Palais - Collegia > Espaces communs
Petite Souris ne rit pas. -Libre-
Sou:
6ème décade du printemps
Depuis presque une saison qu'elle vit au palais, Sou a eu le temps de se familiariser avec les lieux. Elle a aussi eu le temps de se créer une vie sociale. Elle étudie consciencieusement et parle avec ses professeurs avec une soif visible d'apprendre. La fillette a aussi tenté de se rapprocher de ses camarades, en intervenant dans de petits groupes ou en s'intégrant dans leur jeu. Les adultes et Wylan peuvent ainsi croire qu'elle tente de se faire des amis malgré sa réserve. Mais ce n'est qu'une façade. Sou ne se préoccupe pas des amourettes des ados et les plus petits l’ennuies profondément. Quand à ceux proches de son âge elle ne leur trouve aucun intérêt. Dans son ancienne vie elle n'était déjà pas connue pour être très sociable avec les autres enfants. Suiveuse par instinct de groupe et solitaire par goût. Et son arrivée au palais ne change pas vraiment les choses. Elle simule juste assez pour que les adultes ne s'inquiète pas de sa solitude et ne se questionne pas sur ce qu'elle fait le reste du temps.
Et Sou en fait des choses ! Elle s'est mise en tête de connaitre par cœur le territoire ou elle vit, donc le palais. D'en découvrir tous les recoins et les passages dérobés. Ravie, elle a déjà découvert un ancien escalier de service dont la porte au rez-de-chaussé et du premier ont été condamnées mais pas ceux des étages. Et si des traces dans la poussière prouvent que l'escalier est encore utilisé de temps en temps mais pas régulièrement, la fillette a quand même été enchantée de sa découverte.
Et quand elle en aura terminée avec le palais elle passera aux autres bâtiments et puis ferra des cercles de plus en plus grand.
Présentement elle a décider de compter le nombre de pas d'une galerie bordée de portes menant à divers petits salons d'un côté et de larges fenêtre de l'autre. Partant du mur du fond la fillette pose un pied juste devant l'autre et avance. Afin de corser les choses, elle a fait valser ses chaussures dans un coin et doit maintenant sentir la ligne de séparation des dalles sous l'épais tapis, avec seulement la plante de ses pieds. Bras largement écartés pour garder l'équilibre. Parce qu'elle a les paupières bien closes. L'exercice est difficile. Il faut garder l'équilibre, garder la ligne droite et compter en même temps.
Dans le noir tous ses autres sens sont en alerte (l'exercice lui permettant aussi de tester si elle n'a rien perdu à ce niveau-là). Et le froissement d'un tissus est reconnaissable. Sou est certaine que les fenêtres sont fermées et que les lourds voilages ne peuvent pas voler et claquer. Il doit y avoir quelqu'un à l'entrée de la galerie. En une seconde Sou a prit sa décision. Ouvrir simplement les yeux serait révéler qu'elle est plus attentive et méfiante qu'une fille de son âge jouant les funambules. Elle simule une perte de l'équilibre et tombe lourdement. Forcément le jeu est alors terminé et elle rouvre les yeux.
"Sacrée pute !"
La fillette fait celle qui se parle à elle-même. Elle ne s'est pas fait mal avec une chute prévue et contrôlée. Elle tend les jambes devant elle et tourne alors le visage vers... Qui ?
Isabeau d'Armentières:
Rinnerl, Adolescente Kyree
Plus qu'un froissement de tissus c'était un froissement de fourrure. Mais pas de l'hideuse fourrure morte que portaient les gens de la cour. Non, la superbe et vivante fourrure de Rinnerl, Kyree de son état. Isabeau était encore enfermée dans son bureau avec l'autre vieux schnock. Rinnerl, elle, aurait du être occupée à ses devoir mais par un heureux hasard, l’apprenti héraut qui lui avait été désigné comme secrétaire était malade. Elle avait donc décidé d'aller courir un peu. Elle trottinait joyeusement vers le champs quand une petite humaine chuta devant elle.
Rinnerl manqua de percuter la petite fille, mais elle réussis à s’arrêter avant de la percuter. Oups. C'était sans doute pour ça qu'Isa voulait pas qu'elle trottine dans les couloirs. Bah. Elle avait évité la fille, y avait pas de mal.
La gamine jura, prouvant de ce fait qu'elle était parfaitement saine et sauve. Le juron fit pouffer de rire la jeune canidé. puis elle s'approcha, les boucles qu'elle avait aux oreilles tintant doucement. Rinnerl s'assit et pencha la tête, battant de sa queue de lion sans discrétion.
Ça va? Tu t'es fait mal?
Sou:
Se retrouver nez à museau avec une gueule pleine de crocs n'est pas la chose que Sou préfère au monde. La fillette ayant peur des chiens depuis très longtemps. Un hoquet de surprise mêlée de peur lui échappe. Ses yeux écarquillés ne quittent pas les prunelles dorées et tout ce qu'elle pourrait dire reste coincé dans sa gorge. Heureusement qu'elle est à peu près certaine que personne n'ira lâché de loup ou de gros chien dans le palais s'il est dangereux. Et les anneaux aux oreilles de la bête lui donne un indice qu'elle n'est pas en face d'un "simple" toutou.
Sou n'en trésaille pas moins en entendant la voix étrangère dans sa tête. Les Kyree cumulent les mauvais points avec elle. La fillette a une peur presque panique de la télépathie. Elle a tout fait pour éviter de revoir Barrn depuis sa rencontre avec lui. Elle rampe sur les fesses pour s'éloigner de l'animal. Enfin du non-humain, certaines leçons commencent à rentrer.
D'une voix tremblante d'émotions contenues la petite réussit à répondre, tout en hochant vigoureusement la tête.
"Oui. Oui. Ça va. J'ai pas mal. J'ai l'habitude."
Mais pourquoi a-t'elle rajouté la dernière phrase ? L'habitude de tomber ? Ou celle de faire semblant plutôt ?
Se reprenant en main, Sou se redresse. C'est toujours mieux d'être sur ses deux pattes... pieds pour se mettre à courir que sur les fesses. On ne sait jamais. Et bien qu'elle n'en paraisse pas vraiment plus impressionnante, elle a la fausse idée de mieux dominer la situation... enfin la Kyree.
Isabeau d'Armentières:
Rinnerl, Adolescente Kyree
La petite réagit très négativement à l’arrivée de la Kyree. Penaude, Rinnerl recula elle aussi. Elle s'allongea par terre et posa sa tête entre ses pattes, le regard au sol dans une posture qu'elle savait que les non-kyree interprétaient comme soumise et donc non menaçante.
Je suis désolée, je voulais pas te faire peur.
Ce n'était en effet pas la première fois que la jeune louve effrayait les gens. Et plus elle grandissait, plus c'était courant, malheureusement. Quelque part, Rinnerl aurait préféré rester petite.
La réponse de la gamine était étonnante, tout de même. curieuse, elle ne put s’empêcher de lever les yeux sur l'humaine -qui s'était relevé dans l'intervalle- et de lui demander:
Tu as l'habitude de quoi?
Sou:
Ce n'est pas sans étonnement que la fillette observe la nouvelle posture adoptée par la Kyree. Ainsi elle fait peine à voir d'ailleurs. Comme un chien prit en faute qui vous regarde avec cet air de vous implorer de lui pardonner. Et puis elle est jolie. Elle a déjà remarqué que les Kyree sont très beaux. Il faut dire qu'ils n'ont pas l'air faméliques et à moitié fous de chiens abandonnés ou ceux élevés pour les combats. Ni ce regard de tueur des chiens de garde. Rien de tout ça. Juste cette tête mignonne et désolée. Comme sa voix.
Sou décide d’affronter sa peur et de répondre tout en faisant les quelques pas qui les séparent.
"Et moi je ne voulais pas..."
La gamine ne sait pas trop comment finir sa phrase en fait. Que tu sois désolée... que tu te sente coupable... avoir peur... Tout cela à la fois ?
Elle s'accroupie en face de la Kyree. Et comme Sou est capable de mentir comme elle respire, elle répond.
"C'est la dixième fois au moins que je tombe aujourd'hui. Je n'arrive pas à garder mon équilibre quand j'ai les yeux fermés."
Sou a bien envie de planter ses mains dans la belle fourrure. Mais ce serait comme de farfouiller dans les cheveux d'un inconnu non ? Son professeur a bien dit que les non-humains doivent être traité comme des humains. Avec tous les égard et le respect possible. Enfin sauf que pour Sou le respect est très abstrait.
"C'est pour quoi faire les anneaux ? Joli ou ça a une signification que je ne connais pas ?"
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