Thalyana écouta les instructions du Guérisseurs avec attention. Sans dire un mot, elle prit les couvertures que l'homme lui tendait. Elle indiqua d'un signe de tête qu'elle avait compris, et se dirigea vers l'armoire qu'on lui avait désignée. Aux couvertures qu'elle portait, elle ajouta plusieurs tuniques qui sentaient bon le thym, et trouva une place dans sa poche pour le petit flacon de verre.
Ainsi chargée, elle commença sa tournée des patients. Enfin, il s'agissait surtout de patientes. L'une d'elle était accompagnée par un gros loup à l'air intelligent. Thalyana se dit que ce n'était sans doute pas un loup ordinaire, jamais on ne l'aurait autorisé à pénétrer ici. Elle penchait plutôt pour un kyree, bien qu'elle n'en avait jamais vu. Mais comme la patiente semblait assez calme, l'apprentie décida de s'occuper d'abord d'une autre jeune femme, qui s'agitait, riait et souriait, sans doute à cause de la fièvre.
La jeune femme n'était valdemarienne, Thalyana en était certaine. Lorsqu'elle s'approcha, la malade la bénit au nom d'un dieu dont elle ne saisit pas totalement le nom. Elle lui sourit. Elle posa sa pile de linge sur une chaise, puis prit la première tunique du lot. Elle se pencha ensuite sur sa patiente, et l'aida à s'assoir sur le bord du lit. D'après ce qu'elle voyait, la jeune femme était quasiment incapable de rester assise seule.
Pendant que Thalyana l'aidait, la jeune femme se mit à faire ce que font tous les patients du monde, elle argumenta pour convaincre l'apprentie que non, elle n'était pas malade. Thalyana lui sourit patiemment et lui murmura avec gentillesse.
"Chhut, du calme. Doucement. Vous êtes malade. Et votre maître m'en voudrait de vous renvoyer à lui dans cet état."
Tout en parlant, Thyalana entreprit de la déshabiller. Elle lui passa ensuite la tunique avec douceur.
" Voilà, vous serez mieux là-dedans."
Soudain, la jeune femme se mit à tousser. La quinte sembla la déchirer. Thalyana la soutint et attendit. Quand enfin la malade put à nouveau respirer, elle s'exprima pour moitié dans une langue que la Guérisseuse ne connaissait pas. Mais elle comprit l'essentiel.
" Oh non, vous allez rester ici, vous reposer et écouter ce qu'on vous dit."
Elle avait parlé avec calme, mais fermeté.
Puis elle recoucha sa patiente, la couvrit de plusieurs couvertures, et sortit le petit flacon de sa poche. Elle prit un gobelet, fit tomber une dizaine de gouttes dedans, et le remplit avec l'eau d'un des nombreux pots à disposition.
" Vous allez boire ça lentement. Je vais revenir dans un petit moment."
Elle attendit patiemment que la jeune femme boive tout le contenu du gobelet, puis elle se dirigea vers la jeune femme au kyree, les mains encombrées de couvertures.