La journée avait mal commencé.
Sa tartine matinale était tombée du côté du beurre. Et Fitz détestait ne pas manger sa tartine matinale.
Et puis on avait annoncé une invasion. Et Fitz détestait les invasions.
Tout avait été planifié, préparé, mis en place pour pouvoir contrer les arrivants. Mais Fitz le savait. Les défenses c’était comme les poux. Tout le monde en avait un jour, mais il était facile de s’en débarrasser.
- Théo ! Prends un tiers des hommes, vous gardez le côté gauche ! il se tourna vers l’autre côté. Kruck ! Premièrement je t’appellerai Tom dorénavant, Kruck c’est moche ! Tu vas prendre un autre tiers, vous prenez la partie droite !
Alors que ces hommes se déployaient, Fitz hurla un dernier ordre
- Et je vous préviens, si un seul d’eux arrive à passer, c’est ma hache que vous prendrez dans le derche, et croyez-moi, on l’appelle pas tendresse !
Fallait bien faire sourire un peu ces hommes. Il n’était pas certain que la moitié reviendrait vivant. Lui non plus d’ailleurs. Et Fitz détestait mourir.
Alors les voilà, il était là derrière sa barricade improvisée. La première pluie de flèche avait fait son effet, mais bien vite, ils trouvèrent une parade. Et Fitz détestait les parades.
Cette foutue magie du sang. Fitz avait des picotements dans son bras, comme à chaque fois qu’il en était témoin. Et ça le démangeait de balancer une mandale dans la tronche des hommes en rouge. Fitz détestait aussi les hommes en rouge.
En fait plus la journée passée, et plus Fitz se rendait compte qu’il détestait pas mal de chose. Par contre il savait aussi qu’il y avait une chose qu’il aimait.
Il grimpa sur la barrière, balança sa hache dans un énorme moulinet, et hurla un bon coup pour motiver sa troupe.
- Les gars, on se retrouvera soit sous terre, soit autour d’une bière. Et dans tous les cas, si vous devez crever ce soir, faites-en sorte de pas crever seul. C’est chez nous, et on ne les laissera pas passer sans en avoir démembré un ou deux.
Fitz se retourna vers la troupe ennemie qui avançait bien protéger derrière son bouclier, un sourire carnassier aux lèvres. Fitz aimait donner des mandales. Il adorait ça. Et aujourd’hui sentait une comme une journée à mandale.
4 hommes semblaient vouloir monter sur la barricade où Fitz avait décidé de se poser, et Fitz détestait qu’on lui prenne sa place. Alors Fitz fit ce qu’il aimait. Balancer son énorme hache vers le bas de la barricade pour tenter de découper un bras ou deux qui serait monté un peu trop haut. [7 avec 1D10]
Un ennemi décapsulé (façon polie de dire qu’il lui manquait la tête) et un autre qui aurait du mal à tenir une fourchette et un couteau en même temps pour le reste de ses jours. Pas mal pour un premier départ.
Mais franchement… Tout le monde le savait… Fitz ne resterait pas ainsi, il n’attendrait pas que le temps passe, et il n’attendrait pas que ça reste. Il n’avait qu’une idée en tête, rejoindre les mages de sang et leur faire voir du pays façon Fitz. Surtout que de ce qu’il savait, il était un des mieux placé pour leur résister. Alors…
- Et les gars ! Tenez la position, moi j’ai du mage de sang à tataner !
Et à ces mots Fitz fit… Une Fitz… Il se lança les deux pieds en avant droit vers la tête des deux adversaires encore valides. Après tout, ses hommes pourraient bien s’occuper de celui qui avait un bras en moins.
(2 avec 1D10). Pas de bol, il se prit le premier talon dans le haut de la barricade, et se lança donc tête en avant, toujours en direction de ses adversaires.
Tant pis pour le coup de talon se serait coup de boule sur le plus proche. On verra bien qui a la tête la plus dure (4 avec 1D10). Visiblement ni l’un ni l’autre. L’homme s’écarta un instant et réussit à éviter le capitaine lancé à pleine vitesse vers le bas de sa barricade.
Franchement… Si ça continuait il allait finir comme sa tartine. Il devait réussir à rattraper son fiasco, et pour ça il avait une solution. Accrocher sa hache trainant derrière lui dans le dos d’un des adversaires (10 avec 1D10). Le bruit caractéristique de la hache s’enfonçant dans la chaire fit plaisir au capitaine, qui serra la prise sur sa main valide, se retournant avec la vitesse les pieds dans le bon sens cette fois, entrainant avec lui l’homme qui devait trouver bien injuste d’avoir été empalé de la sorte par un capitaine abruti qui s’était jeté au sol. Soldat qui entrainait par le poids du capitaine tenta tant bien que mal de se rattraper à la jambe du soldat déjà estropié avec un bras en moins qui bien sûr ne réussit pas à tenir la charge. Avec un seul bras le contraire aurait été étonnant.
Voilà donc notre capitaine arrivait les deux pieds sur le sol, un bonhomme en très mauvais état accroché à sa hache étalé sur le sol, et un autre déjà estropié écrasé à côté.
- Ok maintenant on commence les choses sérieuses !
Il débarrassa sa hache du soldat, et se mit à sourire, posant sa main libre sur la dague à sa ceinture.
C’était idiot, imbécile, téméraire, mais c’était Fitz. Et là tout ce qu’il voulait c’était aller buter du mage de sang.