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Messages - Beltran

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Si Irmingarde utilisait le mot remuant, Beltran quant à lui aurait plutôt utilisé "incontrôlable". Non seulement ses soldats étaient à la fête - et seuls ceux en poste n'étaient pas présents - mais ils avaient amené leurs femmes et leurs filles, voire leurs soeurs, et tout ce remue-ménage de bonne humeur était audible bien avant d'arriver à la caserne. Le mariage de leur Commandant méritait qu'on le fête, surtout quand c'était avec 1) une Héraut 2) une Héraut ayant combattu à leurs côtés 3) une Héraut ayant sauvé leurs miches à plusieurs reprises.

Ce que Beltran n'avait pas prévu, c'était le cadeau de ses hommes. Cela lui mit du baume au coeur - il souffrait encore des trop nombreux morts à la guerre - de voir que ses hommes se remettaient et ne remettaient pas ses qualités de Commandant en question. Qu'ils aient fait le même honneur à Mina prouvait qu'elle était d'ors et déjà adoptée à la Caserne - on le savait déjà mais le don rendait la chose officielle.
Mina eut du mal à remercier pour son armure, mais le soldat écartait déjà ses balbutiements d'un revers de la main.

"Ca vient du coeur, ma Dame. Héraut." répondit-il immédiatement avant de s'éclipser.

Beltran plaisanta sur Fitz et la réponse de son aimée le fit sourire. Puis il lui souhaita très sérieusement la bienvenue "chez elle". Il s'inquiéta une seconde de son manque de réaction mais elle redevint tout à fait normale quand on lui mit de force un verre de vin pour le toast. Ils en portèrent plusieurs pendant que la file avançait, avec des voeux de bonheur et quelques plaisanteries grivoises sur le calme habituel de la Caserne.

Puis pour sauver sa dulcinée, Beltran lui proposa d'aller danser. Bientôt ils furent séparés par plusieurs cavaliers et cavalières mais Beltran gardait un oeil sur sa femme, prêt à intervenir si un soldat se sentait plus aventureux qu'un autre (quoique le talent de Boutefeu protège Irmingarde de la plupart des tentatives) ou s'il la voyait flancher dans le rythme et se perdre. Mais l'alcool et la bienveillance des gens de la Caserne les entraîna pour un bon moment. Le Commandant tenta de ne pas trop boire. Depuis sa convalescence, sa résistance à l'alcool s'était amoindrie - seul Fitz était au courant - et il voulait tenir sur ses deux pieds lorsqu'il ferait entrer sa nouvelle épousée dans leur "chez eux".

La danse ramena Irmingarde au bras de son mari. Le doux susurrement de la dame faillit faire rougir le Commandant.

"Chez nous." accepta Beltran d'un ton tendre. "Je n'arrive toujours pas à croire que tu m'as fait l'honneur de m'accepter pour époux..." souffla-t-il ensuite dans le cou de la belle avant d'y coller un baiser.

Puis il s'écarta et lui prit la main. Ce fut comme un signal. Les danses s'arrêtèrent et tout le monde se lança dans un concert de hourrah et d'encouragements grivois entrecoupés de sifflements joyeux. La foule se sépara en deux pour laisser passer le couple au centre de la cour jusqu'à la porte du couloir des appartements privés.

Beltran ouvrit la porte puis se tourna vers Mina:

"Une coutume idiote veut que la mariée franchisse le seuil de l'habitation dans les bras de son époux. Mère n'est pas là pour contrôler mais j'aimerai le faire, s'il te plait?"


C'était ce qu'il restait de Greenhaven chez Beltran. Il se pencha et prit Irmingarde dans ses bras. Passant de travers il la reposa au sol avec douceur. Il regarda autour d'eux. Quelqu'un avait allumé des bougies un peu partout et ça et là il y avait des pétales de fleur. Un cadeau de la part de leur femme de ménage? En tout cas cela relança un élan romantique chez Beltran qui se tourna vers sa femme.

"Je suis heureux. J'espère que tu l'es aussi..." Une seconde de silence puis un sourire malicieux: "J'ai bien des manières de te prouver à quel point je suis heureux..."

Il lui caressa le visage, descendit dans son cou et atterri sur le décolleté.

"Très jolie robe mais pas très pratique..."
chuchota-t-il en s'attaquant aux lacets.

Beltran ne tarda pas à y mettre de la bonne volonté. Une bonne volonté qui se poursuivit dans d'autres domaines... Avec entrain et tendresse. Ainsi fut sacrée Irmingarde Héraut de la caserne.

2
Tout en gardant un air réjoui (c'était son mariage, par tous les diables!), Beltran saisit la main de son épouse (son épouse!) et appliqua le conseil de la jeune femme: regarder droit devant, souriant aux gens qu'ils croisaient mais ayant l'air pressé. A un moment, il eut très peur que sa mère les intercepte mais son père, qui maitrisait fort bien son épouse en réalité, s'arrangea pour accaparer son attention.

"ouf Père est de notre côté. Nous n'aurions jamais pu sortir de cette salle sans son aide..."
souffla Beltran à Irmingarde quand ils atteignirent les portes. "Heureusement que mère ignore où les Blancs se réunissent! Allons-y!"

Beltran suivit Irmingarde jusqu'à la fête des Hérauts. Beaucoup d'entre eux avaient combattu à ses côtés et il n'était pas un pur inconnu pour les autres. IL était même plutôt flatté qu'on l'ait invité - même si c'était évidemment pour Mina que la fête avait lieu. Discrètement il regarda la jeune femme. Elle s'était largement détendue et son sourire faisait plaisir à voir. A peine furent-ils aperçus que des hourras et des "santé" résonnèrent dans le périmètre.

Puis Irmingarde s'arrêta un instant - elle avait ce regard perdu dans le vide comme lorsqu'elle communiquait mentalement avec Ezarell. Mais il suivit son regard et remarqua Javier qui avait le même air affairé. Il se doutait de ce qui pouvait se dire mais il n'embêta pas sa femme: elle avait bien raison de réclamer des explications si c'était ce qu'elle faisait. Beltran espéra pour l'autre Héraut que la colère de sa femme s'était un peu apaisée. Javier fit un geste vers eux, et et proposa un verre à Mina alors que Beltran s'était tourné vers un Héraut qui avait fait sa rééducation des jambes avec lui. Il laissa Irmingarde s'éloigner vers Javier et quelques secondes plus tard, elle revenait avec un verre pour son aimé.

"Merci ô ma femme." plaisanta-t-il avec un sourire amoureux digne d'un ménestrel.

Irmingarde rejoignit Wylan. Puis d'autres Hérauts. Mina faisait attention à ce qu'elle buvait, et s'il accepta quelques verres, Beltran fit de même. Déjà parce qu'il détestait être saoul, mais en plus parce qu'il avait des plans plutôt torrides en vue pour la fin de soirée/début de matinée. Il ne s'ennuyait pas, les Hérauts l'ayant plus ou moins intégré à leur groupe pour ce soir-là. Ils évitèrent tous les sujets politiques, et s'entendirent sur le dressage des chevaux, certaines techniques à l'épée, les horribles chansons sur le mariage, etc.
Quand il sentit sa main dans son dos, Beltran se tourna vers sa dulcinée.

"Si tu es prête."

Le Commandant savait à peu près ce qui les attendait à la caserne.

"Mes hommes sont plutôt ... expressifs, je te préviens. Le moindre mariage est prétexte à faire la fête, mais on m'a prévenu que pour la femme du commandant, ce serait encore... pire."
prévint-il Mina en l'emmenant, main dans la main.

A peine apparurent-ils dans la cour que le silence se fit. Tout le monde s'immobilisa et regarda les nouveaux venus. La cour était décorée de guirlandes de fête et une grande bâche affichait un "bienvenue Beltran et Irmingarde" sans faute à Irmingarde. Personne ne bougeait. Puis deux hommes sortirent d'un bâtiment annexe. Ils portaient chacun une armure de cuir - brun à gauche, blanc à droite. Les deux s'approchèrent du couple marié et l'un d'eux dit d'une voix ferme:

"Félicitations de notre part à tous. C'est notre cadeau de mariage à tous les deux. Pour le Commandant - il donna son chargement à Beltran - et à la Commandante-Héraut" - l'autre donna son uniforme à Mina.

Beltran déploya  l'armure légère  en cuir, excellente pour les entrainements et combats à cheval. Elle était de très bonne qualité, les soldats avaient dû y mettre tous du leur. Il jeta un coup d'oeil à l'armure de Mina. Comme pour lui, elle était idéale pour la monte, surtout quand il s'agissait d'aller vite. Ils avaient pris du cuir blanc, n'avaient pas mis trop enjolivements - c'était ce qu'ils imaginaient de Mina: simple mais efficace. Et ils étaient heureux qu'elle soit revenue à Beltran. Bref, ils lui signifiaient la bienvenue à la caserne officiellement.

Un soldat vint reprendre les uniformes et s'en alla pour les installer à la salle des armures. On mit à Beltran et Mina un verre de vin de grande qualité dans la main. Et lorsque la caserne entière hurla "santé!" Beltran eut un petit rire et faillit s'étouffer dans son verre.

"Il va falloir que je gronde Fitz...
souffla Beltran à Irmingarde. C'est le seul qui a accès à tes mesures et aux miennes... Bienvenue chez toi, ashke."

De la musique avait commencé à résonner. La cour figée avait repris vie et le long défilé des soldats voulant féliciter le couple avait commencé. Pendant quelques minutes, Beltran se plia à l'exercice mais il savait que cela mettrait Mina très mal à l'aise. Alors il chercha une excuse.

"Une danse? " proposa Beltran à sa femme pour s'échapper.

C'était une danse à plusieurs partenaires, un mélange de danses paysannes entrainant, ne requérant pas une connaissance approfondie du rythme ou de la mélodie.

3
Remis à sa place pour la première fois en tant que jeune marié, Beltran n'insista pas sur ses défauts. Avec le caractère d'Irmingarde et le sien, les années allaient être bien remplies... Mais face à l'adversité, ils avaient survécu, ce ne serait pas avec une dispute ou deux que leur couple risquait d'y laisser sa peau. Surtout que Beltran ferait très attention : une dispute non arrangée avant d'aller se coucher était à bannir et sans qu'elle le sache, Beltran savait déjà qu'il craquerait avant elle et avant le lit.

Le rire de Mina fit fleurir le cœur de Beltran. Pour lui aussi les leçons de danse avaient été des leçons justement – comment se comporter dignement face à l'attrait d'une jolie demoiselle par exemple.

« Ezarel en sait parfois un peu trop. » plaisanta le jeune marié. « Je parie qu'elle s'est régalée de nos pas hésitants. En même temps personne ne t'avait appris à... ne pas mettre le feu aux hommes – sauf littéralement. »

Ensuite Arthon se mêla quelques secondes à la conversation, proposant une fête moins de la Haute, et Beltran acquiesça : il s'y rendrait avec Mina dans peu de temps. S'il arrivait à éviter sa mère.
Mais une fois seul, son pire cauchemar se réalisa. La jeune bourgeoise avec qui il n'avait pas réussi à faire l'amour se pointa au mariage, se dirigea directement vers lui et malgré la discrétion voulue par Beltran, elle finit par le menacer de faire reconnaître son fils comme son héritier. La colère monta à la tête du Commandant mais il resta stoïque et resta froid et impassible jusqu'à ce que l'hystérique soit évacuée manu militari.
Beltran bouillait de colère quand Mina le rejoignit. Elle semblait aussi touchée que lui de la présence de la folle.

« non tu ne veux pas savoir. Et moi je veux les oublier. »
répondit-il la voix à peine tremblante de rage.

Irmingarde proposa alors d'aller rejoindre le Cercle des Hérauts. Beltran fit un tour sur lui-même à la recherche de sa mère. Cette dernière, accompagnée du père de Beltran, faisait les yeux doux à un noble important du Conseil. Elle était bien occupée, elle ne verrait pas son fils s'éclipser.

« Alors allons voir ton Cercle. J'espère pour cette fille qu'elle a eu la décence de partir parce que je ne sais pas ce que je lui ferai. Et c'est inquiétant. »

Avec un soupir et un petit sourire, il se pencha vers Irmingarde et lui déposa un bécot sur la joue.

« A nous de jouer... Combien de gens allons nous devoir éviter entre ici et la fête du Cercle... ? »

4
Beltran ne s'était pas laissé aller à plus de poésie dans ses voeux - Riannon, qui l'avait aidé, lui avait fait remarquer qu'il embarrasserait plutôt Mina s'il y allait trop romantiquement. Et il pourrait lui susurrer des poèmes dans le privé, non? Beltran avait été touché par les voeux de sa nouvelle femme - comme elle, ils allaient droit au but mais avec finesse. Assez en tout cas pour que le Commandant "entende" pour la première fois l'amour de la jeune femme qui, en général, était aussi douée que lui en exposition de sentiments. Riannon, prenant son rôle de témoin au sérieux, avait conseillé au soldat de dire à Irmingarde qu'il l'aimait, même en dehors du mariage officiel et public.
Beltran ne força pas le baiser à Irmingarde. Elle réagissait en jeune femme peu expérimentée, ce que l'homme comprenait parfaitement, et la main de Mina sur son torse le rassura - elle ne regrettait pas encore son mariage.
Le Commandant offrit son bras au Héraut pour se préparer à la longue avancée jusqu'à la salle de fete, prêt à saluer tous les invités un par un si la Dame de Greenhaven en titre n'avait pas prévu autre chose. Beltran fut soudain ému quand il vit Mina prendre Liane dans ses bras. Il était heureux que sa fille ait pu participer sans rancoeur envers la jeune femme. Riannon, elle, fut très polie avec Mina et lui fit même une brève accolade en lui disant qu'il faudrait bien qu'elles prennent le thé ensemble quand tout serait revenu à la normale. Elle laissa la mariée retourner au bras de son mari avec un large sourire bienveillant.
Pendant ce petit laps de temps, Beltran avait reçu les félicitations du Capitaine Fitz et de plusieurs lieutenants. Les blagues graveleuses fusèrent rapidement mais les hommes se turent dès que Mina apparut. Ils la saluèrent tous très bas, la connaissant tous - et l'histoire de Beltran et Mina avait mis la larme à l'oeil de nombreux soldats qui vivaient l'aventure au rythme des poèmes des Bardes (et des rumeurs de couloirs). FItz laissa son chef se porter vers la foule et se recula avec ses hommes. Discrètement, habillés de fête mais l'épée au flanc, ils encadrèrent le mariage. RIen ne pouvait leur échapper, Beltran faisait confiance à Fitz. 

Enfin arrivés à la salle de réception (richement décorée et déjà pleine à craquer surtout au niveau du buffet), Irmingarde se mit au garde à vous. Beltran lui serra la main pour la rassurer. Cette corvée passerait vite, lui chuchota-t-il à l'oreille. Il était détendu: le "pire" avait été les voeux et maintenant qu'il les avait prononcé il se sentait profondément serein. Pouvoir dire "mon épouse et moi-même vous saluons, Cher Machin" avait un goût de victoire. Il eut même envie de rire plusieurs fois quand des mères de Bleues et de la bourgeoisie vinrent les saluer officiellement - regardant Irmingarde comme la concurrente atroce qui avait battu leurs filles sur le chemin du lit de Beltran.

Les accueils se terminèrent enfin et on passa à table: il y avait un buffet pour "les gens", et un repas assis pour les nobles. Beltran ne mangea pas avec son appétit habituel. Il jonglait avec sa mère et son père à sa droite, Irmingarde à sa gauche, et les gens qui passaient devant la table pour tenter de discuter et amener leurs voeux. Les Hérauts passaient régulièrement près de la table pour discuter avec Irmingarde et ils faisaient diligemment le tri dans le choix de personne atteignant la table des mariés - aussi n'eurent-ils pas à soutenir le regard accusateur de mères en colère. Au bout d'un moment assez long, Beltran décida qu'il en avait assez d'être ainsi le clou de la fête mais recalé à sa propre table. Il se leva, Irmingarde fit de même et déposant un baiser sur son front, il lui suggéra d'aller un peu avec ses amis. Lui voulait partager ce moment avec Fitz et quelques soldats, qui avaient eu accès au buffet et ce, sans restriction.
Mina s'éloigna vers Isabeau mais fut interrompue par un ménestrel. Beltran n'était pas encore trop loin et il entendit que le bal allait commencer - c'était donc pour ça que sa mère n'avait pas râlé quand il avait quitté à la table! Le Commandant vit le changement d'humeur sur le visage de son épousée et fut surpris que ce soit elle qui prenne l'initiative de l'inviter à danser. Cela le toucha mais il n'en dit rien, sachant que Mina se doutait bien de ses sentiments.
La prise des mains fit frissonner le grand gaillard. Le couple commença à danser. C'était une valse légère, pas compliquée - choisie par Riannon elle-même. La phrase de Mina laissa Beltran cinq secondes songeur avant qu'il ne réponde:

"Il faudra alors toujours me dire quand je vais trop loin. Je ne suis qu'un homme amoureux, et un homme fait déjà beaucoup de bêtises, alors amoureux en plus..." plaisanta-t-il dans l'oreille de sa partenaire avant d'ajouter d'un ton sérieux et serein: "Je ne peux pas te promettre que tu ne regretteras pas un jour de m'avoir épousé, mais je ferai tout pour que cela n'arrive pas."

Beltran se laissa porter par la musique, guidant Mina comme lors de leurs leçons de danse. Les souvenirs remontèrent à la surface et d'une voix émue:

"Tu te rappelles quand tu osais à peine me toucher durant nos leçons? Que tu avais peur de me transformer en torche vivante?" Le ton se fit plus tendre et malicieux: "Et moi qui avais peur que tu te rendes compte que je t'appréciais beaucoup... trop?"


Au bout d'un moment, sachant que ce n'était pas l'activité favorite d'Irmingarde de danser devant tout ce monde, Beltran proposa de s'arrêter et de prendre un verre. Arthon apparut comme par magie à ce moment et les prévint qu'après la fête officielle, le Collegium fêterait l'union de l'une des leurs sans les aspects un peu guindés des grandes fêtes de la noblesse. Beltran approuva - il y avait la fête à la Caserne aussi et la nuit promettait d'être longue. Il abandonna sa dulcinée à son témoin et partit à la recherche d'un peu de vin de Glace - sa mère ayant réussi le miracle d'abreuver la moitié de Haven avec la dernière cuvée des Greenfield. Alors qu'il s'emparait d'un pichet et d'un plateau avec trois verres, une petite main se posa sur son bras. Il se retourna et d'un coup perdit son envie de plaisanter.

"Beltran...?" osa la jeune femme sans réussir à parler.
"Que fais tu là?"
"J'accompagne le Héraut Javier. Quand j'ai appris que tu te mariais... après cette nuit... avec elle..."
Le ton était à la limite du fâché et de l'insulte.
"Je ne pense pas que nous devrions nous revoir, demoiselle. Je suis toujours fou amoureux de Mina... Irmingarde, et je ne te laisserai pas me gâcher mon mariage.
"Je voudrais juste que tu le reconsidère. Je serai ton amante si tu veux de moi. Cette fois, ça marchera."


Beltran dégagea brusquement son bras et d'une voix blanche et sévère répondit:

"Ne t'abaisse pas à être une simple putain. Je ne veux pas de toi, de quelque manière que ce soit.

" Beltran.."
"Va-t-en. Maintenant."
" Sache que je n'abandonnerai pas. S'il le faut je te ferai reconnaitre mon fils comme le tien."

Là Beltran se mit sérieusement en colère, attirant le regard des gens environnants.

"Tu sais très bien que je ne peux pas être le père de ton batard puisque je n'ai pas pu te prendre, si tu veux aller par là. Mon seul enfant est Liane et ça restera ainsi. Donne n'importe quel père à ton enfant mais n'essaie meme pas d'écorner mon couple. Maintenant tu vas poser ce verre et tu vas rentrer chez toi. Si j'entends à nouveau parler de toi, je t'attaquerai en justice et crois moi, nous savons tous les deux qui gagnera."

D'un geste, Beltran fit venir un soldat. Au garde-à-vous, l'homme hocha la tête puis prit avec peu de délicatesse le bras de la jeune bourgeoise et l'entraina à sa suite. Elle eut la délicatesse de ne pas protester. A ce moment, le Héraut Javier s'approcha.

"Je suis mille fois désolé, Commandant. Elle a beaucoup insisté et elle fait partie de celles qui croient les rumeurs... Elle aura voulu en profiter. Je m'arrangerai pour qu'elle ne croise plus votre chemin. Encore toutes mes excuses."


Beltran eut un vague geste de la main pour balayer ses efforts. Il reprit le plateau de verres et une carafe pour revenir vers sa femme. Il était ébranlé: ce genre d'incident risquait d'arriver un peu trop souvent à son goût. Heureusement qu'il était irréprochable et prêt à témoigner sous l'aura des vrondis.







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Ailes des Hérauts / Re : [Mina & Beltran] Une femme respectable
« le: 22 décembre 2020, 11:54:10 »
Beltran n'avait pas de Compagnon pour le soutenir dans cette nouvelle aventure - mais il avait Fitz qui ne se gênait pas pour lui faire quelques piques. Beltran avait même esquissé un sourire à l'une d'entre elles. Liane était là aussi pour soutenir son père: elle était ravie d'avoir pu participer à la préparation du mariage, de la mariée et maintenant des alliances qu''elle gardait précieusement dans la petite sacoche en cuir qu'elle portait à la taille, assortie aux vêtements colorés qu'elle avait aidé à coudre elle-même.  La tenue de Beltran avait été source de gros problèmes: d'abord il avait pensé se marier en uniforme mais Mina ne se mariait pas en tant que Héraut, il ne serait pas de bon gout que ce soit le Commandant qui se présente à l'autel. Ensuite, choisir une tenue de gala qui satisferait sa mère avait été un autre challenge. Qu'il avait réussi à passer haut la main - selon la Dame de Greenhaven. On avait donc un Beltran tout en nuances de bleu sombre, qui relevait sa blondeur. Bien ajusté, Beltran ne cessait machinalement de remettre les épaules en place.Il commençait à s'inquiéter (" peut-être que finalement elle ne viendra pas...") malgré les regards encourageants de la plupart des gens.
Il y avait du monde. Outre certains Hérauts, on avait toutes les familles importantes de Haven et des alentours, mais aussi du côté Greenhaven et Greenfield. Les de Girier étaient là, et ça et là on pouvait repérer un soldat de la garde - en civil mais l'épée aux côtés. Beltran doutait qu'on attaque son mariage mais outre le fait que ces soldats se sentaient privilégiés de partager ce moment avec leur Commandant, ils étaient aussi présents en cas de dérapage. Et au milieu de tout ce monde la Dame de Greenhaven qui saluait à tout va, se déplaçant gracieusement parmi les invités, veillant à ce que tout se passe comme prévu. Elle revint enfin vers son fils.
A ses côtés un Arthon silencieux mais souriant, main dans la main avec Saskia, attendait l'arrivée de la mariée. Elle était en retard. Il se demanda s'il n'aurait pas dû aller la chercher malgré son refus d'accompagnement. Pour l'occasion, il s'était occupé lui-même d'Ezarell: il avait tressé sa crinière avec des liens d'argent et des clochettes, avait ajouté quelques ornements en argent aux tresses, l'avait longuement brossée tout en lui parlant de Mina et de l'honneur qu'elle lui faisait d'être son témoin. Même Ryis n'était pas aussi élégant qu'Ezarell, mais il était à ses côtés à la cérémonie.

Beltran jetait des petits coups d'oeil à Ezarell: celle-ci semblait calme et pas du tout stressée, ce qui était bon signe quant à l'arrivée de la mariée. Puis il y eut du remue-ménage dans la foule présente. Le coeur de Beltran fit un bond quand il aperçut sa dulcinée. Dans sa robe jaune, elle ressemblait à ces fleurs au printemps qu'on offre à l'élue de son coeur. Bien ajustée mais d'une coupe sage, elle mettait ses attributs et sa taille fine à l'honneur. Elle n'avait pas encore tout recouvré de ses blessures mais la robe camouflait le poids qu'elle avait encore à reprendre. Ses cheveux étaient tressés, comme la crinière d'Ezarell, et lorsqu'elle posa son front sur celui de son Compagnon, on ne put que remarquer la ressemblance - les gens du commun étaient persuadés que les Compagnons s'adaptaient à leurs Elus, et peut-être était-ce alors le cas.

Beltran ne bougea pas alors qu'Irmingarde s'approchait du petit groupe formé par Maya, la Grande Prêtresse, Arthon - qui s'était séparé de Saskia-, Isabeau, Fitz et Riannon, ainsi que Liane. Tous regardèrent l'arrivée de Mina. Beltran se fit la réflexion qu'elle marchait un peu bizarrement, mais il le mit sous le compte du stress. Lui-même marchait d'un pas assez raide - le mollet le tirant de temps à autre.
Mina sourit d'abord à Maya. Beltran savait qu'elles avaient beaucoup parlé. Lui, avait eu quelques rendez vous pour les mises au point, mais il ne s'était guère confié, un peu impressionné qu'une si jeune femme ait tant de responsabilité - surtout que sa Déesse avait tout fait pour que Beltran, l'incorrigible athée, croit en elle.
Puis Beltran regarda sa fiancée et uniquement sa fiancée. Il la trouvait ravissante, avec juste ce qu'il fallait de détail pour rendre une robe simple très seyante et digne d'un mariage de grand noble. Mentalement il remercia les couturières qui avaient réussi l'exploit de ... satisfaire la Dame de Greenhaven qui s'était postée non loin de là et affichait un air comblé.
Beltran avait le souffle court quand Irmingarde tendit les mains vers lui. Il s'approcha et les prit. Il avait les mains froides à force d'attendre dans le froid. Leurs regards s'étaient croisés et ne s'étaient plus quittés. Derrière Beltran les témoins attendaient patiemment que le couple se décide.
Beltran prit une grande inspiration.... et Maya commença son discours. Son allocution  donna des frissons au Commandant. Dans les mots de la prêtresse, il sonnait tant de vérité qu'il laissa de côté la mention de la magie pour se concentrer sur Mina. Ses mains se réchauffaient et elles étaient en état de fonctionner quand surgit Liane. Elle avait retiré les bagues de sa sacoche, une dans chaque main, très fière de son devoir. La gamine tendit d'abord la main à Irmingarde. Cette dernière commença ses voeux. Courts mais pleins d'émotions. Beltran reçut l'anneau d'un air calme - alors que tout au fond de lui quelque chose se brisait pour être réparé par le regard que lui lança alors Mina. Il savait qu'il avait pris la bonne décision.
Alors qu'il allait prononcer ses voeux aussi, un courant d'air fit frémir l'assemblée. Beltran eut un regard vers Maya qui lui sourit mystiquement. Puis son regard revint sur sa future femme. Encore quelques minutes et il n'y aurait plus de retour en arrière.; Cela ne lui faisait pas peur - il était plein d'espoir à en déborder.

"Moi, Beltran de Greenhaven, promet de te chérir, de partager tes joies et tes peines, dans la santé et la maladie, Je jure de mettre mon épée à ton service le jour où tu en auras besoin, et un bras comme soutien quand le chemin semblera étroit. Je te jure fidélité et de respecter tes choix de vie comme tu respectes les miens. Je remercie la Déesse de me laisser prononcer ces mots à la femme de ma vie."


Beltran se pencha vers sa fille, l'embrassa sur le haut du crâne et récupéra l'alliance dans la petite main tendue. Il reprit la main de Mina et lui passa l'anneau au doigt. C'était une bague en or avec deux ailes qui se croisaient autour d'une pierre bleue. Beltran fut soulagé qu'elle aille à Irmingarde. Il espérait qu'elle lui plairait.

Maya eut un large sourire et déclara:

"Au nom d'Aanor et des lois de ce pays, je vous déclare mari et femme. Vous pouvez vous embrasser."


Beltran avait oublié ce petit moment inconfortable. Pas qu'il n'embrasse pas Irmingarde volontiers, mais devant tant de personnes...! Il hésita une seconde puis envoya balader tous les regards pour se pencher vers Mina.

"Quelques soient les mots qu'on a utilisé, je t'aime et je te remercie d'être ma femme."
souffla-t-il tout doucement à sa nouvelle épousée.

Puis il posa chastement ses lèvres sur celles d'Irmingarde, lui laissant le choix d'approfondir le  baiser ou de garder ça pour le privé. Derrière eux, les témoins se préparaient à signer le registre. Quelques gribouillis sur le papier pour officialiser la chose.

6
Serments et Pactes / Re : Absences
« le: 13 décembre 2020, 11:51:48 »
Sou, si tu as besoin de parler, on est là aussi pour ça. Plein de courage  à toi

7
Haven / Re : Re : [Mina/Beltran] Si Maman l'a dit...
« le: 12 décembre 2020, 16:28:43 »
Ca claquait: la future reine elle-même avait cousu la robe de Irmingarde. Au regard que lança sa mère à Mina, Beltran vit bien qu'elle assimilait l'information - pour plus tard? Il eut un regard coupable quand la demoiselle précisa qu'elle avait déjà porté ce vêtement devant lui. Il se rappelait l'avoir trouvé charmante mais sa toilette... lui échappait complètement.
EN tout cas lui et sa fiancée étaient d'accord sur le point des uniformes.

"Même les uniformes de gala sont strictement conçus, mère. Interchangeables même."


Puis ils passèrent sur un sujet très sérieux aux yeux de la Dame de Greenhaven. Le concept échappa visiblement à Mina, et Beltran ne pouvait qu'être d'accord bien qu'il fut surpris du son de son rire.

"Pas de répétition alors.
- Mais comment...?
- Ca sera aussi bon le lendemain mère.
- Et si ton oncle...
- Se satisfera du menu du mariage." la coupa une dernière fois son fils.

Ce dernier était gâté: la tarte était son petit point faible et il le montra. Enviant Irmingarde qui mangeait avec les doigts sous le regard choqué de la vieille Dame, Beltran se régala jusqu'à la sottise suivante de sa mère; Epouser Ezarell? Non mais quelle drôle d'idée. Amusante même... et si Beltran ne rétorqua rien c'est pour laisser libre champs à sa fiancée pour remettre sa mère à sa place. Il acquiesça gravement à la dernière phrase de Mina.

"Je le sais bien. Ce n'est pas une sorte de concurrence, mère, c'est un fait."


Il eut un petit rire à la remarque du Compagnon:

"J'y penserai. Un bijou pour le mariage, ça peut se faire!
- Mais c'est un chev...
- Ne dites pas des choses que vous regretteriez plus tard mère.
- La Magie encore...
- Celle-là est bénéfique.
- Rha ça me fait enrager tout de même. tu te donnes complètement à une Héraut et de son côté, elle se réserve pour un che... Compagnon. Je ne comprendrais jamais ça."


Beltran, qui s'était éclairé au moment où il avait presque promis un bijou à Ezarell, se referma comme une huitre. Il posa sa fourchette.

"Je vous ai prévenue depuis le début mère. Si vous n'êtes pas en mesure d'accepter les faits, il vaudrait mieux que vous rentriez à Greenhaven. Le plus tôt possible."


La Dame de Greenhaven était toute droite sur son siège, ses mains trituraient la serviette immaculée, et on devinait du désespoir (?) dans son regard.

"J'ai commencé à préparer ce mariage et je le terminerai, par les Dieux. Mais ça ne m'empêche pas de trouver cela injuste, aussi jolie et adorable que Irmingarde soit. Voilà tout."


La vieille femme se leva brusquement et déposa sa serviette.

"J'ai beaucoup à faire pour le mariage justement... Je ne vous raccompagne pas, vous connaissez le chemin. Beltran n'oublie pas de dire à Liane de venir me voir. Bon après-midi."


Et d'un pas légèrement rageur, elle vint apposer les lèvres sur la joue de son fils, s'inclina légèrement devant Mina, et sortit.
Beltran jeta sa serviette sur la table.

"Je suis désolé Mina. Elle est bloquée dans ses idées préconçues et c'est très dur de l'en faire sentir. On ne dirait pas comme ça, mais elle t'a bien appréciée... si ça peut te consoler un peu? Je suis vraiment désolé du tour qu'ont pris les choses..."

Il fit le tour de la table pour rejoindre sa fiancée. Il la regarda intensément. Puis il eut un sourire de gamin.

"Tu as un morceau de tarte " et il se pencha pour l'embrasser où la miette était restée.

Cela lui fit tout bizarre, ce baiser dans cet univers trop riche. Il était pressé de  rentrer à la caserne.

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Haven / Re : Re : [Mina/Beltran] Si Maman l'a dit...
« le: 06 décembre 2020, 14:38:27 »
Mina ne pouvait pas le savoir, mais la Dame de Greenhaven aimait bien faire les taches "faciles" elle-même, c'est à dire des taches qui ne la rabaissaient pas en lui donnant un certain prestige. La vieille femme était d'ailleurs très fière de ses talents de couture. Beltran le lui dirait plus tard, mais elle avait participé à son propre trousseau. Et il y avait certainement une bonne partie du trousseau que la Dame avait ramené de Greenhaven pour Irmingarde qui avait eu son coup de patte.

"Ici, vous pouvez être qui vous voulez... J'ai hâte de vous voir en robe."


Beltran apprit des choses sur  Irmingarde! Il pensait bien la connaître mais il était peu au courant des relations que Riannon pouvait bien avoir eu avant d'entrer dans la vie de Beltran.

"Ah bon? Et tu l'as faite toi-même?"


Mina avouait qu'elle avait déjà une couturière choisie par l'amie de la fiancée.

"Les DeGirier alors. Je suis sûre qu'ils vont vous rendre magnifique. Vous êtes déjà très belle, même en uniforme d'ailleurs. J'aurais peut-être arrondi le col... mais je m'égare. Votre uniforme est très bien, excusez moi d'avoir laissé entendre qu'il ne l'était pas."


La Dame reprit sa fourchette après avoir tapoté "gentiment" sa future bru sur la main.
Beltran était extrêmement mal à l'aise. Sa mère avait le chic pour empirer les fautes qu'elle faisait. Se pencher sur l'uniforme de sa fiancée en plein repas puis avouer que c'était pure condescendance... Il n'y avait qu'elle pour faire ce genre de choses. Il fit du pied à sa belle pour la soutenir discrètement.Regarder sa future femme si "à l'aise" le rassurait beaucoup. Il se doutait que Mina prenait beaucoup sur elle même et il se promit de lui faire une nuit d'excuses quand ils rentreraient enfin!
L'excuse des plats à déguster les occupa un moment. Le silence à peine rompu par le bruit des fourchettes, couteaux, cuillères, re couteaux, de nouveau fourchettes, etc, commençait cependant à devenir pesant.

"Tout cela est très bon, Mère. Est-ce une répétition du mariage?

- Non aujourd'hui il ne s'agit que de vous deux. Vous me direz si vous ne mangez pas certains aliments, Irmingarde? Pour le jour J, mieux vaut être préparée. Voulez-vous un dîner de répétition?

- Heu... Je crois qu'on peut te faire confiance pour la préparation, et il ne reste pas assez de temps pour organiser en plus une fête de répétition. Après tout on dira la même chose le lendemain. Enfin, c'est mon avis. Et toi, ma douce, qu'est-ce que tu en penses?" demanda immédiatement Beltran à sa bien-aimée, priant pour qu'elle aussi soit contre l'idée saugrenue que sa mère avait du mariage parfait.

Beltran savait déjà que Fitz ou un autre le sortirait de la tanière qu'étaient ses appartements pour lui faire un enterrement de vie de garçon malgré ses quarante ans bien tassés et son peu d'engouement pour les filles légères. Mina n'avait aucun souci à se faire quant à cette soirée, mais il en parlerait avec elle... loin des oreilles de sa mère. En attendant il croisait les doigts - et essayait de ne pas être trop curieux quant à l'enterrement de vie de jeune fille qu'Isabeau ou une autre amie proche de Mina allait organiser. Il était sûr qu'il préférerait l'enterrement de sa vie de jeune fille à celle de garçon, elles avaient l'air de dire moins de bêtises à la minute.

Le dessert arriva: une magnifique tarte aux pommes et à la crème. Un des péchés "mignons" de Beltran.

"Oh mère, tu t'en es rappelée...
- Il faut bien que je sache ce que mon fils aime. Au moins culinairement. Parce que socialement... enfin bref, sers nous s'il te plait. Et prends une grosse part pour ta fiancée, ça ne lui fera pas de mal. Je veux dire par là que vous avez donné beaucoup de vous  à Valdemar et ça se voit. Comme sur toi, Beltran. Vous êtes trop maigre on ne vous nourrit donc pas à la Caserne ou chez les Hérauts?"


Avant que sa mère ne continue ses insultes à demi-voilées (se rendait-elle compte de ce qu'elle disait?) Beltran s'était levé et avait coupé la tarte. Une grosse pour Mina, une petite pour la légère Dame qui la mangea du bout de la cuillère, et une très grosse pour le Commandant, parce que ça calmait ses nerfs et qu'il avait encore beaucoup à supporter. Il pria Aanor que Mina n'abandonne pas en chemin et alors que sa mère ouvrait la bouche, Beltran leva son verre.

"Je voudrais lever mon verre aux deux femmes de ma vie.

- Deux femmes et demi. le reprit la vieille.
- c'est à dire?
- Irmingarde est un Héraut. Tu épouses son Compagnon en même temps non?
- Je doute de trouver une bague de fiançailles à sa taille mère..."


Le fou rire (nerveux) le prit quand il imagina faire sa demande (de nouveau) à Ezarell. Si elle avait été là, nul doute que la Dame de Greenhaven s'en serait pris plein la figure, Beltran l'imaginait bien.

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Haven / Re : Re : [Mina/Beltran] Si Maman l'a dit...
« le: 02 décembre 2020, 19:12:21 »
Si, bien sûr que c'était le cas. Des ballades sur le Blond et sa Brune, il y en avait déjà une tripotée. Beltran avait fait savoir à Riannon qu'il espérait ne rien entendre de tout cela pour son mariage. La Doyenne en avait ri mais elle avait promis.
Quand ils passèrent sur le sujet des ennemis, Beltran fut pris à parti. Il haussa les épaules:

"Je suis censé surveiller et protéger Haven et le royaume. Ma place est à la fois enviée et détestée. Sûr que nous avons des ennemis. Et ils ne sont pas tous étrangers..."
fit-il d'un ton qui se voulait léger.

La Dame de Greenhaven grimaça, regrettant sans doute d'avoir posé la question. Elle passa donc au sujet suivant, qui fit rougir Mina assez clairement pour que son interlocutrice s'en rende compte.Elle n'insista pas, n'étant de toute manière pas bonne en compliments.
EN quelques phrases Irmingarde réussit à placer qu'elle était une Boutefeu - implicitement - et que le mariage serait au chaud. Cela rassura la Dame quelque peu - une chose en moins à faire pour tout préparer?

Ils passèrent à table. Beltran avait expliqué le système des couverts à sa fiancée avant qu'ils ne viennent. Il avait prévu un repas un peu pincé, et se doutait bien que sa mère mettrait les petits plats dans les grands. Il avait aussi prévu une dispute et celle-ci s'annonçait déjà en parlant de Liane. Heureusement, Irmingarde prit la défense de la petite.!,, et celle de son chevalier. Sa tenue à lui, personne d'autre que sa mère n'aurait eu le droit de la faire. Pas qu'il ne fasse pas confiance aux tailleurs du Palais ou de Haven, mais parce qu'il savait que cela réchauffait le coeur de sa mère si longtemps au loin... et qu'elle lui répétait depuis l'enfance qu'elle en ferait le Prince de la soirée. Or là, le Roi serait là - digne défi pour une mère aimante.

"Vous faites comme vous le souhaitez évidemment, mais si Liane a besoin, ne tardez pas trop."
conclut la Dame en se servant un verre de vin.

Beltran ne répondit pas. Il fut sauvé par le gong quand la Héraut reprit la parole avant que le silence ne soit trop pesant. La mère de Beltran hocha la tête, plissant les lèvres d'un air appréciatif.

"J'avoue y avoir passé du temps mais je suis satisfaite du résultat. Je l'ai faite moi-même - avec l'aide de quelques jeunes femmes de Greenhaven. Nous n'avons pas de tailleur à la maison... Rares sont les occasions de bien s'habiller dans le nord. Vous devez connaître ça...?"

Elle but une gorgée puis continua:

"Comment avez vous pu choisir entre tous les projets qu'on a pu vous proposer? Est-ce que Beltran a aidé...?"

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Haven / Re : Re : [Mina/Beltran] Si Maman l'a dit...
« le: 30 novembre 2020, 13:04:32 »
Beltran jouait à un jeu avec lui-même. Dans sa tête, il avait des répliques toutes faites pour... contrarier sa mère. C'était son but dans la vie, avait-elle coutume de dire quand il était plus jeune. Dans la réalité, il slalomait entre les assertions de la Dame et les répliques, bien placées, de Irmingarde. IL aurait cependant bien voulu avoir lui aussi un Compagnon pour partager sa tête et éviter les gaffes. Il était déjà mal à l'aise mais il fallait le connaitre pour s'en rendre compte. Or, il était avec les deux femmes qui le connaissaient le mieux, ce qui n'était pas pratique.

" C'est d'autant plus beau. L'Amour et le Devoir. Vous devriez aller écouter, nous avons quelques pépites au Collegium."


Prenant son rôle d'arrangeuse de mariage très au sérieux, la Dame commença à teaser le couple. Elle avait une perception bien à elle de ce que serait "apprécier" le mariage, que même Beltran, habitué au faste, frémit.
Et dans le "faste", Irmingarde apposa sa marque sur la préparation du mariage: Arthon et Saskia seraient là. Le visage de la vieille femme s'éclaira soudain.

"Précieux? lls sont plus que précieux. Vous aurez le Roi comme témoin. Personne ne peut s'y opposer ou s'opposer à votre mariage avec une telle présence au mariage!! Je ne dis pas que quelqu'un s'y opposerait ceci dit. Vous n'avez pas d'ennemis à Haven j'imagine.?"


Passant de cette question complètement délirante à une pensée encore plus troublante, la Dame de Greenhaven s'intéressa à la rencontre des amoureux.Beltran avala d'un coup son verre de vin de glace. Jusqu'où allait accepter Mina de raconter leurs premières rencontres? Il y avait déjà des chants qui le mettaient très mal à l'aise... Mais sa mère écouta Mina sans l'interrompre, hochant de temps en temps la tête pour montrer son attention.

"Vous avez dû être une véritable héroïne... comme pendant cette longue guerre. Vous m'impressionnez, Irmingarde. Beltran n'aurait jamais choisi quelqu'un qui ne soit pas à sa mesure, ceci dit.

- Mère.."

La Dame de Greenhaven écarta la remarque d'une main et s'enquit de rencontrer Maya.

"Bien. On m'a raconté que la prêtresse d'Aanor est bien jeune. Cela nous changeras du Prélat habituel."


Son ton n'indiquait pas si c'était une bonne chose ou non. Mais elle avait encore beaucoup à préparer et elle profitait de la présence de la future mariée pour adapter les petits détails (si tant est qu'un Compagnon soit un petit détail). La vieille femme ne comprit pas à quel point Irmingarde était impressionnée et avait envie de s'en aller loin des préparatifs de son mariage. Heureusement, parler des Compagnons était un terrain neutre.

"Ah devant les portes... On sortira les bancs et on mettra des chauffages de ville."


Ceci fut annoncé comme une évidence. Beltran évita de lever les yeux au ciel, malgré la pique de Irmingarde.
Puis tout s'accéléra. Il eut l'excellente idée de prévenir sa mère que son témoin femme serait Riannon. Il ne s'attendait cependant pas à une réaction aussi disproportionnée. Le ton de Beltran devint très froid pendant qu'un serviteur ramassait les vestiges du verre de sa mère.

"Comme le dit Mina, Riannon fait partie de ma vie, ne serait-ce que parce que nous avons Liane. Allez vous aussi m'en vouloir d'inviter ma propre fille à mon mariage? Sachez qu'elle sera demoiselle au mariage. C'est elle qui apportera les alliances."


Bon, ça c'était encore à voir mais il fallait absolument arrêter sa mère tant qu'on le pouvait encore. Son visage reflétait l'indécision et la colère.

"Non bien sûr, ta fille est ma petite-fille, elle est la bienvenue.
- Vous n'avez pas votre mot à dire sur qui viendra au mariage en dehors de la famille. Le reste, nous le gérons."
assena Beltran avec un geste de colère alors qu'il reposait son verre, vide.

Pour tourner la page de cette altercation mère-fils- belle-fille, Beltran proposa d'aller manger. Il croisa les doigts pour que le repas soit prêt. Il prit la main de la Héraut et celle-ci la serra, le réconfortant.
Ils arrivèrent dans une grande salle où la table principale avait été mise.Les petits plats dans les grands plats, les couverts du premier (la soupe) au dernier (le dessert), des carafes de vin de glace et d'eau pour ceux qui ne boiraient pas - Beltran pour l'occasion.

"Merci de nous recevoir ainsi mère. La prochaine fois nous viendrons sûrement avec Liane. Elle réclame après vous."


La mère de Beltran n'avait jamais raté un anniversaire ou une fête de Solstice pour sa petite fille malgré sa batardise. Derrière le masque hautain se cachait une mère aimante... et une grand-mère aussi. Elle regrettait le refus de Mina et Beltran d'avoir des enfants, et elle avait bien l'intention de se rattraper avec les neveux et la fille de son fils. Mais tout cela elle ne le dit pas. ELle répondit simplement:

"Envoie la moi au plus vite, que je puisse l'habiller comme il faut
.
- Je pense qu'elle préférera l'habit de fête des Kaled'a'in. Sa ... tutrice est Kaled'a'in et elle a bien plus de succès dans son éducation que moi.
- Kaled'a'in?"

Le ton était plein d'aigreur:

"Tu ne vas pas laisser ta fille se balader dans un mariage civilisé...

- Mon mariage est aussi civilisé qu'il doit l'être mère. Mina est ce que ça te dérange si Pluiechantante et Liane viennent habillées selon les coutumes Kaled'a'in?" se tourna-t-il soudain vers sa future femme.

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Haven / Re : Re : [Mina/Beltran] Si Maman l'a dit...
« le: 29 novembre 2020, 13:18:18 »
Beltran ne pouvait s'empêcher de craindre le pire à chaque fois que sa chère mère ouvrait la bouche. La proposition faite à Irmingarde de l'appeler "mère" avait fait l'effet d'une bombe chez son fils qui voyait arriver la catastrophe... et pourtant la Dame de Greenhaven accepta le refus sans colère ni déception, juste... amusée? Qui s'amusait donc de telles choses, à part la Dame?

Les choses s'accélérèrent quand on les fit entrer. Beltran ne se sentait pas chez lui dans la Maison des Greehaven, mais voir des têtes connues parmi les serviteurs lui fit quand même un petit quelque chose. Sensation qui dura jusqu'à ce qu'ils soient tous assis et prêts à disserter sur le monde noble et affiliés. Irmingarde réussissait à vaincre sa timidité en répondant franchement à son interlocutrice. Beltran surveillait sa mère, prêt à intervenir si elle allait trop loin.
A propos de Wylan, Beltran n'avait rien à dire. Il le savait sérieux, fort - autant mentalement que physiquement - et avec des Dons dont Valdemar ne pouvait se priver. Il était si souvent en voyage qu'on racontait qu'un soir où il rentrait pour une fois dans sa chambre, il y avait trouvé un couple très occupé... ET qu'il était allé dormir dans une chambre vide. Mais ce n'était certes pas le moment de parler de ça avec sa mère. Mère qui d'ailleurs se comportait comme si la famille de Wylan n'avait rien à voir avec la production de vin de glace.

"Enfin, mère, nous sommes les premiers consommateurs de vin de glace mais ce n'est pas de ce côté-ci de la famille qu'il est produit.
- Sans nous, ils couleraient." s'insurgea la Dame d'un ton sans réplique.

Beltran laissa tomber. Mettre le doigt sur de telles erreurs n'était pas fait pour mettre sa mère d ebonne humeur, or il avait besoin qu'elle le soit, ne serait-ce que pour l'image qu'elle allait laisser à Mina. Cette dernière protégeait son amoureux du ton subitement glacé qu'avait pris la vieille Dame pour se plaindre que son fils buvait trop. Elle échangea un regard avec Beltran qui ne put s'empêcher de lui sourire amoureusement, comme si, pendant quelques secondes ils étaient seuls au monde. Il remit vite les pieds sur terre et hocha la tête pour valider les propos de Mina.
Beltran frémit quand on se mit à parler de Liane. Heureusement Mina avait autant fréquenté la gamine que lui et elles se connaissaient bien désormais. Bien qu'elle sache dans les grandes lignes l'histoire de la Héraut, la Dame de Greenhaven se permit de persifler sur le statut de bâtarde de Liane... bien qu'elle l'appelle aussi sa petite fille.

On repassa à un sujet légèrement moins défavorable: la visite au domaine. Beltran acquiesça:

"Je te ferais visiter tout le domaine. Même si je n'y habite pas, j'y tiens beaucoup quand même... Je suis sûr que mon frère sera ravi qu'on vienne sjourner chez lui. Tu le verras avant le mariage, au plus tard au mariage, n'est-ce pas mère?

- Oui il n'aurait raté le mariage de son  frère pour rien au monde. Il est ravi que tu te sois trouvé une âme-soeur. ... En parlant d'âme-soeur, j'ai entendu tout et son contraire sur vous dans les derniers chants qui ont résonné chez nous: êtes vous ou n'êtes vous pas en Lien pour la Vie?"

Le vin arriva avant la réponse qui se fit attendre quelques secondes le temps que Beltran soit servi.

"Non, nous ne sommes pas Liés pour la Vie. Et c'est préférable ainsi: nous nous offrons librement l'un à l'autre, sans contrainte divine." répondit-il d'une voix calme alors que dans sa tête un Beltran tout nu et sans cheveux dansait, lui rappelant que les Dieux avaient quand même vachement insisté pour les mettre ensemble.

Beltran regarda Mina, pour voir si elle avait quelque chose à ajouter. Ce serait intéressant.
Mais on passa vite sur un autre sujet et Mina s'étonna du nombre de domestiques exigé par la Dame. Celle-ci répondit avec hauteur:

"Pour moi toute seule ceux qui sont là suffisent. Mais mon mari et mon autre fils arrivent, et j'ai besoin d'autant de mains que possible pour organiser le mariage. Je ferais en sorte qu'il soit... magique si on peut le dire ainsi. Vous n'aurez rien à faire, qu'à apprécier."

Apprécier était un mot rarement utilisé dans la bouche de la Mère de Beltran. Les compliments de même. En moins de cinq minutes, Irmingarde avait réussi à extirper ces mots à la vieille femme; Beltran n'en revenait pas. Il approuva de la tête quand sa fiancée précisa son lien avec Wylan.

"Très bon choix de famille, décidément." plaça la Dame d'un ton neutre.

Beltran se raidit. On y arrivait - sa mère ne saurait se tenir convenablement jusqu'à la fin du repas. Il se resservit un verre et proposa à sa chère et tendre de faire de même. Le verre de sa mère était quasiment intouché. Soudain, Mina attaqua de front. Beltran eut un regard affolé vers elle, prêt à internvenir... avant de se dire qu'il valait mieux que les choses sortent aujourd'hui plutôt que pendant le mariage.

La Dame de Greenhaven devint  toute pâle lorsqu'Irmingarde lui rappela ses origines.

"Beltran m'a prévenue oui. Mais vous êtes un Héraut, c'est donc du sang noble qui coule dans vos veines, ma chère."
fit calmement  la Dame de Greenhaven en buvant enfin une gorgée de vin d'un air pincé.

Mina se resservit elle-même du vin, ce qui lui attira un coup d'oeil prudent de la part de Beltran. Il savait qu'elle ne tenait pas bien l'alcool et elle semblait déjà partie pour ... "se mettre à l'aise" vis à vis de sa famille... La mère de Beltran écouta sans un mot la diatribe de la jeune Héraut.
Elle tiqua à la mention des De Girier et du fait qu'Isabeau serait la témoin de Mina... Isabeau était une parvenue aux yeux de la Dame de Greenhaven, presqu'autant que Irmingarde à ce moment. Mais au moins avait-elle un titre et des sous. C'est ce qui empêcha au dernier moment la moue de mépris qu'allait s'autoriser la dame. Soudain celle-ci faillit s'étouffer. Elle toussota gracieusement pour se reprendre et insista.

"Vous voulez dire que le Roi est votre témoin? Par tous les dieux, votre union est bénie avec de tels amis à vos côtés."


Elle ajouta franchement:

"Pour moi votre Aanor est la source de tous nos problèmes. Mais si vous désirez vous unir sous Ses yeux, je ferai en sorte que ce soit de  bon augure, je vous le promets." Avant de préciser: "Beltran a toujours été évasif sur votre rencontre à tous les deux. J'ai compris qu'il y avait de la magie dans l'air, ce qui n'est jamais appréciable j'en conviens. Vous me raconterez votre version?"

On revint sur le mariage et la Dame de Greenhaven hocha la tête.

"Le temple ira très bien. J'aimerai rencontrer votre prêtresse pour m'assurer de son aide. Pour le reste j'ai échangé avec le responsable des Nobles et des Bleus, la fête aura lieu dans la grande salle, portes ouvertes pour les Compagnons qui souhaiteraient venir. Je suis désolée de mon ignorance, mais un Compagnon entrerait dans la salle pour se raffraichir ou être avec son héraut?"

Beltran leva les yeux au ciel. Sa mère lui faisait quand même un peu honte... pour couper court aux questions idiotes de son aînée, Beltran précisa comme un cheveu sur la soupe:

"Mes témoins à moi seront le Capitaine Fitz, dont je vous ai déjà beaucoup parlé, s'il me semble.. Et Riannon."


Le tintement du verre qui s'éclatait sur le sol de pierre fut le seul bruit pendant une longue minute. Le visage avenant de la Dame de Greenhaven s'était transformé en un masque dur et impénétrable.

"Ah oui, Riannon. Vous l'avez accepté Irmingarde? Tu ne devrais pas lui imposer ça, Beltran! RIannon est une bonne mère mais elle aurait dû t'épouser. Que crois-tu que vont penser les....
- RIen du tout. C'était et c'est toujours une amie, pas seulement la mère de ma fille. Tout ce qu'elle a vécu l'a bien changée par rapport au temps de nos émois de jeunesse... Elle apprécie Irmingarde, qui s'occupe aussi de sa fille. Elle a accepté d'être mon témoin, et elle le sera, par tous les dieux."

Le ton était haché - Beltran était en colère. Il aurait dû deviner que ça ne passerait pas comme une lettre à la poste, mais le mépris qu'avait sa mère pour son amie l'avait pris de court. Il sentait venir les ennuis... prévus par la doyenne de l'assemblée?

Beltran se leva et posa son verre en essayant de ne pas trembler. Puis il rendit la main à Mina et se tourna vers sa mère:

"Il est temps de passer à table, Mère. je meurs de faim."


Il avait la voix presque lisse, comme quand un Héraut se coupait du monde pour répondre à un Compagnon, sauf qu'il se parlait à lui-même.
 

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Haven / Re : Re : [Mina/Beltran] Si Maman l'a dit...
« le: 28 novembre 2020, 12:02:58 »
La proposition de la mère de Beltran laissa celui-ci interdit, comme Mina. Mère? elle devait réellement avoir préparé un plan d'attaque pour proposer cette appellation incongrue. Qu'avait préparé la Dame de Greenhaven? Pourquoi se permettait-elle une telle familiarité? Elle avait quelque chose de prévu, Beltran en mettrait son deuxième mollet à cuire. en tout cas, la réponse d'Irmingarde soulagea réellement Beltran: non seulement, elle ne s'aplatissait pas devant sa mère, mais elle le fit avec adresse, et dans le bon sens. Quand on mit la Dame de Greenhaven face à la réponse, Beltran remarqua le tic qu'elle avait toujours eu quand quelque chose l'amusait. Elle n'était pas vexée et il semblait que le refus d'Irmingarde lui plaisait. Encore une fois, qu'avait-elle prévu?

"Comme vous le souhaitez. Laissons le temps au temps."


Beltran était plutôt fier de Mina à ce stade. En bon Héraut qu'elle était, elle ne faisait pas de courbette mais elle s'affirmait face à l'inflexible vieille dame. Il prit cependant le relais avant que sa mère ne dise des choses qu'il aurait à regretter devant sa belle. Il eut quelques chuchotements mal placés avec sa mère avant qu'ils n'entrent dans la maison. Beltran eut un sourire pour les domestiques: certains d'entre eux l'avaient vu adolescent et oubliaient régulièrement qu'il était un de Greenhaven et non un petit-fils au statut enviable. il se promit d'aller les voir après la visite officielle.
Il ne voyait pas les marques de richesse, habitué comme il l'était au faste et au luxe. Mais il se rappela que Mina n'en avait probablement pas l'habitude même si elle vivait au Palais ( enfin, à la caserne maintenant). Il se demanda vaguement si il y avait quelque chose ici de vraiment utile et pas que d'apparat.

Beltran avait l'intuition que sa mère préparait quelque chose. Il se raidit légèrement, observant sa mère avec acuité. Le petit tic était toujours là. Son couple avec Irmingarde était-il chose à rire? Ne les prenait-elle pas au sérieux? Pourquoi s'occuper du mariage alors? Quand il prit la main de Mina pour la guider, ce fut autant pour elle que pour lui. Sûr que dans leurs appartements, Mina avait plus de grâce affalée dans un fauteuil que là, sur le bout des fesses sur le guéridon. Mais il n'avait pas à avoir honte et n'avait rien à redire sur le comportement de la fiancée. Heureusement aussi que la Dame de Greenhaven continuait à jouer son rôle d'hôtesse. ELle s'inquiéta de l'alcool auprès d'Irmingarde qui fit mention de Wylan. Le regard de la vieille femme s'éclaira:

"Je suppose qu'il est invité au mariage? Beltran, je te charge de lui transmettre mes sentiments et une invitation à venir me voir. Si ça l'arrange, je peux me déplacer jusqu'au Palais. J'ai des gens à y voir d'ailleurs." Puis elle revint à Mina: "Je ne doute pas qu'il mette notre vin de glace en avant, c'est tout simplement le meilleur... Tant mieux si vous buvez de l'alcool. " Puis elle eut une grimace: "j'ai entendu dire que Beltran buvait trop. J'espère que ce problème est réglé."

Beltran eut un drôle de bruit de gorge. Sa mère savait tout, c'était incroyable! Il se contenta de hocher la tête, contrit.
Il se reprit pour redevenir Beltran de Greenhaven, adulte responsable, et responsable il l'était! D'une armée entière. Et pourtant tenir tête à sa mère lui coutait autant que d'arracher le carreau de son mollet.

Irmingarde resta étrangement calme devant l'insinuation impolie et sans finesse quant à sa relation avec Beltran. La réponse de Mina réconforta Beltran. Elle l'aimait pour lui-même, pas pour son âge ou son statut, mais elle acceptait l'un comme l'autre. Il continua sa réponse:

"Mère, qu'est-ce qui vous ferait dire que je puisse forcer une femme. Je suis un soldat avant tout. Je protège, je n'enlève pas des Hérauts au détour d'un couloir..." tenta-t-il de plaisanter tout en remettant sa mère à sa place.

Irmingarde, curieusement bavarde, précisa que Beltran l'avait courtisée bien assez longtemps... Et lui aurait bien aimé ajouter qu'il la courtisait toujours à sa manière. Mais c'était le moment d'Irmingarde. Et elle osa intervenir à propos des enfants.
Le tic de la mère avait disparu à la mention des enfants. Elle s'inquiétait vraiment pour la Maison.

"Très bien. Mais si vous décidiez d'avoir des enfants, il serait en sécurité à Greenhaven."


Beltran eut envie de se frapper le front de la main: sa Mère avait le chic pour dire ce qu'il ne valait mieux pas dire... Comment si Mina ou lui allaient "abandonner" leur progéniture chez la Grand Mère. Mais comme c'était une éventualité très peu probable, il préféra couper court à ce sujet.

"On verra à ce moment. Mais Mère, Liane est une Greenhaven et elle règne sur le Palais et n'irait pour rien au monde à Greenhaven.
- C'est une bâtarde d'abord. Elle peut venir quand elle veut - c'est ma petite-fille, mais j'espère qu'elle est mieux éduquée que la dernière fois?"


Beltran hocha vaguement la tête. Il prenait part à l'éducation de sa fille mais ses Dons le terrorisait et il n'osait pas la punir vraiment sauf quand elle faisait quelque chose d'énorme... ce qui arrivait de plus ne plus souvent. Mais ça, il ne le dirait pas à sa mère.
Cette dernière répondait à Mina:

"J'aurais préféré une ligne directe. Mais oui, Beltran a des cousins et des neveux, dont certains ont les capacités demandées. Mais pour le moment, vous êtes le couple d'héritiers. Et ce, pour plusieurs années encore je pense. Il faudra d'ailleurs penser à venir visiter."


L'apéritif arriva. Vin de glace, évidemment. Beltran eut un petit sourire, sachant combien Mina pouvait apprécier le breuvage. Il se devait de la surveiller au cas où elle deviendrait un peu trop honnête avec le vin montant à la tête.
Mais très mondaine, Irmingarde lança d'elle-même un sujet de conversation, ce qui attira un haussement de sourcil de la part de la vieille Dame.

"Mon mari nous rejoindra très bientôt avec les serviteurs manquants. Il avait à faire avec le domaine pour se libérer. Pour rien au monde il ne raterait pour rien au monde le mariage de son fils. Il meurt d'impatience de vous rencontrer Irmingarde. Beltran est tellement succinct dans ses missives qu'on a du mal à vous imaginer. Mais je dois dire que vous faites honneur à votre uniforme."

Quant à Wylan, la Dame eut un sourire:

"Vous le connaissez bien? Je sais qu'il nous dévalise de vin de glace à chaque visite..."


Puis la Dame but délicatement son breuvage. Puis elle continua:

"Bien, puisque Wylan est de la partie, nous offrirons nos meilleurs crus pour le mariage. Ton Père en ramène avec lui."
dit la Dame avec un sourire avant de continuer: "Alors, Irmingarde, je sais que vous n'avez pas beaucoup de famille de sang, mais je sais aussi que vous êtes un Héraut apprécié. Avez-vous beaucoup de gens à inviter? Pour ma part j'ai dû faire un tri mais le nombre d'invités sera conséquent... Ah et Beltran ne m'a toujours pas dit à quelle divinité vous croyez? J'ai cru  comprendre que vous vouliez le mariage sous la protection de votre nouvelle déesse, Aranor..?
- Aanor.." grimaça son fils.

Il laissa Mina répondre à la question tout en se servant un deuxième verre de vin - à moitié rempli.

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Haven / Re : Re : [Mina/Beltran] Si Maman l'a dit...
« le: 27 novembre 2020, 11:28:47 »
Beltran bouillait intérieurement: il faisait le voeu que sa mère apprécie Irmingarde sinon les 20 prochaines années risquaient d'être difficile. Bien sûr, il prendrait le parti de Mina, mais autant que tout se passe bien, n'est-ce pas?
Quand sa mère ouvrit la porte, il la dévora des yeux: elle avait encore vieilli même si l'âge semblait être timide sur le visage et les cheveux de la Dame. Revoir ces traits à la fois familier et étrangers, lui donna un coup à l'estomac. Il se rendit compte qu'on vieillissait et qu'il faudrait penser à se voir plus souvent pour ne pas avoir de regret. A peine eut-il eu le temps de se faire cette réflexion qu'il était déjà dans les bras de sa mère. Il la serra contre lui avec tendresse et eut du mal à la relâcher - mais déjà la Dame s'intéressait à "son Héraut". Beltran observa bien sa mère alors que sa mère jaugeait Irmingarde. Un petit pli au coin de la bouche de la vieille femme tiqua. Immédiatement, Beltran se détendit: cette ride était celle du sourire, Mina passait l'examen avec brio.

"Loin de moi l'idée de me substituer à vos parents, mais si vous le souhaitez, vous pouvez m'appeler Mère, Irmingarde. Ma Dame est un peu trop guindé pour notre nouvelle relation."

Beltran faillit s'étouffer. La proposition de sa mère était plus qu'innattendu. Sa mère savait à peu près l'Histoire de Mina quant à sa mère, et lui offrir un substitut de mère le prenait totalement au dépourvu.
Mais les deux femmes s'inquiétaient déjà d'Ezarell.

"Saluez Ezarell de ma part. Nos écuries lui sont toujours ouvertes. Peut-être ne sont elles pas adaptées à un Compagnon, mais si c'est le cas elle est la bienvenue."

Beltran passait de surprise en surprise. Sa mère avait une aversion pour la magie presque autant que son fils. Un Compagnon était une inconnue dans la formule de la vie. Lui-même avait appris à la bonne école qu'un Compagnon n'est magique que lorsqu'il le souhaite, et Ezarell avait été d'une grande aide pour réunir Beltran et Mina.

Puis la Dame de Greenhaven fit une accolade à Mina. Une deuxième fois, Beltran faillit s'étouffer. Où était sa mère? Qui l'avait échangée contre cette dame accueillante bien qu'un peu hautaine?

"Beltran, vous auriez pu emménager ici... C'est plus confortable que tes appartements..
.
- Et je travaille comment?
- Ah oui je n'y avais pas pensé..."

Ils finirent par rentrer tous les trois. Des domestiques, curieux, s' "occupaient" dans l'entrée. Le sourire de Mina lui attira un petit sourire complice. Puis ils arrivèrent au petit salon. Tout respirait la noblesse, des rideaux aux fauteuils. La Dame de Greehaven s'assit élégamment sur un divan. Elle claqua des mains et un serviteur apparut comme par magie. On obéissait au doigt et à l'oeil à la Dame. Elle commanda les apéritifs et se tourna vers Irmingarde:

"Je n'ai pas demandé, j'en suis désolée, mais buvez vous de l'alcool? Les Hérauts sont tellement un secret pour moi..."


Beltran capta le regard désespéré de Mina. Il se rapprocha d'elle et lui prit la main. Il la guida vers un guéridon où il s'assit lui-même sans lâcher la main de sa bien-aimée. Une fois qu'elle fut assise à son tour, il garda sa main dans la sienne, signifiant à sa mère qu'il y avait des limites à ne pas franchir.

"Vous êtes bien jeune. Comment se fait-ce que vous ayez fondu pour mon fils? Cela fait des années que nous espérons ça! Mais on ne s'attendait ni à une Héraut, ni à une si jeune Héraut. Il ne vous a pas forcée j'espère?"


Beltran fit un drôle de bruit de gorge alors qu'il s'étranglait enfin réellement.

" Mère...
- Non mais c'est bien, c'est l'âge idéal pour les enfants.
- Nous ne voulons pas ...
- COMMENT?
- Nous ne voulons pas d'enfant. J'ai déjà Liane et Mina est une Héraut qui va au front au combat, nous ne voulons pas laisser d'orphelins.
- Et comment tu vas faire pour les héritiers...
- Pourrait-on parler d'autre chose pour aujourd'hui Mère? Je suis venu te présenter l'amour de ma vie, pas disserter sur les potentiels héritiers.
- Irmingarde, vous ne dites rien?"

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Haven / Re : Re : [Mina/Beltran] Si Maman l'a dit...
« le: 24 novembre 2020, 11:31:28 »
Beltran adorait sa mère - mais elle, elle l'aimait d'un amour envahissant, chaleureux mais parfois trop - un peu comme Mina à sa manière, quoi qu'il n'ait pas à se plaindre de la chaleur spécifique à Irmingarde. Bref, sa mère n'avait pas encore compris que son petit garçon était devenu grand et à chaque rencontre, il devait remettre les points sur les i - pour recommencer la fois d'après. Comment allait se passer cette rencontre, avec sa future femme. Celle-là même qui se reflétait dans le miroir avec lui. O Dieux qu'il l'aimait! L'avoir perdue la rendait encore plus précieux. Cette rencontre entre les deux femmes de sa vie laissait présager d'un futur mariage épique.

"Merci ma douce. Mais je préfère l'uniforme. Toi tu as du cachet dans ton uniforme de Héraut. Elle te respecte déjà pour ça, mais si elle avait décidé tu seras dans une robe à la De Girier."
plaisanta-t-il, crispé.

Le Commandant laissa sa bien-aimée rajuster (une fois de plus) son pourpoint et eut un hoquet qui aurait pu passer par un rire avorté.

"Être en avance est aussi embêtant. Pour Mère, l'heure c'est l'heure. Mais tout ira bien."


Il parlait plus à lui-même qu'à Mina, mais il préféra continuer sur un baiser, qu'elle lui rendit.

"Si seulement c'était plus simple... mais tout va bien se passer. Dans sa dernière lettre, Mère s'inquiétait presque autant que toi. Attends toi au faste de la Maison Greenhaven..."


***

La Maison des Greenhaven était une petite maison aux yeux de la douairière. Elle mettait donc un point d'honneur pour que tout soit parfait à l'intérieur. Loin d'elle l'idée d'impressionner Irmingarde, c'était juste une question de principe. Et si au passage ça pouvait montrer à la future Dame de Greenhaven quel genre de faste l'attendait, c'était du bonus. En attendant, l'actuelle Dame de Greenhaven masquait son impatience par mille ordres qui se contredisaient - mais le personnel y était habitué et la maison fonctionnait bien malgré tout. Et enfin on sonna. La mère de Beltran se dépêcha et écarta la servante qui allait ouvrir. C'était à elle d'accueillir son fils chez lui.
La Dame de Greenhaven était sur la pointe des pieds pour pouvoir enlacer son fils. Elle le serra longuement dans ses bras, le visage à l'opposé d'Irmingarde pour que celle-ci ne voie pas qu'elle avait la larme à l'oeil. Puis elle prit  Beltran par les épaules et le regarda de haut en bas.

"C'est bien, tu es digne de ton rang cette fois-ci. Je t'en remercie."
commença-t-elle avant de se tourner immédiatement vers Mina qui la salua bien trop militairement à son goût. "Et voilà donc ton Héraut."

Le ton était calme, le regard franc, et elle observa Mina de haut en bas.

"Le Blanc vous va bien, Irmingarde. vous permettez que je vous appelle par votre prénom n'est-ce pas? Vous n'êtes pas encore Dame de Greenhaven, il ne faudra pas faire de confusion. En attendant, vous êtes ici chez vous. Nous avons préparé les écuries pour votre Compagnon, mais nous ne savions pas s'il viendrait..."


La noble lâcha enfin son fil, hésita... puis se pencha sur Irmingarde pour la saluer d'une accolade moins que protocolaire. La Dame de Haven n'était pas seulement douée dans les arts de la politesse noble, elle avait aussi des notions de politesse des gens du commun. Elle s'écarta aussitôt - Mina avait beau être Héraut elle faisait partie des gens du commun, qu'un noble ne touchait que par inadvertance ou nécessité absolue.
Elle s'écarta de la porte qu'elle ouvrit en grand.

"Depuis quand n'êtes vous pas venus ici? j'ai trouvé la maison mourante sous la poussière et les crottes de souris. Ce n'est pas digne d'une Maison de notre rang. Nous nous activons depuis hier pour tout remettre en état mais cela prendra plusieurs jours. j'ai fait débarrasser les pièces principales qui, heureusement, sont aptes à nous accueillir. Êtes vous déjà venue Irmingarde?"

La vieille femme se tourna vers Mina, un sourcil levé.
La vieille dame avait les cheveux remontés par des aiguilles dans sa longue chevelure plus sel que poivre. Un regard bleu et le même nez que Beltran s'encadraient dans un visage sec. Elle avait dû être très belle dans sa jeunesse, et elle se mouvait comme si la vieillesse l'avait épargnée et qu'elle était encore jeune fille. Habillée d'une robe verte foncé aux manches cousues d'or et de perle, elle aurait pu faire concurrence à Isabeau dans ses beaux jours. Elle avait tout fait pour impressionner faire honneur à sa bru. Qui, de son côté, faisait un peu tâche en uniforme. Discrètement, elle se pencha vers Beltran et lui chuchota:

"La prochaine fois préviens moi en avance que je lui fasse faire une tenue digne de son nouveau rang.

- Mère, Mina est une Héraut. C'est pour moi autant un honneur de l'épouser qu'elle de m'épouser. Son uniforme c'est sa vie, et croyez bien qu'à  part aujourd'hui, je suis tout le temps en uniforme aussi. Vous devrez vous habituer à ça. Mais parlons d'autres choses..

- Moui.. Prenons l'apéritif dans le petit salon."

On voyait bien que la Dame de Greenhaven n'était pas satisfaite mais elle ne fit pas de scandale. Elle prit le bras de Mina et les entraîna dans la maison proprement (très proprement) dite.

15
Haven / [Mina/Beltran] Si Maman l'a dit...
« le: 23 novembre 2020, 10:20:36 »
Début de la 9eme décade d'automne 1485

La scène commence dans les appartements de Beltran. On y voit un miroir, et dans le miroir un homme qui rajuste plusieurs fois son pourpoint d'un geste nerveux. Puis il se recoiffe. Et reprend son pourpoint.

Beltran n'avait plus l'habitude des habits de ville mais dans ce cas présent, il se devait d'en porter - sa mère le préférait ainsi. Elle avait beau être fière que son fils soit le Commandant de l'armée de Valdemar, avec elle il n'était qu'un petit garçon à sa maman et Héritier de Greenhaven.

"Dis moi que ça va?" dit-il brusquement en se tournant vers Irmingarde qui avait bien de la patience ce jour-ci. "On devrait y aller. Si on est en retard, Mère risque de mal le prendre..."

Le Commandant ne se rendait pas compte qu'il ajoutait son stress à celui de sa fiancée.. Ce qui ne l'empêcha pas de se détourner du miroir pour voler un baiser à la jeune femme.

***

"Les rideaux, ouverts, on dirait un tombereau ici! La table, elle est mise ça y est? Les fauteuils ont été nettoyés dans le salon de musique?"


La Dame de Greenhaven s'occupait et houspillait son personnel. Arrivée la veille, elle vérifiait cependant déjà pour la troisième fois que tout était en ordre. Elle allait rencontrer la fiancée de son petit Beltran! Cela valait bien tout le stress qu'elle s'imposait à ce moment précis. Une Héraut, rien que ça. Oui, cela présageait de disputes à propos de l' héritage, mais Beltran n'avait pas choisi n'importe quel Héraut: une héroïne de guerre, tout feu tout flamme. CA, ça ressemblait à son fils. Et si en plus elle arrivait à en tirer des héritiers, tout serait magnifique. Certes il y avait Liane mais la gamine était une bâtarde et bien trp dangereuse pour être considérée comme potentielle héritière.
La Dame de Greenhaven avait tout prévu pour cet après-midi: déjeuner complet (entrée plat fromage dessert) dans la salle à manger, suivi d'un thé dans le salon de musique - la pièce la plus claire et la mien insonorisée de toute la maison. Tout était prêt depuis des heures mais la Dame vérifiait et re-vérifiait. CEla faisait si longtemps qu'elle n'avait pas vu son fils - il avait refusé les visites le temps de sa convalescence et elle en avait bien été marrie.
La cloche du bas résonna. Ils étaient là! Pour leur faire honneur, la Dame de Greenhaven descendit, chassa la servante qui voulait ouvrir la porte, et fit l'honneur à son fils et sa fiancée d'ouvrir elle-même.

"Bienvenue chez vous..."

Et elle ouvrit les bras pour prendre son fils dans une embrassade maternelle.


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