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Messages - Dreyan Orthallen

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Haven / Re : S'humidifier le gosier aux Piliers
« le: 21 juin 2017, 22:09:51 »
Des tavernes où les nobles daigneraient venir pour s'amuser ? Peu probable. Du moins Dreyan n'avait-il jamais vu sa famille le faire. Pour un voyage, il le fallait bien, ou pour affaire à la limite, mais pour s'amuser l'on s'invitait les uns chez les autres. Le confort, la nourriture et le luxe de manière générale y étaient bien plus présent que dans n'importe quel établissement public. C'est ce qui inspira la réponse de Dreyan.

« Ils ne s'encanaillent pas avec la racaille des bas quartiers » lâcha-t-il en affectant un petit air supérieur.

Dreyan ignorait ce que son compagnon du jour savait de la noblesse. Le garçon, lui, malgré son goût pour les belles et bonnes choses, ne souhaitait pas s'éloigner du jeune mage et de ses propres camarades dont la plupart faisait partie de milieux bien plus modestes que celui duquel Dreyan venait.

Quant à l'assentiment de Dunwyd, Dreyan était plus que d'accord avec lui. Il le souligna d'un signe de tête approbateur sans rien ajouter de plus.

La blague qui prenait la forme d'un récit, en revanche, obtint plus de réaction de sa part. Le Bleu écouta le bout d'histoire qu'ajoutait le jeune mage et se pencha plus près lorsqu'il en vint à évoquer les étudiants, comme s'il était fasciné par le récit.

« Mais les étudiants ne comprirent pas la demande du tavernier et ne produisirent que trois piliers. Très fiers de leur œuvre, ils ne réclamèrent qu'un modique somme au tenancier, et le droit de graver leur nom dans la pierre de son établissement. Alors, bien que déçu, le tavernier n'eut d'autre choix que d'accepter. »


[désolée pour le temps de réponse, peut-être peut-on conclure en quelques posts ? J'imagine que tu n'as plus trop d'inspi depuis le temps.]

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Champs des Compagnons / Re : Paiement des gages
« le: 01 avril 2017, 17:25:30 »
Ha ben voyons, c'était de sa faute en plus ! Bon, d'accord, il l'avait peut-être un petit peu cherché. Mais un tout petit peu alors. Même si ce n'était pas une raison pour le balader comme une vulgaire balle de foin. Dreyan essaya de se montrer rancunier… et échoua lamentablement. Il ne put s'empêcher de rire lorsque la dame Héraut lui fit remarquer que son expression ne laissait pas penser qu'il regrettait la balade. Quelle idée ! Dreyan était probablement le plus heureux des garnement à cette heure. Le Héraut l'avait bien deviné.

Dreyan voulut proposer son aide pour retirer le harnachement du Compagnon et le porter jusqu'aux écuries, mais le Héraut avait les gestes rapides et sûrs de qui connaît son affaire, et elle partit dans la foulée. Pour une fois, Dreyan se montra poli et ne s'incrusta pas. Il se contenta de la remercier pour ce qu'il considérait comme un cadeau.

« Et si jamais vous avez d'autres maisons de poupée à réparer, pensez à moi. » ajouta-t-il avec un sourire en coin, qui n'avait rien de désintéressé.

Il ne savait s'il reverrait la dame Héraut bientôt comme elle le prétendait, peut-être, et ce serait chouette. En tous cas, Dreyan se promit qu'il viendrait rendre visite aux Compagnons un peu plus souvent. Au printemps, il ramènerait un bouquet de pâquerettes.

Pour l'heure, il avait surtout des devoirs à terminer. Et il doutait que l'excuse "j'ai fais une balade à dos de Compagnon soit recevable". Il aurait pu essayer de dire que le Compagnon l'avait manger ? Pas sûr que ce soit plus recevable...

[RP CLOS]

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Haven / Re : S'humidifier le gosier aux Piliers
« le: 31 mars 2017, 20:44:54 »
Pas un truc de riches qui ont de l'imagination. Dreyan aurait presque pu la prendre pour lui celle là, mais le garçon n'était pas du genre à s'offusquer pour si peu. D'autant que manifestement la réplique ne lui était pas destinée.

« C'est déjà pas mal pour une taverne du bas peuple. » répliqua-t-il sans quitter son ton plaisantin.

Bien sûr qu'ils étaient classiques ce piliers, cela donnait cependant une touche singulière, ce qui rendait les lieux plus originaux que les autres tavernes. La touche personnelle pourrait-on dire. Quant aux questions plus personnelles de Dunwyd, Dreyan s'empressa de le détromper. Il s'imaginait des choses qui n'avaient rien en commun avec la vérité.

« Oh non, j'aimais bien ma vie avant aussi. Je n'ai pas de raison de m'en plaindre. C'est juste que, au Collegium, je fais ce que j'ai envie de faire. Et ça, c'est beaucoup plus intéressant ! Bon, pas tout, tu as raison. Franchement je me passerais bien des cours de religion, j'en vois pas l'intérêt, mais il paraît que j'ai pas le choix. »

Pour les autres Bleus c'était plus difficile de répondre, et Dreyan haussa les épaules.

« Certains sont sympas, d'autres moins. C'est partout pareil, je suppose. »

Lui, tant qu'on le laissait étudier ce qui lui plaisait tant, il s'intéressait beaucoup moins aux personnes qui ne lui plaisaient pas. Ceux avec qui il s'entendaient bien, par contre, c'était une autre histoire.

Les boissons arrivèrent finalement, interrompant provisoirement leur discussion. Dunwyd en profita pour interroger la serveuse à propos des piliers. Dreyan leva des yeux plein d'espoir vers elle. Il fut déçu pourtant.

"Pas la moindre idée. Faudrait demander au patron."

Elle n'eut pas l'air de vouloir en dire plus, et s'en alla de toute façon, hélée par un autre client qui demandait lui aussi de quoi rafraîchir son gosier.

Dreyan se retourna vers son ami et rit.

« On n'en saura pas plus on dirait. »

Puis une lueur s'alluma dans son regard :

« Et si on la créait nous-mêmes cette légende ? »

L'esprit malicieux du garçon créait déjà des histoires farfelues.

« Il était une fois un tavernier qui voulait vivre dans un château. »

Son idée le fit rire avant même d'en arriver à la suite.

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Champs des Compagnons / Re : Paiement des gages
« le: 08 mars 2017, 07:09:21 »
Et voilà, c'était fini. C'était passé beaucoup trop vite au goût de Dreyan. Revenant vers la dame Héraut, le garçon avait le sourire aussi large que ses oreilles (ce qui n'est pas peu dire). À la question de la dame, Dreyan nia d'un hochement de tête. C'est vrai, sur le coup il n'avait pas fait le malin, mais maintenant que c'était terminé, il en riait. Et puis, ce galop au milieu du Champ des Compagnons avait été merveilleux. Il était un eu déçu que ce soit déjà fini, mais il fallait croire que toutes les bonnes choses avaient une fin.

Tandis que le Héraut grattait l'encolure du Compagnon, Dreyan passa sa jambe par dessus et se laissa glisser de selle, se recevant avec souplesse. Le sol lui paraissait étrangement immobile après celle folle course dans le champ.

« Vous saviez qu'elle jouerait à mes dépends ? » demanda-t-il en relevant à retard la phrase de la dame Héraut. « Ce n'est pas très gentil comme remerciement pour mon aide, ni très héraldique. »

Le ton du garnement démentait l'accusation de ses paroles. Souriant comme il l'était, il aurait eu bien du mal à faire croire à une quelconque rancune. D'ailleurs, si l'on y pensait, il aimait plutôt l'idée de Hérauts pas si droits qu'on le disait, c'était… plus humain.

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Haven / Re : S'humidifier le gosier aux Piliers
« le: 21 février 2017, 21:21:19 »
« Beaucoup ont été jetées. Mes parents, mon père surtout, n'apprécie pas beaucoup que j'encombre la maison avec toutes mes affaires. Mais j'ai réussi à en garder quelques unes, les plus réussies. »

Il avait négocié avec son père pour qu'on lui laisse un peu de place dans un débarras qui servait à ranger des outils. Il fallait seulement qu'il veille à ne pas prendre trop de place, de façon à en laisser pour les outils.

* * *

Dreyan avait encore du travail pour devenir plus crédible. Du moins l'age lui apporterait plus de crédibilité. C'est sûr que ce n'était pas avec ses trois poils au menton qu'il allait pouvoir passer pour un homme, on ne parlerait bien entendu pas de sa silhouette qui le faisait passer pour une branche.

Quand la serveuse s'en alla, finalement convaincue par le mage plus âgé, celui-ci s'enquit de son avis sur l'architecture locale. Dreyan haussa les épaules, l'air faussement hautain et s'en détourna avec un dédain affecté.

« Piètre qualité, si tu veux mon avis. Un enfant de six ans aurait pu concevoir cela. »

Puis il rit, incapable de garder son sérieux plus de quelques instants.

« Non, tu as raison, je n'ai pas l'habitude de venir par ici, mais j'aime bien. De manière générale j'aime beaucoup ma nouvelle vie depuis que je suis au Collegium. »

Il sourit, rayonnant.

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Champs des Compagnons / Re : Paiement des gages
« le: 21 février 2017, 21:05:04 »
Le Compagnon ne semblait pas avoir entendu. Dreyan voyait l'arbre approcher avec inquiétude. Bien sûr, il n'imaginait pas qu'un être vivant sensé puisse courir droit sur un obstacle, néanmoins cela ne l'empêcha pas de craindre la collision. Plus l'arbre s'approchait moins il était confiant. Solidement cramponné à la crinière du Compagnon, Dreyan se prépara. Il ne savait pas ce qui allait se passer mais il était prêt. Puis soudain l'équidé bifurqua, emportant son cavalier sur une autre trajectoire avec une aisance épatante. Dreyan respira.

Le Compagnon parti au galop et son cavalier s'adapta à son allure. Cela avait quelque chose de vraiment étrange de ne pas diriger sa monture. C'était à lui de s'adapter à sa marche alors que normalement il aurait dû lui commander. Il commença d'ailleurs à se douter de quelque chose lorsque le Compagnon se mit à caracoler sans tenir de trajectoire précise. Dreyan fut ballotté d'un côté puis de l'autre, et le cavalier modeste qu'il était avait bien du mal à tenir correctement dans les étriers, d'autant moins qu'il n'était pas chaussé pour. Ses bottes glissaient légèrement et le garçon se demandait s'il n'allait pas se retrouver avec le pied coincé dans l'étrier.

La remarque du Héraut n'amusa pas le moins du monde Dreyan qui se sentait comme un jouet. Il se demandait tout à coup pourquoi il avait accepté ce paiement en retour de son aide. Puis Shirryl changea de rythme encore une fois et l'adrénaline se mit à couler dans les veines de son cavalier provisoire qui sentit des ailes lui pousser dans le dos. Il lui semblait que ses tripes étaient restées quelque part en arrière tandis que le vent lui fouettait le visage. Il poussa un cri de joie pure.

« Vous êtes merveilleuse ! »

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Haven / Re : S'humidifier le gosier aux Piliers
« le: 05 février 2017, 10:55:19 »
Dreyan imaginait mal ce que lui décrivait le jeune mage. D'ailleurs, comment aurait-il pu concevoir une telle chose ? Sans aucun doute, pour le comprendre il fallait le vivre. C'est pourquoi il lui était beaucoup plus aisé de parler de sa propre expérience. Les maquettes qui avaient fait son enfance et continuaient à le suivre dans sa vie. Encore courte, certes, mais qu'il espérait avec un brillant avenir.

« Principalement des maquettes d'habitation. Parfois des maisons toute simple, parfois des châteaux. C'est selon mon humeur du moment. »

Là encore, Dreyan ne pouvait rien ajouter. Travailler pour gagner sa vie n'avait pas été une véritable préoccupation. S'il avait vaguement conscience que pour lui il était plus intelligent de trouver un domaine où exceller afin de ne pas vivre aux crochets d'un autre, cette vision n'était pour lui qu'un tableau flou et lointain. Quoi qu'il advienne, il aurait plus de facilité à trouver un endroit où vivre que le jeune mage issu du peuple. Il pouvait comprendre une seule chose : que l'on ai pas envie de coudre des bouts de cuir ensemble plus que le nécessaire ne l'exigeait.

C'est alors que l'établissement apparu, reconnaissable à son enseigne qui annonçait de manière claire son identité. Et Dunwyd fit durer le suspense. Ce qui eu le don d'impatienter le Bleu. Il l'aurait bien aidé à pousser cette fichu porte pour les voir, malgré sa mise en garde quant à leur absence de particularité. Il suffisait de peu, parfois, pour faire naître votre intérêt.

Et finalement, la porte fut ouverte, laissant voir l'intérieur. Dunwyd entraîna Dreyan pour qu'ils aillent s'asseoir, ce dernier repéra une table bien située pour l'observation de l'architecture locale. Le Bleu tira l'autre par la manche pour qu'ils aillent y prendre place. Une fois assis, Dreyan ne se priva pas de détailler les piliers. Dunwyd avait eut raison, ils n'étaient pas exceptionnels. Rien que de très classique, en fait. Le jeune architecte en herbe observa la voûte, les courbes qui la composaient et la façon dont elles rejoignaient les piliers en maintenant le plafond au dessus de leurs têtes.

Le nez en l'air, Dreyan ne vit pas venir la serveuse. Quand elle leur demanda ce qu'ils voulaient, Dreyan ne sut quoi répondre. À dire vrai, le jeune sang bleu n'avait jamais mis les pieds dans un établissement comme celui-ci. Autant par son age que par son sang il n'avait pas été amené à pousser la porte d'un endroit tel que celui-ci. Heureusement, le Bleu ne manquait pas de culot. Sans se laisser démonter, il commanda deux bières. La serveuse sembla hésiter. Dreyan était jeune, et sa carrure de crevette n'aidait sans doute pas à le rendre crédible. La jeune femme regarda en direction de Dunwyd, visiblement plus âgé, pour guetter son approbation.

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Champs des Compagnons / Re : Paiement des gages
« le: 04 février 2017, 08:32:45 »
D'abord un sous entendu, ensuite une évocation claire. La Dame Héraut venait-elle vraiment de faire des blagues salaces ? Dreyan avait du mal à en croire ses oreilles. Il avait bien sûr entendu dire que les Hérauts vivaient tels des débauchés, mais il ne se serait jamais attendu à ce que l'une d'entre eux le prenne à partie avec ce genre de remarque. Passé la surprise, Dreyan éclata de rire.

« D'accord, un point pour vous. Mais avouez tout de même que c'est un concept étrange. »

Cela dit, le Compagnon lui-même le détrompa. Par l'intermédiaire de son Élue, elle lui expliqua que c'était justement le but de cette forme. La conclusion du Héraut fit sourire Dreyan. C'est vrai que les Compagnons ne mangeaient pas à table, comme les humains. Et soudain, une vision fugace lui vint, d'un humain qui broutait les pâquerettes. C'est ainsi qu'alors que le Héraut remontait les étriers pour les adapter à la longueur de ses jambes, Dreyan riait encore.

Une fois les étriers à la bonne longueur, le jeune noble y logea la pointe de ses pieds. Il songea qu'il lui faudrait éviter de glisser s'il ne voulait pas se trouver tiré par le Compagnon, le pied coincé dans l'étrier. S'il avait été plus malin, il aurait mis des bottes de monte, avec des talons. Tant pis, il faudrait faire avec. D'ailleurs, si le Compagnon était si intelligent que le prétendait le Héraut Méra, alors Dreyan n'aurait pas à craindre ce genre de situation.

Installé convenablement, Dreyan s'empara des rênes. Comme il l'avait constaté, celles-ci ne lui seraient d'aucun secours pour diriger sa monture. Le Héraut le lui avait signalé, d'ailleurs. Cependant, il était rassurant de pouvoir se tenir.

Le Compagnon s'avança. D'abord au pas, elle en vint vite au trot. Dreyan s'adapta aussitôt à son rythme. Les leçons d'équitation faisaient partie des rares apprentissages qui n'ennuyaient pas le jeune noble, et s'il n'était pas un cavalier émérite au moins tenait-il en selle convenablement.

L'instant était magique. Dreyan avait du mal à croire qu'il se trouvait sur le dos d'un Compagnon, là, dans le champs des Compagnons qu'il visitait avec un hôte de marque. Par réflexe, Dreyan voulut tirer sur la rêne droite pour faire tourner le Compagnon alors qu'ils se dirigeaient droit vers un arbre, sa monture ne réagit pas et Dreyan se souvint que cela ne servait à rien.

« Pardon » fit-il en se penchant sur l'encolure du Compagnon « mais ce serait bien de tourner, non ? »

L'arbre se rapprochait, même s'ils en étaient encore suffisamment loin pour l'éviter sans trop de heurt.

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Aile publique / Re : Et arriva la colombe et son brin d'olivier
« le: 30 janvier 2017, 20:00:04 »
« J'imagine que c'est le plus simple pour moi aussi, le réfectoire. C'est sans doute l'endroit où nous sommes sûrs de pouvoir nous retrouver. »

Dreyan récupéra son livre et salua Isibeal qui partait se débarrasser de la poussière qui la recouvrait. Sans aucun doute, elle apprécierait. Le garçon se tourna vers Dunwyd :

« J'imagine que maintenant que l'annonce est faite, nous n'avons plus rien à faire ici. Tu as sans doute des choses à faire, quant à moi, des devoirs m'attendent. »

La joie ne se lisait pas particulièrement sur son visage, mais c'était le prix à payer pour apprendre. Il l'acceptait donc, bonan-malan.

« On se reverra sûrement bientôt. Au revoir donc. »

Il gratifia le mage d'un dernier sourire et s'en alla à son tour, le livre dans les mains.

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Haven / Re : S'humidifier le gosier aux Piliers
« le: 30 janvier 2017, 18:59:39 »
Manifestement, sentir la magie se réveiller était étrange. Dunwyd en perdait ses mots. Il ne trouvait pas ceux qui convenaient pour décrire l'arrivée de la magie dans sa vie. Vraiment, cela devait être exceptionnel. Dreyan essaya de s'imaginer la chose mais il lui semblait être loin de la vérité.

« Tu as du être impressionné. »

De faibles mots, sans doute, pour parler de ce qui avait bousculer la vie entière du jeune mage. La chose avait dû lui paraître grandiose. Dreyan fourra ses mains dans les poches de son uniforme. Il n'avait pas pris de cape en sortant, cela ne lui avait pas semblé nécessaire sur le moment, maintenant il commençait à se demander si l'idée avait été bien lumineuse. Sans doute pas. Au passage, il retrouva la boule de papier froissé. Au même moment, Dunwyd lui demandait comment sa propre vocation lui était venue. Le Bleu joua avec un coin qui dépassait tandis qu'il répondait.

« Je ne peux pas prétendre que cela m'est tombé dessus, comme toi, mais je ne l'ai pas vraiment choisi non plus. En réalité, je m'occupe en bricolant des maquettes depuis que je suis en age d'aller chercher les matériaux pour cela. J'ai poussé ce passe-temps plus loin que nécessaire, et voilà où cela m'a mené aujourd'hui. »

Un large sourire illumina le visage du jeune Orthallen. Il désirait rester plutôt vague sur sa vie, étudier au Collegium était un privilège, mais pas pour les Orthallen, chez qui on aimait guère ce lieu de débauche à l'éducation laxiste.

Dreyan suivi des yeux la direction montrée par son guide improvisé. Ils arrivaient donc ? Chouette ! Dreyan avait hâte de voir ces fameux piliers.

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Champs des Compagnons / Re : Paiement des gages
« le: 30 janvier 2017, 18:28:50 »
Le ton de la Dame Blanche illustrait à quel point celle à qui elle devait le blanc de son habit comptait pour elle. Méra semblait ressentir une affection sans limite pour son Compagnon. Un Compagnon plus intelligent encore que ce que Dreyan avait soupçonné, si on en croyait les dires du Héraut. Voilà qui était stupéfiant ! Dreyan en resta coi. Il avait peut-être en effet l'esprit étriqué car il avait du mal à comprendre comment cela pouvait être possible. Et des dizaines de questions se bousculèrent dans son esprit pour faire suite à cette révélation, si tant est que cela n'était pas une blague.

Aucune question n'eut le temps de franchir les lèvres du garçon. La voix du Héraut interrompit toute velléité de curiosité en lui demandant (lui ordonnant?) de monter. C'était le contrat. Trop heureux de pouvoir accéder à son désir, Dreyan relaya dans un coin les interrogations et attrapa le rebord de la selle pour se maintenir tandis qu'il essayait de glisser son pied dans l'étrier. Ledit étrier était juste un  pouce trop haut pour lui, ce qui fut particulièrement frustrant durant un court instant. Dreyan connaissait ce problème cependant, ce n'était pas la première fois qu'il se trouvait confronté à une monture trop haute pour lui. Débrouillard -beaucoup trop pour un noble- il entortilla la main dans la crinière du Compagnon et se hissa plus haut, juste ce qu'il fallait pour pouvoir passer le pied dans la boucle. Cela fait, il lança sans -trop de- difficulté son autre jambe par dessus la selle et se retrouva vite les fesses installées confortablement sur le cuir.

« Elle est très confortable cette selle. » remarqua-t-il

Celle qu'il possédait pour son propre cheval l'était beaucoup moins. Il faut dire qu'elle était vieille, son père n'ayant pas encore jugé qu'il méritait de pouvoir parader en public sur son palefrois.

Dreyan ajusta sa position et réalisa soudain ce qu'il faisait. Il venait de grimper sur le dos d'un des légendaires chevaux blancs de Valdemar. Un Compagnon, dont il venait d'apprendre qu'elle possédait un esprit semblable à celui d'un être humain.

« heu… c'est plutôt étrange de chevaucher une... monture intelligente. Je veux dire, cela ne viendrait pas à l'idée de monter à dos d'humain. Je… enfin, cela ne la dérange pas ? » son regard passait du Héraut au Compagnon et s'arrêta sur l'équidé  « Vous ne vous sentez pas offusqué d'être considéré ainsi ? »

Dreyan craignait de se montrer mal élevé et choisissait ses mots avec soin, sans pour autant savoir s'il n'allait pas vexer le Compagnon. La chose était peu fréquente, chez le jeune Orthallen, qui avait plutôt l'habitude de faire comme bon lui semblait et de tester toutes les limites. Il faut dire qu'un Compagnon, cela en impose un peu plus qu'une gouvernante.

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Aile publique / Re : Et arriva la colombe et son brin d'olivier
« le: 15 janvier 2017, 18:53:03 »
Dunwyd approchait de la fin de ses études, cela devait le réjouir, songea Dreyan. Le mage devait être pressé de quitter le Collegium pour faire ses preuves dans le vrai monde. De pratiquer la magie seul, sans la surveillance des professeurs.

Isibeal, quant à elle, proposait aux garçons de se joindre à elle pour rendre visite aux ingénieurs. Dunwyd accepta, et Dreyan ne fut pas en reste. Il approuva d'un vigoureux hochement de tête.

Quant au sujet portant sur la famille de la Guérisseuse, Dreyan nia pour la rassurer.

« Pas à ma connaissance, bien que je ne sois pas tenu au courant de tout ce que fait mon père. »

Puis, comme elle s'intéressait à leurs fratries, Dreyan répondit :

« J'ai deux frères et une sœur. Nous ne sommes pas particulièrement proches. »


[HRP]On va peut-être pas tarder à conclure ? [/HRP]

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Champs des Compagnons / Re : Paiement des gages
« le: 15 janvier 2017, 17:43:40 »
Le Compagnon préféra toucher l'épaule de Dreyan plutôt que de se préoccuper de sa main. Le garçon prit cela pour une approbation et se permit de le caresser. Il passa la main sur la peau si douce située juste entre les naseaux, puis remonta vers le chanfrein. Son regard pétillait de joie. Il souriait largement tandis que ses doigts grattaient le poil si blanc qu'il en était presque éblouissant.

Les paroles du Héraut Méra sortirent pourtant le garçon de son admiration béate. Il n'avait pas relevé plus tôt la réponse qu'elle lui avait donné à propos de comment elle faisait pour retrouver son Compagnon. Il avait pensé à une formulation étrange, destinée à entretenir le mystère qui entourait les Compagnons. Cette réponse-ci, en revanche, n'avait pas d'autre sens. A moins qu'il lui soit caché. Dreyan pencha la tête pour regarder le Héraut qui terminait de harnacher son Compagnon. Elle n'avait pas l'air de plaisanter.

Il était dubitatif lorsqu'il la rejoignit après une dernière caresse sur le museau du Compagnon. Un peu perdu aussi, il faut bien le dire.

« Vous parlez d'elle comme si elle possédait l'intelligence d'un humain. » remarqua-t-il après que le Héraut Méra lui ait confirmé cette impression en lui affirmant que seule Shirryl décidait qui pouvait monter sur son dos. « Qu'est-elle au juste ? »

Pour avoir observé les Compagnons à plusieurs reprises, Dreyan savait qu'ils étaient très intelligents. Ce n'étaient pas de vulgaires canassons. Mais jamais il n'avait imaginé que les majestueuses créatures puissent être autre chose que ce qu'elles paraissaient être.

Le regard interrogateur du garçon se porta un instant vers la tête de Shirryl, cherchant à deviner la réponse à sa question, puis revint au Héraut, curieux de connaître le fin mot de l'histoire.

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Haven / Re : S'humidifier le gosier aux Piliers
« le: 08 janvier 2017, 21:57:07 »
« Marché conclu ! » approuva Dreyan devant la proposition de Dunwyd à qui il serra la main sans plus de cérémonie.

Ainsi partirent les deux jeunes étudiants dans les rues de Haven. Le Mage se retrouva assailli par la curiosité de son jeune compagnon Bleu et dû répéter une histoire sûrement déjà racontée et rabâchée. Et à entendre les premières paroles de Dunwyd, l'histoire promettait des rebondissements.

Dreyan buvait les paroles de son aîné. Avide de savoir comment un mage découvrait son pouvoir. Les Bardes rapportaient volontiers les exploits magiques des grands héros de guerre, mais on entendait beaucoup moins parler des origines de leur magie. Des débuts, de comment ils avaient obtenu tout ce pouvoir.

Au passage, Dreyan en apprenait un peu plus sur l'histoire du mage lui-même. Ainsi, contrairement à ce que Dreyan avait cru, ce n'était pas seulement l'intégration au Collegium qui avait mit fin aux espoirs du père de Dunwyd. Le garçon qu'il était alors avait lui aussi choisi une autre voie que celle qui avait été tracée pour lui… avant qu'on ne lui en désigne une nouvelle.

« Et alors ? » demanda Dreyan, avide, alors que Dunwyd s'interrompait. « Que s'est-il passé ? » s'enquit-il lorsque son guide reprit le chemin après avoir déterminé la direction à prendre.

A priori, il ne voyait pas ce que tout cela pouvait avoir à faire avec la naissance de la magie de Dunwyd, mais il devait bien y avoir un lien quelque part.

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Champs des Compagnons / Re : Paiement des gages
« le: 08 janvier 2017, 20:47:19 »
Dreyan secoua la tête énergiquement. Impatient était un terme bien trop faible pour qualifier la hâte de Dreyan à monter un de ces splendides êtres à la blancheur surnaturelle. Il regarda ses chaussures à la remarque du Héraut et lui concéda le point. Il avait bien sûr des bottes de monte dans sa chambre mais il n'avait pas pensé à les prendre, supposant que la chevauchée viendrait plus tard. Trop impatient, il ne voulut pas aller les chercher. Et de toute façon, le garçon doutait que la dame Héraut le laisserait monter son Compagnon plus de quelques instants. Il n'aurait donc pas de soucis à se faire au sujet des étriers.

Quand le Héraut Méra fut prêt, Dreyan se retrouva mis dehors et poussé en direction du champ des Compagnons. En route, le garçon repensa à tout ce que lui avait dit la dame Blanche. Elle n'avait fait que dire ce qu'il ressentait depuis toujours. Étant le troisième né, lui aussi n'avait aucun espoir d'héritage. Même avec un nom de famille comme celui de Orthallen. C'était pour cela qu'il avait tant voulu intégrer le Collegium et devenir un architecte reconnu, car il voulait une vie qui lui plaise et où il ne dépendrait de personne. Il garderait précieusement les conseils du Héraut et tâcherait de les appliquer.

À la vue du champ des Compagnons, les pensées de Dreyan s'éclairèrent et oublièrent les sombres idées qui les habitaient peu de temps auparavant. Les yeux du jeune garçon se mirent à pétiller à la vue des silhouettes encore lointaines mais largement reconnaissables. D'une blancheur immaculée, la robe des Compagnon n'avait rien à envier aux plus beaux des palefrois. Mais le plus étrange dans leur apparence, hormis leurs formidables yeux bleu, c'était leurs sabots argentés.

Il fallut faire un détour pour aller chercher tout le nécessaire. Dreyan proposa ses bras pour décharger un peu le Héraut mais elle garda tout, soit qu'elle n'avait pas confiance en les brindilles qui lui servaient de bras, soit qu'elle soit quelque peu possessive. Bien chargée, la dame Héraut s'engagea dans le champ des Compagnons. En cette saison, la terre avait reçu plus que son content d'eau, ils marchaient donc dans une gadoue qui ne serait pas du goût des personnes qui nettoieraient leurs uniformes. Tant pis, Dreyan était prêt à affronter les foudres de n'importe qui pour pouvoir rencontrer le Compagnon du Héraut. Il suivait difficilement la dame Blanche, trop pressé de rejoindre le Compagnon il avait du mal à suivre son rythme trop lent.

« Comment savez-vous où retrouver votre Compagnon ? » s'enquit-il

Le Héraut marchait droit devant elle, comme si elle savait où trouver l'équidé. Pourtant le champ était grand, et tous les Compagnons se ressemblaient ce qui n'aidait pas à trouver le bon. Mais la dame trouva sans mal. Dreyan était fébrile face au Compagnon. Il était soudain plus timide, ne sachant trop quoi dire ou faire.

Impressionné par la majesté de la créature qui se tenait devant lui, il retrouva ses bonnes manières. Il s'inclina comme on lui avait apprit à le faire devant des personnes de haut rang et se présenta :

«  Je suis honoré de vous rencontrer, Shirryl. Mon nom est Dreyan. Ce serait un honneur pour moi que vous me permettiez de monter sur votre dos. »

Naturellement, Dreyan n'envisageait pas que le cheval qui se trouvait face à lui, aussi intelligent qu'il puisse être pour un animal, soit capable de comprendre ce qu'il racontait. Son petit manège s'adressait plutôt au Héraut propriétaire du Compagnon. D'ailleurs, lorsqu'il eut fini sa tirade, il s'approcha prudemment du Compagnon et tendit sa main devant le museau de l'équidé afin qu'il puisse sentir son odeur et que Dreyan puisse le caresser.

Le garçon était hypnotisé par le regard bleu qui le fixait. Ce n'était pas la première fois qu'il voyait un Compagnon de si près, mais chaque fois il ne pouvait s'empêcher d'admirer leur beauté. Dreyan comprenait sans mal pourquoi les Hérauts avaient choisi d'en faire leur apanage. Il n'existait nulle part ailleurs d'animaux si extraordinaires, il en était certain.

C'est alors que la dame Héraut lui signifia que le Compagnon était prêt à être monté.

« Cela devrait aller » répondit-il à la question du Héraut « je ne suis pas le meilleur cavalier qui soit mais je devrais pouvoir être capable de monter en selle. »

Dreyan se glissa le long du flanc du Compagnon et en profita pour flatter son encolure. Il s'arrêta devant le Héraut et la regarda.

« Je peux, vous êtes vraiment sûre ? Vous n'aurez pas de problème ? »

Après tout, il y avait peut-être des règles. On ne voyait pas de Compagnon monté par quelqu'un d'autre que son Élu.

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