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Animal sociable en pleine sociabilisation

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Deklan Lawrence:
[justify:1amb5608]Deklan sourit et salua son client jusqu'à ce qu'il sorte de son échoppe. Il rit jaune encore quelques instants après avant de finir par soupirer. Sa soeur sortit de l'arrière boutique, et à son visage furibond, il savait déjà quel genre de discours elle allait lui faire.

 - Adele, je sais ce...
 - C'était une bêtise monumentale, Deklan !

Il lui offrit sa mine de chiot battu sous la pluie. Mais sa soeur était immunisée, hélas, et y était parfaitement insensible :

 - Deklan, bon sang !! Regarde ta comptabilité !
 - Mais je suis nul avec les chiffres, frangine !
 - Je sais, et c'est pour ça que je te le dis avec des mots : tu es dans le rouge ! Tu vends à peine ce qu'il faut pour couvrir toutes tes dépenses ! Et même en sachant ça, tu acceptes... tu acceptes !
 - Adele... Je sais... Je suis désolé.

Sa soeur mit les poings sur ses hanches qui commençaient à s'arrondir. Aïe aïe aïe... On lui avait toujours appris à ne pas contrarier une femme enceinte...

 - Tu... Tu sais ce que je vais faire ? Je vais prendre ce truc (il désigna ce que le client lui avait laissé en échange de trois pommades ; il ne savait même pas ce que c'était) et aller le vendre au marché.
 - Tu ferais ça, Deklan ? Vraiment ?
 - Et bien oui ! Regardons un peu ce que... Wah !

Une harpe. Elle avait servi, ça c'était sûr, mais elle était d'assez bonne facture pour qu'elle reste encore utilisable. Adele leva un doigt, mais son frère la coupa :

 - Tu as vu comme elle est belle !
 - Non...
 - Je suis sûr que tu...
 - Non !
 - Mais Adele !
 - NON, Deklan !! Tu ne vas pas apprendre à jouer de la harpe, moi non plus je ne veux pas ça. Tu vas me vendre ça immédiatement sinon ça ira mal pour toi !!

[center:1amb5608]* * *[/center:1amb5608]

Deklan soupira en arrivant devant le Collegium des Guérisseurs. Il jeta un coup d'oeil désespéré vers la ville par-dessus sont épaule, tout en continuant à avancer, et en grommelant à propos des rues qui changeaient de place, du marché qui aurait dû être là où Deklan avait été. Allez, il faisait un petit détour, histoire de saluer tout le monde (en souvenir du bon vieux temps, ha ha ha !) puis de reprendre la route vers sa boutique. Avec un peu de chance, il croiserait le marché !

Car nul doute que s'il rentrait avec cette harpe, Adele le tuerait. Et il ne voulait pas être tué par sa soeur, car nul doute qu'il y aurait du sang partout - cette simple pensée le fit blanchir d'un coup. Deklan se retourna, marchant en arrière, essayant de se repérer pour savoir vers où repartir et surtout...

BAM.

Pour pouvoir rentrer dans quelqu'un en toute impunité.[/justify:1amb5608]


(Princesse ?)

Riannon:
La personne qui servit d'amortisseur à Deklan avait eu le temps de voir le mouvement de l'herboriste dans sa direction - et donc celui de mettre les bras devant elle pour aller au contact puisqu'elle n'avait pas l'espoir de s'écarter à temps. Elle ne put éviter un "hmff..." élégant quand tout le poids de Deklan s'apesantit sur ses avant-bras et d'un mouvement vif, elle fit un pas de côté pour rompre le contact.

"Ohla, attention où vous allez ! " s'exclama la Doyenne des Bardes avec un mouvement d'humeur en se retournant sur Deklan.

D'un coup d'oeil rapide, elle regarda à qui elle avait à faire. Grand - ça, elle l'avait bien senti quand il lui était rentré dedans-, l'air un peu niais et perdu dans ses pensées, il n'avait pas l'air de celui qui cherchait des noises à des inconnus devant les portes des Collegia mais plutôt d'un grand machin un peu gauche qui n'avait aucune notion de l'espace. Un adolescent avec des poils au menton quoi. Cela calma immédiatement le début d'irritation, et la fin de choc, de Riannon qui ne pouvait s'empêcher de materner ce genre de cas. Cependant, peut-être qu'en ouvrant la bouche il changerait de nouveau ces préjugés envers lui, on ne savait jamais.

Habillée en civil d'une longue robe beige, les cheveux noués en une longue natte, Riannon paraissait plus jeune que son âge - si ce n'était la ride de soucis qui lui barrait le front. Elle se rendait à la base à la Maison de Guérison pour une séance d'aide à la Guérison. Bien que Doyen, elle se réservait quelques heures de temps en temps pour alléger les peines à l'infirmerie, comme elle l'avait toujours fait depuis son arrivée au Collegium. Cette fois-ci, elle n'avait pas voulu s'encombrer de sa grande harpe car elle ne pouvait pas rester longtemps, et elle n'avait pris qu'un luth, qu'elle portait en bandoulière. Se soucier une seconde de rajuster la courroie de sa protection dans son dos lui fit prendre conscience que l'homme en face d'elle tenait un gros paquet.
Courtoisement, elle enchaîna alors immédiatement:

"J'espère que votre paquet n'est pas abîmé."

Deklan Lawrence:
[justify:23gr28sk]Deklan tomba à terre, dans un cri de... Difficile à décrire, son cri, il fallait l'avouer. C'était à moitié étranglé, à moitié aigu, et à moitié surpris. Sur le dos, serrant son paquet tout contre lui, il fixa le ciel avec son regard naturellement ahuri, avant de se mettre à sourire et à rire de soulagement. Ses mains se posèrent sur lui, sur son paquet, augmentant sont rire à mesure qu'il se rassurait : il n'avait rien de cassé ! Et son paquet non plus n'avait rien non plus ! Et il n'y avait pas de sang ! Et...

Et son regard croisa celui de Riannon. Aussitôt, il cessa de rire pour se montrer surpris. Il l'avait entendue, bien sûr, mais... Il pensait qu'elle serait partie. Deklan serra son imposant paquet contre lui et se releva de manière maladroite. Il épousseta la poussière de son pantalon et sourit, effectuant ce petit signe de la main qui lui était si caractéritique, afin de le saluer.

 - Bonjour ! Heu, oui oui, le paquet va bien - moi aussi ! *rire* Et vous, ça va ?

Il était prêt à continuer à parler, mais pris d'une inspiration subite, il préféra se taire. Grand bien lui en fit, il risquait de dire une bêtise. Beaucoup de bêtises. Alors il ferma la bouche. Et sourit en attendant qu'elle lui réponde. Enfin... Presque.

 - Je suis vraiment désolé, vous savez. Je me suis perdu en ville - je devais aller au marché pour vendre ça, et je suis arrivé ici, alors, je me suis dit "Hey ! Allons faire un tour au Collegium" pour, vous savez... Dire bonjour à de vieilles connaissances... Et je regardais si je pouvais voir le marché d'ici, parce que bon, on est un peu en hauteur et...

... "Et tais-toi, bon sang", se morigéna-t-il intérieurement. Nouveau sourire alors qu'il se passait un sermon intérieur, ses sourcils effectuant une danse étrange - danse qui s'achevèrent sur un froncé qui lui donnait un air comique. Il enchaina donc tout naturellement, coupant encore une occasion pour la doyenne des bardes de prendre la parole :

 - Et vous ? Vous n'avez rien de cassé ? Je ne vous ai pas vue, je suis désolé, vraiment. Vous travaillez ici ?[/justify:23gr28sk]

Riannon:
Riannon ne s'attendait pas à ce que sa manière de se détourner fasse tomber l'inconnu à terre. Pourtant, dans un cri indécis, l'homme se retrouva à serrer son paquet sur le sol. La Barde retint un mouvement de recul quand, au lieu de répondre à sa question implicite, le maladroit se mit à rire - d'un rire qui enfla avant de s'éteindre brusquement lorsque leurs regards se croisèrent. Riannon ne proposa pas son aide pour l'aider à se relever mais leva un sourcil étonné devant la prose inhabituel de son interlocuteur. Indécise, elle répondit rapidement:

"Oui, ça va, rien de grave."

La Doyenne le laissa s'empêtrer tout seul, comme sur le point de parler, se ravisant, puis se lançant dans une tirade gorgée d'informations que la jeune femme n'avait pas demandées. Elle le laissa s'épancher sans l'interrompre, admirant malgré elle la mobilité des traits du visage de Deklan. Sourire, bavardage, sourcils. Tout semblait se coordonner pour empêcher Riannon de répondre à quoi que ce soit ou de trouver une solution pour s'enfuir au plus vite. L'air gauche du jeune homme et la naiveté qui transparaissait dans ses paroles confirma l'instinct maternel de Riannon qui répondit dès qu'il lui laissa une ouverture assez longtemps pour qu'elle puisse en placer une.

" Rien de cassé,répéta-t-elle, "mais vous devriez faire attention où vous marchez, surtout dans les alentours des Guérisseurs..." sermonna-t-elle gentiment l'inconnu. "Oui je travaille parfois ici. Je suis Barde. Que faites-vous ici? Avez-vous besoin de soins?"

Elle omit volontairement son titre et les détails concernant sa venue au Collegium. La jeune femme jeta un oeil au paquet, analysa brièvement sa forme et ce que Deklan venait de lui apprendre, et demanda:

"Où voulez-vous vendre une harpe de cette taille, si je peux me permettre?"

En tant que Barde, elle se sentait concernée par le devenir des instruments - et était toujours à la recherche d'opportunités pour ses étudiants.

Deklan Lawrence:
[justify:y1vaklwm]Barde ! En voilà une chance ! Deklan n'aurait pas imaginé une seule seconde aller voir les Bardes pour leur demander si son paquet valait quelque chose. Il sourit un peu plus à Riannon en se relevant, la dépassant de plus d'une tête - oh là là, quelle guigne d'être aussi grand ! Il se gratta la nuque en marmonnant quelques nouvelles excuses, avant de répondre :

- Non non, rien de cassé, et au pire, je peux me soigner : je suis herboriste !

Le voilà qui recommence à sourire - de cette presque grimace qui lui est si caractéristique. Bon, bien entendu, il dut se retenir de marmonner à voix basse, tout en grimaçant, quelque chose du genre "Et oui, je ne suis pas assez bien pour les guérisseurs alors que je suis le meilleur" : ça aurait fait mauvais genre, quand même. Manquerait plus que la barde, ensuite, en écrive une ballade ! Imaginez donc : "Le merveilleux herboriste qui se plaignait de ne pas être guérisseur". Ca risquait de lui faire une mauvaise pub, ça.

Hochant la tête à ses propres pensées, Deklan reprit contact avec la réalité à la question de Riannon. La harpe ? Ah ! La harpe !

- Cette harpe ? Oh, vous avez vu comme elle est grande, hein ? En plus elle pèse son... Heu... La vendre, oui... Je voulais voir s'il y avait un quelconque vendeur sur le marché, mais... Mais ça peut vous intéresser, peut-être ? Regardez ! Elle est en superbe état !

Enfin, il l'espérait ! Deklan décolla le paquet de son corps, et défit la corde qui gardait l'épais tissu autour de l'instrument. Sa façon de faire minutieuse contrastait énormément avec tous ses gestes patauds et maladroits. Inquiet, Deklan défit petit à petit le tissu, histoire de ne pas se ridiculiser en promettant une harpe parfaite mais qui aurait été égratignée dans sa chute.

Mais Deklan était quelqu'un de chanceux : la harpe était en parfait état. Les cordes avaient été détendues et donnait un air un peu étrange à l'instrument, aux yeux de Deklan.

- Et voilà ! Elle est belle, hein ? ... Dites, vous jouez de la harpe, vous ?[/justify:y1vaklwm]

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