Valdemar RPG

Autres RPs => Archives => Sujets scénario => Discussion démarrée par: Héraut Arthon le 10 juillet 2011, 15:25:57

Titre: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Arthon le 10 juillet 2011, 15:25:57
Traverser la Forêt des Chagrins avait été plutôt facile malgré les rumeurs et les petites frayeurs dans les ombres. Après l'apparition de la Déesse dans les flammes, que tout le monde soupçonnait d'être Aanor, tout le monde avait été plus ou moins sur le qui-vive. Qui avait trahi le groupe? Etait-il déjà dans les rangs? Les précautions prises à Haven n'avaient-elles pas suffi? Où allaient-ils tous, à avancer derrière Beltran sans savoir où leurs pas les menaient? Quelques uns avaient commencé à grommeler, surtout quand le convoi avait quitté la forêt pour s'enfoncer dans les montagnes. L'air s'était raréfié et surtout raffraichi, et la grimpe n'avait pas été agréable: il avait fallu parfois démonter pour traverser des passages difficiles, parfois s'arrêter à cause des charrettes...

Mais finalement la descente avait commencé ... Tout le monde se réjouissait, depuis que Beltran avait annoncé qu'ils n'étaient plus à Valdemar et que leur quête commençait enfin. Tout le monde se réjouissait jusqu'à ce qu'arrivés en bas de la montagne, on vit, après une large plaine, au loin, une chaîne de montagnes dix ou vingt fois plus grande que celle qu'ils venaient de franchir.

"Le Mur de Glace " annonça Beltran à tout le monde. Quelque chose brillait dans son regard alors qu'il observait le chemin à parcourir. "Nous irons là-bas. Il existe des peuples qui ne se mélangent pas à nous mais dont les savants et les explorateurs ont déjà fait mention dans des livres. Nous irons à leur rencontre pour savoir s'ils ont aussi des problèmes. Ce ne sera pas une partie de plaisir, mais nous trouverons des réponses, j'en suis sûr." affirma-t-il.

Il semblait sûr de lui, effectivement, mais il fit venir Elryk et les officiers de la garde, dont Raimon, pour qu'ils encadrent fermement les participants à la mission, parce que certains hésitaient visiblement à repartir. Quelques uns avaient abandonné avant la première montagne et le sage kyree qui aurait dû continuer avait malheureusement été atteint par une langueur impossible à faire cesser et on l'avait renvoyé à Haven se faire soigner avec des serviteurs [Isabeau, Barrn n'est plus avec toi mais il t'a confié la tâche de tout noter comme s'il avait été là]. Les soldats circulèrent donc dans toute la colonne quand soudain un des soldats de Beltran envoyé à l'avant revint au galop l'air surexcité.

[ Vous pouvez raconter vos ressentis dans la montagne, puis en voyant la plaine et le mur de glace, et face aux paroles de Beltran. Nous sommes en pleine chevauchée, cela fait 2 jours que nous ne sommes plus à Valdemar - on vient d'achever la descente.

Saskia, la nuit d'avant de voir le Mur, tu as rêvé de quatre Compagnons. Antéa menait les trois autres, et te saluait dans un éclat d'amour important. Derrière elle venait Lowi. Il était adulte mais tu savais qui c'était, et sur son dos un enfant, sans visage, mais que tu savais rayonnant. A quelques pas derrière encore, deux Compagnons inconnus et Antéa qui disait qu'ils avaient Choisi et arrivait. En te réveillant tu sais que c'est une vision même si tu ne la comprends pas forcément. Les naussées - angoisse? effort? vision? - t'ont reprise au réveil.
Elbereth, ta ratha semble de plus en plus en forme, et elle va souvent en éclaireur. Cela fait plusieurs heures que tu ne l'as pas vue, cela commence à faire beaucoup.
Mina, tu as utilisé ton Don plusieurs fois et tu commences à sentir que tu le maîtrise mieux, surtout quand Ezarell veille au grain.
Tous les Compagnons présents ne semblent plus inquiets, mais sereins et déterminés, comme si l'apparition de la Déesse avait confirmé quelque chose. Mais ils surveillent tous les non-Hérauts, vous en êtes presque certains même s'ils ne disent rien.]
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Saskia le 10 juillet 2011, 23:04:48
[justify:23cdd1dl]Chaque jour de voyage, durant la moitié du temps, Saskia s'était isolée. Non pas que la compagnie de Irmingarde ou Isabeau l'importunaient, bien au contraire. Seulement, cette histoire de traitre la travaillait bien plus qu'elle ne voulait l'admettre. Ses nausées, à toute heure de la journée, ne devaient être que la preuve de ce stresse. Elle avait du se battre pour ne pas être renvoyée à Haven en même temps que Barrn. Elle s'était entêtée à dire qu'elle allait bien, et on l'avait regardée de travers. Du genre, "Seule une traitresse voudrait autant rester." Ou peut-être était-ce elle qui interprétait mal les choses.

Non, en fait, la jeune femme s'isolait surtout pour travailler son don, encore, et encore, sans relâche, à la recherche d'une vision qui leur donnerait de précieux indices. Leur destination, le ou les traitres, un soucis météorologique... N'importe quoi. Mais rien ne venait, à part la migraine. Guerren l'encourageait, lui disait de ne pas désespérer. Son Don était de ceux qui était le plus difficile à développer, à maîtriser. Le héraut Lachlan avait lui même mit quelques années après sa mission de probation avant de pouvoir utiliser correctement sa prescience. Mais c'était maintenant qu'elle en avait besoin !! Saskia n'était pas patiente sur ce coup là. C'était une vision qui leur avait indiqué la direction à prendre, c'était une vision qui pourrait peut-être les sauver tous.

Mais la seule vision qui lui vint ne signifia pas grand chose... En fait, au réveil, elle vomit et pleura, sans aucune dignité, malade comme pas possible. Malade de se sentir si seule, si éloignée de la véritable moitié de son âme, malade de se mettre dans cet état alors que Guerren était là pour elle... Saskia se lâcha un court instant, avant de gagner le point d'eau pour se débarbouiller. Par les Dieux et leurs Catins ! Qu'elle se sentait mal ! Saskia regretta presque un moment de ne pas être rentrée à Haven.

L'eau glacée lui remit les idée en place : Non ! Elle avait dit qu'elle endurerait le froid et la boue pour se montrer digne d'Arthon et d'Antéa, ainsi que de Guerren. Elle ne devait pas abandonner maintenant, même si c'était terriblement tentant.

Saskia regagna le campement. Tout le monde se réjouissait de la descente, mais pour elle, ça ne changeait pas grand chose. Quand l'allure était modérée, la grise descendait du dos de Guerren, pour le soulager un peu. Elle ne perdait pas de vue qu'il commençait à être malade quand ils avaient quittés Haven... Fichue Aanor !! La dernière ligne droite pour gagner le bas de la montagne remit pourtant la jeune femme d'aplomb : au moins, sur du sol plat, son Compagnon aurait moins de mal.

... Ou pas. "Le Mur de Glace"... Beau nom que voilà ! Saskia grimaça, et soupira. Elle grommela quelque chose sur la perte de temps et la fatigue que cela allait encore leur procurer. Elle rejoignit Guerren pour le brosser, et lui demander conseil : elle lui parla de sa vision de la nuit - Antéa et Lowi, surtout - et lui demanda si elle devait aller en parler à quelqu'un. Beltran, à tout hasard ?[/justify:23cdd1dl]
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Isabeau d'Armentières le 11 juillet 2011, 22:40:17
L'euphorie des premières semaines avaient fait place à une angoisse marquée. différente de celle de la cour, mais bien présente. Elle s'était installée doucement, au fil de l'affaiblissement de son cher Messire Barrn.

Elle était anxieuse à l'idée que son quadrupède adoré puisse... puisse... qu'il puisse lui arriver malheur. Malgré tous les reproche qu'elle aimait à faire pleuvoir sur la tète du canidé, il occupait une place toute particulière dans son cœur et dans sa tète. Il lui avait donné sa chance, avait permis que ses talents soient révélés... et il était toujours aux petits oignons pour elle. C'était son Maitre. A Elle. et elle ne voulait pas le perdre.

Mais par ailleurs, elle était anxieuse à l'idée que le mal dont souffrait Barrn, un Kyree dans la force de l'âge, ne touche sa petite Rinnerl. Aussi, la première fois que Barrn lui avait demandé de le prendre sur la croupe de son cheval, à la place de Rinnerl, avait elle hésité un instant, tiraillé entre deux loyautés. Finalement, elle avait accepté, mais elle était sure que Barrn l'avait vu et en avait été blessé. elle l'avait vu à son regard. Il avait cessé de pétiller une seconde. Elle en était malade...

Aussi quand il avait été question de rapatrier Barrn, avait elle préparé ses affaires et s'était elle joint au convoi de retour. Elle ne pouvait pas abandonner Barrn. Bien qu'en faisant cela, elle abandonnait Saskia, Mina, Raimon et qu'elle privait le groupe de ses facultés de traduction. Chaque choix était foncièrement mauvais, et elle le savait.

Mais Barrn ne l'avait pas laissé faire celui ci. Il lui avait strictement interdit d'abandonner maintenant. Et que si elle avait la trouille, ce n'était pas en se servant de lui comme prétexte qu'elle s'enfuirait et manquerait sa parole à Valdemar.

Il la connaissait bien.

Elle lui avait violemment écrasé une patte avec sa botte de cheval (plus spontané que la gifle au vu de la hauteur du museau) et lui avait murmuré dans un sifflement sonore Qu'elle était sincèrement navrée de se faire du souci pour sa vielle carcasse poilue et que puisque c'était comme ca, elle chroniquerais tout et qu'elle effacerait les contributions de la boule de poil. Sur ce, elle avait fait signe aux serviteurs de ramener sa malle avec le gros des bagages, avait royalement sauté en selle et avait rejoint le groupe.

Maintenant, elle n'arrivait pas à se décider entre la rage de s'etre laissé manipulé si facilement, le souci pour son Maitre et le souci pour Rinnerl qu'elle couvait plus encore qu'a son habitude.
Dommage, elle avait commencé à devenir plus cool...

Le mur de glace... Quel nom approprié... et d'avance déprimant. décomposons l'expression:

Mur: Truc quasi vertical qu'ils allaient metre des heures à escalader, même via les chemins "faciles", puis des heures à descendre, avec en plus un vertige qui n'en serait pas un parce que dans "vertige", on entend "peur irrationnelle du vide" et que là ce serait tout ce qu'il y aura de plus rationnel...

Glace: Froids, glissant, casse gueule, neige, glace qui coule dans le coup.

Recomposons:

Mur de Glace: Mais qu'allaient ils faire dans cette galère?

"Je vais vous dire, moi, les filles. Barrn il a tout compris. On aurait du s'enfuir tant qu'il était temps... Oh? du nouveau?"

En effet, un de leurs éclaireurs arrivait à bride abattue.
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Elbereth le 14 juillet 2011, 12:02:09
[justify:2867dxaq]Après l’apparition de celle qu’elle supposait être la Déesse Aanor, Elbereth avait senti la tension s’accroître au sein du groupe. Des regards suspicieux étaient parfois surpris entre certains, la notion de traître ayant éveillés des soupçons –fondés ou non– parmi les membres de l’expédition. Tout le monde se posait à présent des questions, elle-même aussi, sur leur destination finale… Il faut dire que le capitaine Beltran était plutôt avare en renseignement… Mais en même temps si il y avait un traître dans leur groupe… En ce cas, il valait mieux distribuer les informations au compte goutte. Et puis Maître Barrn était reparti pour Haven, atteint de quelque mal étrange, peu avant leur ascension. Elle le connaissait peu, mais l’aimait bien, elle espérait qu’il se remit rapidement une fois au palais.

Bref, en plus de tout cela, la tranquille traversée de la forêt des Chagrins avait laissée place à l’éprouvant cheminement à travers une première chaîne de Montagnes. Elle avait senti son manque d’entraînement au voyage, par rapport à lorsqu’elle était arrivée à Haven, mais tout de même moins souffert que certains autres membres du voyage. Heureusement que les soirées routinières qui s’étaient installées dès le début étaient toujours de mises… faisant leur point de repère quotidien, pendant lequel ils pouvaient enfin se détendre un peu. Enfin, après quelques jours, ils commencèrent à descendre. L’ambiance se détendit peu à peu, bonne humeur retrouvée et les rires se firent moins nerveux et plus franc. Elbereth en profita pour discuter un peu, toujours à droite et à gauche, essayant d’apprendre à connaître un peu mieux ses compagnes et compagnons de voyage. Sa ratha, quant à elle, prenait plaisir au voyage et faisait office d’éclaireur… de plus en plus souvent. La jeune femme n’aimait pas trop la savoir loin et sans elle, mais elle ne voulait pas la brider au groupe et donc la laissait faire.

Jusqu’à ce fameux matin, où ils arrivèrent sur la plaine qui faisait suite à la chaîne de montagnes qu’ils venaient de traverser. Et en levant les yeux vers l’horizon, l’apprentie-mage grimaça comme les autres, à la vue de la nouvelle chaîne qui s’offrait à eux, beaucoup, beaucoup, beaucoup plus grande et vaste que la précédente. Enfin, le capitaine leur fourni quelques explications. Le Mur de Glace… Ah pour ça oui ! Il portait bien son nom ! Et dire qu’elle avait trouvé les derniers jours quelques peu… difficile, ce n’était rien en comparaison de ce qui les attendait… Par contre, la perspective de rencontrer de nouveaux peuples, de découvrir de nouveaux mode de vie, d’apprendre plein de nouvelles choses et de leur venir en aide en cas de besoin, tout cela l’enchantait et la motivait au plus haut point. Elle se remit en route, observant les soldats qui « motivaient » les incertains… et répondit à Isabeau :

-Je ne sais pas, cela peut être intéressant. Dur certes, mais intéressant.

Elle fut coupée par l’arrivée d’un éclaireur. Et reprit en marmonnant, inquiète, plus pour elle-même que pour les autres :

-Je me demande où est Del’… Cela fait un peu trop longtemps que je ne l’ai pas vu. Et je n’aime pas ça.

Sur ce, l’apprentie s’avança vers l’éclaireur, elle espérait entendre ce qu’il dirait, et comptait bien lui demander si sa Sœur d’Esprit pensait à revenir la voir…[/justify:2867dxaq]
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Irmingarde le 14 juillet 2011, 23:12:34
Irmingarde était quelqu'un d'endurant habituellement. Élevée sans amour mais à la dure, elle s'était occupé des récoltes, des animaux au même titre que ses frères, et avait connu les étés brûlants à bêcher, et les hivers glacials à emmener le troupeau dans les plaines.
L'aventure dans laquelle elle s'était engagée ne lui faisait donc pas physiquement peur, même si son derrière lui disait le contraire à force d'être bringuebalé sur la croupe d'Ezarell, qui pourtant faisait son possible pour rendre la chevauchée le moins désagréable possible.

Alors quand elle vit leur nouvel objectif, elle ne fit pas la grimace. On les avait prévenu, ce ne serait pas de tout repos, et ce qui s'annonçait était éprouvant!
De plus, elle avait une satisfaction intérieure, pendant ses quelques jours de traversée, elle avait pu tester à nouveau son don, et elle n'avait pas provoqué de catastrophe, elle arrivait de mieux en mieux à maîtriser cet étrange pouvoir, grâce à l'aide silencieuse mais présente de son Compagnon.
Compagnon qui lui transmettait mentalement sa détermination à trouver comment sauver Valdemar de ces étranges maladies.
Elle ne disait rien, mais Mina était terrifiée à l'idée de perdre son compagnon à cause de cette déesse, de se retrouver de nouveau seule, elle savait qu'elle ne survivrait pas à cela. Mais elle gardait cette pensée bien cloisonnée au fond de son esprit, cachée à son Compagnon qu'elle ne voulait pas inquiéter pour rien. A l'heure actuelle, mieux valait se concentrer sur la mission.
Et vu l'expression du soldat qui arrivait au galop, il y avait du nouveau!
Elle répondit à Isabeau avant l'arrivée de l'éclaireur:

"Allez Demoiselle Isabeau, du courage et de la vaillance, pour Valdemar!"

A Saskia, elle ne savait que dire. La fille du Baron était songeuse depuis quelques jours, et Mina ne voulait pas forcer ses confidences.
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Arthon le 18 juillet 2011, 12:38:25
L'éclaireur, avec un peine un signe pour ses collègues, se précipita directement vers Beltran et fit virevolter son cheval pour se mettre tout près du Capitaine. Il commença à chuchoter, trop bas pour que quelqu'un d'autre que le blond ne puisse l'entendre. Le visage de Beltran se durcit soudain avant de redevenir pareil au marbre: dur, froid, mais sans expression. Il fit un signe et deux caporaux s'approchèrent. Ils parlèrent quelques minutes, puis l'un deux alla chercher un des Hérauts et un Mage, le responsable de chaque groupe en réalité. Le petit conciliabule continua quelques minutes; la colonne immobilisée se demandant ce qu'il se passait.

Puis Beltran fit un signe et le petit groupe s'éloigna un peu pour qu'il puisse parler:

" Qui de vous est la liée de la... " (un regard vers le Mage qui chuchota un nom) " ratha Dellaria ? " demanda-t-il haut et fort, cherchant visiblement du regard quelqu'un.

Elbereth n'étant pas loin, il la reconnut et lui fit signe d'approcher:

"Vous venez avec nous."

Pendant ce temps, le Héraut avec qui le Capitaine avait parlé s'approchait de Irmingarde:

"Vous avez le Boutefeu, et il me semble que vous le maîtrisez à peu près? Nous aurons besoin de vous." dit-il sans explication. Son Compagnon, un peu plus expansif, expliqua à celui de Mina quelque chose qu'elle refusa de répéter à sa Liée, mais elle lui dit simplement à la place: Je suis là et je te protégerai tant que je peux, mais la vision qu'il y a là-bas, elle va être dure à supporter ...

Le Héraut mit une main réconfortante sur l'avant bras de Mina puis regarda Isabeau:

"Venez aussi, nous aurons sans doute besoin de vos écritures et de vos dons de lecture: il y a des choses étranges."

Puis il se tourna enfin vers Saskia:

"Arthon me tuera s'il apprend que je vous ai mis en danger, mais Beltran veut que vous veniez aussi."

Aux trois filles il ordonna de rester grouper et avec leurs Compagnons ( Compagnons, ou kyree d'ailleurs) et les guida vers le reste du groupe et Elbereth que Beltran avait recruté. Le reste du camp s'installa dans l'attente pendant que l'éclaireur les guidait vers les sous bois.

[Les Compagnons sont nerveux et soudain Guerren lâche mentalement à Saskia: Magie du sang... et celle d'Irmingarde le lui dit aussi en la prévenant de ne pas paniquer, qu'il n'y avait que des restes et qu'avec elle, Mina était en sécurité.
Isabeau, ta petite Rinnerl est visiblement mal à l'aise, elle couine, et elle fit par faire intrusion dans ton esprit pour réclamer de partir, des câlins et se cacher loin.

Vous chevauchez une heure, et plus l'heure avance et le chemin est parcouru, plus l'angoisse monte de ne pas savoir ce qui va arriver, ce que vous allez voir, avec une seule certitude: c'est pas la plus belle chose de votre vie.
A force de voir des arbres, cela vous fait étrange de tomber sur une clairière. Là, le spectacle est étonnant. Une grosse pierre plate est au centre de la clairière, maculée de sombre - du sang séché. Un gros tas de cendre à côté montre qu'il y a eu un brasier, mais quelques écrits, des parchemins et un morceau de grimoire, ont réchappé au feu, comme si personne n'avait été là pour vérifier que le travail était correctement brûlé.
Derrière la pierre, lorsque vous en faites le tour, demandé par l'éclaireur, git une fillette égorgée, et la ratha d'Elbereth couchée près d'elle. Elle a l'air très malheureuse (d'ailleurs elle pleure, tu l'entends dans ta tête, Elbereth) et visiblement blessée, ou du moins totalement épuisée.

Beltran a les yeux fermés, comme contenant sa rage et son impuissance. Près de la gisante, une fumée semble s'élever sur la pierre.]
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Capitaine Ellia le 18 juillet 2011, 12:44:40
Une blonde que Beltran connaissait bien, et que certains d'entre vous ont déjà vu [hj: uniquement celles qui ont eu un rp avec avant sa mort ou ayant vécu une apparition ] apparait. Elle est comme une image tremblotante dans le vent, mais bien reconnaissable, et l'enfant morte semble très vivante accrochée à sa main. Elle a l'air très triste, mais décidée. Elle tend une main vers Beltran, comme si elle l'invitait, puis pointa le doigt sur Saskia, brusquement:

"Princesse, ta quête aboutira. Tu auras peut-être à choisir entre ta vie et leurs amours, mais tu gagneras. Reste entourée d'amis dans cette épreuve, et venge ta petite soeur."

Moins directement adressée à Saskia, mais plutôt à tout le monde, elle ajouta:

" La famille la plus belle et la plus forte est celle qu'on se choisit. Elle a moins de chance de trahir."

Elle fixa ensuite la ratha, qui sembla écouter avant de chercher le réconfort de sa Liée, puis les Compagnons baissèrent la tête pour la saluer. Rinnerl quant à elle n'aimait pas les choses transparentes qui parlaient dans l'esprit de tout le monde et elle protesta vigoureusement avant de s'arrêter net ... et de se cacher dans le giron d'Isabeau.
Une seconde plus tard, regardant de nouveau Beltran, et l'enfant morte souriant gravement à tout le monde, elle disparut avec sa nouvelle compagne.
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Saskia le 19 juillet 2011, 17:19:03
[justify:1sty40ak]Saskia aurait donné n'importe quoi pour entendre ce qui se disait entre Beltran et l'éclaireur. Mais elle fut rapidement, plus ou moins, mise dans la confidence. Avec Irmingarde et Isabeau, elle fut invitée à les suivre par le Héraut, qui lâcha à demi mot que l'un des secrets de Saskia... N'en était pas vraiment un. Les Compagnons devaient être de sacrés commères ! Elle adressa au Héraut un sourire timide, gêné, avant de chevaucher Guerren et de suivre la colonne.

Comme ces derniers jours, Saskia tenta d'étendre son Don, de soulever quelques boucliers, en vain. C'est son Compagnon qui la mit en garde contre le spectacle peur ragoutant auquel elle allait devoir faire face. Magie de sang... Saskia eut un frisson, et regarda vers ses compagnons de voyage, anxieuse. Rinnerl, avec Isabeau, ne se sent pas non plus à l'aise, et cherche à partir. Ses couinements ne font que renforcer le sentiment de malaise chez Saskia. Son estomac commence déjà à se contracter.

Arrivé à la clairière, le convoi s'arrête. Saskia descend de cheval, et elle reste un instant contre Guerren, avant de décider de s'approcher. Pourtant, elle est arrêtée dans son élan, quand un fantôme apparait. Saskia sursaute, et grâce au fantôme, son secret ne va plus en être un. "Princesse"... La demoiselle frissonna, les yeux exorbités. Ce qui était dit était trop... FOU ! L'estomac de Saskia se rebella, une fois de plus, avant qu'elle ne tombe à genoux. Le manque d'Antéa se fit plus fort dans son esprit, dans son coeur, et elle ressentit le manque intense de son Compagnon. La jeune fille se tenait la tête à deux mains, les doigts crispés dans sa chevelure blonde en bataille. Elle ne se rendit même pas compte que des larmes coulaient sur ses joues, et il fallut que quelqu'un la rappelle à la réalité pour qu'elle redresse ses barrières, qu'elle s'isole de ce lien mort, et qu'elle ne sombre pas dans la folie.

Venger sa petite soeur. Venger Antéa. Ca voulait dire quoi, qu'elle ne la retrouverait jamais ? Qu'elle serait pour toujours une Grise sans Compagnon ? La folie la guettait à nouveau, malgré la présence, près d'elle, de Guerren... Et puis, choisir entre quoi ? Sa vie et leurs amours ? Ca ne suffisait pas, déjà, qu'elle doive être privée de la moitié de son âme, séparée de la moitié de son coeur ? Saskia lutta pour essuyer ses larmes, et retrouver un minimum de contenance. Elle ne parvint pourtant pas tout de suite à se lever, ni à parler. Il lui fallut encore de longues minutes avant qu'elle ne puisse redevenir maîtresse d'elle même. Saskia se redressa, bafouilla vaguement quelques excuses. Elle ne pouvait plus s'approcher du centre de la clairière, elle s'en sentait tout bonnement incapable.[/justify:1sty40ak]
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Irmingarde le 20 juillet 2011, 22:43:23
Irmingarde n'aimait pas être indiscrète, mais tout de même, elle avait bien envie d'entendre ce qu'il se disait. D'autant plus quand elle vit, l'espace d'une seconde, le visage du capitaine se décomposer.
Ca ne sentait pas bon, pas bon du tout... D'appréhension, elle posa ses mains autour du coup de son Compagnon, histoire de trouver où les poser pour ne pas que l'on voit qu'elles tremblaient.

Elle tourna les yeux vers l'étrangère qui avait été interpelé. Mais fut vite interrompu dans son observation par un Héraut, un vrai, tout en blanc, qui lui posait des questions. Même si elle avait voulu garder un ton détaché, elle balbutia un peu:

"Je fais du... du mieux que je peux, avec l'aide de mon Compagnon, Héraut. Mais... mais je suis prête à mettre toutes mes compétence à votre service!"

Ce disant, elle se redressa un peu sur Ezarell, comme pour montrer son sérieux et son implication. Puis elle fronça les sourcils.
Son Compagnon n'avait pas pour habitude de garder des secrets, de lui cacher des choses, et cela l'irritait. Mais elle lui fit confiance, comme toujours, et l'idée que ce qu'elle allait voir n'était pas beau lui noua le ventre d'appréhension.
Elle lança un regard inquiet à ses amies et l'avancée commença.

Plus l'arrivée s'approchait, moins Mina se tenait droite. Elle savait bien qu'elle aurait du faire honneur à sa fonction, ne pas montrer qu'elle avait peur, qu'elle était tout bonnement effrayée même, garder une expression calme, après tout, un Héraut en fonction se devait de régler les problèmes avec recul et sang froid, mais elle en était incapable. Et apprendre que de la magie était impliquée ne l'aida pas à se calmer. De plus, si elle ignorait ce qu'était la magie du sang, elle se doutait bien que le degré de malveillance de cette magie devait être très élevé.

La première vue qu'elle eu la déconcerta un peu. Drôle de lieu, perdu au milieu des montagnes. Elle essaya d'appliquer ce qu'on lui avait appris pendant les cours qu'elle avait suivi. Porter son attention sur les moindres détails.
Elle fronça le nez à la vue du sang. Elle s'approcha un peu, toujours à dos de Compagnon, pour voir de plus près les parchemins, et eut alors une vue plongeante sur le corps, par les dieux, d'une fillette baignant dans son sang, la gorge tranchée.
Irmingarde eut un haut le cœur et vomit sans pouvoir s'en empêcher. Elle n'était pas préparée à ça, pas du tout!
Elle avait essayé de s'endurcir sur le chemin, en pensant aux choses les plus horribles qu'elle avait vu, le jour où elle du accoucher en urgence une des secondes femmes de son Père par exemple - et honnêtement, c'est un souvenir qui lui donnait encore la nausée - mais là, elle se rendait compte qu'elle ne connaissait rien de l'horreur si l'on pouvait rencontrer de telles choses.
Mal à l'aise, elle bredouilla quelques excuses pour son comportements faible et inapproprié à un Héraut, même si Ezarell lui murmurait qu'elle était peut-être une grise, mais aussi un être humain, mais elle était loin d'être au bout de ses surprises!

Apparut alors une femme fantomatique qu'elle ne connaissait pas. Elle ne chercha même pas à essayer de le faire d'ailleurs, elle eut un sursaut de frayeur et Ezarell recula de quelques pas pour éloigner son élue terrifiée.

"Les... les morts ne devraient pas revenir dans ce monde, elle devrait être avec les dieux..."

Parce qu'il était évident que cette dame était morte, d'autant plus qu'elle tenait avec elle l'enfant sacrifiée.
Elle jeta de nouveau un regard sur le minuscule cadavre et pleura franchement. Elle aurait pu être une des pages du collegium dont elle s'occupait jadis, ou même une de ses petites sœurs qu'elle avait élevé, comment quelqu'un avait pu faire ça?

Pour couronner le tout, elle écarquilla les yeux en voyant la crise de panique de Saskia.
D'un bond, elle sauta à terre pour rejoindre son amie et tenter de l'aider à se relever.
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Isabeau d'Armentières le 21 juillet 2011, 01:10:52
"Ah... Mais je suis courageuse, Mina! La preuve, je me suis pas encore enfuie!"

L'éclaireur, lui, arrivait si vite que l'on pouvait parier sans trop de risque que lui fuyait une horde entière de démons.et au vu des "mimiques" du capitaine, elle n’était pas loin du compte. Niveau réjouissance en tout cas. Il n'y avait sans doutes pas vraiment de démons. Quoi qu'avec sa chance... Mais cessons dés maintenant l'humour nul.

Soudain, le petit conciliabule prit fin et Elbereth fut appelé. A propos de sa compagne à pattes. Qui manquait à l'appel. Isabeau se tourna machinalement vers la croupe de son cheval et sa petite Rinnerl qui patientait sagement sur son coussin. Une angoisse lui serra le cœur tandis qu'on appelait l'apprentie mage. Faites que sa sœur d'esprit n'ai rien...

Ensuite ce fut la sympathique boutefeu de service qui fut recrutée.

...

On avait BESOIN d'une Boutefeu? Le pouvoir super puissant et instable la? Le truc capable d'arrêter des armées et de calciner des démons?...

Ok, la situation devait vraiment etre critique. Pour avoir vaincu une Ratha et nécessiter un boutefeu...

HEIN?

On avait besoin d'elle?... gloups... Bon, elle était la pour ca, hein? Pas pour tailler mentalement des shorts a tout le monde. Elle était tout de même la chroniqueuse du groupe, hein?

"Je..."

La héraut dans son crane assomma la petite chose tremblante de trouille.

"Oui, bien sur, je..." Elle sortit d'une sacoche une tablette d'argile à laquelle un stylet était accroché par un cordon de cuir, afin de pourvoir prendre ses notes dés que possible. "A votre service."

La petite héraut dans sa tète fanfaronnait, fière comme un paon, quand le Kirikou lui tapota l'épaule pour lui faire remarquer que la situation était tout de même un chouia dangereuse... Détail qui tempéra assez son enthousiasme pour que rien n'en ressorte.

Puis le héraut (le vrai, pas le fantasme dans la tète d’Isabeau) continua sa petite tournée pour s'arrêter devant...

PARDON?

Une seconde... Elle avait bien entendu, la? Il venait bien de:


Euh... Non, la, elle devait vraiment se faire examiner les oreilles. Il leur avait dit de rester grouper? Genre elle allait lâcher son lance flamme préféré (aka Mina) et sa magicienne favorite (aka Elbereth). Et la, elle aurait pu dire un truc cool aussi. Genre... "Et elle devait protéger la (future) Princesse!"... Sauf que... Isabeau était aussi utile dans une bagarre qu'un plat ébréché. On pouvait la jeter sur les méchants. Une fois.

Et le petit groupe d'intervention se mit en route. Dés les premiers minutes, Rinnerl commença à couiner a fendre l'âme, a s'agiter, a lui planter nerveusement ses griffes dans le dos, a lui frotter la tète contre le dos... Finalement, la jeune femme arrêta son cheval.

"Ecoute. Je sais, tu as peur, moi aussi. Mais on a besoin de nous alors on y va. Je ne suis pas une lâche et toi non plus, d'accord?"

Laborieusement, elle transféra sa Puce, qui n'est plus trop sa petite, devant elle. Ce n'était pas confortable, ce n'était pas stable, mais au moins, comme ca, Rinnerl était un peu plus calme.

Pendant ce temps, les grises devenait sérieusement... grises, pardonnez le jeu de mot pourris. Elles semblaient pareillement écrasées par quelque chose et semblaient avoir perdu leur colonnes vertébrales quelques part, avachies comme elles l'étaient. Or, ni l'une ni l'autre étaient sujette a l'avachiement. Conclusion: C'était très mauvais signe. Elles avaient une autre raison d'avoir peur. Autre que celles d'Isabeau (vous voulez vraiment que je les répète?). Ok. Là, ce n'était plus un mauvais pressentiment, c'était une mauvaise certitude.



Enfin, le groupe déboucha dans une clairière où la première chose que vit Isabeau fut, sacrilège!, des pages à moitié brisé. En un an d'amitié avec Barrn, son respect des livres était doucement devenu amour. La colère chassant la peur, elle fit trottiner son cheval jusqu'aux lieux des sévices... Et vit la petite fille. Alors seulement elle identifia le sang séché. Une nausée monta, presque incontrôlable. C'était... un... une petite fille! Égorgée! Mais qui? Comment! Comment faire une chose pareille à un etre innocent! C’était le premier contact d'Isabeau de Girier avec la mort violente. Et elle aurait préféré ne jamais voir ce jour. Elle hésitait entre hurler et galoper loin et vomir contre un arbre.

Elle n'avait pas fait de choix quand une silhouette apparue, dissipant un peu l'hystérie naissante d'Isabeau... avant que la gaffe du fantôme ne dissipe le reste. Rien de tel que de se concentrer sur les détails. Genre... Le couple de l'héritier était il secret ou pas finalement? Parce que deux personnes (enfin...) le déclarant publiquement... en une heure... Pourquoi ne pas filer à Saskia la couronne direct? Ce serait bien plus simple. La dite Saskia alla d'ailleurs hurler a la mort.

Isabeau serait bien allé l'aider, mais la boule de poil préférée était devenue soudain très agressive envers l'apparition et elle dut la saisir par la peau du coup pour éviter qu'elle ne saute sur les mortes... et soudain, Rinnerl de figea puis enfouie la tète dans le ventre d'Isabeau, tremblante.

La scribe jeta un regard a la pierre et son sang... séché... là depuis combien de temps? Le cadavre semblait bien plus récent, non? Et surtout... Il n’était pas sur la pierre... D'ou venait le sang sur la pierre?

...

"Par les couilles de Vanyel! Ils viennent régulièrement!"

La jeune femme fit volter son cheval et le plaça de manière à emprisonner ses amies entre elle et leurs compagnons. Elle manœuvrait son cheval de manière à les pincer progressivement entre les montures.

"A cheval, les filles, vite, vite! Rinnerl a entendu un truc! Je ne sais pas quoi, mais c'est dangereux! A cheval! Vite! Mais grouillez vous, bordel!"

Oh... Cette atroce certitude...
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Elbereth le 26 juillet 2011, 14:08:36
[justify:2rf9o675]La jeune femme était inquiète. Cela faisait à présent plusieurs minutes que des messes basses s'échangeaient, et qu'ils restaient immobiles à attendre de savoir ce qu'il se passait. Toute son attention se concentra sur le Capitaine Beltran, lorsque celui-ci s'éclaircit la voix et... son cœur manqua un battement, alors qu'il mentionnait le nom de sa Sœur d'Esprit. Par les Dieux, il devait lui être arrivé quelque chose ! Le temps qu'elle se reprenne, il l'avait repérée et invitée à les rejoindre.

Ce qu'elle fit sans plus attendre. Inquiète, elle vit un héraut appeler aussi Isabeau, Mina et Saskia à venir. Mais par le ciel, que se passait-il ? Les filles avaient l'air aussi soucieuses qu'elle. Le groupe se mit en route silencieusement pénétrant peu à peu dans la forêt profonde. L'apprentie frissonna d'angoisse, un mauvais pressentiment quant à ce qui les attendait. Pour ne pas trop se fixer sur l'oppression qu'opéraient sur eux la forêt, elle se mit à réfléchir. Qu'était-il advenu de sa liée ? Elle était presque sûre que si quelque chose de grave lui était arrivée, la jeune femme l'aurait senti malgré la distance. Du coup, elle ne savait pas trop à quoi s'attendre... Ce qui en outre, ne fit rien pour la rassurer.

Soudain, ils débouchèrent dans une clairière. Elbereth vit la pierre maculée de sang, les bouts de parchemins (des sorts ?), le tas de cendres... Elle descendit de cheval, et comme demandé, elle commença à contourner la pierre... et se figea devant l'horrible et affreuse scène qui s'offrait à eux, à elle. Qui... que... Comment ? Comment pouvait-on atteindre à la vie d'un si petit être, dénué de toute malveillance et plein d'innocence ? Elle ne mit pas longtemps à faire le lien entre magie, meurtre et sang... Elle en avait lu assez sur le sujet pour savoir ce que cela signifiait.

Un sanglot déchiré dans son esprit la fit revenir au présent, et elle réalisa que Del' était là, couchée près du cadavre de la fillette, attristée et désespérée, épuisée, comme jamais elle ne l'avait sentie. Faisant fit de tout le reste, elle se précipita vers la ratha et s'agenouilla près d'elle, une main posée sur sa tête, elle chercha une blessure qui aurait pu la maintenir clouée au sol, mais n'en trouva pas. Alors, elle passa ses bras autour du coup de sa Sœur d'Esprit et enfouit sa tête dans sa fourrure un instant, partageant avec elle sa peine, et tentant tant bien que mal de soulager son chagrin et sa douleur physique et mentale. Quelques instants plus tard, elle se releva et regarda sa compagne dans les yeux :

-Qu'est-ce qui s'est passé Ashke ?

C'est alors que surgit un esprit, ce qui lui fit tourner le visage. L'esprit, de la forme d'une femme, dit quelque chose à Saskia, qu'elle ne comprit pas tout de suite, encore un peu sonnée par tout ce qui arrivait en même temps. Princesse ? Quant au reste, ça n'eût pas beaucoup plus de sens... Elle observa l'échange qui sembla se faire entre le fantôme et sa liée sans qu'elle en entende un mot. Puis l'apprentie vit Saskia tomber, en proie à une crise de panique ? De chagrin ? Elle ne savait pas. Et la ratha rechercha à nouveau son attention, qu'elle donna pleinement. Elle murmura :

-Dellaria...

Elle vit à peine la disparition des deux fantômes, celui de la dame et celui de la fillette. Par contre, la fumée sur la pierre attira son attention. Qu'était-ce donc ? L'apprentie mage sursauta au cri et à l'appel d'Isabeau. Qu'est-ce qui pouvait bien faire paniquer ainsi sa kyree ? Elle hésita une seconde, ne sachant que faire, et ne voulant pas abandonner sa liée. Elle aussi sentait un truc pas net, et interrogea la ratha du regard...[/justify:2rf9o675]
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Arthon le 27 juillet 2011, 19:38:33
Chacun réagit différemment à l'approche de la clairière. L'angoisse monta, et submergea bientôt la plupart des spectateurs de la scène quand ils découvrirent le corps. Entre les nausées, les gémissements, les crises de paniques, chez les plus jeunes et inexpérimentées, et les haut-le-coeurs ou soupirs déchirants chez les autres, la clairière résonnait des éclats des humains... et des animaux. Rinnerl n'appréciait guère la situation, et Dellaria fit un bruit ressemblant un gémissement. Quant aux personnes non-humaines et surtout non-vivantes, leur apparition, leurs paroles, et leur disparition n'aidèrent pas le petit groupe à se calmer.
Ellia avait dévoilé des secrets de polichinelle, certes, mais certains d'entre eux n'étaient pas au courant... Beltran était resté sans voix, un muscle de sa joue saillant, seul signe de son émotion. Il finit par les regarder tous, un à un, d'un air grave et solennel comme s'il prenait la mesure de leur peine et de leur engagement. Saskia et Irmingarde, les deux Grises, à terre, reçurent plus que leur part de regard, et le Capitaine vint en personne les relever. C'est près d'elle qu'il affirma haut et fort:

"Je ne laisserai rien ni personne nous empêcher d'atteindre notre but. Ellia était mon amie dans la vie, elle l'est encore dans la mort. Prenez note de ce qu'elle vous a dit, je pense qu'elle nous met en garde. Vous serez tous ma famille dans cette épreuve, et je serai là pour vous. Et je propose que les valides s'occupent de donner une sépulture décente à l'enfant."

Aux jeunes femmes il ajouta presque chaleureusement, ce qui semblait étrange dans sa bouche:

" Elle avait l'air apaisée, avec Ellia. Elle est morte dans la douleur, mais maintenant elle est bien, j'en suis sûr."

Et lui qui ne croyait en aucun dieu, et en tous à la fois, semblait ébranlé. Une seconde. Puis il redevint Beltran et laissa les deux Grises gérer seules.
Au même moment, Dellaria répondait à sa Liée avec tristesse:

J'ai essayé de l'empêcher de partir... Elle n'était pas morte encore quand je suis arrivée, il lui restait un soupçon de vie... J'ai échoué... Je n'ai pas pu... J'ai sauvé uniquement le petit...

Et l'appel d'Isabeau retentit, faisant sursauter tout le monde. Dégainant, ainsi que l'éclaireur et le Héraut, Beltran se précipita pour se mettre entre le groupe et l'endroit que désignait Isabeau par toute son attitude. Il regarda ses compagnons d'armes et demanda à tous de reculer. Sauf que Dellaria était trop faible pour bouger... Que les Compagnons refusèrent de reculer pour se mettre en position de qui-vive (pas vraiment d'attaque mais prêts à bouger), et que Rinnerl... se calma pour japer joyeusement vers Isabeau.

Pue le sang pas méchant. Pue le sang pas mort. Partir vite avec Pue le sang.

Un couinement jaillit soudain du buisson. Le Héraut se décida à y aller, prudemment, encouragé mentalement par son Compagnon moins sur la défensive.

"C'est quoi ça?" s'exclama-t-il soudain. Il se pencha, rengaina et ramassa quelque chose avant de se tourner vers les autres.

Le ventre nu barré d'une cicatrice visiblement fraîchement refermée, barbouillé de sang un garçonnet de quatre ou cinq ans fermait les yeux de terreur tenu à bout de bras par le Héraut. Son visage et son corps montraient des signes étranges qui semblaient sortir des vieilles légendes: nez félin, oreilles pointues et poilues, léger pelage...

Fait câlin! exigea Rinnerl dans l'esprit d'Isabeau.

Les Compagnons quant à eux semblaient choqués, et Ezarell comme Guerren hésitèrent:

C'est récent. Il était sûrement humain avant. Il est ...

Dellaria confirma: c'était bien lui qu'elle avait sauvé.
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Isabeau d'Armentières le 29 juillet 2011, 21:46:21
Beltran enchaina sur les paroles du fantôme et déclara qu'ils étaient sa famille. Le cœur d'Isabeau rata un battement sans qu'elle puisse mettre un nom sur ce qui la traversait.

"Merci Capitaine. Je... Je..."

Les mots n'arrivant pas à sortir de sa gorge, elle finit par renoncer. Elle ne savait pas ce qu'elle voulait dire de toute façon. Elle était troublée. Et le pire, c'était qu'elle ne mettait aucun nom sur ce trouble. Elle tenta de le faire pourtant! Pendant que la mage parlait avec sa liée. Finalement, elle laissa tomber et  s'apprêtait à descendre de cheval pour enterrer la petite quand Rinnerl donna l'alerte... puis jappa joyeusement. Oula... Ce n’était pas un peu étrange, ca? Si, hein? Ca plus les paroles de la Kyree...

Qui s'expliquèrent tout de même quand le Héraut sortit des buissons... un garçon chat, a la stupéfaction de tous. Isabeau se souvenais d'une mention de ce truc, en histoire... Un modifié! Et un gamin surtout. Sentant venir l'embrouille a mille lieux à la ronde, Isabeau se hâta de mettre les choses au point très dignement:

"Rinnerl, que je vais plonger dans le ruisseau le plus proche pour nous avoir fait un coup pareil dit que c'est pas méchant, pas mort et qu'il faut partir. Mais ca ce n’est pas significatif, s'il n'en tenait qu’à elle on serait encore avec la caravane. Par ailleurs, si quelqu'un se dit que puisqu'on a déjà une nourrice a boule de poil, on peut lui en filer un autre, il peut se brosser. Par ailleurs, Rinnerl, non, je ne ferais pas de câlin a un garçonnet étrange découvert dans une clairière étrange ayant accueillit des rites étrange ! Et barbares."

Et, vexée comme un pou d'avoir paniqué, elle s'éloigna du groupe, c'est à dire qu'elle alla examiner délicatement les parchemins épargnés par les flammes. Puis elle réalisa qu'elle avait dit à voix haute les sarcasmes qu'elle avait pensé tout bas, elle rougit jusqu'aux oreilles. C'était Beltran et sa pote fantôme, ca; Ils l'avaient perturbé.
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Irmingarde le 07 août 2011, 21:08:42
En dépit de l'horreur de la situation, la phrase de Beltran gonfla le coeur d'Irmingarde de réconfort. Elle qui avait quitté une très (trop) grande fratrie qui ne lui apportait aucun amour et avait gagné, en plus d'un Compagnon, une famille de coeur, avec qui elle n'avait aucun lien de sang mais tellement plus importante pour elle que ceux qui en avait, tellement plus précieuse. Elle espérait que tous arrivaient à comprendre ça, même si elle ne le disait pas, elle espérait que chacun puisse sentir ce qu'elle ressentait à cet instant, par empathie, ou n'importe quoi d'autre.
Il était juste tellement regrettable qu'elle s'en rende compte devant une scène pareille.
Quand le capitaine ajouta qu'elle était morte dans la douleur, Mina eut une grimace amère, et ses lèvres tremblèrent d'une envie de pleurer qu'elle contint malgré tout. Elle murmura plutôt:

"Un enfant est trop précieux pour mourir de cette façon, pour mourir tout court, qui a osé utiliser l'innocence de cet être pour faire des choses affreuses?"

Elle promena son regard partout autour d'elle, comme si le coupable allait se dévoiler. Mais rien ne se passa, évidemment.

"Si quelqu'un veut bien m'aider, essayons de donner les derniers sacrements des dieux à cette enfant."

Elle se releva maladroitement, essayant de cacher les tremblement de ses mains. Mais soudain, elle s'arrêta dans sa démarche, alertée par Ezarel sur quelque chose d'encore plus étrange.
Ignorant l'ordre du Capitaine, elle s'approcha de quelque pas pour poser sa main sur le croupe de son Compagnon et lui apporter un peu de réconfort, doublé de sa curiosité à voir ce qu'il se passait.
La curiosité est un vilain défaut, c'était certain, et Mina le sut dès l'instant ou apparut ce qui avait du être un petit garçon.
Elle fit plusieurs pas en arrière en murmurant, répondant aux paroles de son Compagnon "Il est...":

"... un  modifié!"

N'avons-t-on pas été assez horrible avec la petite fille pour ensuite jouer avec ce petit garçon? Il l'effrayait, car même si elle ne pouvait pas le sentir, il transpirait, par la nature même de son apparence, la magie, et la magie sale, abjecte, mauvaise...
Et puis que faisait-il là? Les cours d'Histoire qu'on lui avait donné au Collegium lui avait appris que ce genre de créatures se trouvaient essentiellement sur les terres des Pelagirs, là où la magie avait été pervertie, et surveillé par les Shin'ain ou les hommes aux oiseaux.

"Que fait-il si loin de chez lui? Qui a osé?"

Oui, qui avait osé?
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Saskia le 10 août 2011, 12:49:40
[justify:1krfcotw]Saskia accueillit Irmingarde, son étreinte, avec l'avidité de la demoiselle qui coule et à qui on jette une bouée. Sa compagne grise la ramena à la réalité, et petit à petit, sa détresse intérieure reflua. La tristesse était toujours présente, le vide aussi... Elle aurait donné n'importe quoi pour être en ce moment dans les bras de son Lié pour la vie, histoire de palier à un autre manque affectif. Pourtant, elle finit par se relever, et n'osa pas regarder Beltran, lui qu'elle s'était juré d'aller voir pour parler... Etait-ce vraiment nécessaire maintenant que tout - ou presque ? - avait été dit ? L'estomac de Saskia se rebella une nouvelle fois à l'idée de creuser une sépulture, pour un enfant qui sait.

C'est pas avec une sensibilité à fleur de peau comme ça qu'elle allait faire un bon héraut ! Encore moins une bonne princesse ! Respirant par grande goulées pour remplir ses poumons et s’apaiser... Hélas, la réaction excessive de la Noble De Girier raviva ses craintes. Saskia se colla à son Compagnon, à l'affût de la moindre menace, regardant autour d'elle. Qu'est-ce qui allait leur tomber dessus, maintenant ? Décidément, l'adrénaline n'était pas le truc de la DeFeriel. Son coeur battait la chamade. Elle n'avait rien pour se défendre sous la main, et elle se trouva frustrée d'être aussi dépendante des autres membres du groupe !

Mais heureusement, ce ne fut pas une attaque de ceux qui avaient commis ce carnage plus tôt. Une petite chose apparut dans les buissons, et Saskia fronça les sourcils, comme si elle ne croyait pas ce qu'elle voyait. Qu'est-ce que c'était, "ça" ? Personne n'osait aller vers le modifié. Bien, qu'y avait-il à faire ? Rendre les derniers sacrements et enterrer la petite fille morte ? Saskia n'était pas sur que vider son estomac sur la gamine ou dans sa fosse serait lui rendre un dernier hommage. S'approcher du brasier pour regarder des bouts de papiers calcinés avec Isabeau ? Pas sûr qu'elle supporte l'odeur très longtemps...

Il ne restait qu'à s'occuper du garçonnet. Saskia reprit du poil de la bête en voyant la façon dont le Héraut souleva à bout de bras le garçonnet terrorisé. Elle s'approcha et fronça les sourcils à l'intention de ce qui était techniquement, son supérieur, avant de prendre le petit garçon dans un geste maternel. D'ailleurs, la demoiselle s'assit à terre et étreignit doucement le modifié. Pas question, pour le moment, d'inspecter sa cicatrice, ou pour voir s'il était blessé ailleurs. Saskia pensait qu'il avait besoin, avant tout, d'être rassuré.

Ses bras, autour de lui, ne le serraient pas trop, pour qu'il ne se croit pas prisonnier. Elle murmurait des "Chut", et des "Tu es en sécurité, maintenant." Saskia lui caressaient tendrement les cheveux d'une main, et du menton, essayant de ne pas toucher ses oreilles de chat - peut-être étaient-elles sensibles, et qu'elle lui ferait mal... Quand elle sentit qu'elle pouvait parler un peu plus, Saskia prit la parole, toujours dans un murmure  

 - Je m'appelle Saskia. Tu n'as rien à craindre avec nous, je te le promets. Comment t'appelles tu ?[/justify:1krfcotw]
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Arthon le 16 août 2011, 11:41:09
[ Hj: Elbereth , tu rattrapes? J'avance. ]

Rinnerl, maintenant rassurée (plus ou moins), par l'état de la chose, avait tenté de soutirer un câlin à Isabeau... qui ne semblait réellement pas en avoir envie. Le petit discours de la Bleue fit se ratatiner la boule de poils qui se mit à couiner, oubliant tout ce qui était censé lui faire peur: Isabeau était plus importante.

Pas gentille! Faire câlin ! Siteplééééééééééééé.

Et en désespoir de cause, elle s'échappa, pour aller se cacher dans les jupes utiles et chaudes, rassurantes, d'Irmingarde sous le choc.
Oui le garçonnet était un modifié. C'était peut-être pourquoi le soldat refusait de le toucher plus que nécessaire. Pourtant la créature semblait fragile, blessée... Un vrai garçonnet, si on en oubliait les oreilles, les poils... Irmingarde posait la bonne question, cependant: qui avait osé? Dellaria le saurait sans doute, mais, épuisée, elle avait fermé les yeux "quelques secondes" et dormait.

Beltran s'était approché de Mina, pour l'aider à enterrer la fillette. Interrompu d'abord par le gamin puis par Rinnerl, il toucha l'épaule de la Grise quand Saskia se décida:

"Enterrons l'enfant. Le petit est entre de bonnes mains, il faut mieux ne pas trop l'effrayer. "

Saskia, quand elle s'approcha du gamin, put voir une lueur de terreur dans ses yeux. Il ne se débattit pas, ne ferma pas les yeux, mais resta immobile, presque rigide, quand il changea de bras. L'homme qui abandonna sa "proie" se sentit soulagé, et resta une seconde immobile, un peu traumatisé par tout ça.
Le bébé ( il avait beau être un peu plus âgé, il ne réagissait pas comme un enfant normal), finit par se détendre un peu, et accepta de poser sa joue contre l'épaule de la Bleue-grise. Il mit ses bras autour du cou de la jeune fille et serra, refusant d'en dire plus.

Rinnerl ressortit des jupes de Mina rapidement et s'approcha de Saskia:

C'est bien , faire câlin. Approuva-t-elle, entendue de Saskia, et d'Isabeau, comme si c'était un reproche. Puis gaiement: Partir maintenant?
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Irmingarde le 16 août 2011, 16:44:07
Irmingarde sursauta quand elle sentit une boule de fourrure sur patte lui débouler entre les jambes.
Elle ne fit rien, ne la prit pas dans ses mains si rien de ce genre, la sécurité d'être caché devait certainement suffire à la créature, et Mina avait autre chose en tête.

Beltran était venu lui prêter main forte mais Mina ne savait franchement pas par où commencer pour enterrer la petite fille. Ils avaient bien des outils dans les charriots de transports pour creuser la terre, alors elle se leva pour aller fouiller dans les sacs et en sorti une pioche pour casser la terre et une pelle afin de creuser et elle commença son travail manuel.

Activité salvatrice qui lui occupait une grande partie de l'esprit.
L'autre partie était concentré sur le petit modifié qu'elle surveillait du coin de l'oeil, craintive, et enfin, une infime partie d'elle même s'amusait des réactions du Kyree, qui courrait partout, jeune, tantôt inquiet, tantôt insouciant, une bouffé d'air frais en somme dans l'atmosphère lourde et angoissante du moment.

Elle jeta un coup d'oeil désolé à sa tenue grise maculée de terre, haussa les épaules, puis continua à creuser, ne sachant pas quand ce serait assez profond, et n'osant pas aller chercher le corps elle-même/
Ezarell, son Compagnon, donnait elle des coups de sabots pour l'aider comme elle pouvait.
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Saskia le 17 août 2011, 12:30:46
[justify:231t352w]Saskia se dit que c'était une mauvaise idée. Elle n'aurait pas du serrer l'enfant dès le début. Plutôt le laisser respirer un peu. Mais finalement, le gamin se détendit et posa sa joue contre la sienne, et la demoiselle s'y frotta doucement. Ses bras ne raffermirent pas leur prise, de peur de trop l'étouffer. Elle respecta son silence, et Saskia fut surprise d'entendre une nouvelle voix dans son esprit, totalement inédite. Ses yeux parcoururent les alentours avant de finalement trouver Rinnerl. Un sourire, et elle posa une main affectueuse sur la tête du bébé Kyree. La voilà à sa place : Saskia, entourée d'enfants. Elle adorait ça. Et ici au moins, elle maîtrisait la situation. Oh, bien entendu, ce n'était pas glorieux de laisser la sale boulot aux autres. Mais Saskia penserait à ne pas être fière plus tard.

Elle attira Rinnerl contre sa jambe et lui murmura :

 - On va partir, mais après. Attend un peu que notre nouvel ami aille mieux.

D'ailleurs, elle caressa la tête du petit modifié, et lui embrassa le front avec tendresse.

 - Tu es en sécurité avec nous. On va partir d'ici, et tu vas rester avec moi si tu le veux bien. Tu vois le grand cheval blanc là bas ? Il s'appelle Guerren, et on va voyager avec lui. Tu n'es pas obligé de parler maintenant, prend ton temps. On va dans un endroit où il y aura beaucoup de monde, mais tu n'as pas à avoir peur : je suis là. Mais il faudra aller voir quelqu'un pour ta vilaine blessure, d'accord ?  Je serai là.

Saskia se sentait obligée de le rassurer plus que de raison. Pourtant, elle craignait de ne pas en faire assez, que le petit soit terrorisé et pas assez préparé à ce qui l'attendait. Mais elle se faisait le serment de ne pas le laisser tomber.[/justify:231t352w]
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Elbereth le 24 août 2011, 19:41:42
[justify:1gdnjqix]L’apprentie mage n’écouta les paroles de réconfort du capitaine que d’une oreille, toujours penchée sur sa Liée, qui ne tarda pas à essayer de lui expliquer. Elle continua de la réconforter :

-Ne t’inquiète pas Del’, tu as fait ton maximum et c’est ce qui importe. Tu es forte. Et courageuse. Et tu as tout de même sauvé une vie…

En réalisant ce que la Ratha lui avait dit et ce qu’elle venait de prononcer, un air surpris et interrogateur creusa les plis entre ses sourcils… Si bien qu’elle parla tout fort.

-Le petit ? Quel petit ?!

Le cri d’Isabeau retentissant, elle observa les quelques secondes qui se déroulèrent confusément, avant que son Kyree ne se remette à sauter presque joyeusement et qu’un bruit étrangement humain ne sorte des fourrés… Elbereth regarda le héraut se pencher et ramasser la provenance du bruit un air plus qu’étonné sur le visage. Et la stupéfaction se peignit sur son visage. C’était un jeune enfant sans aucun doute… mais un Modifié !

Un regard avec sa Sœur d’Esprit lui confirma que c’était bien la vie qu’elle avait sauvegardée. Mais qui ? Et pourquoi ? Comment pouvait-on oser ? Et alors qu’Isabeau réprimandait à sa façon Rinnerl, Isabeau se fit écho de ses pensées, de celles de tout le monde sûrement. Elle vit avec soulagement Saskia prendre dans ses bras le petit terrorisé, et tenter de le rassurer.

Ses yeux se tournèrent alors vers Dellaria… Et alors qu’elle allait lui demander si elle pouvait se lever, la jeune femme se rendit compte que sa Liée s’était endormie. Alors elle se leva, et alla se joindre à Mina et Beltran, pour les aider à creuser la tombe et à donner une sépulture décente à la petite. Elle ne dit mot. Parfois le silence était le meilleur des discours. Un simple sourire de réconfort pour ses amis. Et elle se mit, elle aussi, à creuser la terre.

L’apprentie glissa un regard attendri vers Saskia, qui semblait prendre peu à peu les choses en main. Elle s’arrêta quelques secondes, puis reprit ses funestes activités, en se demandant si Del’ retrouverait assez de forces pour repartir sur ses pattes.[/justify:1gdnjqix]
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Irmingarde le 27 août 2011, 15:42:40
Il n'y avait rien à dire, rien à rajouter, en fait.
Mina continua en silence à salir ses mains dans la terre, et contentant de sourire à la jeune femme qui les avait rejoint. Elle l'observa du coin de l'oeil.
Elle la connaissait mal.
Irmingarde n'était pas sociable, et très timide, renfermée. Elle avait été heureuse d'être en mission avec Saskia et Isabeau, deux jeunes filles, deux amies qu'elle avait réussi à se faire, elle ne savait pas trop comment.
Et là, elle se rendait compte qu'elle avait été remarquablement mal élevé puisqu'elle n'avait pas bien inclue la jeune mage dans leur groupe. A peine quelques discutions ici et là autour d'un feu. Partir à l'aventure n'était facile pour personne, alors si en plus on excluait les gens d'une même équipe, même par maladresse...

Elle sentit poindre dans son esprit l'assentiment de son Compagnon. Visiblement, Ezarell n'avait rien dit mais n'en pensait pas moins. Et elle lui appris, à la grande surprise de sa liée, que celle-ci discutait mentalement avec la Dylehi d'Elbereth assez souvent, et qu'elle savait donc que même étrangère, la jeune femme était une magicienne de confiance, et de talent.

Mais par où commencer?

"Votre amie va se remettre?" demanda-t-elle en parlant de Del'.

Oui, c'était mieux que rien.
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Isabeau d'Armentières le 29 août 2011, 22:32:37
"Rinnerl, j'ai dit non. Et oui, parfois, je suis pas gentille."

Isabeau n'aidait pas à enterrer la petite fille pour plusieurs raisons. Déjà... elle n'avait pas été malade jusque la et elle s'en félicitait. Elle avait très envie d'honorer la petite morte, mais... vomir sur son cadavre n'allait pas aider. Ensuite parce qu'elle n'avait aucune n’envie de faire faces aux autres après son énorme erreur. Elle se sentait franchement humiliée. Et inutile...

Néanmoins... elle ne pouvait pas rester juste dans ses cendres et ne rien faire. De un ca lui donnerais une sale réputation, de deux, ce n’était juste pas bien envers la défunte. Elle saisit une poignée de suie et... la reposa. A la place, elle décrocha ses boucles d'oreilles. Extrêmement simple par rapport à ses atours usuels. De simples clous frappé des armoiries De Girier et du sceau de Fubos (en voyage, on ne porte pas de trucs voyant et a rallonge. Ou alors on les offre directement aux pillards. C'est plus simple et moins dangereux) Elles étaient néanmoins faites d'or et de cuivre, et valaient un certain prix. Puis elle se leva et attrapa le manteau de laine accroché à sa selle. Lui aussi était assez simple, quoi que de bonne facture. Puis elle se dirigea vers les fossoyeuses et dit en leur donnant ses présents:

"Tenez. On ne peut l'enterrer nue et sans biens."

Puis elle se détourna et revint presque timidement à ses papiers. Les premiers... étaient irrémédiablement détruits. La migraine se leva quand elle attaqua le second. Pile au moment ou Rinnerl en rajoutait une couche. Elle se détourna un peu plus sans répondre. Elle avait supporté sans rechigner la responsabilité de la Kyree jusque la. Mais... mais aujourd'hui, entre la gène du a son comportement et à l'horreur de ce qui s'était passé ici, meurtre, modification... Elle craquait. Elle n'en pouvait plus. Elle voulait que quelqu'un d'autre s'occupe de sa puce. Bon sang, elle n'en pouvait plus de gérer ca seule! C'était... dur. Elle... Mieux valait quelqu'un comme Mina ou Saskia, qui avaient de l'amour à revendre. Pas une parvenue aigrie et cynique toujours mécontente de son sort... Rinnerl valait mieux que ca.

Elle sécha les larmes qui perlaient bêtement au coin de ses yeux et attrapa un sachet de fruits séchés dans sa poche afin de refaire le plein de sucre. Puis elle entama sa lecture.

Alors... Donc, second parchemin... énergie, puissance, sang... ouais, magie du sang quoi. Ces gens étaient toujours dotés d'un merveilleux sens de l'originalité dans leur champ lexical. Tiens! Elle aurait parié qu'en cherchant bien, elle aurait aussi trouvé souffrance et mort! Mais pas le temps. La migraine empirait, elle ne pouvait faire joujou.

Le troisième. Ses sens normaux disaient que ca ressemblait à du karsite. Comme le second manuscrit? Passons... Le texte en était particulièrement intéressant... et inquiétant. L'orbe avait bien été volé. Notons que Miss je m'enflamme vite en cramant la gueule de mes alliés l'avait déjà dit. Et elle avait été au nord du Mur. La ou ils allaient, C'était la que se rendait la caravane Valdemaranne? Mais comment avaient ils su ou chercher?... Ouais, d'un autre coté, on n'informe pas forcément de ses sources la traductrice... Ok. Ensuite. L'orbe est trouvable par des gens avertit ou des magiciens? Aha! Intéressant, ca! Ensuite...

...

"Hein? Comment ca une armée? Tuer un messager? Apres une experien..."

Le regard abrutit de migraine d'Isabeau se posa sur le modifié.
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Arthon le 29 août 2011, 23:20:07
[ Mina tu as posté deux fois xD]

Beltran était désormais silencieux, creusant aux côtés d'Irmingarde. Lui avait sa large épée comme aide, et à elle, il avait trouvé une sorte de grosse plaque rigide dans son harnachement ( utilisé pour raidir ses sacoches de selle). La terre commençait à être plus meuble et facile à enlever, mais il fallait encore fournir un effort. Il dirigeait les opérations parce qu'il en avait plus l'habitude, malheureusement, mais il se sentait soutenu (et ne l'aurait avoué pour rien au monde). Il osa un petit sourire d'encouragement, avant de relever la tête quand Isabeau les rejoignit. Il saisit avec reconnaissance les objets qu'elle leur donna:

"Merci. Merci pour elle. "

Il posa délicatement les affaires par terre et recommença à creuser. Soudain, il chuchota:

" Quand je vois ce genre d'horreur, je sais que je me bats du bon côté. Quand j'imagine ma fille aux prises avec ce genre de ... salopards... Désolé pour le mot... Je ne supporte pas d'imaginer Liane dans un monde où ce genre d'horreurs existent. C'est peut-être pour ça qu'on est là. Si cette... Déesse a besoin d'aide, pour lutter contre ces horreurs, je suis content d'être là. Même si moi et les dieux, nous ne sommes pas vraiment intimes..."

Seule Irmingarde entendait ce qu'il disait. Le Capitaine avait bien peu l'habitude de se confier, et de paraitre sentimental. La tombe finit par être assez profonde et l'homme en sortit d'un bond avant d'aider la jeune femme à faire de même. Il prit une gourde et deux morceaux de tissus:

"On va la nettoyer un peu avant de l'enterrer. C'est techniquement inutile mais bon..."

Beltran, malgré l'air toujours très froid et calme, avait la voix qui tremblait un peu. Seule Mina pouvait s'en rendre compte. Et Ezarell qui signifia à son Elue qu'elle était contente que malgré l'adversité elle ait trouvé une vraie famille maintenant.
Mais Elbereth arriva pour les aider et Mina s'enquit de l'état de Dellaria. Elle fut accueillie par un pauvre sourire de Beltran mais l'homme se tut, avant de leur demander leur avis:

"Qui devront nous prier?"

Plus loin, Saskia jouait les protectrices pour bébés étranges. Rinnerl boudait Isabeau (même si elle la surveillait de loin, au cas où ) et se frotta contre la Grise-Bleue. Elle renifla aussi le gamin et affirma haut et fort dans l'esprit des deux femmes:

Il a moins froid. Il est bien. Tu es comme sa maman maintenant. Comme Za avec moi. Tu l'appelles comment? Moi c'est Rinnerl.

Le garçonnet tourna la tête pour regarder la créature poilue. Et fit un bruit bizarre de la bouche, comme s'il tentait de gazouiller. Un sourire baveux l'éclaira fugacement. Il s'écarta un peu de Saskia pour la regarder. Le sourire avait disparu mais il ne semblait plus effrayé. Il soupira soudain et pointa le doigt derrière lui, là ou Beltran et Mina enterrait la fille.

"Bella."

Puis son doigt se pointa sur la ratha allongée.

"Dell. Kia." montra-t-il enfin Saskia. Puis: "Nerl." Et enfin: "Rian." en se montrant.

Puis il remit ses bras autour de Saskia, regardant les arbres. Plus loin, l'éclaireur, gêné, alla s'occuper des chevaux, passant avec un regard étonné devant Isabeau agenouillée.
Cette dernière semblait malade, et ses découvertes au fur et à mesure ne semblaient guère lui plaire. Surtout la dernière page.
Son exclamation retentit dans la clairière... Le gamin tourna la tête vers elle. Rinnerl se décolla de Saskia pour rejoindre Isabeau:

Za. Za. Pas bobo toi. Pas méchante avec lui. D'accord? Je t'aime... Béthaniel aussi.

La petite kyree se colla avec des yeux suppliants contre sa Bleue. Elle mettait les pieds dans le plat.. Ou plutôt les pattes dans les cendres.

[ Saskia: le bébé bien que presque un petit garçon réagit vraiment comme un bébé. Les mots sont bizarres dans sa gorge, mais tu sens qu'il voudrait en dire plus. Il semble te faire totalement confiance, malgré des choses traumatisantes dans sa vie récente. Soudain, tout se brouille, tu as des vertiges, et tu vois le petit plus grand, avec un sourire, tenant un autre garçonnet par la main. Et tout revient à la normale quand Rinnerl s'éloigne.

Elbereth: tu vois bien que Beltran se tait précipitamment mais cela t'est égal face au corps mutilé de la gamine. Tu sens la magie du sang autour de toi, tu t'en rends compte en touchant le corps. Tellement de magie du sang autour... Et comme une trace, plus brillante, moins sombre...

Mina: les confidences de Beltran sont étonnantes, mais c'est surtout Ezarell qui t'étonne. Le Compagnon semble être subitement content... depuis qu'Isabeau a trouvé les parchemins en fait. Et que Rinnerl l'a rejointe.

Isabeau: Rinnerl t'envoie plein d'amour - c'est presque envahissant, mais cela chasse la forte douleur, qui devient supportable. Sous les pattes de Rinnerl, un parchemin où s'étale une carte barbouillée, et une liste. Le nom de Bronwynn de Tolan est mentionné - tu le connais. ]
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Saskia le 01 septembre 2011, 12:11:51
[justify:2ex4ylej]Saskia était bien contente que Rinnerl ne lui dise ce que ressentait le petit. Ah !! En cet instant, elle aurait bien échangé son don de prémonition inutile contre de l'empathie ! La DeFeriel caressa la tête de la bébé Kyree pour la remercier, jusqu'à ce que le petit ne gazouille et ne bave - urk ! La partie que Saskia détestait avec les enfants... Mais elle n'allait pas non plus râler et l'effrayer d'un geste malheureux pour empêcher son uniforme d'être un peu plus sali. Ce fut lui qui bougea, pour désigner un point derrière eux, que Saskia identifia rapidement comme la petite qui était morte. Puis il donna son propre nom, du moins, un morceau, au vu des difficultés qu'il éprouvais à parler. Pourtant, elle ne le reprit pas, et se contenta de hocher la tête :

 - Tu as un très beau prénom, Rian."

A son tour, elle raffermit sa prise autour de lui, pour un câlin de réconfort. Saskia craignait de rouvrir sa blessure, mais elle ne pouvait pas repousser le petit Rian. Elle venait de gagner sa confiance, ce n'était pas pour l'ébranler ou la trahir maintenant.

La jeune fille sentit alors comme un fourmillement dans son esprit. Instinctivement, elle voulut lever ses barrières mentales, mais elle se retint. Allait-elle voir l'avenir, enfin ? Ou n'était-ce rien de plus qu'une de ces "visions sauvages" dont lui avaient parlé Aranel et Lachlan ? Saskia relâcha ses épaules, et fronça les sourcils pour se concentrer. La vision fut très rapide, mais la surprit. Rian, plus grand, avec un autre petit garçon. Rian souriait, ce qui lui aurait fait plaisir si seulement elle n'avait pas l'impression que le monde tournait trop vite, et que le sol semblait s'écrouler sous elle.

Le cri de Isabeau, plus loin, l'arracha à moitié de ce qui se passait dans son esprit. Quand Rinnerl partit, Saskia reprit pied complètement dans la réalité, alors même qu'elle était en train de tomber en arrière. Elle eut juste le temps de mettre une main au sol pour se retenir, histoire de ne pas tomber complètement.

Qu'est-ce que cela signifiait ? Qui était ce petit garçon ? Abasourdie, Saskia fut incapable de bouger quelques secondes, avant de se redresser, puis de se lever. D'un rapide coup d'oeil, elle vit que la petite fille avait été enterrée. Elle se dirigea vers Guerren et lui demanda mentalement :

"Tu arriveras à nous porter tous les deux, ou tu préfères que je marche ?"

Puis à voix haute :

 - Je crois que nous devrions quitter cet endroit au plus vite..."[/justify:2ex4ylej]
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Elbereth le 02 septembre 2011, 18:59:50
[justify:1iwmb98x]Sentant le regarde de Mina sur elle, Elbereth lui rendit son sourire. Il est vrai que la jeune femme avait été un peu solitaire depuis le début du voyage, et ne parlait guère avec les gens. Comme elle restait un peu timide, elle n'osait pas trop aller vers les autres, malgré les encouragements de Del'. Alors, ce regard et cette questions lui firent chaud au cœur, et elle fut touchée par l'intention. Elle lança un regard à sa Soeur d'Esprit endormie, et grimaça légèrement avant de se retourner vers Irmingarde :

-Je pense que physiquement, elle va se remettre, même si elle est fatiguée. Pour ce qui est du mental... Je ne sais pas exactement ce qu'elle a vu ou vécu, mais ça risque de prendre un peu plus de temps pour guérir. Enfin, je serai là pour elle. Et vous, ça va ? Vous n'êtes pas trop ébranlée... ? Enfin, nous le sommes tous, mais...

Elle jeta un regard, comme pour désigner la scène dans son entier et ne sut quoi ajouter d'autre. C'était un peu maladroit comme tentative de "rapprochement", mais elle espéra s'être fait comprendre. Tout le monde n'était pas touché pareil par la violence et l'horreur, et chacun avait une manière différente de le gérer. A la question de Beltran, elle leva la tête et le regarda, un peu désemparée.

-Je ne sais. Je n'ai pas de Dieu en particulier. Peut être simplement demander aux esprits bienveillants de la mener vers un endroit où elle puisse être en paix.

La jeune femme ferma les yeux juste quelques secondes, avant d'aider à terminer la tombe. Elle jeta un regard à Isabeau, qui semblait en proie à une migraine douloureuse, et à Saskia qui arrivait à échanger quelques mots avec l'enfant. Revenant sur le Capitaine, elle se rendit compte -un peu tardivement- qu'elle l'avait sans doute interrompu lorsqu'elle était arrivée tout à l'heure. Elle espéra que ce ne soit rien d'important.

Ses yeux se posèrent alors sur le corps sans vie et torturé de la petite fille. Par le ciel, comment pouvait-on... comment pouvait-on être aussi dépourvu d'humanité pour s'attaquer à des enfants ? Avait-elle des parents cette petite ? Oui sûrement. Qu'elle pourrait être leur douleur alors ? Secouant la tête, elle captait toujours la magie du sang, partout autour, sur la gamine. Elle s'approcha du corps et posa une main sur une parcelle de peau froide et rigide à présent. Oui elle regorgeait de traces.

Cependant, quelque chose attira son attention. C'était... différent. Plus ... frais ? Non, c'était autre chose, autre chose de plus clair et de moins terne que le reste. Mais qu'est-ce que... ?[/justify:1iwmb98x]
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Irmingarde le 06 septembre 2011, 23:04:41
Mina fut surprise de voir arriver Isabeau. Il était évident que celle-ci ne voulait pas s'approcher de ce qu'ils faisaient. Ele avait du se faire violence mais son geste était à son image. Généreux, non recherché, spontané.

"Merci Isabeau"

Elle continua un peu à creuser avec l'objet que lui avait prêté le capitaine. Ses muscles commençaient à tirer, mais elle ignora le début de douleur pour finir ce qu'elle avait commencer, sous l'encouragement tacite de Beltran.
Elle fut très étonnée qu'il la choisisse pour confidente. Mais au fond, elle avait l'habitude. Elle devait avoir quelque chose en elle qui poussait les gens à se confier, elle ne savait pas quoi, mais elle inspirait confiance.

"C'est une des principales raisons qui feront de toi un bon Héraut. Parce que les gens du peuple pour qui tu devras rendre la justice sauront que tu écouteras leurs problèmes et feras de ton mieux pour leur apporter du réconfort" lui dit mentalement Ezarell.

Mais Irmingarde fut encore plus surprise d'apprendre que Liane, le fille de Riannon, était sa fille à lui aussi. Elle ne put s'empêcher de pencher la tête pour observer l'homme et l'imaginer avec la chef des Bardes. Le destin était drôle parfois. Mais elle pouvait comprendre. Riannon était une jolie femme, et le capitaine et bien, il était bel homme aussi dans son genre. Pas comme le Héraut Aaron, différemment. C'était une découverte pour elle, les différents types de personnes que l'on pouvait voir à Haven et ailleurs dans le royaume. Dans les Holds, ils se ressemblaient tous, d'autant plus qu'ils étaient tous plus ou moins cousins. Et pas franchement attirants. Ceux à qui les dieux avaient accordés un physique avantageux étaient encore plus tordus que leurs frères, pour compenser.
Elle eut peur de paraître impoli à le dévisager de la sorte alors elle balbutia:

"Je ne savais pas que vous étiez le père de Liane. C'est une petite fille adorable. Et je vous comprends parfaitement. Ces choses là... - elle fit un signe de tête vers le corps - ne devrait pas exister, c'est contre nature, je ne comprends pas que les Dieux puissent laisser faire ça"

Elle secoua la tête, dépitée.

"Je ne suis pas très... comment dire... pieuse moi non plus. J'ai eu une éducation très rigide qui a laissé ses traces, dans les holds, c'est un couple de Dieux qu'ils vénèrent, l'homme tout puissant et la faible femme, mais la perspective d'être un jour appelé à être enfermé dans un temple pour prier la déesse m'a fait tellement peur que j'ai été vacciné contre ces dieux là. Tout ça pour dire que la colère divine, quel que soit le dieu, devrait s'abattre sur les monstres qui font ces choses là..."

Puis elle ajouta plus bas, avec un soupire d'impuissance, une impuissance qui la rendait folle de colère vers le coupable:

"Je ne comprends pas comment ils peuvent laisser ces choses exister..."

Elle suivit des yeux Beltran s'extraire de la fosse mais refusa son aide pour en sortir. Les habitudes ont la vie dures! Elle grimpa elle-même.

"Vous avez raison. Ce n'est pas le temps de faire le procès de ce genre d'horreur, plutôt de s'occuper de cette petite fille"

Mina pris un morceau de tissus des mains du capitaine, et enferma sa main dans les siennes, fixant ses yeux des siens, pour lui apporter un peu de réconfort car il semblait profondément retourné par la situation. Elle n'avait pas coutume d'être tactile avec les gens, à plus forte raison les hommes. Mais Beltran était un homme bon, elle le sentait, et elle ne voulait pas le laisser seul dans sa détresse. Quant à ses propres peurs, elle les renfloua au fond de son esprit, se contentant de savourer les pensées silencieuses mais pleines d'ondes affectueuse de son Compagnon.

Elle relâcha la pression de ses mains pour prendre le tissus et répondit aux réponses et questions de Elbereth:

"Elle a une amie de coeur très proche pour l'aider à se relever je crois - elle adressa un pauvre sourire à la mage - tout devrait aller pour le mieux. Oui nous sommes tous choqués... - un coup d'oeil discret à Beltran - mais nous sommes là pour Valdemar et avons une mission, et tout ceci nous prouve, je crois, que notre but est juste..."

Elle coinça le morceau de tissus dans le haut de sa tunique pour se libérer les mains afin de défaire ses longs cheveux emmêles par les chevauchées, passa sa main dedans pour en retirer les plus gros noeuds et la terre et les noua de nouveau bien serrés. Puis elle mouilla le tissus pour nettoyer le petit corps avec Beltran et l'habilla.

"Je ne sais qui prier non plus"

Prise d'un impulsion, elle se tourna vers Ezarell.

"Pourquoi ne pas laisser faire les compagnons? Ils sont d'essence divine après tout, ils devraient mieux savoir l'accompagner que nous. Et elle est sous bonne escorte, nous l'avons vu."

Elle eut un frisson en repensant à l'apparition de l'ancienne chef des mercenaires. Vraiment, quelle aventure étrange du début à la fin!

En filigrane, derrière, elle voyait aussi se dérouler ce qu'il se passait. Saskia était la tendresse même avec le petit Rian, faisant fi de ses blessures et de son apparence. Irmingarde avait un bon contact avec les enfants, mais elle ne voulait pas s’immiscer dans ce moment. Le petit garçon avait choisi de faire confiance à la jeune DeFeriel, il fallait continuer sans cette voie, il pourrait se révéler plein de renseignements utiles. La grise sembla perdue quelques secondes, dans un souvenir?
Etrange alors qu'elle demande à ce qu'ils quittent ce lieu au plus vite alors qu'Isabeau semblait captivé par ce qu'elle lisait, même si elle ne comprenait pas. Elle avait mal au crâne pour son amie et son don peu orthodoxe.
Cela dit, ce qu'elle avait trouvé dans ces parchemins devait être interessant. Assez pour que son Compagnon y réagisse avec autant de vigueur.

"Saskia, pourquoi pensez-vous que nous devons partir si vite? Je crois qu'Isabeau a trouvé quelque chose, 'Zarell en tout cas y est sensible, pas Guerren? Isabeau?"
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Isabeau d'Armentières le 07 septembre 2011, 20:49:17
Les remerciements des deux fossoyeurs embarrassèrent beaucoup Isabeau qui retourna bien vite de plonger dans ce qui restait son boulot et son champ d’expertise : la compréhension de documents incompréhensibles. En ignorant superbement le monde extérieur de toute façon vite occulté par une de ces atroces migraines.

Isabeau se sentit soudain entourée, envahie, gavée d’amour filial. Elle ouvrit les yeux qu’elle avait fermés sous l’assaut de la lumière du jour sur son cerveau déjà torturé par l’usage de son don. Rinnerl, bien sur. Même si elle trouvait en elle le courage d’abandonner cette petite boule de poils, Rinnerl ne l’accepterait jamais. Za était la mère de Rinnerl. Et au vu de l’amour inconditionnel dont l’abreuvait sa puce, il n’était même pas certain que l’arrivée de la mère biologique de la petite y change quelque chose.

Ô Couleuse.

La jeune fille passa les bras autour de la dense fourrure de la Kyree.

Elle était mère. A 17 ans. Sans même un mariage. Sans même un dépucelage. Elle était la mère de ce petit bout.

C’était terrifiant. D’autant plus que ca ne venait pas seulement de la quadrupède. Non. Elle-même… considérait Rinnerl comme… Déesse que c’était difficile de le dire, même en pensées. Mais si elle n’avait pas porté cette petite, elle était sa fille. Rinnerl était sa fille en pensée.

Famille de dingue.

La Kyree lui déposa quelques mots dans son esprit. Isabeau resserra son câlin.

"Moi aussi je t’aime ma jolie. Mais je ne veux pas déranger Bethaniel et Saskia. Je leur ferais un câlin plus tard si tu insiste, d’accord ?"

Car oui, Isabeau n’ayant pas écouté ce qui se passait autour d’elle, elle avait raté le fait que c’était Rian, le nom du modifié

Tiens ? Mais elle arrivait à penser ? Ah oui c’est vrai. Rinnerl pouvait la soigner, exact. La jeune fille continua son câlin un moment puis reprit contact avec la réalité.

Aux pieds de Rinnerl se trouvait un autre document. Il avait du etre enfouis sous les cendres. Y restait des trucs sous les cendres ?

"Euh… Sors des cendres, Rinnerl, c’est peut etre encore chauds."

Dans cette optique, la jeune femme se leva précautionneusement (pas réveiller le mal de crane) et récupéra les gants accrochés à sa selle. Elle les enfila pour se protéger des éventuelles braises survivantes et commença à fouiller les cendres avec attention. Ce faisant, elle observa le document découvert par la jeune canidé. Ce nom, la… ca lui évoquait un truc…

"Y avait pas une Dame de Tolan, à la Cour ? Bronwyn de Tolan ?"

Puis ce fut au tour de Saskia de vouloir fuir l’endroit :

"Partir ? Mais pourquoi donc ? Mina à raison, y a plein de truc qui ont survécu au feu. Si je les brusques, je risque de perdre des données."
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Arthon le 09 septembre 2011, 22:34:53
Le gamin se sentait en sécurité dans les bras de Saskia. Elle ne semblait pas le regarder avec horreur comme certains autres, elle semblait être vraiment inquiète pour lui, et son regard était empli plus d'amour que de pitié. Il lui faisait confiance. Assez en tout cas, pour lui dévoiler quelques informations plus ou moins utiles.
Il sourit, dévoilant des dents pointues, quand elle admira son prénom. Il semblait content qu'elle s'intéresse comme ça à lui. Soudain le regard de l'ancienne Peste se voila, et elle vascilla vers l'arrière. Avec un couinement apeuré, 'Rian s'accrocha plus fort à elle; fort heureusement elle se rattrapa d'une main et ne tomba pas. Le gamin refusa de se décoller de sa nouvelle tutrice, et se serra contre elle le temps qu'elle rejoigne Guerren. Ce dernier affirma qu'il était plus que largement assez fort pour porter la jeune femme et l'enfant, et même planta son regard sur le Modifié. Il sembla d'abord être dégoûté puis, une seconde de silence plus tard, affirma dans l'esprit de Saskia qu'il fallait prendre soin de l'orphelin, et qu'il fallait lui laisser le temps de grandir pour devenir un homme fait. Il proposa aussi de le mettre en selle. Le petit garçon ne refusa pas, et tendit les bras vers la crinière blanche comme s'il avait confiance:

" Rian aime Guerren." puis une seconde plus tard avec un sourire: "Et Kia?"

Et le vertige revint dans l'esprit de la fiancée d'Arthon. Une seconde, Rian devint adulte, habillé de Blanc aux côtés de Guerren. Puis tout revint à la normale, et l'envie de partir, plus pressante encore.

***

Près de la tombe, Beltran partageait l'émotion de l'enterrement avec deux jeunes femmes. C'était bien une situation dont il n'avait pas l'habitude. Il sut gré à Irmingarde de ne pas rebondir sur le sujet qu'il avait abordé devant Elbereth, malgré lui, poussé par les sentiments forts qu'Ellia avait ramené, ainsi que le corps de la fillette. (Il avait haussé les épaules, sans répondre, au commentaire de la Grise). Un Capitaine si émotif, il en avait honte. Il redevint froid et distant, même si Mina, autant qu'Elbereth, pouvaient voir que la distance qu'il y avait toujours eu entre lui et les autres mortels avait été subitement largement réduite.

Quand l'apprentie Mage les rejoignit, Beltran se renseigna sur les religions et rites funéraires. Mina donna sa version des faits, avec les croyances Holds, et sortit seule du trou. La toilette mortuaire commença enfin, comme une dernière étape avant l'inhumation proprement dite. Elbereth s'était jointe à eux; et Irmingarde prit le temps de demander des nouvelles de sa Liée. Même s'il n'était pas très impliqué, Beltran écouta la réponse et hocha la tête:

"Votre amie est d'une précieuse aide. Je suis désolé qu'elle ait eu à supporter cela. J'irai lui parler plus tard, si vous le voulez bien, Elbereth. Et vous avez raison, Mina. Notre but est juste."

La Grise proposa alors une solution religieuse assez peu habituelle. Mal à l'aise avec l'essence divine, Beltran hésita:

"Nous pouvons leur demander. Et puisque nous sommes là pour l'Autre Déesse, peut-être pourrions.... pourriez-vous la prier aussi?"

Au même moment, Saskia demanda à partir, et Irmingarde réagit, annonçant que quelque chose gênait son Compagnon. L'air d'Elbereth indiquait qu'elle aussi sentait un truc qui clochait... Mais l'attention avait été détournée au profit d'Isabeau qui fouillait dans les cendres, "aidée" par Rinnerl.

****

Rinnerl avait décidé de faire ce qu'elle savait mieux faire. C'est à dire guérir par l'amour ce que la douleur causait chez Isabeau. Et le fait que sa Bleue l'accepte et la serre contre elle raffirma son envie, et le mal de tête disparut quasiment par magie. Seule une veine battait encore un peu fort, symbole restant de la magie (?) à l'oeuvre.

Béthaniel avec Edriss, pas avec Saskia! ne put-elle cependant s'empêcher de corriger sa "mère" en grattant un peu les cendres, attirant l'attention d'Isabeau sur ce qu'il restait.

La petite boule de fourrure obéit sans discuter (ou presque: C'est pas chaud.) et laissa sa partenaire venir faire le sale travail et lire les morceaux restants. La question d'Isabeau était pertinente, mais Rinnerl s'en moquait (et n'avait pas de réponse).
C'est Beltran, qui dressait l'oreille, qui répondit:

"C'est la Dame de compagnie de la Princesse Mélarianne, de Rethwellan. Pourquoi?"

Il approuva ensuite ce qu'Isabeau disait:

"Prenons au moins le temps de finir d'enterrer l'enfant, et récupérer ces documents. Vous en êtes responsable, Demoiselle de Girier. Vous me ferez un rapport ce soir, quand vous aurez pu tout lire. Si ça parle d'une femme à Haven, il y a peut-être d'autres informations utiles."

Vers Saskia:

"Pouvez-vous demander à votre Compagnon de venir bénir l'enfant avec nous, s'il vous plait? Peut-être que le petit veut dire adieu à sa soeur?"

Une fois tous réunis (à part Isabeau) autour du trou, avec l'enfant nettoyée, l'air un peu plus apaisée malgré le trou béant dans son corps, Beltran prit la parole:

"La haine, la magie du sang, et des assassins ont privé une enfant aimante, souriante et intelligente de la vie qu'elle aurait dû avoir. Puisse-t-elle reposer en paix désormais, avec la promesse que nous prendrons soin de ce qu'elle laisse sur cette terre, et que nous trouverons un moyen de la venger. Puissent les Dieux, quels qu'ils soient, prendre soin d'elle et nous aider à tenir cette promesse."

Il laissa ensuite chacun se recueillir un peu, et prononcer quelques mots, avant de descendre précautionneusement le corps dans la fosse, et commencer à le recouvrir. Les Compagnons semblaient concernés, et un silence respectueux émanait d'eux.

Puis, Isabeau ayant réussi à récupérer le maximum de papiers (seuls les plus abîmés restèrent dans les cendres ou se décomposèrent), chacun fut prêt à partir. C'est en silence qu'ils reprirent le chemin du retour pour rejoindre le reste de l'équipe. Beltran, juste avant d'arriver, leur fit cependant promettre de ne rien dire aux autres tant qu'il ne donnerait pas les informations lui-même.

Quand ils arrivèrent là où ils avaient laissé les autres, une agitation excitée règnait, et un attroupement se regroupait autour de quelque chose. Quand la petite troupe arriva, ils s'écartèrent tous un peu pour laisser le Capitaine passer. Et là, tous purent voir Raimon, le fiancé d'Isabeau, le visage presque blanc comme le marbre, comme sous le choc... Appuyé contre un Compagnon massif, musclé, plus encore que tous les autres que Saskia ou Mina avaient pu voir.

Edriss transmirent les Compagnons à leurs Elues (vraies ou fausses) ainsi que Rinnerl à Isabeau, avec un ton satisfait et content.

Puis:

Béthaniel. fit d'un ton jaloux Rinnerl, se collant contre Isabeau d'un air possessif, lorsqu'un deuxième Compagnon fut dévoilé à quelques pas de Raimon et Edriss. Le soldat fit un signe désolé à Isabeau, l'air un peu perdu.

Béthaniel s'avança. Ses yeux bleus se plongèrent dans ceux d'Isabeau. L'air sembla frémir, et soudain, la jeune femme se perdit dans le bleu comme si elle se noyait dans la mer (mais l'avait-elle déjà vue?) ou dans le ciel, comme si tous ses repères s'effaçaient, et que tout ce qu'elle refusait d'être devenait limpide, comme si elle comprenait que derrière la façade qu'elle affichait, toutes les peurs disparaissaient et qu'elle pouvait être elle-même. Et comme si Rinnerl râlait qu'elle voulait pas qu'on les sépare. Une voix masculine, rassurante, retentit dans son esprit, alors, et prit la place du manque qu'elle avait toujours ressenti. Rinnerl était inclue dans le partage, en partie, trop petite pour comprendre ce qui se passait, mais aussi pour s'écarter de ce moment. Ce n'était pas grave, car une seule chose comptait: leur amour à tous les trois.

Dellaria, mise sur la selle d'Elbereth, s'était réveillée et se manifesta enfin:

Ils se sont trouvés comme je t'ai trouvée. fit-elle tendrement à Elbereth. Il faudra que je te dise des choses importantes quand je serai reposée. Maintenant, il faut avancer.

[ Saskia: l'usage inattendu de ton Don t'a beaucoup fatiguée. Cependant voir une nouvelle Election (deux en fait) te redonne un regain d'énergie. Une seconde, tu as cru voir Antéa - mais ce n'était qu'un souvenir. Pourtant en toi quelque chose frissonne, et tu te sais sur la bonne voie. Guerren t'affirme alors doucement que tu la reverras, et tu ne peux que le croire. Puis il ajoute:

Ryis transmet par Edriss un message d'Arthon. Il t'aime, tu lui manques, il a confiance en toi et souhaite te revoir très vite. Il va mieux, Ryis aussi, et te promets de t'épouser dès ton retour. Tu mérites le titre de princesse, on dirait, comme l'a dit... le fantôme.

Elbereth: Dellaria semble aller mieux, bien que totalement épuisée. Tu remarques qu'elle cherche du regard le Modifié qui est collé contre Saskia, occupé à jouer avec la crinière de Guerren. Tu sens que Dell doit te dire quelque chose d'important, mais c'est surtout ton sentiment de malaise qui augmente qui t'importe à ce moment. Il faut avancer, c'est une priorité. L'endroit est "souillé", ce que tu sens de l'énergie environnante te l'affirme - peu clairement mais tu le ressens comme ça.

Mina: Ezarell sent des choses, tu le sais, mais soudain elle s'apaise. Ses deux amis - car Béthaniel et Edriss sont ses amis, tu en es sûre, et elle confirme - sont arrivés, porteurs d'un message qu'ils n'ont pas eu le temps de transmettre. L'Election captive tout le monde, mais tu sens que les nouveaux Elus auraient le droit à un peu d'intimité. Ezarell te propose d'aller voir Beltran (qui semble un peu dépassé) et de vous faire continuer un peu sans eux. Après tout, avec des Compagnons, ils pourraient vous rejoindre très vite. D'ailleurs, partis bien après vous de Haven, ils sont déjà là pour Choisir.

Isabeau: tu ramasses donc tous les papiers dans le feu - et tu as même le temps de venir faire ton oraison funèbre sur la petite tombe si tu le souhaite. Rinnerl exige de monter en selle pour rester contre toi pour rentrer. Quand tu plonges dans le regard de Béthaniel, tu sens qu'elle reste présente dans votre lien, pas envahissante, plus comme si c'était sa place, et que vous êtes Liés tous les trois.]

Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Elbereth le 11 septembre 2011, 19:40:30
[justify:2ltnwtfr]Elbereth hocha la tête aux paroles d'Irmingarde. Oui leur but était juste. Mais par les Dieux que la nature humaine pouvait virer au monstrueux parfois ! Elle offrit à la femme face à elle un sourire de gratitude, et répondit :

-Merci. Oui je ferai ce qu'il faut pour qu'elle aille mieux, et vite. J'espère que nous trouverons la ou les personnes qui ont fait ça, et que cette affaire se résoudra dans la plus grande justice pour cette enfant.

Elle approuva la proposition de l'apprentie Héraut pour la prière. Et remercia aussi le Capitaine pour ses dires :

-Je... Merci pour elle Capitaine. Je ne sais pas ce qu'elle a vécu encore exactement, mais je lui demanderai en douceur lorsqu'elle se sentira prête à en parler. Et bien entendu, vous pourrez lui parler aussi, je pense qu'elle sera d'accord, sans problèmes.

L'attention qu'elle avait portée aux traces de magie s'estompa lorsque le rite funéraire commença, et elle se recueillit fortement pour cette enfant qu'ils n'avaient pas connu, cette enfant si jeunes qui avait déjà tellement souffert. Puis ils finirent d'enterrer la fillette. Enfin, ils partirent de cet endroit malsain. Elbereth avait mis Dellaria sur sa selle avec de l'aide, et marchait à côté de son cheval. Juste avant qu'il ne rejoigne le groupe, elle hocha la tête aux directives de Beltran.

C'est alors qu'elle remarqua que quelque chose clochait parmi le reste du groupe, quelque chose était arrivé en leur absence... Et en effet, lorsque les gens s'écartèrent, et elle put voir Sieur Raimon sous le choc, contre ... un Compagnon ! Par les Dieux une élection, ici ?! Quelle journée alors ! Ses yeux s'arrondirent encore, alors qu'ils assistaient, là, en direct, à une deuxième élection... Dame Isabeau. Les deux fiancés, tous deux Élus le même jour ! Elle n'en revenait pas.

Soudain l'apprentie sentit l'esprit de Del', et entendit ses paroles résonner dans sa tête. Elle se tourna vers elle ,et passa ses doigts dans sa fourrure, partageant un moment d'amour avec elle. Un sourire soulagé se dessina sur ses lèvres lorsqu'elle la sentit mieux que dans la clairière et elle hocha la tête, incapable pour l'instant de prononcer un mot, sous le coup des émotions diverses qui s'accumulaient depuis le début de la journée. Elle vit sa Liée chercher du regard le petit qu'ils avaient ramené avec eux. Retrouvant un peu ses esprits, elle répondit

-Oui, nous parlerons dès que tu pourras. Je... Nous devons y aller. Je vais aller voir Beltran.

En effet, le malaise qu'elle avait ressenti dans la clairière revenait en force. La terre lui disait que tout ici était "souillé". Il leur fallait bouger. Elle s'avança vers le Capitaine, et lui tapota le bras, en parlant tout bas :

-Pardonnez-moi Capitaine, mais cet endroit est malsain. Je sens qu'il faut le quitter. Et le plus vite sera le mieux. Nous aurons le temps d'analyser tout cela plus tard. Mais dans un autre lieu. Je vous en prie, avançons...

Elle espéra qu'il l'écouterait, son malaise prenant de plus en plus d'importance.[/justify:2ltnwtfr]
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Saskia le 11 septembre 2011, 21:27:01
[justify:36r1umr5]Saskia fronça les sourcils et caressa l'encolure de Guerren. Il avait tendance à se croire trop fort, alors qu'en quittant haven, il avait commencé à tomber malade... Fort heureusement, il n'avait pas encore ces tâches noires qui avaient souillé la robe de Antéa, dans ses derniers moments... La Grise eut un léger haut de coeur, et resserra sa prise autour de Rian. Mais pour se rassurer elle même, cette fois. C'était égoïste, c'est vrai, et elle finit par embrasser le front de son Compagnon et de lui murmurer :

 - Ne présume pas de tes forces, quand même."

Puis, alors que Rian dit bien aimer le Compagnon, et caressa sa crinière, il se passa encore quelque chose. Ce frisson, et la vision s'imposa à elle. Il est adulte, avec Guerren. Le modifié sourit, et est heureux. Saskia sait ce que cela signifie, et elle en a la chair de poule, tant elle est heureuse. Oh, bien entendu, elle éprouve, une très très brève seconde, de la jalousie. Mais Saskia ne dit rien, et se contenta de les souder tous les trois dans un câlin des plus attendrissant.

Mais elle a l'impression que cette scène d'amour sincère ne devrait pas se dérouler ici, à cet endroit si lugubre... Saskia veut partir. Elle est fatiguée, et toujours un peu nauséeuse... Surtout quand Beltran les invite à se rapprocher pour prier une dernière fois pour la petite fille. Saskia ne parvient pas à regarder vers cette petit tombe, et d'ailleurs, elle est soulagée quand on signale enfin le départ.

Rian monte avec elle en selle, accroché à la crinière de Guerren sans lui faire mal. Saskia est bien contente de voir que son Don héraldique fonctionne, même si elle n'a pas réussi à le forcer à se manifester sur la route, quand elle le forçait. L'apprentie s'était demandée si un Don pouvait disparaître, comme un bouclier... Même si l'image n'était pas forcément bonne. Mais ses craintes n'avaient à présent plus lieu d'être.

Ils rallièrent assez rapidement le campement provisoire que les autres avaient établi en leur absence. Comme convenu, Saskia commença par chercher des yeux un Guérisseur pour son petit protégé, qu'elle prit contre elle lorsqu'il descendit de selle. Mais ce n'est pas un Guérisseur qu'elle capte en premier. Une nouvelle vision s'impose à elle, une Election...

Sauf que cette fois, ce n'est pas son Don qui se manifeste. L'air frémit, alors que deux Compagnons viennent Choisir... Bouche bée, Saskia assiste à ce moment magique, avec un pincement au coeur. Comme elle les envie... Sa tête se posa contre celle de Guerren, mais la jeune fille se redressa, alors qu'elle sent autre chose. Une sensation... Qui l'oblige à se retourner. Ce n'est qu'une illusion, Saskia le sait. Mais la DeFeriel ne peut s'empêcher de verser une larme : Antéa était là, moins d'une seconde. Et Guerren lui confirma d'ailleurs qu'elle allait la revoir. et transmit le message d'Arthon, qui acheva la demoiselle.

Elle avait terriblement besoin d'un coussin pour y fondre en larmes et s'endormir. D'ailleurs, quelques larmes roulèrent sur ses joues. Elle les essuya rapidement du revers de la main et sourit à Rian.

 - Allez, viens avec moi. On doit aller voir quelqu'un pour ta blessure, tu veux bien ?"[/justify:36r1umr5]
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Isabeau d'Armentières le 12 septembre 2011, 00:04:47
Edriss? C'était qui, encore, celle la? La gamine morte? Devait-elle signaler ce fait aux autres? Hum... Vu sa profonde impressions d'avoir raté non pas un épisode, mais carrément la moitié de l'histoire, mieux valait s'en tenir a sa tache et laisser les autres gérer la chose.

Elle haussa juste les épaules quand Beltran lui confirma l'identité de Tolan. C'était marqué sur un papier, elle en savait pas plus, elle. Il lui ordonna aussi de récupérer autant de documents qu'elle pouvait. Bon. Y avait plus qu'a.

Elle tapota donc un dernier coup la tète de la Kyree (assez de sentimentalisme débordant pour une ou deux décennies) et entreprit de trier avec une délicatesse maniaque les cendres, puis elle alla chercher une sacoche de selle et entreprit l'édification d'un sandwich géant: deux planches planes en guise de pain et une succession de feuillet rescapé et d'étoffe comme garniture. Ainsi, les feuillets les plus endommagés avaient (peut etre) une chance de survivre au voyage.

Elle s'interrompit uniquement pour se recueillir avec les autres au moment des oraisons. SANS regarder le cadavre, désolé. Bon, au moins, Saskia n'était pas seule, comme ça, hein? Notons que ça ne l’empêcha pas de faire une sincère prière pour l’âme de la gamine.

Puis, enfin, ils se mirent en route pour rejoindre le gros de la troupe. Rinnerl exigea d'etre sur la selle de la jeune femme et non sur la croupe de son cheval, ce n'était pas la première fois (ni la dernier, d'ailleurs) qu'elle exigeait cela, aussi la jeune femme n'y fit pas réellement attention. Rinnerl tenait encore sur le garrot d'un cheval, qu'elle en profite. A ce rythme de croissance, d'ici quelques mois, ce serait finit.
Beltran exigea qu'ils ne disent pour le moment rien aux autres. Isabeau hocha distraitement la tète, réfléchissant distraitement aux quelques mots qu'elle avait déchiffrés. C'était assez... désagréable de se trimbaler un manuscrit de magie du sang, quand même.

Comme tout le monde, son regard fut vite attiré par l'attroupement, au milieu de la caravane. Quand les gens s'écartèrent, elle put voir... Son fiancé. Elu. Edriss. Une bouffée de rage et de jalousie l'empli toute entière. C'était... C’était pas juste. Aussi puéril que ce soit. Déjà, qu'il soit choisis lui, alors qu'il était déjà homme et maitre de sa destinée. Ensuite, ce type elle l'appréciait merde! Elle commençait même sérieusement à envisager une vie avec lui! Il était gentils, beau, il écoutait ses opinions... bien sur, nul ne pouvait prévoir comment il traiterait une épouse, mais...

D'une voix rendue rauque par sa rage contenue, elle ne put s'empêcher de sortir une pique:

"Ben voila, qui résout la question, hein, Raimon?"

Elle se détourna vivement, faisant volter son cheval... qui ne volta pas. Parce qu'il y avait un étalon blanc aux yeux bleu. Toute à sa jalousie rageuse, Isabeau ne l'avait pas vu approcher. Qu'avait dit Rinnerl, il y avait une seconde? Pendant qu'elle lâchait sa remarque mesquine? Ca... ca n'avait pas d'importance... Ces yeux bleu l'appelaient, l'attiraient, la plongeait dans une étendue bleue et chaude. Comme... comme un bain couleur ciel. Comme si une eau saphir coulait sur sa peau et la lavait de toutes ses peurs, de toutes ses frustrations. Elle se sentait tel le papillon sortant de sa chrysalide, se débarrassant de la coquille sèche et sans vie qui l'avait emprisonnée jusque là...
Rinnerl couina. En esprit? En pensée? Y avait-il une vraie différence en cet instant?

Une voix s'éleva. Une voix masculine, nouvelle, qu'elle ne connaissait pas. Une voix nouvelle, certes, mais qui se lovait merveilleusement dans le vide qu'elle avait toujours eu au cœur, ce vide qui n'avait fait que se creuser au fil des ans, tandis qu'elle comprenait que jamais... Mais si. Et Rinnerl était là. Dans ce lien. Ce n'était pas juste elle et... Bethaniel. C'était aussi Rinnerl. C'était eux trois. Ils étaient trois âmes cimentées par un amour qu'elle ne pouvait encore imaginer.

Soudain, des larmes envahirent les joues de la jeune femme. Elue. Elle était Elue. Elle était... libre! Jamais personne ne pourrait lui imposer de porter un enfant ou de tenir sagement une maison! Elle... Elle pouvait consacrer sa Vie à son Pays. Non. Elle le Devait! Oh quel merveilleux devoir! Une place, elle avait une place. Elle serait Héraut. Elle servirait Valdemar. Elle même. Pas au travers de son mari ou de ses enfants. Aujourd'hui, elle devenait une personne. Jamais plus elle ne serait un Ventre.

Dans un grand élan d'enthousiasme, elle s'élança pour serrer contre son cœur la tète de Bethaniel... Ouais. Sauf qu'elle était sur un cheval. Une position stable. En théorie. Ben apparemment pas la. Elle se sentit glisser doucement, doucement, doucement... Elle sentit l'instant précis ou elle avait dépassé le point de non retour, tenta vainement de s'accrocher au hongre ou à l'étalon...

SPLOUTCH

Parce qu'en plus, il fallait qu'elle ait été au pied d'une flaque de boue, hein? Elle envisagea de rester ainsi le reste de sa vie. C'est à dire, si elle ne sortait pas le nez de la boue... approximativement une minute et quarante-sept seconde?
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Irmingarde le 13 septembre 2011, 23:37:11
L'amour absolu que portait la petite Kyree à Isabeau était touchant et teintait l'humeur d'Irmingarde d'un peu de mélancolie. Même si elle avait avec elle son Compagnon, et donc l'assurance certaine d'un amour inconditionnel et infini, Kun', son compagnon d'enfance, son ami, lui manquait.
Il y avait beaucoup d'émotions mêlées dans ce lieu. Inquiétude de la part d'Elbereth. Irritation et amour de cette d'Isabeau. Une certaine absence étrange chez Saskia, et retenue de la part de Beltran.
Avait-il honte de se laisser aller aux confidences? Ca en avait tout l'air, et c'était bien dommage. Elle avait envie de lui dire que tout ce qu'on retenait finissait par exploser à la surface un jour ou l'autre. Elle n'osa pas, et en fut empêcher par un rire ironique d'Ezarell qui lui fit comprendre qu'elle était mal placée pour donner des leçons sur la pudeur psychologique.

Mina n'avait aucune envie de prier la déesse. Tout simplement parce que c'était sa faute si tout le monde était emmêlé dans cette histoire, et elle n'arrivait pas encore à déterminer qui était le bien du mal, le coupable de l'innocent, alors, au lieu de prendre le risque de parler à une "mauvaise" déesse, elle préféra s'unir à son Compagnon sans dire un mot, transmettant juste ses émotions propres, à savoir sa tristesse et sa compassion, et une envie de vengeance, même si c'était moins noble.

Au milieu de tout cela, elle nota quand même le nom de la dame de compagnie de la Princesse Melarianne, comme une possible traîtresse au rang même des nobles de Valdemar.

Puis une certaine fébrilité s'empara de l'assemblé, donnant à Irmingarde un sentiment de déjà vu, mais d'attendu à la fois.
Elle s'approcha pour voir avec stupéfaction le "fiancé" d'Isabeau en compagnie d'un magnifique Compagnon. Elle eut un coup au coeur, et un sourire naquit sur ses lèvres, malgré les paroles aigres et jalouse d'Isabeau, tandis qu'elle accrochait sa main gauche à la crinière d'Ezarell. Elle en aurait sautillé de joie!
Mais il y avait autre chose, quelque chose de latent, en attente encore, sans trop savoir quoi.
Une autre élection?
Elle accrocha son deuxième bras autour de son Compagnon quand elle constata qu'elle avait vu juste et qu'Isabeau, son amie, avait la chance incroyable d'être élue, elle dont le rêve le plus cher était en train de se réaliser!
Combien de chance y avaient-ils pour que ses deux amies deviennent grises aussi? Quasiment aucune, et pourtant, la providence était avec elle.

Attentive aux sentiments de son Compagnon et à sa propre expérience, elle s'adressa à la foule nombreuse, trop nombreuses autour des nouveaux élus:

"Un peau d'air et d'intimité autour de Demoiselle de Grier et Sire Raimon je vous prie, ils ont besoin de rester avec leur Compagnon, et n'ont pas besoin de vous."

Les paroles pouvaient paraître cruelles, mais elles étaient vraies. Mina avait été très reconnaissante à Keryne et le Guérisseur de s'être éclipsé lors de sa propre élection, pour la laisse plonger entièrement dans le lien fusionnel entre elle et Ezarell. Elle estimait normal que les deux jeunes gens profitent aussi de temps entre eux.
Elle même avait très envie de prendre son amie dans les bras pour lui dire à quel point elle était heureuse pour elle, mais le ferait plus tard. De toute façon, elle pourrait danser nue dans la boue qu'Isabeau et Raimon ne la verrait même pas!

Elle s'approche d'Elbereth et de Beltran, marchant aux côté de son Compagnon.

"Capitaine..."

Il avait l'air complètement perdu dans cette histoire. Comme beaucoup de monde. Personne ne pouvait comprendre ce qu'il se passait à part Saskia et elle. Après tout, qui mieux qu'un Héraut pouvait comprendre une élection?

"Elbereth a raison, partons d'ici, et laissons-les nous rattraper, ils prendront grand plaisir je pense à parcourir quelques kilomètre à vitesse de Compagnon, il n'y a rien de meilleur que cette osmose pour consolider le lien."

Timidement, elle leva sa main gauche pour la poser dans le dos de Beltran et le pousser légèrement en avant. Elle n'avait pas envie de donner des ordres, mais elle sentait bien qu'il avait besoin de ce coup de pouce pour mettre un pied devant l'autre.

"Et puis il y aura du nouveau ensuite, Edriss et Bethaniel ne sont pas venu que pour élire même si c'est leur raison principale. 'Zarrell me dit qu'ils ont un message. Plus vite nous serons partis, plus vite ils nous retrouveront et nous auront le fin mot de l'histoire."

Voilà, au moins, s'il ne comprenait pas la beauté d'une élection et tout ce que cela engendrait, il pouvait comprendre l’intérêt tactique de s'en aller pour mieux se retrouver!
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Arthon le 17 septembre 2011, 11:42:25
Isabeau, tu peux décrire en long, en large, en travers, ce qui se passe quand tu te retrouves seule pour profiter de ton Lien qui se forme, et de Rinnerl qui est lamentablement sentimentale.
Tu sens à portée Raimon qui consomme son Lien aussi.
Quand vous reprenez vos esprits, Raimon vient te voir, te prend une main, et te demande:

" Isabeau. Maintenant que nous sommes ce que nous sommes, sans faux semblants, me permets-tu de continuer quand même à chercher à te comprendre et à te séduire si c'est possible un jour?"

---

Quant aux autres, Beltran accepte la proposition et vous repartez, chacun dans ses pensées, émus. Un Guérisseur vient s'occuper du petit Modifié avant de le laisser à la garde de Saskia, puis vient voir tous ceux qui étaient à la clairière pour vérifier que tout va bien. Ceux qui le souhaitent ont le droit à une potion calmante, ou une tisane, et un soldat près d'eux pour les soutenir au cas où.

Après deux heures de chevauchée silencieuse, difficile aussi, dans la forêt, mais toujours vers le Nord, vous vous arrêtez pour la nuit. Plus tard, Isabeau, Raimon et leurs Compagnons vous rejoignent. Les Compagnons viennent parler aux Compagnons de Saskia, Mina, et les autres Hérauts, mais les filles ne sont pas mises dans la confidence. Seul Beltran est mis au courant par les Hérauts confirmés, Mina, Saskia, Isa et Raimon seulement rassurés.

La marche reprend, longue, difficile, douloureuse parfois, parsemée cependant d'éclats de rire, de blagues ou de moments de complémentarité, autant pour les Hérauts, leurs Compagnons, que pour les autres. La mission devient comme une grande famille, surtout pour le petit groupe qui a enterré la gamine.
Rian commence à se détendre. Il refuse de quitter Saskia mais tente des sourires vers tout le monde. Dellaria se remet mais refuse de parler de ce qu'elle a fait.

Chacun guette cependant des signes de barbares, de mages du sang ou de mort. Rien n'arrive. Et finalement, ils arrivent au pied de l'énorme chaîne de montagne.
Dellaria se réveille alors.

Je connais le chemin. fait-elle, étonnée.

Après un long conciliabule avec les Hérauts et d'autres gradés, Beltran se décide à la suivre.
L'escalade, vous le faites tous dans un état seconde. La moindre hésitation peut vous couter la vie. Il ne faut pas se démotiver. Tout le monde sent que quelque chose l'attend.
Alors que la montagne aurait dû être franchie en trois ou quatre semaines minimum, au bout d'une semaine , vous en voyez la fin. La descente est plus facile. Face à vous, s'étend une mer immense. Et une ville au bord de l'eau semble vous attendre. Comme se fait-il qu'il y ait des gens dans cette partie du monde, dont vous n'avez jamais entendu parlé?

Saskia, dans la descente, il te semble que Guerren te parle avec la voix d'Antéa. Antéa, Antéa, toujours Antéa. Est-ce ton Don? Un fol espoir?

Isabeau, ton Lien avec ton Compagnon semble prendre toute la place les premiers jours. Tu es heureuse, confiante, pleine de bonne humeur. Tu en oublies les parchemins, qui sont pourtant précieusement gardés dans tes sacoches. Rinnerl passe son temps à bavarder avec ton Compagnon, avec Dellaria, et même avec Rian le modifié.

Mina, tu sais que quelque chose va arriver. Tu veux savoir quel message portaient les Compagnons, et pourtant personne ne veut te le dire. Par contre, un des Hérauts vient vers toi tous les soirs pour t'aider à maîtriser ton Don de Boutefeu. Tu es la survie du groupe dans cette montagne de glace.

Elbereth, Dellaria va beaucoup mieux. Quand elle vous demande de la suivre, tu ne peux que lui faire confiance. Quand elle reconnait les lieux, tu ne sais que croire; après tout elle est apparue de nulle part, elle pourrait bien venir de là. Tu sens que votre perception du temps est modifiée, et tu es à peu près sûre que ça vient de Dell. Quand vous voyez la mer, tu as un choc: tant d'énergie à disposition, dont une seule partie est souillée...

[ Hj: allez on avance. Avant dernière partie de votre mission ^^]
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Irmingarde le 17 septembre 2011, 22:07:26
Irmingarde avait accepté avec soulagement une tisane aux vertus apaisante, qui lui avait permit de respirer un peu mieux, se sentir plus légère après des heures de tension et de tristesse. Et les deux élections simultanées lui avaient permis aussi d'être heureuse et de penser à des choses joyeuses plutôt que de se morfondre sur les dramatiques événements du jour.
Une fois installé pour la nuit, même si les paroles d'Ezarell se voulait rassurante, son Compagnon refusait catégoriquement de lui donner des détails sur les conversations qu'elle échangeait avec ses camarades équidés, ce qui apaisait Mina et l'énervait à la fois, parce qu'habituellement, elle n'avait aucun secret avec elle, aucune réserve. Elle avait demandé à ses camarades gris, plus nombreux qu'au début par la force des choses, s'ils en savaient plus qu'elle, mais peine perdue, les Compagnon cultivaient un culte du secret, et les autres se contentaient visiblement d'être rassurés.
Elle choisit d'en prendre son parti, pour le moment, puisqu'elle n'avait pas le choix. Elle avait caressé l'idée un instant d'aller chercher des réponses vers Beltran en le prenant par les sentiments, idée qui avait fait hurler de rire Ezarell plutôt que de l'inquiéter, mais comme elle ne savait pas comment s'y prendre, elle avait repoussé cette action délicate à plus tard, en demandant peut-être conseil à Isabeau qui était plus connaisseuse des rapports humains qu'elle.

***

[Pendant la marche]

"Et alors à ce moment là, le Patriarche du clan dit à celui de l'autre que sa fille valait quand même mieux qu'un seul champ vu sa face encore plus vilaine que celle des mauvais chevaux malades qu'offraient en impôts à Vkandis les Karsistes!"

Sur cette anecdote, Mina éclata d'un rire léger, essayant de détendre l'atmosphère. La marche était redoutable, difficile, mieux valait la faire le plus gaiement possible. Isabeau et Raimon sont d'agréables compagnons de route, mais tout à leur bonheur, Elbereth est très gentille aussi, mais inquiète pour sa liée. Quant à Saskia, quand elle ne consacre pas ton temps à Rian, elle est comme absente, il faut donc que quelqu'un se dévoue!

***

Irmingarde n'eut plus alors le temps de penser aux autres, enfin si, mais pas de façon si futile. Durant le voyage étonnamment court dans les montagnes de glace, la jeune femme fut constamment sur les nerfs, car elle savait pertinemment le rôle que pouvait avoir son don dans cet univers glacial et figé dans de telles températures, et le Héraut qui lui apprenait à le diriger lui avait rappelé aussi, chaque soir. Elle n'avait pas le droit de perdre le contrôle, elle devait maîtriser le feu qui couvait en elle.
De plus, elle sentait avec conviction que quelque chose se tramait, quelque chose d'important... Sans arriver à mettre le doigt dessus, et c'était rageant!
Ajoutez à cela l'implacable mystère du message que les Compagnons avaient apporté quelques temps auparavant, et vous aurez une idée du cocktail détonnant qui composait l'humeur d'Irmingarde. Mieux ne valait pas la surprendre, la faire sursauter, lui parler trop brutalement, lui faire peur de quelque manière que ce soit en somme, sinon vous risquiez gros. Pourtant, Mina, qui était habituellement le calme incarné, était continuellement à deux doigt d'exploser de tension. Cela se ressentait jusque dans son physique, elle véhiculait de l'électricité statique d'une telle charge que les poils de ses bras étant en permanence dressés, ainsi que ses cheveux qu'elle avait renoncé à coiffer et même à attacher, les laissant voler au vent.

Quand soudain... la mer!
Cette vision déconcerta complètement Irmingarde. Avant d'arriver à Haven et de suivre des cours avec les autres gris, elle ne savait même pas que cela existait, et même maintenant, elle ne reconnaissait pas en cette étendue bleue turquoise et infinie ce qu'on nommait la mer. C'était là quelque chose qui la laissait sans voix, et ses lacunes en géographie n'aidait pas. Elle était totalement perdue.

"Où sommes-nous?"

Elle se retourna difficilement  - elle ne sentait plus son séant qui avait rebondi tant de fois sur sa selle - pour poser son regard sur Isabeau, Raimon, Saskia, Elbereth, Elryk, guettant une réponse. Enfin, elle s'adressa à Beltran:

"Qu'est-ce donc que cela Capitaine? Ce bleu, cette matière comme de l'eau?"

Le ton qu'elle venait d'employer était aussi froid que les températures des montagnes. Elle ne voulait pas se montrer désagréable et se mettre à dos Beltran, mais il savait, lui, la teneur du message des Compagnon, et il ne lui avait rien dit, alors qu'il avait semblait se rapprocher d'elle et lui faire confiance, et étant donné son humeur, qui était semblable à celle de tout le monde certes, elle n'était pas encline à la gentillesse.

Néanmoins, elle se pencha sur Ezarell pour lui flatter l'encolure. Où qu'ils soient, ils étaient enfin arrivés, et après cette traversée plus qu'éprouvante, n'importe quel lieu différent de ces invariables montagnes blanches était un soulagement!

"Nous sommes arrivées 'Zarell, nous allons pouvoir nous reposer, tu as besoin que je prenne soin de toi, tu as lutté si dur pour que nous arrivions à bon port. Cela vaut bien que je te pardonne tes cachoteries, si tu acceptes enfin de me les dire pendant que je te ferai belle..."
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Elbereth le 18 septembre 2011, 17:43:37
[justify:3oziwwyz]Elbereth apprécia le soutien d'Irmingarde, et fut soulagée lorsque le Capitaine ordonna le départ, laissant les nouveaux Elus profiter d'un peu d'intimité avec leurs Compagnons, à cette liaison naissante. En chemin, elle accepta avec soulagement une tisane de la part d'un Guérisseur, qui calma quelque peu son malaise et ses angoisses. Elle partageait son cheval avec Del', qui dormait toujours d'un sommeil réparateur. Le soir arrivant, ils s'arrêtèrent dans une clairière. La jeune femme était toujours nerveuse, et Dellaria silencieuse. Sa nuit fut agitée de rêves étranges, dont elle n'arriva pas à se rappeler au matin.

Leur progression reprit lentement, heureusement, des liens se forgeaient petit à petit, et surtout pour ceux qui étaient avec elle à la clairière, ces liens s'étaient renforcés, créant entre eux une ambiance d'unité et de solidarité. Ils ne régnait entre eux aucune animosité, et ils partageaient tous une part de fardeau dans cette mission. Du coup, malgré la nervosité, malgré ce qu'ils avaient vu et ce qu'ils craignaient, la bonne humeur était de la partie. Elbereth passait beaucoup de temps avec sa Liée aussi, heureuse qu'elle se remette petit à petit, alternant marche et cheval à présent. Cependant, si la ratha allait mieux, elle ne voulait toujours rien dire sur ce qu'il s'était passé dans la clairière maudite. Cela frustrait un peu l'apprentie, mais son amour pour Del' et sa confiance en elle étaient tellement forts, qu'elle se dit que sa Sœur d'Esprit devait avoir ses raisons. Elle espérait juste que ce silence ne dure pas trop longtemps.

C'est alors qu'ils arrivèrent au pied des montagnes. Et que Dellaria étonna l'apprentie, encore une fois. Il est vrai que sa Liée était pleine de mystères, et elle ne savait d'où étaient ses origines. Alors si la région lui semblait familière, il devait y avoir une raison, même si la ratha avait l'air aussi surprise que le reste de l'équipe. La jeune femme l'entendit demander à Beltran de la suivre, et lui assurer qu'elle pourrait guider tout le monde à travers les montagnes. Le Capitaine -après réflexion avec d'autres- accepta sa proposition, et Del' se retrouva en tête du groupe. Du coup Elbereth suivit non loin derrière. Toutes ses interrogations furent vite balayées par la concentration que demandait l'ascension des monts. Déjà qu'elle n'était pas trop à l'aise à cheval, mais alors en plus en montagne ! Du coup, elle ne put pas trop profiter de la beauté des paysage, et de l'effet apaisant qu'ils avaient d'habitude sur elle. Après tout, elle était née dans un massif montagneux ! Mais elle restait dix fois plus à l'aise à pieds !

Le temps semblait filer à toute vitesse, et ils avançaient beaucoup plus vite qu'ils n'auraient du. Alors que la traversée était normalement sensée durer quasiment un mois, il ne leur fallu que sept jours pour arriver en haut. Del' était à présent rétablie et marchait tout le temps. La jeune femme eut l'impression que ce changement de perception du temps était due à sa Sœur d'Esprit, et plus les jours passèrent, plus cette impression se transforma en conviction. Mais comme le reste, la ratha restait assez évasive sur le sujet, du coup l'apprentie profitait simplement des moments qu'elles arrivaient à passer ensemble.

Enfin, ils entamèrent la descente. Après quelques heures, Elbereth fit enfin attention au paysage. Et eut un choc. La mer. Une ville, une grande ville. Qu'est-ce que tout  cela faisait là ? Oh, l'apprentie avait déjà vu la mer une fois, lors de son long voyage des deux années précédentes, mais ça n'avait rien à voir avec ce qui s'offrait à sa vue. Parce que là, elle sentait une masse d'énergie comme elle n'en avait jamais connue auparavant. Et elle sentait aussi qu'elle pouvait y avoir accès... Mais quelque chose lui fit froncer les sourcils. Une partie restée souillée. La même souillure qu'à la clairière. Alors qu'ils finissaient de descendre, la jeune femme posa un regard sur sa Liée, l'esprit plein d'interrogations, espérant qu'elle trouverait bientôt réponse à toutes ses questions...[/justify:3oziwwyz]
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Saskia le 21 septembre 2011, 23:09:40
[justify:ql3wuani]Un Guérisseur vint voir Rian. Si le petit modifié eut au début peur, la présence de Saskia le rassura, et les soins se firent rapidement. Au passage, elle accepta une tisane qui calma son estomac rebelle. Elle abusa même de la boisson et en but quatre tasses. L'esprit ailleurs, accaparé à mille choses importantes, n'arrivant à se concentrer sur rien du tout... Saskia regardait avec envie, et avec un sourire attendrissant, Isabeau, Raimon, et leurs Compagnons, tout en gardant Rian contre elle. Pas un mot, juste des contacts entre eux trois. Un instant, elle regarda même l'anneau qui ornait non annulaire, et encore une fois, une folle envie de pleurer prit la Grise. Elle se laissa aller à deux ou trois larmes, qui pourraient passer pour des larmes d'émotion - pourquoi pensait-elle à sauver les apparences maintenant ? - avant que Beltran ne signale le départ de tout le monde. Rian monta une fois de plus devant elle, et Saskia le serra contre elle, à la recherche d'un peu  de chaleur humaine. Mais toujours en silence. Elle ne compte pas brusquer le petit modifié, mais au bout d'une heure de marche, Saskia tente de lui parler. En vain.

Pourtant, si au début elle restait en retrait avec lui, Saskia demandera à Guerren de se rapprocher, petit à petit. Et l'écart se creuse de moins en moins le lendemain, où progressivement, la DeFeriel finit par chevaucher aux côté du reste du groupe. Non pas de l'expédition, mais du groupe qui a subit le traumatisme de la veille. Occupée avec Rian qui s'ouvre petit à petit aux autres, Saskia n'a pas encore trouvé l'envie ou le courage de se rapprocher de Beltran. Mais à présent, ses soucis lui paraissent tellement dérisoires... Pourquoi en parler avec le Capitaine ? Bon sang, elle se devait d'être une future bonne reine. Elle n'allait pas se précipiter vers quelqu'un au moindre problème. Allons, Beltran devait savoir ce qu'il avait à savoir. Et personne ne l'interrogea sur ce qu'avait dit Ellia.

Irmingarde était celle qui s'occupait de détendre l'atmosphère, et Saskia lui souriait régulièrement. Elle restait sur ses gardes, et quand Rian ne requerrait pas son attention toute entière quand il parlait avec Rinnerl, la DeFeriel employait son temps à tenter de déployer à nouveau son Don. Mais rien ! Il fallut attendre le descente, pour que quelque chose ne se manifeste dans son esprit. La voix de son Compagnon résonna pour la rassurer. "Tout va bien" lui disait... Guerren ? Saskia pencha la tête vers le côté. Etait-ce lui ou... Antéa ? Leurs voix se mélangeaient dans sa tête, entre son désir d'entendre l'une, le besoin d'entendre l'autre... Pourtant, la jeune fille sentait qu'elle ne devait pas se laisser distraire. Suivre le chemin... Son esprit bourdonnait, son estomac cherchait encore une place confortable sans doute, car il n'arrêtait pas de se rebeller, encore. Son bras resserra sa prise autour de Rian, et soudain...

La mer. Comme tout le monde, Saskia l'observa avec des yeux exorbités. Comme ça, ils étaient arrivés au bout du monde ? Il n'y avait pas d'autre explications. Contrairement aux autres, tout ce qu'elle trouva à dire fut :

 - C'est magnifique."

Et Rian l'approuva. Le spectacle était superbe, lui faisant oublier un instant le froid, les soucis, les voix, son don... Pour la première fois depuis le début du voyage, un sourire éclatant et sincère vint étirer ses lèvres.

 - On est presque arrivés, n'est-ce pas ? De toute façon, on ne peut plus aller plus loin... Trouvons rapidement l'endroit où nous aurons des réponses."

Car c'était le but, n'est-ce pas ? Trouver des réponses... Aider Aanor, retrouver Antéa, et qu'importait le traître. Saskia voulait que cette histoire se termine au plus vite, rentrer à Haven avec des réponses, des choses concrètes, et... Se reposer entre des bras aimants.[/justify:ql3wuani]
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Isabeau d'Armentières le 01 octobre 2011, 06:05:42
Quand il fut décidé à l'unanimité moins sa voix qu'on les laisserait tous seuls tous les d..quatre. cinq, Isabeau n'était pas très... enthousiaste.  Accessoirement un coin de sa tète lui soufflait que rester avec un homme pour seule compagnie humaine n'était pas correcte. Sauf que bon. Un elle était avec son compagnon. Deux, il y avait un second compagnon et encore une non humaine de présente. Trois, si c'était limite au vu des convenances pour une bleue, elle était une grise depuis dix minutes. Zut, elle n’allait pas se laisser faire par ces coutumes stupides. De base, se retrouver en si légère compagnie dans un coin frappé quelques heures a peine plus tôt par la magie du sang... euh, bof? Mais bon, ils avaient tous l'air si sur d'eux, ils devaient savoir ce qu’ils faisaient, hein? Elle espérait? Hein?

Espérons.

Ils partirent donc, laissant s'échapper la caravane au loin. Isabeau passa ses mains dans la fourrure de Rinnerl pour l'ébouriffer. Et pour la première fois, elle s'essaya réellement à la parole par l'esprit.

Alors, Fillette? Tu voulais absolument rejoindre les autres tout a l'heure, t'as plus peur?

Seul un ronronnement plus fort que jamais et une vague de bonheur et de tendresse lui répondit. En fait, le terme vague n'était pas approprié. Dans vague, il y a une notion de reflux. La, non. Il y en avait aussi qui venait de Bethaniel. Et... Tiens? D’elle aussi. C'était génial. Et tout en savourant cela, elle ne pouvait s'empêcher de penser à la voie qui s'ouvrait devant ses pieds. Elle voulait etre fonctionnaire? C'était bel et bien fait. Au service de Valdemar, jusqu'a la mort! Elle serait une bonne juge, une bonne érudite. Elle en avait la capacité et elle le ferait, sacré bon sang! Bon, et elle serait une guerrière médiocre; a son âge, pas de miracle! Déjà que le Maitre d'Armes râlait face a des gosses de treize ans, alors dix-sept... C'était assurément un peu tard pour débuter...

Au bout d'un moment, Raimon, qu'elle sentait jusque la dans la même contemplation béate qu'elle, lui emprunta une main et fit une demande qui la fit s'empourprer. De plaisir, d'abords, puis de gène. Plaisir car... Ô Déesse! Elle l'intéressait toujours? Alors que les histoires de mariage avaient 99% de chance de capoter? (Ouais, Héraut+Mariage, c'était pas une bonne équation, c'était connu.) Mais c'était merveilleux! C'était ELLE qu'il voulait! Et de gène parce que... ben parce que le mariage n'était plus trop d'actualité, justement. Du coup... Et vu ce qu'on disait des hérauts... Mais le plaisir domina vite.

"Oui, Raimon, j'aimerais beaucoup qu'on se comprenne"

Mais pas moyen qu'elle réponde à la suite de la phrase, c'était trop gênant! Déjà que son teint était bien rosé...

Plus tard, dans la soirée, ils se rejoignirent le groupe. Isabeau accepta sans broncher le réconfort que lui transmit Bethaniel puis s'écroula, épuisée par toutes ces émotions.



Le voyage se déroula doucement. Plaisant, mais difficile. Heureusement que le groupe s'entendait si bien. L'ambiance était presque familiale. Ils avaient même deux gosses, Rian et Rinnerl, plus une poignée d'ados a divers stades de croissance, elle même et ses amies. Bien sur il y avait certainement des traitres, mais...il ne servait à rien de s'en faire. ca ne ferait que trahir le groupe. Et puis... Les gens dont elle était le plus proche, ceux de la clairière... Comment inclure un traitre dans une confédération d'Elus? Y avait Beltran, ok, mais... Mais c'était Beltran, quoi.

Rinnerl n'arrêtait pas de causer avec les non humains; surtout Bethaniel, Dellaria et Rian. Ok, lui était pas tout à fait non humain... Mais quand même pas tout à fait humain, hein. Isabeau, elle s'ouvrait de plus en plus à ses amies, et discutait de longs moments avec Raimon. Le bonheur.

La montagne fut extrêmement dure. A chaque pas plus ou moins assuré de son compagnon, Isabeau remerciait la déesse de son timing. Son hongre était une excellente bête, mais Bethaniel avait le pied bien plus sur.

Enfin, ils arrivèrent au somment du col... et découvrir une vue splendide. Elle ne pouvait qu'approuver Saskia:

"Ouais, c'est... waaah..."

Et Irmingarde:

"Excellente question. Je me souviens de rien de tel dans mes cours..."

Néanmoins, il y avait un truc... ca lui évoquait vaguement un truc... Nan, pas moyen de mettre le doigt dessus.
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Arthon le 08 octobre 2011, 12:04:01
Une fois tout le monde regroupé, il semblait possible d'aller jusqu'au bout du monde... et franchement, certains se demandaient réellement si on n'y était pas arrivés plus vite que prévu. Il ne restait qu'à descendre la montagne pour arriver sur le bord d'une étendue d'eau immense. Mer, océan, ou véritable frontière du monde? Qu'ils soient éduqués ou non, les participants à la mission pouvaient honnêtement se poser la question.

Mais Beltran ne resta pas longtemps plongé dans la contemplation de cette étrange vision. Il croisa le regard des Compagnons, qui le regardaient depuis quelques secondes d'un air sérieux, puis il chercha des yeux Dellaria. La ratha était bien plus en forme depuis qu'elle s'était mise à les guider, et était un peu perdue - mentalement. Quand elle comprit que le Capitaine attendait son avis, elle rappela sa présence à Elbereth:

El', nous devons descendre, et rejoindre la ville. Là-bas, nous aurons des informations... Et je sens que c'est important d'y aller. Très important, pour nous deux au moins, et pour tout le monde, je pense... Peux-tu transmettre ça à Beltran? Je me charge de trouver un chemin sûr pour la descente.

A ce moment, chaque personne Liée à un Compagnon eut la surprise d'être contactée mentalement. Une sorte de conférence mentale se tint, Béthaniel parlant pour les Blancs.

Il est temps de contenter votre curiosité. Nous avons deux messages. Le premier est qu'une chose grave est arrivée à Haven. Le Champs a été piégé par un mage noir, mais il a été nettoyé. Il reste des traîtres à Haven... Mais les Guérisseurs ont enfin le remède efficace contre la maladie, et nous ne risquons plus rien. Saskia, nous nous occuperons de Guerren dès l'arrivée en bas, comme prévu. La deuxième nouvelle, est que le Seigneur Barrn et le Sieur Vlad ont trouvé une mention à une mer géante et une île appelée Sironis où une Déesse du Vent serait cachée... Nous avons toutes les raisons de croire que c'est l'endroit que nous cherchons... Beltran et les autres sont au courant. Mais nous soupçonnons des traitres, et nous préférons ne rien dire aux non Liés. Votre amie Elbereth est mise au courant par sa Liée aussi. précisa-t-il alors qu'au même moment, la ratha tenait le même discours à sa mage.

Rian s'agita alors.

"Anor." fit-il. Il semblait avoir suivi la conversation mentale, et souriait largement. "Anor."

Beltran, un peu à l'écart, venait de répondre avec un sourire à Mina:

" C'est une grande étendue d'eau. Un peu comme un lac, mais tellement plus grand. On appelle ça la mer, ou l'océan. Heureusement que vos Compagnons m'ont prévenu, parce que ce n'est pas sur les cartes. Mais je crois qu'on touche au but."

Le sourire du soldat blond se fit plus franc, et il tapota gauchement l'épaule d'Irmingarde avec quelque chose qui ressemblait à de l'affection, avant de faire écarter son cheval et se rapprocher de Dellaria et Elbereth.

Une fois la conférence mentale finie, chaque Compagnon se consacra à son Elu... Ce qui voulait dire, pour Guerren, autant Saskia que le petit Modifié. Une autre conversation se tint alors:

Je vais pouvoir guérir, Saskia. Si c'est possible, je suis sûr qu'il te sera possible de trouver Antéa, quoi qu'elle soit devenue. Je suis confiant. fit-il tendrement à celle qu'il considérait comme son amie à part entière désormais. Il ajouta, un brin malicieux: Comme ça, quand tu rentreras pour ton mariage, tu pourras la faire parader devant toute la Cour et faire enrager ton père.

Beltran finit par ordonner de repartir. Elryk chevauchait à ses côtés, l'air aussi concentré que lui. Ils discutaient par moment, incluant le Héraut responsable du groupe. Le reste du groupe semblait motivé à avancer, et maintenant qu'un but visible apparaissait comme la "fin" du voyage, les conversations redevenaient animées, et des sourires étaient visibles.
La descente était dangereuse. Sans les Compagnons qui aidaient à la fois leurs Elus et les autres dans certains passages, il aurait été impossible d'avancer. C'était une des raisons potentielles au fait qu'ils n'aient jamais entendu parler de cet endroit?

En quelques jours cependant, ils avaient abandonné les montants escarpés et froid, pour atteindre une zone vallonnée plus clémente et verte que tout le monde accueillit avec soulagement. Surtout Rian, qui demanda aux pauses à aller jouer dans l'herbe. Il ne s'éloignait jamais, mais il allait souvent regarder avec curiosité chaque personne du groupe. Son regard modifié était gênant pour la plupart, et le fait que le gamin répète sans cesse les mots des autres avait tendance à énerver. Mais Rian restait le plus souvent avec Saskia, ou allait jouer avec Rinnerl. Les deux s'entendaient à merveille; et les Compagnons aimaient bien le garçonnet. Guerren y portait une attention toute particulière.

Et un matin, alors que la brume matinale s'écartait, ils purent se rendre compte qu'ils étaient à moins d'une demi journée de la ville qu'ils avaient repérés. Et surtout que des gens inconnus étaient assis autour de leur feu de camps. Personne ne les avaient entendus, et la sentinelle semblait très gênée de les trouver là.
Une femme, richement mais encore plus exotiquement vêtue qu'un Tayledras, semblait diriger une troupe d'hommes et de femmes armés. Leurs vêtements ressemblaient à de la soie résistante, tissée de fils de couleurs, et arrangés comme des pagnes chez les hommes qui portaient aussi une cuirasse en cuir bouilli, et comme des robes courtes surmontées d'une même cuirasses. Leurs jambes portaient des jambières de cuir, et ils marchaient en sandales de cuir. Seule la femme ne portait aucune armure [HJ: elle porte un sari, comme les Indiennes d'Inde] et était habillée presque entière de rouge, dans de la soie finement brodée. Ils ont tous une couleur de peau ambrée, presque brune, de grands yeux noirs, des cheveux très noirs, magnifiques - et presque tous longs - et sont tous très grands.

 "Aanor ha detto che state arrivando oggi. Noi obbediamo alla dea, ma devo sapere se avete intenzione di farnoi del male." commença la dame dans une langue totalement inconnue d'un ton posé mais indéniablement ferme.

Les Compagnons semblaient perplexes, les soldats et autres étaient perdus, personne ne pouvait traduire. Personne, sauf...

Aanor les a prévenu de notre arrivée, mais même si elle dit obéir elle veut savoir si nous avons de mauvaises intentions à leur égard.

Dellaria venait de transmettre tout ça à Elbereth, lui laissant la tâche de traduire. Ce qui fut amusant, fut la tête des inconnus, qui perdirent une seconde leur masque serein, lorsque la ratha s'avança... et que les Compagnons se montrèrent. Crainte révérencieuse, ou surprise? Une seconde plus tard le masque était retombé et ils attendaient la réponse des autorités, maintenant debout et armes en main, bien que non menaçants.

[ Tous: la nuit précédente, tout le monde a eu des nausées, grosse fatigue, impossible d'utiliser ses Dons (à part Mina, même si pour une fois c'était assez compliqué). Les Compagnons étaient aussi fatigués, comme si toute l'énergie s'était évaporée. Mais au lendemain, tout va bien, comme si ça n'avait été que passager heureusement.

Saskia : alors que Rian s'était considérablement détendu pendant le voyage, à l'apparition des étrangers, il s'est caché contre toi, puis a couru se cacher derrière Guerren. Tu as eu encore quelques visions nocturnes, notamment toi dans une robe très blanche, avec Guerren/Antéa à tes côtés, et Arthon qui te tend la main devant toute la cour. Mais ta famille est toujours absente.
Tu as pris du poids, tu as souvent des nausées, et Arthon te manque terriblement. Maintenant, tu es sûre que ton retour sera plus qu'une grande joie pour tous.

Isabeau: le lien avec ton Compagnon est de plus en plus fort, et il répond autant à ton caractère que s'il avait été fait sur mesure pour toi (ce qui est sans doute le cas), même s'il est quand même assez cachottier et qu'il te répond parfois avec beaucoup d'ironie. Il veille sur Rinnerl comme sur une petite soeur, et cette dernière devient très amie avec lui, et avec Rian. Rinnerl aussi semble "veiller" sur toi, et si tu décides de te pencher sur les parchemins, elle reste toujours là pour soulager tes douleurs. Tu me mp si tu décides de lire les parchemins ^^ Que je te donne la traduction. Depuis que Béthaniel est là, cependant, les douleurs sont moins fortes, et la lecture plus facile. Entendre Rinnerl aussi est facilité.

Mina: Depuis la conférence mentale, tu sens Ezarell beaucoup plus détendue et la descente ramène de la bonne humeur. Aux pauses, Beltran vient souvent te parler; te demander ton avis sur la manière de gérer le camp, ou lorsqu'un problème avec quelqu'un arrive. Il semble avoir confiance en tes talents humains autant que magiques. Ton Don de Boutefeu semble de plus en plus facile à utiliser d'ailleurs, car ton entraînement constant est sérieux. Ton professeur d'ailleurs te fait souvent des compliments.

Elbereth: tu vois Dellaria aller de mieux en mieux, et vous guider avec pratiquement aucune hésitation. Etrangement, quand elle traduit les paroles de l'inconnue, cela ne t'étonne pas. Et surtout, autour de cette femme, l'énergie est très pure. Tu sens que tu peux lui faire confiance, elle semble presque "briller". ]
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Isabeau d'Armentières le 11 octobre 2011, 23:40:09
L'une des oreilles de la jeune grise trainant vers Mina, elle entendit l'explication de Beltran. La mer... C'était donc ça! Et ça expliquait aussi que les compagnons semblent sur d'eux. Ils devaient penser que c'était la mer en question.

"La mer... Je crois me souvenir que Griffon Blanc est au bord de la mer. Je n’imaginais pas ça ainsi du tout. C'est... trop bleu. C'est bizarre."

En effet, élevée loin à l'intérieur des terres, les seuls plans d'eau observés par la jeune femme tiraient plus sur le vert, en fait. C'était tres étrange...

Si certaines grises avaient été vexées d'être tenue dans l'ignorance, ce n'était pas le cas d'Isabeau. D'une elle était sur son nuage, et de deux, elle n'avait pas encore assimilé le fait qu'elle pouvait avoir droit a certaines informations. Mais quand vint l'heure de la conférence, Isabeau, comme à son habitude, ne put s'empêcher d'analyser le discours qu'on lui faisait. Sauf que pour une fois, déjà, on lui parlait directement, les quelques hérauts de la mission ne constituant pas une foule dans laquelle elle était noyée. Mais en plus, l'assurance toute neuve issue du choix de Bethaniel lui permit de penser tout haut ses réflexions à l'attention des hérauts, apprentis et compagnons:

Tu ne dis pas si le piège a aboutit: il y a eu des victimes? Et puis... Qu'on me traite de cynique mais hum.... oui, il y a des traitres à Haven. Vu la taille de la ville... Déjà que dans notre petit groupe de zozos triés sur le volet, on est tous persuadé qu'il y en a... Plus que "Ô Déesse, y a des traitres dans une grande ville", la question devrait etre, selon moi, "Pourquoi le champ n'est pas gardé en ces temps d'empoisonnement des Compagnons et de crise nationale?". Sinon, excellente nouvelle. Mais... Guerren va être soigné en bas... dans la ville là-bas? On peut le faire loin de Haven? Dans ce cas pourquoi le laisser souffrir? On ne peut pas le soigner tout de suite? Je ne sais pas ce que vous en pensez, Messire Guerren, mais perso, je préférerais arriver en pleine possession de mes moyens dans une ville inconnue.

La jeune femme savoura un instant le fait que la seconde nouvelle venait de Barrn. Il allait donc bien. C'était une merveilleuse nouvelle.

Super, on sait ce qu'on cherche, mais etes vous sur que c'est cette mer? Je parlais de Griffon Blanc, par exemple, il y a une mer aussi la bas. Je vais peut etre abuser un peu, mais pourrait-on avoir plus de précisions sur cette "mention"?


Le ton n'était pas agressif ou quoi que ce soit. Simplement intéressé. la jeune femme aurait aimé savoir sur quelle base ils avançaient.
Elle réfléchi un instant. Elle réclamait des informations mais n'en avait pas personnellement a apporter. on voyait toujours mieux la paille dans l’œil du voisin que la poutre dans le sien.

Je vais tacher de déchiffrer les papiers trouvés. Il se peut qu'on y trouve des instructions de trajets. Pardonnez-moi, je n'y ai pas pensé plus tôt.
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Ouais, elle était sur son petit nuage de bonheur et de petits poneys blancs...

Quand ils se remirent en route, le regard d'Isabeau se porta sur l'immense étendue d'eau... Jusqu’où cela pouvait il bien s'étendre? Au bord du monde? Est-ce qu'ils se rendaient au bord du monde? Un endroit un peu légendaire, comme ça, ce serait une cache logique pour une Orbe divine.

Bon, bien sur, c'était irréaliste. Ils avaient des problèmes concrets, on ne résous pas des problèmes concrets avec des légendes.

...

Et après tout pourquoi pas? N'étaient ils pas en route pour sauver une Déesse? La Princesse-Mage Elspeth n'avait elle pas été cherché une légende pour lui enseigner la magie et sauver Valdemar?

Tu voulais pas bosser sur tes traductions, toi?
Ah si, bien sur.


De réflexions en réflexion inutiles, la journée était passée et la veillée arrivée. Isabeau sortit une première lettre de son mille-feuille et une feuille de notes. Elle commença par examiner sommairement la page. Histoire de la regarder normalement. Une écriture ronde et élégante remplissait la page en une langue... hum. Solaire? Ça ressemblait un peu a du karsite, mais ça n'en était pas.

Isabeau s'apprêtait à... faire son truc, quel qu'il soit quand elle vit du coin de l'œil Rinnerl jouer a cha... au loup avec Rian. N'ayant pas le cœur à l'interrompre, ce qui arriverait forcément si elle se choppait une des migraines dont elle avait le secret, elle décida d'examiner les lettres d'un œil non magique. Se préparer le travail pour la prochaine fois, tout ça...

Elle sépara vite le paquet en quatre tas: un en vieux karsite, un en vieux Rethwellan et deux dans la langue de la première lettre. les deux derniers paquets étaient de toute évidence de deux mains différentes: celle de la première lettre et une autre, plus pointu, plus masculine. Puis elle remballa précieusement les papiers. La soirée était bien avancée et elle ne tenait pas à tomber de Compagnon le lendemain

Je ne te laisserais jamais tomber!
Non, mais je suis très capable de tomber toute seule...


Ainsi, soir après soir, Isabeau s'installait à la traduction, avançant doucement, protégée des migraines par Rinnerl. elle avait commencé par les textes en langues anciennes. Tous parlaient d'Aanor, de son orbe, de son ile, de la prêtresse-prophétesse (qui s'appelait Maya... ils recrutaient jeune dans cet ordre...)... Rien de particulier si ce n'était la mention d'une déesse aussi obscure dans des textes en karsite et rethwellan. à l'évidence, ces deux peuples connaissaient Aanor puis l'avaient oublié. Pourquoi? Avait-elle offensé un autre dieu? Ses fidèles avaient ils été chassé? décimés?

Le soir, donc, elle traduisait et le jour, ils voyageaient. chaque jours, elle découvrait un peu plus Bethaniel. Un Bethaniel ironique, vif, intelligent et un peu secret. Chaque discutions était merveilleusement stimulante, même si Isabeau se retrouvait souvent méchamment cinglée par l'ironie de son Compagnon. Ce qui ne la secouait pas plus que ca. L'ironie, elle en avait elle même a revendre et au moins avoir le dernier mot était un bonheur sans précédent, hin hin hin... Bien sur, il était un peu secret. Mais c'était un peu normal, ils ne se connaissaient pas encore bien, malgré l'élection. Ça viendrait. Bientôt, il verrait qu'elle était digne de sa confiance.
Sinon, il était génial avec Rinnerl. Attentif, protecteur... En fait, il se comportait comme un grand frère. C'était merveilleusement reposant de ne plus avoir à la gérer toute seule...

Et quand elle n'était pas entre les pattes de Bethaniel (littéralement, foutue manie suicidaire), elle jouait en général avec Rian. C'était bien qu'elle se soit trouvé un compagnon de jeu... Ok, je sais ce que vous allez dire: Et la méfiance d'Isabeau a l'égard de Rian? Ben... il vivait depuis plusieurs jours entre une demi douzaine de compagnons et une magicienne, s'il avait été dangereux, ce serait sans doute ressortit.

L'avant dernier soir, elle s'attaqua aux lettres masculines... Tiens? Mais... elle étala les lettres devant elle. Jusque la, elle avait cru qu'il n'y avait qu'un seul correspondant male, mais... Ces M majuscules, là. Ils ne partaient pas du tout dans le même sens. et les f minuscules... sur une lettre, ils avaient deux boucles, sur la seconde, une seule... il y avait deux personnes. Elle retria les lettres et pris un tas au hasard.

Ah, c'était la lettre qui mentionnait la dame de Tolan... qui devait tuer un contact? Elle était... le bras droit du type à Valdemar? Oula... voyons... assoir Melarianne à la cour (raté!), persuader Valdemar que Rethwellan voulait la guerre? PARDON?

Non. Il était tard, elle devait mal comprendre ou rêver à moitié. Il était vrai que cette bonne femme avait une tronche a faire peur, mais... Non. Elle reprendrait demain. Voila. Et elle interrogerait Saskia, qui devait s'y connaitre en ragot de cour. Pas aussi bien que Fleur, certes, mais tout de même. Et puis, faute de grive, on mange des merles!

Sauf que le lendemain... rien à faire. elle était une loque nauséeuse. Sa seule action fut de se glisser dans son couchage sans même manger et de s'endormir comme une masse.

Pour se réveiller entouré de gens armés jusqu’aux dents. Choueeeeette.

Et qui parlaient une langue bizarre. Encore mieux. et de toute évidence, elle ne traduisait QUE l'écrit. Et zut... Cependant, elle avait capté un mot:

"Aanor, oui! On est la pour ca, Aanor!"

Cette garce manipulatrice...

Un jour, elle se ferait rôtir par une divinité vexée.
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Irmingarde le 12 octobre 2011, 16:45:31
La mention de la mer, et surtout son immensité, plongea Irmingarde dans état de perplexité qui dura plusieurs minutes.
Le monde était donc si grand? Cette mer menait-elle à d'autres endroits encore plus inconnus ou était-elle la limite de nos terres?
Pour une fille qui avait grandit dans de grands espaces cela pouvait paraître étrange. Mais aussi étendue que pouvaient l'être les cultures et les champs des Holds, ceux-ci se débrouillaient toujours pour vous donner l'impression d'être confiné dans votre rôle de femme. Cela réduisait le champ des possible!

Elle fit un bond impressionnant qui lui fit décoller les pieds du sol quand Beltran lui tapota l'épaule. Puis elle lui coula un regard suspicieux de haut en bas, étonné. Un éclat de rire mental résonna dans sa tête, assorti d'une remarque ironique:

"Dire que tu voulais lui arracher des informations par la ruse et les cajoleries et que tu t'enfuis dès qu'il te touche, il va falloir t'endurcir mon élu, et réfléchir à ta vision de la diplomatie..."

Mina leva les yeux au ciel en grommelant "Niah, niah, niah" peu mature à l'encontre d'Ezarell.
Son expression changea quand la conférence se tint et qu'elle eut alors en main toutes les cartes qui lui manquaient.

Elle se cabra presque de colère à l'idée que quelqu'un ait pu piéger le champs des Compagnons. Elle était une Héraut, enfin, une apprentie, son rôle était, accompagnée de ses confrères et soeurs, de protéger le royaume. Et là, elle était loin de Haven, et elle n'avait pas protégé les liés des autres Hérauts. Néanmoins, c'était fini, et elle était ravie de savoir que l'on allait pouvoir guérir les Compagnons malades.
Elle était curieuse par rapport à l'île. Car ce n'était pas une île qu'ils avaient trouvés, mais une sorte de ville au bord de l'eau, et ça ne collait pas à la définition.
Elle regrettait de ne pas avoir l'esprit d'analyse d'Isabeau qui posa tout de suite des questions précises et ciblées pour essayer de découvrir plus de choses.
Quoiqu'il en soit, le fin du voyage était proche et ils auraient, en bas, elle en était sûr, des réponses à des tas d'autres questions, et c'était un soulagement.

La jeune grise eu cependant du mal à ne pas se mettre à arpenter leur groupe pour sonder chaque personne dans les yeux comme si cela allait lui permettre de trouver un traître. Mais les Compagnons demandaient de la discrétion, il fallait donc se contenter d'observer de loin, et de continuer sa route.
Route qui devint très difficile et qui leur demanda de nouveau la plus grande des concentration, mais elle était plus agréable que la montée. En effet, il n'y avait plus de secrets entre elle et son Compagnons, et la proche ligne d'arrivée détendait l'atmosphère. Mina plaisantait parfois avec Isabeau et Saskia, et échangeait quelques mots avec Elbereth.
D'un point de vue plus personnel, elle était très satisfaite de gérer de mieux en mieux son don et d'en récolter les félicitations du Héraut qui la formait. Et puis le Capitaine semblait accorder beaucoup d'importance à son avis sur l'organisation de leur voyage. Elle voyait ça comme une reconnaissance à son bon sens, et cela lui faisait chaud au coeur. Elle ne pensait pas que savoir gérer une maison entière pourrait l'aider plus tard. Comme quoi, tout pouvait se révéler utile!
Irmingarde se surprenait à apprécier la compagnie de Beltran. Quand il tombait un tout petit peu le masque de Capitaine sérieux et réservé, il était très agréable!

L'arrivé sur l'espace d'herbe fut une libération. La jeune femme put cajoler son Compagnon qui en avait bien besoin et être un peu plus libre de ses mouvements. Le petit modifié était toujours là, mais elle essayait de ne pas trop y prêter attention car il la mettait mal à l'aise. Mais comme c'était un enfant, elle ne pouvait s'empêcher de lui faire un sourire quand il passait près d'elle.
Si la journée fut bonne, la nuit fut très mauvaise. Mina eut plus que du mal à allumer ne serait-ce qu'un pauvre feu de camps, et elle se coucha contrariée, mais aussi fatiguée, nauséeuse, une combinaison plus que désagréable. Cela l'empêcha d'aller vers Isabeau pour savoir ce qu'elle avait découvert sur ses parchemins.
Ezarell n'était pas mieux qu'elle, mais au lever, tous les symptômes avaient disparu.
Mais pour découvrir quoi?
Qu'ils étaient beaucoup plus près de la ville que prévu, tellement que certains ses ses habitants étaient venus, à la barbe et au nez des sentinelles et des Compagnons, s'installer autour du feu qu'elle avait eu tant de mal à allumer la veille.
Sa première pensée fut d'avoir peur, une peur presque incontrôlable face à des personnes si différente d'elle et de ses compagnons. Elle s'agrippa à la crinière d'Ezarell et voulut monter en croupe sur elle mais son Compagnon refusa.

"Non ma liée. Nous ne voulons pas avoir l'air menaçant, et ce serait le cas si tu grimpais sur moi et les observait ainsi de haut. Nous seront bien assez impressionnant quand nous nous montrerons."


Alors, en désespoir de cause, elle se glissa derrière Beltran et se colla presque contre son dos. Elle murmura:

"Capitaine, qui sont-ils?"

Elle se sentait faible d'avoir peur, un Héraut ne devait pas avoir peur, mais ce voyage, la fatigue, la mer, et maintenant ça, ça faisait beaucoup pour une jeune femme qui était encore il y a un an une simple paysanne!
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Saskia le 14 octobre 2011, 13:35:31
[justify:369lxeqm]Saskia sourit très largement à la conversation mentale. Tout le monde avait-il entendu la même chose ? Est-ce que ça ne paraîtrait pas louche d'entendre que Guerren allait guérir ? Elle ne se souciait pas de ce genre de détail tout de suite, et préféra se concentrer sur la joie de savoir que Guerren allait guérir, et qu'elle allait pouvoir réellement, et sincèrement tenir sa promesse. Le garder en vie, et trouver son Elu. Mais elle ne voulut pas crier victoire trop vite, malgré son enthousiasme : elle le ferait quand il serait guérit. Cela ne l'empêcha pas pourtant de serrer l'encolure du Compagnon. Elle était descendue pour observer la mer, et elle remonta en selle, serra Rian contre elle.

Il allait mieux, et se sentait de mieux en mieux en présence des autres... Et le reste du groupe l'acceptait de plus en plus en temps que personne, et non plus comme une abomination. Saskia avait confiance en lui, et savait que ce n'était pas un traitre. Elle ne pouvait bien entendu pas dire pourquoi elle en était si sûre... Elle n'avait pas à dire que c'était un futur héraut. Quand il s'agita et parla d'Aanor, elle se penche pour le regarder par-dessus son épaule, curieuse.

 - Aanor ? Ce serait la déesse du vent, Rian ? ... Tu connais Aanor ?

Saskia ne se souvenait pas que le garçonnet ait déjà entendu ce nom auparavant. Etrange qu'il le prononce maintenant. Guerren reprit la parole, et Saskia sourit à nouveau, passa ses doigts dans la crinière immaculée du Compagnon. Elle chuchota :

 - J'ai confiance, Guerren. Tu guériras, et tu éliras. J'en suis persuadée. Et je suppose qu'Antéa adorera parader... Ne me dis pas que ça t'aurais déplu, à toi !

Elle sourit, et rougit. Se marier avec Arthon... Wah ! Si son père était au courant, lui qui l'avait si souvent insultée, parce qu'elle était incapable d'attirer l'attention de l'Héritier et ainsi assurer aux DeFeriel une place de choix près de la couronne ! Le Baron Tomaz n'avait sans doute pas réfléchi une seule seconde qu'au fait que les choses auraient pu être plus faciles maintenant qu'elle avait été Elue. L'estomac de la demoiselle se contracta, et Saskia grimaça. Son père était loin, elle ne voulait pas penser à lui. Seulement aux bonnes choses. Un Compagnon, SON Compagnon. Un époux aimant. Un...

La certitude de ce qu'elle pensait lui échappa aussi vite qu'elle était venue. Elle resserra sa cape de voyage autour de ses épaules, et inclut Rian dedans pour qu'il n'attrape pas froid. Le voyage reprenait. Il fut long, et insupportable. L'humeur de Saskia changeait à tout bout de champ. Un instant, elle se sentait bien, et dix minutes après, elle n'était plus à l'aise à cheval, elle avait le mal du pays, il y avait trop de vent, Arthon lui manquait, elle avait faim, elle voulait dormir, la lumière lui faisait mal aux yeux... Elle serrait les dents pour ne pas faire subir sa mauvaise humeur au reste du groupe. Elle se disait : "Tu n'es plus une DeFeriel. Tu es un futur Héraut. Contrôle toi !" Et penser cela l'énervait davantage. En bref, elle soupirait régulièrement, elle mangeait à sa faim, mais visiblement trop. Saskia se servait de Rian pour cacher qu'elle ne fermait plus le bouton de son pantalon. Le pire, c'est qu'elle essayait de faire attention. De manger moins. Mais la faim lui tenaillait l'estomac, et elle en pleurait parfois de frustration, le soir, dans son oreiller. Et ses fichues nausées qui ne se calmaient pas !! Et la jeune fille ne comprenait même pas l'évidence même.

Ce matin là, d'ailleurs, elle avait demandé au guérisseur du groupe sa "tisane miracle", qui calmait la danse endiablée de son estomac rebelle. Le Guérisseur s'inquiétait, d'ailleurs, et Saskia, agacée, lui répondait que ce n'était que le stress du voyage. Pourquoi ce serait autre chose ? Elle avait encore fait un doux rêve, et d'ailleurs, assise dans l'herbe, les yeux dans le vague, elle y repensait, un léger sourire sur les lèvres. Saskia avait hâte de rentrer à Haven. Elle se réveilla de son demi rêve lorsqu'elle sentit Rian venir se coller à elle, dans son dos, avant de fuir vers Guerren. Intriguée, Saskia le suivit des yeux et se releva, avant de regarder ce qu'il pouvait fuir.

Des intrus. Les yeux exorbité, la jeune fille resta un instant tétanisée, avant de rejoindre Rian et de poser une main réconfortante sur son épaule.

 - N'ait pas peur, je suis là, Rian.

Ce n'était qu'un souffle, mais parfaitement audible du jeune garçon. D'ailleurs, Elbereth confirma rapidement. Guerren s'avança en même temps que les autres Compagnons, et Saskia attira Rien contre elle, contre sa jambe. Sa tisane fumait toujours dans son autre main. Quel sérieux... Isabeau, comme tout le monde sans doute, avait compris au moins un mot. Aanor... La DeFeriel regarda vers Rian, voir s'il réagissait, mais avec les airs menaçants qu'avaient ces étrangers sortis de la brume matinale, personne ne voulait trop s'approcher... C'est pourtant ce qu'elle fit. Aurait-elle du laisser Beltran se charger des formalités ? Saskia voulait faire quelque chose. Alors elle fit quelques pas, après avoir vidé sa tasse d'un trait. Comme Elbereth avait parlé, sans doute était-ce la ratha qui avait pu traduire. La blondinette resta derrière la barrière formée par les Leshya'e, et parla d'une voix assez claire et forte.

 - Bonjour... Nous venons de Haven, à Valdemar. Nous ne vous voulons aucun mal, nous sommes ici pour trouver des réponses à nos questions sur Aanor, et des solutions pour... L'aider, et sauver nos Compagnons malades. Nous avons été amenés jusqu'ici sur les indications...

Saskia hésita. Beltran avait parlé d'un livre à tout le monde. C'était peut-être vrai, en partie... Un brin gênée, elle finit sa phrase :

 - ... d'un livre, et d'une vision qui me promettait des réponses... Et bien d'autre choses.

Elle se mordit la lèvre, et baissa la tête... Elle n'avait pas envie d'affronter le regard de ses amies Grises, ou de ses autres compagnons de voyage. Elle espérait que Dellaria aurait traduit ce qu'elle disait.[/justify:369lxeqm]
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Elbereth le 16 octobre 2011, 18:36:47
[justify:26h8jcx6]Elbereth était toujours concentrée sur l'émanation d'énergie lorsque la voix intérieure de sa Liée retentit. Elle tourna la tête et croisa le regard de la ratha. Elle écouta et hocha la tête, signe qu'elle avait compris.

-Oui Ashke, je te crois, je te suis. Je vais voir Beltran de suite.

Mais Dellaria n'avait pas finit. Enfin, l'apprentie trouvait quelques réponses à ses questions. Ainsi il y avait des traîtres à Haven. Oh ce n'était pas si surprenant que cela, après tout, Valdemar était un grand royaume, et Haven un carrefour de toutes les populations possibles. Il était à espérer que ces traîtres restant soient vite retrouvés. Une mer géante... Oui ça c'est sûr, ça ressemblait à l'endroit où ils se trouvaient. Mais restait à trouver l'île en question... Elle fit part de ses réflexions à sa Sœur d'Esprit, puis dirigea sa monture vers Beltran et l'interpella.

-Capitaine, Del' dit qu'elle sent que nous devons descendre. Elle s'occupe de nous trouver un chemin, mais nous ne devrions pas traîner.

Et quelques instants plus tard, le groupe se remit en marche. Dellaria à nouveau devant, Elbereth se retrouvait à réfléchir à tout ça, impatiente de voir ce qu'ils allaient découvrir en bas. Mais sa concentration fut vite happée par la descente laborieuse et compliquée qui s'annonçait. Heureusement, cela ne dura pas, et la haute montagne fut bientôt derrière eux. La jeune femme sentait le moral général remonter, le sien étant au beau fixe. Elle eut un pensée pour Eoghan, il lui manquait depuis le début, plusieurs fois elle aurait aimé l'avoir à ses côtés pour partager leurs moments de complicité habituelle.

Enfin, elle n'était pas seule, Del' restait toujours attentive à ses émotions et à ses réflexions -et vice versa-, et l'apprentie mage avait un peu réussie à se rapprocher des gens qui l'entouraient. Et elle apprenait à les apprécier. De temps en temps, elle voyait Rian qui venait vers elles, et l'aidait comme elle pouvait à apprendre le peu qu'il demandait. En observant, elle voyait que la plupart du petit groupe qui avait découvert la scène macabre dans la clairière se comportait comme elle avec le petit modifié. Et Saskia avait l'air de s'en occuper à merveille.

Les jours passaient, et à présent, ils ne devaient plus être très loin de leur but. Sauf que ce matin-là ne fut pas comme les autres. La veille avait été particulièrement difficile, et la jeune femme avait bien remarqué que tous étaient dans le même état d'épuisement. Elle n'avait pas trop tenté d'accéder à son Don, craignant d'intensifier des nausées qui pointaient le bout de leur nez, pourtant la journée n'avait pas été si difficile que ça... Peut-être était-ce l'endroit ? Cependant, en se levant, Elbereth se sentit tout à fait fraîche et dispose, comme si la fatigue de la veille n'était qu'un lointain et mauvaise souvenir...

Elle eut un hoquet de stupeur, comme ses compagnons, en découvrant ces inconnus postés là tranquillement, au sein même de leur camp... Ils étaient armés, sauf la femme qui semblait les diriger... Une prêtresse ? Une chaman ? Une mage ? En tous cas, ils ne ressemblaient à aucune population connue jusqu'ici... Comme tout le monde s'était -rapidement- rassemblé de leur côté, la mystérieuse femme se mit à parler... Et Elbereth comme tout le monde ne comprit pas un traître mot... Sauf que l'énergie qu'avait ressentie l'apprentie quelques jours auparavant semblait former une aura autour de l'inconnue, une forme d'énergie tellement ... pure, que la future mage comprit qu'elle ne leur ferait aucun mal.

C'est alors que la voix de Dellaria retentit dans sa tête, traduisant les paroles de la femme face à elle. Regardant sa Liée, la mage ne fut que partiellement surprise... Après tout, ne les guidait-elle pas depuis la montagne, quasiment sans hésitations, comme si elle connaissait déjà le chemin ? Se tournant alors vers ses compagnons de voyage et amis, elle parla d'une voix forte pour que tout le monde entende :

-Pour je ne sais quelle raison Del' comprend leur langue. Cette femme dit que "Aanor les a prévenu de notre arrivée, mais même si elle dit obéir elle veut savoir si nous avons de mauvaises intentions à leur égard. "

La jeune femme regarda sa Sœur d'Esprit un moment, et dans un sourire lui envoya une vague d'amour. Pourquoi ? Aucune idée, ça lui était venu, là maintenant. Elle sourit en voyant la tête des inconnus lorsqu'ils virent s'avancer la ratha et les Compagnons, mais grimaça lorsqu'elle les vit prendre leurs armes, même s'ils n'étaient pas en posture de combat. Se tournant vers Beltran, elle annonça :

-Capitaine, je sens, je sais que l'on peut faire confiance à cette femme. Elle nous mènera sur ce que nous cherchons, j'en suis quasiment certaine.

Puis elle attendit de voir ce qu'allait répondre l'homme qui les dirigeait... Quand Saskia s'avança et prit la parole.[/justify:26h8jcx6]
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Arthon le 20 octobre 2011, 13:30:29
Beltran refusa de se sentir blessé de la réaction excessive d'Irmingarde. Il commençait un peu à la connaître et savait que des gestes intimes ne lui étaient pas plus familiers qu'à lui. Il préféra retirer sa main en douceur et répondre à Isabeau qui faisait un commentaire.

"Je doute que ce soit Griffon Blanc cependant… Ou alors vos Compagnons ont fait un tour de magie dans la montagne pour nous déplacer de milliers de lieues…" hésita Beltran.

Mais il était vrai qu'après autant de bizarreries, il pouvait envisager de telles choses sans avoir l'air trop idiot. Il n'y croyait cependant pas, et son regard se fit pensif alors qu'il laissait les filles s'éloigner de lui pour leur conférence mentale.

Les Compagnons avaient beaucoup à dire ce jour-là. Et Isabeau avait beaucoup à redire. Ses questions réclamaient des réponses, et Béthaniel se mit en oeuvre de répondre clairement à tous:

Un serviteur a été grièvement blessé et s'accuse de traitrise. Il est traité par les guérisseurs et sera interrogé par un tribunal dès qu'il sera en état. Le Roi Uriens et son Compagnon Elias ont été attaqués, mais ils se remettaient quand nous sommes partis. Les Compagnons ont été affectés mais du repos nous a suffit. Et les mages s'occupent de surveiller et protéger de nouveau la Pierre Coeur. Le Champs est gardé par les Compagnons, et nous ne voyons pas pourquoi nous méfier de gens que nous connaissons depuis leur enfance. Mais voilà, nous aurions dû prévoir que le Champs pouvait servir de diversion.

Il avait l'air attristé, et c'est son ami, le Compagnon de Raimon, qui continua:

Dans cette montagne, l'énergie est instable, et ce serait trop dangereux dans la montagne, avec ce froid, et le reste. En bas, nous serons plus à l'aise et Guerren n'est pas en danger immédiat. Il le comprend.

Guerren confirma. Béthaniel reprit la parole :

Nous ne sommes pas tellement sûrs, mais disons qu'un … instinct nous guide, et que la réaction de votre amie ratha confirme ce soupçon. Tu feras bien de t'occuper de ces documents, mais ne t'épuise pas.  La dernière phrase s'adressait exclusivement à sa Liée.

Rian quant à lui semblait très intéressé par la conversation et il sourit à Saskia, dévoilant les petites dents pointues.

" Aanor oui. Vent. Aanor. Guerren. " Et il tapota la croupe du Compagnon avec un petit rire détendu.

Guerren délivra son message personnel à Saskia, et répondit d'un air vexé:

J'espère bien que j'aurai quand même le droit de parader, non mais.

Il tenta ensuite de la rassurer sur la suite, mais il savait que chez les femmes dans cet état, les humeurs dépendaient de plus de choses différentes que le temps dans le ciel. Quand Saskia s'enveloppa avec le petit garçon dans sa cape, il se contenta de lui envoyer des pensées positives, et Rian se serra avec délice contre celle qu'il considérait comme sa mère désormais.

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La route reprit donc, car Elbereth passa le message comme quoi sa compagne pouvait encore les guider, et dans la descente, Isabeau réussit à s'en sortir avec les parchemins, grâce à l'aide de son Compagnon et de sa petite protégée. Peut-être aussi grâce aux tisanes que Raimon lui apportait ensuite pour qu'elle se détende, sans jamais lui poser de questions?

Saskia profitait aussi de tisanes, et de l'air inquiet du guérisseur qui se tut cependant, estimant qu'elle n'était pas prête à entendre sa suggestion. Il se dit pourtant qu'il devrait avoir rapidement une conversation sérieuse avec elle, et s'autorisa à rajouter une certaine herbe calmante dans la tisane habituelle.
D'ailleurs, de la tisane, il dut en faire beaucoup ce soir-là, tout le monde étant plus ou moins malade. Lui-même se sentait nauséeux, et il se surprit à prier les Cents petits Dieux de leur épargner une épidémie.

Le lendemain en se levant, il fut soulagé de constater qu'il allait bien et que les autres aussi… Et c'est seulement alors qu'il se rendit compte de ce qui se jouait avec l'équipe armée qui venait de les rejoindre.

Malgré la différence de langues, deux choses se produire: d'abord Isabeau repéra le mot magique, ce qui fit sursauter tout le monde, et ensuite, Dellaria se décida à user d'Elbereth comme traducteur automatique.

Les yeux de la dame qui venait de parler passèrent d'Isabeau avec un sourcil haussé d'étonnement, et un léger signe de la main qui calma les ardeurs d'un des jeunes guerriers qui avait redressé son arme, puis se tournèrent vers Elbereth. Elle eut un sourire quand elle aperçut Dellaria.

"Ratha. Sancta Ratha." fit-elle doucement, avec un signe léger dans l'air.


Beltran quant à lui avait un peu perdu le contrôle. Malgré son statut de chef de mission, il hésitait sur la conduite à suivre, surtout que Mina l'avait approché et qu'il se sentit obligé de d'abord la rassurer:

" Je l'ignore mais Isabeau a compris le nom d'Aanor. Les Compagnons ne s'affole pas et ils n'attaquent pas. Nous allons plutôt essayer de savoir ce qu'ils veulent. Ne t'inquiète pas, nous n'avons rien à craindre pour le moment, j'en suis certain."

Il était passé au tutoiement sans effort, et lui offrit un regard réconfortant avant de s'avancer; mais la voix d'Elbereth le fit s'arrêter avant de parler. La traduction tombait fort à propos, mais l'incurable Capitaine ne pouvait que trouver louche qu'une créature, même intelligente, sache subitement parler comme des étrangers qui, malgré la certitude dont il avait fait preuve face à Irmingarde, avaient quand même déjoué sa surveillance et se pointaient avec des armes visiblement très aiguisées.
Il refusa de faire part de ses craintes à haute voix, et d'ailleurs la jeune apprentie mage suggéra qu'elle trouvait logique de leur faire confiance. Sauf qu'Elbereth était bien jeune, bien naïve et tellement confiante. Beltran ne pouvait agir sur la seule bonne foi d'une de ses protégées.

Il faillit en soupirer d'horreur quand Saskia, après avoir rassuré un Rian qui ne la croyait pas plus que ça non plus, s'approcha et prit la parole sans qu'on ne l'y ait invitée.
Les Compagnons durent décider qu'elle avait décidément besoin de plomb dans la cervelle, parce que Guerren vint se placer près d'elle et que les autres Compagnons surgirent enfin, s'installant en demi cercle derrière leurs protégés, juste avant les soldats qui avaient les yeux rivés sur le chef, attendant les ordres.

Le petit discours de Saskia était un peu saccadé, et incompréhensible sûrement. Pourtant Dellaria hésita. Passant d'une patte à l'autre, elle semblait très gênée.

Je ne sais pas si je suis capable de parler à ces gens dans l'autre sens. avoua-t-elle à sa Liée.

Donc très simplement, Rinnerl vint se placer près d'elle.

Les yeux des inconnus avaient trahis leur surprise en voyant la ratha. Quand ils virent les Compagnons, certains reculèrent. Et quand Rinnerl arriva, toute contente, même la chef, qui n'avait presque rien laissé paraître jusque là, ne put s'empêcher d'avaler sa salive.

"Ci aspettavamo, eletti. Sancta Ratha, Sancta Kyree, Sancti Compagni. Aanor l'aveva detto."

Immédiatement , la ratha traduisit:

Nous vous attendions, Elus. Sainte Ratha, Saint Kyree et Saints Compagnons. Aanor l'avait dit. Non mais je crois que je vais avoir rapidement mal à la tête.
- Pas mal. Gentil. Mais cacher Rian.
répondit avec vivacité Rinnerl avant d'aller retrouver le confort des jupes de sa Isabeau.

Beltran s'avança alors, et dépassa la protection du groupe. Il jaugea la femme puis tendit ses mains ouvertes et vides en signe de paix:

"Je suis Beltran de Greenhaven, ma Dame. Nous sommes là pour Aanor. "

La femme sourit - si on pouvait dire, car son visage avait repris l'impassibilité d'un masque mortuaire. Ses soldats s'inclinèrent et se mirent en rang.

Il faut la suivre jusqu'à la ville. affirma Dellaria, très embêtée de comprendre des choses qui ne l'étaient pas pour les autres, et qui éveillaient d'étranges échos chez elle.

Beltran dut attendre qu'Elbereth le mette au courant. Il s'excusa, réunit les Hérauts en uniforme et ses lieutenants, et au bout de dix minutes revint:

"Nous allons les suivre. Démontez le campement." fit-il à haute voix. Mais passant près de Saskia: "Cachez le petit c'est plus sûr."
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Irmingarde le 20 octobre 2011, 22:30:16
La phrase rassurante de Beltran fouetta l'égo d'Irmingarde qui répondit bêtement:

"Mais je ne m'inquiète pas..."

Elle ne fit même pas attention au tutoiement de Beltran, préférant, et c'était bien mieux, s'éloigner -mais pas trop loin! - observer ce qu'il se passait autour d'elle.
Mina ne manquait pas de concentration, mais il fallait bien avouer qu'il était difficile de suivre tout ce qu'il se passait en même temps, ses yeux parcouraient tous les endroits, ses oreilles essayaient d'entendre, et par dessus tout elle essayait de comprendre.
Leur faire confiance, à ces gens si différent? Sur un simple pressentiment?

"Elbereth, je ne sais pas..."

Elle avait parlé à voix basse, peu rassurée, puis failli courir vers Saskia afin de la faire reculer et lui dire de se taire. Au lieu de ça, elle jeta un regard au Capitaine, affolé, pour y chercher l'assurance qu'il n'arriverait rien à son amie.
Mais elle eut la réponse avec les Compagnons qui se dévoilèrent.
Elle comprit la réaction de certains de ces "étrangers" devant cette vision, cette démonstration de force presque magique. De la main droite, elle agrippa la crinière d'Ezarell, qui lui transmit des ondes de réconfort.

"Tes amies ne craignent rien. Pas plus que toi, car nous sommes là pour vous protéger."

Alors, Mina n'eut plus peur. C'est vrai qu'elle avait son Compagnon avec elle. Rien ne pourrait lui arriver. Être Héraut, c'était l'absolu certitude de ne plus jamais être seule.
Mais cela n'empêchait pas la suspicion, et elle eut tout le temps de penser aux failles de cette aventure durant l'entretien de Beltran avec les Hérauts et les Lieutenants

"Elbereteh, comment ta Ratha sait-elle tout cela?"

Ce n'était pas facile de remettre en cause le jugement d'une créature qui était lié à la jeune mage de la même façon qu'Ezarell lui était lié. Mais elle n'était pas dans sa tête. Si un sorcier avait pu piéger le champs des Compagnons, alors tout était possible.
Et puis il y avait aussi le jeune Modifié, qui avait l'air de comprendre des choses qui échappaient à d'autres. Et le bébé Kyree qui était surexcité.

La décision du Capitaine la prit de court, mais elle ne la remit pas en question. Beltran était un excellent Capitaine qui savait ce qu'il faisait. Et des Hérauts avaient aidé à prendre la décision. C'est que ça devait être la chose à faire.
Mina choisit de taire sa peur et tenta d'organiser la départ en annonçant d'une voix qu'elle voulu forte et autoritaire:

"Vous avez entendu le Capitaine? Démontons le Campement, nous les suivons."

Sur ce, elle commença à rassembler les affaires afin de les trier et les empaqueter de façon logique.
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Saskia le 22 octobre 2011, 15:29:19
[justify:1dbzd7o7]OK, elle avait visiblement fait une bourde. Saskia eut une brusque envie de pleurer, avant de vouloir se mettre dans une colère de tous les diables. Elle décida pourtant de serrer les dents, et d'adopter cette moue boudeuse, de petite fille capricieuse à qui on n'a refusé de céder à un caprice. Humf ! Qu'ils aillent donc se faire voir ailleurs !

Mais cette simple pensée la fit rougir, et son humeur prit le chemin de la honte. Allons bon, elle devait accepter ses erreurs. Et ne pas blâmer qui que ce soit de la reprendre pour éviter les manquements à l'étiquette, et manquer de créer un incident diplomatique. Ce serait quand même dommage que ça arrive maintenant qu'ils arrivaient enfin au bout du voyage ! D'ailleurs, pendant que Beltran organisait une rapide réunion, Saskia se rapprocha de Rian, et fut incapable de trouver quoi dire ni à lui, ni à Guerren. En fait, son humeur était tellement changeant que pour le moment, elle ne savait pas si elle voulait rassurer ou envoyer promener tout le monde. Ou pleurer comme une madeleine face à son inutilité.

Ca devenait gênant, ces changements d'humeur...

En tout cas, avec des gestes assez maternels, elle réajusta correctement les vêtements du jeune modifié, comme pour le rendre présentable... Avant de sortir de son paquetage une épaisse cape de voyage courte, mais qui serait assez longue pour dissimuler les différences de Rian, sur l'injonction de Beltran qui était revenu de sa courte réunion. Une capuche sur la tête, la longueur le cachait jusqu'aux genoux, bien que la cape était ouverte sur le devant. Mais on ne pouvait plus rien voir de ses différences. Saskia murmura :

 - Là. Je n'ai pas envie qu'ils aient peur de toi, mon Rian. Et ça te va bien, je ne veux pas que tu attrapes froid sur la route, d'accord ? Tu vas rester près de moi."

C'était stupide, toutes ces paroles ! Saskia s'en rendait bien compte, mais elle les avait quand même prononcées. Aussi vite que possible, la jeune fille participa pour démonter les tentes, rassembler le matériel... Puis elle fit remonter le garçonnet en selle, et pour la première fois depuis le début du voyage, Saskia trouva difficile de se hisser sur le dos de son Compagnon. Elle soupira.

 - Ca me réussit vraiment pas, ce voyage..."

Elle recommençait à se sentir courbaturée... Mais niait encore l'évidence.[/justify:1dbzd7o7]
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Isabeau d'Armentières le 25 octobre 2011, 01:23:32
Isabeau engrangea soigneusement les informations dispensées par les compagnons, se retenant d'ouvrir de grands yeux horrifiés en apprenant le sort du roi. Puis elle vit que ses répliques un rien cinglantes avaient blessées Bethaniel. Rien que pour lui, elle dit:

Je suis désolée, je suis un peu méchante. C'est juste ce leitmotiv qui m'agace. Il y a des traitres, il y a des traitres... On a compris, quoi...

Elle acquiesça à la précision vis à vis de la guérison de Guerren, se sentant un peu coupable, tout de même.

Par contre, sa culpabilité ne lui fit pas pour autant rater le fait qu'ils avaient joliment éludé sa question sur les sources, franchement, elle doutait qu'il n'y ait que quelques instincts qui les guident. Ou plus précisément, elle ne VOULAIT pas le croire. Déjà, on ne trouve pas un truc comme la demeure d'un dieu "a l'instinct", et en plus... Si c'était le cas et qu'ils étaient guidés aussi peu précisément... y avait encore moyen de s'enfuir? Ha ha!

...

Ha...



Quelques jours plus tard, alors qu'elle venait de prononcer avec pas mal de désinvolture le nom d'une Déesse, devant de potentiels adorateur de la Dame en question, elle nota a son code de conduite de ne pas recommencer. Elle retint au maximum son sursaut quand les étrangers sursautèrent suite à ses paroles. On ne montre pas sa peur à un prédateur. Que le prédateur soit un ours (elle avait pas expérimenté, citadine power), un nobliau bleu pété de quartiers et de thunes (elle avait peu expérimenté, invisible power), ou un cousin pété de quartiers et financièrement assisté (elle avait beaucoup expérimenté, semi-roturière power).

Elle s'interdit donc de reculer, même quand la Dame tempera ses hommes. Elle attendit que quelqu'un reprenne le devant de la scène. Coup de bol, Elbereth et Saskia s'en occupèrent. Ca c'était courageux... pas a dire. Elle, elle décida d'aller etre lâche contre l'épaule rassurante de Bethaniel.

Elle fronça cependant les sourcils quand Rinnerl s'avança aussi.

Rinnerl? Tu les connais? Tu parle leur langue, toi aussi?

Quand Beltran passa prés d'elle pour prendre place devant les gens, elle marmonna très vite dans le pire argot qu'elle avait entendu a l'atelier (et oui, avec son accent aristo, c'était bizarre):

"L'clébard y moufte y sont cools, mais d'planquer l'gnome fourru."

Ben ouais, elle aurait pu tenter la télépathie, mais elle non seulement elle n’était absolument pas sure de pouvoir causer a quelqu'un d'autre que ses liés, mais en plus elle ne savait même pas si le capitaine était doué... Par contre, elle était quasiment sure que les étrangers ne comprenaient rien au patois Havenien. Quand a Beltran il était garde, non? Il avait du fréquenter les quartiers artisans au début de sa carrière, non?

En tout cas, il ordonna effectivement de cacher Rian et de suivre les étrangers. La jeune femme s'attela à sa part habituelle du travail.

Une fois en selle, elle vit Saskia peiner un peu. Elle se rapprocha (enfin, demanda a son compagnon de ce faire):

"Saskia? Ca va? Tu es un peu pâlotte ces derniers jours, non?"
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Elbereth le 27 octobre 2011, 22:43:31
[justify:1ufw2i2c]Elbereth haussa les sourcils surprise, devant la réaction de la femme. Sancta Ratha ? Eh bien, ils avaient l'air de tenir en haute estime tous les Compagnons et liés Non-Humains... Elle coula un regard vers Mina, sans lui en vouloir d'être peu rassurée... Après tout il ne connaissait rien de ces gens. Elle allait lui répondre, lorsque Saskia se mit à parler, elle-même resta le souffle suspendu, se demandant comment allait se dérouler la suite... Ah ainsi Dellaria pouvait comprendre leur langue mais pas la parler. Elle la rassura :

-Ne t'inquiète pas Del', c'est déjà bien que nous puissions comprendre ce qu'ils disent...

Mais alors, Rinnerl, la kyree d'Isabeau vint aux côtés de sa Sœur d'Esprit, et raconta quelques mots au groupe d'étrangers, dans leur langue. Aussitôt la réponse fut redonnée par la femme -par l'intermédiaire de Del-, que la jeune femme redit tout haut :

-Ils nous attendaient. Ils parlent d'Elus, de Sainte Ratha, de Saint Kyree et de Saints Compagnons...Elle dit aussi que Aanor l'avait dit.

Un petit sourire éclaira le visage de l'apprentie aux dernières paroles de sa Soeur d'Esprit, alors qu'elle voyait Rinnerl retourner vers sa Liée. Elle-même ne quittait pas la ratha de l’œil, attendant la suite des évènements. Soulagée, elle vit la femme sourire à la présentation de Beltran et les gardes baisser leurs armes. Bon ça allait plutôt dans le bon sens. En même temps, la confiance qu'elle sentait émaner de cette femme lui faisait penser qu'il ne pouvait en être autrement. Aussi hocha-t-elle la tête aux nouvelles paroles de Del' et se permit d'insister auprès de Beltran. Puis elle regarda le Capitaine, les Hérauts et les gradés se réunir et délibérer un court moment. Pendant ce temps, elle envoya une vague d'apaisement à sa Liée, pour la rassurer.

-Heureusement que tu es là... Je ne sais pas où toute cette histoire va nous mener, mais j'ai confiance Ashke.

Puis se tournant à nouveau vers Mina, elle haussa les épaules :

-Je ne sais pas... Tu sais, le début de notre liaison fut quelque peu étrange... Et j'espère trouver des réponses quant à ces mystères. En tous cas ça à l'air d'en prendre un peu le chemin. Et quant aux origines de Del'... elles me sont inconnues.

Enfin, l'homme qui les commandait ordonna leur départ, et la jeune femme mit activement la main à la pâte dans le rangement, impatiente de voir ce qu'ils allaient encore découvrir...[/justify:1ufw2i2c]
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Arthon le 30 octobre 2011, 21:47:30
Le campement ne mit pas longtemps à se mettre en branle. D'un côté, Rinnerl sautait un peu partout autour d'Isabeau et Béthaniel tout en jetant des coups d'oeil de temps en temps à Rian qui avait accepté les efforts pour le cacher sans protester du tout. La petite kyree (qui commençait cependant à avoir une taille raisonnable) avait répondu un Je ne sais pas insouciant à sa maman de coeur, et gambadait joyeusement, contente de voir que les étrangers semblaient bien l'aimer - si le fait de ne surtout pas l'approcher mais l'observer avec une chose ressemblant vaguement à de l'admiration peureuse était "aimer".

De l'autre côté, Beltran et ses soldats s'organisaient pour qu'ils encadrent leurs compagnons de route, prêts à agir si l'équipe armée qui les avait accueillie décidait subitement de se retourner contre eux. Rien de tel ne se passa cependant, et le groupe prit le chemin de la ville portuaire, précédé par la femme et ses guerriers. Ils étaient très silencieux, distingués... à part quand Dellaria, Rinnerl ou un Compagnon les regardaient: là les yeux s'ouvraient un peu plus, la courbe de leurs sourcils s'arrondissaient, une lueur respectueuse ou craintive s'allumait - visible par certains, et pas du tout par d'autres. Ils étaient désormais montés sur des chevaux, petits, râblés, mais puissants, qu'ils avaient rappelés après la discussion avec l'équipe de Valdemar.

L'atmosphère était assez pesante, chacun se méfiant de l'autre. Ce n'était pas ce que préférait Beltran pour voyager, mais puisqu'il avait décidé de faire confiance au Destin - d'où qu'il vienne- il fallait bien continuer et assurer à son équipage que tout irait bien. Naturellement. S'ils ne se faisaient pas capturer pour être mangés. Si on n'allait pas les empaler pour avoir une créature Modifiée avec eux. Si Aanor n'avait pas décrété que les étrangers devaient être pendus et écartelés. Ou autres joyeusetés. L'angoisse qui lui prenait les tripes ne devait pas se voir, mais il avait à l'esprit les pires scénarios possibles et la responsabilité de la mission lui donnait un goût de métal dans la bouche. La lame de son épée le démangeait fortement.

Ici, comme dans la montagne, les distances semblaient être très trompeuses: bientôt la ville fut à portée de vue, et même d'odeur - une odeur iodée, saline, que personne du groupe ne connaissait - elle pouvait sans doute déranger la plupart du groupe, ou charmer l'autre partie, mais Rinnerl et Dellaria semblèrent, elles, réellement apprécier.
C'est sans un mot de leurs guides qu'ils pénétrèrent dans une ville déserte. Les maisons étaient loin de l'architecture valdemarane - construites dans un matériau inconnu, entre le rouge et le brun, elles semblaient à la fois massives et délicates, chaleureuses et un rien austères, se ressemblant toutes. Construite en cercles concentriques, la ville s'était agrandie autour d'un grand dôme. Et de ce dôme partaient deux routes principales, dont celle sur laquelle ils arrivaient (l'autre partait vers la mer, et ce qui devait être le port).

La femme s'arrêta devant la construction. Ils avaient avancé assez vite pour ne pas flâner et prendre le temps d'observer autour d'eux. Pas un chat, pas un bruit. La ville semblait figée dans le temps, avec eux pour seuls vivants.
La femme descendit de son cheval, qui resta immobile ensuite, et s'approcha du dôme. Il n'y avait pas d'entrée visible. Elle frappa du plat de la main sur le mur. Cela résonna comme une grosse cloche de métal et le bourdonnement se répercuta dans les rues vides. Alors que le mur se dérobait subitement, on entendit la ville se réveiller derrière eux. Les portes s'ouvraient, les gens s’interpellaient, et échoppes, stands, gamins, chiens, chats, tout ce qui faisait d'une ville une ville réapparaissaient presque par magie. Les gens étaient habillés dans le même style que les guides du groupe, et avaient des traits aussi étrangers. Ils ne s'approchaient pas de la place où les valdemarans étaient regroupés, restant dans les petites rues ou à la limite extrême de la place, mais semblaient très curieux.

La femme s'écarta de l'entrée qui venait d’apparaître. Une femme, beaucoup plus vieille, sortit, appuyée sur une canne. La plus jeune lui parla d'une voix précipitée, basse, inaudible. Et Rinnerl s'approcha, échappant à la surveillance de tous. Dellaria, elle, sembla la reconnaître mais était incapable de mettre un nom dessus.

Puis la vieille femme regarda chacun des étrangers. Elle hocha la tête, croassa quelque chose... et retourna dans son dôme. La guide fit une moue énervée, puis se tourna vers les étrangers. Dellaria n'eut qu'une seconde avant de devoir traduire:

Ils vont nous conduire au bateau qui va à Sironis. Nous sommes attendus, et la vieille pense que nous sommes en retard. La femme nous demande de ne pas en vouloir à l'aïeule, qui n'a plus le sens de l'hospitalité depuis longtemps. Nos soldats doivent rester là, et seuls les chefs et les gens avec des Compagnons, ou des créatures comme moi peuvent venir.

La femme n'attendit pas qu'on donne ou non l'accord - Beltran était très énervé qu'une vieille dame se permette de l'ignorer ainsi d'ailleurs, et que la jeune fasse de nouveau de même - et prit la route vers la mer. Il finit par se décider quand il eut la traduction et donna quelques ordres: les soldats iraient au moins jusqu'au bateau. Quant à embarquer... il n'était pas très chaud à cette idée évidemment.

"Chacun peut décider de venir ou non." prévint-il en emboitant le pas à leur guide pressée.

Et comme ils n'avaient aucun moyen de se faire comprendre de la femme, ça allait être amusant de savoir où ce bateau irait, qui les attendait... D'un geste, il fit signe à trois soldats: eux, il les imposerait. Pas d'armes sur une embarcation avec des gens étranges... c'était trop pour lui.
Une fois dans le port, puis sur les quais, il attendit de savoir qui parmis les "Choisis" acceptaient d'embarquer.

[ Rinnerl est très motivée, et Dellaria est persuadée qu'elle aura des réponses, sans savoir de quelles réponses elle parle. Quant aux Compagnons, ils sont inquiets, pas très motivés, mais n'interviennent pas si vous leur demandez leur avis: à vous de choisir. ]
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Irmingarde le 31 octobre 2011, 21:40:35
La découverte de la ville déconcerta un peu Irmingarde. Tout lui était inconnu, de l'odeur qui lui agressait le nez, à l'architecture, mais cette espèce de ressemblance entre chaque maison lui faisait penser à son Hold natal où tout se ressemblait invariablement. Et l'angoisse flottait autour de leur groupe.
Il était même difficile de chevaucher aux côtés du Capitaine tant celui-ci était tendu comme un arc.

Mina fit la grimace quand leur guide fit résonner l'étrange dôme. Elle avait l'impression que la femme lui avait tapé directement sur le sommet du crâne. Ezarell n'avait pas apprécié non plus, et l'écho de sa céphalée combiné à la sienne était franchement douloureuse.
Douleur que la jeune femme essaya d'oublier dès qu'apparut la vielle étrangère. Instinctivement, elle se rapprocha de Saskia, Isabeau et Elbereth, et fut étonné de la demande formulée. Étonnée mais pas rebutée.
Aussi sûre qu'elle était une apprentie Héraut, elle irait sur l'île. Elle était terrorisée mais elle sentait au plus profond d'elle même que c'était son devoir de s'y rendre. Elle demanda son avis à Ezarell qui répondit honnêtement et simplement:

"Ce sera ton choix, et je te suivrais partout où tu iras mon élue, tu le sais. Je ne suis pas rassurée par tout cela, mais tu as l'air de vouloir t'y rendre alors..."
"Je ne suis pas rassurée non plus. Voyager sur l'eau... Je ne sais même pas nager!"
"Ne t’inquiète pas, quoiqu'il arrive, je ferai tout mon possible pour te protéger."
"Je le sais bien, c'est pour ça que nous y allons. Ce n'est pas notre mission, notre raison d'être d'essayer d'apaiser les maux de notre royaume, de trouver des réponses?"
"C'est ce genre de raisonnement qui fait que je t'ai choisi"
"Alors allons-y"


Elle informa donc ses compagnes de routes:

"Pour ma part, j'y vais. Serez-vous du voyage mes demoiselles?"

Question purement rhétorique puisqu'elle n'imaginait même pas les autres jeune femmes faire marche arrière. C'était plus pour se donner du courage que pour lancer un débat. Bien qu'elle ignorait comment ferait Saskia avec le petit Rian, elle allait devoir forcément s'en séparer, non? D'un regard, elle lui indiqua le petit modifié caché dans ses jupes et haussa un sourcil, posant une question muette.

Une fois au port, Beltran voulait visiblement imposer des hommes à lui avec ceux qui iraient sur l'île, en dépit de ce qu'avait dit l'ancienne femme, ce qui était rassurant.
On ne savait jamais sur quoi l'on pouvait tomber après tout, il fallait être prudent.

Montée sur son Compagnon, elle s'approcha de lui et mit pied à terre, avec plus de dextérité qu'au début de son élection, mais avec une certaine maladresse tout de même, qui se traduisit par un léger balancement une fois au sol.
Elle détacha ses cheveux afin de récupérer les mèches folles qui volaient autour de son visage et les rassembla en chignon, cherchant ses mots.
Puis enfin:

"Je regrette qu'ils ne veuillent pas de tes hommes. Cela semble te tenir à coeur..."

Elle fixa son regard sur un point imaginaire au dessus du visage de Beltran.

"Nous ignorons totalement où nous allons, qui sait ce qui peut nous arriver, surtout quand on voit sur quel genre de construction nous devons... navoguer, je crois que c'est le mot. Nous ne savons même pas si nous allons revenir. J'ai... beaucoup de mal à faire confiance, alors à des étrangers inconnus qui flottent au dessus de l'eau... D'autant plus que 'Zarel n'est pas non plus très rassurée. J'aurai été plus... sereine si les soldats que tu as sous ton commandement avaient tous été là. Tu es un bon commandant"

Elle baissa la tête, gênée, et un peu rouge. En Beltran, Mina avait confiance, en sa personne, et en la fonction qu'il représentait, et donc en sa "garnison", mais ce n'était pas facile à dire non plus, même noyé dans une longue litanie angoissée.

"Crois-tu qu'ils les laisseront venir avec nous?" demanda-t-elle en désignant les trois soldat d'un geste du visage.
"Et crois-tu que les autres ne risqueront rien, seuls ici?"

Avec suspicion, Irmingarde engloba du regard tout ce qui se trouvait autour d'elle pour les marquer dans sa mémoire. Même si ces lieux lui étaient étrangers, c'était se donner la certitude qu'elle reviendrai intacte de cette drôle d'aventure, qu'elle reverrait tous les gens qu'ils laissaient sur ce royaume étrange, et qu'elle saurait remarquer le moindre changement.
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Saskia le 03 novembre 2011, 16:09:40
[justify:162gc9qh]Saskia sourit à Isabeau. Son inquiétude la touchait, et elle haussa les épaules.

 - Ca doit être le mal du pays... Ca ira, je continuerai à rendre mes repas, et à boire la tisane du guérisseur, et je survivrai.

Oui, qu'est-ce que ça pouvait être d'autre ? Après tout, des nausées, de la prise de poids, et ses seins qui devenaient douloureux... Bon ok, elle devait avoir une conversation avec le guérisseur. Ce n'était qu'une succession de choses auxquelles Saskia ne devait pas donner trop d'importance, seulement parce que... Et bien, ce n'était pas ce qu'elle pensait - ça ne devait pas être "ça". Saskia rougit un peu, gênée, et sans doute un peu terrifiée...


Arrivés en ville, ce fut un nouveau malaise qui lui noua l'estomac, alors que tout semblait terriblement... Mort. Un de ses bras, passé autour des épaules de Rian devant elle, le serra un peu plus contre elle. Fort heureusement, cette angoisse se dissipa lorsque la guide donna un coup, un signal, pour ramener la vie, et "autoriser" les gens à sortir de chez eux. Rian voulait visiblement aller les voir, et Saskia lui parla à voix basse pour le convaincre que non, il devait rester avec elle. Il bouda un peu, sans doute, mais resta sage et ne chercha pas à s'enfuir.

On conduisit le groupe jusqu'au port. Ainsi donc, ils allaient aller à Sironis, l'île de Aanor. Waw, si on lui avait dit ça, au départ, Saskia n'y aurait pas cru. Elle ne voulait pas croire à grand chose, de toute façon, depuis le début de ce voyage, sauf qu'elle allait pouvoir revoir son Compagnon à elle. Bien entendu, ses trois compagnes de voyage seraient de la partie, et Saskia hocha la tête quand on demanda qui partait, souriant à Irmingarde. Elle perçut son regard sur Rian, et la bleue-grise haussa une épaule. Elle ne savait pas trop si "on" accepterait qu'il vienne. Mais elle acquiesça pourtant. Face à la réaction de Beltran qui refusait de laisser embarquer certains de ses compatriotes sans hommes d'armes, Saskia se montra à son tour déterminée. Inutile de parler leur langue pour faire comprendre que Rian partait avec elle. Elle le serra contre lui et lança un regard noir alentour, pour que ce soit clair pour tout le monde : il partait avec elle. Ca répondait sans doute à la réponse de Irmingarde...


Et le voyage en bateau fut une catastrophe. Non qu'elle n'avait pas l'habitude, depuis le début du voyage, mais Saskia n'avait pas le pied marin du tout. Livide, barbouillée, elle passa son temps la tête par dessus le bastingage, à vomir... Ou pas, en fait, puisque son pauvre estomac était désespérément vide. Ce fut une véritable épreuve, une fois de plus. Elle avait bonne figure, la future reine de Valdemar... Elle s'agrippait comme une dingue au bateau pour ne pas chavirer par dessus bord, mais elle eut une phrase fétiche durant le voyage :

 - On est presque arrivés ;__; ?![/justify:162gc9qh]
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Elbereth le 04 novembre 2011, 00:01:55
[justify:2l419wzo]Elbereth s'était mise en selle, suivie de près par Dellaria et curieuse de voir ce qui allait se passer par la suite. Allaient-elles enfin trouver des réponses à leurs questions ? Elle avait l'impression que oui... Un sentiment fort qu'ils étaient sur le bon chemin. Enfin, après ces longues, longues semaines de voyage, ils touchaient presque au but ! Bon c'est sûr que ça n'était pas la plus grande harmonie entre eux et ces gens mystérieux... Mais déjà ils ne se sautaient pas dessus à coup d'épées ! Enfin la jeune femme se demanda comment ça se serait passé s'ils étaient venu sans les Compagnons et les Kyrees... Son regard tomba sur sa Sœur d'Esprit qui marchait sans bruits à ses côtés. Tout lui tombait dessus, et elle n'avait pas l'air de savoir pourquoi, ni comment...

-Est-ce que ça va Del' ?

-Oui Petite Fleur, merci. Je suis juste un peu perdue... Mais je sens que nous sommes sur la bonne piste.

-Moi aussi. Heureusement que tu es là.


L'apprentie reçut une vague d'amour en réponse, elle sourit. Ses pensées se tournèrent un moment vers Eoghan, qui devait être ô combien loin à cette heure... En effleurant le pendentif qu'elle portait du bout des doigts, elle songea qu'elle serait heureuse à leur retour de pouvoir enfin revoir sa petite tête taquine et boudeuse ! Mais bientôt autre chose vint mettre l'image de son ami dans un petit coin de sa tête...

En effet, une odeur ... étrange, mais pas déplaisante vint lui chatouiller les narines. La mer ! Un mélange de sel, d'algues et de vase... Bon d'accord ça n'avait pas grand chose de ragoûtant dit comme ça... Mais il n'empêche que ce n'était pas désagréable ! D'ailleurs la ratha aussi avait relevé la tête et humait l'air en marchant d'un pas plus léger. Lorsqu'elle lui signifia que l'odeur lui plaisait, Elbereth confirma qu'il en était de même pour elle. Si ils avaient le temps, elles iraient explorer un peu cet élément nouveau...

Enfin, ils arrivèrent à la ville. Finalement il ne leur avait pas fallu si longtemps que ça ! Mais l'enthousiasme de la jeune femme fut vite remplacé par de la surprise lorsqu'elle s'aperçut qu'à part eux... il n'y avait personne ! Alors que leur guide les menait vers ce qui semblait être un dôme -sans doute le cœur de la ville-, l'apprentie regardait autour d'elle curieuse de voir un nouveau mode de construction des maisons, les différences avec tout ce qu'elle connaissait d'avant, la disposition curieuse de la ville.

Elle se demandait où avaient bien pu passer tous les gens quand ils arrivèrent au dôme. Voyant l'étrange femme s'en approcher, la future mage ouvrit de grands yeux lorsque que le gong retentit à travers toute la ville, semblant la sortir de la torpeur dans laquelle elle s'était figée quelques secondes auparavant. Ne sachant plus où donner de la tête, Elbereth vit des dizaines et des dizaines de personnes affluer de toutes parts, toutes ressemblant à leur guide, venues voir les étrangers (en occurrence eux pour ce coup ci) qui venaient de pénétrer dans leur ville. Bon au moins elle avait la réponse à sa question !

C'est alors que, retournant son attention sur leur guide, la jeune femme vit une nouvelle dame -apparemment très âgée- sortir du dôme en sa compagnie. Elle les vit parler ensemble, mais son attention fut troublée en première par Rinnerl qui s'approchait insouciante, puis par Del' qui elle était un peu désorientée.

-Je la connais. J'en suis sûre El'.

-Mais d'où ça ?

-Aucune idée. Et je ne sais pas qui elle est. Mais je l'ai déjà vue.


Surprise, elle resta quelques seconde à ne rien dire, mais lorsqu'elle voulut reprendre, sa Liée était déjà réquisitionnée pour la traduction, et la vieille dame repartie. La guide avait l'air un peu moins calme qu'au début de leur rencontre, et avant qu'ils n'aient eu le temps de poser des questions, elle était déjà partie vers le port. Haussant les épaules, elle suivit le mouvement, arrivant jusqu'aux bateaux, et entendit les ordres de Beltran quant aux soldats et les commentaires Irmingarde. Sentant l'excitation de sa Soeur d'Esprit, l'apprentie haussa un sourcil et lui demanda :

-Pourquoi tant d'empressement ?

-Parce que je suis de plus en plus sûre que nous allons trouver là bas ce que nous cherchons. Je ne sais quoi exactement, mais il faut y aller.

-Bien sûr, je ne comptais pas rester sur le quai de toute manière...


Elle s'approcha du Capitaine et de l'apprentie et suggéra doucement :

-Honnêtement, si ils nous avaient voulu du mal, je crois que nous serions déjà morts ou presque. Je sais que nous partons totalement en aveugle, mais vous savez vous battre, nous avons des hérauts et apprentis hérauts, donc Mina qui a le don de Boutefeu et ma Magie, même si d'accord je ne suis pas un mage accompli j'ai tout de même quelques sorts en réserve au cas où... Après peut être acceptera-t-elle vos hommes sans discuter, mais si jamais elle s'y opposait totalement, que ferons-nous ? Oh et Dellaria m'a assurée qu'elle avait reconnu la vieille femme tout à l'heure. Elle ne sait plus qui elle est, mais elle se souvient d'elle. Je ne sais pas si on peut y voir un signe ou quelque chose mais...

Elle finit par murmurer encore plus doucement, presque pour elle-même :

-Mais j'ai l'impression que nous allons enfin avoir des réponses à nos questions. Enfin.[/justify:2l419wzo]
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Isabeau d'Armentières le 12 novembre 2011, 10:48:17
Je sais pas Rinnerl ne savait pas si elle comprenait une langue... Ou il y avait encore un truc louche derrière tout ca... Ou Rinnerl était juste bizarre. Isabeau posa un regard mi-attendris, mi-agacé sur la touffe de poil bondissante. Les deux hypothèses était tout aussi plausibles l'une que l'autre...

La réponse de Saskia rassura Isabeau. Ca n'avait pas l'air trop grave en effet, et si le guérisseur suivait ca... Pis après tout, c'était sans doute pas grave, de la fatigue, tout ca... Nan. Ca ne devait pas etre grand chose. Pis si ca allait pas Saskia le lui aurait dit.

...

Passons.



Apres un trajet psychologiquement éprouvant, ils arrivèrent à la ville... Qui ne l'était pas moins. Non, en fait c'était pas éprouvant. Juste flippant. On aurait dit une ville fantôme.  Machinalement, la jeune grise ne put s'empêcher de passer la main dans sa chemise pour saisir une petite relique de sa Déesse. Du bout des doigts, elle effleura aussi le médaillon d'Enju. Apres une legère hésitation, elle le sortit aussi de son corsage  et le point refermé autour des deux objets sacrés, elle marmonna une prière à la Couleuse. Et une pour Vkandis aussi, tant qu'a faire. Mais autant la priere a la Déesse fut assez formel, bien que fervente, autant celle a Vkandis fut un peu plus improvisé, vu son incapacité à se rappeler de la moindre prière karsite. Bethaniel et Rinnerl, sur la croupe du compagnon, furent sans doute les seuls a entendre ceci:

"Seigneur Vkandis, hum... Je ne vous connais pas vraiment et je doute que vous me connaissiez, mais, euh... une de vos prêtresses m'a donné comme protection un de vos symboles... Je ne sais pas comment ca marche, mais je me suis dit qu'une petite prière ca pouvait pas faire de mal... Histoire de dire bonjour... enfin, voila, j'ai peur. Bon, depuis qu'on a perdu de vue Haven en fait, mais jusque la, on n’était pas sur le territoire des autres, donc j'ai plus peur. Euh... Y a sans doute une offrande à faire pour bénéficier de votre protection, mais je la connais pas. Mais je vous promets, je demanderais a Enju dés que je la reverrais. Voilà..."

Elle finissait de marmonner quand un gong retentit et que tout le monde sortit pour reprendre le cours de ses activités... Ok, ca c'était ENCORE plus flippant. Ces gens se cachaient trop bien. (Ou alors Isabeau était vraiment pas attentive a la présence d'ennemis. Possible aussi.) Une vielle arriva aussi pour leur reprocher leur retard à un rendez-vous dont ils ignoraient totalement l'existence. Isabeau ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel. Elle était gonflée, l'ancêtre, aussi. Rien ne les empêchait de venir prévenir Valdemar aussi...

Surexcitée, la petite tournait frénétiquement autours de la grincheuse. Cette petite avait de drôles de gouts...

Ben... vu son choix de parents...
C'est le camembert qui dit au roquefort tu pue, ca...
Ca n'a rien à voir!
Mais oui ma beauté immaculée.
Verbalement, tu viens de m'émasculer.


Les deux amis savouraient leurs victoire, chacun sur d'avoir eu le dernier mot. Aussi ne discutèrent plus jusqu'au port. La il fallut se décider a monter ou pas sur le bac. Isabeau ne se posa même pas de question... puis se rappela qu'elle n'était plus seule sous son scalpe. Ou plutôt on  le lui rappela:

Isa... T'es sure de ce que tu fais?
Ben... j’étais déjà sure de moi alors que je n’étais rien de plus qu'une petite archiviste flippée. Revenir dessus alors que je suis désormais héraut n'aurait pas grand sens.
Apprentie
Pareil
Sur, tu as gagné instantanément une formidable maitrise des armes dans l'intervalle. Ca change tout.
Arrête, tu veux? Si tu ne veux pas monter dis le, on restera ici. Mais je vais te dire, moi. Au delà des trucs de devoirs, et tout... Sironis est la résidence d'Aanor? Parfait j'aimerais lui poser de trois question... littéraires.
Respectueusement.
Naturellement... donc?
Ok, on y va... Au moins, avec moi dans le coin, tu éviteras p'tet de la qualifier de 'garce manipulatrice'...
Oh? Tu avais entendu ca?...


"Je vais pas vous abandonner maintenant, les filles. Je suis sure que vous seriez iiiiiincapable d'archiver ce qui se passe! Je suis irremplaçable..."

Et modeste
Rappelle moi pourquoi j’aspirai si intensément a avoir un chieur dans la carafe?
Et sous ton fondement.
Certes...
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Arthon le 13 novembre 2011, 18:08:29
Beltran regarda Irmingarde intensément une seconde :

« Ce serait idiot de nous laisser tous monter sans protection armée. J’imposerai mes hommes, au moins trois, même si je sais que toi, ton Compagnon et tes amis pouvez vous défendre si besoin est. Tu sais que vous comptez pour moi et que je ne vous laisserai jamais. »

Il n’avait pas forcément répondu à tout ce qu’elle avait dit, mais il avait ressenti le besoin de repréciser par devers elle ce qu’il lui avait déjà dit devant la tombe de l’enfant, dans la forêt. Il lui accorda un sourire bienveillant, peut-être reconnaissant aussi qu’elle accepte d’embarquer vers l’inconnu. Son sourire s’adressa bientôt aux volontaires qui embarquaient de même : son petit groupe de femmes préférées ( les Grises allaient peut-être le convaincre que les Hérauts valaient la peine d’être connus en tant que personnes et pas seulement frères d’armes ?) et le fiancé d’Isabeau, les Compagnons, Rinnerl et Dellaria, évidemment, suivies de près par Elbereth la courageuse, quelques Hérauts en uniformes et leurs âmes-sœurs, un guérisseur, les trois soldats désignés par le Capitaine… Le bateau semblait déjà bien plein, aussi serviteurs et soldats ne manquèrent pas terriblement à l’équipage de volontaires.
Etrangement leur guide n’avait pas protesté quand Beltran avait fait monter ses hommes – simplement ses hommes à elle semblaient plus sur le qui vive, et s’étaient mis à leurs postes en surveillant tout ce beau monde.

Une fois que chacun eut trouvé sa place sur le ponton de bois qui tanguait à peine pour le moment, l’ordre du départ fut donné dans l’étrange langue qui roulait comme une vague au loin sur la mer.

« Non è troppo difficile di arrivare alla destinazione. » annonça  la femme à Beltran, qui regarda, perdu, Dellaria et Elbereth.

Dellaria traduisit mentalement à sa compagne d’esprit :

Il n’est pas difficile d’arriver à destination. Nous n’allons pas mettre trop de temps.

Au bastingage, Saskia ne semblait pas dans son assiette – elle ne devait pas être la seule, car le mal de mer menace la plupart des gens non habitués aux vagues. Beltran lui-même était un peu pâle.
Heureusement pour eux tous, la traversée ne mit effectivement pas longtemps. En moins d’une heure, une île était en vue. Elle sembla apparaître presque par magie, en un temps record, et leur dévoila sa montagne, immense, verdoyante, et ses plages de sable noir. Quand ils se rapprochèrent, ils purent distinguer une sorte de ville s’étalant de la place jusqu’aux coteaux de la montagne, savamment disséminée entre les arbres, faites sur le modèle de la ville qu’ils venaient de quitter. Leur guide pointa du doigt l’ile et ses merveilles.

«  Aanor dorme qui. »

Aanor repose ici. traduisit Dellaria d’un ton solennel.

Il fallut attendre qu’ils accostent et débarquent tous sur un ponton visiblement peu utilisé pour que la ratha semble se sentir mal.
Rinnerl n’apprécia guère le sable humide et se réfugia auprès d’Isabeau en grommelant que c’était bizarre ici, et qu’elle voulait jouer sur la terre et pas dans le truc qui faisait des gratouillis dans les pattes.
Rian quant à lui, toujours enveloppé dans le manteau qui cachait ses traits, tira la main de Saskia.

«  Aanor contente. Dis au grand monsieur Aanor veut. »

Guerren servit d’interprète :

Rian sent la présence d’Aanor, même si je ne sais pas comment ça se fait. Notre présence semble bien requise ici, il veut que tu le dises à Beltran. Et s’il te plait, assied toi et attend que ton estomac se calme ou le mien va faire comme le tien.   fit-il gentiment.

La femme qui les guidait et son équipe partaient déjà en direction de la montagne. Ils étaient silencieux, et des éclairs de tristesse traversaient leurs yeux alors qu’ils passaient près des maisons. Celles-ci étaient réellement vides, et l’usure se voyait clairement. C’était réellement un village fantôme et la nature commençait à reprendre ses droits sur les lieux. Le chemin qu’ils empruntèrent était cependant encore visible et praticable. Les voyant s’éloigner, Beltran fit signe à tout le monde de les suivre.

A Mina, il demanda cependant :

« Fais passer le mot. Je veux que toi et tous ceux qui ont un Compagnon se mettent en selle. Si quelque chose tourne mal et que nous sommes débordés, galopez jusqu’au bateau et remettez leur à la mer. Vous aurez plus de chance de survivre sur l’eau et de trouver un rivage qu’ici piégés. »

Une fois qu’il eut vérifié que tout le monde lui obéissait, il plaça deux hommes à lui en queue de cortège et se mit en tête avec son compagnon d’armes, Elryk, l’ancien saltimbanque qui lui servait de second. Il sourit à tout le monde et ils commencèrent à grimper.

La végétation était très différente de ce qu’ils connaissaient, et c’était une découverte à chaque pas. L’arrivée en haut de la montagne leur prit un moment, évidemment, mais le spectacle valait le coup. Le sommet était dégagé en une sorte de terrasse de pierre lisse, au centre de laquelle un arbre géant poussait. Il était beau, magnifique, et tendait des branches fières vers  le ciel couvert. Il était tellement énorme que même à dix hommes se tenant la main ils n’en auraient pas fait le tour. Il était gravé de symboles étranges, mais un revenait souvent : la spirale qu’il y avait sur les parchemins et sur la main de Fitz. Ceux qui l’avaient déjà vu ne pouvaient que la reconnaitre. Un trou à la base de l’arbre ressemblait à un petit autel. Des restes de fleurs séchées tellement elles étaient vieilles y reposaient, mais quelque chose manquait clairement.

« Aanor. » fit soudain leur guide d’une voix révérencieuse en désignant l’arbre. Elle et ses hommes étaient restés à l’écart et les avaient laissé approcher seuls.

[ Grises : vos Compagnons ont l’air impressionnés, et curieusement silencieux. Si vous leur posez la question, ils sont désormais sûrs d’être à l’endroit exact où vous devez être, mais ne savent plus ce qu’il faut faire ensuite.

Saskia : Rian semble très content d’être là, mais il est très calme et ne dit rien, ne se fait pas remarquer. Guerren semble curieusement ému. Tes nausées cessent et tu te sens bien, presque complète malgré l’abscence d’Antéa et Arthon quand un souffle de vent, doux, chaud, te caresse le visage.

Elbereth : Dellaria est bouleversée, tu le sens. A travers votre lien, tu vois des images floues. Une grande ratha qui n’est pas Dellaria qui câline une petite boule de poils. – Dell ? Le feu, la magie qui se déchaine, la peur, la tristesse… Le noir. L’errance, longtemps… et la lumière… Puis tu te vois comme vue par les yeux de Dellaria et tu ressens le lien qui se forme. Tu comprends : Dellaria vient d’ici, elle sait ce qui s’est passé.

Isabeau : Rinnerl ne t’a pas quitté d’une semelle mais arrivée en haut, elle va renifler l’arbre. C’est la première à oser s’approcher si près… et la conclusion pragmatique de la kyree est : Ca sent pas bon ici. Et Dellaria est triste.

Mina : tu es la seule à remarquer que le visage de Beltran s’est subitement durci. Sa main s’est portée à son arme, même s’il n’a pas encore dégainé. Tu le vois qui surveille les étrangers … mais aussi Elryk qui a l’air perdu dans ses pensées.  Si tu le dis à ton Compagnon, tu remarques ensuite que tous ont l’air sur le quivive. ]

Une fois que Rinnerl eut « gouté » l’odeur de l’arbre et que Dellaria et Elbereth eurent leur vision, tout s’enchaîna. La guide commença à prier dans sa langue, et les soldats joignirent leur voix comme un chœur derrière elle. L’arbre sembla s’animer… Mais ce n’était que les gravures qui s’éclairèrent. Le vent, présent depuis quelques minutes et apaisant jusque-là,  forcit, et créa des volutes. Cela rappelait la vision dans le feu. Le plus grand symbole d’Aanor, central, sembla briller plus fort et sa lumière s’assembla comme une silhouette de femme. En valdemaran la même voix que dans le feu s’éleva, prononcées par les lèvres de leur guide autochtone mais venant quand même clairement de la silhouette vacillante :

« Enfants, je vous remercie d’être venus jusqu’ici. Vous savez d’où je viens, maintenant sachez qui je suis. Quand le monde a été créé, il manquait un élément pour l’équilibre. J’étais née pour ça et Vkandis a révélé ma nature. Je suis essentielle malgré moi à l’équilibre du monde et je suis menacée par le Sombre et par conséquent vous ici. Sur mon île je peux être plus claire que n’importe où ailleurs car j’ai ici plus de forces. Cependant je ne peux pas apparaître longtemps, aussi écoutez moi bien. Nous sommes ici à Sironis. J’y suis née mortelle, et c’est ici que j’ai rejoint ma condition de Déesse. Je suis déesse du Vent, de la Terre et de la Lune et je m’exprime par eux. Quand ma dépouille mortelle a été enterrée ici, mon centre du pouvoir a été focalisé dans l’arbre, mais aussi dans mon orbe. Cette Orbe contient un pouvoir incommensurable pour qui sait l’utiliser – et votre Mage noir commence à le comprendre. Il détruira l’Equilibre s’il le peut. Cette orbe, vous devez la retrouver et l’enlever au Sombre. Il s’en est emparé ici même après avoir massacré toutes mes prêtresses, et tous mes enfants sur l’île voisine. Quelques survivants ont réussi à survivre chez leurs frères de la côte, mais tant que l’Orbe n’est pas revenue je ne peux pas leur demander de revenir ici. Or une déesse sans croyants s’éteint. J’aurai aimé vous aider plus, et j’ai envoyé les survivants vous appeler à l’aide. Maya est mon Prophète et ma future grande Prêtresse ; Ludmila qui vous guide est la seconde de l’ancienne Maya ; mon Glaive et Protecteur, Fitz, porte ma marque où il tient son arme ; et mes Enfants qui ont été Choisis et m’ont Choisie oeuvreront à vos côtés. Vous en connaissez quelques uns – Perle, Glenn et l’Adepte étranger Manuchan. Mais Rinnerl et Dellaria sont aussi mes enfants même si je vous les confie. Les autres Dieux vont ont envoyé leurs messagers pour vous soutenir, et il est écrit que dans la grande bataille contre le Sombre l’adversité ne peut être battue que par l’union. Je vous fais confiance. Et je vous remercie. »

Elle sembla se taire mais certains d’entre vous entendirent la voix poursuivre dans leur tête :
Demoiselle Isabeau, votre Don était là et je m’excuse de l’avoir réveillé si brutalement. Rinnerl vous aidera comme votre Compagnon, mais j’ai encore besoin de vos talents. Ludmila vous donnera l’Histoire complète et vous la traduirez pour comprendre ce qu’il faut faire.

Saskia, ma douleur est aussi grande que la tienne devant la perte de ton âme. Je te jure sur l’Equilibre que je n’avais pas le choix, et que la maladie des Compagnons vient de mon pouvoir, et de mes appels à l’aide, mais surtout du contrôle qu’exerce le Sombre sur mon Orbe. Je te ramènerai Antéa, je te le promets. Et plus tôt que tu ne le crois. Sache qu’elle sera là avant que ton enfant ne naisse.


Ludmila semblait épuisée, mais elle tenait encore debout. Elle s’approcha enfin et se prosterna devant la silhouette, comme en réponse muette à des paroles que personne n’entendait. Puis elle se releva et reprit la voix de la Déesse :

« Quand l’Orbe sera en votre possession, vous la ramènerez ici. Et vous la détruirez. Ainsi, personne ne pourra plus la posséder, et je redeviendrai complète. Mon culte sera rétabli si vous trouvez des personnes qui m’aiment encore. Pour vous prouver ma reconnaissance et vous aider dans votre quête, je vous offre  deux choses que vous devez garder précieusement. Isabeau vous dira comment ils fonctionnent. Dès que vous les aurez, partez et soyez bénis par tous les Dieux… »

La dernière phrase avait repris des accents humains, et la silhouette de la Déesse se brouilla avant de disparaître la luminosité baissa. Dans l’autel intérieur au tronc d’arbre reposaient désormais deux objets sur leur tapis de fleurs séchées.

Rian se détacha de Saskia et se précipita sans qu’on ait le temps de l’arrêter [les Compagnons vous disent de ne pas l’arrêter]. Il rejeta sa capuche, et saisit les objets. Dans sa main gauche, un pendentif en spirale comme le signe d’Aanor, visiblement en argent, au bout d’une chaîne du même métal. Dans l’autre main, un poignard en argent mais visiblement très coupant. Le petit Modifié les regarda une seconde puis sourit :

« Aanor ! »

Ludmila et ses hommes le regardèrent avec horreur. Puis une des femmes soldats chuchota avec angoisse :
«  E Adrian…  Demonio !
-   Non è un demonio, Aanor lo amo. » rétorqua Ludmila sans pour autant se départir de son air de dégoût.

Dellaria s’avança vers l’arbre et se perdit dans ses réflexions. Une ratha savait-elle prier ? [Elbereth : tu ressens son besoin de réfléchir et retrouver ses souvenirs. ] Rinnerl s’était calmée et vint se serrer contre Dell une seconde avant d’aller câliner sa maitresse et Béthaniel. Raimon s’était posté près de son amie, près à l’écouter si elle voulait parler – lui-même était bouleversé.
Guerren semblait prêt à protéger Adrian jusqu’à la mort mais personne ne fit un geste vers lui et il fallut qu’il vienne donner tout à Saskia pour que quelqu’un lui parle.
Beltran gardait la main sur son épée, et s’approcha de Mina :

« Je ne suis pas sûr d’avoir tout compris, mais on a encore du boulot… C’est dur de voir une Déesse … » confia-t-il. « Mais bon, on ne va pas la laisser tomber même si elle parait un peu imbue d’elle-même. » blasphéma-t-il sans complexe.

Leurs guides étaient redescendus sur le chemin et les attendaient à une distance raisonnable, visiblement pressés de repartir.
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Saskia le 16 novembre 2011, 14:43:22
[justify:3l1pxwqy]Ils n'allaient pas mettre longtemps à arriver.

Saskia entendait encore clairement cette phrase résonner dans son esprit, alors qu'elle se pencha pour la énième fois par dessus le bastingage, vomissant le vide de son estomac. C'était quoi, "pas longtemps", pour ces gens là ? Dix jours ?! Ca en faisant au moins vingt, qu'ils étaient en mer, non ? Bon, elle exagérait sans doute, mais le voyage lui parut interminable, et elle retrouva, soulagée, un sol stable, humide, mais surtout stable. La jeune fille prit appui sur son Compagnon, et essaya de ne pas marcher de travers, quand bien même elle avait l'impression de tanguer encore. Elle gémit un peu quand Rian tira sur sa main, mais elle tenta de lui faire un sourire.

 - Ca va, Rian, je vais lui dire.

Elle ne se formalisa même pas de savoir comment Rian pouvait savoir que Aanor pouvait être contente de leur présence sur l'île. Elle tapota la selle de Guerren, contre laquelle elle s'appuyait et sourit au Compagnon. Ecoutant son conseil, elle... Hem, se vautra par terre et s'allongea sur le dos, bras et jambes écartées, telle une étoile de mer, pour reprendre son souffle et calmer son estomac rebelle. Elle gémit un "J'aime la terre !" qui aurait pu être la remarque d'une ivrogne, vu le ton qu'elle avait utilisé. Mais très vite, la future reine de Valdemar reprit son sérieux, et contenance, et se releva. Elle s'approcha de Beltran, pour lui dire qu'ils n'avaient rien à craindre, qu'ils étaient les bienvenus ici - "C'est Rian qui l'a dit, me demandez pas comment il le sait. Il le sait."

Puis, la marche. Oh. Saskia gardait une main sur le pommeau de la selle, et Guerren tentait de marcher sans trop se dandiner, pour ménager sa cavalière. La ville, ici, était morte. Réellement morte. Cette fois, leur guide ne fit pas sonner une cloche pour que la vie reprenne. C'était... Malsain, et d'une tristesse incroyable. L'estomac de la jeune fille se contracta un court instant, mais elle décida de plutôt se concentrer sur ses pas, pour avancer. Jusqu'à... Un arbre.

Saskia n'aurait su dire pourquoi, mais elle fut abasourdie par sa beauté. Sa présence. Il y avait quelque chose, là... Et tout s'éclaira quand on leur présenta Aanor. Aanor était un... Arbre ?! Les jambes de la jeune femme flageolèrent un peu, mais un vent doux, et chaud, lui passa sur le visage. Saskia ferma les yeux. Soudain, elle se sentait bien, là. Une main se posa sur l'épaule de Rian, l'autre sur l'encolure de Guerren. Elle prit une grande inspiration, et sourit. Depuis le début de cette expédition, c'est la première fois qu'elle se sentait aussi.. Apaisée, et tranquille (et surtout, pas malade.)

Une voix la sortit de cet état second, et Saskia aperçut la forme floue. Elle descendit de son Compagnon, subjuguée bien malgré elle. Saskia DeFeriel, celle qui se fichait éperdument des divinités et de ceux qui y croyaient, se retrouvait, vraiment, devant une Déesse. Et cette Déesse mourante s'adressa à elle, lui faisant la promesse de ramener Antéa. De la lui rendre, même, alors qu'elle reconnaissant être la cause de la disparition du Compagnon. Mais surtout, surtout, la lui rendre avant la naissance de son enfant.

Il y eut comme un déclic dans son esprit. Ce qu'elle s'efforcer d'ignorer, de nier depuis le début de ce voyage, devint la nouvelle la plus merveilleusement terrifiante du monde. Ses mains se posèrent sur son ventre un peu arrondi. Un enfant. Petit à petit, le sourire timide sur ses lèvres devint béat. Et la vision qu'elle avait eue, de Rian et d'un petit garçon, prit tout son sens. Un fils, un héritier pour Valdemar, mais surtout... Un enfant. Saskia ne chercha plus à nier cette évidence - elle ne se dit pas que ce n'était pas possible compte tenu qu'elle avait prit avec une régularité maladive sa poudre de lune. Elle ne pouvait pas mettre en doute la parole d'une Déesse, quand même ? La jeune fille ressassa l'idée encore un moment, entre la joie et la peur, qui se battaient dans son esprit. Le sens de la réalité lui revint quand Rian, à ses côtés, bougea pour se précipiter vers l'Arbre. Il abaissa sa capuche et saisit deux objets. Les émissaires semblaient horrifiés par la présence du petit modifié, et la DeFeriel les foudroya du regard. Elle comprit quelque chose, dans leurs paroles barbares : Adrian... Etait-ce son nom complet, lui qui mâchait ses mots ? Il revint vers elle pour lui tendre les objets. Saskia... N'osa pas toucher à ces reliques sacrées, et lui sourit :

 - Tu es sûr que Aanor veut bien qu'on les prenne ? On va demander à Beltran si tu peux les garder, hum ?

En fait, c'était surtout pour la dague qu'elle s'inquiétait, craignant que le garçonnet ne se coupe avec. Après un instant d'hésitation, Saskia prit le pendentif, et le passa autour du cou d'Adrian. Pour le couteau en argent, Saskia se tourna effectivement vers le Capitaine, et lui demanda ce qu'ils devaient en faire, à qui le confier.

Les guides étaient déjà redescendus sur la route, visiblement pressés de repartir. Ce n'était pas le cas de Saskia, qui n'était franchement pas impatiente de retrouver la mer. C'était bien beau, cette étendue d'eau, mais ça tanguait trop pour elle. Elle préféra faire quelque chose de totalement inédit, en fait. Elle fouilla dans les effets personnels qu'elle transportait dans des sacoches de transport, sur sa selle. Elle cherchait quelque chose, sans savoir quoi, et finit par en extraire un bracelet en argent, incrusté de gros saphirs. Un bijou auquel Saskia tenait, mais sur lequel elle avait jeté son dévolu. Elle flatta l'encolure de Guerren, et souffla à Rian un "Reste là." avant de s'avancer vers l'arbre. Oui, c'était totalement inédit : Saskia DeFeriel faisait une offrande à une déesse. Elle posa le bracelet sur l'autel, parmi les fleurs desséchées, et resta un moment immobile. Elle ne savait pas s'il fallait dire quelque chose, aussi préféra-t-elle le silence. Elle recula assez vite, même, et rejoignit Rian et Guerren.[/justify:3l1pxwqy]
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Isabeau d'Armentières le 21 novembre 2011, 23:12:22
Isabeau aurait bien rit si elle avait entendu Beltran qualifier les amis de Mina de gens capable de se défendre. Hin hin hin... Disons que... qu'Isabeau était l'exception qui confirmait la règle, hein? Bien que le Collégium ai proposé aux bleues des cours de défense comme aux autres, Isabeau n'y avait jamais mis les pieds. Ses parents voulaient pas et elle avait d'autres batailles à mener. Enfin bon. Beltran la considérait p'tet pas comme une amie a Mina aussi, qui sais...

La jeune femme passa la majeure partie de la traversée à tenir Bethaniel de manière plus ou moins voyante. Une main négligemment passée dans la crinière, accrochée a la selle, farfouillent dans les sacoches, faisant des mamours au grand étalon blanc... Pas qu'elle ai le maldemer, hein? Franchement non, elle avait du bol sur ce coup la. Elle en était consciente quand elle observait cette pauvre Saskia. Mais... elle était pas a l'aise. Un peu comme un chat posé sur un tabouret tournant qui tourne. Elle était pas à l'aise. Heureusement, le rivage arriva vite et si Rinnerl n'apprécia pas le contact du sable sous ses petites pattes ("petite"...), Isabeau, elle, apprécia de retrouver un sol stable sous ses bottes.

La grise monta docilement sur le dos de son compagnon quand Mina lui passa le message capitainial. De toutes façons, en bonne feignasse, elle l'aurait sans doutes fait d'elle même. Elle indiqua également a Rinnerl de monter sur le coussin de croupe. Indisposée par le sable, elle s'exécuta rapidement et Isabeau se mit à lui frotter le sable qu'elle avait sur les pattes.

Durant la montée Elle observa la végétation avec une certaine dose d'émerveillement. C'était vraiment... différent, ici. Quel dommage qu'elle ai un si mauvais coup de crayon! Elle sonderais les autres membres de l'expédition. Ca ferait bien dans le journal de voyage. Chevauchant a coté de Raimon, elle babillait gentiment sur les différences de telle plante avec son équivalent Valdemaran.

Puis ils arrivèrent au sommet de la montagne. Et ils vinrent l'arbre. Les divers morceaux de traduction se mirent à virevolter dans l'esprit d'Isabeau.

L'Arbre. C'était l'Arbre. On était sur l’Ile

 La petite part d'elle même qui doutait de ce qu'elle avait traduit s'évapora soudainement. C'était vrai. Tout. Il y avait la une déesse des vents transformée par Vkandis qui était victime de... Non en fait ca, elle avait toujours du mal à le croire. Le regard de la jeune Grise glissa des branches au tronc marqué de l'arbre pour finalement se poser sur l'autel:

"L'orbe... Rinnerl!"

Non, l'orbe ne s'appelait pas Rinnerl. Pas a la connaissance d'Isabeau. Simplement, la boule de poil venait de foncer vers l'arbre pour le renifler. Le temps d'une atroce seconde, elle craignit que Rinnerl ne fasse son pipi dessus. Par chance, Rinnerl n'était pas un crétin de chien. Ouf. Et comment ca, ca sentait mauvais? Si la déesse avait été attaquée par un mage du sang c'était peut etre ca. Dellaria triste?

Elle n'eu pas le temps de traiter ce problème car l'arbre divin se mit a luire, le vent a souffler... Craintive, Isabeau enfouit ses mains dans la crinière de Bethaniel. La Déesse apparue et leur expliqua toute l'histoire. Tout se mettait en place et une partie d'Isabeau n'aspirait qu’à croire la Dame du Vent. Parce que c'était manifestement une Déesse, qu'elle avait été trompée et son sanctuaire violé. Cette Dame D'Équilibre qui s'excusait auprès d'une modeste humaine, qui lui confiait l'une de ses enfants (Hein? Rinnerl venait d'ici?)... C'était la part profondément religieuse et soumise aux dieux qui parlait la. Cette Isabeau hurlait qu'elle devait mériter l'honneur d'avoir vu une déesse se pencher sur elle. Qu'il était de son devoir d'obéir avec une ardente dévotion aux demandes d'Aanor. Et puis il y avait la part rationaliste d'Isabeau. Celle qui avait déjà une Déesse qu'elle s'était engagée a servir, qu'elle aimait depuis toujours, La Dame d’Or Ciselée qui avait offert richesse et succès a sa famille. De plus, On ne lui avait jamais prouvé rigoureusement qu'Aanor ne fût pour rien dans l'histoire. Quelle Déesse est incapable de protéger son propre sanctuaire? Ses croyants les plus fideles?

Puis... Puis Aanor prononça des mots d'importance. Elle voulait détruire l'Orbe. Non, qu'ON la détruise. Isabeau n'était pas convaincue, mais sa partie rationaliste se mit à douter.

Un flash de lumière plus tard, Rian se précipita, dévoilant sa condition. Une soldate émit un commentaire désobligeant... et universel. Pendant que Saskia tentait de récupérer les reliques, et malgré sa méfiance pour le petit modifié, Isabeau vit son sang ne faire qu'un tour. Sans réfléchir a si elle serait comprise, ou a l’accident diplomatique probable, elle cingla:

"Pas démon, Modifié! Ce pauvre enfant a été victime des même brutes qui ont décimé cette Ile, Il est passé a deux doigts de la mort avant que Dellaria ne le sauve. Cessez cela, cette enfant ne mérite pas votre dégout, Dame Ludmilla!"

C'était stupide, hein?
Oui
Merci du soutien...


Rinnerl, en tous cas, sauta sur le garrot de Bethaniel et se blottit entre ses deux compagnons d'âme. Et Raimon venait prés d'elle. La jeune femme regretta furtivement d'etre en selle. En cet instant, tiraillée entre des réactions spontanées qui ne lui ressemblaient pas et cette apparition divine, une part d'elle même un peu moins coincée que le reste aurait voulut se blottir contre son ainé (Le reste: Non mais ca va PAS? La part: C'est pas un problème, c'est mon fiancé! Et puis on est Héraut! Et puis je suis trop coincée... Le reste: OUI!). Sans un mot, Bethaniel fit un ou deux pas, comme s’il avait voulut secouer ses jambes ankylosées. Comme par hasard, le genoux d’Isabeau se trouva de ce fait en contact avec celui de Raimon.

"C’était... plus impressionnant que le coup du feu de camps, non?"

Un petit silence passa.

"J’ai fait une bétise, hein?"
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Irmingarde le 21 novembre 2011, 23:27:34
Irmingarde avait rit doucement à la remarque d'Isabeau sur ses talents d'archiviste. Elle savait déceler le stress sous l'humour constant de la jeune femme, mais appréciait cette façon de s'extérioriser. Elle avait aussi sourit doucement à Elbereth quand celle-ci avait fait l'état des forces présentes.
En revanche, la jeune femme eut du mal à soutenir le regard du Capitaine mais se força à le faire. Elle avait l'impression de pouvoir se perdre dans des yeux pareils.
Que dire, que répondre?

"Nous avons ici tous confiance en toi, et savoir que tu es là pour assurer nos arrières est une motivation supplémentaire pour partir."

Elle rougit.

"Enfin, je suppose. Je parle pour moi, je ne prétend pas être dans la tête des autres."

Avec courage, elle monta sur le bateau avec son Compagnon. Elle s'attendait à avoir peur, à être malade, voire à vomir par dessus bord, mais elle constata avec surprise, qu'en dépit d'un léger mal de coeur, elle adorait voguer sur l'eau. Appuyée à la proue du navire, elle savourait cette liberté, les embruns qui faisaient friser ses mèches de cheveux lâchés, le sel qui se déposait sur ses lèvres et les gerçait petit à petit.
Par contre, Ezarell supportait bien moins le choc.
Mina s'approcha d'elle et enserra son large cou avec ses mains, enfouissant son visage dans sa crinière.

"Tu le vis mal, je comprend, il n'y a aucun espace pour toi ici, tu dois te sentir enfermée, je crois que nous sommes bientôt arrivées, n'ait crainte."

"Je ne suis pas à l'aise, mais je n'ai pas peur. Jamais avec toi mon élue. Et je goute à travers toi un peu de ton plaisir, cela me suffit"

La vision de l'île était tout simplement à couper le souffle. A haute voix, Irmingarde interpella Ezarell bruyamment afin de couvrir le bruit des vagues:

"Tu te rends compte 'Zarell, tu te rends compte qu'on voit des choses que des tas de Valdemarans ne verront jamais, ne pourront même pas imaginer!"

Le contact au sol fut par contre moins confortable. Mina tangua quelques instants en se tenant sur son Compagnon qui elle appréciait pouvoir se dégourdir les pattes.
La réalité était cependant moins idyllique. L'île était désespérément vide. Qu'espérait-on trouver ici?
Elle écouta Beltran avec attention et lui répondit:

"Je vais m'occuper de faire passer l'information et..."

Elle garda le silence quelques secondes, preuve qu'Ezarell lui parlait mentalement, puis sourit en ajoutant:

"'Zarel dit qu'elle pourra te porter si jamais nous devions revenir au bateau en tout hâte. Elle est rapide, c'est un Compagnon, et elle saura supporter ton poids en plus du mien, je suis pas bien lourde. Je te ferai de la place"

Sans écouter une hypothétique réponse, elle partit vers ses compagnes grises. Saskia n'avait pas bonne mine, Isabeau était semblable à elle même. Succinctement, et englobant Elbereth dans la conversation, elle leur répéta les consignes de Beltran.

"Tout le monde en selle. Au moindres soucis, nous retournons au navire pour ne pas rester piégées. Ordre du Capitaine."

Après une petite marche, ils tombèrent sur un arbre antique. Certes, il était impressionant, et vieux à n'en point douter, mais Mina ne comprenait pas l'espèce de fascination que ce végétal semblait provoquer chez les autres.
Ezarell en revanche était impressionnée, et étrangement muette. Juste pénétrée par la certitude qu'ils étaient au bon endroit.
Bien, dans ce cas, puisqu'ils étaient à la bonne place au bon moment, il n'y avait qu'à attendre, mais attendre quoi? La guide semblait attendre quelque chose aussi.

Curieuse, Irmingarde jeta un coup d’œil à ce qu'il se passait autour d'elle. Elle fronça les sourcils en voyant l'expression plus que tendue de Beltran, sur ses gardes, le regard perçant sur les étrangers mais aussi sur son ami, Elryk.

"'Zarell, Beltran semble inquiet. Sais-tu pourquoi il regarde Elryk ainsi?"


Son Compagnon ne répondit pas mais du passer une alerte à la prudence aux autres, car instantanément, tout le monde se raidit.
La jeune femme aussi, les mains serrées dans la crinière d'Ezarell quand les choses commencèrent à se chambouler dans tous les sens.
La Déesse parla alors.
Perplexe, Irmingarde croisa les bras, ne réagissant pas, regardant la scène se dérouler avec un scepticisme affiché.
Elle fut heureuse d'entendre le commentaire clairement ironique du Capitaine, prouvant qu'elle n'était pas la seule à ne pas être touché par le spectacle.
Elle s'approcha de lui à pas de Compagnon et répondit à voix basse.

"Imbue d'elle même c'est peu de le dire. Je suis... septique. Et je comprends de mieux en mieux pourquoi je n'ai jamais été touchée par ce genre de, comment dire, ferveur divine. Les Dieux sont égoïstes... Vous vous rendez compte qu'elle a tué des Compagnons par peur de disparaître. Nous sommes tous voués à disparaître, mais les Dieux refusent et font souffrir les pauvres mortels parce qu'ils ont peur. Lamentable... Je sais qu'il y a un grand danger avec cette orbe, mais de là à tuer pour ça, les Dieux ne connaissent pas la demis-mesure...
Et nous, pendant ce temps, nous courrons à notre perte pour eux, pour leur bon plaisir. On nous donne des missions étranges où il est question de destruction d'artefact magique, pfft... Mais je ne nierai pas qu'ils font des miracles. Qui auraient cru il y a quelques mois voir Saskia DeFeriel faire une offrande à une Déesse?"

Mina avait dit ce qu'elle pensait avec humour pour décharger un peu la pression qui l'avait envahi. Ce n'était pas habituellement dans son caractère de se moquer des autres.
 La Guide les attendait pour le retour, il n'y avait pas de piège.
Elle s'éclaira en regardant l'océan, pressée de retourner sur l'eau. Elle passa sa langue sur ses lèvres salées, sourit à Beltran et s'engagea sur la route du retour.
Une nouvelle tâche les attendait.
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Elbereth le 24 novembre 2011, 18:56:00
[justify:18s1dibj]Un sourire en coin apparut sur les lèvres d'Elbereth lorsque Isabeau fit part de sa décision de les accompagner. Elle embarqua donc, parmi ces gens avec lesquels elle voyageait depuis le début, et en qui elle avait totalement confiance. Bon, était aussi présent un grand nombre d'inconnus... Et la situation avait de quoi être légèrement stressante. Mi-excitée, mi-angoissée, la jeune femme ferma un instant les yeux, prit une inspiration et suivit le mouvement, se retrouvant sur le bateau. Elle ressentait aussi les divers sentiments qui bouillonnaient dans l'esprit de sa Liée, et lui envoya une vague d'amour et de soutien.

Finalement, le Capitaine avait pu faire embarquer ses hommes sans aucune protestation de la part de leur guide... Peut-être n'était-ce pas si mal au final, on ne savait jamais. Elle vit la femme annoncer quelque chose à Beltran, et celui-ci les chercher du regard. Heureusement, les Sœurs d'Esprit étaient attentive, et Del' traduisit quasiment instantanément, laissant l'apprentie mage relayer le message. Et ce fut parti. Bon, si elle avait déjà testé la barque en rivière... le bateau en mer c'était tout de même autre chose ! Même si elle n'avait pas le pied très sûr, la jeune femme ressentit une sorte de sensation grisante alors que l'embarcation fendait les vagues en direction de l'île. La ratha elle-même ne semblait pas tellement mal à l'aise, comme si cela lui était familier...

Son regard se posa alors sur la ville qui se dévoilait doucement à leurs yeux... "Aanor repose ici" ... Elle avait communiqué le message, même si elle se doutait que tous avaient à peu près saisi le contenu du message. Elle regarda un moment ce lieu, se demandant ce qui allait bien se passer à présent. Les pièces du puzzle se mettaient en place petit à petit, mais Elbereth pressentait qu'ils n'étaient pas rendu encore au bout de leurs peines. Alors qu'ils débarquaient, ils posèrent le pied sur un embarcadère visiblement usé et peu emprunté. L'apprentie sentit alors le malaise de sa Liée et s'inquiéta :

-Est-ce que ça va Del ?

-Je ne sais pas trop, avançons...


Hochant la tête, elle mit enfin le pied sur la terre ferme, tout de même un peu plus rassurée que sur l'eau. Elle détailla le village en grimaçant, l'air désolée. Tout était abandonné, on sentait que quelque chose de malsain était passé par ici. Peu après que le groupe d'inconnus se soit avancé, le capitaine ordonna que les leurs se mettent en marche derrière. Ayant reçu le message de l'homme par Mina, Elbereth se tint légèrement sur ses gardes, même si elle n'avait pas monture, ayant laissé son cheval sur le continent... et même si elle était confiante quant aux intentions de ces gens.

L'ascension leur prit un moment, et l'apprentie sentait la tension monter peu à peu, alors qu'ils s'approchaient de plus en plus du sommet. Tous étaient silencieux, perdus dans leurs pensées, ou simplement concentrés sur l'instant. Enfin, ils arrivèrent. Les yeux de la jeune femme s'ouvrirent tout grands devant la majesté de l'arbre qui s'offrait à leur vue, et lorsque leur guide prononça le nom de la Déesse, le lien entre les deux ne fit aucun doute, paraissant même presque évident.

Mais, alors qu'elle allait faire un commentaire à sa Sœur d'Esprit, elle sentit la confusion des sentiments et divers souvenirs qui devaient bouillonner dans sa tête... et la scène s'effaça soudainement pour laisser place à des visions fugaces, pas très nettes. Une ratha et sa petite... mais l'adulte n'est pas Dell... Le bébé ? Puis presque aussitôt, une explosion de lumière, de déflagrations, des sentiments d'angoisse, de terreur même, la douleur, la magie, beaucoup de magie, le désespoir... Un nouveau flash noir. A nouveau une ratha adulte -Dellaria cette fois-, qui marche encore et encore... Et enfin, la jeune femme se voit, assise dans ce Laboratoire où leur histoire a commencé, à genoux sur le sol, le Grimoire posé non loin de là, et son regard interrogatif qui se pose vers ce qui approche vers elle. Leur tout premier échange. La création de leur Lien...

Puis à nouveau, l'apprentie revint à présent. Elle était tombée à genoux aux côté de sa Liée, et tendit les mains vers elle, s'accrochant à sa fourrure et posant sa tête sur son front. Elle souffla :

-Del...

Puis

-Tu étais là... C'est chez toi ici !

La ratha était encore sous le choc des souvenirs remontés d'un coup et ne disait mot, mais les Sœurs d'Esprit étaient là, l'une pour l'autre, l'une avec l'autre. Cependant, avant qu'elles aient pu reprendre leurs esprits, différents phénomènes se déroulèrent. Elles virent les inconnus se mettre à prier avec ferveur, l'arbre s'alluma, rayonnant de ses gravures, et l'apparition de la Déesse se fit. C'était la même chose que la première qu'ils avaient eu... peut-être en plus intense cette fois-ci. Toujours à genoux, les yeux rivés vers la silhouette féminine, elle écouta. Et en quelques secondes, ils reçurent un nombre d'informations... plus que conséquent ! Bon si elle avait tout compris, Aanor était l'égale de Vkandis, son contraire et son complément en même temps, son pouvoir et l'équilibre du monde -rien que ça !- étaient menacés par un Mage noir valdemaran qui s'était emparé de l'orbe, qui lui était réfugié on ne savait où.

Le massacre... Elle comprenait mieux à présent toutes les images qu'elle avait eu précédemment. Ainsi ils avaient une nouvelle mission... Une info filtra encore plus que les autres et fit ouvrir des yeux ronds à Elbereth. Del ? Une choisie de Aanor ? Avec Rinnerl... Oui bon en y réfléchissant, ça n'avait pas grand chose d'étonnant, mais est-ce que elle-même se retrouvait du coup liée à cette Déesse ? Non, sûrement que non... Bon sang, que de réflexions, elle en avait mal au crâne... Secouant la tête, elle revint au présent pour voir la Déesse disparaître en livrant ses derniers conseils, le petit Rian courir vers l'autel et s'emparer des objets laissés -un pendentif et un poignard- et les inconnus frémir de dégoût en le voyant Modifié. "Demonio" ce n'était pas compliqué à traduire...

 Elle allait protester quand Isabeau prit elle-même la parole et dit sa façon de penser. Même s'ils ne comprenaient leur langue, l'apprentie se douta qu'ils avaient compris la teneur du message et espéra qu'ils se montreraient plus tolérant. Pendant ce temps, la ratha s'était approché de l'arbre, songeuse, et Rinner lui tenait compagnie quelques secondes. Hésitant quelque peu à la laisser se retrouver seule, la jeune femme finalement s'avança prêt de sa Liée, s'assit et posa un bras autour d'elle, sans la déranger plus mais en lui apportant son soutien et son amour. Du coin de l'œil, elle vit Saskia apporter une offrande pour Aanor, mais ne dit mot.

Quelques minutes passèrent, et lorsqu'elle promena son regard autour d'elle, Elbereth vit que le groupe était rassemblé, et que plus bas les attendait impatiemment leur guide. Et le reste de ses hommes. Apparemment ils ne tenaient pas à s'éterniser. Et eux-même avaient une nouvelle mission : combattre un Mage noir, enfin le retrouver avant, reprendre l'orbe volé, le ramener sur l'île et le détruire ! Avant d'éventuellement retrouver des fidèles à Aanor ! Eh ben ! Ils n'étaient pas rentrés avec tout cela ! La jeune femme eut une pensée fugace pour Eoghan, effleurant le pendentif d'écorce qui pendait à son cou, avant de murmurer...

-Dell... ça va ?

Elle n'avait pas osé s'introduire par l'esprit... tout cela avait été si soudain, si... violent, aussi elle lui laissa quelques secondes avant de reprendre :

-Je crois que nous devons y aller.

Puis :

-Je t'aime...


Et enfin, elle jeta un regard aux filles et au Capitaine, un peu désemparée là.[/justify:18s1dibj]
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Arthon le 29 novembre 2011, 22:00:39
Le Capitaine Beltran en arrivait parfois à maudire ces Dieux qu'il n'était pas censé vénérer. Ce jour-là sa rancune se dirigeait spécialement vers Aanor. Oh, certes, il était ému d'avoir eu l'occasion de parler en tête à tête (ou presque) avec une déesse, et il s'en sentait honoré... Mais même si lui avait compris l'importance vitale d'aider Aanor pour être l'univers, il lui en voulait. De remettre toutes ses croyances constamment en cause. De l'obliger à croire aux fantômes. De l'obliger à croire. Et de voir ses amis - sa nouvelle famille - en danger. Son royaume et ses concitoyens aussi. Il était cependant heureux que cette aventure lui ait permis de donner sa confiance - lui qui avait tant de mal à le faire!- à des gens vraiment motivés par le bien-être de tous. Notamment Irmingarde, dont le propre Compagnon s'était proposé pour le transporter si cela tournait mal. Connaissant les Compagnons, le Capitaine avait été touché et il avait remercié lui-même Ezarell. Il avait posé une main reconnaissante sur l'épaule de Mina avant de partir.

La présence de ses amis et des trois soldats l'obligea à se concentrer de nouveau sur la situation présente. Plus loin, les hommes de Ludmila; plus près... Saskia et Rian. Le petit venait de récupérer les objets que la Déesse leur avait donné et Saskia voulait savoir ce qu'il fallait en faire. Une fois de plus (et ce n'était pas la dernière) le blond regretta d'être le chef du groupe. Mais il finit par se décider:

"Le collier, tu peux le lui laisser. Mais surveille-le, il ne faudrait pas se retrouver à le chercher partout parce qu'il l'a perdu. Il peut pas... l'avaler quand même?"

Il s'adressait autant à la jeune Héraut qu'à sa collègue anciennement nurse de sa propre fille.

" Pour la dague... Garde la pour le moment. On discutera de ça quand on sera ... ailleurs."

Il regarda Saskia s'écarter soudain, puis aller faire son offrande. Pas le genre de truc que lui ferait. Le temps qu'elle revienne, il resta avec un oeil sur Rian... au cas où. Guerren avait beau jouer parfaitement les nounous... Isabeau avait remarqué comme lui que les différences du Modifié suscitait des réactions racistes chez leurs guides et s'insurgeait. C'était certes inutile vu les problèmes de langue, mais Beltran voulait bien comprendre que cela puisse la soulager. Sa main resta cependant à proximité de son arme, au cas où le ton de la Grise avait déclenché une guerre entre eux et ce peuple étrange. Il avait vu le visage de Ludmila se crisper en entendant son nom dans la phrase. Rien ne se passa cependant.

Raimon, lui, suivait totalement son (ancienne?) fiancée sur le terrain de la protection de compagnon de voyage. Il fut heureux du contact engagé, même s'il était involontaire et très fugace, et sourit à Isabeau avec chaleur:

"Ca, ça change de notre petit feu, évidemment..."

Un petit silence passa alors qu'il la regardait puis Isabeau se renseigna sur sa bêtise...

"Bouah... On a pas été trucidé, donc ça ira." la rassura-t-il avec un clin d'oeil. "Et puis tu es trop grande pour la fessée. Ta punition sera ... De me trouver de quoi manger décemment quand nous reviendrons à terre. De préférence un truc pas cuisiné par Beltran ou Saskia. Pitié."

Irmingarde prenait déjà la direction du chemin du retour, après un sourire auquel répondit Beltran malgré lui. Il devait se concentrer, quelque chose n'allait pas. Il le sentait, et après tout cela, il avait tendance à croire que son instinct ne pouvait pas le tromper.

Il jeta un coup d'oeil à Elbereth. Il ne s'était pas trop approché d'elle jusque là car il fallait avouer que même si la ratha était amicale, elle l'impressionnait (oui vous avez bien lu !) un peu. Il n'était toujours pas à l'aise avec la magie aussi, même si il aimait bien Elbereth. Il avait vu que Dellaria et Elbereth avaient été fortement ébranlées par la Déesse - ou autre chose? elles étaient tombées ensemble un peu avant - et il avait peur qu'elles ne l'aient trop été pour repartir dès maintenant.

Il sourit à la jeune mage et lui fit signe de les suivre. Quand elle et la ratha les eurent rejoint, il vérifia:

"Tout va bien? Vous pouvez marcher jusqu'au bateau?"

Rian commença à babiller dans son coin et réclama à marcher tout seul. Il avait envie de découvrir les environs.
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Elryk le 29 novembre 2011, 22:02:24
Déesse. Aanor. Malgré lui, Elryk avait abaissé son masque habituel - et cela malheureusement quand le regard de Beltran passait à proximité. Il avait vu le Capitaine se poser la question sur ce qu'il se passait et continuer à le surveiller du coin de l'oeil. Cependant il n'avait pu s'empêcher de laisser son nez se froncer quand Aanor était apparue - et il avait fallu qu'il se retienne de sortir son arme quand Ludmila et ses hommes étaient passés près de lui et des deux autres soldats. Son visage, habituellement calme et indéchiffrable quand il le souhaitait, s'était brusquement froissé et assombri quand Aanor avait cité les dangers qu'ils encouraient - et la mention présente dans tous les esprits du traitre le ramena à se calmer. C'est alors qu'il se rendit compte que Beltran continuait à le surveiller.
Et encore malgré ça, il eut un geste instinctif vers les objets que Rian avait dévoilé. Il se reprit. Son regard devint vague. Une voix résonnait dans sa tête, et n'avait aucun rapport avec Aanor.

Il attendit que tout le monde passe sur le chemin du retour au bateau et ferma la marche avec un de ses collègues. Mais quand ils arrivèrent sur la plage... Il regarda autour de lui. Son coéquipier avait disparu.

"Beltran! Il y a un problème."

Il attendit que le Capitaine le rejoigne:

"Michael a disparu dans la jungle."

Il emboîta alors le pas au Capitaine qui venait d'ordonner à tout le monde d'attendre sur la plage.
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Irmingarde le 30 novembre 2011, 20:38:18
Irmingarde avait fait quelques pas déjà mais s'était arrêtée afin d'attendre le reste du groupe, sur le qui vive.
Elle était certes heureuse de rentrer et surtout de prendre le bateau, mais n'oubliait pas qu'il n'était pas chez eux mais entourés de fervent croyants en Aanor qui venait de faire des offrandes aux étrangers qu'ils étaient. Tant qu'ils n'avaient pas quitté cette étrange cité et n'étaient pas rentrés à Valdemar, ils n'étaient pas en sécurité.

Elle finit même par rebrousser chemin pour rejoindre la jeune mage Elbereth qui semblait tellement déconcerté que ça aurait pu en être comique si cela ne concernait pas l'état de sa ratha.
Se faisant, elle rejoignit tout le groupe et put répondre à la question de Beltran avec un petit rire:

"Oui, il peut l'avaler, parce que les enfants ont la fâcheuse manie de tout porter à la bouche, tu ne savais pas ça?"

Elle baissa légèrement d'un ton pour qu'il soit le seul à attendre la suite.

"Liane n'a-t-elle jamais avalé des pièces d'argent, du petit matériel de musique de sa Mère ou essayé de manger tes médailles?"

Elle adressa un sourire franc et doux au petit modifié. Quelque soit son apparence et les choses étranges qu'il semblait savoir, il gardait l’innocence d'un enfant, et au regard de la situation dans laquelle ils l'avaient trouvé, c'était un miracle, qu'il faudrait préserver le plus longtemps possible.

Mina ne savait pas trop quoi dire à Elbereth et demanda conseil à Ezarell qui se déclara impuissante, affirmant qu'être aux côté de la mage et de la ratha suffirait pour le moment.

La troupe partit alors pour de bon vers l’embarcation flottante quand son ami Elryk affirma avoir perdu son collègue, stoppant ainsi leur avancée.

Attendre sur la plage que Elryk, son ami, et Beltran, son... et bien son nouvel ami aillent seuls à la recherche de quelqu'un qui n'aurait pas du disparaître ici la remplissait d'angoisse. D'autant plus que le comportement de Elryk tranchait singulièrement avec ses habitudes depuis leur arrivée sur cet île.
Montée sur son Compagnon, le corps tendu pour embraser le plus possible le paysage devant elle du regard et surveiller l'avancée des deux hommes, elle fit avancer un peu Ezarel pour ne pas les perdre de vue.
Elle lança un regard inquiet à Saskia, Isabeau, Raimon, Elbereth, leur priant silencieusement de rester sur leurs gardes.
Son Compagnon était aussi aux aguets, muscles bandés.
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Isabeau d'Armentières le 06 décembre 2011, 14:48:49
Ludmilla avait réagit a ses paroles et Isabeau lui avait envoyé un superbe regard noir. Parfois, la barrière de la langue, c'est très surfait.

Le sourire de Raimon était grandement contagieux. Surtout en ce moment ou elle n'aspirait qu’à se raccrocher à quelque chose qui n'était pas du tout en rapport avec le monde spirituel.

Elle pouffa silencieusement en réponse au clin d'œil de Raimon et mit son masque d'assurance en place:

"Méfie toi, je pourrait tenter de t'infliger ma cuisine! J'ai tenté une fois d'apprendre... La cuisinière du manoir m'a chassée a coup de torchon en pestant qu'elle avait payé pour ses recettes et qu'il n'était pas question qu'elle les offres a une petite princesse dans mon genre! J'était vexééééée..."

Par la suite, pas mal d'élèves du Collégium apprennent quelques trucs en corvées aux cuisines, mais Isabeau avait eu à peine deux ou trois corvées de ce genre avant d'etre assignée à la bibliothèque. Total, c'était une quiche incapable de ranimer un feu. Rien qu’à penser a ses futures missions, elle commençait à rigoler très fort. Ha ha. Elle avait quand même de grandes chances de s'empoisonner ou de mourir de faim...

"Mais prie, avec un peu de chance j'arriverais à faire les yeux doux a Mina."

Du coin de l'œil, elle remarqua la ratha en mauvaise condition et capta la demande d'aide dans les yeux de l'apprentie. Une idée s'imposa à elle et elle se mit à en discuter âprement avec ses compagnons de pensée. Une fois qu'elle leur eu imposé son point de vue, elle s'approcha de la jeune mage:

"Hum... Si Dellaria est vraiment mal, elle pourrait monter sur le coussin de Rinnerl. La petite est très capable de marcher jusqu'a la plage et Bethaniel est plus indiqué que le cheval pour porter double charge."


Une fois arrivé sur la plage, un des gardes annonça la disparition d'un autre. Un éclair de panique monta rapidement en Isabeau: Est ce que Aanor était mauvaise en fait? Ou plus probable, restait il des suppôts de Cerath sur place? En un instant, elle revit le regard hanté de l'Adepte Manuchan à Haven... Ce truc faisait peur à un Adepte! Rinnerl se mit à gémir de peur a peu prés en résonance avec Isabeau. Bethaniel leur envoya a tous deux une vague de calme. Reprenant pieds, la jeune fille se glissa dans la partie du groupe la plus proche du bateau. Ce n’était pas de la lâcheté, juste du bon sens. Comme dit précédemment, elle ne savait pas du tout se battre.

Elle fit le vœu de suivre avec la plus grande assiduité ces cours a partir de maintenant, si elle s'en sortait. Tiens, elle pourrait même demander ce soir à Raimon.
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Saskia le 10 décembre 2011, 21:35:57
[justify:1kp3t63f]Saskia garda donc la dague en argent, et la glissa... Hum, dans sa ceinture, puisque c'était visiblement comme ça que ça se passait pour ce genre d'arme. Quand elle fit son offrande, personne ne la suivit. Cela lui avait semblé être un geste normal, mais peut-être était-elle la seule qui le considérait ainsi. Chacun avait ses croyances, ou son absence de croyances. Saskia, elle, ne pouvait plus nier l'existence de Aanor. Après tout, les Cents petits Dieux (et leurs divines catins), Vkandis et tout le bazar des autres divinités, ne lui étaient jamais apparues. Alors elle s'en fichait pas mal. Mais Aanor... Lui avait fait une énorme impression.


Le signal du retour avait été sonné, et tout le monde repartit d'un pas calme vers la plage. Rian jouait avec son nouveau médaillon, et Saskia gardait un oeil maternel sur lui. Intérieurement, elle repensait à tout ce que la déesse lui avait dit. Bon sang, si elle avait su, elle n'aurait jamais entamé ce voyage. Arthon ne l'aurait jamais laissée partir. Elle resta ainsi, dans ses pensées, jusqu'à ce qu'ils arrivent. Rian sauta dans le sable humide, et Saskia posa pied à terre aussi. Retourner en mer ne l'enchantait guère, mais il fallait bien. Cependant, ce départ fut repoussé alors que l'un des gardes - dont elle ignorait le nom - signala l'absence de quelqu'un. Saskia regarda autour d'eux pour pouvoir le noter à son tour. Etait-ce un coup de leurs guides ? Non, ils ne semblaient pas comprendre ce qui se passait. En tout cas, le garde et Beltran s'en allèrent pour chercher l'homme manquant. Saskia ne se sentait pas des plus rassurées.

Et le regard que lui lança Irmingarde prouva qu'elle n'était pas la seule dans ce cas là. Elle se rapprocha d'elle, d'Isabeau et d'Elbereth, jetant de fréquents coups d'oeil vers Adrian - c'était étrange de l'appeler ainsi, de connaître son nom complet. Saskia aurait aimer demander ce que les autres, leurs guides, savaient sur lui, mais n'osaient pas demander à la ratha de faire la traduction. L'épreuve l'avait secouée, elle aussi. Alors, elle se concentra sur ses amies, et prit la paroles. L'inquiétude faisait trembler sa voix :

 - Dites, vous croyez que c'est cette histoire de traitre qui revient sur le tapis ? Que le garde qui a disparu, là... C'est un traitre, qu'il va chercher à faire du mal à Aanor ? Je suis inquiète, et vachement nerveuse... Pour Beltran. Pour nous. Je sais pas pour vous, mais j'ai hâte de rentrer à Haven.

Saskia soupira, passa une main dans ses cheveux. Derrière elle, Guerren lui caressa la joue des naseaux. Lui aussi surveillait Adrian qui commençait à faire un château de sable. La caresse du compagnon fit sourire Saskia. D'une mine triste et inquiète, elle passa à un visage souriant et chaleureux. Vive les changements éclair d'humeurs. Sur le ton de la confidence, oubliant toutes ses craintes à ce propos, elle murmura, changeant radicalement de sujet :

 - Aanor vous a parlé, à vous ? A moi, oui. Vous savez quoi ? Elle m'a dit que j'étais enceinte...

Ce n'était pas une tentative pour se mettre en avant. Mais c'était quelque chose qu'elle voulait partager avec ces trois filles, ses trois amies... Elle était passée du coq à l'âne, oui... Mais Saskia préférait avoir cette conversation plutôt que de se morfondre sur le traitre, les dangers que devaient courir Beltran et Elryk dans la forêt de cette île...[/justify:1kp3t63f]
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Arthon le 12 décembre 2011, 17:09:37
[ Elbereth tu nous rejoins quand tu peux :) ]

Beltran avait fait les gros yeux à Mina parce qu'elle se moquait de lui. Rian risquait-il vraiment d'avaler la médaille? Ils auraient l'air fin… Encore que ça pourrait sûrement ressortir.. de l'autre côté. Il avait ensuite secoué doucement la tête et, sur le même ton bas, répondu à la jeune Grise:

" Je n'ai pas eu trop l'occasion de la chouchouter avec mes médailles à portée. Elle préfère les cheveux pour le moment."

Il avait souri avant de reprendre son comportement de chef et les ramener à la plage.

Quand Elryk lui demanda de venir chercher le soldat manquant, Beltran s'exécuta. Il vérifia une dernière fois que tout allait bien parmi ses ouailles - le groupe de fille notamment - et s'enfonça dans la jungle, d'où ils venaient… Et là...
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Elryk le 12 décembre 2011, 17:26:58
Elryk n'avait plus le choix. Il avait espéré que cela se passe autrement mais il ne pouvait plus attendre. Il avait suffisamment confiance en ses capacités, et surtout en ses artifices, pour tenir les autres soldats à distance, voire même se débarrasser de Ludmila et ses fidèles, mais Beltran était le seul qu'il pensait réellement capable de se mesurer à lui. Il faillit même avoir un pincement au coeur en se disant qu'éliminer son seul rival allait changer sa vie… Mais Elryk avait-il réellement un coeur? Il n'avait pas besoin de son masque et de son nom d'emprunt pour être le même à l'intérieur: froid, méthodique…
Le Noir avait dit d'agir, il agirait, et aurait sa récompense. Bronwynn serait fière et elle transmettrait au Maître qu'il avait réussi… et il l'éliminerait car le Maître n'avait besoin que d'un seul bras droit.

Une fois engagé sous les arbres, Elryk garda son air sérieux et commença à chercher le soldat qui manquait. Oh, il savait bien où il était… Dernière offrande à Aanor, il reposait à l'entrée de la clairière. Il n'avait même pas fait de bruit en mourant. Le poison était vraiment une arme efficace.
Une fois hors de portée de voix, Elryk sortit sa lame, et fouilla les buissons comme le faisait Beltran qui appelait le disparu d'une voix forte.

Il bondit, lame au clair… Et rencontra celle de Beltran. Le regard froid du Capitaine le jaugea. C'était presque inconvenant.

"Pourquoi? Je te faisais confiance.
- Il ne faut jamais faire confiance. Je croyais qu'Ellia te l'avait appris… s'amusa le saltimbanque.
- C'est pour ça que tu savais où le traître était… Et que tu voulais venir.
- Et tu es le seul entre moi et les objets de la Déesse. Tes petites protégées ne pourront rien.
- Sauf si je te tue.
- Tu crois vraiment pouvoir? J'ai plus d'un tour dans mon sac.
- Moi aussi."

Les deux épées crissaient l'une contre l'autre, les deux hommes refusant de céder du terrain. C'était une épreuve de force brute, mais cela n'allait pas durer. Ce n'était pas le genre d'Elryk. D'une pirouette, il se dégagea, bondit en arrière, sortit un poignard de sa main libre. Il sourit narquoisement:

"Ce qui est amusant c'est qu'elles te pleureront, et c'est moi qui commanderai le groupe. Je ne me mesurerai pas aux Compagnons mais je leur volerai leurs espoirs."

Beltran refusa de répondre. Bien sûr, il voulait savoir mais il ne voulait pas décourager les fanfaronnades du saltimbanque, qui lui en dirait peut-être assez pour…

Les flèches mortelles qu'Elryk cachaient volèrent dans sa direction. Il faillit les voir au dernier moment mais les évita. Un millième de seconde plus tard et il était mort. Son esprit se calma, son sang-froid reprit le dessus et tant pis pour les explications. Il fallait d'abord sauver sa vie. Et celles des autres.
Il attendit la prochaine attaque, qui ne tarda pas. Alors qu'Elryk bondissait (tellement souplement et silencieusement qu'il en était presque … magique? ), Beltran leva son épée, et avança… Pour se retrouver dans un épais brouillard. Une des fioles miracles (horribles) d'Elryk venait d'éclater contre un arbre.

Une dizaine de minutes, Elryk s'amusa avec Beltran. Finalement, le Capitaine n'était peut-être pas à la hauteur de ses espérances? Il fallait cependant se dépêcher, car leur absence paraîtrait encore plus suspecte. Le combat au corps à corps, maintenant que le blond était fatigué, était envisageable. Elryk reprit en main ses lames (empoisonnées, mais Beltran s'en doutait-il?) et plongea avec un sourire malsain.
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Arthon le 12 décembre 2011, 17:29:25
Irmingarde, Ezarell garde un oeil mental sur Beltran, "au cas où" car elle sent que tu es inquiète. Quand le combat commence, elle ne le sent pas immédiatement, puis soudain

Le traître! C'était le soldat !

Elle démarre en trombe pour rejoindre le Capitaine… oubliant que tu es sur son dos et aussi habile avec une arme que Saskia ou Isabeau avec un briquet. Les soldats et Ludmila suivent par réflexe, pendant que Guerren ordonne aux Compagnons des autres Grises de faire un cercle défensif autours des humains et d'attendre sans bouger.
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Isabeau d'Armentières le 12 décembre 2011, 18:24:42
Isabeau ne buvait jamais à cheval. Pour une raison simple. Manipuler une outre sans perdre le contrôle de son cheval demande une certaine adresse qu'elle n'avait pas. Surtout quand par dessus le marché, vous montez en amazone. Ce jour la, Isabeau montait à califourchon un compagnon très capable de se débrouiller, mais l'habitude reste...
C'était une bonne chose. Parce que si elle avait été en train de boire a ce moment la, l'eau aurait réussis à ressortir par les oreilles.

ENCEINTE?

ET ELLE SORTAIT CA COMME CA? CASH?

Une brusque montée d'adrénaline donna a Isabeau la répartie nécessaire pour enchainer:

"Elle t’a dit que t'était étreinte?"

Pour le commun des mortels, le regard que lança Isabeau à Saskia était composé de surprise intéressée. Pour Saskia qui commençait a bien la connaitre, on y lisait une légère menace implicite. Rinnerl qui la connaissait bien, se mit à gémir de peur.

"Elle est vraiment pas nette, cette "déesse", non? A ton avis, de quoi elle parlait? Tu aurais un grand rôle à jouer? C'est une sorte de prophétie? Etreinte par le destin? Un truc comme ca?"

Pour une foi, son irrévérence était totalement creuse. Calculée. Pour choquer, pour distraire. Pour que les gens pensent a autre chose qu'a l'annonce de Saskia. Et si un éclair pouvait lui roussir les cheveux, c'était bien aussi. Ca distrait pas mal.

A ce moment la, l'enfer se déchaina et Ezarell et Mina partirent au galop, accompagné de toute leur escorte... Génial! 95% de leur potentiel défensif se faisait la malle précisément au moment ou un héritier de la couronne pointait son nez. Merveilleux! L'adrénaline qui inondait encore le cerveau de la jeune fille explosa sa timidité habituelle. Elle accusa réception des instructions de Guerren et y ajouta les siennes:

"Saskia, Raimon, on encercle le groupe. Raimon, tu sais manier ta lame, tu te place en direction du tapage. Saskia, ôte tes sacoches de selles. On ne peut pas faire grand chose, mais Guerren et Betha, Si. On va éviter de les charger plus que nécessaire, ils peuvent avoir besoin de leur liberté de mouvement."

Joignant le geste a la parole, elle défit les lanières de ses sacoches avec plus de dextérité que dans toute sa vie et les lança au guérisseur, un type solide qui attrapa les sacs sans bouger. Elle se tourna vers Elbereth:

"Elbereth, vous connaissez de la magie offensive? Défensive? Mettez vous derrière Raimon. Vous pouvez faire des illusions? J'ai vu des allusions à ca dans un livre. Vous pourriez donner l'impression qu'on est là-bas et pas la? Au cas où?"

Elle s'adressa ensuite a la troupe:

"Restez calmement entre les Compagnons. Calmez les chevaux. Normalement, ils sont assez nombreux la bas. Tout cela n'est que précaution."

Pour finir, elle allait pour transmettre une dernière chose mentalement à Raimon... Mais en fait non. Trop dangereux. Elle ne savait pas faire ca. Si jamais tout le monde entendait? Que personne n’entendait? Mieux valait passer par la voie indirecte:  

Betha. Fais dire à Raimon qu'il doit en premier lieu protéger Saskia.

Elle hésita une seconde. Trahir le secret d'une amie... Elle n'avait rien dit a qui que ce soit, pas même Rinnerl ou Bethaniel de ce jour la dans la cuisine... Puis elle se souvint des gaffes du héraut et du fantôme. Elle allait juste confirmer une rumeur, hein? Juste... Juste trahir sa Parole. Elle ajouta dans un murmure mental:

Dit qu'elle est Liée pour la Vie à Arthon.

Elle ne pourrait plus se regarder dans le miroir...
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Irmingarde le 12 décembre 2011, 23:30:33
C'était drôle.
Drôle comme quelques secondes d'adrénaline, de peur, d'angoisse pure pouvait sembler durer des heures.
Comment les quelques mètres qui séparaient le reste de l'équipe de Beltran semblaient être des kilomètres de terrain accidenté.
C'était comme la vision à distance à l'envers, ce qu'elle voyait semblait plus loin que la réalité alors que les bruits, eux, étaient assourdissants et d'une effroyable précision.
Elle n'avait jamais entendu le son de deux lames qui s'entrechoquent, mais au moment ou le bruit métallique résonna, cela la parcourut des pieds à la tête comme un frisson glacé et elle fut douloureusement consciente du danger que courrait le Capitaine.
Une pensée atrocement précise dans son esprit confus et noyé dans le chaos le plus total.

Mais comment en était-elle arrivé à se tenir comme elle pouvait, sur son Compagnon qui galopait à bride abattue vers un danger qu'elle n'avait pas les capacités de combattre?
Quelques secondes plus tôt, Saskia leur faisait une confidence inattendue, et quelle confidence! Elle portait l'héritier de la couronne!
Et maintenant, elle était à deux doigts de tomber du dos d'Ezarell, et totalement déchirée entre les deux hommes à qui elle avait choisi de faire confiance, se forçant à aller contre ses préventions naturelles contre le sexe opposé.
Avait-elle seulement conscience d'avoir hurlé le nom du Capitaine, elle dont la voix était si mesurée d'habitude?

"BELTRAN!"

Ezarell freina des quatre fers si brusquement qu'Irmingarde manqua de passer par dessus la tête de son Compagnon. Heureusement les quelques cours d'équitation et la prévenance naturelle d'Ezarell lui permirent de serrer assez les jambes pour rester en selle.
Mais le choc de ce qu'elle découvrit faillit lui faire perdre de nouveau l'équilibre.
Là où sa voix avait résonné entre les arbres, elle se coinça dans sa gorge pour ne sortir que sous forme d'un gargouillement faible, surpris, mais audible:

"Elryk..? Nooon..."

La dernier mot de sa phrase fut prononcé douloureusement tandis qu'elle prenait pleinement conscience des enjeux et des réalités de ce combat. Elryk, son ami, le traître? Elryk, qu'elle avait personnellement fait rentrer au Collegium parce qu'il lui avait demandé? Le premier homme à qui elle avait fait confiance à son arrivé à Haven n'était en fait qu'un meurtrier?
Elle faillit pleurer en se rendant compte que c'était sa faute si le traitre avait pu opérer si facilement, qu'elle s'était faite avoir comme la pauvre Hold qu'elle était par des manières qui semblaient spontanées, un peu d'attention et des mots choisis.
Quelle imbécile, quelle pauvre imbécile était-elle! Elle ne méritait pas d'être une apprentie Héraut, elle ne méritait pas d'être ici, de respirer le même air que les autres!
Gagné par le découragement, l'impuissance et le désespoir, elle voulut se laisser tomber au sol mais son Compagnon cabra avec violence pour la forcer à rester sur elle.

"TU RESTES AVEC MOI!!!"


Ca sonnait comme un ordre, et Mina n'eut pas le courage d'aller contre, pourquoi faire? Elle allait certainement se faire renier par Ezarell dès que possible.

"Quand tu auras fini de pleurer sur ton pauvre sort, peut-être feras-tu quelque chose pour sauver le Capitaine?!"

Reprenant alors pied avec la réalité, Mina observa vraiment la scène et se rendit compte que si elle ne faisait rien pour aider Beltran, il tomberait sous les coups d'Elryk. Elle le connaissait bien, elle connaissait sa dextérité et son talent, et au vu de ce qu'il avait fait caché sous un masque, il était un redoutable adversaire.
Elle fouilla rapidement dans une sacoche à l'aveugle, sans quitter la scène des yeux,  et en sorti la première chose qui lui tomba sous la main. Une lourde épée courte qu'elle ne savait absolument pas manier et qui pendait comme un poids mort au bout de ses doigts.

"Mais je ne sais pas me battre!" geignit-elle dans l'esprit de son Compagnon.

"Lâche cette arme, tu as bien plus, tu as un pouvoir! Utilise-le bon sang, où je vais devoir m'interposer entre eux, et je ne veux pas te mettre en danger direct!"

Irmingarde faillit se frapper de ne pas y avoir pensé avant de paniquer quelques secondes.
Comment utiliser son don sans blesser ni l'un, ni l'autre? Malgré tout, elle ne voulait pas faire de mal à Elryk, pas pour l'instant.

"Il n'y a pas de place pour le doute et la pitié dans un combat, agit!" la rabroua Ezarell.

Alors, Mina décida - enfin - d'écouter les conseils de son Compagnon et chercha au fond d'elle son don afin de le déclencher.
Quand elle vit briller les lames que venaient de sortir Elryk elle hurla:

"Attention!"

Et en même temps, elle se concentra pour provoquer un mur de flammes entre le Capitaine et le traître. Elle ne savait pas si cela allait marcher, et elle n'ignorait pas que des flammes n'allaient pas repousser des couteaux, mais c'était la seule chose qu'elle pouvait tenter.
Elle n'avait jamais espéré aussi fort de toute sa vie.

[Je te laisse décider de si ça fonctionne ou pas arthon]
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Elbereth le 15 décembre 2011, 11:02:12
[justify:rmmd29db]-Del... ? Nous devons y aller.

-Oui, je viens.

-Est-ce que ça va aller ?

-Ne t'inquiètes pas, ça va.


Se relevant, la jeune femme garda une main sur la fourrure de sa Liée, n'ayant pas encore envie de rompre le contact. Elle répondit doucement au sourire du capitaine et le rejoignit. Elle hocha la tête à sa question, et le rassura :

-Oui je crois que ça va... Et nous pouvons marcher sans soucis, ne t'en fais pas. Merci.

Bon oui, elle avait peut-être encore les jambes un peu tremblante, mais son assurance revenait au fur et à mesure que les minutes passaient. Mina les rejoignait. Elle lui adressa un sourire reconnaissant de sa présence et les Sœurs d'Esprit lui emboîtèrent le pas. Isabeau se joignit à elles, proposant à Del de se faire porter. La ratha lui répondit elle-même, d'un ton reconnaissant :

-Jeune dame, je vous remercie de votre proposition, mais je pense que mes pattes peuvent encore me porter. Je vais laisser à Rinnerl son coussin.

On avait pu sentir un sourire taquin dans sa voix. Alors que tout le monde revenait sur la plage, elle vit Beltran les sourcils froncés près de Elryk. Il y avait un problème. Elle ne se sentait pas complètement à l'aise. Et les autres filles partageaient son sentiment. Del percevait sa tension et lui dit qu'elle aussi ne se sentait pas tranquille. Secouant la tête, Elbereth rebondit sur ce que disait Saskia :

-Je ne sais pas si ce garde disparu est le traître que nous cherchons... Mais je ne la sens pas cette histoire. Il nous faut rester sur nos garde. Moi aussi Saskia, je suis pressée que tout danger soit écarté et que nous puissions enfin rentrer chez nous.

Ses pensées dérivèrent alors vers Eoghan... Dieux qu'elle avait hâte de le retrouver ! Elle ferma les yeux pour se remémorer son visage en effleurant le bout d'écorce qui pendait à son cou, et un sourire naquit doucement sur ses lèvres tandis qu'elle se rappelait de leurs "au revoir". Mais la révélation de la Grise lui fit ouvrir des yeux ronds et elle ne sut que dire pendant quelques secondes... Le premier mot qui lui vint à l'esprit fut :

-Ah ben ça alors !

Bon, pas très constructif hein.

-Félicitations Saskia ! C'est génial !

Voilà qui était mieux déjà. Elle fronça les sourcils à ce que dit Isabeau. Sauf qu'à ce moment Ezarell partit en trombe vers l'endroit où étaient partis Beltrain et Elryk, emmenant Mina sur son dos... Suivies des soldats de Ludmila. Elles n'eurent pas le temps de réagir que déjà les Compagnons formaient un cercle protecteur autour d'Isabeau, de Saskia et d'elle-même. Del' lui transmit ce que Ezarell avait "crié" avant de partir, et la jeune femme jura d'un langage pas très charitable. Voyant Isabeau prendre des initiatives, elle-même sortit son épée fine et tourna la tête vers la jeune Grise pour lui répondre, en allant se placer derrière Raimon :

-Oui, je connais des sorts des deux sortes, offensifs et défensifs. Je sais aussi me battre à l'épée.

Elle grimaça cependant à sa proposition :

-Oui je peux le faire, mais je ne sais pas pendant combien de temps et je serai vulnérable le temps de maintenir le sort. Mais je vous fais confiance. Bon, je vais essayer, mais je ne garantie rien au résultat...

Jetant un regard au reste du groupe, elle ferma les yeux, fit le vide en elle, s'ancra comme Manu lui avait appris à faire et commença à modifier les filaments de magie, construisant rapidement ce sort d'illusion. Le but était de cacher le groupe, et de faire miroiter plus loin l'image d'eux-tous, afin de tromper l'ennemi. Restant concentrée, elle remonta à la surface pour constater le résultat...[/justify:rmmd29db]
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Saskia le 15 décembre 2011, 11:38:00
[justify:2mr1mgwd]Elles étaient surprise... Qui ne l'aurait pas été ? Saskia eut ce sourire si caractéristique de ces femmes qui attendent le plus bel événement de leur vie, la future petite chose la plus précieuse au monde. Elle était heureuse, oui, et elle oubliait déjà tous les désagréments qu'elle avait du endurer jusqu'à présent, et qu'elle continuerait à subir pendant encore un sacré moment. Bien, il faudrait que la jeune fille ait une conversation avec le Guérisseur.

Ce n'était, bien entendu, pas le bon moment. Les choses se précipitèrent d'un seul coup. Avant même qu'elle ne puisse bouger le petit doigt, Irmingarde et Ezarell foncèrent au triple galop dans la même direction qu'avaient prise Elryk et Beltran, suivies de leurs guides touristiques. Un soucis ? Non, elle n'eut même pas le temps de se poser la question. Déjà, les Compagnons formaient un demi cercle autour des humains restés ici. Et la future reine de Valdemar n'eut même pas le temps d'entrouvrir les lèvres que déjà, Isabeau avait donné toutes les instructions. Changement brusque d'humeur, Saskia se sentit terriblement inutile et mauvaise. N'était elle pas celle qui aurait du prendre les rennes ? Ses mains se posèrent sur les épaules de Rian, qui se demandait sans doute ce qui se passait - un peu comme elle - et qui devait être effrayé - un peu comme elle. La jeune fille s'agenouilla pour le regarder dans les yeux, et lui sourit :

 - Ce n'est rien, tout va bien se passer.

Elle essaierait de croire à ses propres paroles elle même. Saskia se redressa et regarda Elbereth faire ses... "trucs magiques". A défaut de trouver autre chose de plus convenable pour le dire. Cela renforça son sentiment d'inutilité. La bleue grise regarda vers Isabeau, histoire de tenter de sauver les meubles :

 - Penses-tu que nous devrions déjà embarquer sur le bateau, et nous tenir prêts pour un départ précipité ? ... Juste au cas où...

Histoire d'apporter son grain de sable à l'édifice. Saskia gardait une main sur une épaule de Adrian, avant de se concentrer, à son tour. Elle tenta de se concentrer sur son Don. Elle aurait bien besoin d'une vision de l'avenir, là...[/justify:2mr1mgwd]
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Arthon le 16 décembre 2011, 15:23:37
Sur la plage, après la détonante information que Saskia lâcha brusquement et les diverses réactions des filles (et des garçons qui tendaient un peu trop l’oreille), les ordres d’Ezarell qui s’enfuyait sans un mot d’explication pour le moment étaient suivis. Isabeau surmonta son complexe d’infériorité et commença à organiser les troupes d’une main de maître. Raimon leva un sourcil perplexe, étonné… admiratif, et se mit en devoir de faire appliquer les ordres de sa fiancée. Le nouveau Gris tira sa lame et lui et son Compagnon se mirent à l’avant du groupe pour les couvrir en ordonnant aux autres d’obéir de même.

Les Non Elus avaient un peu du mal à suivre mais la situation était critique, ils l’avaient compris en voyant Ezarell se dépêcher de partir et les Compagnons s’organiser en même temps que la Grise les faisait tous réagir. Le Guérisseur près d’Isabeau récupéra ses affaires d’un geste précis et retourna au centre du groupe en faisant signe aux autres piétons comme leur suggérait Isabeau. Au même moment, Raimon faillit s’étouffer et il s’ensuivit une discussion énervée mentalement avec son Compagnon (du genre « comment ça Liée pour la Vie ? Tu aurais pu me le dire avant non ? Comment on va l’aider comme ça ? Arthon va nous TUER si elle a un problème ! ») avant qu’il fasse signe à Isabeau qu’il avait compris.

Elbereth allait bien, ainsi que Dellaria qui récupérait assez vite somme toute. Le choc de l’annonce du prochain bébé l’ébranla visiblement un peu mais l’émerveillement n’eut pas le temps de s’épancher plus longtemps, et elle se retrouva réquisitionnée par Isabeau pour servir de leurre magique. Son épée à la main, elle alla se positionner derrière Raimon et son Compagnon comme on le lui demandait et affirma qu’elle pouvait essayer de se défendre et de commencer un sort. Raimon lui promit de la défendre tant qu’elle serait vulnérable.

[L’ancrage se fit avec un peu de difficulté à cause des émotions de la journée qui ont du mal à partir pour te laisser t’ancrer correctement. Puis une fois que tu y arrives, le sortilège se met en place et tu regardes. Cela semble avoir marché mais subitement Raimon te demande :]

« Est-ce que tu ne vas pas t’épuiser pour rien tant qu’il n’y a pas d’ennemis ? Tu peux mettre le sortilège… en veille et le ressortir si quelqu’un sort du couvert des arbres ? »

Quant à Saskia, elle avait eu le droit à sa dose d’émerveillement/surprise/découragement/inquiétude avant que tout ne bascule. Elle se retrouva au centre du cercle avec Guerren et un Adrian qui la regardait avec des grands yeux confiants – et effectivement un peu effrayés.

« Va bien ? » répondit-il à sa promesse. « Aanor ? »

L’idée de Saskia de rejoindre le bateau fut approuvé par Guerren et tous les Compagnons suivirent l’idée :

Les humains à part ceux qui savent se battre sur le bateau, les guerriers et les Compagnons en première ligne.

Adrian sourit à Saskia et lui tira la main vers le bateau :

« De l’eau. » affirma-t-il alors que Guerren la poussait gentiment du museau dans le dos pour la faire avancer.

Béthaniel prenait les rênes à propos d’Isabeau :

Toi aussi tu montes sur le bateau. Sors ton épée au cas où et mets-toi devant les autres. Mais ne prends pas de risque inutiles, au cas où.

Dellaria était aussi d’accord avec les Compagnons et Saskia mais Elbereth devait rester derrière Raimon et Dellaria était là aussi pour l’aider et la protéger. Mais dans l’esprit des Compagnons un nouveau dilemme venait d’apparaître, ainsi que dans ceux de leurs Elus : Ezarell venait de prévenir tout le monde que le traître était Elryk, que Beltran était en danger, et que l’heure était à la bataille pour eux. Qu’il ne fallait pas bouger mais se préparer à partir et ne pas faire confiance à Elryk. Le contact mental se rompit brusquement quand ils chargèrent au loin.

Loin de se douter du drame qui se jouait sur la plage avec la déclaration inattendue de Saskia et la mise en place de la défense (mais Beltran aurait été fier d’eux tous), le Capitaine continuait à suer sang et eau pour ne pas se laisser dépasser par Elryk. Ce n’était pas une tâche facile et si le Capitaine avait de la force, de la dextérité et de l’endurance… il n’avait ni l’agilité, ni les armes du mercenaire, et il s’épuisait assez rapidement après toute la pression qu’il avait dû subir jusque-là. Il n’était plus embêté par les pensées parasites mais il était porté par son sens du devoir et la nécessité de protéger son groupe. Quand Elryk arrêta de s’amuser et se jeta sur lui avec ses lames à nu, il en ressentit presque du soulagement.

Il para une première attaque et le son de l’acier résonna longuement alors qu’ils luttaient l’un contre l’autre en éprouvant la force de l’autre. Le contact prit fin brusquement dans un crissement insupportable pour les oreilles quand l’arrivée du Compagnon et de Mina sur son dos, et surtout le cris d’angoisse la jeune femme appelant Beltran brisa l’intense concentration des combattants.

« Reste en arrière ! » rétorqua le blond en priant pour que le Compagnon ne mette pas en danger plus que cela son amie.

Ezarell était heureusement du même avis que le soldat : Mina devait être protégée, elle pouvait agir autrement que par la lame qu’elle ne savait pas manier. Surtout qu’elle était ébranlée par la situation et la trahison d’Elryk. Le gargouillement que seul le Compagnon entendit en était la preuve. Il fallut empêcher l’ancienne nounou de Liane de faire une bêtise et le cabrement du Compagnon détourna fort heureusement une seconde le regard d’Elryk, assez pour que le Capitaine évite une attaque en traitre.
Ezarell dut ensuite réveiller le bon sens de sa Liée qui avait sorti une épée inutile et lui rappeler sa spécificité. Mina mit en garde Beltran de l’attaque suivante et se concentra. Les flammes naquirent, d’abord en elle, puissantes, alimentées par son espoir, sa peur et sa tristesse (sa colère ?) avant de prendre forme dans le monde réel.
Le mur de flammes était bien là. Et Beltran était au milieu du foyer.

[Saskia : ton Don veut bien marcher pour une fois. Avant même d’arriver sur le bateau, ton regard se troubla. Il y a des flammes, beaucoup de flammes, et Beltran qui brûle, immobile, sans crier, sans rien. A sa ceinture, brillant comme un soleil, la lame d’Aanor. Quand tu reviens à toi, si tu cherches la lame, tu ne peux pas la trouver. Si tu demandes à Adrian, il rigole et te fait un calin… en ronronnant.

Mina : Tu es épuisée par l’effort, mais surtout quand tu vois Beltran au milieu des flammes, tu ne peux que faire comme Ezarell : t’accrocher et bondir vers lui pour le sauver… Ou tuer Elryk par un nouvel essai ?]
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Elryk le 16 décembre 2011, 15:24:52
Elryk s’était bien amusé avec le Capitaine mais il avait décidé qu’il était temps d’en finir. Le combat rapproché lui plaisait bien, car il allait démontrer que sa ruse et son agilité vaincrait l’expérience des armes trop classiques du Capitaine. Depuis le début, il y avait une sorte de rivalité entre eux, mais ce jour-là, tout serait réglé.
Il faillit réussir mais son coup bas échoua car le moment fut brisé par l’arrivée intempestive du Compagnon et de Mina. Le cri le déstabilisa autant que le Capitaine. En une fraction de seconde, il eut un pincement au cœur. Il avait trahi son amie, et tous les autres… Mais c’était la vie, et il n’allait pas s’en vouloir pour ça. Et surtout il allait profiter de l’inattention du Capitaine qui se concentrait un peu trop sur la jeune femme pour agir… une fois de plus déjoué par l’intervention d’Irmingarde. Elle en venait presque à l’énerver ! Il agit de nouveau mais deux choses arrivèrent.

La première. Il se brûla. Fortement. Le souffle puissant d’un brasier qui venait de se former sous son nez lui carbonisa une mèche de cheveux, roussit son pourpoint et chauffa ses lames dangereusement au point qu’il dut se jeter à terre pour empêcher son corps de devenir … la même flamme vivante qu’était Beltran, immobile au milieu du feu ronflant.

La deuxième. Ezarell venait de charger, suivi de près par la troupe de Ludmila qui venait d’arriver sur les lieux. Il se retrouva en moins d’une seconde entouré de plusieurs hommes et femmes qui semblaient vouloir en découdre – pas besoin d’interprète pour le comprendre. Ses lames en fauchèrent deux en quelques passes avant que les autres ne se méfient fortement, surtout après un coup d’œil au vert des blessures des deux décédés. Ezarell ne s’occupait pas de lui pour le moment : le Compagnon venait de plonger au cœur des flammes pour en tirer Beltran. Cela ne lui prit que quelques secondes, et il venait d’allonger le Capitaine inconscient, chauve, nu, mais visiblement vivant à l’écart.

Encore deux morts, et Elryk n’était toujours pas blessé. Il faillit retenir un sourire. Il subissait les assauts des guerriers sans aucune égratignure, sans même se fatiguer. Il n’avait plus d’armes amusantes faisant de la fumée, ou de fléchettes, mais il lui restait ses lames (poignard, épée mais aussi celles encore cachées dans ses manches) et il savait s’en servir visiblement mieux que les fidèles d’Aanor.

Son poignard entra dans le ventre d’une femme. Il mit une seconde à se dégager et cela suffit. Face à lui, les six guerriers rescapés – Ludmila en faisait partie – lui faisaient face. Ils murmuraient des choses étranges et Ludmila avança. Elle bondit en même temps que les autres, et ils entourèrent Elryk. La donne changea. Plusieurs piqures d’aiguille virent déchirer les vêtements déjà abîmés du saltimbanque. Il réagit instinctivement en sortant les lames de ses mains  et deux guerriers s’écroulèrent. Pour se relever sans une blessure.

En quelques secondes, Elryk fut submergé et il commença à craindre pour sa vie. Ses coups ne laissaient aucune trace, même quand ils atteignaient leur cible. Il soupçonna une aide peu conventionnelle surtout quand il se rendit compte qu’ils marmonnaient toujours et que le nom d’Aanor revenait.

Il finit par s’épuiser lui aussi, et à court d’armes extraordinaire, il en vint à utiliser simplement son épée et son poignard, dont le poison ne servait plus à rien. Il ne ressentait pas la peur, il lui restait une dernière arme. Celle dont un homme en noir lui avait dit de ne se servir qu’en dernier recours.

CERATH! OMBRE!

Le cri résonna funestement et autour d’Elryk un brouillard noir s’éleva. Cette fois-ci, les deux coups qu’il porta portèrent leurs fruits. Deux corps de plus allèrent rejoindre les autres. Mais le brouillard se fit plus épais et quand Ludmila fit reculer les rescapés, Elryk resta seul au milieu.
Au début un rictus de victoire apparut sur son visage. Il s’avança, suivit de l’obscurité. Puis le sourire se ternit, pour disparaître. Le poignard tomba à terre et Elryk s’accrocha à son épée  en tentant d’avancer encore. Mais l’obscurité grandit. Il ne pouvait plus respirer, sa peau se cloquait et se boursoufflait. Il lâcha l’épée à son tour, car il lui était impossible de tenir quoi que ce soit. Ses vêtements s’incarnaient dans sa peau. Son nez fondit, ses paupières de même… Tout le monde détourna les yeux en continuant de prier Aanor.

Elryk fut vaincu par la dernière trahison de sa vie. La magie qu’il avait lui-même déchaînée se retourna contre lui et quand le grésillement cessa, il ne resta qu’une flaque informe et peu ragoûtante. Les fidèles d’Aanor s’agenouillèrent et se mirent à prier.
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Arthon le 16 décembre 2011, 15:26:18
[ Mina : si vous sauvez Beltran, vous vous rendez compte qu'il a beau ne plus avoir de cheveux, de poils, de sourcils, rien, ni vêtements d'ailleurs, à part sa ceinture, son épée, et le poignard d'Aanor encore accroché au cuir à moitié calciné, il va bien mais est inconscient

Si tu préfères relancer un sort, tu m'envois un mp ]
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Irmingarde le 16 décembre 2011, 18:46:24
Irmingarde avait mis toute sa force, toute son énergie, ses pouvoirs et sa volonté dans les flammes qu'elle voulait conjurer.
Totalement vidée, elle vit d'abord le feu grandir avec satisfaction, avant de se rendre compte avec horreur que, mal dirigées, les flammes brûlaient purement et simplement celui qu'elle voulait sauver.

Ezarell et elle n'eurent alors qu'une seule pensée, qu'un seul objectif, en dépit du brasier qui se faisait de plus en plus violent, sortir le Capitaine de là.
La jeune femme eut le temps d'avoir une fugace pensée presque cruelle pour Elryk qui s'était un peu brûlé et se retrouvait soudainement attaqué par les disciples d'Aanor, avant de plonger sauver Beltran.
Ezarell le tira du feu le plus vite possible, mais toutes les deux se brûlèrent au contact des flammes sans pour autant prendre conscience de l'état des lésions.

Mina se désintéressa momentanément du sort de son ancien ami pour vérifier l'état de santé de Beltran, voir tout simplement s'il vivait. Elle faillit vomir le peu qu'elle avait dans l'estomac, parce qu'en plus d'avoir fait rentrer elle même le wyrsa dans la bergerie, elle avait blessé le Capitaine dans sa tentative de le sauver.
Ezarell tenta d'endiguer la panique de sa liée en lui disant:

"Les flammes l'ont protégées de l'attaque d'Elryk, et crois-moi, vu le dégât que font ses lames, il serait mort au lieu d'être... et bien nu comme un ver."


Irmingarde se rendit alors compte de l'état de Beltran et eut le bon goût de rougir violemment, hésitant à poser ses mains sur la peau nue du Capitaine afin de vérifier ses constantes vitales. Finalement, elle se donna une bonne gifle mentale et fit quelques examens rapides qu'on lui avait appris au Collegium, tout en se concentrant pour ne surtout, surtout pas regarder là où elle ne voulait pas regarder.
Elle se sentait ridicule d'avoir de telles appréhensions dans une situation pareille, mais elle était ainsi.
Il était vivant. Elle respira mieux quand elle comprit qu'elle ne l'avait pas tué. Il était juste inconscient.

Le tumulte proche attira de nouveau son regard, et les poils de ses bras se dressèrent quand Elryk fit appel à un sort qui semblait... plus que maléfique. Elle voulut lui hurler de faire attention aux puissances avec lesquels il jouait mais elle n'eut pas le temps. Au milieu des combats et des morts, elle vit le saltimbanque fondre, tout simplement fondre comme neige au soleil.
Elle eut un nouveau haut le coeur et gémit de douleur.
Elle avait voulu qu'il ait mal, elle avait aimé le voir attaqué, mais mourir, comme ça... La haine ne contrebalançait pas chez elle le sentiment de justice et les souvenirs qu'elle avait avec lui. Elle éprouvait maintenant une tristesse infinie pour celui à qui elle avait fait confiance, et qui avait été tué par sa propre trahison, l'acteur principal de sa propre mort. C'était malheureux. Au lieu de se réjouir, elle eut pitié de lui. Toute la tension accumulée la fit éclater en sanglot.
Elle se désintéressa alors de lui et des croyants qui priaient pour se concentrer sur Beltran.

Elle ne savait absolument pas quoi faire, elle s'approcha en s'asseyant au sol pour poser sa tête sur ses genoux et mettre sa main sur son front.
Il était brûlant, et il ne se réveillait toujours pas, elle hurla, elle espérait assez fort pour attirer l'attention du groupe resté sur la plage:

"GUÉRISSEUR! VITE"

Ezarell relaya mentalement l'appel aux autres Compagnons.
En attendant l'arrivée des renfort, elle se rendit compte d'une chose étrange qui frappa également son Compagnon.
Beltran était nu, ça c'était un fait établi qui remplissait toujours Irmingarde de gêne et d'inconfort, mais il avait une arme qu'elle ne lui avait jamais vu, et qui était intacte, celle donnée par Aanor.

Elle secoua doucement le Capitaine pour essayer de le faire revenir à lui, choquée malgré elle par son aspect, sans cils, sourcils, cheveux...

"Beltran? Beltran s'il te plait, réveille-toi. Pardon, je suis désolée, pardon... Mais réveille toi je t'en prie"

Elle lança un regard plein d'urgence autour d'elle pour voir si les renforts arrivaient, ne sachant trop que faire.
Elle ne voulait pas le mouiller, ni trop le toucher sans connaître l'étendue de ses blessures, même si elle n'en voyait pas, qui savait dans quel état il était intérieurement?
Elle n'osa pas non plus le couvrir d'un tissus pour préserver son intimité aux yeux des autres pour la même raison.

Elle était juste là, au milieu d'une forêt, sur une île étrange, près d'un groupe de croyants bizarres en pleine prière, aux côtés de son Compagnon, sur les genoux, dans la terre, la tête du Capitaine, entièrement nu, posée sur ses jambes, et les larmes coulaient toujours abondement sur ses joues, en silence.
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Elbereth le 18 décembre 2011, 22:59:08
[justify:1q9sohxt]Après avoir remercié Raimon de la tête pour sa protection, l'apprentie s'était concentrée pour s'ancrer... Mais le choc des nouvelles apprises ces dernières heures compliquait un peu la tâche. Elle avait eu du mal à faire le vide, repensant à la découverte des origines de sa Liée notamment. Mais ce n'était pas le moment de penser à tout cela, elles auraient le temps d'en reparler plus tard. D'ailleurs Del' l'avait doucement apaisée par l'esprit, et après quelques grandes inspirations les yeux fermés, Elbereth avait enfin réussi à enfin s'ancrer correctement.

Le sort était bon. La jeune femme avait ouvert les yeux et regardé avec sa vision "magique" pour voir les flux d'énergie. A ce moment Raimon lui posa une question plutôt pertinente. Hochant la tête, elle prit le temps d'annuler le sort, de retrouver tous ses sens avant de répondre à l'homme devant elle :

-Si, tu as raison. A présent que je l'ai mémorisé une fois, je ne mettrai pas beaucoup de temps à le refaire. Je préfère garder le maximum de mon énergie. Et puis je suis au moins aussi bonne à l'épée qu'en sorts... J'ai eu plus d'expériences avec l'acier !

Puis elle lui sourit et se remit à guetter, observant ses amies, prête à intervenir en cas de besoin. L'idée de Saskia était plutôt bonne et Del' lui passa le message des Compagnons, confirmant qu'eux aussi approuvaient. Ainsi tous ceux qui ne savaient pas se battre montèrent sur le bateau et elle-même resta avec les guerriers, les Compagnons et leurs Élus. Raimon devant et Dellaria à ses côtés, pour l'instant elle n'avait pas peur, si ce n'est pour Ezarell, Mina et Beltran. Saskia et Isabeau rejoignirent l'embarcation, cependant elles restaient devant les autres.

Un nouveau message lui parvint par l'intermédiaire de Del' toujours, qui lui transmettaient les quelques mots d'Ezarell. Elryk ? Qui était avec eux -ou plutôt contre eux- depuis le début ? Bon elle ne le connaissait pas très bien, mais cela lui fit un choc, tout de même. Ainsi Mina et son Compagnon bataillaient contre Elryk, avec Beltran, les uns tentant de sauver l'autre. La jeune femme mourrait d'envie de les rejoindre, afin de les aider, mais comme l'avait demandé Ezarell, mieux valait rester en position défensive, au cas où. Après tout, si on suivait ce qu'avait dit Aanor, il y avait de la Magie Noire là dessous...

Il n'avait plus qu'à attendre... Un grand frisson lui parcourut le corps, et elle sentit des échos de Magie du sang, qui devait venir d'être déployée. Un court, très court instant, mais suffisamment long pour que Elbereth ait eu le temps de le ressentir. Un regard pour Del', la jeune femme comprit, qu'elle aussi avait capté les ondes néfastes. L'apprentie resta quelques secondes attentives pour voir, mais non plus rien. Elle se tourna vers ses amis :

-Je crois qu'Elryk a fait appel à la Magie du Sang, ou quelque chose du genre... Mais ça a été très bref, je ne sens plus la trace de souillure à présent. Enfin, je ne suis pas très tranquille d'attendre là, sans pouvoir rien faire, comme vous je me doute d'ailleurs. Peut-être faudrait-il allait voir... Ou seulement quelques-uns d'entre nous ?

Et intérieurement, elle espéra que cet appel n'eût rien déclenché de plus néfaste et plus dangereux surtout...[/justify:1q9sohxt]
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Isabeau d'Armentières le 19 décembre 2011, 17:03:06
"Tu manies l'épée? Merveilleux! Au moins ca nous fait une deuxième lame."

Ironie quand tu nous tiens... D'ailleurs, il faudrait qu'elle note d'émasculer Beltran ou son second, là, Elic, pour les avoir gentiment laissés seul, défensivement en slip, sur une plage. C'était cool de leur part. Isabeau le cachait soigneusement sous son armure d'indifférence repeinte d'une couche de "courage", n'empêche, l'ancienne assistante de Barrn était... totalement flippée. Et que les tristes sires qui l’accusaient de pessimistes se dénoncent!

Mais le regard approbateur de Raimon fut comme un édredon chauffé au coin du feu, comme une plongée dans un bon bain chaud. Il l'enveloppa de chaleur et lui rendit l'assurance qu'elle était en train de perdre. Du coup, elle rentra a peine la tête dans les épaules quand il s'énerva a l'audition du secret de Saskia. Et elle réussit à mettre de coté son dégout d'elle même. Oui, elle avait trahis un secret. Pour la bonne cause, à un type de confiance, dans une situation grave. Elle psychoterais plus tard.

Isabeau laissa Raimon régler les détails de l’illusion avec la mage. De toute évidence, il s’y connaissait mieux qu’elle. Décidément, ils se montraient quasi complémentaires, là... Déesse... Allait-elle devoir admettre que ses parents avaient raison et qu’ils formaient un bon couple? Ohlala... Admettre les qualités de marieurs de ses parents. Mais qu’elle horreur! Isabeau pouffa intérieurement avant de se gifler tout aussi mentalement. Ce n’était pas le moment de délirer sous son scalp! L’hystérie, ce serait pour plus tard.

Quand Saskia proposa de se diriger vers le bateau, Isabeau eut envie de se donner des claques. Mais POURQUOI n'y avait elle pas pensé avant? L'excuse facile eu été "je suis une petite citadine qui traverse l'eau uniquement sur des ponts", mais 1) ce n’était pas vrai, y avait des bacs a Haven et aussi un sur la route du Manoir. 2) Saskia était tout aussi (si ce n'est plus) citadine qu'elle. Excuses bidon, donc.

Tout le monde approuva bien vite l'idée de Saskia et il fut décider de mettre les pauvres humains fragiles sur le bateau. Isabeau compris. Le pulse d'adrénaline de dissipant, ca ne vexa pas Isabeau, bien au contraire. Elle pâlit légèrement, même, en s'entendant ordonner de monter la garde épée a la main a l'entrée de l'embarcation. Comme dans un rêve, elle dégaina l'épée que l'on tenait à lui faire porter depuis son élection. Chose totalement stupide vu que ses connaissances en escrime, oui elle se répétait (C'est le stress), se résumaient a "On tient une épée par ce bout la et on doit mettre l'autre bout, le pointu, dans le gens en face". Oui Messire Maitre d'arme, y a du boulot! Mais elle a promis de s’appliquer! (si elle survit jusque là). Isabeau descendit de compagnon et suivit les non-combattants sur le bateau. Elle prit une grande inspiration et une fois que tout le monde fut monté, elle se mit en place.

Elle respirait profondément. Pour ne pas se laisser envahir par la panique. Il y avait des soldats là-bas. Et un seul traitre (Ô Couleuse! Faites qu'il n'y en a qu'un!). En plus ils avaient une seconde ligne de défense. Et une magicienne.

Bethaniel lui transmit alors la demande de Mina. Il leur falait un guérisseur. Isabeau tourna rapidement les yeux vers le guérisseur. Puis jeta un œil à Betha. Puis re Guérisseur.

"Ils disent qu'ils ont besoin de vous... Si... Si vous voulez, Betha pourrait vous emmener..." Sur les derniers mots, sa voix avait déraillé.

Bonne? Mauvaise idée? Isa ne savait pas. Elle avait trop peur pour savoir. Peur d'échouer, peur de mourir, peur de laisser mourir les autres. La part lâche et misérable d'elle se disait presque que ca faisait une personne de moins à protéger...

Rinnerl jappa en s'avançant. Elle aussi avait peur, mais elle voulait d'abord réconforter Za. Za avait peur des gens et ne savait pas se servir de sa dent géante? Pas grave, Rinnerl avait plein de dents et savait s'en servir... Elle frotta sa tête velue contre la main gauche de sa compagne d'âme.

Même si c'était un bébé encore, l'arrivée de Rinnerl apaisa Isabeau tout de suite. Oui, dans les faits, ca avait déjà la taille et la dentition d'un berger allemand, mine de rien, cette affaire. Non, elle n'était pas seule. Et oui, elle y arriverait (avec un peu de chance).

"Pardon. Je ne pense pas que Mina appellerait s'il y avait encore danger. De plus, j’ai surtout recu l’info via mon compagnon. Je pense que vous pouvez y aller. Mais je vais etre honnête, personnellement, je n'irais pas. C'est votre choix."

Isabeau dut se mordre la langue pour ne pas continuer en ordonnant à Saskia de se planquer à la cale. C'était la dernière chose à faire. La discriminer. Ils avaient encore des semaines de route et l'anonymat restait la meilleure protection pour Saskia et l'héritier de l'Héritier.
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Saskia le 19 décembre 2011, 23:28:39
[justify:1px12aoe]Saskia avait caressé tendrement la joue d'Adrian, et lui avait sourit.

 - Oui, Aanor est peut-être en danger. Mais ne t'inquiète pas : elle ira bien. Promis. Beltran... La protègera.

Elle s'engageait sur beaucoup de points, là, qui ne dépendaient pas forcément d'elle. Mais il ne semblait pas plus paniqué que cela, s'empressant d'attirer la jeune fille vers le bateau, alors que son idée avait été approuvée. Aurait-elle du s'en sentir revigorée, et flattée ? Non. Parce que Saskia pensait à fuir, avant tout, à mettre son (futur) royal postérieur en lieu sur - en même temps que son futur fils, si ses visions ne la trompaient pas.

Parlant de vision, elle sentit ce fourmillement étrange dans sa nuque. Son regard se troubla, et elle prit juste le temps de poser sa main sur quelque chose de solide, un appui stable, avant que la vision ne l'assaillisse. Saskia en eut la chair de poule, et un haut le coeur - tiens, ça faisait longtemps. La jeune fille retrouva rapidement pied avec la réalité, alors que, prise de vertiges, elle tangue un peu, et frissonne. Sa main se porte à sa ceinture, et le fait de ne pas y trouver la dague ne fait que renforcer son malaise que cette vision ait pu être réellement réelle.

Saskia gagna le pont du bateau, s'apprêtant à faire part de sa vision, quand les Compagnons relayèrent un appel au secours. Celui d'Irmingarde. Qui avait besoin d'un guérisseur. Saskia blêmit, insensible sur le coup aux cajoleries de Rian. Avant que le Guérisseur ne parte, elle lança d'un voix blanche :

 - Des brulures. Il faudra soigner des brulures, je crois. Et des vêtements. Enfin, pas soigner des vêtements... Amener des vêtements. Je suppose ?

Saskia ne savait plus comment parler, et essaya de se rassurer. Si Irmingarde demandait un guérisseur, c'est qu'il y avait quelqu'un à soigner, n'est-ce pas ? Beltran allait... bien aller. Forcément. Cela ne l'empêcha pas de se rapprocher d'Isabeau, et de lui prendre le bras.

 - Je crois que ça va mal, là bas. Tu crois que Mina pourrait, tu sais... Faire un grand feu ?

Penser que leur amie pouvait être complice du traitre, était tout bonnement impossible. Ezarell ne l'aurai pas élue, sinon. Alors, pourquoi ces flammes, et Beltran au milieu ?[/justify:1px12aoe]
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Arthon le 20 décembre 2011, 09:48:35
Sur la plage, les adultes regardaient leurs recrues grises (et la mage) s’occuper de tout avec un minimum d’admiration. En général plus vieux que les jeunes femmes (et homme) ils n’avaient pas la même tendance à agir si vite après avoir réfléchi. Pour certains, une décision ne se prenait qu’après avoir tenu un conseil et décidé ensemble de ce qu’il fallait faire. Pendant toute la durée de l’expédition, ils en avaient même perdu l’aptitude à prendre une quelconque décision : Beltran était leur chef incontesté, ainsi que ses lieutenants, et à moins que cela concerne leur domaine particulier (les guérisons chez les guérisseurs, la cuisine chez les cuisiniers etc) ils se soumettaient à son jugement sans réfléchir. Maintenant qu’ils étaient laissés à eux-mêmes, heureusement que les jeunes prenaient la relève – c’était des Hérauts après tout. Il fallait quand même remarquer que si les quelques Hérauts en uniforme présents ne disaient rien, ils n’étaient pas inutiles tout de même : ils canalisaient les gens et s’assuraient que les Gris prennent les bonnes décisions. Ce n’était que parce qu’ils estimaient que c’était le cas, et qu’en plus avec les Compagnons ils ne risquaient plus grand-chose qu’ils se taisaient encore. Cette fournée de Gris ferait une belle fournée de Blancs – ils en étaient déjà fiers.

Bref, les Hérauts en titre avaient aidé tout le monde à monter dans le bateau, et avaient donné à chacun un poste dans l’embarcation, au cas où leurs guides et marins avaient disparus… de manière définitive. Ils s’étaient ensuite postés au bastingage et leurs Compagnons étaient restés sur le sable, prêts à faire un rempart de leur corps. Ils entouraient Raimon et Elbereth pendant que leurs Liés se mettaient près d’Isabeau l’épée au clair.

« Vous pouvez vous mettre un peu en arrière, Isabeau. » suggéra alors le plus âgé gentiment. « Ne prenez pas de risque ou Béthaniel va m’en faire voir de toutes les couleurs… » tenta-t-il de plaisanter.

Raimon s’inquiétait pour Elbereth un peu plus loin et fut content d’avoir vu juste et qu’elle accepte de mettre son sort en « pause ». Il l’enviait un peu d’avoir ces capacités mais les siennes devaient être quelque part présentes… Et il avait plus confiance en son épée qu’en la magie, il fallait l’avouer.

« Ne tiens pas ton épée trop haute pour le moment, tu fatigueras tes bras avant la bataille. Mais dès qu’ils arrivent… s’ils arrivent… » conseilla-t-il. « Tu as eu des cours au Collegium ? » autant engager un peu la conversation… tout en scrutant l’orée de la forêt.

Rapidement, trop rapidement, les choses s’enchaînaient au loin et ils n’en avaient que les échos. Raimon fronça les sourcils quand son Compagnon transmit le message peu réconfortant d’Ezarell, et il ne mit qu’une seconde à se décider.

« Elbereth, tu gardes ton sort près mais tu te mets à couvert derrière les Compagnons, soyez prêts à partir… Dellaria, je compte sur toi pour les empêcher de faire des choses irréfléchies. »

Et non, il ne pensait pas que à Isabeau en disant cela, même si son regard la chercha sur le bateau. Isabeau venait aussi d’avoir la même idée : envoyer quelqu’un. Pas elle, comme le souffla  à son Elu le blanc Compagnon. Très bonne idée, Raimon validait aussi. Le Guérisseur à qui s’adressait la Grise hocha la tête rapidement et se précipita pour prendre ses affaires – pour des brûlures comme Saskia le lui disait mais aussi ses potions et d’autres choses de Guérisseur en cas d’urgence… et des vêtements. Assez grands pour Beltran, mais dans lesquels Mina pouvait se réfugier si c’était elle qui en avait besoin. Mais ce fut sur le Compagnon de Raimon qu’il obtint une place à peine le pied posé à terre. Les deux hommes s’en furent rapidement ensemble, le Compagnon lancé au galop dès qu’il fut assez loin pour n’aveugler personne avec les gerbes de sable.

Rinnerl s’assura de rassurer sa Liée comme Béthaniel lui affirma que tout irait bien maintenant. Et puis Isabeau elle-même l’avait dit : Mina n’appellerait pas s’il y avait encore (beaucoup) de risques.

Plus loin derrière, Saskia découvrait que ses pouvoirs pouvaient arriver au moment où il le fallait… mais que déchiffrer les images était aussi difficile pour elle que pour Isabeau de faire avouer un parchemin en langue étrangère : ça voulait, ou ça voulait pas. Là, ça ne voulait qu’à demi. Adrian jouait avec elle le même rôle que Rinnerl avec Isabeau : le rôle du doudou rassurant qui souriait de toutes ses dents comme si rien ne s’était passé. Quand les Compagnons avaient annoncé la traitrise d’Elryk il avait pourtant eut une grimace douloureuse, et quand « quelque chose » d’indéfinissable mais guère agréable arriva, relayé ensuite par les explications peu claires d’Ezarell, il avait failli pleurer. Mais Saskia avait promis que tout irait bien, il la croyait et il s’efforça de la rassurer en serrant sa nouvelle maman dans ses bras. Il l’accompagna près d’Isabeau à qui elle parla et la lâcha pour elle renifler Rinnerl et se serrer contre elle. La kyree accepta le câlin sans broncher – c’était son ami maintenant, mais ils restèrent, les deux petits à surveiller les deux grandes.

Et enfin, Ezarell put annoncer à Irmingarde qu’un Guérisseur, Raimon et son Compagnon arrivaient à la rescousse. Ce n’était pas que les autochtones étaient inutiles… C’était juste qu’ils étaient un peu occupés à … prier. Ils purifiaient peut-être l’endroit même, parce que plus leur prière avançait, moins l’odeur de feu et de calcination restait. D’ailleurs, il n’y avait pour preuve de l’erreur de Mina qu’une large bande d’herbes brûlées, et le corps de Beltran. Quant à ce qui restait d’Elryk, l’odeur aussi disparaissait, et les restes semblaient être « avalés » par la forêt.
La tête dans le giron d’Irmingarde, Beltran ne se réveillait toujours pas malgré les prières de la jeune femme. Raimon, Edriss (son Compagnon) et le Guérisseur déboulèrent dans la clairière. Si cela ne fit pas broncher les soldats qui priaient, pour Ezarell ce fut enfin le moment de s’occuper de sa Liée. Il lui suggéra de laisser Beltran et de rentrer avec lui au bateau pour qu’on l’examine aussi. Le Guérisseur se précipita vers eux, et après un regard incréduble à Beltran et au reste de la scène il se concentra… sur Mina.

« Vous avez des blessures et votre Compagnon aussi. Appliquez vous du baume où vous pouvez atteindre, Raimon vous aidera pour le reste. Vérifiez que la peau ne s’en va pas, et buvez deux gorgées à la gourde verte, et autant que vous voulez à la marron. Vous avez compris ? On vous baignera dans l’eau dès que possible. »

Ces ordres donnés, Raimon obéit et vint donner les gourdes à Mina pendant qu’Edriss vérifiait l’état de son compère poilu. Le guérisseur s’occupa de Beltran. C’était « hallucinant » comme il le dit lui-même, après avoir conclu que le Capitaine était … sain et sauf, et que son sommeil forcé était plus dû à la dose d’énergie dépensée qu’à un problème interne. Au cas où, il le badigeonna de baume et une fois la gourde libre, il lui glissa un peu de liquide dans la bouche. Beltran déglutit sans pour autant se réveiller. Ils purent alors le rhabiller et Raimon se chargea de transporter le blond sur le dos d’Edriss, pendant que le Guérisseur s’assurait que Mina tenait sur Ezarell. Ils rentrèrent au pas.

Quand le bateau fut en vue, les Compagnons avaient déjà donné les informations essentielles à ceux qui les attendaient : Beltran était vivant mais inconscient, Mina et Ezarell un peu brûlés mais surtout choqués, et il fallait attendre que l’équipe de nettoyage ait fini. Et préparer une couche pour les blessés. Tout le monde pouvait arrêter d’être sur le qui-vive.
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Isabeau d'Armentières le 20 décembre 2011, 16:12:18
Extrêmement tendue, Isabeau sauta au plafond quand l'un des blancs s'adressa à elle (Sauf qu'il n'y avait pas de plafond). Elle avait littéralement oublié leur présence. Bande de charognes blanchies à la chaux! Ils n’auraient pas pu faire leur boulot AVANT? Avant que leurs deux plus jeunes recrues ne prennent les choses en main? Avant qu'Isabeau ne se sente a deux doigts de vomir de trouille?

Muette, Isabeau se recula donc, laissant ses vénérés ainés passer devant. Muette parce que sans ça, elle se serait mise à leur gueuler dessus un superbe chapelet d'injure qu'une Demoiselle de sa condition n'aurait pas du connaitre (Mais bon... entre les ouvriers de son père, et les cochers de la caravane...) En même temps, elle posa sa seconde main sur la garde de l'épée a une main qu'elle brandissait obstinément. Ce qui n'avait évidemment rien à voir avec les légères oscillations que décrivait la lame. Rien.

En tous cas, elle ne l’avouerait jamais. Pas plus qu'elle n’avouerait avoir esquissé un pas en avant quand Raimon avait pris sur lui d'emmener le guérisseur. C'était sans doute la meilleure solution. Ça faisait un humain pour protéger le guérisseur. C'était bien très bien. Et elle n'avait pas du tout l'impression d’être plus vulnérable depuis que son fiancé avait disparut entre les arbres. Pas du tout. Pas du tout puisqu'elle n'était pas une demoiselle en détresse: elle avait une épée.

Elle sourit à la question de Saskia, un peu interloquée:

"Je suppose oui. C'est une Boutefeu. Lavan-Tornade-de-Feu avait mis le feu à une vallée entière, non?"

Un peu plus tard, l'alerte fut levée. Isa se dirigea lentement vers le bastingage et se laissa glisser au sol, les jambes tremblotantes. C'était fini. Fini. Fini. Elle était de nouveau la petite archiviste, pas la grande gueule. Elle enfouit sa tète entre ses bras et se mis à pleurer a gros sanglots silencieux.

L'épée posée a coté d'elle semblait pourtant la narguer. Sa vie, désormais, ce serait ça?
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Irmingarde le 20 décembre 2011, 16:55:12
C'est avec un soulagement indicible qu'Irmingarde entendit arriver les secours, et plus encore qu'elle les aperçut.  
Ils pourraient sûrement réveiller Beltran, parce qu'il n'ouvrait toujours pas les yeux.
Ca la rendait malade d'imaginer ce qu'allaient voir les nouveaux arrivants.
Une pauvre grise terrorisée avec le capitaine de la Garde totalement nu sur ses genoux. Mouais...

Mina ouvrit les yeux d'incrédulité quand elle entendit les conseils du Guérisseur, et elle secoua la tête et repoussa les ordres de l'homme d'un geste agacé de la main.

"Ce n'est pas de moi dont il s'agit mais du Capitaine, occupez-vous de lui, je suis une grande fille, je saurai m'occuper de moi"

L'idée même de Raimon, le fiancé d'Isabeau, en train de lui étaler de la crème là où elle ne pouvait pas le faire faillit la faire rire. Mais à la place, elle roula des yeux, presque excédée:

"Je n'ai pas besoin d'aide pour me soigner, j'ai assez de deux bras pour ça."

Elle attrapa les gourdes que lui tendit Raimon un peu trop brusquement et en pris les doses demandées en quelques secondes pour s’intéresser à l'état de santé de son Compagnon qui la rassura:

"Je vais bien, et toi, au lieu de tourner en rond et t'énerver contre tout et tout le monde, tu devrais suivre les instructions du Guérisseur, retournons au navire"


Mina fit la moue et se tourna vers l'homme de soin:

"Pourquoi il ne se réveille pas? Il va mal? Je l'ai blessé? C'est ma faute s'il s'est brûlé, je n'ai pas contrôler mon don, je ne voulais pas..."

Le ton de sa voix frôlait l'hystérie. Elle ne se pardonnerait jamais de l'avoir blessé, mais ce qui était certain c'est qu'elle ne se remettrait pas si Beltran se se réveillait pas.
Cependant, elle n'eut plus le choix, Ezarell lui donnant un coup de naseau autoritaire dans le bas du dos, elle grimpa sur elle avec difficulté pour retourner vers le rivage.

"Reste au pas près d'Edriss et de Beltran s'il te plait 'Za"

Le Compagnon eut un soupir mental en acceptant et marmonna - autant qu'on puisse marmonner mentalement:

"Tu devrais te reposer ma Liée. Tu as été courageuse, tu mérites du repos"


Irmingarde haussa les épaules d'indifférence, laissant Ezarell les ramener, gardant l'oeil sur Beltran, toujours inconscient, mais au moins habillé. Ce serait déjà ça de mois gênant à affronter.
La jeune femme grimaça d'anticipation. Quand Saskia et Isabeau allait apprendre dans quelle situation Raimon l'avait retrouvé, elle serait mortifiée!
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Elbereth le 20 décembre 2011, 19:58:44
[justify:2s2k12s6]Raimon et elle étaient entourés de Compagnons. Elle se sentait un peu "étrangère" en tant que non-héraut, mais ce sentiment passa rapidement, car elle était concentrée sur l'instant présent. Tournant la tête vers le jeune homme à ses côtés, elle le remercia d'un sourire et appliqua ses conseils en laissant retomber son épée dans une position moins fatiguante.

-Merci Raimon. C'est vrai qu'il vaut mieux préserver ses forces. En fait j'ai pris quelques cours, au cours de mon long voyage, mais j'ai surtout appris seule, j'ai du livrer bataille quelques fois, alors on apprend sur le tas. Oh je ne dis pas que ma technique est très bonne, mais je me débrouille pas trop mal avec. Ah si j'ai eu une ou deux leçons après mon arrivée à Havent avec Ann'dra, un promis à l'épée. Et toi ? Tu as commencé à apprendre tôt ?

Il est vrai qu'elle n'avait guère pris le temps de discuter avec le fiancé d'Isabeau jusqu'ici, mais il faut dire que ces derniers jours avaient été du genre mouvementés. Et puis l'attente devenait longue... Elle se demandait s'ils auraient à combattre au final... Mais mieux valait ne pas baisser la garde, aussi gardait-elle un œil vigilant sur la lisière de la forêt. Puis l'écho de Magie du Sang arriva, et peu après le message d'Ezarell...

Elle opina du chef aux ordres de Raimon et laissa un des Compagnons se placer devant elle. Del' n'était pas loin, et la jeune femme garda son sort en réserve, prête à le lancer, s'il le fallait. Elle vit Raimon et son Lié partir avec un Guérisseur vers l'endroit où se trouvaient Beltran, Mina et Ezarell. Elbereth était partagée entre l'envie d'aller se rendre compte sur place de l'état de l'endroit, ce sentiment de souillure l'inquiétant légèrement... et le fait de rester sur place, afin d'être présente en cas de besoin. Mais enfin, elle resta aux aguets, prête à réagir si une menace se présentait.

Mais quelques minutes passèrent et ils reçurent un message via Edriss, qui disait que le danger était écarté, et qu'ils ramenaient Mina et Ezarell quelque peu blessés et surtout sous le choc. Beltran avait l'air touché plus sérieusement apparemment, il n'était toujours pas revenu à lui. L'apprentie-mage laissa son sort complètement, et rangea son épée au fourreau. Elle sentit l'ambiance se détendre légèrement et le cercle de défense se rompit. La jeune femme se proposa pour aider à construire les couches en attendant le retour de ses amis. Mais en s'avançant, elle remarqua Isabeau qui semblait... bouleversée ? Elle se dirigea alors vers elle, laissant sa Liée avec les Compagnons, et posa une main sur son épaule, demandant d'une voix douce :

-Isabeau ? Que se passe-t-il ?[/justify:2s2k12s6]
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Saskia le 21 décembre 2011, 15:34:27
[justify:2apqd3zz]La réponse de Isabeau ne rassura pas Saskia. Cela l'inquiéta, en fait. Et Irmingarde, comment allait-elle, hein ? Des dizaines de questions l'assaillirent, et la grise les chassa d'un mouvement de tête. Guerren informa sa presque Liée du retour des absents, ne mentionna pas Elryk - ce n'était qu'un détail. C'était un traître, ils n'allaient pas non plus le ramener ! Faisant fi des mesures de sécurité, Saskia fit la chose la plus stupide à faire dans ces cas là : descendre du bateau, aller vers les blessés. Histoire de bouchonner l'entrée, de faire sa commère, ou n'importe quoi d'autre. Ignorant que Isabeau s'était effondrée en larmes et que Elbereth la soutenait, la jeune fille préféra se diriger vers Irmingarde.

Non pas pour assouvir sa curiosité. Ce serait bien mal venu, surtout à ce moment là. Non, plutôt pour aider sa consoeur à descendre de son Compagnon, et l'amener vers une couche qui aurait été préparée par quelqu'un d'autre - c'était évident, enfin, que quelqu'un d'autre l'avait fait pendant qu'elle se fourrait dans les pattes de tout le monde. Inquiète, pourtant, elle préférait être auprès de son amie. Saskia n'était pas très douée avec les gens, et elle ne savait pas trop comment aider Irmingarde, alors, elle fit comme elle put, et la prit par le bras, sous le coude.

 - Ca va aller ? ... Viens, on va te trouver un coin où te reposer sur le bateau. Quelqu'un a du préparer un endroit pour t'allonger.

La tension était retombée pour certains, mais pas encore pour elle. Parce qu'elle était déterminée à s'occuper de Irmingarde, pour laisser le Guérisseur se charger de Beltran. En espérant que le cas du Capitaine n'était pas si désespéré que Saskia l'escomptait.[/justify:2apqd3zz]
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Arthon le 22 décembre 2011, 14:07:37
Il fallut que Raimon et le Guérisseur soient soutenus par Ezarell pour que Mina accepte qu’on s’occupe un peu d’elle. Heureusement, elle accepta de prendre finalement ce qu’on lui donnait, et ils purent rapidement retourner au bateau. Là, le Capitaine serait mieux installé pour recevoir des soins, Irmingarde serait entourée et soutenue, et ils pourraient attendre le retour des fidèles d’Aanor pour partir avec un peu plus de sérénité.
Sans les Compagnons, il n’aurait pas été possible de transporter Beltran. Même sans le poids de son armure il était assez massif et la frêle Mina n’aurait pas pu le trainer sur dix mètres. Grâce à la force d’Edriss, c’est sans effort que le Capitaine put être ramené – et que Raimon, Irmingarde, et le Guérisseur purent être sûrs qu’ils arriveraient sans difficulté… Le Guérisseur prit le temps de rassurer Irmingarde et l’autre Gris :

« Il a dépensé toute son énergie et il est en état de choc. Ses constantes vitales sont biens, je pense que tout va bien et on va le laisser dormir pour le moment. Il faudra que vous m’expliquiez tout … ce n’est pas normal qu’il aille si bien. » avoua le Guérisseur avant qu’ils atteignent la plage.

Sur le bateau, les Blancs s’occupaient enfin de prendre les choses en main, et laissaient Isabeau pleurer tranquillement, bientôt rejointe par Elbereth. Saskia, après un moment d’hésitation sur la conduite à tenir, préféra aller au-devant d’Irmingarde alors que Raimon et le Guérisseur, aidés d’un autre héraut s’occupaient de Beltran.

Effectivement, comme l’avait prévu l’Elue d’Antéa-la-Morte, des couches avaient été préparées à l’intérieur dans la petite cabine du bateau. On y amena Beltran que l’on coucha – le Guérisseur allait le veiller. Entre temps, Ludmila et les survivants de son escorte revinrent au navire et reprirent leur poste sans un mot. Ils semblaient cependant plus amicaux, et le nom de Beltran revenait fréquemment dans les rares murmures qu’ils s’adressaient entre eux.

Rapidement ils reprirent la mer. Ce fut encore plus difficile à supporter au retour qu’à l’aller pour ceux qui avaient été malades même si l’idée de revenir sur un vrai continent était rassurante. En touchant terre enfin, Saskia par exemple avait assez de nausées pour confirmer qu’elle était plus qu’enceinte. Beltran ne s’était pas réveillé et on le transféra dans l’inquiétude générale dans une des grandes maisons étranges du centre de la ville pour qu’il s’y repose. Irmingarde et son Compagnon y furent ensuite examinés en personne par Ludmila qui semblait leur témoigner un immense respect – encore plus qu’aux autres Liés.

Tous les participants à la mission, qu’ils soient allés sur Sironis ou non, furent conviés le soir même (après des bains, des massages, une séance de relooking et quelques heures tranquilles) à une grande cérémonie. Les tambours battaient, comme une grande pulsation triste, et les litanies indiquaient qu’il s’agissait d’un rite funéraire – comme l’énorme bucher sur lequel les fidèles venaient jeter des colliers de fleurs. Personne ne leur parlait vraiment mais leur silence incluaient les étrangers comme s’ils étaient de la famille, et outres et nourritures leur étaient passés tout naturellement.

Il fallut attendre le lendemain pour que Beltran se réveille. Il était épuisé, rageait contre Elryk même s’il évitait de le dire tout haut, et ne supportait déjà pas de ne pas avoir la force de reprendre son poste. Il fut décidé qu’ils resteraient le temps qu’il puisse remonter à cheval.


[ Vous pouvez décider d’aller ou non à la cérémonie. Décrivez votre état d’esprit, si vous tentez des contacts… N'oubliez pas que vous êtes en pays étranger, avec des coutumes étrangères, des goûts et saveurs bizarres et étranges, une langue bizarre, etc...
 Vos Compagnons ne sont pas à l’aise et restent à l’écart mais ne sentent rien de menaçants, surtout qu’ils sont vénérés par les gens. Dellaria récupère et elle est choyée par les serviteurs de Ludmila.

Isabeau, tu te rends compte que tes affaires de base ont été fouillées, mais qu’il ne manque rien : au contraire, des tablettes aux signes étranges et avec des dessins y ont été soigneusement ajoutées. Rinnerl et Béthaniel ne veulent pas te laisser y jeter un coup d’œil pour le moment : ils veulent que tu te reposes. Rinnerl revient souvent te voir mais elle passe plus de temps à s’amuser avec Adrian maintenant qu’il n’y a plus de danger. Raimon vient souvent taper la discut avec toi pour être sûr que tout va bien même s’il ne le dit pas comme ça. Tu peux en profiter pour que vous fassiez vraiment plus connaissance ?

Saskia, tu découvres les premiers signes de la grossesse que tu avais voulu éviter de voir. Maintenant tout est clair, et les tambours font bouger ton bébé pour la première fois, tu en es sûre. Tes prémonitions reviennent pendant la nuit et tu vois de nouveau un Adrian adolescent avec Guerren auprès d’un jeune garçon et un Compagnon qui te semble étrange. Arthon porte la couronne, mais semble triste derrière eux. Adrian vient souvent vérifier que tout va bien mais passe le reste de son temps à se promener en souriant avec Rinnerl. On le regarde bizarrement mais personne ne l’agresse. Les gamins du coin en viennent même à l’emmener jouer.

Irmingarde, tes brûlures sont douloureuses mais on te fournit du baume calmant qui t’apaise rapidement, ainsi qu’Ezarell. Tu es la première à être appelée le matin au chevet de Beltran.

Elbereth, Dellaria allant mieux, tu te sens mieux aussi. Tu te rends compte aussi qu’en ville énormément de choses utilisent la magie – beaucoup plus que tu pensais possible depuis le cataclysme. La plus grande source est l’endroit où vous avez rencontré la Grande prêtresse mais personne ne vous laisse entrer.

Vous pouvez décrire une petite semaine : vous n’êtes pas rejetés et au fur et à mesure les gens vous parlent, mais sans Dellaria ou Rinnerl c’est dur de les comprendre sauf en parlant avec les mains ^^ On vous fait des petits cadeaux, vous pouvez même faire du troc. Beltran se remet difficilement et refuse de parler de ce qu’il s’est passé, même avec Irmingarde une fois qu’il lui a assuré que tout allait bien et qu’elle ne devait pas s’en vouloir.

Au bout d’une semaine, il ne tient plus, et puisqu’il arrive à remonter à cheval (et que ses poils/cheveux repoussent enfin) le signal du départ est donné pour le lendemain. Vous pouvez aussi décrire vos préparatifs et sentiments.
Arrêtez vous au lever du jour où le départ est prévu. Saskia, en une semaine, tous les symptomes refoulés font surface et tu prends bcp de formes ^^ ]
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Irmingarde le 22 décembre 2011, 21:25:13
Mina écouta avec intérêt ce que dit le Guerrisseur et faillit s’étouffer de surprise à ses mots:

"Ce n'est pas normal qu'il aille si bien?!"

Elle haussa un sourcil interrogateur et éluda sa dernière question.

"Je vous raconterai, mais plus tard..."

La jeune femme eut beaucoup de mal à voir la gentillesse et la prévenance avec laquelle l’accueillait Saskia. Elle ne méritait pas tant d'amitié, et le dit, peut-être trop brutalement pour les nerfs d'une femme enceinte, en se dégageant de son étreinte.

"Je vais bien, mais ne reste pas trop près de moi. Tu es trop précieuse, l'Héritier Arthon ne me pardonnerai pas de t'avoir mis en danger, et je suis un danger..."

C'est seule que Mina alla se caler dans un coin sur une couche prévue à cet effet, mais elle ne trouva pas le sommeil ni l’apaisement. Et le court voyage avait perdu sa magie de l'aller, elle le supporta même relativement mal.
Elle fut satisfaite de se retrouver de nouveau sur le continent et se laissa traîner pour se faire examiner sans trop broncher, puisque Ludmilla semblait vouloir le faire en personne. Elle ne comprenait pas l'espèce de révérence qu'elle lisait dans les yeux de l'étrangère et ne poussa pas l'examen plus loin. Elle ne voulait pas répondre à ça.
Son état physique l'importait peu, même si ses brûlures étaient loin d'être agréables, et la seule chose à laquelle la Grise faisait attention, c'était son Compagnon, qu'elle souhaitait voir rétablie.
Ne souhaitant pas être malpolie, et donner une mauvaise image de son royaume qu'elle représentait de part sa qualité de Héraut apprentie, elle accepta les soins qu'on lui prodigua, mais n'y pris aucun plaisir, restant silencieuse, et quand Ludmilla lui prêta une tenue locale, au demeurant très jolie et exotique, cela ne lui arracha même pas un sourire, juste un merci.
Elle ne comprenait pas qu'on semble lui accorder tant d'importance, elle qui avait faillit tuer le Capitaine et avait fait rentrer, par sa naïveté, un traître dans leur rang qui avait tué des habitants de cette ville sans aucun état d'âme!
En revanche, elle trouvait ça on ne peut plus normal qu'on vénère Ezarell qui, elle, s'était comportée en héroïne.
Son Compagnon essayait de lui changer les idées et la consoler, mais en vain, et cela la rendait malade pour sa liée, qui en contrepartie s'inquiétait pour elle, bref, un cercle vicieux.

Lors de la cérémonie, Irmingarde ne resta que le temps de faire bonne mesure, quand des fleurs furent jetées au feu, elle pleura en silence puis refusa la nourriture qu'on lui tendit, fuit tout contact, même avec ses amies, et se rendit auprès de Beltran, qui décidément, n'ouvrait pas les yeux. Elle ne dit rien, restant  côté de lui à regarder sa poitrine se soulever au rythme de ses respirations régulières. Finalement, elle rejoignit Ezarell pour prendre soin d'elle personnellement, fut muette à ses suggestions d'aller s'amuser près du feu pour se changer les idées et alla se coucher. Elle ne trouva pas plus le repos que sur le navire, et tourna en rond, les rares minutes de sommeil vite oubliées par des angoisses nocturnes qui firent leur apparition.

***

Irmingarde n'était vraiment pas belle à voir le lendemain matin. Lui avait-on vraiment fait des soins, des massages? Ca ne se voyait pas.
Ses cheveux longs étaient emmêlées, secs et hirsutes, attachés à la va-vite, de profondes cernes creusaient son visage amaigri par le manque de sommeil et les soucis, et elle se tenait encore plus droite que d'habitude.
Mais quand on vint la chercher pour lui annoncer que Beltran s'était enfin réveillé, elle se sentit plus légère et courut presque vers là où était logé le Capitaine.
Il n'était pas plus beau qu'elle, et semblait exténué au delà du possible. Elle se força à ne pas pleurer, ne le toucha pas bien qu'elle eut envie de lui prendre la main et s'excusa longtemps, ne se rendant peut-être pas compte que son babillage était fatiguant pour lui.

"Je suis désolé Beltran, tellement, tellement désolé. J'ai voulu... te sauver, et puis, je n'ai pas contrôlé mon don, et... par le Dieu et sa Déesse, tu ne te réveillais pas, et tout ça à cause de moi, parce que c'est ma faute si Elryk est rentré au Collegium et... Je vais te laisser, parce que je ne mérite même pas que tu m'accordes de ton temps..."

Il lui avait assuré qu'il ne lui en voulait pas, qu'il allait bien, qu'il irait mieux, mais ses paroles ne lui firent aucun bien, au contraire.

"Tu es malade, tu ne te rends pas compte, ce n'est pas grave. Quand tu auras repris tes esprits, tu comprendras que j'ai failli te tuer, et que tout ça est de ma faute..."

Mina était sortit de la pièce, et avait enfin put donner libre court à ses larmes.
Comment pourrait-elle le regarder de nouveau dans les yeux après tout ça?
Elle transmit mentalement à Ezarell:

"En rentrant à Haven, j'irai trouver quelqu'un, un mage peut-être, qui annihilera mon don, et je ne blesserai plus personne..."


Un soupir fut la seule répondre que consentit à lui donner son Compagnon.
Mina ne savait pas comment elle aurait fait face à tout ça sans la présence constante de l'amour inconditionnel d'Ezarell.

***

La semaine fut éprouvante. Parce que les étrangers semblaient vouloir les inclure dans toutes leurs activités et se montrèrent d'une telle civilité que Mina ne savait pas comment leur échapper. Il lui était dur d'être seule. Et tout ce qu'elle désirait, c'était être seule avec son Compagnon.
Elle ne put refuser à Ludmilla une très jolie tenue dont elle lui fit cadeau, ainsi qu'une espèce de foulard que la femme noua autour du cou d'Ezarell, aussi, en échange, Irmingarde lui donna une cloche qui ornait la tenue d’apparat de son Compagnon, ce qui sembla combler d'honneur l'étrangère.
Le Guérisseur était revenu à la charge afin de savoir ce qu'il s'était passé. Avec le moins de mots possible, la jeune femme lui expliqua qu'elle avait utilisé son don, n'avait pas su le maitriser, qu'elle ne savait pas pourquoi Beltran n'avait pas brûlé, et lui parla de la dague de Aanor. Elle était tout de suite partie, pour ne pas à avoir à répondre à d'autres questions. Même si elle savait qu'il essayerait encore d'en savoir plus.
Ce fut les seuls échanges qu'elle accepta, fuyant encore et toujours la compagnie des autres.
La seule personne qu'elle allait voir, c'était Beltran, et uniquement quand celui-ci dormait, ce qu'il faisait beaucoup.
Elle y alla de moins en moins, parce que ses périodes de réveils étaient de plus en plus longues et que d'après ce qu'elle entendait, il râlait beaucoup, énervé de devoir rester au repos, alors qu'il voulait repartir et reprendre le contrôle des opérations.
Elle ne sut pas si le Capitaine apprit qu'elle était souvent là. Elle s'en fichait. Elle ne dormait toujours presque pas.
Tout simplement parce que quand elle fermait les yeux, elle voyait deux choses.
Beltran coincé dans les flammes, ses vêtements calcinés, et Elryk, son ancien ami, le traître, dévoiler son vrai visage. C'était sans fin et cela la réveillait en sursaut dès qu'elle sombrait dans l'inconscience. Elle ne mangeait presque pas, malgré les harangues de son Compagnon qui finit par menacer d'aller trouver Beltran. Dans ces cas là, la jeune femme avalait quelques bouchées, juste assez pour avoir la force de rester debout.

***

"Tu sais 'Za, je crois que je n'ai aucun discernement. Ce n'est pas une qualité présente chez moi..."
"Que veux-tu dire par là?"
"Il suffit de regarder comment j'ai accueilli Elryk a bras ouvert quand j'ai fait sa connaissance! Je suis de nature méfiante, surtout avec les hommes, tu le sais, mais là où la méfiance permet de faire les bons choix, moi je fais les mauvais. Et toi, tu as tout de suite compris qu'il n'était pas ce qu'il disait, tu savais qu'il avait des secrets, tu ne l'a jamais totalement aimé, tu ne lui as jamais fait totalement confiance, et tu avais raison, toi tu sais faire les bons choix! Sauf un..."
"Plait-il?"
"Moi. Tu m'as choisis, et regarde, je met les gens en danger, je fais confiance aux traîtres, tu parles d'un Héraut..."
"Sur le coup ma Liée, je vais faire valoir ma plus grande expérience de la vie que toi. J'ai trouvé en toi les qualités que j'attendais de mon Héraut, et je ne reviendrai pas dessus. Tu as un don dangereux, tu le sais, il faut du temps pour le maîtriser. Sur le coup de l'émotion, tu y est allée un peu fort."
"Un peu fort, c'est un euphémisme?!"
"Chaque Héraut, et je dis bien chaque, a fait des erreurs à ses débuts, plus ou moins grave, et ils en font encore, parce qu'être un Héraut ma Liée, ce ne veut pas dire être infaillible."
"Grmph..."
"En parlant d'émotion... Pourquoi prend tu tant à cœur le rétablissement du Capitaine? Tu sembles vraiment très touchée. Je sais que tu es sensible mais..."
"Mais rien du tout, qu'est-ce que tu vas chercher!"
"Bien, bien, je ne m'en mêle plus... Tu vas mieux?"
"Non"
"Ca a le mérite d'être clair."
"Mais je suis heureuse de t'avoir, tu mérites une médaille 'Za, tu uses de trésors de patience pour moi, et je suis incapable d'en profiter..."
"Je fais de mon mieux."
"Et je le sais. Mais je n'arrive pas à aller mieux. Ca me poursuit 'Za, ça me hante!"


***

Le matin du départ, les maigres bagages d'Irmingarde étaient prêts depuis longtemps. La Capitaine aussi, et elle s'était donnée beaucoup de mal pour ne pas croiser son chemin. Elle était presque ravie de repartir vers Haven et à la fois terrorisée. On lui demanderai des comptes là-bas. Tendue, montée sur son Compagnon, elle essaya de se fondre dans la masse, attendant le signal du départ.

Irmingarde était exténuée, encore plus abattue qu'au retour de la scène dans la forêt, et les personnes averties n'eurent pas de mal à reconnaître les signes d'une dépression.
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Isabeau d'Armentières le 28 décembre 2011, 19:35:18
Isabeau pleurait toutes les larmes de son corps, elle pleurait sa peur, son angoisse, ses craintes de l'avenir et toutes ces choses qu'elle tenait enfermées dans son cœur. La tête de mule qu'elle était étant incapable de les laisser sortir, ca sortait tout  d’un coup et dans le désordre.

Une main se posa sur son épaule. Son premier mouvement fut une esquisse de fuite avant qu'elle ne braque son regard brun sur ce qu'elle identifia comme étant la magicienne du groupe. Son corps se détendit alors d'un seul coup et elle se blottit dans le giron de la Marron pour continuer à pleurer. (Le sel sur les vêtements... Pas responsable, ca! Ca tache, y parait!) Un  peu plus tard, Rinnerl et Betha virent se poser a coté d'elle aussi. Elbereth était bel et bien coincé sous quelques quintaux de bestioles plus ou moins magiques.

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Isabeau accepta avec bonne humeur d'aller à la cérémonie. Elle n'était pas super enthousiaste, mais c'était loin d'etre la première fois qu'elle était entrainée dans une célébration officielle, et par ailleurs, elle savait d'avance que ces missions auraient une composante diplomatique. Il n'était plus temps de se défiler. Elle réquisitionna donc une femme de chambre pour qu'elle prépare sa robe jaune avant qu'on ne lui fasse comprendre que ce n'était pas la peine. Elle se retrouva bien vite vêtue et coiffée a la locale, ce après un soin du corps complet absolument divin. Elle était donc merveilleusement détendue quand une servante lui apporta quelques bijoux.

La elle se rebiffa...

Elle ne pouvait pas décemment porter des bijoux non fabriqués par les siens. Question d'honneur familial. A prix d'une longue et houleuse discutions par signe, un compromis fut trouvé: Isabeau porta ses bijoux, mais ce fut les femmes de chambre locales qui les lui attachèrent comme elles le souhaitaient. Et elle accepta aussi de porter une pièce dont elle n'avait pas d'équivalent.

La cérémonie... Elle s'attendait a une longue cérémonie pénible, ou ils seraient au mieux ignorés, au pire regardés comme responsable des mort arrachés a l'affection de leurs proches (Ce qui n'était pas totalement faux, avouons le). Les circonstances la firent mentir. Ils furent enveloppés dans le deuil de ces gens. Non comme des responsables, des étrangers, mais comme des amis, des frères. Rarement Isa s'était sentit aussi a sa place dans une cérémonie officielle. Elle se demanda une seconde si elle devait aussi jeter une guirlande, puis renonça; Elle ne connaissait pas ces gens, son geste n'aurait pas eu beaucoup de sens. Et ce n'était pas comme la petite. Ces gens avaient des proches pour préparer leur Grand Voyage.

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Elle rentra tard, dans un état de fatigue proche du coma, aussi ne remarqua-t-elle pas de suite les subtiles différences dans ses bagages. Ce n'est que le lendemain, après peu de sommeil et s'etre levée en catastrophe pour évacuer une bonne partie du banquet en repassant par la case départ (Elle n’aurait pas du reprendre de ces petits truc verts...) qu'elle nota que son coffret à bijoux, qu'elle avait comme toujours faussement négligemment recouvert d'un châle était toujours la, mais que la vaporeuse piece d'etoffe avait bougé, trahissant qu'une main inconnue était passée par là.

Bran le bas de combat. Elle fouilla tout de fond en comble, paniquée à l'idée qu'on ai pu lui voler quelque chose. Non seulement a cause du prix de ses affaires, mais aussi: Que pourrait elle faire? En parler? Ca ne risquait pas de déclencher un incident? Elle aurait l'air (et la chanson d'ailleurs) d'accuser une de ses servantes indigènes... En marmonnant une série de suppliques à sa déesse, la jeune femme faisait rapidement l'inventaire de ses affaires.

Quelle ne fut pas sa surprise en découvrant des tablettes inconnues ornées de quantités de symboles divers et de remarquables dessins... Il lui fallut un temps de latence pour raccrocher cette découvertes aux paroles d'Aanor (Oui, elle est pas bin rapide. a sa décharge, elle était malade, aussi). Elle le posa de coté et continua sa fouille avec plus de sérénité. C'était une explication plausible.

Et qui se vérifia d'ailleurs. Pour autant qu'elle puisse en juger, il ne manquait rien. Oh bien sur il manquait peut etre quelque épingle, mais Isabeau n'avait pas précisément dénombré le nombre de consommables qu'elle avait emporté. Tous les objets de prix étaient là, c'était l'essentiel.

A la panique succéda la rage. Punaise, ca l'aurait tué, Ludmilla, de les lui donner en main propre? C'était quoi, ca! Elle avait faillis se chopper une crise cardiaque! Ce n’était pas des manières! Elle allait lui montrer de quel bois elle se chauffait!

Isabeau
Quoi!?
Soit raisonnable, mon Elue. Tu savais il y a pas dix minutes que ce serait hasardeux d'attaquer une servante. Imagine pour une grande prêtresse ajointe?
...!
Tu... Tu boude, là?
Fiche moi la paix, canasson délavé!


Et sur ces paroles au combien matures, la jeune femme malade se pelotonna sous la couette et appela une servante pour qu'on la soigne. Pas forcément dans cet ordre.

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Quatre jours plus tard, les boyaux remis dans le bon sens et se voyant interdire l'accès aux traductions, que ce soit les tablettes ou le restes des papiers du feu prés de la fillette morte, Isabeau se décida à aller visiter la ville. Rinnerl était fourrée avec Adrian et Bethaniel semblait très bien dans ses écuries bichonné par des palefreniers zélés, aussi décida-t-elle de proposer a Raimon de l'accompagner. Apres tout il était temps qu'ils fassent connaissance en tête a tête: jusque la entre la caravane, les élections, les apparitions et les trahisons, ils avaient pas beaucoup eu l'occasion d'apprendre a se connaitre.

Isabeau ne savait pas vraiment ce qu'elle devait penser de tout ca. Ils avaient été officiellement été engagés l'un envers l'autre mais... Déjà ca avait été fait contre son gré, ne l'oublions pas (et contre celui de Raimon mais c'était pas ca l'important), or dans l'intervalle, elle avait été élue. Elle avait gagné son indépendance. Elle était majeure. Elle... Elle avait le droit de venir et de dire... "Non. Je refuse ce mariage. Vous êtes mes parent mais je serais bientôt Héraut, vous n'avez plus de prise légale sur moi...". Elle avait le choix, ce qui était grisant et terrifiant a la fois, parce qu'elle devait faire le bon!

Six mois plus tôt, elle aurait été sure d'elle. Elle ne voulait pas d'homme, elle voulait Servir. Elle ne voulait pas etre la jument poulinière d'un type quelconque. Et puis ses parents lui avaient imposé un homme qu'elle ne pouvait s'empêcher d'estimer. Un homme qui l'estimait, qui semblait comprendre ses peurs et les rejetaient. Un homme qui trouvait normal qu'elle ait une opinion. Elle se sentait bien et en sécurité avec lui. Il était amusant... et vachement beau et riche tout de même, ne crachons pas sur les bases.

Ils parlèrent de beaucoup de choses en admirant la cité et en faisant quelques achats (Isabeau avait acheté quelques bijoux pour ramener des exemples de ce style exotique a son père, ca plairait peut etre, a Haven?), de leurs boulots, de leurs élections et de ce qui les attendaient à Haven... Raimon rigola sans doute beaucoup devant l'enthousiasme enfantin de sa fiancée à l'idée de recevoir son uniforme gris. Ils parlèrent beaucoup, abordèrent peu le sujet de leur famille et Isa ne réussis jamais a poser la question qui lui brulait les lèvres: De quoi sa prédécesseure était elle morte

Puis elle repassa deux jours au fond de son lit (enfin, son lit...) pour avoir eu la faiblesse de tester les choux à la crème locaux.

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Finalement, le jour du départ arriva. Isabeau, qui avait peu fréquenté ses amies durant cette semaine (on se demande pourquoi...), eut un petit choc en voyant l'état de Mina et celui de Saskia. Ok. On avait remplacé ses amis par, respectivement une loque et une femme en cloque. Ca fait un choc, vous avouerez. Saskia, c'était normal, aussi se retint elle de faire une remarque. Mina, par contre... Une pensée plus tard, Bethaniel venait se ranger à la droite d'Ezarell.

"Mina. Ca ne va pas? Qu'est ce qui t'arrive?"
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Arthon le 01 janvier 2012, 10:16:02
En se préparant enfin au grand retour, Beltran se sentait soulagé. Il avait besoin de s’éloigner de cet endroit où il avait failli être tué par un traître en qui il avait commencé à avoir réellement confiance, puis par Irmingarde – même si c’était un accident et qu’il ne lui en voulait absolument pas. Il se demandait d’ailleurs à quel point cette manœuvre ratée ne lui avait pas sauvé la vie… Il portait toujours au côté la dague d’Aanor, qui avait atterri il ne savait comment en sa possession (et à ce stade de ses pensées en général il cherchait Adrian du regard) et qui, selon le guérisseur, lui avait sauvé la vie.

Il avait hâte aussi de faire son rapport à Uriens et aux Hérauts, et de se débarrasser de ces histoires de déesse à protéger, etc. De plus, il avait remarqué les changements chez Saskia d’abord, et ne voulait pas qu’elle se retrouve à accoucher ici ou en pleine nature – ils devaient donc partir, mais aussi pour Isabeau qui ne supportait pas trop la nourriture locale (il fallait avouer que lui regrettait aussi les bons ragouts, la soupe, la nourriture civilisée même si d’autres s’éclataient la panse avec les plats épicés) et surtout pour Irmingarde qu’il voyait dépérir sans pouvoir faire grand-chose. Les autres membres du groupe ne semblaient pas trop souffrir de la situation, mais le Capitaine soupçonnait que tout le monde avait envie de retourner à ses pénates.

Le jour du départ, Beltran s’était levé très tôt, plein d’énergie. Il avait passé une main décidée dans ses… sur son crâne duveteux (il ne s’y ferait jamais), s’était étiré… et était allé vérifier les paquetages, l’état de ses soldats. Il recommençait à pouvoir plaisanter et discuter avec eux, et le fait qu’il ait survécu au traître lui avait donné encore une aura supplémentaire. Il s’en serait bien passé, mais tout revenait à la normale, ils repartaient, il supporterait.
Quand les autres les rejoignirent, Beltran leur sourit et leur indiqua leur place dans le convoi. Il fit promettre à Saskia d’aller dans un chariot au moindre signe de problème, toisa Guerren jusqu’à ce qu’il finisse par acquiescer de sa grosse tête, et donna une petite tape amicale à Adrian qui lui sourit largement. Ensuite il vint voir Elbereth et s’assura qu’elle et Dellaria étaient assez en forme pour venir – et surtout que la ratha n’avait pas envie de rester dans ce pays étrange dont elle venait visiblement. La créature fit savoir au Capitaine par l’intermédiaire de son amie qu’elle avait appris ici tout ce qu’elle souhaitait savoir et qu’elle rentrait à Valdemar, son pays désormais. Beltran en fut curieusement content.
Il passa voir les guérisseurs, les Hérauts en blanc, tout le monde avant d’oser s’approcher d’Isabeau et Irmingarde. Il s’enquit de la santé d’Isabeau – et Raimon qui ne trainait pas loin – ainsi que de Rinnerl qui semblait contente de reprendre la route ( elle avait encore grandi ! ) puis s’approcha de Mina. Il lui prit la main :

« Haut les cœurs demoiselle. On rentre chez nous. Et on leur apporte beaucoup d’espoir en plus. »

Puis, ne sachant que dire, il alla se mettre à la tête du convoi, voulut donner le signal du départ … et se retrouva face à Ludmilla. Cette dernière était en tenue de cérémonie et se tenait au côté de la vieille femme qui dirigeait tout ici.

« Ratha. » exigea-t-elle et elle refusa de bouger tant que Dellaria ne fut pas là. Puis elle commença, traduite immédiatement par la créature : « Vous avez été choisis par Aanor, et nous sommes son peuple. Je vous donne des gens à moi pour vous guider dans votre compréhension et aider à vaincre le Sombre. Ramenez-les moi sains et saufs au nom d’Aanor, avec des croyants si vous pouvez, pour reconstruire notre communauté. »

Deux femmes et deux hommes se détachèrent de la foule (enfin « foule »…) qui observait les préparatifs. Armés, habillés traditionnellement, ils avaient le visage lisse et sérieux. Il leur fut amené des chevaux et même Beltran n’aurait rien pu faire pour les empêcher de venir. Il tenta de dissuader-remercier (il ne savait pas trop) Ludmilla et sa supérieure puis décida que le départ était un bon moyen de fuir leur étrange regard.

Ils se mirent donc tous en route. De nouveau, les paysages les happèrent… et ils se retrouvèrent au pied de la montagne cinq jours plus tard, comme si des kilomètres avaient été « zappés » d’un coup. La partie la plus dure du voyage pouvait commencer. Sans Dellaria, ils auraient été perdus mille fois, et sûrement morts. Le Guérisseur eut fort à faire : petites blessures, foulures, refroidissement, … l’hiver s’annonçait rude dans la montagne et ils n’avaient pas encore atteint le sommet ! Il s’inquiétait de même pour Saskia, qui supportait plutôt bien les frimas cependant, et pour Mina. Beltran venait souvent vérifier que tout le monde allait bien. Il prenait de temps en temps Adrian avec lui – il s’attachait au petit bout de Modifié. Rinnerl semblait plus qu’à son aise à courir dans les bois, dans la neige, partout, et revenait régulièrement se réchauffer contre sa Za’. Elle parlait de mieux en mieux, et commençait à faire des réflexions intelligentes. Avec Dellaria, elles pouvaient aller des heures en éclaireur le soir pour ramener les informations vitales à la poursuite du voyage.
Les étranges voyageurs supplémentaires n’avaient guère parlé au début, puis Raimon avait réussi à percer la carapace d’un des hommes et les quatre guerriers avaient commencé à apprendre le valdemaran avec lui. Rapidement, ils arrivèrent à discuter avec le Gris sans l’aide de Dellaria, et une fois les bases acquises, ils se mêlèrent plus au groupe, et devinrent même plutôt amis avec certains soldats et Hérauts. Une des femmes venait donner des conseils à Saskia sur sa grossesse – comment contrebalancer le poids du bébé pour éviter le mal de dos, comment masser son ventre et sa poitrine pour les détendre, ce genre de choses…

L’escalade dura des plombes. Et une fois dans la neige, il fallut qu’Ezarell convainque Irmingarde d’utiliser son don : sans feu, ils étaient condamnés… Elbereth donna un coup de main avec ses pouvoirs pour dégager les routes ainsi qu’un autre des mages présents… Au final ils s’en sortirent pas mal, malgré quelques engelures, deux chevaux qu’il fallut abattre et la faim qui commençait à se faire sentir. Et là, certains soldats, aidés de Rinnerl et Dellaria, prouvèrent leur utilité en trouvant du petit gibier.

Et enfin le col fut passé, et ils commencèrent à redescendre. Le Mur était franchi – restait les prochaines montagnes et traverser tout Valdemar. Après l’immense montagne, les Marches parurent d’une facilité enfantine – sauf pour Saskia qui commençait à ressentir lourdement son statut de Porteur Royale. Les semaines passaient, longues, douloureuses, et l’envie de rentrer se faisait de plus en plus pressante pour tous.

Quand enfin ils arrivèrent dans la campagne valdemarane, ce fut un immense soulagement et tout le monde sentit son moral remonter en flèche. Beltran menait plus allègrement sa compagnie, et mettait un point d’honneur à venir discuter avec tout le monde – plus spécialement Mina même s’il avait l’impression qu’elle l’évitait.
L’hiver était bien installé. Pour les étrangers, Victoria, Allegria , Santo et Luca, c’était un climat aride et difficile à supporter, mais ils ne se plaignaient jamais. On leur avait passé des vêtements chauds dans lesquels ils n’étaient guère à l’aise mais ils en riaient – maintenant qu’ils avaient perdus leur froideur de façade.

Beltran fit les comptes un soir. Cela faisait légèrement plus de huit mois qu’ils étaient partis. Dans la semaine, ils allaient retrouver Haven et leurs familles. Ils avaient perdus deux soldats et trois chevaux – un quota « raisonnable » quand on pensait à un traître vaincu, une Déesse rencontrée, des artefacts et des réponses, et même des ambassadeurs d’un peuple jusque là inconnu dans un pays inconnu.

La dernière semaine s’écoula trop lentement. Le Capitaine reconnaissait enfin les lieux et se dirigeait sans carte. Quand Haven fut presque atteint, il fit accélérer le pas à la troupe fatiguée. Personne ne les attendait en grande pompe. Quand on vit arriver le convoi, la garde fut dépêchée. Le lieutenant mit du temps à reconnaitre Beltran dans ce blond fatigué à la coupe en brosse. Puis ce fut les exclamations de joie – et un Compagnon monté par un Arthon rayonnant fit irruption presque aussitôt : il avait senti l’approche de Saskia depuis des lieues. Après les embrassades de rigueur avec Beltran et les Hérauts qui virent le saluer, le royal jeune homme aperçut Irmingarde et Isabeau qu’il salua avec joie, il félicita les deux nouveaux gris, et chercha désespérément Saskia. Il tomba nez à nez avec un ventre inconnu, leva la tête, pâlit…

Il prit sa future femme dans ses bras avec précaution (et maints vertiges il fallait l’avouer) et se satisfit d’être de nouveau complet avant que les angoisses n’apparaissent.

[ Dernier post mesdames ^^
Vous pouvez broder sur le voyage avec les informations de base que je vous donne – sur votre état, vos envies, etc.

Saskia : en pleine grossesse, c’est vachement sympa dans le froid, la neige, les longues heures de chevauchée… les visions nocturnes de ton enfant et d’Adrian … Et tu vois la dague briller, briller sans cesse dans ton sommeil, qui protège Beltran et vous tous. Plus tu approches de Haven, plus ton Lien pour la Vie vibre, et tu sais qu’Arthon va bien.
A quelques kilomètres de la ville, Ryis t’accueille mentalement avec joie et te promet qu’Arthon arrive… Quand tu le vois, tu te sens subitement de nouveau en forme. Le bébé bouge.

Elbereth, Dellaria a appris plein de choses sur elle : les créatures de sa race se lient souvent à des fidèles d’Aanor, ils font partie intégrante de la communauté. Quand la communauté de l’île a été massacré, sa famille et tous les autres l’ont été aussi. Depuis ils n’ont plus vu de ratha mais sont persuadés qu’il en reste, plus loin, ailleurs. Dellaria vient d’une famille de mages de plus, et elle a sûrement des pouvoirs aussi. On lui a raconté l’histoire de sa famille, etc. Quant à toi, pendant le voyage, tu dois utiliser tes dons – pour faire fondre la neige, assurer le chemin, écarter les prédateurs. Tu es aidée d’un autre mage évidemment, mais tu fournis ta part de travail. Tu commences à « sentir » et mieux voir l’énergie autour de toi, et désormais tu es capable de puiser dans les petites lignes d’énergie et plus dans tes propres réserves. Tu n’es plus au niveau Apprentie, et ton mentor te promet de t’aider à passer Compagnon de retour à Haven si tu te sens capable de passer l’examen.

Irmingarde : obligée d’utiliser ton Don, aidée d’Ezarell, tu as peur mais tu le contrôle plutôt bien – aucun accident. Tu es constamment entourée et soutenue par tous – et Beltran vit mal que tu sois mal.

Isabeau : ton amitié avec Raimon se développe (si tu le souhaites) ; ton Lien avec Béthaniel est complètement fait et consolidé, et tu commences même à percevoir les potentialités de tes Dons. Rinnerl a beaucoup grandi, musclé, et elle parle presque normalement en arrivant à Haven. Votre trio est très fort et complice. Tu te rends compte que de temps en temps Rinnerl fait la naïve mais qu’en fait elle se moque un peu de toi … telle « mère » telle « fille » ^^

Compte rendu de l’arrivée dans le post de retour de mission. Un post chacune ici encore ]
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Irmingarde le 01 janvier 2012, 18:05:23
Évidemment, c'était trop demandé de se fondre dans la foule.
Tout simplement parce que, juché sur un Compagnon, on passait rarement inaperçu.
Irmingarde fit un effort pour ne pas faire la moue quand elle vit Beltran approcher, pour ne pas se montrer peu charitable, et se concentra sur la question d'Isabeau, bien qu'elle n'ai rien de particulier à dire.

"La même chose que toi je suppose, l'apprentissage de notre métier qui rentre..."

Une façon élégante d'éluder sa question en lui faisant comprendre qu'elle avait bien vu qu'elle aussi n'allait pas très bien.
La jeune femme sursauta quand Beltran arriva, même si elle l'avait bien vu se diriger, en dernier, vers elle, et plus encore quand il lui attrapa la main et lui prodigua quelques mots qu'il voulait certainement encourageant.
Elle osa le regarder dans les yeux et plongea son regard dans ses prunelles noires, encore plus étranges car ses cils n'avaient pas entièrement repoussés encore. Elle retira sa main de la sienne pour la tendre vers son visage et presque effleurer ses sourcils fins et duveteux qui repoussaient à peine, puis la fit retomber le long de la croupe d'Ezarell en soupirant, navrée pour lui, encore, et concentra son regard vers l'horizon, comme si Haven allait sortir de terre pour leur éviter un éprouvant voyage de retour.
Il se rendit au devant de leur procession et la laissa seule, ce qu'elle apprécia, puisque les silences entre eux ne faisaient que leur rappeler les dangers qu'ils avaient encourus, toutes ses choses dont le Capitaine refuser de parler.

L'arrivée de Ludmilla qui exigea la présence d'ambassadeur de l'île avec eux ne l'étonna pas. Il était normal que les croyants veuillent voir ce qu'allait faire les Valdemarans pour les aider.

***

La vue de la montagne et le souvenir de l'aller acheva de démoraliser Mina. Ezarell entreprit donc de lui redonner un second souffle.

"Allez, un peu de courage, tu es une future Héraut ma liée!"

Sur ces mots, mi-consolation, mi-coup de pied au cul, Irmingarde prit une grand inspiration et elle prirent la route.
Bien que toujours silencieuse, et malgré la présence du Guérisseur, Irmingarde essayait de garder un oeil sur Saskia. Très enceinte, les conditions étaient catastrophique pour sa santé si on ne prenait pas garde. Dans les Holds, quasiment toutes les épouses de son Père avaient perdu des enfants, avant ou après l'accouchement, un bébé, c'était si fragile, il fallait prendre garde.
En dehors de ça, elle ne faisait pas attention à grande chose, ni aux étrangers, Adrian ou les créatures magiques.

***

Ce ne fut pas chose facile de la convaincre de faire du feu.

"Je n'en ai aucune envie, la dernière fois j'ai failli tuer Beltran!"

"Tu vas le faire parce que la survie de tout le groupe dépend de ton bon vouloir ma Liée, tu as vu ton état alors que Beltran n'était que blessé, tu veux vraiment prendre le risque de voir tout le monde mourir parce que tu as peur? Tu veux voir Saskia mourir de froid? Et Isabeau?"


Irmingarde dut bien accepter les arguments de son Compagnon mais du s'y prendre à plusieurs fois, à chaque fois, pour allumer un feu. Ce n'était pas un problème de gestion de son don, parce qu'elle constatait bien qu'elle le maîtrisait bien pour ce genre de feu de commodité. Il fallait juste qu'elle accepte de de le pousser assez loin pour conjurer des flammes, et la peur la bloquait souvent, avoir réussi à faire un feu la veille de lui donnait pas assez confiance pour passer au dessus le lendemain.
Mais l'essentiel c'est qu'elle permettait au final à tout le monde de rentrer chez soi. Sauf deux chevaux qui furent abattus à sa plus grande tristesse.

Le voyage fut atrocement long. Irmingarde avait l'impression qu'elle n'aurait plus jamais chaud de sa vie. La faim qui tiraillait les autres ne la touchait pas car depuis le départ de l'île elle mangeait toujours très peu, se restreignant pour que Sakia puisse manger à sa faim et celle de l'enfant qu'elle portait. En revanche, elle était terriblement fatiguée. Elle dormait toujours aussi peu, et parfois, Ezarell la menaçait d'user de ses pouvoirs pour la forcer à se reposer. Mina savait que ce n'étaient pas des paroles en l'air.

***

Redécouvrir les paysages de son royaume lui mit un peu de baume au coeur. Et la rendait terriblement triste à la fois. Parce qu'elle pensait à Elryk, et ça la rendait presque malade. Au fond de son coeur, elle était certaine, persuadée, que le jeune saltimbanque n'avait pas été aussi mauvais de nature.
C'était un traître, il n'y avait aucun doute là-dessus. Un remarquable comédien aussi. Mais avec elle, elle voulait croire que parfois, il avait été naturel, et qu'il avait réellement éprouvé cette joie de vivre. De son passé, elle ne connaissait rien, ne savait pas ce qui l'avait amené à devenir ce tueur dénué de reproches et de sentiments.
Mais elle avait besoin d'y croire pour ne pas se sentir trop sale, pour ne pas croire que son tout premier ami était aussi horrible que la rumeur le ferait penser à tout le monde. Elle essayait de croire qu'elle seule l'avait connu pour de bon, l'humain, et pas le monstre.
Ezarell n'était pas d'accord avec sa liée mais ne le disait que peu, juste très soucieuse de l'état de santé physique et psychique de Mina.

La jeune grise ne comprenait pas pourquoi Beltran tenait à tant à lui parler. Juste de la politesse? Elle n'en avait pas l'impression, il y avait autre chose.
Elle ne voulait pas être désagréable avec lui, aussi elle ne l'envoyait pas paître ailleurs, mais se montrait peu bavarde, se contentant d'écouter ce qu'il lui disait.

"Il est trop gentil, bien trop, il ne devrait pas..."

"Il se soucie de toi, presque autant que moi c'est dire, laisse lui une chance."

"Une chance de quoi? De risquer de le brûler, encore? J'ai déjà du mal à le regarder en entier après l'avoir vu sans aucun vêtements..."
[/color]

Ca, aussi trivial que soit cette aventure, cela la perturbait encore beaucoup. Elle n'en parlait pas, évidemment, mais elle n'était pas certaine que le Capitaine ne s'en soit pas rendu compte, puisque parfois, quand il croisait son regard, elle devenait aussi rouge qu'une tomate et baissait les yeux, horriblement gênée.

Puis Haven, enfin! La ville avait une odeur propre à elle qui remplit les narines d'Irmingarde et lui donna la force d'avancer plus vite vers le point d'arrivée.
Elle fut heureuse qu'on ne les accueille pas comme des héros, mais fut quand même étonné de voir Arthon arriver à grande vitesse. Avant de se souvenir qu'il attendait sa fiancée, et qu'il allait certainement avoir la surprise de sa vie!
Elle répondit avec surprise à son salut plus que cordial, et sentit une pointe de jalousie en voyant les retrouvailles du futur couple royal.

Puis elle embrassa la capitale du regard.
Enfin chez elle.
Elle avait pouvoir revenir à sa vie d'avant. Ses cours, ses moments privilégiés avec son Compagnon, à la différence près que plus jamais Elryk ne viendrait la déranger pour une broutille.
La nostalgie la prit et elle pensa à tout ce qu'elle devait faire maintenant, tout en enlevant ses pieds des étiers dans le but de descendre de son Compagnon. Elle l’amènerait vers les écuries pour prendre soin d'elle, la bouchonner, la brosser, la première chose que faisait un Héraut, en toute circonstance. Puis elle irait retrouver sa chambre, le peu d'affaires qu'elle possédait, verrait ensuite le planning des tâches à faire pour le Collegium, et elle ferait un peu de couture pour remettre ses uniformes  sa taille, car elle avait perdu beaucoup de poids.

Irmingarde se rendit alors vraiment compte que la mission était finie, enfin finie.
Éloigné le stress, l'angoisse.

La pression qu'elle avait accumulé tout au long de ses 8 mois la quitta brusquement, tellement violemment qu'elle se sentit tanguer et que sa vue se voila quelques secondes, se teintant de gris.

Paniquée, elle chercha du regard quelqu'un pour l'aider, gémit le nom de son Compagnon et se sentit tomber.

Et tout devint noir.
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Elbereth le 01 janvier 2012, 23:51:21
[justify:2o4op6l0]Elbereth avait consolé Isabeau sans un mot, la laissant se vider d'un trop plein d'émotions. La liée de la Grise et son Compagnon s'étaient joints au "câlin" général, et ils étaient restés un moment ainsi. Puis tout le monde était monté sur le bateau et rentré sur la côte. La jeune femme jeta un regard à la pauvre Mina et à Beltran, tous deux visiblement bien mal en point. Heureusement, des couches étaient prêtes dans l'embarcation, et purent accueillir les blessés.

Une fois revenus dans la grande ville, chacun d'eux eut le droit à une chambre et un peu de repos mérité. L'apprentie mage profita du bain et des massages proposés, puis elle passa une tenue enfin propre et se posa sur son lit les bras croisés derrière la tête, le regard braqué sur le plafond. Del', posée à ses côtés s'était endormie. Sa présence réconfortait la jeune femme qui avait soudain un coup de nostalgie et avait envie de retrouver son "chez-soi" et ses repères.

Elle repensa à tout ce qui s'était passé, et tout ce qu'ils avaient découvert jusqu'ici, mais avant qu'elle ait fini de faire le tri, le sommeil l'avait rattrapée, et elle s'était assoupie. Le soir venu, elle participa avec les autres à la cérémonie, tentant d'aborder quelques uns de leurs hôtes. Del' se faisait chouchoutée, et Elbereth était heureuse de voir qu'elle allait mieux. Elle resta un moment, mais la fatigue pesant toujours, elle quitta assez rapidement ses amis et les étrangers pour aller dormir.

Les jours qui suivirent, elle se promena dans la ville, souvent accompagnée de Del', avec qui elle discutait beaucoup. Elle voyait bien que la Magie, ici, était utilisée beaucoup plus qu'à Haven et plus généralement Valdemar. Elle faisait quasiment partie de leur quotidien. Elle en était impressionnée même, elle découvrait et redécouvrait certaines choses qu'elle ne pensait plus possible. Au fur et à mesure des ballades, l'apprentie se rendit compte que l'endroit d'où émanait le plus de magie, et bien c'était l'endroit où ils avaient rencontrés la vieille dame, à leur arrivée, l'espèce de Dôme, mais malheureusement inaccessible, elle n'avait pas de passe-droit...

La semaine passa, avec ses rencontres, ses échanges, ses discussions... La jeune femme fit même acquisition de une ou deux tenues du coin, elle les trouvait assez esthétiques... et colorées ! Del' l'aidait beaucoup dans les traductions, et grâce à cela, elle pouvait avoir quelques discussions vraiment intéressantes. A côté, elle essayait de voir ses amies, mais Mina restée renfermée et mal de ce qu'apparemment il s'était passé dans la forêt, et Beltran récupérait doucement.

Enfin le départ fut annoncé. Si la future mage avait était heureuse de connaître tous ces gens, et que Del' avait enfin pu retrouver ses origines, elle était pressée et impatiente de retrouver Valdemar, Haven, le Collegium, ... Eoghan... Ses bagages furent vite prêts, et après une bonne nuit de sommeil, elle était prête à partir, sur son cheval, Del à ses côtés. Un regard à Mina la fit grimacer. Elle n'allait pas bien, et n'avait pas l'air prête à discuter avec ses amies. Il lui fallait sûrement du temps. Elle vit Isa s'approcher tout de même de la jeune Grise. La nouvelle de "coiffure" du Capitaine faisait bizarre, mais on s'y habituait. Lorsqu'il passa, elle lui assura que toutes deux comptaient bien rentrer, et étaient bien remise pour la route du retour. Elle nota son soulagement et lui sourit en retour.

Puis alors qu'il allait partir, la Grande Prêtresse et leur guide demandèrent sa Sœur d'Esprit pour passer un dernier message. La ratha se pressa d'avancer à la tête du convoi et traduisit la déclaration de Ludmilla. Des ambassadeurs ! Ils ramenaient des ambassadeurs à Haven ! Ainsi quatre personnes furent choisies et intégrèrent leur groupe, et après quelques politesses, le convoi s'ébranla. Le trajet du retour -même s'il parût plus rapide qu'à l'aller- fut difficile et harassant. Del' les guida encore dans la montagne.

Elle-même dut combiner ses sorts à ceux de Mina -qui avait repris un peu confiance en elle-, afin de dégager la neige qui gênait leur avancée. Elle usait quelques autres fois de sa magie lorsque les prédateurs rodaient d'un peu trop près par exemple... Ils avaient faim, froid, la fatigue pesait sans cesse, mais ils avançaient. Le reste du voyage permit à l'apprentie d'apprendre à connaître les étrangers, et elle participa à leur apprentissage de la langue.

Ils avançaient, toujours et sans cesse... Mais Haven paraissait tellement loin. C'était chaque soir la même fatigue qui faisait oublier la dureté du sol, et chaque matin les courbatures se faisaient un peu plus accrues. Elbereth n'avait plus qu'une pensée en tête : un bon lit, sa chambre et revoir enfin son ami. Allait-il bien ? Le trouverait-elle changé ? Leur relation serait-elle différente d'avant leur départ ? A vrai dire elle ne pensait pas à cela. Elle voulait juste enfin le revoir et retrouver leurs moments de complicité.

Peu à peu, ils se retrouvèrent en terrain connu, franchissant la frontière de Valdemar, retrouvant des endroits familiers. Tout le monde semblait aller beaucoup mieux, même leurs amis étrangers qui, à présent se sentait plus à l'aise parmi eux. Presqu'un an qu'ils avaient quitté Haven... C'est en arrivant en vue de la ville que l'apprentie se rendit compte à quel point tout cela lui avait manqué. Alors voilà, ils arrivaient.

Enfin. Au début personne n'était là, puis la nouvelle se propagea rapidement et bientôt des gens de la garde vinrent, puis l'Héritier au Trône en personne s'avança vers eux, afin d'accueillir son aimée. Elbereth sourit devant la scène touchante, et regarda à si elle voyait Eoghan... Mais la nouvelle de leur retour n'avait pas du encore lui parvenir aux oreilles. S'il était déjà rentré. Mais à en croire ce que l'on disait, ils étaient les derniers, on les avait même crus morts.

Elle réfléchit à tout ce que ce voyage leur avait apporté, à elle et à Del'. Ainsi les rathas se liaient à ceux qui vénéraient Aanor. Mais elle-même n'en faisait pas partie. Enfin jusqu'à preuve du contraire ? Cela lui posait question. Sa Liée était aussi une Mage, de nature différente, certes, mais une mage tout de même ! Elle avait donc des pouvoirs, simplement, ils ne s'étaient pas encore réveillés.

Elle était heureuse que sa Soeur d'Esprit ait enfin retrouvé son passé et ainsi une partie d'elle-même. Quant à la jeune femme, son Don s'était développé peu à peu, elle se concentrait mieux sur l'énergie environnante, et était à présent capable de puiser dans les petites lignes d'énergies à sa portée, en plus de ses capacités. D'ailleurs le Mage qui l'avait aidée durant le voyage lui avait proposé quelques jours auparavant de lui apporter son aide pour qu'elle passe l'examen. Et après cela elle aurait le statut de Compagnon. Elle avait évidemment accepté avec enthousiasme.

Mais elle fut tirée de ses pensées par Mina qui tombait de son Compagnon. Elle s'assura que la jeune femme était prise en charge, puis une fois rentrée en ville, elle salua chaleureusement Saskia et Isa, les étrangers, le Capitaine, son mentor, elle salua plus "protocolairement" Arthon, et se dirigea vers le collégia. Elle n'avait plus qu'une idée en tête. Enfin, une personne.

Eoghan.

Del la suivait de prêt.[/justify:2o4op6l0]
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Héraut Saskia le 03 janvier 2012, 16:14:28
[justify:1fxmlsid]C'était à n'y rien comprendre. Saskia avait voulu aider Irmingarde, et elle s'était faite rembarrer... Ca passait pas super, mais, mettons cela sur le coup des hormones. Bien que la remarque de de sa compagne Grise fut source de nouvelles paranoïa pour Saskia (remettons ça sur le compte des hormones.) Ainsi, elle n'était que ça, pour tout ceux qui l'entouraient ? Celle qui "portait l'héritier d'Arthon" ? C'était vexant, quand même.

Saskia bouda donc une bonne partie du voyage - quand elle n'était pas occupée à vomir tripes et boyaux. Surtout que d'un seul coup, le seul fait d'avoir "accepté" sa grossesse, avait eu des changements sur sa personne. Son ventre gonfla d'un coup, vraiment. Sa poitrine devint douloureuse, et ses chemises devinrent rapidement trop petites à ce niveau là. Déesse, qu'elle se sentait laide, lourde, jamais à l'aise ! On lui pardonnera volontiers son absence à la cérémonie, bien qu'elle fit l'effort d'y venir au tout début, mais refusa poliment toute boisson louche...

Quand sonna le départ pour le retour à Haven, ce fut presque un soulagement. La civilisation ! La vraie ! Saskia avait vu cette mission comme une aventure, mais elle se rendait compte que c'était pas pour elle, les aventures. Finalement, elle serait bien, au chaud, au palais, à gouverner avec Arthon (Quoique, gouverner... C'était terrifiant aussi...) à s'occuper de leur fils. C'était marrant, quand même, elle qui avait voulu absolument éviter ce genre de vie par le passé, elle qui refusait d'être mariée par son père, se retrouvait soudain à aspirer à cela.

Beltran lui avait fait promettre de voyager en chariot si jamais ça devenait pénible pour elle. Et puis quoi encore ? Elle rentrerait à Haven à dos de Compagnon. Bien qu'à force, elle dut lui promettre qu'elle le ferait, juste histoire d'avoir la paix. Pauvre Guerren...

Adrian restait aussi avec elle, la plupart du temps. Chaque fois que le petit modifié posait la main sur son ventre arrondi, le bébé bougeait, comme pour venir chercher la chaleur de cette main amicale. Aucun doute : ces deux là seraient sans aucun doute très amis à l'avenir... En attendant, il fallait affronter le chemin du retour, qui s'annonçait... Très très froid. Et si la jeune femme faisait tout pour paraître plus forte qu'elle ne l'était en réalité, bien qu'elle accueillait avec plaisir et soulagement les conseils que le guérisseur et ce qu'elle supposait être une sage femme de Sironis. Alors qu'elle entamait son sixième mois de grossesse, monter sur Guerren devenait de plus en plus difficile, et même déconseillé - bon, elle aurait du arrêter tout court de monter, mais elle était trop têtue pour ça. Saskia fit donc l'effort de finalement monter en amazone, et Guerren s'agenouillait, chaque fois qu'elle devait monter ou descendre de son dos, sans rechigner. Et chaque fois, Saskia le remerciait chaleureusement, puisque c'était tout ce qu'elle pouvait faire pour le moment.

Bizarrement, la jeune femme rêvait de plus en plus de son véritable Compagnon, Antéa. Le Compagnon revenait, telle une obsession, au point que la grise ne savait plus où elle rêvait, où son don se manifestait. Et paradoxalement, chaque nouveau rêve lui donnait envie de donner toujours plus d'affection à Guerren, qui acceptait tous ses caprices de princesse - de future princesse... Et par moment, malgré tous ses efforts, rien ne pouvait empêcher quelques explosions de sa part, des coups de colère, des coups de tristesse... Aaah, c'est chouette, une grossesse, quand on est loin de la civilisation et de son confort...

Pourtant, la dernière semaine, quelque chose vint calmer son tempérament. Haven était proche. Non, pas Haven, elle se fichait de la Capitale. C'était Arthon, qui n'était pas loin. A nouveau, elle pouvait sentir ce lien pour la vie vibrer en elle, réchauffer son coeur, et lui arracher des larmes plutôt que des coups d'éclat dont elle avait eu le secret, par moment. Oh non, Saskia n'avait pas été des plus agréables, mais là, c'est comme si elle se rattrapait de tout cela. A nouveau, elle se mêlait aux gens, se fichant éperdument qu'ils ne voient en elle que leur future souveraine. Ils rentraient bientôt, et elle eut même l'agréable surprise de voir l'Héritier venir à leur rencontre...




(La suite, à la maison de guérison x) )[/justify:1fxmlsid]
Titre: Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
Posté par: Isabeau d'Armentières le 03 janvier 2012, 23:46:48
Isabeau fut sans doute haie par les factions plus ou moins dépressives de leur groupe; Parce que si elle souffrit du voyage comme tout le monde, elle ne put s'empêcher d'etre aussi d'une obscène bonne humeur tout le long, même au plus froid de l’hiver montagnard.

La principale raison de sa bonne humeur était le retour à un régime sobre de voyage. C'était quand même incroyable d'avaler enfin une nourriture qui daignait rester dans son estomac. Mine de rien, elle avait du perdre au moins une bonne demi-douzaine de kilos cette semaine. De plus, elle avait les cheveux ternes et cassants et son visage avait à peine besoin de maquillage pour faire la goule, tant ses cernes étaient marqués et son teint pale. Faudrait qu'on lui explique tout de même, comme de la fichu nourriture avait put lui faire un effet pareil et pas aux autre. Elle était non-humaine peut etre? Ou alors, c'était une punition divine pour son attitude blasphématoire face à Aanor?

...

Ô déesse, c'était pas ca, quand même! Dans le doute, le soir, au campement, Isa chipa un morceau d'encens qu'elle brula en signe d'excuse.

Le temps qu'ils atteignent la partie vraiment dure du voyage, la jeune fille s'était un peu remplumée. Elle était encore loin de son poids initial, mais elle ne semblait plus etre prête à tourner de l'œil a tous moment. Du coup, le guérisseur cessa de la harceler pour qu'elle voyage dans le chariot. Zut alors! Elle avait juste un peu maigris, et si Saskia, enceinte, pouvait voyager sur son Compagnon, pourquoi pas elle? En plus, non seulement le pas égal de Betha était mille fois plus confortable que le brinquebalement des chariots, mais en plus, elle avait souvent une chaufferette géante qui s'installait sur le coussin de croupe.

Comme elle l'avait décidé, elle demanda à Raimon de lui apprendre à se battre... Et se fit lamentablement jetée. Deux fois. La première au départ ("Isabeau, je t'entrainerais peut etre, mais pas tant que tu auras un teint de cadavre pas frais"), la seconde au milieu du Mur ("T'en a pas vraiment besoins... Par contre, moi je suis demandé pour chasser"). Elle ne demanda pas une troisième fois. Vu que comme tout le monde elle commençait à souffrir de la faim, elle sentait bien revenir la première réponse.

En désespoir de cause, elle s'attela aux restes des traductions des parchemins  brulés. Elle y passa toutes ses soirées, cinglant verbalement quiconque lui suggérait de se reposer. Déjà, Rinnerl lui évitait presque toutes les migraines et surtout, elle avait été embarquée pour etre archiviste et traductrice, donc oui, elle archivait et traduisait! Et le prochain qui lui faisait une remarque la dessus, elle le jetait dans le vide.

Donc... elle en était ou... Oui. Une lettre ou Tolan devait tuer un contact et faire croire a une guerre Rethwellan/Valdemar. Et aussi que l'auteur avait.... bientôt assez d’énergie rouge pour effacer l’Île de la carte. Pas bon, ca... Est ce que ca faisait allusion a la première attaque, ou à une seconde?

Elle passa au second paquet de lettres masculines. De toute évidence, ces lettres demandaient des informations à des agents surplace. Il y avait là des questions précises sur les activités économiques, politiques et militaires, sur les failles de surveillance, sur les alliances que passait Valdemar, et les découvertes que font les Guérisseurs ou les Mages. Des explications concises et codées à propos de déplacement d’un « camp » et du « Maître » arrivaient ensuite, ainsi qu’un avertissement : des démonistes auraient repris une école et rejoint leurs rangs. Le « Maître » tenterait bientôt une autre action contre Valdemar pour les détourner de ses vrais projets, maintenant que l’Orbe était entre ses mains. Le Retour à la Source était envisagé pour très bientôt. Isabeau n'était pas sure de savoir ce a quoi il était fait allusion, mais bon, à Haven, il y aurait sans doute quelqu'un qui comprendrait...

Si on arrive à Haven...
Tu es pessimiste mon élue? Ca ne te ressemble pas...
Betha, j'ai faim, j'ai froid, nous sommes au milieu d'un satané blizzard. Je ne suis pas pessimiste, la je suis réaliste. Demain, je serais peut etre optimiste de nouveau...


Isa avait envoyé ces paroles a la fois à son Compagnon et a sa Kyree, qui vint se blottir sur ses genoux. La jeune fille sourit et commença à ranger. Elle en avait assez fait pour ce soir...

La journée, elle la passait souvent d'abords avec Saskia qu'elle couvait honteusement, jusqu'a ce que la future mère excédée ou victime d'une saute d'humeur ne l’envoi dans le Creuset voir si elle y était. La, en général, soit elle tentait d'aller sortir Mina de sa déprime (échec cuisant a répétition), soit avec Raimon, à tenter de communiquer avec les Sironisiens. Peu à peu, un patois mixte se mettait en place, atroce mélange de Valdemaran et de leur langue. Ca aurait sans doute fait se retourner dans sa tombe n'importe quel linguiste, mais au moins, la communication devenait plus facile. Et au fil des semaines, ca tournait même plus vers un valdemaran correct. Magnifique exploit. Une véritable amitié s'était développée entre les deux promis, malgré le petit différent sur les entrainements que Raimon avait achevé d'un grand éclat de rire en lui promettant tous les entrainements qu'elle voudrait (d’ailleurs, il avait semblé a Isabeau qu’elle avait vu une petite lueur dans l’œil du soldat... Non, elle avait du rêver). Isa parlait beaucoup d'elle même, espérant provoquer les confidences qu'elle n'osait demander.

Ca lui faisait bizarre de parler tant d'elle. Et pas seulement a Raimon d'ailleurs. A Saskia aussi, elle avait parlé d'elle. Pas après pas, ce voyage la lavait de la carapace protectrice qu'elle avait mit des années à se construire. Elle en était heureuse. Elle croyait. Elle n’avait pas décidé.

Et donc, le soir, elle retournait à ses traductions... Le paquet de lettres féminines en particulier. Description de capitales, de palais... Sunhame, Haven et même la capitale Rethwellan dont le nom lui échappait ce soir la y passait. Plus des instructions sur les mouvements de troupes et des ragots: l'épidémie, les compagnons, le prince,... Hein? Le père à Saskia voulait renverser le conseil? Oula... Ca expliquait des choses ca. Genre Saskia pas jetée a la tète de l'héritier, Saskia reniée... Ce n’était pas juste une aversion pour les hérauts?

Tiens, d'ailleurs... comment ils allaient réagir ses parents? La place d'une fille de la Haute bourgeoisie n'était pas précisément  sur un cheval de guerre...

Je pourrais te battre aux échecs, tu sais...
Ca, ça reste à voir...


... aussi intello fut-il. Elle devait se marier et avoir des gosses et leur ouvrir les portes de la cours. Mener une belle petite vie rangée et sans danger. Or, bientôt, elle porterait le très honorable et très stupide uniforme Blancs-tirez-moi-dessus. Ca n’allait pas leur plaire. Peut etre que d'accepter d'épouser Raimon aplanirait les difficultés?...

Mais ce n’était pas le miment de penser a ca. Revenons-en à la traduction. Elle en voyait la fin, encore une lettre de la femme. Tolan sans doute... Voyons... Elle avait compris, et que maintenant que l’Ordre était quasiment au complet, elle allait lancer la dernière partie du plan. Elle ajoutait que son homme est bien placé dans une mission (Elryk? En voila un qui ne ferait pas de rapport, hin hin hin...), et qu’il serait prêt à les rejoindre bientôt car Haven n’a pas eu de nouvelles depuis longtemps. Qu’il fallait détruire toute leur correspondance si ce n’est pas fait (raté!), car elle soupçonne que les responsables savent qu’il y a plusieurs espions dans leurs rangs (Elle était la seule a ne PAS trouver ca évident? ils vivaient à bisouland ou elle était parano?).

Isabeau parcouru ses notes sur le premier paquet de lettres. Celui qui désignait sans doute possible la Dame de Compagnie comme traitresse. Hum... Bien sur elle pouvait se tromper, mais ça semblait peu probable. Se levant péniblement, elle alla voir Beltran pour lui présenter ses conclusion en y ajoutant qu'a son avis, une comparaison graphologique s'imposait.

Quand ils arrivèrent enfin a Haven, Isabeau était physiquement dans un assez salle état, par rapport a la petite noble bien propre sur elle qui avait quitté Haven plus de huit plus tôt. Entre sa tourista et la famine durant le voyage, elle avait du perdre une bonne dizaine de kilos et ses cheveux s'étaient pas améliorés. Mais bon... Mentalement, c'était une apprentie héraut, certes flippée sur un certain nombre de points, mais tout de même sure d'elle et heureuse d'avoir fait ce voyage qui retrait au pays. Elle avait eu faim, froids, peur... Mais elle était libre de faire ce qu'elle voulait vraiment faire. La petite bleue fragile et son éternelle fuite en avant était morte dans les montagnes. Place a la Grise!

Tout à fait. Même ton teint est gris d'ailleurs!
Rinnerl!
Ben quoi?

Et sur ces paroles navrantes, Ils se virent accueillis par... personne en fait.

Vous auriez put faire prévenir les fanfares quand même...
Pas pensé
Vous auriez du! A quoi ca sers de pouvoir parler de si loin si c'est pour ne pas le faire!
Oh dis, la miss... tu en as eu l'idée peut etre? Et puis QUI marche depuis Sironis?
Ah pas depuis Sironis! On a pris le bateau de la bas!
...

Une tornade blanche passa et s'arrêta pour roucouler devant la femme enceinte du groupe. Ah, un accueil princier, littéralement! Hin hin hin...

Tu es une cynique au romantisme de limace
Et tu en es un autre, mon cher! Je t'ai entendu rire!
Mais ils sont mignon, non?
Siiiiiiiiiii


Isabeau ne vis pas Mina tomber, étant plus en avant dans le cortège de bras cassés. Aussi continua-t-elle simplement de monter vers le palais. Il avait été décrété qu'ils se paraient une quarantaine, elle n’allait pas se battre. De se qu'elle entendait, on les avait cru mort. Elle préférait ne pas avoir sa tète de cadavre pour visiter ses parents dans ce genre de circonstance. Pis elle avait la trouille aussi.