c'est à nous qu'incombe la tâche de résoudre ce problème".
Il avait reconnu la jeune femme qui lui avait posé la question, Irmingarde. Elle était venue pour lui botter le cul il y a pas mal de temps, une histoire avec les pages. Toujours aussi impulsive en tout cas. Il prenait note aussi qu'il avait interêt à la protéger. D'après certaines rumeurs le hérault Irmingarde et le Capitaine Beltran avait une relation dépassant l'amitié. Et si Fitz ne voulait pas une chose, c'était bien se mettre à dos le capitaine pour avoir oublier de sauver la femme avec laqu'elle il faisait la bête à deux dos.
Enfin, à peine répondu la jeune femme était déjà parti au triple galop, oui c'était bien la même réaction sans réflexion qu'à l'époque, c'était bien elle...
Alors qu'il était perdu dans ses pensées quelqu'un frappa. Frappa? Lorsque le lieutenant reconnu Jalena il explosa de rire! Avant de devenir tout rouge, et de lancer un timide "désolé" aux héraults encore présents qui le fusillaient du regard. Lorsqu'il entendit la raison de la présence de Jalena dans son esprit, le lieutenant lui adressa un énorme sourire.
Si ca marchait dans un sens ca devait marcher dans l'autre non ? Fitz ne connaissait rien à la magie et autre trucs de dons, c'était indéniable. Il avait déjà du mal à comprendre le sien, alors si il avait du se pencher sur ceux des autres. Il commenca donc à se dire qu'il pouvait peut être lui parler comme elle le faisait. Il chercha la façon la plus logique.
Pensait à elle. Déjà ca lui paraissait obligatoire, il se mit donc de toutes ses forces à penser à Jalena. Excepté que l'image qui lui parvint immédiatement, il préfèrait la garder pour lui. Le lieutenant souriait toujours à Jalena, mais il était devenu rouge tomate. Certaines pensées feraient mieux de rester pour leur propriétaires. Ne poussant pas plus ses investigations, il lui parla pour n'être entendu que d'elle.
"Je vous remercie de ces détails, j'éspère ne pas vous avoir vexer tout à l'heure, c'était plus pour vous provoquer qu'autre chose."
Il lui adressa un clin d'oeil, et alors qu'il allait continuer, le doyen lui parla directement. Le sourire de Fitz se fit un instant mauvais, dangereux, et pas mal flippant il faut dire.
"Bien sur que je suis partant pour. Je commençais à m'encrouter à faire des rondes"
Il siffla extrêmement fort, avant de reporter son attention sur Jalena. Première étape, arrêter de revoir l'image précédente à chaque fois qu'il se tournait vers elle, sous peine de finir rouge comme une tomate à vie. Deuxième étape lui parler.
"Bien pour les dons, sachez que votre capacité sera un atout considérable! Puis-je vous demander notamment de me transmettre toutes données importante que vous avez qui vous aura notamment été communiquées par vos compagnons ? J'ai besoin de savoir tout ce qui se passe. Ha. Et un autre détail. Ne risquez pas votre vie inutilement, vous m'êtes bien plus précieuses vivante, et il serait dommage d'abimer votre si jolie minois. "
Lui adressant un clin d'oeil, Il reprit fort cette fois pour toutes les personnes présentes.
"Je le répète car cela vaut pour vous tous. Vous êtes bien plus précieux vivant que Mort, alors pas de héros sans cervelle ou de geste inconsidérés"
C'est à ce moment là qu'il s'adressa à Thalyana qui était restait dans son coin.
"Venait avec nous, restez loin du champ de bataille, mais venez. Nous allons avoir besoin de vous, tout cela ne se passera pas sans casse. "
Alors qu'il disait ca, un étalon noir débarqua un palefrenier à moitié encore accroché à la selle, trainé sur le sol, l'air complétement perdu et effrayé. Fitz attrapant le jeune garçon le remis sur pied, avec une énorme tape sur l'épaule qui fit à moitié s'envoler le pauvre servant. Il prit ensuite la longe de Mephisto. Depuis qu'il avait la bête ils avaient développé une certaine osmose.
"C'est bien Mephisto, vient mon grand".
Fitz d'un geste vif, monta sur la bête, accrochant la hache à l'arrière de la selle, puis se tourna devant Thalyana une fois de plus. Parlant assez fort pour être entendu de tous, il continua.
"Je ne veux aucun hérault mort aujourd'hui Guérisseuse. Leur vie est votre priorité absolue. Vous comprenez ce que je veux vous dire ? "
Il le savait au combat ceux doués d'un don, et les héraults étaient les joyaux de Valdemar. Il ne voulait pas être celui en cause dans un bain de sang de hérault dans les rues de la ville. Non certainement pas. Il prendrait tous les coups réservés à ses camarades si il fallait, mais il ne laisserait pas de hérault mourir aujourd'hui.
Puis au doyen.
"Allons-y, montrez moi où je dois défoncer les portes et casser quelques crânes"
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Jalena eut un sourire et haussa les épaules. Vexée, elle ? Il lui en fallait, sans doute, bien davantage pour que ce soit le cas. Le comportement du soldat était, soudain, assez étrange, mais elle décida de ne pas s'en formaliser ; l'heure était grave, et elle lui demanderai la raison de ce fard si soudain plus tard. En tout cas, elle était bien contente de l'avoir fait rire alors que tout le monde semblait si tendu.
Mais l'heure était grave, alors un peu de sérieux. Elle hocha la tête.
"Aucun problème, je ne reste pas loin. ... Même si je n'ai pas besoin d'être à vos côtés pour vous parler et vous tenir au courant de ce que je sais. L'avantage de la parole par l'esprit, voyez ?"
A son tour de lui adresser un clin d'oeil, et de lui faire ce sourire assez unique dans son genre, entre enjôleur et moqueur. Et elle ajouta même :
"Oh, ne vous en faites pas. Peu de chance que j'y laisse ma peau. Ce ne sont pas quelques preneurs d'otage qui auront ma peau."
*Ne t'avance pas trop, Jal. 'On ne sait jamais', comme tu le dis si bien à tous tes apprentis.*
"Je suis in-cre-vable, Sakura."
*Oui, hélas pour moi !*
Jalena éclata d'un rire absent, et elle grimpa sur Sakura avec aisance. De nouvelles informations lui arrivaient, de Compagnons en particulier. Retour du visage grave et sérieux, alors que la jument blanche partit dans un petit trot. Déjà, la héraut s'adressait à Fitz pour lui transmettre ce qu'elle venait d'apprendre.
"Ce n'est pas bon, ça... On nous indique d'aller vers le Manoir DeFeriel. De ne pas agir... Maya et son Chat de Feu sont déjà là bas... Lieutenant, si vous ne connaissez pas les DeFeriel, vous êtes bien chanceux. De sales nobles qui n'aiment pas du tout les hérauts, et tout ce qui ne partage pas leur point de vue, d'ailleurs."
*Aanor qui s'en mêlerait ? N'est-ce pas étrange ?*
Jalena haussa les épaules, et continuait à se mordiller la lèvre inférieure, une fichue manie dont elle ne parvenait pas à se défaire. Son regard se portait un peu partout autour d'elle. A ceux qui était partis en avant, et à Irmingarde surtout, elle transmit de ne pas entrer dans le Manoir, pas tout de suite en tout cas. Et elle restait attentive à tout ce qui pourrait être intéressant, ses boucliers baissés afin d'être aussi réceptive que possible.
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Alors que le branle-bas de combat faisait semblant d'être à peu près organisé pour obéir aux ordres, le Doyen leva les yeux au ciel en s'arrêtant brusquement. Son Compagnon rappela tous les Compagnons d'élèves:
Vous restez au Champs. Nous n'avons pas besoin de devoir vous surveiller et surveiller vos Elus.
La réprimande fut légèrement plus dure pour les têtes de mules déjà parties en avant (Irmingarde^^ ) et Ryis vint appuyer mentalement l'ordre.
Le Champs n'était pas encore vidé de tous ceux appelés au dehors qu'un silence s'installa brusquement quand tous les Compagnons s'arrêtèrent brusquement, aux aguets. - Même les Compagnons de l'extérieur, jusqu'aux frontières de Valdemar, relayèrent cette étrange sensation.
Pendant une longue minute, aucun Compagnon ne bougea. Ils semblaient attendre quelque chose. Tout sembla se figer dans l'attente, comme si faire quelque chose allait briser l'instant. Les pensées des Compagnons étaient teintées d'étonnement, d'incrédulité et d'une attente insoutenable - bien que leurs faces ne laissent rien paraître aux non-Elus. Ils tournèrent tous la tête en direction du Bosquet. Les plus proches purent voir apparaître subitement une créature rousse et poilue. Indra, le Chat de Feu de Maya, venait de se transporter à l'entrée du Bosquet et lui aussi avait une posture d'attente.
Tous les Compagnons frémirent d'impatience quand le Bosquet sembla s'éclairer. Vint ensuite une immense joie et un soulagement intense.
Antéa sortit du Bosquet. Elle abaissa la tête vers Indra qui y appliqua son front. Ils disparurent immédiatement comme s'ils n'avaient jamais été là. La tension retomba. Personne ne pouvait être sûr de ce qu'il avait vu.
[Si vous interrogez vos Compagnons, ils sont tous soulagés, heureux, mais sous le choc et ne comprennent pas comment ce qu'ils ont vu et senti peut être réel. Pour les non-Elus, ceux loin du Bosquet ne comprennent rien à ce qui se passe et n'ont rien vu - les plus proches n'ont pas reconnu Antéa car seuls les Compagnons peuvent savoir qui c'était, mais la "naissance" d'un Compagnon est quand même quelque chose de magique ...
Fitz, ta main te chauffe, mais elle irradie agréablement, comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes.
Enora, ta vision à Distance te montre que le Chat et Antéa se sont transportés dans un salon richement décoré où Arthon et Saskia semblent attendre quelque chose d'un air inquiet avec Maya.
Mina, tu peux choisir d'ignorer les ordres du doyen et ne pas assister à tout ça, évidemment. Si c'est le cas, ouvre un sujet en ville - lieu: une rue et j'y répondrai; si tu restes tu peux remarquer une petite fille que tout le monde ignore et qui s'est assise tranquillement pour jouer près d'un buisson à l'entrée du Champs. Elle chantonne une chanson que tu connais, car elle vient de ton coin du pays... tu la chantais quand tu étais gamine.
Thalyana, un trop-plein d'émotion fait tomber une jeune femme (une servante des cuisines?) dans les pommes un peu en arrière et quelqu'un appelle un Guérisseur. Si tu y vas, tu te rends compte qu'elle fait plus une transe qu'autre chose et que ses yeux sont entièrement noirs. Si tu la touches, ton Empathie te transmet une rage intense et violente. Tu arrives à calmer la jeune femme, qui ne se souvient de rien au "réveil". Ses compagnons et voisins te diront - si tu leur demandes - qu'elle était étrange depuis que les Compagnons sont devenus silencieux... Si tu "sondes" la jeune femme, tu te rends compte qu'elle est à moitié-folle de douleur à l'intérieur mais qu'elle n'en dit rien. Si tu veux tenter de la soigner, je te donnerai plus d'indications - tu peux aussi la confier à un autre guérisseur ou à la Maison de Guérison, selon ce que te dicte ton devoir.
Kalaïd, si tu reviens, tu sens confusément à travers ton Lien avec Thalyana qu'elle est en danger... mais si tu la rejoins, il n'y a rien, rien de tangible, rien de visible, juste cette mauvaise impression.
]
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Thalyana ne savait plus trop que faire. D'abord, on l'avait appelée "Tha", et cela l'avait simplement bloquée. Elle hésitait entre envoyer promener l'auteur de ce diminutif affreux ou l'insulter copieusement. Heureusement pour tout le monde, la jeune femme avait un sens des responsabilités bien trop important pour faire plus que pousser un soupir et refuser d'un signe de tête de monter en croupe.
Elle avait beau vouloir participer à l'action, elle ne dépendait ni des Hérauts, ni de la Garde (à son grand regret, avouons-le). Elle attendait donc que la situation s'éclaircisse avant de choisir où elle irait. Le Lieutenant Fitz lui demanda de venir, mais avant qu'elle puisse lui répondre, il avait déjà enfourché sa monture, et semblait prêt à partir à l'assaut.
En bonne Guérisseuse, Thalyana désapprouvait tout ce remue-ménage. Maintenant que son excitation était retombée, elle avait à nouveau la tête froide, les idées claires. Et elle savait pertinemment qu'elle n'avait rien à faire au milieu d'un sauvetage.
Alors qu'elle cogitait, elle fut littéralement inondée de surprise, puis d'incrédulité. Elle leva la tête, cherchant du regard la cause de toute cette agitation soudaine. Toutes les têtes étaient tournées vers le Bosquet, mais de là où elle était, et à cause de sa taille tout à fait moyenne, elle ne put rien voir. Par contre, elle sentit la joie exploser autour d'elle.
Alors qu'elle ne savait toujours pas que faire, elle entendit qu'on appelait un Guérisseur. Elle jeta un coup d'oeil autour d'elle, et ne voyant personne bouger, elle se leva, adressa un regard entendu à Kalaïd, ramassa son ample jupe et s'élança dans la direction d'où provenait l'appel.
Une jeune femme était étendue dans l'herbe, apparemment inconsciente. En se penchant, la Guérisseuse réalisa que les yeux de la femme étaient noirs, intégralement noirs. Cela fit frissonner Thalyana, mais elle s'agenouilla dans l'herbe et lui prit la main. Son souffle fut coupé, ses yeux se voilèrent de rouge. Quelle rage! Elle fut d'abord incapable de réfléchir. Puis elle bouta la rage hors de son esprit, respirant de plus en plus profondément, appelant à elle des images paisibles: le vent dans l'herbe, le ru qui dégringole dans la vallée, le sourire de... Quand elle eut chassé les émotions violentes de son propre esprit, elle "s'élança" dans celui de sa patiente. Repoussant la colère avec son calme comme on repousse le noir avec une torche, elle "avança" bravement jusqu'à qu'il ne reste que la lumière et le calme dans le cœur de la jeune femme.
Thalyana sortit, et les sons lui cinglèrent les oreilles. Tous autour d'elle parlaient en même temps.
" Calmez-vous! L'un de vous peut me dire si c'est la première fois qu'une telle chose lui arrive?"
On lui apprit que non, mais que depuis quelques temps, elle avait un comportement bizarre, qui ne lui ressemblait en rien. Hochant la tête, elle se replongea dans la jeune femme. Elle n'y connaissait rien en folies et troubles du comportement, mais elle était une très bonne Empathe réceptrice. Il lui semblait donc possible de sentir le trouble profond de la jeune femme, et peut-être même d'en découvrir la cause, si celle-ci était physique.
C'était comme plonger en apnée. Les premiers mètres étaient faciles à atteindre, mais ensuite, il fallait une bonne discipline mentale pour descendre encore. Le calme régnait... mais était-ce son calme ou celui de sa patiente? Elle plongea encore, encore. Une petite voix dans sa tête lui disait de faire attention, qu'elle pourrait avoir de la peine à revenir. Mais elle chassa ses appréhensions. Elle pouvait encore sentir son Lien, c'était comme un fil d'or qui pourrait la ramener à la surface à n'importe quel moment.
Soudain, le calme se fissura, il ne pouvait plus contenir ce que la jeune femme cachait. La douleur... une terrible douleur... Mais comment soigner une telle douleur?
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Disons le franchement, c'était bordélique.
Malgré le sérieux qui le caractérisait (si si, parfois on pouvait se surprendre à dire ça de lui...), Kalaïd regardait d'un œil amusé la scène qui se jouait devant lui. Tout le monde partait dans tous les sens, c'était un intriguant balais d'intentions et d'agitation qui le laissait tout de même perplexe quant à l'issue de ceux qui attendaient patiemment (ou pas) que des secours arrivent.
Son intrépide compagnon le Lieutenant Fitz avait tout de même réussi l'exploit de se mettre à dos le Doyen des Héraults en un temps record. Tout le monde était d'accord sur le fait qu'il fallait porter secours à l'héritier à présent Roi si on prenait en compte la continuité du trône, mais personne n'avait l'air de s'entendre sur l'attitude à adopter. A tel point que le Doyen avait dû sévir. Charmante après-midi en perspective.
Pour sa part, le jeune officier n'étant pas décideur étant donné la présence d'un haut dignitaire à la hiérarchie duquel il demeurait soumis, il attendait patiemment que des ordres clairs soient donnés afin d'envisager les actions à entreprendre pour mener à bien la ou les missions. Finalement le Doyen leur proposa d'aller botter les fesses des types à l'origine d'au moins une partie de ce foutoir. Pas trop tôt, c'était tout à fait de nature à mettre tout le monde d'accord. Et la lame à la main, le Lieutenant aurait toujours le sentiment d'être mil fois plus utile que de rester ici à tergiverser des plombes. Si son épée avait put s'exprimer, elle aurait piaffé d'impatience.
Restait quelques points de détails cruciaux à éclaircir : ça se passe où ? C'est qui ? Qu'est-ce qu'on a l'autorisation de leur faire ? Qui y va, qui reste ? Qu'est-ce qu'on mange après ? De quelle couleur sont les chaussettes de Fitz ? Pourquoi la dame Irmingarde avait-elle une expression vraiment bizarre quand elle parlait du Capitaine Beltran ? Quel âge avait le doyen, etc...
Un événement qui échappait totalement à la compréhension du Lieutenant se produit alors. Impossible pour lui de comprendre ce que tous les Compagnons et les Héraults du coin regardaient, tournés en direction de ce qui n'était pour Kalaïd qu'un ensemble de buissons. Encore une foutue manifestation magique... Rien qui n'intéresse vraiment le Lieutenant, enfin pas plus que d'habitude quoi. La trace du mage noir et de l'aversion qu'il avait fait naître en lui pour tout ce qui touchait à la magie était encore tenace en lui, et ce en dépit du lien qui le reliait « étroitement » à sa guérisseuse préférée...
Son attention fut cependant attirée par les appels au secours provenant de derrière eux. Sa belle guérisseuse lui lança un regard lui indiquant que le devoir l'appelait évidemment, puis s'en fut. Il la regarda attentivement alors qu'il ressentait quelque chose de particulier qui, il le sentait, ne provenait pas de lui. Encore un effet de leur Lien sans doute... Mais à part l'intense concentration lisible sur le visage de la jeune femme, rien de particulièrement dangereux ne semblait la menacer. C'était pourtant l'impression qu'il en avait... Curieux.
En l'absence de danger apparent, il reporta son attention sur le Doyen.
- Quelle est la mission monsieur ? demanda-t-il la main posée sur le pommeau de son épée, dans une attitude signifiant clairement l'attente d'un ordre d'attaque.
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Irmingarde aurait voulu pousser Ezarell plus vite encore quand son Compagnon stoppa sa course tellement brusquement que la jeune femme faillit passer par dessus sa tête si ses mains ne s'étaient pas serrées convulsivement autour de sa crinière.
Et la raison pour laquelle elle s'était autant tendue était la même qui avait bloqué son Compagnon.
Une sacrée réprimande, et c'est un euphémisme, une réprimande double.
Du Compagnon du Doyen - et c'était déjà quelque chose - mais en plus de celui du prochain Souverain Arthon, il était donc presque impossible de fuir un tel ordre. L'aurait-elle voulue qu'elle n'aurait pas pu, Ezarell faisait déjà marche arrière, la tête basse.
Ronchonnant, elle lança un regard envieux à ceux qui s'en allait au sauvetage de la famille princière bientôt royale, et finit par rejoindre la troupe à côté du glas.
Puis l'air lui même sembla changer de consistance tandis qu'un silence tout sauf naturel cloua l'ensemble des Companons sur place.
Mina essaya de faire le tri dans les pensées d'Ezarell complètement brouillées. Elle avait l'air heureuse, surprise, ravie extatique et profondément choquée. Tout ce qu'elle put tirer comme réponse cohérente à ses questions fut un:
"C'est incroyable..."
Cette pensée était assorti d'une brève image, quelque chose de son Compagnon avait cru voir, mais trop bref pour que la jeune femme puisse y donner un sens.
Puisqu'elle n'arrivait pas à avoir d'explication claire à ce phénomène étrange, Irmingarde regarda autour d'elle et remarqua quelque chose qui semblait passer inaperçu à ses frères et sœurs de cercle, une petite petite fille assise à l'entrée du champs.
Était-ce sa présence plus que déplacée dans ce contexte où la mélodie bizarrement familière qui lui parvenait aux oreilles? Toujours est-il que Mina descendit doucement de son Compagnon - toujours plongée dans ses pensées brouillonnes - en lui flattant l'encolure, puis s'approcha à pas de Kyree de la petite fille. Elle ne semblait pas peureuse ou effrayé, néanmoins Irmingarde prit en route le mélodie qu'elle siffla doucement en coeur pour attirer son attention et s'arrêta à quelques pas en demandant:
"Bonjour demoiselle. Je peux m'approcher?"
Elle avait pris une voix douce et calme et s’accroupit légèrement pour se mettre à sa hauteur, les doigts posés sur le sol pour tenir son équilibre.
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Près à partir dès qu'on lui en donnerait l'ordre, Fitz répondit à Jalena.
"Merci"
Fitz était là, tout ce qu'il voulait c'était d'en découdre, mais il devait attendre qu'on lui dise où, comment, et pourquoi. Lorsque Jalena lui annonça la présence de Maya et d'Indra, le soldat écarquilla des yeux aussi rond que ceux d'un hibou éclairé par des phares. Mais... Comment pouvait-il veiller sur la fillette si elle se trouvait toujours là où il y a des risques ?
"Maya ? Et Indra? Sur place? Mais.... Pourquoi ? La déesse ne m'a pas prévenu. Je n'ai eu aucun signe..."
Il parlait à voix haute vers Jalena, mais parlait finalement plus pour lui même que pour les autres.
"Excusez-moi. Qu'est-ce-que cela signifie? que doit-on..."
Il n'eut pas le temps de finir sa phrase, que sa main commençait à faire des siennes... L'ancien mercenaire laissa sa hache tomber sur le sol. Pas par douleur non, la chaleur était douce, calme, comme lorsqu'il était en présence des "bonnes" forces. Mais c'était la surprise. Il fallait qu'il note de ne plus porter la hache de cette main, et puis surtout qu'il essaye de contrôler le trouble que cela lui provoquait si il voulait pas passer pour un abruti à chaque fois.
Descendant de Mephisto pour ramasser son arme, il adressa un sourire contrit aux personnes qui avaient pu remarquer son manège.
Sur le coup le mercenaire était perdu... L'excitation et la peur semblait avoir disparue aussi vite qu'elle était arrivée, et la sensation dans sa main désorienté Fitz. Le mercenaire était déjà lancé dans le combat, dans le feu, prêt à en découdre, adrénaline à son plus haut taux, et là d'un seul coup cette foutue marque qui lui disait en gros "calme toi mec tout va bien".... De quoi en déstabiliser plus d'un.
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Les événements s'étaient précipités, d'un coup. Tout le monde revenait tout doucement vers le Champ, ou cessait de s'agiter. Les informations que Jalena recevait par la pensée se recoupaient, et se ressemblaient toutes, au point qu'elle n'avait rapidement plus rien à transmettre à qui que ce soit. Puis soudain, ce fut le calme plat, comme si tout le monde autour d'elle, en particulier Hérauts et Compagnons, avaient cessés de penser. Et que leur esprit tout entier était tourné vers quelque chose. Jalena ne s'était même pas rendue compte qu'elle regardait dans la même direction que Sakura, et que beaucoup.
Le Bosquet, à nouveau. Comme il y a quelques décades... Sauf que cette fois, ce ne fut pas quelque chose de mauvais - elle l'espérait, en tout cas. Il y eut un éclat presque aveuglant, et un Compagnon en sortit. Bouche bée, la Héraut perçut quelques pensées, que l'on pouvait résumer ainsi : "C'est impossible..." Pourtant, ce Compagnon était bel et bien là. Mais comme dans un rêve, il disparut avec Indra, aussi vite qu'ils étaient apparus. Le silence couva encore quelques secondes, avant que tout le monde ne semble reprendre pied avec la réalité en même temps. Du coup, obnubilée qu'elle avait été par ce qui s'était passé du côté du bosquet, elle n'avait pas vu Fitz descendre de son cheval, et fut donc surprise de le voir "à ses pieds"... Elle eut un sourire rayonnant et lança :
"Non mais vous avez vu ça ? Vous savez qu'on n'a pas souvent occasion de voir un Compagnon sortir du Bosquet, encore moins un..."
Jalena arrêta sa phrase tout net. Ses sourcils se froncèrent légèrement, alors que son regard cherchait quelqu'un. Un Compagnon qui sortait du Bosquet était généralement le Compagnon du Héraut personnel du Roi, non ? Peut-être qu'elle se faisait des idées, que ce Compagnon mort revenu à la vie avait choisi cet endroit sacré pour réapparaître avec le Chat de Feu, mais... Elle devait s'en assurer.
"Où est Gaetan, Sakura ?"
La brève euphorie de cet événement laissa place à de l'inquiétude. Tout cela dépassait un simple héraut comme Jalena, et elle imaginait qu'elle n'aurait pas de réponses tout de suite si elle interrogeait qui que ce soit. Alors, autant rester dans le ton, et de rajouter :
"Et que se passe-t-il chez ces foutus DeFeriel ?! On n'a vraiment pas besoin de nous ? Et... Où est le compagnon du bosquet, maintenant ?!"
*Dis donc, Jal' ! Tu veux pas la mettre en veilleuse quelques secondes ?*
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Le Doyen avait les yeux dans le vague, preuve qu'il communiquait mentalement avec son Compagnon, et relayait certainement les ordres. Il eut un geste évasif vers Kalaïd pour lui signifier d'attendre une seconde... mais quand il concentra son attention sur lui, le soldat avait disparu. Sans doute que son devoir l'avait appelé ailleurs; le Doyen ne pouvait pas s'occuper de tout le monde.
Jalena et Fitz, tout près, discutaient et l'ancien mercenaire n'avait pas l'air forcément très à son aise. Descendu de cheval, il avait l'air étrange, presque fragile. Le Doyen les rejoignit:
"Excusez-moi, je tentais de tirer tout ça au clair. Là-bas, les choses sont... réglées. On n'a pas besoin de nous pour le Roi et sa femme, par contre ici si. Jalena, occupez-vous de ramener tous les étudiants au Collegium, et que personne n'en sorte jusqu'à nouvel ordre. Je vais rejoindre le Conseil et je vous tiendrai au courant. Lieutenant, le danger immédiat est passé, mais il faut que le Capitaine revienne vite. En attendant, vous le représenterez. Vous venez au Conseil avec moi, et les Hérauts et vos soldats devront faire comme d'habitude: se serrer les coudes pour donner la fessée aux méchants."
Sûr d'être obéi, il sourit à Jalena:
"Je ne pensais pas que... Marth dit que c'est... Antéa."
Gaetan va bien, le Héraut du Roi va mieux. Arthon, Saskia et leur Kelian sont avec Antéa. signala à Sakura le Compagnon du Doyen.
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Jalena eut un léger soupir de soulagement en apprenant que Gaetan allait bien... Il n'aurait plus manqué qu'un malheur n'arrive aussi au Héraut du Roi... Arthon aurait sans doute bien besoin d'elle pour les tristes jours à venir.
Elle hocha la tête vers le Doyen, et lança un regard vers le Collegium, tout en faisant le "tri" dans les esprits présents, sélectionnant ceux de ses élèves, et cherchant ceux qu'elle pourrait éventuellement ne pas connaître...
"A tous les Apprentis : rejoignez le Collegium s'il vous plaît. Les cours n'auront pas lieu, compte tenu des circonstances difficiles actuelles... Gagnez vos chambres, ou les salles communes, mais ne sortez pas de l'enceinte du Collegium jusqu'à nouvel ordre du Doyen."
Un nouveau soupir, et Jalena se ferma momentanément de tout le monde. Elle se sentait soudain abattue, et toute la pression des événements, qui se sont trop vite succédé, lui retomba sur les épaules. Et savoir qu'un Compagnon mort était revenu à la vie... ? Cette journée était dingue, tout simplement. Jalena, la mine grave, regardait la plupart des élèves partir vers le Collegium, et elle même commença à s'y diriger, non sans avoir avant adressé un dernier signe de la main à Fitz.
Leurs nouveaux souverains, et l'héritier potentiel, étaient en sécurité. Avec un Chat de feu et un Compagnon mort revenu à la vie. Jalena ne comprenait pas trop pourquoi il était si important qu'Antéa soit revenue, ni ce qu'elle faisait là bas - Kelian ne pouvait pas avoir été Choisi si tôt, quand même ?
"Oh, pitié... Pourvu qu'un autre DeFeriel n'ait pas été Elu !", pensa-t-elle avec un humour légèrement décalé.
Ca lui fit penser que ce n'était pas elle qui avait prodigué le moindre cours à Saskia, d'ailleurs. Il faudrait peut-être qu'elle y pense, plus tard, et qu'elle sache quel don cette fille pouvait bien avoir - ou peut-être se sentait elle trop supérieure au reste du monde pour assister aux cours d'une fille à peine plus âgée qu'elle ?
*Tu broies du noir, mon Elue...*
"Oui... Je n'arrive pas à bien réfléchir. J'ai envie de..."
* ... Oui ?*
" ... Je ne sais pas trop. Je suis tellement en colère contre les DeFeriel... Rien ne prouve qu'ils aient été impliqués dans l'histoire du colis piégé, mais aujourd'hui... Avec une coordination limite parfaite... Ils enlèvent le couple royal au moment où le Roi meurt... C'est déjà tellement injuste pour Uriens, Sakura... Mais ces monstres n'ont même pas laissé le temps à Arthon un temps de deuil... C'est tellement..."
Jalena s'arrêta à la clôture qui entourait le Champ des Compagnons, les poings serrés, les larmes ravageant ses joues. Les dents serrées, elle aurait sans doute grogné, et hurlé sa colère et sa tristesse. La jument arriva doucement derrière elle, et la héraut plongea sa tête et ses bras dans la crinière de son Compagnon.
-
Se ressaisir, reprendre ses esprits. Respirer par le nez, doucement, laisser les poumons se remplir, se concentrer que sur ca. Voilà déjà Fitz se sentait déjà nettement mieux. Lorsque le Doyen s'adressa à lui, il put acquiescer sans avoir l'air d'être une biche coincée dans un coin lors d'une battue.
"Bien. Un instant"
Le soldat se tourna vers l'entrée du champ, et siffla tellement fort que la plupart des murs se mirent à trembler. Un jeune conscrit, qui ressemblait plus à un gosse qu'à un soldat apparut en courant au coté du lieutenant.
"Gamin, va à la garnison, choppe deux hommes de ma troupe, et dis leur que je veux entrer en contact avec le capitaine aussi rapidement que possible, je me contrefiche qu'il soit à l'autre bout du monde, ou en train de chasser la jambe légère, je veux un contact immédiat. C'est bien compris? Et qu'ils ne te sortent pas l'excuse du "on veut pas le déranger", sinon rappelle le que dans ce cas là c'est MOI qu'ils dérangeront, et vu ma proximité, je suis à l'heure actuelle bien plus dangereux que lui. Compris gamin? Autre chose, j'ai envoyé un hommes pour que la garde soit accentué. Que cet ordre soit renforcé! Je ne veux pas qu'une mouche puisse rentrer dans le collégium sans qu'elle est était fouillée. Et si jamais quelqu'un se moque de toi, où te dit que tu n'as aucun droit, rappelle leur que tu es ma voix, crois moi ils ne parleront pas longtemps. Va ! "
L'enfant fit un signe de tête et partit en courant vers la garnison. Fitz le regardait s'éloigner, se gamin avait quoi? 16 ans ? 17 ans ? Et peut être que demain il serait mort... C'est ce qu'il détestait le plus dans la guerre. Qu'un homme comme lui trouve la mort au combat, était une belle mort. Qu'un enfant qui n'avait pas encore connu la chaleur du corps d'une femme crève la bouche ouverte, cela le débecquetait au plus au point.
En parlant de ça. Jalena s'éloignait non sans lui avoir adressé un dernier signe de la main. Fitz lui répondit de son sourire habituel. Peut être qu'en d'autres temps... En d'autres lieux... Il fixa son regard sur sa démarche quelque instant, laissant son regard filer de sa nuque à... Il secoua la tête vivement, et revint au doyen.
"Bien je vous suis. Mais sachez que même si je représente le capitaine, mes décisions ne seront pas les siennes, et qu'il restera seul maître à bord à son retour. Je n'ai pas son expérience de la "diplomatie" ou du maniement des troupes. Au combat je pense pouvoir l'égaler, mais dans le reste, il est, aujourd'hui et pour longtemps, le Chef. En attendant je reste à vos cotés et vous apporterai toute l'aide nécessaire."
Le lieutenant flatta doucement l'encolure de Mephisto, qui partit sans attendre en direction de son écurie, non sans avoir quémandé une caresse que Fitz lui fit dans un sourire.
-
Enora entendit le message de Jalena au moment où sa vision s'achevait, elle ouvrit les yeux pour la voir tourner bride. Jorel s'élança vers elle avant même qu'Enora ne le lui ait demandé. Ils avaient tous les deux partagé la vision et devaient en faire part.
"Jalena !"
Ils la rattrapèrent alors qu'elle arrivait aux niveaux de la barrière.
"Attendez, je ne vais pas désobéir aux ordres, mais j'ai vu ou c'était rendu Antéa et le chat de feu. Ils sont allés rejoindre Saskia, Anton et Maya dans un salon richement décorer. Les trois humains semblaient attendre quelque chose d'un air inquiet. Je ne sais trop ce qui se passe, mais je me suis dit que cette information vous serait utile. Si vous voulez, je peux continuer d'essayer de scruter."
Enora détestait rester à ne rien faire, surtout quand c'était une de ses meilleures amies qui était en danger. Elle ne supportait pas d'être confinée au palais, même si elle savait que c'était pour son bien, pour ne pas gêner les adultes. Sauf que son coeur ne l'acceptait pas. Elle voulait aidé, être dans l'action.
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Les apprentis Hérauts obéirent sans discuter à l'ordre de Jalena. Chacun avait conscience de la gravité de la situation même si tous ne savaient pas ce qui était réellement arrivé au juste. Les Compagnons firent eux-aussi pression pour que leurs Elus rentrent à l'abri. Ensuite, ils se réunirent dans le Champs, pour tous ceux qui le pouvaient. Le "Réseau" se resserra pendant que tous les Compagnons tentaient de comprendre ce qui avait pu se passer dans le Bosquet.
Rapidement des informations vinrent, et furent transmis aux Hérauts confirmés... et aux apprentis. Oui Antéa, qui était morte, était vivante. Elle avait rejoint son Elue Saskia - et Guerren avait pu reprendre sa place de Compagnon en attente... Saskia, Arthon et leurs enfants allaient bien et ils revenaient au Palais. Les DeFeriel avaient été arrêtés et étaient placés en détention le temps qu'on règle leur sort.
[Jalena je te laisse gérer Enora : tu sais déjà tout ce qu'elle te dit parce que ton Compagnon t'a mise au courant, mais la vision d'Enora a été claire et puissante]
Le Doyen recevait ces informations au fur et à mesure et il les transmit à Fitz immédiatement tout en acquiesçant aux remarques que lui faisait le lieutenant. En tant que représentant de la Garde, il se devait d'avoir ce genre d'information. Un peu plus tard, Fitz fut rejoint par un de ses soldats qui lui ferait un rapport de la situation (comment ils avaient maîtrisé les DeFeriel chez eux, l'apparition de l'enfant au Chat de Feu et d'un Compagnon au milieu du salon, les mesures prises à l'encontre des traîtres). Le jeune homme envoyé par Fitz revint aussi faire son rapport: le Capitaine allait être mis au courant et les ordres du lieutenant étaient suivis à la lettre dans la caserne et chez les gardes.
Quelques minutes plus tard, le Doyen et Fitz entraient dans la salle du Conseil. Des gardes armés jusqu'aux dents étaient présents à toutes les entrées,prêts à obéir au doigt et à l'oeil à leur lieutenant. A l'intérieur, les Nobles du Conseil (moins les DeFeriel), les représentants des Guildes, des Collegia et des religions se disputaient violemment à propos de ce qui s'était passé. Le Doyen requit l'aide de Fitz pour faire le calme avant d'expliquer la situation. Il fallut attendre cependant que le Capitaine arrive (à dos de Compagnon, car c'était finalement un Héraut qui s'était dévoué pour le ramener) pour que des décisions soient prises quant aux DeFeriel: Enchantement de Vérité du plus haut niveau pour leur faire avouer leurs motivations, emprisonnement à vie, confiscation des biens des parents de Saskia, mise en tutelle des petits frères de la princesse... Vint ensuite les disputes quand Beltran exigea qu'on passe tous les non-Hérauts du Conseil à l'Enchantement de vérité, lui et Fitz y compris pour donner l'exemple... Il manquait certains membres du Conseil mais tous finirent par se plier aux ordres... sauf trois nobles qui tentèrent de s'enfuir... Evidemment rattrapés avant même d'être sortis, ils furent placés aux arrêts. La séance fut levée sur cette note négative.
[Fitz, et Aaron, je vous réquisitionnerai après le mariage et le couronnement pour la mise en pratique de certaines décisions]
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Jalena avait entendu quelqu'un s'approcher, et si elle n'était pas particulièrement pudique, elle prit quand même le temps d'essuyer ses larmes et de se composer un visage un peu souriant malgré la situation... Quand bien même il y avait toujours cette ride qui lui barrait le front. Sakura - entre autre - lui avait transmis les dernières informations, bien moins alarmantes que les précédentes, c'était déjà ça de gagné.
Quand Enora arriva, donc, Jalena était déjà au courant de tout ce qu'elle lui dit, et elle se contenta de hocher la tête, et de lui prendre le bras... Et de l'entrainer vers le Collegium.
"Ne t'en fais pas, Enora. J'ai cru comprendre que l'on se chargeait déjà de la situation, qui que soit ce "on". Ton amie est en sécurité - Arthon aussi... Je ne comprends pas vraiment pourquoi... Comment Antéa a pu revenir à la vie, et comment Saskia a pu changer de Compagnon avec autant de facilité... Nous aurons sans doute des réponses plus tard, pour le moment, contentons nous d'obéir aux ordres de nos Compagnons, et gagnons le Collegium. On nous tiendra au courant, sans doute, en temps et en heure."
Jalena hésita un instant, sur la direction à prendre : sa chambre, où la salle commune ? Elle opta finalement pour la seconde option, préférant être en forme, et avoir les batteries pleines au cas où on aurait besoin d'elle... En réalité, il fallait qu'elle fasse quelque chose, sinon elle allait se morfondre et ressasser dans son coin, ce qui n'était généralement pas bon pour le moral...
Direction, donc, la salle commune, où elle piocherait dans les restes du repas précédent, et partagerait volontiers un goblet de cidre avec quiconque la rejoindrai, en mémoire au défunt roi...