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Messages - Elke

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Serments et Pactes / Re : Absences
« le: 11 mars 2017, 13:14:55 »
Je pense que je vais répondre à mes jeux de manière très ralentie, je suis très prise par mes études en ce moment~
Gros projet à finir en un bon mois maintenant, on nous met un peu la pression... M'enfin ça devrait bien se passer parce que ce projet a la classe, mais du coup voilà~ :'(
Cela dit, je tâcherai d'être là de temps en temps quand même~ ^^


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Haven / Re : Je cherche un homme...
« le: 07 mars 2017, 23:42:09 »
Elke fut un peu embarrassée de s’être montrée aussi… eh bien, aussi elle. Il avait toutes les raisons de la trouver bizarre après ça. D’ordinaire, elle réservait ce genre de réflexion pour les moments où elle était seule, ou entourée de gens dont elle se moquait l’avis. Si on la traitait de folle, ce ne serait pas la première fois. Mais venant de Wylan ? Eh bien, ça pourrait être un peu vexant. Enfin, de toute évidence, il ne semblait pas juger cet aspect de sa personnalité. D’ailleurs si elle ne se trompait pas, elle dirait même… que ça l’amusait. Il riait. Pas à un seul instant elle ne se doutait de tout ce qu’il voyait en elle, des suppositions, des déductions… Non, elle était à mille lieux d’y penser. Pourtant, elle aussi ça l’amuserait d’en savoir plus sur ce Héraut. Il avait du vécu, ça sautait aux yeux ! Il devait avoir connu de sacrées choses, même s’il était resté près d’ici. Quoiqu’il était bien allé à Rethwellan… À méditer.

« De bonne compagnie ? » répéta-t-elle, esquissant un sourire.

L’idée d’être ce grain de folie dont il parlait, eh bien… mine de rien, elle trouvait ça très flatteur ! La jeune mage gloussa légèrement avant de finalement suivre le Héraut jusqu’au temple. C’était un bâtiment bien plus élégant qu’elle aurait cru. Surtout ici, à Haven, loin de Rethwellan. Mais comme le disait Wylan, de nombreux émigrés étaient venus, alors cela avait sans doute poussé les choses à se faire. Avant même de rentrer à l’intérieur, elle avança devant un des murs, posant ses deux paumes dessus. Puis son oreille. La pierre avait un joli son, elle ferma les yeux quelques secondes pour l’apprécier. Il y avait une sorte de résonnance… Et une odeur aussi. Mais ça sentait l’extérieur, pas l’intérieur. Ça sentait Valdemar. Ce n’était pas forcément une mauvaise chose, la mage aimait bien les choses un petit peu hybrides.

Elle emboita le pas de Wylan jusqu’à l’intérieur, en silence. Malgré son peu d’égard pour la religion, elle savait bien faire preuve de respect quand il le fallait. Le temple était semblable à ses souvenirs, ou du moins l’architecture, les meubles, les statues… Et dire qu’elle ne s’était rendue que très rarement dans un temple ! Le Héraut s’installa sur un banc mais Elke fit un petit tour rapide, remarquant la prêtresse qui était occupée, et ramenant son regard sur tout autour. Peut-être que son professeur s’était arrêté ici. Elle ne savait même pas si elle l’imaginait là, dans ce temple, ou non. Après quelques instants, elle finit par revenir s’assoir à côté de Wylan.

« C’est grand. Et petit. » répondit la jeune mage à voix basse en s’appuyant contre son dossier, la tête penchée vers le plafond. « Je ne sais pas, le plafond est haut, mais c’est quand même… Gnnnh, vous voyez ? Très gnnnh, même. Enfin, ça me semble un peu familier. Et j’imagine que ça, ce n’est pas désagréable… »

Elle se tut un moment, pinçant légèrement sa joue avec ses dents avant de redresser sa tête dans le bon sens, se tournant vers le Héraut.

« On a un peu de temps avant que la prêtresse ait du temps à nous accorder, c’est bien ça ? Vous pouvez me parler un peu de vous ? Vous avez l’air de vraiment bien connaître ce temple, est-ce que vous y aller souvent ? Vous… ne me semblez pas être du genre à prier. »

Bien sûr, cela n’était le fruit que de maigres observations, qui étaient davantage des préjugés que des réelles déductions. Il avait l’air de connaître des tas de choses, mais simplement pour savoir, pour avoir plus de culture peut-être. C’était toujours utile, ce genre de chose, pour autant qu’on ait bonne mémoire. Et Wylan ne semblait pas être du genre à oublier facilement. Encore une fois, ce n’était qu’une simple supposition.

Puis son regard se tourna vers la prêtresse qui semblait encore confier quelques paroles à cette femme.

« Vous pensez qu’elle pourra nous renseigner sur lui ? »

Enfin peut-être ne l’avait-elle pas vu de ses propres yeux, mais si quelqu’un au temple avait échangé quelques mots avec son mentor, elle devrait probablement pouvoir les orienter vers cette personne. Du moins, Elke espérait. Elle attendait là, sur ce banc, ne sachant pas trop quoi faire de ses mains et de ses pieds. L’attente, ça n’avait jamais vraiment été son fort.

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Cette idée de biscuits à l’eau de mer lui semblait de plus en plus intéressante à mesure qu’elle en parlait. Pourquoi est-ce que personne n’y avait pensé avant ? Parce que c’était trop bête ? Mais c’était bien pour cette raison précise que c’était brillant ! Bon, elle imaginait bien que ça pouvait être difficile à apporter jusqu’à Haven. Après tout, l’intérêt de l’eau de mer, c’était principalement de n’en trouver qu’à la mer !

« Tu voudrais qu’on demande à quelqu’un d’en rapporter ? »

Hum, cette idée ne lui plaisait pas beaucoup. Ça lui semblait… un peu trop facile, peut-être. La mer était loin, ça pourrait être l’occasion de se dégourdir les jambes, non ? Enfin, venant d’elle qui venait déjà de loin, ça semblait être aisé comme décision. Dunwyd, lui, avait toujours vécu ici. Est-ce que c’était difficile pour lui d’envisager un tel voyage ? Pendant quelques instants, elle essaya de se mettre à sa place. De s’imaginer vivre jusqu’à son âge à un seul endroit, avec le même entourage… C’était un peu étrange, à vrai dire.

« On n’a pas besoin de raison ou de permission ! Enfin, permission… On n’aura qu’à dire pardon après, c’est pas un problème. »

Peut-être que ce n’était pas ça, le souci. La jeune mage esquissa alors un maigre sourire.

« Ah, oh, non, oui…Oui, je vois. Oui, non, je ne sais pas, tu peux… Quand tu veux ! Je ne compte pas partir tout de suite, pour l’instant je suis bien à Haven. Et puis… de toute façon je ne saurais pas où aller. Cela dit, si jamais j’ai des informations sur lui, c’est possible que je parte. »

Elle aimait Haven, c’était une jolie ville, très accueillante… Mais elle se connaissait : jamais elle ne passerait à côté d’une occasion pour retrouver son mentor. Enfin, ça serait tout de même dommage de rater l’occasion de faire des biscuits à l’eau de mer.

« J’ai encore du temps, cela dit ! Je veux dire, eh, ça fait deux ans que je suis là. On a bien de quoi se prévoir quelque chose. Amener quelques intéressés qu’ils veulent aussi. Tu connais des gens qui voudraient faire des biscuits à l’eau de mer ? Non, attends… les premiers biscuits à l’eau de mer de tout Valdemar ! Si ce n’est du monde ! Ça en jette, non ? C’est brillant ! »

Elke redescendit finalement sur terre. Un petit peu. Il n’y avait plus de biscuits dans l’assiette. Elle releva alors son regard vers Dunwyd, et fit une petite moue.

« Et maintenant, c’est le moment où tu me dis que je m’emporte un peu trop, non ? »

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Haven / Re : Je cherche un homme...
« le: 27 février 2017, 12:50:10 »
La jeune femme resta pensive quelques instants. Silencieuse, perplexe. La religion n'avait jamais été son fort, même si elle entendait encore son père jurer en évoquant la Déesse. C'était... quelque chose qui lui passait bien au-dessus, qui ne l'avait jamais réellement convaincu. Et d'après elle, son professeur était pareil ! La religion faisait pale figure face à l'étude de la magie... Il fallait être pragmatique, scientifique... Se conformer à une logique, à un rapport direct de cause à conséquence... Cela dit, il était vrai que la Déesse Triple était souvent priée dans son pays, comment avait-elle pu se sortir ça de la tête ?

« Peut-être que... Peut-être que... » commença-t-elle, réfléchissant en même temps que les mots lui sortaient de la bouche. « Professeur Calvan est un homme de science et de faits, alors il est possible que... La Déesse, lui, c'est peut-être possible que- attendez. Si c'était vrai, alors ce ne serait pas faux. Je suis presque sûre qu'il n'est pas de Rethwellan, mais il a passé des dizaines d'années là-bas, donc est-il rethwellanais ? Oui, non, assez pour croire en la Déesse ? Non, non... »

Elle releva promptement la tête vers Wylan, d'un air presque autoritaire.

« Attendez, shhh ! Je réfléchis. »

Puis elle repartit aussi sec dans ses réflexions.

« Je le connais, mais je ne le connais pas. Si je le connaissais, je dirai que ce n'est pas vrai, qu'il- Oh, mais ça ne peut pas être faux ! Ce serait brillant... Ou médiocre. Il a toujours trouvé ça médiocre. Rah, je n'y comprends plus rien ! C'est rageant ! »

La jeune femme se retourna, fit quelques pas nerveux avant de revenir où elle était. Qu'est-ce qui serait le mieux pour retrouver son mentor ? La meilleure solution, la vraie théorie ?

« Héraut Wylan, le professeur Calvan, il... je ne sais pas. Vous saviez qu'à Pierre-de-Shor, il y avait une rumeur qui disait qu'il avait déjà vécu une centaine d'hivers ? Je ne le crois pas croyant, ni attaché aux rethwellanais, ni à personne, mais et si... Et s'il l'était ? Et s'il était venu réellement au temple ? Et s'il avait parlé à des gens ? Et s'il n'avait jamais posé les pieds ici ? Je veux dire... c'est mon professeur ! Et je ne comprends rien de ce qu'il fait. Ni de ce qu'il est ! C'est... Il faudra qu'il m'explique ! Il peut tout expliquer, c'est hallucinant. Il a une réponse à tout ! »

Lui qui sait tomber vers le haut.

« Vous seriez bluffé, j'en suis sûre ! »

Peut-être autant que ça la bluffait elle. Rien que d'en parler, un sourire plein de fascination s'empara de son visage, imaginant sans mal combien ce serait fantastique de retrouver son mentor. Elle aura le sentiment... de devenir une vraie mage, pour qui la magie est source de réponses et de souhaits exaucés. Mais au final, elle revint légèrement sur terre. Ou du moins, juste de quoi ne pas décoller complètement dans les nuages. On lui proposait simplement de se rendre au temple, ou bien de prendre une autre ruelle.

La mage fit alors une légère moue, presque honteuse et désolée. Voilà qu'elle s'était emportée pour un simple choix de destination... Bravo Elke, belle manière de te forger une réputation d'hystérique !

« Ah, pardon, je... Vous pourriez oublier tout ce que je viens de dire ? Ce n'était... ha ha, pas très brillant. Est-ce qu'on pourrait... peut-être... faire un tour au temple ? Je ne sais pas si ça va aider, vraiment pas, je suis... Je n'ai pas beaucoup de réponses, pardon. Vous trouvez que je m'excuse trop ? Pardon... Je vous fait perdre du temps avec mes doutes et mes suppositions, je suis sûre que vous avez bien des choses à faire. Donc je... Ah ! J'ai un cheveu sur la langue. Beurk... »

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Mini-Vallée / Re : Je peux pas, j'ai Aqua-Compagnon!
« le: 19 février 2017, 15:58:52 »
Apparemment, sa bombe n’avait pas été très appréciée… Enfin à en juger par la remarque de l’amie d’Elbereth. D’ailleurs, elle fut à peine saluée. Bon, ce n’était pas comme si cela vexait réellement la mage, alors elle esquissa un très léger sourire désolé, avant de complètement tourner la page. Il y avait tellement de monde ici. Beaucoup d’amies d’Elbereth aussi ! Dont une brune qui s’approcha en les saluant – elle avait l’air infiniment plus gentille que l’autre femme blonde –. C’était bien dans ce genre de moment qu’Elke se rendit compte qu’elle ne connaissait pas grand monde.

« Salutations aussi ! Elke, pour les présentations. Enfin, si je ne m’incruste pas tant que ça… »

Mais elle reconnut Wylan qui s’avança. Il était donc… le père de la fille qui venait de les rejoindre ? Chouette, Elbereth n’était plus la seule personne qu’elle avait déjà rencontrée ! Même si elle ne s’attendait pas à le voir ici. Peut-être pensait-elle à tort que les Hérauts étaient toujours débordés par leurs missions et leurs devoirs… L’idée qu’ils puissent se détendre de temps à autre la rassura un petit peu.

« Héraut Wylan, bonjour ! » la salua-t-elle avec un grand sourire tout en lui faisant un signe de main.

Puis l’homme du discours arriva, avec un petit dans les bras. Eh, il se débrouillait bien dans l’eau, celui-là ! Voir cette petite bestiole la faisait rire, quand même… Malgré tout, sa présence restait très transparente, et cela ne la dérangeait pas. Elle s’amusait un peu dans son coin, s’amusant avec quelques petites vagues, quelques « vaguelettes » qu’elle fit s’écraser entre ses doigts pendant qu’elle profitait de la chaleur de l’eau.

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Haven / Re : Je cherche un homme...
« le: 19 février 2017, 15:36:14 »
« Le village où j’ai grandi, c’était… Vous avez raison, c’est très loin d’ici. Je me suis fait à l’idée que je n’y retournerai pas. »

Et pourtant, elle les revoyait, toutes ces images de son enfance. Ses guerres contre un seigneur noir imaginaire dans la forêt qui bordait les champs. L’odeur des plantes fraîchement coupées et de la gadoue. Le bruit de la pluie sur leurs toits. Mais ça ne lui manquait pas. Si ça lui manquerait, ça reviendrait à dire qu’elle était prête à revenir, à revoir son père dont elle n’avait jamais pris la moindre nouvelle. Ce même père qui l’avait confiée à Pierre-de-Shor sans discuter, comme ça si vite, sans demander ce qu’elle, elle en pensait… Il avait noyé ça dans des excuses, mais ça n’y changeait rien : sitôt était-elle une mage qu’elle n’avait plus sa place au village.

Parce qu’elle avait la capacité de brûler bien plus de choses qu’une grange.

Lorsqu’elle entendit Wylan évoquer son frère, la jeune mage fit une légère grimace. Les définitions de « frère » et de « chez-soi » lui semblaient bien éloignées. Il s’agissait de deux termes qui n’allaient absolument pas ensemble à ses yeux ! Elle baissa légèrement la tête, un peu pensive, se mordant légèrement l’intérieur de sa joue.

« Oui… Dans l’idée. » se contenta-t-elle de répondre, bien consciente que très rares étaient les gens qui avaient la même vision qu’elle sur les frères.

En fait, ce sujet de conversation ne lui plaisait pas. Ça lui semblait un peu étrange : elle qui adorait parler de tout et de rien ! Surtout de rien. Promptement, elle décida alors de repartir sur un sujet moins personnel. Après tout, Wylan venait de dire qu’elle était enjouée, et elle aussi aimait se voir comme ça !

« Vous savez je ne parle pas le rethwellan comme… les hauts ! J’ai un vieil accent de patois, ça doit s’entendre. Et ça doit pas être agréable à l’oreille, d’ailleurs. Et puis, on vient certes du même pays, mais… il est possible que nos cultures diffèrent complètement ! Je suis une campagnarde qui est devenue une mage. J’ai appris à lire à treize ans. Rien à voir avec quelqu’un qui a pu devenir le Héraut du Roi ! »

Les Hérauts, ils avaient toujours pour elle cette image de noblesse. Pas forcément dans la naissance – même si, quand même, elle ne pouvait pas s’empêcher d’y penser – mais surtout dans l’esprit, dans la rigueur. Et le Héraut du Roi, c’était encore plus fort que ça ! Il y avait forcément un fossé entre eux, et le fait de partager le même pays natal ne comblait pas grand-chose…

« Ceci étant dit, vous parlez plutôt bien. En rethwellan, j’entends ! Mince, vous devez être doué à l’apprentissage des langues. Je vous envie un peu, vous auriez bien ri si vous m’aviez vu quand j’ai passé la frontière. Je ne savais pas aligner trois mots ! Mais je suis tombée sur des gens bien, j’ai surtout appris grâce à des virelangues en fait. Tenez, écoutez ! »

Elle s’éclaircit un peu la voix avant de se concentrer un peu. Articuler et parler vite n’était vraiment pas un exercice aisé !

« Un généreux déjeuner régénérérerait- ah non, crotte… régénére… -rait des généraux dégénérés ! Un généreux déjeuner régénérerait des généraux dégénérés. Ah ! Réussi ! »

Mais elle n’eut pas le temps d’en faire d’autres, Wylan l’emmena dans une rue un peu à l’écart, puis dans une autre, il connaissait vraiment le coin. La jeune mage se laissa guider, jusqu’à ce que le Héraut reprenne la parole.

« Je… ne prie pas beaucoup. Voire jamais, à vrai dire. » avoua-t-elle, se demandant si elle devait poursuivre par une excuse. « Mais la Déesse Triple… est-ce qu’elle existe vraiment ? Ah, c’est absurde de poser ce genre de question, surtout quand on parle de croyance, je sais, mais… je connais quelqu’un qui a reçu une marque par une Déesse, c’est la même Déesse ? Ou une autre ? Ou bien c’est l’une des Triples ? Je suis un peu perdue… »

Elle releva son regard vers lui, toujours un peu perplexe.

« Est-ce que ça a un rapport avec professeur Calvan ? Est-ce que vous savez s’il a un lien avec le temple ? »

Si c’était le cas, alors elle voudrait y aller par tous les moyens ! Mais les probabilités étaient minces. Très minces. Plus elle regardait Wylan, plus elle avait l’impression qu’il était le genre d’homme à savoir tout un tas de choses…

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Haven / Re : Je cherche un homme...
« le: 17 février 2017, 10:36:32 »
Elke n’avait aucune idée que ces dalles avaient été installées par magie. À vrai dire, elle ne les avait même pas remarquées ! Elle s’arrêta d’un coup, se mettant à genoux histoire de toucher le sol de ses mains. Faire ça au milieu d’une foule ne l’avait jamais dérangé, elle voulait voir de plus près ces pierres qui, tel que le disait Wylan, dataient de mille ans. D’accord, elle pouvait bien admettre que ça, c’était plutôt impressionnant. Et elle voyait tout le monde marcher dessus, comme elle jusqu’à maintenant, sans y faire attention.

« Mille ans… » répéta-t-elle, impressionnée.

Un à zéro pour Wylan.

Cela dit, ça ne changeait pas grandement sa vision de la chose. Utiliser un art aussi noble pour le compte de personnes ayant simplement de l’argent, ça lui semblait… mal. Dans un sens. Oh elle ne pouvait pas nier l’utilité et la valeur de telles routes, surtout aussi fréquentées que celles-ci ! Mais elle se doutait que ces mages étaient à un niveau bien au-dessus du sien (sans égaler son professeur, évidemment !) et on ne lui réservera pas le même genre de tâches.

Comment son professeur se nourrissait-il, lui ? Gagnait-il de l’argent contre quelques travaux magiques ? Elle en doutait un peu, ce ne serait pas son genre… Lui qui était si antipathique, si misanthrope. Difficile de l’imaginer aider son prochain contre un repas chaud ! Il faudra qu’elle lui demande, il devait avoir une réponse. Il avait toujours les réponses !

Lui qui sait tomber vers le haut…

Son pays ? Elke fit une légère moue avant de se tourner vers Wylan, sans vraiment comprendre la raison de sa question. Pas qu’il le trouvait indiscret – tout le monde savait qu’elle adorait parler –, c’était juste un peu curieux. Malgré les apparences, elle ne s’était pas sérieusement posé la question jusqu’ici.

« Vous me demandez si j’ai le mal du pays ? Pourquoi ? Vous avez hâte de me voir partir ? »

Elle se tut quelques secondes, profitant de poser ses questions pour réfléchir à la réponse. Enfin, ça se voyait à son visage, surtout à sa petite naissance de sourire, qu’elle ne le prenait pas au premier degré.

« Je savais déjà pour le Héraut du Roi, mais… Allez savoir, je ne l’ai encore jamais rencontré. De toute façon, c’est sûrement quelqu’un d’occupé, non ? Héraut du Roi… ça en jette ! Enfin avec la guerre et tout ça, je me dis que ça n’a pas dû être facile et je me demande comment il s’en est sorti, s’il a eu des problèmes, mais finalement, ça ne me touche pas personnellement. J’adore mon pays, c’est sûr ! Je veux dire, j’y ai grandi, c’est pas rien. Mais ce n’est qu’un pays. »

La jeune femme accepta volontiers le mouchoir qu’elle utilisa pour se nettoyer sommairement le menton. Oh il fallait qu’elle s’en souvienne, de ces chaussons.

« Ça va peut-être vous paraître étrange, mais savoir que professeur Calvan est ici, à Haven, ça me donne vraiment l’impression d’être proche de chez moi. Alors Rethwellan, là tout de suite, ça ne me manque pas du tout ! C’est loin… Il n’y a plus rien pour moi là-bas. À Haven, si ! »

Si seulement elle pouvait sentir sa présence ou quelque chose… Ils ne marcheraient pas au hasard dans ces rues peuplées dans l’espoir d’entrevoir un bout de son crâne quelque part. À mesure qu’elle mettait un pied devant l’autre, la jeune mage sentait son cœur battre un peu plus fort, excitée par l’idée de le retrouver vite. Après tout ce temps à le poursuivre, après toutes ces recherches et ces sentiers parcourus, elle arrivait enfin à son but ! Comment se retirer ça de la tête ? Même en bonne compagnie, en mangeant des chaussons à la viande bien gras, ça restait toujours là.

« Mais dites-moi, si vous avez vraiment appris le rethwellanais, je peux vous poser une question ? J’ai toujours rêvé de demander ça à quelqu’un d’étranger, pour l’accent vous comprenez ! Pouvez-vous dire très rapidement : ‘‘Un pâtissier qui pâtissait chez un tapissier qui tapissait, dit un jour au tapissier qui tapissait : vaut-il mieux pâtisser chez un tapissier qui tapisse ou tapisser chez un pâtissier qui pâtisse ?’’ »

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Espace d'études / Re : Quand est-ce qu'on invente les effaceurs ?
« le: 17 février 2017, 01:22:24 »
Tout partait toujours avec de bonnes intentions, surtout l’école d’où elle venait. Pour autant, Elke fit tout de même une petite moue peu convaincue. Ça ne servait à rien d’avoir peur de quelque chose qui était de toute façon en nous. Enfin, heureusement qu’ici c’était différent ! On y respire au Collegium, tant de manière littérale que figurée.

Elke comprit soudainement que finalement, Dunwyd n’avait pas le même vécu qu’elle. C’était un petit peu différent, sa mère était partie… Simplement partie. Ce n’était une image pour signifier qu’elle était passée ad patres, elle avait volontairement mis les voiles. Ayant peu d’expérience en matière de relation enfant-mère, elle ne pouvait pas être très formelle mais cette femme devait avoir une bonne raison. Si elle voyageait, et dans le cas où elle était liée à des choses pas terrible, ça pouvait peut-être s’expliquer. Éventuellement. Mais malgré tout, ça ne lui plaisait pas. Quand on a un enfant, on en prend la responsabilité, non ? On gère, on essaie de faire en sorte qu’il ne manque de rien, et en l’occurrence, qu’il ne manque pas de maman. Enfin, elle n’en savait trop rien. Ce n’était pas vraiment à elle de juger ce genre de chose, c’était quelque chose de sûrement trop personnel. Trop familial. Et Elke ne connaissait pas la famille de Dunwyd.

« Va savoir… » se contenta-t-elle de répondre.

Elle n’avait pas vraiment envie d’en parler maintenant, ça risquait de pourrir ce moment pourtant si serein et agréable avec un collègue de magie !

Pour se changer les idées, Elke s’efforça d’imaginer la scène où son camarade blond s’était découvert ce don. Cette bataille de mages – pourquoi des mages se battraient ? – dans une auberge bien tranquille, et d’un coup, un petit s’y met également ! Inconsciemment bien sûr. Plus elle y pensait, plus des petits détails vinrent s’y coller. Oh elle se détachait complètement de ce qui s’était réellement passé, mais c’était amusant de coller sur ces mages les visages de quelques élèves à Pierre-de-Shor qu’elle n’appréciait pas. Finalement, c’était une scène qui ne manquait pas d’humour, et les lèvres collées contre la tasse chaude, Elke lâcha un petit rire.

Ah zut ! Dunwyd allait sûrement se poser des questions si elle commence à rire sans raison…

Tiens non, il semblait davantage soulever l’idée de l’eau de mer dans les biscuits. C’était comme une porte de sortie !

« Tu penses que ça arrêterait les gens ? Ce bazar de l’eau de mer… Pourtant, ça ne me semble pas plus compliqué que cueillir des champignons quelque part et de les vendre au marché. Quoique pour trouver des champignons mangeables c’est déjà pas facile… L’eau de mer, ça doit être plus simple ! On n’a qu’à en prendre une bouteille dans la mer et voilà. »

Elle regarda le biscuit. Dunwyd avait sûrement raison, ça devait être du sel. C’était plus probable. Mais quelque part, c’était un petit peu décevant. En tant qu’étrangère, elle s’était attendue à trouver quelque part des spécialités culinaires bien bizarres ! Celles de Valdemar étaient bonnes, mais pas bizarres. Ou un tout petit peu bizarre.

Sur une échelle de un aux vers farcis aux pruneaux, ces biscuits valaient un petit trois, pour la note salée. Et encore, elle se trouvait généreuse ! Avec de l’eau de mer, ça aurait sans doute grimpé jusqu’au six et demi ! Voire sept s’ils avaient une couleur rebutante.

« Un jour il faudra qu’on essaie. De l’authentique eau de mer, ça doit bien se trouver ! Et faire des biscuits avec. On est mages, non ? Les bizarreries, ça doit être notre rayon, autant en profiter. Au pire, il y aura toujours les Guérisseurs pour réparer les dégâts ! Si on leur demande gentiment, ils accepteront certainement. »

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Haven / Re : Je cherche un homme...
« le: 08 février 2017, 18:31:25 »
Une fois qu’elle apprit son âge, Elke releva la tête vers le Héraut. Quarante ans donc… Effectivement, ça entrait dans la fourchette d’âge qu’elle lui avait donné. Elle s’était pourtant attendue à voir quelques cheveux blancs, mais d’où elle était, elle ne voyait rien de tel.

« Je… ne suis pas encore allée dans le nord. » avoua-t-elle finalement. « J’ai surtout voyagé dans les endroits où j’avais des chances d’apprendre des choses sur le professeur Calvan, et je n’ai rien entendu sur lui venant du nord. Mais si je rencontre ici, à Haven, peut-être qu’un jour j’irai plus haut là-bas ! Et je ne manquerai pas de visiter Greenhaven. C’est quel genre de ville ? Comme Haven ? En vert ? Ce serait curieux, des maisons vertes… Avec quel matériau sont-elles construites ? »

Elle esquissa un petit sourire.

« C’est de là que vous venez, non ? »

La jeune mage savait reconnaitre quand les gens parlaient de chez eux ou non, on a toujours une voix particulière quand on évoquait un lieu nostalgique. Mais son sourire s’effaça bien vite à la proposition du Héraut. Elle lui était reconnaissante de l’aider à trouver des idées de travail – après tout elle ne pouvait pas passer sa vie aux crochets du Collegium ou de qui que ce soit – mais l’idée de travailler pour quelqu’un en particulier, quelqu’un qu’elle ne connait pas, sur des choses qui ne l’intéressaient pas… ça lui déplaisait.

« Inutile et élégant… » répéta-t-elle lentement.

Ah, rien à faire, ça bloquait ! La magie devait servir à quelque chose, non ? Aider les gens, s’aider soi-même, exprimer quelque chose ou rien du tout, le chaos… Ce qu’elle imagina en écoutant Wylan était une sorte de magie factice, juste bonne à faire de jolis spectacles pour émerveiller ceux qui ne connaissaient pas grand-chose dans cette discipline.

« Je ne sais pas. Je ne pense pas. La magie est, hum… Autre chose. Professeur Calvan disait souvent que la magie était le pouvoir. Pas quelque chose qui est dédaigné par la population, ni quelque chose qui amuse les nobles. Il disait que ça façonne le monde, la magie crée et détruit la matière. Je pense… Je pense que cette discipline ne mérite pas que je la déforme pour quelques pièces. »

Étudier la magie avec respect et assiduité, percer des secrets sans en convoiter les récompenses, dans le simple but d’approcher d’un peu plus près la Vérité. L’unique Vérité. C’était ainsi qu’elle avait toujours vu Therecer Calvan, ne vivant que pour son art sans se laisser écraser par la pression de la politique, des hommes et de la société. Et c’était aussi ainsi qu’elle voulait se voir, vingt ans plus tard. Trente ans plus tard. Peut-être pas si isolée comme son professeur, ni si antipathique, mais pas moins respectable.

Mais il était vrai qu’elle devra bien manger un jour. Comment faisait son professeur ? Il n’avait jamais rien dit à ce propos…

Et en parlant de manger… tiens, Wylan s’arrêta devant un boulanger et Elke le vit revenir avec deux petites choses dans les mains. Il n’en fallait pas plus pour faire revenir son sourire ! Elle se saisit du présent à deux mains avant d’imiter le Héraut et planter ses dents dedans. C’était plus salé qu’elle ne l’aurait deviné, mais ce n’était vraiment pas mauvais !

« Vraiment ? Les nobles n’en mangent pas ? Ah, ils manquent quelque chose ! »

Enfin, il était que manger directement un met avec les mains, notamment quand ça restait sur les doigts comme c’était le cas ici, ce n’était pas vraiment à l’image des nobles propres et délicats.

« Vous savez, si vous aimez ce genre de petit pain, vous devriez goûter notre bouillon aux herbes ! Même s’il y a plus que des herbes dans le bouillon, c’est plutôt complet. Je ne connais pas assez Rethwellan pour vous dire si c’est une spécialité locale ou nationale… mais où j’ai vécu, c’était plutôt réputé ! Ça lave les reins, paraît-il. »

Après, que ce bouillon ait de véritables vertus ou non, Elke n’avait jamais cherché à découvrir la vérité à ce niveau-là. Tout ce qu’elle savait, c’était que ça remplissait plutôt bien l’estomac le soir, que c’était chaud – et très agréable en hiver –, et que mine de rien elle aimait vraiment ça. Son père le faisait si bien…

Quelques grosses bouchées plus tard, le chausson à la viande se retrouva entièrement dans son estomac pendant qu’elle prit soin de noter dans un coin de sa tête la boulangerie où Wylan avait acheté ça. Qui sait, peut-être qu’elle reviendrait en acheter ! Enfin… dans l’optique où elle reste à Haven même après avoir rencontré son professeur. Si jamais il acceptait de la prendre comme disciple, il était fort probablement qu’elle ne reste pas à la capitale et qu’elle voyage avec lui ! Ah comme elle avait hâte de le revoir. Pressant un peu le pas, elle s’avança davantage entre les passants, guettant la moindre auberge qu’elle pouvait voir à droite ou à gauche…

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Espace d'études / Re : Quand est-ce qu'on invente les effaceurs ?
« le: 07 février 2017, 10:37:23 »
« Ha ha, presque ! » rit un peu Elke en voyant les efforts que faisait le mage pour imaginer. « Il y avait beaucoup de pratique aussi, mais c’était… trop encadré pour moi. Enfin, ‘‘encadré’’… Disons que les professeurs n’aimaient pas les débordements. Ils nous apprenaient à nous contrôler avant de nous montrer ce qu’on était capable de faire ! ‘‘La magie doit servir l’homme et non l’asservir’’, c’était leur foutue devise. Ça ne ressemble pas à une excuse pour toi ? »

Certes, elle avait conscience de ne pas être objective quand elle parlait de Pierre-de-Shor. La mage avait clairement un parti pris, et ce n’était pas la meilleure version de cette école. Quand elle voyait le Collegium, si ouvert, elle se prenait à penser qu’elle aurait adoré se former ici. Dans l’optique où le professeur Calvan était là, bien sûr. Peut-être qu’il se serait bien entendu avec ses collègues d’ici, peut-être qu’il serait resté, et peut-être qu’Elke n’aurait pas eu à traverser des frontières pour le retrouver. Enfin, il était ridicule de parler en « si »…

La jeune femme esquissa un sourire quand Dunwyd lui parla de son ami du Collegium des bardes. Ça lui rappela sa rencontre avec Yvelin, peu de temps après son arrivée. Elle se demanda d’ailleurs ce qu’il devenait, depuis le temps… Cela faisait longtemps qu’elle ne l’avait pas croisé. Elle nota ça dans un coin de sa tête ; ce serait sympa de le revoir, il avait peut-être un peu changé depuis le temps. Enfin, il était certainement toujours aussi grand !

Mais elle revint sur terre quand Dunwyd reprit la parole, s’expliquant un peu plus sur la magie dans sa famille. Elke perdit légèrement son sourire : cette histoire était trop familière.

« Ah, je connais ça. Si si, je te jure. Je… Je suis désolée de l’apprendre pour ta mère, vraiment. »

Il ne la connaissait pas… Naïvement, Elke commença à penser qu’il lui était arrivé la même chose que la sienne. Avait-il eu un grand frère ou une grande sœur avant ? Oh elle espérait que non !

« Dans ma famille, c’était pareil. Personne ne savait vraiment d’où sortait ma magie, c’était juste apparu comme ça… À un moment donné… Sans vraiment de logique et- Ah si, il y avait eu une logique. Ou quelque chose. J’étais très en colère, je m’en souviens… »

Sa voix s’était baissée, le regard un peu vague. Elle avait beau s’en souvenir, ce n’était pas pour ça que c’était resté très clair dans sa mémoire. Les années avaient passé et maintenant, elle se demanda comment quelqu’un comme elle pouvait se mettre autant en colère. Après tout, Elke était le genre de personne à toujours voir le verre à moitié plein, à esquiver les problèmes à son aise et à facilement prendre sur elle ce qui ne va pas. La colère était de loin le sentiment dont elle avait le moins de souvenir, de vécu.

Elle leva alors les yeux vers Dunwyd, un peu curieuse. Lui aussi semblait calme et patient, il avait le regard si doux… Avait-il un jour ressenti une émotion si forte que cela dévoila son aptitude à la magie ? Ou alors, est-ce que ça s’était passé différemment ? Apparemment, il semblait voir sa famille de temps en temps, alors ils devaient être en bons termes. Ça y est, son sourire revint sur son visage : elle adorait les histoires de famille qui se passaient bien au final.

La jeune mage prit alors une gorgée de la tisane, toute petite. Ah, c’était encore bien chaud ! Trop chaud ! Elle se rattrapa sur un biscuit à côté…

« Ah, ils sont vraiment bons ces trucs ! » s’exclama-t-elle à peine eut-elle fini d’avaler. « Qu’est-ce qu’il y a dedans ? »

Elle prit un autre biscuit entre ses doigts, le même que celui qu’elle venait d’avaler, et l’observa attentivement. Étrangement, elle avait toujours été intéressée par la cuisine et les petites gourmandises, mais ce n’était pas pour ça qu’elle allait aux fourneaux. Quand ça ne parlait pas de magie, Elke était la définition même de l’ignorance et de la maladresse.

« C’est sucré… Et salé… C’est bizarre. Il y a de l’eau de mer ? J’ai entendu parler de biscuits à l’eau de mer quelque part. Mais c’est vraiment délicieux ! »

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Haven / Re : Je cherche un homme...
« le: 03 février 2017, 15:33:15 »
Elle se retourna d’un coup vers Wylan, un peu surprise de voir sa tenue grise. Étant Héraut, ne portait-il pas uniquement du blanc ? Enfin, c’était juste une remarque naïve qu’elle s’était faite. Le Héraut avait probablement une raison évidente. Et puis, sa remarque était bien plus intéressante, si bien qu’elle étira un grand sourire.

« Un vieux barbon ? Vous ? »

Elle le regarda de haut en bas.

« Vous inquiétez pas pour ça, vous avez encore tous vos cheveux ! C’est une bonne chose pour votre âge, non ? Quel âge avez-vous ? À moins… que vous ne vouliez pas le dire. Vous pouvez ne pas me le dire, c’est votre droit. Je vous le redemanderai encore, probablement. Mais c’est votre droit. »

Maintenant, ça faisait partie de ses curiosités ! Non, concentre-toi Elke, il est l’heure de rechercher ton professeur… Elle inspira un coup, ayant à peine le temps d’acquiescer à son plan avant d’être embarquée à l’extérieur. Il marchait vite, et elle dû faire de grands pas pour être à son niveau pendant que son regard se baladait tout autour d’elle. Il y avait des visages, certains qu’elle avait déjà vu quelque part, d’autres non, mais rien qui ressemblait à Therecer Calvan ou à un camarade…

Elle n’entendit les questions que Wylan qu’un temps après, lâchant un petit « Pardon ? » avant comprendre le sens de ses mots. La jeune mage y réfléchit quelques instants.

« Oui, ça fait quelques temps, en effet… Valdemar c’est… quelque chose ! Vraiment. Vous devez savoir que je ne suis pas d’ici, et techniquement, je n’étais que de passage. Mais cet endroit a quelque chose. Vous êtes de Valdemar, non ? Vous avez voyagé ? Ah peut-être pas… Je ne comptais pas rester, mais regardez-moi : deux ans, et je suis encore là. C’est un beau pays que vous avez. Vous avez de quoi en être fier ! Mais… vous savez, excepté dans la magie, je suis une sorte de… Comment dirait-on ? Une espèce d’incapable. Dans le bon sens ! S’il y a un bon sens. »

Ce n’était pas comme si elle était réellement formée à autre chose qui serait utile à la société. Simplement la magie, uniquement la magie. Vu comme ça ce n’était pas bien glorieux mais Elke n’avait jamais réfléchi à ce que serait sa vie si elle se détachait d’un tel don. Ce ne serait plus elle.

« Que voulez-vous que je fasse ? J’ai beaucoup appris ces dernières années, mais il faut que je continue. On continue toujours, non ? »

La jeune maga baissa légèrement son regard vers ses mains, ses doigts de mage. À vrai dire, elle ne s’était même pas posé la question de ce à quoi serviraient ses dons. La recherche, comme beaucoup de professeur de Pierre-de-Shor ? Les voyages ? L’enseignement ? Ah, l’idée d’être devenue le genre de professeur qu’elle déteste lui fit des frissons dans le dos.

« Dites-moi, si vous êtes bien Héraut, vous n’êtes pas avec votre Compagnon ? Je pensais que… je ne sais pas. Ah, peut-être que marcher à Haven n’intéresse pas votre Compagnon. Quel est son nom ? »

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Espace d'études / Re : Quand est-ce qu'on invente les effaceurs ?
« le: 03 février 2017, 13:28:00 »
Elke lâcha un rire soudain quand le mage désigna Pierre-de-Shor comme une prison. Une prison ! Il n’y avait aucune moquerie, simplement ça l’amusait énormément. Certainement parce que c’était exactement ce qu’elle avait pensé pendant les années de sa formations, mot pour mot. Une fois qu’elle se fut un petit peu calmée, elle s’approcha pour venir l’aider. Pas que Dunwyd semblait en avoir besoin – c’était comme si le plan de cette pièce était gravée dans sa tête ! – mais elle ne voulait pas non plus le laisser tout faire. Tout en attrapant un biscuit qu’elle glissa tout de suite dans sa bouche.

« Thym et menthe ? Le mélange parfait ! » s’exclama-t-elle en finissant d’avaler. « Surtout pour les rhumes, n’est-ce pas ? »

Dans une petite assiette, elle disposa quelques biscuits comme ça… Au moins, elle avait apporté sa contribution, non ?

« Pierre-de-Shor, eh bien… Je ne sais pas si c’est le cas dans toutes les écoles de Rethwellan, je n’ai pas réellement fait le tour, mais il y avait une sorte d’esprit. D’atmosphère. Je ne saurais pas te décrire ça facilement… »

À ses yeux, les mages et les non-mages étaient deux catégories différentes. À Pierre-de-Shor, c’était la magie pour la magie, les mages pour les mages. Ce n’était peut-être pas une mauvaise façon de voir les choses, et la jeune mage était sûrement influencée malgré elle, mais ça lui avait toujours semblé bizarre. Tellement bizarre qu’elle était devenue le mouton noir.

« Disons qu’on partait du principe que si jamais on avait du temps libre pour sortir, on avait du temps pour étudier. La bibliothèque était immense, avec des livres qui montaient jusqu’au plafond… et imagine ! Le plafond était loin ! Quand je suis arrivée là-bas, je ne savais même pas lire. »

Ça n’avait pas été difficile de deviner que Dunwyd ne venait pas de loin. Il avait des manies, un visage, le genre de chose qu’Elke retrouvait beaucoup par ici. Elle trouvait toujours fascinant les histoires des gens, tout le monde. D’autant plus que celle du jeune mage faisait un peu écho à la sienne… Un petit peu…

« Tu as connu ta grand-mère ? Ah, tu en as de la chance… Des frères et sœurs ? Ah une auberge, ça doit être intéressant, non ? Tu as dû en rencontrer, des gens. Un peu de tout, non ? Sous l’Aile du Griffon, c’est vrai que ça a de l’allure ! Mais… hum… La magie a un trait héréditaire, non ? Pourquoi est-ce que personne ne s’y attendait ? Je veux dire… Ton père ou ta mère, ils n’ont eu aucun rapport à la magie avant ? »

Enfin, ça arrivait évidemment. Elle se doutait bien que si chaque nouveau-né mage était détecté, les écoles de magie dans le monde entier seraient bien plus remplies. Et puis, elle non plus ne s’y était pas attendue, Dunwyd devait avoir été aussi surpris qu’elle. Mais tout de même. Après avoir lancé un regard un peu intrigué vers son camarade, elle se leva tout de même pour servir l’eau brûlante dans les tasses, en poussant l’une d’entre elles vers lui.

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Arrière-Pays / Re : Expertise magique suite... [Elke/Mina]
« le: 01 février 2017, 22:49:59 »
« Un Héraut ? C’est vrai ? »

Elle avait hasardé cette idée comme elle aurait pu dire n’importe quoi. Cela dit, cette idée lui plaisait bien, il y avait vraiment une magie pour tout et n’importe quoi ! C’était comme si… comme si une épée pouvait faire cuire des œufs. Tiens, c’était une bonne idée ça ! À noter dans un coin de sa tête. Peut-être qu’elle pourrait ressortir cette idée pour plus tard.

« Moi non, désolée. Je n’ai jamais été proche des animaux, alors communiquer avec eux, eh bien… voilà. Peut-être que j’aurais dû mieux écouter en cours. Ou bien on n’en a jamais parlé. Hum, c’est difficile à dire ! Dans tous les cas, si les moutons savaient quelque chose, si ni toi ni moi ne peuvent leur parler, on ne serait pas plus avancées ! »

Ce n’était qu’un moment après qu’elle comprit combien ce qu’elle racontait n’avait pas beaucoup de sens. Ça devait sûrement exaspérer Mina… Du peu qu’elle avait observé de la Héraut, elle ne semblait pas être du genre à parler beaucoup. Elke ne lui en avait pas réellement laissé l’occasion, puisqu’elle avait occupé plus des trois quarts du temps de parole pour venir jusqu’ici. Elle lui jeta un regard, et finalement, elle ne vit pas sur son visage des signes flagrants d’exaspération. La Héraut était plutôt concentrée, faisant plusieurs pas un peu plus loin.

« Mais quel Héraut peut faire ça ? Un mage ou… Oh ! C’est une capacité de Héraut ? C’est vrai, c’est vrai, c’est puissant. Donc il peut parler aux moutons ? Tu peux faire des flammes et lui il peut parler aux moutons ? »

Il n’y avait aucune moquerie dans sa voix, il n’y avait aucun sous-entendu. Simplement, elle trouvait ça fascinant. On apprenait tellement de choses sur les Hérauts en côtoyant… les Hérauts.

La jeune mage se reconcentra pourtant rapidement. Les abris ? Oh oui, elle n’y avait pas pensé. Enfin si, mais seulement en second plan : les moutons lui avaient semblés bien plus importants… Enfin, si elle ne pouvait pas comprendre ce qu’ils racontaient, ce n’était pas réellement la peine de s’occuper des moutons. Vraiment quel gâchis.

Elle suivit Mina, se faisant un peu violence pour se taire tant sa camarade semblait alerte au moindre bruit. Mais elle marchait vite, plus vite qu’Elke n’aurait cru, si bien qu’elle dû presser le pas pour ne pas se laisser distancer – et ne pas se faire doubler par le Compagnon –. À première vue, tout semblait silencieux ici, mais Mina resta sur ses gardes… alors la jeune mage décida de faire de même. Elle se prépara tout de même, serrant ses poings au cas où. Ça n’avait pas réellement d’utilité, surtout pour utiliser de la magie (notamment parce que ça ne nécessite pas de combat à main nue), mais ça avait le mérite de la mettre dans de bonnes dispositions en cas de rencontre musclée.

« C’est vide ? » demanda-t-elle à voix basse en jetant un nouveau regard à Mina. « Vide de vide ? C’est vraiment habité ce truc ? Ce n’est pas abandonné depuis… pffffuuu ! Vingt ans ? À en juger par la mousse, on dirait bien. Ou trente-cinq. Vingt ans ou trente-cinq. Dix ? »

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Espace d'études / Re : Quand est-ce qu'on invente les effaceurs ?
« le: 01 février 2017, 01:07:44 »
Elke ne comprenait que trop bien le jeune mage. L’indépendance, la satisfaction de profiter de la liberté qu’offrait la magie… C’était un domaine vaste et jamais personne n’en fera le tour, mais pendant tout son apprentissage, la jeune fille avait eu l’impression qu’on la forçait à mettre des œillères. À écouter Dunwyd, elle se souvint de la sensation de fraîcheur qu’elle avait eu le jour où elle avait mis les pieds en-dehors de Pierre-de-Shor ! Ah, quel bonheur ça avait été ! Cette libération ! Rien qu’en y repensant, un nouveau sourire se greffa sur son visage avant de redescendre un peu sur terre, marchant à côté du jeune homme.

Du peu qu’elle le connaissait, elle le trouvait adorable. Il était poli, un peu timide mais avec un bon sourire ! Le sourire, c’était important.

Elle ne pensait pas qu’il lui poserait cette question, sur ses origines. Ça faisait deux ans qu’elle avait cessé d’y répondre, principalement par habitude qu’autre chose. Les gens ne lui demandaient plus, ils savaient. Apparemment elle était trop bavarde et elle avait une sorte d’inscription « Mage pipelette de Rethwellan » collée sur le front.

« Indiscret ? Oh, non, ne t’en fais pas pour ça. Mes origines ne sont pas vraiment un secret, c’est la première question qu’on m’a posé quand j’ai posé les pieds dans cette cité. ‘‘D’où viens-tu ?’’, ‘‘Qu’est-ce que tu fais ici ?’’, ‘‘Pourquoi ?’’, et tout un tas d’autres questions… Je viens de Rethwellan ! Mais si tu te posais la question, même à Rethwellan on me demande d’où je sors, ha ha ! Ah… »

Elle poussa finalement un soupir pensif. Que ça lui semblait loin maintenant, comme si tout ce qui concernait son pays natal était consigné dans un chapitre passé depuis longtemps. Pierre-de-Shor, et même encore avant, l’époque où elle ignorait son don… Elke regarda un moment ses mains, des mains de mage, et esquissa un demi sourire.

« Enfin, les professeurs d’ici ont l’air un chouia plus ouverts que ceux que j’avais eu ! Ça, c’est vraiment bien. Dans l’école où j’apprenais la magie, c’était très difficile de sortir par exemple… Demander l’autorisation demandait un temps fou ! J’ignore si toutes les écoles sont comme ça là-bas, mais ce que je sais, c’est que Pierre-de-Shor était despotique. »

Même si, jugé à son regard malicieux, ce n’était pas le genre de chose qui l’avait empêché de n’en faire qu’à sa tête. Combien de fois avait-elle escaladé les murs pour faire l’école buissonnière ? Combien de fois s’était-elle fait sermonner pour ne pas respecter les règles ? Ce n’était même plus quelque chose qu’on comptait. Peut-être que si on l’avait laissée plus libre, comme ici à Haven avec cette histoire de Collegium, peut-être qu’elle se serait tenue plus tranquille. Ou peut-être pas.

« Si tu veux je t’en parlerai plus, mais uniquement avec des biscuits dans les mains ! » s’impatienta-t-elle un petit peu. « Et il faudra que tu me parles de toi, par la même occasion. Tu as l’air d’avoir grandi ici, je me trompe ? Tu as de la famille pas loin ? Tu as le don depuis longtemps ? »

Contrairement à lui, Elke ne s’embarrassait pas de savoir si ses questions étaient indiscrètes ou non. Peut-être devrait-elle s’en inquiéter, mais elle n’en avait jamais réellement trouvé l’utilité : si Dunwyd ne voulait pas répondre, alors elle ne se vexerait pas ! Elle était juste… maladivement curieuse. Et elle ne pouvait pas s’en cacher, elle aimait bien connaître la vie des gens qui l’entourent.

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Elke rougit légèrement quand le Héraut lui parla de son admiration.

« Oui… » souffla-t-elle avec un léger sourire flatté.

Jamais elle ne pourrait cacher la quasi-vénération qu’elle avait pour son ancien professeur. Dès sa première rencontre avec lui, elle avait su qu’il était génial, qu’il sortait du lot et qu’il était absolument brillant. En le voyant, peu apprécié par ses pairs et ses collègues à cause son excentricité, elle s’était revue elle, toujours disputée par son frère ou n’importe qui pour tout un tas de raisons… Mais lui était si fier, oh si fier ! Il était incroyable.

Elle sortit pourtant bien vite de ses rêveries, ce n’était pas du tout le moment, et Wylan n’avait peut-être pas de temps à perdre avec ça. Il avait certes accepté de l’aider en disant avoir fini ses obligations, mais la jeune mage se doutait bien qu’un Héraut avait toujours un tas de choses à faire ! Pas de repos pour les braves, disait-on.

« La route commerciale Est, donc… Je crois que j’y suis passée une fois ou deux, c’est gigantesque. »

Enfin, ce n’était pas ça qui allait la décourager, et ça se voyait.

« Bah, si c’était trop facile il n’y aurait pas beaucoup de mérite, n’est-ce pas ? Et vous avez raison, ça peut être amusant. »

C’était un peu étrange de l’entendre dire ce genre de choses, mais Elke ne savait pas trop pourquoi. En le regardant, elle avait l’impression de voir un homme sérieux, voire très appliqué… C’était peut-être naïf et idiot de sa part, mais elle ne l’avait pas imaginé trouver une recherche « amusante ». Oh, elle s’était sûrement trompée, et elle en était bien contente au final !

« Vous ne sortez pas beaucoup ? »

Là encore ça l’étonnait un peu, elle qui imaginait Wylan avait beaucoup de vécu et d’expérience. Manifestement, elle s’était trompée sur toute la ligne.

Elle se regarda encore un moment quand il lui conseilla de se couvrir, faisant une petite moue malgré tout, avant d’hausser les épaules.

« Si vous insistez… Je peux toujours aller chercher une cape et des chaussures plus chaudes… »

C’est sûr que ce n’était pas avec les légers mocassins qu’elle portait pour l’heure qu’elle pourrait arpenter les rues de Haven. Surtout maintenant, en hiver. Elke fit donc un signe de main au Héraut avant de sortir de la pièce, empruntant les escaliers les plus proches. Il ne lui fallut pas longtemps pour s’équiper. En prévision, elle décida tout de même de prendre quelques pièces qu’elle glissa dans sa poche, des fois qu’elle devrait manger dehors à un moment donné. De toute évidence, tant qu’elle n’aurait pas retrouvé son professeur, elle se voyait mal rentrer au Collegium ! Sauf dans le cas où il se rendrait là-bas, évidemment. Hum… Après réflexion, même si visiblement il était en contact avec certains mages d’ici, ça lui semblerait trop facile qu’il vienne aussi simplement en ces murs.

La jeune mage arriva alors à la porte Sud quelques minutes avant la fin de la demi-marque, cherchant du regard le Héraut. Il n’était pas réellement un géant, mais tout de même, elle devrait être capable de le voir, non ?

« Héraut Wylan ? »

Spoiler: montrer
Alright~  ^^

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