Auteur Sujet: [RP d'intro - Ean] Etude de la concurrence  (Lu 4405 fois)

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[RP d'intro - Ean] Etude de la concurrence
« le: 14 août 2014, 22:24:22 »
6eme décade d'été, an 1481

Le vent soufflait doucement  sur la place du marché d'art de Haven, mais déjà, malgré l'heure précoce, la place bourdonnait comme une ruche bien ordonnée. Des dizaines de travailleurs montaient les stands, sortaient et disposaient les marchandises... C'était l'heure des artisans. Bien avant que les clients n'arrivent, l'heure était à eux.

Les amis rencontraient les amis, tout le monde échangeait des nouvelles du petit dernier, les artisans locaux guettaient avec curiosité et avidité les marchands de la caravane récemment arrivée pour savoir de quoi serait constituée la concurrence pendant les premières semaines.

C'était pour cela que Micha De Girier était là. L'entreprise familiale se portait au mieux, leurs bijoux étant aux coups des plus belles femmes (et surtout des plus riches. Et les plus puissantes), ils avaient même été choisis pour créer les bijoux offert par Valdemar à Iftel. Ok, le fait que sa sœur ai été dans cette mission avait sans doute joué, mais quand même. Mais ce n'était pas une raison pour se reposer sur leurs lauriers. Comme à chaque arrivée, Micha achetait à chaque bijoutier quelques échantillons. Il n'y avait pas de bijoutiers dans cette arrivée, d'après ce qu'il avait entendu, mais on lui avait parlé d'un forgeron bizarre qui faisait des mécanismes sympa...

[Décris ton arrivée au marché et l'installation de ton stand, et au moins un mécanisme en évidence sur ton étalage ^^]
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Ean

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Re: [RP d'intro - Ean] Etude de la concurrence
« Réponse #1 le: 15 août 2014, 17:03:57 »
Il avait voulu quitter la caravane avant l'entrée en ville, mais on le lui avait déconseillé. Il apparaissait que la cité craignait un conflit – ou que le conflit existait déjà, il n'était pas certain d'avoir saisi correctement la causalité- et qu'il lui faudrait montrer patte blanche. Il était alors resté. Le chef de la caravane n'avait pas paru mécontent de l'apport supplémentaire, et Ean douta un moment qu'on lui ai dit la vérité. Il se renfrogna un peu, ce qui lui gâcha l'arrivée vers la ville, mais pas l'entrée. Car en effet, il y avait des Gardes, et en effet, il n'était pas certain qu'il s'en serait sorti seul. Cela ne l'empêcha pas de prendre congé à la taverne et de suivre les curieuses rues courbes des faubourgs jusqu'à un endroit qui lui paraisse plus artisanal.

Jusqu'ici, la ville ne lui laissait pas d'impression particulière. Les gens le regardaient sans le dévisager, curieux, polis ou occupés. Les murs étaient beaux, certes, enfin, cela restait des murs. Les maisons en hauteur défiaient toute logique, et les rues en cercle lui donnaient une impression de labyrinthe. C'était très différent de ses montagnes. Mais là encore, ce n'était pas la première fois qu'il voyait différent. Il se contenta donc de suivre le chemin jusqu'à arriver à un endroit plus animé, aux rues propres, aux vitrines pleines d'objet et à la Taverne sympathique. Il s'arrêta là. Prit un bain. Se rendit chez les forgerons pour connaître le prix du fer, se faisant passer pour un acheteur étranger. Comme il savait qu'on le lui doublait rien qu'à l'accent, il resta raisonnable dans l'ajout de sa commission personnelle. Il avait bien évidemment tout le métal dont il avait besoin mais quand même. Un marchand devait vendre cher s'il voulait être crédible. Mais pas trop, pour écouler sa marchandise. C'était bien la seule chose qu'il appréciait dans ce métier. Il rentra à la Taverne. Prit un dîner. Alla se coucher. Il était prêt pour Valdemar. Il n'avait plus qu'à trouver un moyen de vivre son rêve.

Il ventait ce jour là sur le marché des artisans et l'aube n'avait pas encore pointé le bout de son nez. En attendant le soleil, le ciel se montrait grisâtre, essayant au mieux d'effacer la nuit pour laisser la place au jour. Le visage d'Ean faisait pareil. Il avait veillé tard sur un nouveau modèle de bibelot et réfléchit à ses prix une bonne partie de la nuit. Car son commerce ne marchait pas trop mal. Visiblement, ils n'avaient pas de bêtises dans cette ville. Beaucoup s'arrêtaient, quelques uns même le questionnaient, et il avait déjà conclu quelques transactions. Deux. Ce qui au vu des prix qu'il affichait et de l'inutilité fondamentale de ses machins était pas mal, en quelques jours. Il posa son sac à l'emplacement qu'il avait réservé.

Autour de lui, l'ambiance était à une gaîté studieuse. Ceux qui avaient de quoi embaucher des apprentis ou des hommes de main discutaient, le pouce passé dans la ceinture ou se faisant de grandes tapes dans le dos. Les travailleurs, qui montaient le stand, se disputaient et s'interpellaient avec un entrain certain. Même dans ce coin du marché un peu excentré (donc moins cher), on sentait la vibration de la foire qui s'éveille, l'impatience active de ceux qui savent ou qui espère que leurs soirées de travail porteront leurs fruits. Il y avait même des femmes, jolies et joyeuses, apportant des en-cas pour ceux dont elles avaient la charge, vendant du lait et des pâtés pour les inconséquents qui n'avaient pensé ni à se marier, ni à s'acheter de quoi manger. Ean avait trois pommes. Deux pour lui. Une pour Mayl. Il monta ses tréteaux. Posa la planche par dessus. Et par dessus encore une nappe de laine de chèvre teintée à la mode de son pays, laissant deux bandes de bois sur  les côtés de l'étal. Il réfléchit.

La disposition était primordiale. Les gens regardaient d'abord ce qu'il y avait devant. C'était également le plus facilement volable. Pour décourager les voleurs, il posa d'abord une reproduction en métal d'un chariot tiré par un âne aux pattes articulées. Le chariot, bâché, était rempli d'eau qui se chauffait au moyen d'un tiroir en dessous rempli de charbons. Avec la vapeur, les roues se déplaçaient vers l'avant, poussant le cheval dont les pattes remuaient alors, donnant l'illusion de tirer. L'équilibre de ce truc était très délicat et il fallait le recharger toutes les dix minutes, ce qui impliquait une surveillance constante. Et si on le volait, il était trop reconnaissable pour être écoulé, trop inutile pour faire quoi que ce soit, trop complexe pour être copié.

Derrière, venait les boites. De différentes tailles, beaucoup d'entre elles ressemblaient à des coffres en métal armées d'un tube à l'arrière. Elles étaient hydrauliques. Un peu d'eau dans le tube faisait fonctionner des mécanismes allant de la petite statuette qui monte en valsant à l'ouverture simple en passant par deux ou trois tiroirs secrets. Mais son bibelot préféré, il le gardait sur le côté. Un simple vase en fer, habité par une seule rose de cuivre. Mettre de l'eau à l'intérieur faisait ouvrir la fleur doucement, révélant en son cœur un tout petit espace, assez grand pour cacher un petit bijou ou une pierre précieuse. C'était un modèle qu'il avait fait pour son amie d'alors. De loin son préféré. Et toujours celui qu'il mettait en dernier sur son stand.

Déjà, d'autres commerçants venaient le regarder. Pour faire le spectacle, il « chargea la mule », l'empêchant de tomber par un coffre lui bloquant l'accès au bord de la planche. Puis, il commença à poser ses prix. Délicatement, comme on pose un engrenage, et avec la même expression de concentration sur le visage.
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Re: [RP d'intro - Ean] Etude de la concurrence
« Réponse #2 le: 16 août 2014, 18:56:32 »
L'héritier de Girier commençait à se dire qu'il y avait un truc qui clochait. Deux fois qu'il faisait le tour des stands et pas moyens de trouver ce fameux forgeron. Il allait faire un nouveau tour quand il réalisa qu'il s'était jusque-là limité aux zones les plus aisées du marché. Forcément, les forgerons sont plutôt réputés être des gens prospère, donc ou serait-il allé se mettre? Mais après tout, vu qu'il n'était pas là, il devait être ailleurs. Hum... Et en fonction de sa maitrise de la langue est ce qu'il avait même entendu parler du marché? Vache. S'il n'était même pas là, ça allait être compliqué, vraiment.

Mais à ce moment-là, il aperçut un cheval miniature sur un très simple stand en planche et en tréteaux. Il mit une fraction de secondes à comprendre ce qui avait accroché son regard: le cheval et sa carriole bougeaient! Fasciné, le jeune orfèvre se fraya vite un chemin devant le stand et observa, captivé, la marche du petit animal de fer. Quand celui-ci s'immobilisa enfin, il leva des yeux de gamin émerveillé vers l'artisan:

"Comment vous faites ça? C'est de la magie?"

Mais son père n'avait pas élevé un nobliau futile. Il balaya le reste de l'étalage du regard et nota la présence des nombreux coffrets. Jolis, sans plus. Du bon travail pour un forgeron mais sans l'élégance qu'un orfèvre, surtout un orfèvre De Girier, se devait d'atteindre. Mais ces coffrets étaient un peu étranges. Le tube, a l'arrière, surtout, et certaines trappes bizarrement disposée. Quant au vase, dans un coin...

"Et les autres objets, ils s'animent aussi?"
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Ean

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Re: [RP d'intro - Ean] Etude de la concurrence
« Réponse #3 le: 17 août 2014, 17:02:29 »
Des enfants étaient venus voir la carriole animée. Ils s'étaient attroupés, comme le font les enfants, et avaient longtemps parlé dans une langue incompréhensible pour le marchand. Et puis, comme c'était prévisible, un des petit avança le doigt sur l'armature en cuivre et se brûla, rompant la formation, suivi par le groupe, horde de mouettes sur pattes aux cris rauques et aigus. Quelques adultes étaient passés depuis mais sans lui accorder plus qu'un regard. Autour, l'odeur de l'aube semblait laisser place à une atmosphère plus diurne. Ean croisa les bras. Il ne restait plus qu'à attendre. C'était tout ce qu'on faisait. Attendre. Attendre des heures. Pour une vente de dix minutes. Qui permettait de vivre des  semaines.

Un homme approchait. Il semblait plutôt jeune, pas encore arrondi par les années de métier. Sa peau était sombre, ses poils aussi. Il avait des yeux d'un bleu tranchant. On ne voyait qu'eux sur le visage buriné de l'inconnu. Mais le jeune homme était méfiant et il s'obligea à s'attarder sur le reste. Le sourire affable, l'air ouvert, les habits choisis avec goût. Il venait vers lui, comme hypnotisé par sa carriole. Comme tous ceux qui étaient venus avant. Comme tous ceux qui viendraient après. Il retint un soupir qui aurait pu être mal interprété. Si les gens s'arrêtaient à la décoration, il ne vendrait rien. Et adieu l'installation près de l'école de magie.

Enfin, l'inconnu leva les yeux, son regard empli d'une joie dans laquelle Ean trouvait un écho. Il avait vécu cet émerveillement. Cette envie.

Sans s'en rendre compte, l'Alberfan décroisa les bras, posant ses mains sur ses hanches, acceptation tacite de l'homme en face de lui. Jusqu'à ce qu'il parle. Et ce fut à nouveau les bras croisés, l'air sombre et le sourcil froncé. Il fallait qu'ils parlent. Il fallait qu'ils fassent référence à la magie. Toujours. Tous. Si c'était ça leur magie, est ce que ça valait vraiment la peine d'avoir traversé un continent ?

« Non. »

Mais l'homme ne partit pas. Il regarda le reste, d'un œil adulte et attentif, avant de poser une autre question, intelligente cette fois. Retenant un nouveau soupir, le jeune homme replaça bien sa tunique et choisit soigneusement ses mots avant de répondre.

« Oui. »

Il prit un pichet d'eau, dont il versa une partie dans la boite à la statuette qui tourne. Ça rendait toujours fou les gens de voir le petit objet de métal pousser le couvercle dans lequel il était dissimulé et dévoiler un socle avec un petit tiroir creusé à l'intérieur.

« Ce ne pas âtre magie. Force de l'eau. Comme pour les moulins. Elle pousse. Le chariot a un petit plus complexe. Quatre éléments. Terre pour fer, eau pour pousser, feu pour pousser le eau, air pour nourrir le feu. »

Il prit délicatement le chariot par ses roues de pierre et le retourna pour redonner du brillant aux yeux du marchand, toujours en réfléchissant à la suite. Il avait l'air d'un homme sûr de lui. Il était beau. Il devait le savoir. Il ne semblait pas pauvre non plus. Il se força à sourire, prit le pichet à nouveau et le versa dans le vase près de lui. La fleur s'ouvrit, comme elle devait le faire, laissant apparaître un petit morceau de quartz de ses montagnes, le genre de cailloux brillant que les mineurs ramenaient chez eux et que les filles jetaient dans les rivières quand elles voulaient faire un vœu.

« Pour vous dame, peut-être ? »
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Re: [RP d'intro - Ean] Etude de la concurrence
« Réponse #4 le: 17 août 2014, 18:19:59 »
Micha leva un sourcil devant la réaction hostile du marchand. Allons bon. Il s'était ouvert, une seconde plus tôt, et voilà qu'il se refermait? Est-ce que ce mec était instable?

Mais les inquiétudes de l'artisan s'éteignirent quand il vit la statuette surgir. Une boite à bijoux. C'était une putain de boite à bijoux, mue par un peu d'eau! Bon sang, il voyait déjà les possibilités auprès de sa clientèle préférée, la noblesse. C'était fondementalement inutile, et donc totalement indispensable.  

Micha se pencha sur la petite statue, examinant l'espace disponible dans le tiroir, la faction de la statuette (sympa, mais ce n'était pas du travail de maitre), il manipula gentiment le mécanisme, tentant d'avaleur sa solidité (avant d'abandonner, il y connaissait trop rien pour se faire une idée)

Puis le marchand attira son attention sur un autre objet. Et si Micha avait eu un peu moins de volonté, il aurait paillé d'excitation. Mais il laissa les piaillements à sa sœur  et se contenta de marmonner, l'œil brillant de toutes les possibilités:

"Je connais beaucoup de Dame a qui tout ça pourrait plaire..."

L'excitation de l'investissement, du jeu du commerce monta en Micha. Ce qu'il allait faire était un peu fou, mais... Mais il voyait déjà les bagues et les parures De Girier surgir des boites merveilleuses de cet homme. Il imaginait déjà les cris d'excitation de toutes les Fleur de Trevale de la ville. Pas de doutes, il voulait intégrer Ean aux équipes de l'atelier.

"Je vous prend tout, si vous venez avec moi ensuite. J'ai mieux à vous proposer."
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Ean

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Re: [RP d'intro - Ean] Etude de la concurrence
« Réponse #5 le: 18 août 2014, 10:33:26 »
L’homme examinait le coffret comme un maquignon aurait examiné un cheval. Ce n’était donc pas un noble de cour, eux ne faisaient que s’extasier, demander le prix pour les plus polis, envoyer l’intendant s’occuper des menus détails pour les plus riches. Les formes changeaient évidemment d’une personnalité à l’autre mais une chose était certaine, ils ne mettaient pas la main à la pâte. Lui oui. Et pourtant, il y avait toujours cette excitation d’enfant dans ses yeux. Vraiment, cela excitait sa curiosité. Il se demanda si tous les nobles de la ville étaient aussi manuels ou s’il avait à faire à une race exceptionnelle de noble. Peut-être qu’il était digne de la Rose. Peut-être qu’il en voudrait d’autre, vu la façon dont il parlait de ses dames.

Ou peut-être qu’il était complètement fou.

Abasourdi par la proposition de l’inconnu, Ean commença par lever les sourcils, puis il les fronça, puis il ouvrit la bouche plusieurs fois pour parler sans trouver ses mots dans la langue difficile des Valdémarans-riens-ré-chose, puis regarda son étal. Si l’autre disait vrai, il venait de gagner une petite fortune, d’autant plus qu’il avait un peu de stock. Il pourrait même passer commande  chez de vrais forgerons, voire avec deux ou trois ventes comme celles-ci, s’acheter une petite maison et économiser d’autant sur l’auberge. Sauf qu’il lui faudrait quelqu’un pour le ménage. Il cilla, regardant son vis-à-vis avec une surprise non dissimulée.

« Ce être beaucoup très cher, tout. Je faire réduction sur lot mais même cher. Vous sérieux ? »

Tout en parlant, il se saisit de la boite à bijoux, poussant doucement la statuette pour la faire rentrer dans son habitacle avant de vider l’eau du réservoir grâce à une petite pièce démontable en dessous du coffre. Il fit ensuite de même avec la rose, avant de prendre de petites pincettes pour vider le tiroir de charbon dans le seau ayant recueilli l’eau. Un peu de vapeur s’éleva. Et c’est seulement alors qu’il se dit que c’était peut-être un piège pour le faire remballer sa marchandise et perdre son emplacement. Il fallait gagner du temps. Ne pas perdre la vente, ne pas tomber non plus bêtement dans un truc de chauvinistes ne supportant pas la concurrence. Parce que de ça, il en avait vu lors de son voyage, même si aucun n’avait fait de proposition aussi abracadabrante. Il posa une bâche sur ses objets, tendit la main pour la première fois.

« Je suis Ean. Vous ? »

Il avait beau ne pas connaître la ville, se présenter était une coutume vieille comme le monde, ouvrait la place à la négociation et pouvait toujours servir de garantie. Après tout, il semblait être du coin, ou tout du moins parlait la langue avec la rapidité des autres natifs. Il pourrait donc se renseigner après coup, voire avant coup s’il avait la nuit pour réfléchir. Et ensuite il se prendrait un toit avec quelqu’un pour lui faire à manger. Car il avait beau se forcer à être méfiant, il pouvait bien se l’avouer, il était encore plus curieux.
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Re: [RP d'intro - Ean] Etude de la concurrence
« Réponse #6 le: 18 août 2014, 21:48:56 »
"Je suis parfaitement sur et j'ai les moyens, une seconde..."

Micha eut un grand sourire en voyant l'homme commencer à replier sa marchandise. Il marchait! Parfait. Bon... Ou est ce qu'il avait plaqué sa bourse, lui... Ben sur, celle à sa ceinture était faux. Remplie de déchets métalliques et juste bonne à attirer les coupes-bourses et à avoir la paix. Non, sa vrai bourse était à l'intérieur de sa chemise et renfermait une vingtaine de pièces d'or. Mais comme Micha aimait les chemises amples, elle avait un peu tendance à se balader et à finir sa course dans le dos du jeune homme. Mais après quelques minutes de contorsions ridicules, il réussit à... s'écorcher la brulure qu'il avait à la main droite sur la boucle de sa bourse. Génial...

Ah! Ca y était! Pile au moment où le marchand lui demandait son nom.

"Enchanté, Ean. Je suis Micha, Compagnon Orfèvre. Je pense qu'ensemble, on pourra faire des choses très chouettes."

Et sur ces mots, il ramena sa bourse à un endroit où il pouvait la manipuler, et y préleva une demi-douzaine de pièces d'or qu’il fit tomber sur le comptoir. Puis, il rangea sa bourse et se lécha sa blessure avec un naturel qui lui aurait valu un coup de canne de feu sa grand-mère, très à cheval sur les convenances.

"Vous venez?"

Et, quand Ean eu finit de remballer ses affaires, Micha les guida, lui et son âne, jusqu'à la cours de l'atelier De Girier. Il proposa à l'homme de mettre sa mule à l'abreuvoir pendant qu'on apportait une table, des chaises, une petite collation et un joli coffret dans un coin calme de la cour. Micha fit signe au marchand de s'installer et pris place en face de lui.

"Nous aurions pu nous installer à l'intérieur mais il fait beau, et j'ai pensé que vous apprécieriez de ne pas quitter vos marchandises."

Et s'engagea un marchandage acharné entre les deux hommes sur le prix du lot de six boites à bijoux et de la mule à la carriole. Ean aurait aimé en tirer huit pièces d'or, Micha ne voulait pas monter au-dessus de 6, vu les frais à engager pour rendre les boites vendables dans sa boutique. Petit à petit, les deux hommes s'accordèrent à 6 pièces d'or et 5 d'argent. La somme changea de main, ainsi que les marchandises qui furent prestement emmenées à l'intérieur.

"Bien. Je ne vous ai pas fait venir pour une vente ponctuelle, Ean. Vos dons m'intéressent. Je veux que vous fabriquiez vos boites à bijoux pour moi et exclusivement pour moi. Mieux. Je veux apprendre vos méthodes. En retour, je peux vous apprendre mes techniques pour faire de vos fabrications des œuvres aussi bien esthétiques que mécaniques. J'ai vu votre travail, voici le mien:"

Et Micha ouvrit le coffret qui révéla une parure composée d'un entrelacs souple d'or blanc, rouge et jaune, ainsi que les boucles, les épingles à cheveux et le bracelet assortit.
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Ean

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Re: [RP d'intro - Ean] Etude de la concurrence
« Réponse #7 le: 22 août 2014, 12:17:44 »
Il avait l’air sérieux. Il avait tellement l’air sérieux qu’Ean n’insista pas plus et commença à ranger son étal pendant que son vis-à-vis se contorsionnait. Ca ne faisait pas sérieux et le jeune homme hésita une seconde avant de décider de lui donner une chance. Il n’avait pas l’air de ceux qui font des coups bas pour virer un étranger. Il avait l’air trop riche pour ça. Trop sûr de lui pour craindre qui que ce soit. La suite lui prouva qu’il avait raison.
 
Jamais il n’aurait pensé qu’on puisse se balader avec le salaire d’un Maître dans sa bourse. Jamais non plus il n’aurait imaginé qu’on puisse les dépenser comme ça, sans y regarder à deux fois. Et pourtant, quand il vit les pièces d’or briller sur la planche à présent vide, quand il regarda le visage de cet homme qui ne semblait pas plus faire cas de cette petite fortune que si elle avait été en pièces de cuivre, cet homme qui lui tendait la main, quand il comprit que ce n’était rien pour lui qu’une emplette sur le bord d’un chemin, un croûton, alors, pour la première fois, il se rendit compte de ce qu’était Valdemar, cité des mages, où les gens dépensaient l’or comme d’autres les poignées de main. Il se sentit choqué. Presque hypnotisé par la nonchalance de l’orfèvre. Il ne comprenait pas pourquoi, il avait beau secouer la tête, rien ne passait.

Heureusement, l’homme parla à nouveau et ce que le silence n’avait pas réussi à faire, ces deux simples mots le réalisèrent sans effort. Il s’arracha à sa rêverie, empocha l’or et se mit à ranger son étal, essayant de réfléchir aux raisons de sa réaction.

Il n’avait jamais été très riche. A Lame, tout se réglait plus ou moins par l’échange, soit dans le village, soit de ressources vers l’extérieur. Se loger n’était pas difficile, les familles se serrant en attendant le passage des générations antérieures. Le travail dur et les conditions de vie ne favorisaient pas la longévité. Et ensuite, il avait voyagé. Les pièces vendues donnant une avance confortable sur la suite du trajet mais fondant rapidement si on n’y prenait pas garde. Ces pièces là, en plus d’être nombreuses, venaient à un  moment où il ne voyageait plus et il tenait dans ses mains un mois d’auberge (au bas mot).

La route n’était pas longue et ils ne tardèrent pas à arriver en vue d’une jolie demeure, visiblement aisée. Mayl, curieuse des odeurs inconnues, tournait gentiment les oreilles tout en suivant le chemin imposé. Ils entrèrent donc par la porte cochère et s’arrêtèrent dans une cour agréable. Il s’assit à la table quand on l’invita, sans rien dire, se contentant de regarder autour de lui. Misha de Girier. Il fallait qu’il se souvienne de ce nom. En attendant, il avait du marchandage à faire. Il proposa huit pièces, parce qu’un marchand qui ne négocie pas n’est pas crédible, et en tira 6 pièces et demi ce qui était parfaitement acceptable selon lui. Il n’aimait pas négocier. La vente s’effectua tranquillement et Ean s’attendit à se faire congédié poliment. En attendant, il profitait du paysage.

Sauf que, une fois encore, l’orfèvre le surprit. Il se mit à parler d’autre chose. De suite. Concentré pour tout suivre, le jeune artisan fronça les sourcils. On lui proposait du travail. C’était presque trop beau pour être vrai. Pour se donner le change, il regarda le bracelet, joli, mais sans engrenages donc pas très intéressant techniquement parlant. Il pouvait cependant voir la plus-value que cet art pouvait donner à ses mécanismes. Il hocha la tête.

« Exclusivement c’est que moi peux pas vendre les boites, oui ? Juste les boites ou chariots et fleurs aussi ? Si juste les boites, c’est oui. Mais si je enseigner à vous gens, je vouloir salaire Maître. Et je enseigne juste boite, oui ? Je aussi vouloir endroit pour dormir. Payé par vous. Et moi peux vendre autres objets dans jours repos. Deux pour une décade. Ce être bon pour vous ? »
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

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Re: [RP d'intro - Ean] Etude de la concurrence
« Réponse #8 le: 03 septembre 2014, 20:09:03 »
"Oui, tu ne pourras pas vendre les boites. Au sens large. Pas d'objet mécanique pouvant abriter des objets. Pour le reste... ça m'est égal. Mais à mon avis, tu en tireras plus si tu profites de l'atelier non seulement pour leur donner un meilleur raffinement, mais aussi pour les vendre. Nous employons des vendeurs professionnels qui savent tirer le meilleur de la clientèle. Mais en dehors des boites, tu es libre de faire ce que bon te semble."

L'esprit de Micha était complètement engagé dans la discutions. Il était calme, quasiment sourd au monde extérieur à ce marchand, cet artisan fraichement débarqué. Un salaire de maitre et un logement, hein?

"Tant que vous ne demandez pas le titre, pourquoi pas... Chez nous, à l'atelier De Girier, nous avons un système hybride. Un salaire à la décade et vous touchez quelques choses sur chaque objet vendu. Par exemple sur un coffre du genre de ceux-là... J'espère les vendre environ deux pièces d'or. Il faudra compter environ une pièce d'or de matériel, reste une pièce d'or de bénéfice. Le dessus, chaque personne ayant travaillé sur l'objet prend sa part. Une part de maitre vaut deux parts de compagnon et une de compagnon vaut deux d'apprenti. Je ne vois pas d'inconvénient à vous octroyer un droit de maitre. Ah ! Et les vendeurs ont des parts de compagnon dans l’histoire. Pour le logement, nous avons une maison des célibataires, plus loin dans la rue. Une  règle principale: pas de compagnie sexuelle. Pour cela vous êtes prié de prendre une chambre à l'auberge."

Micha examina les coffrets le temps de réfléchir à l'offre qu'il ferait à son vis à vis. Un maitre logé était en général payé environ 3 pièces, trois pièces et demis... Mais ça pouvait pas mal varier.

"Deux pièces la décade, logé, nourri matin et soir, blanchi et une part de Maitre."
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Ean

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Re: [RP d'intro - Ean] Etude de la concurrence
« Réponse #9 le: 11 septembre 2014, 16:50:06 »
L'esprit d'Ean était complètement engagé dans la discussion. Il était calme, concentré, quasiment sourd au monde extérieur, son cœur battant des exigences qu'il venait de poser. Si l'autre refusait, s'il avait été trop gourmand, il serait de retour à la case départ. Adieux, veaux, vaches, cochons et petite maison près de l'école de magie pour des temps futurs. Il ne s'inquiétait pas trop cependant. On lui parlait de futur et d'atelier et ça remplaçait le fait de ne pas pouvoir refaire de fleurs ou de chariot. Il n'aurait qu'à trouver d'autres idées pour les autres babioles. Mais ce n'était pas le moment d'y réfléchir. D'abord, il devait comprendre le verbiage de son nouvel employeur. Des histoires de partage et de parts. Il se dit qu'il y avait pas mal d'inconnues. D'un autre côté, deux pièces d'or la décade, ça en faisait une et demi à économiser à chaque fois et donc autant à mettre dans sa tirelire pour la suite. Il essaya de convertir tout ça en paye par mois et en temps de travail pour atteindre son objectif mais trop d'inconnues lui compliquait la tâche. Il se gratta la tête d'un air pensif.

« Elles valoir plus que deux pièces d'or si elles décorées par vous... »

Ce n'était qu'un point de détail et ne changeait rien à la négociation mais sa fierté d'artisan se devait de le corriger. Il reprit néanmoins, plus doucement, pensant ses mots et ses fautes de grammaire.

« Je ne pas avoir droit titre Maître donc juste part et paye c'est d'accord bon pour moi. Deux pièces la décade. Deux jours de congés la décade. Combien de compagnons et apprentis et vendeurs vous pensez mettre sur un coffre ? Je penser, un compagnon et un apprenti et demi par coffre être suffisant, non ? Trop de monde c'est pas la même âme de coffre. Chacun doit être avec son âme. Et un ou deux vendeurs pour tous le coffres pour connaître bien le produit ? Et je pouvoir enseigner à apprenti pour mécanismes spécialité. Ce faire part vous, part maître moi, part compagnons 2 donc part maître trois un peu plus, part apprentis 2 donc part compagnon donc en part maître, 4 pour un coffre donc pour coffre de deux pièces avec un de bénéfice, 25 pièces cuivre. 2 ou 3 pièces d'argent. »

Il hocha la tête à son estimation. Ça voulait dire à peu près quatre coffres par décade pour rajouter une pièce d'or au tout. Ça faisait beaucoup d'argent tout ça, et pourtant, c'était toujours trop peu pour ce qu'il voulait... il allait falloir qu'il travaille dur. Cela ne lui faisait pas peur outre mesure. Il était même très content des propositions qui lui étaient faites, il ne voulait juste pas le montrer tout de suite, pour asseoir sa crédibilité. Il haussa légèrement les épaules.

« Vous organiserez comme vous vouloir. Je être d'accord pour exclusivité » il trébucha un peu sur le mot « de boites et contenants pour conditions de vous. Je bien vouloir quartiers compagnons. Je besoin d'un endroit pour Myal aussi et pour ranger chariot. Je m'occuper de Myal et je payer pour avoine pour elle. Je aussi d'accord pour enseigner aux compagnons et donner plans mais je ne vouloir que volontaires. Non volontaires jamais apprendre bien et je avoir autre chose à faire que crier sur compagnons jaloux. Et je d'accord pour apprendre façons maison Girier et représenter elle correctement. »
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Fabuliste

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Re: [RP d'intro - Ean] Etude de la concurrence
« Réponse #10 le: 11 septembre 2014, 23:00:25 »
Micha haussa l'épaule quand Ean affirma qu'a eux deux ils monteraient au-dessus des deux pièces d'or. Peut-être. Surement. L'atelier employait des gens excessivement compètent, en vente, en particulier. C'était une dépense, mais ça en valait la peine. L'étranger s'inquiéta ensuite du nombre de gens bossant sur la même pièce.

"Pour le moment, je pense que je serai votre seul élevé, donc les pièces seront fabriqué par vous et par moi. Une part de maitre pour l'atelier, une pour vous et deux parts de compagnons pour moi et le vendeur. Vous toucherez un tiers des bénéfices. Pour les vendeurs, je crois qu’ils se spécialisent, en effet, mais il faudra voir ça avec eux."

Culpabilisant légèrement de voir l'étranger accepter un salaire très bas, Micha proposa en plus:

"Nous pouvons prendre en charge la pension usuelle de votre âne. Vous vous occuperez des frais extraordinaires: blessures, maladies... Quant au chariot... Je crois qu'il y aura de la place dans la cour de la maison des célibataires."

Micha tendit la main à l'artisan.

"Bien, si nous sommes d'accord, je vais rédiger un contrat que je vous ferais signer?"
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Ean

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Re: [RP d'intro - Ean] Etude de la concurrence
« Réponse #11 le: 20 septembre 2014, 18:09:29 »
Ean calcula rapidement. Le tiers de deux pièces d'or, ça faisait, s'il ne se trompait pas, 6 pièces d'argent.  Avec deux pièces d'or par décade, s'il se tenait à son « quatre coffres par décade » soit un tous les deux jours en comptant avec les jours de repos, ça lui faisait presque trois pièces d'or supplémentaires. Par décades. D'un autre côté, il n'était pas du tout certain de tenir le rythme d'un coffre tous les deux jours s'ils n'étaient que deux. Deux par décade serait déjà plus réaliste. En travaillant en dur. Soit trois pièces d'or et deux pièces d'argent au total. Il ne connaissait pas encore bien la valeur de cette monnaie mais il savait que c'était le prix de 200 nuits à l'auberge. Une maison par comparaison, qui n'avait pas de personnel pour l'entretenir, ne devait pas coûter tant que ça. Il hocha la tête. Et ce, d'autant plus qu'ils s'occupaient du quotidien de Mayl tout comme ils allaient s'occuper de son quotidien. Il pourrait économiser facilement au moins deux pièces d'or, soient 18 par saison. Micha continuait à parler mais l'Alferban n'écoutait plus vraiment. Le résultat de ses calculs lui paraissait à la fois très alléchant et un peu décevant. Certes, il gagnerait bien plus qu'il ne l'aurait espéré. Mais ça restait très lent, compte tenu de son objectif. Cela faisait déjà un paquet de saisons qu'il voyageait. Et un autre paquet pour s'installer en ville ? Il allait falloir qu'il trouve un truc non exclusif à faire pendant ses repos où il allait devenir dingue. Il ne pouvait repousser la réalisation de son rêve indéfiniment.

Ce fut le mouvement de l'orfèvre plus que ses mots qui lui indiquèrent que l'entretien était fini. Il se leva poliment, lui montrant le respect qu'on devait au gars qui allait payer d'autres gars pour mieux négocier à sa place et serra franchement la main en face. Pas une seconde il lui était venu à l'esprit qu'il se vendait pour pas cher. A ses yeux, il avait réussi à marchander un peu et, surtout, à obtenir une place sédentaire, un atelier solide, de l'aide et des matières premières.

« Ce être d'accord. »

Il ne sourit pas, hochant la tête avec son sérieux habituel, réfléchissant à ce que pouvait bien être un « contrat ». Lame était trop petite pour que ce genre de chose soit nécessaire et s'il y avait des négociations souvent difficiles avec les maîtres de caravane, le papier quand on voyageait était trop précieux pour être gaspillé. Il comprenait le mot « signer » par contre. C'était la contremarque du maître. Celle qui décorait discrètement les œuvres afin que l'on puisse savoir où s'en procurer des pareilles. Une question le titilla soudain.

« Le coffres devront être signés par atelier ou par artisan ou les deux ? »

Il voulait bien céder quelques uns de ses secrets, il voulait bien dire à qui voulait l'entendre qu'il bossait pour De Girier (s'ils étaient aussi respectables qu'ils le montraient, ça pourrait même lui tenir lieu de recommandation) voire apposer sa marque à côté ou sous celle de l'atelier, mais, il ne savait pourquoi, il tenait à être le père de ses bébés. Peut-être, justement, parce que chacun d'eux était une partie de lui, quelque part, une manière d'exprimer ce qu'il avait dans le cœur de magique et de merveilleux.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »