Farlir était là, avachi dans un fauteuil du salon commun. Il appréciait beaucoup le fait de se sentir utile en faisant des tâches ménagères et autres, mais d'un autre coté, il était vraiment mécontent d'être obligé d'apprendre l'histoire du pays et tout pleins d'autres éléments qui n'avaient, a priori, rien à voir avec sa vocation d'ingénieur. Par chance, il n'avait rien à faire en terme de vie commune, mais le devoir d'histoire imposé par un coup de tête, selon Farlir, lui gacherait ce temps libre.
Sa tête à se moment là aurait fait rire quiconque le regardait attentivement. On aurait dit un enfant boudeur sortant tout juste d'un gros mécontentement. La bouche en cul de poule et les yeux froncés, il regardait le plafond pendant qu'il pensait tellement fort, que n'importe qui aurait pu lui sortir ce qu'il avait dans la tête.
*Elspeth... Elle voulait créer le collegium des mages, et c'est déjà pas mal ! Ah, ces mages, mais comment diable peuvent-il faire de la magie ? Cette notion va me dépasser un moment, je le sens bien... Bon, je peux au moins dire ses dates : de 750 à 798. Ah oui, ça c'est des chiffres, j'aime bien. Et sinon... Pfff, ça m'énerve !*
"Pfff, ça m'énerve !" Cela, en fait, il ne l'avait pas seulement pensé, il l'avait marmoné.
Ressasse des idées noires.
Son humeur n'était pas arrangée par les professeurs qui avaient décidés cette semaine d'être particulièrement maussades. Mais Farlir savait qu'on ne pouvait rien faire avec des idées noires dans la tête, il laissa donc sa pensée dériver...
La vie en communautée était toute nouvelle pour lui, il n'avait pas encore beaucoup discuté avec les autres élèves, en partie parce qu'il n'osait pas. Nombreux étaient les fils ou filles de nobles alors que lui n'était pas noble, juste riche. Il se sentait inférieur de naissance, mais il compenserait par son cerveau.
Puis les idées noires s'envolèrent assez vites, remplacées par une liesse très acceptable. Le lieu était vraiment agréable se soir, cet espace commun était non seulement beau à voir, mais également convivial et serein. La moue de Farlir tenait bon plus par une crispation purement physique que par une véritable frustation à présent. Si quelqu'un ne lui adressait pas la parole ce soir, il pourrait rester là toute la soirée à simplement attendre d'aller au mieux et de trouver la motivaiton nécessaire à son travail. Attend, tout simplement. Farlir attendait en réalité, mais inconsciemment, qu'on vienne lui parler. Lui même ne s'en rendait pas compte, mais il réagirait sûrement positivement à l'engagement d'une conversation.