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Sujets - Héraut Arthon

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1
Cuisines et réfectoire / Partageons nos microbes
« le: 12 novembre 2015, 17:11:09 »
2ème décade d'automne 1481

Atchoum!

L'éternuement résonna dans le couloir et une minute plus tard, Arthon faisait irruption dans la grande salle des cuisines. Il se dirigea sans hésitation vers le placard à épice et commença à sélectionner des herbes à tisane. Il aurait pu en demander aux guérisseurs mais ceux-ci avaient tendance à les choisir bien dégoûtantes. Il en était à faire bouillir l'eau quand son Compagnon Ryis le prévint qu'une amie allait se joindre à lui.

"Tu ne pouvais pas dormir non plus...?" demanda-t-il alors que la porte s'ouvrait et se refermait sur quelqu'un, sans avoir à se retourner.

Il agita un sachet en direction de la personne:

"Je t'en fais une tasse aussi? A moins que tu ne préfères du lait..."

Petite blague entre amis. Seule comprendrait celle qui venait d'entrer.

2
5ème décade d'hiver 1482

Dunwyd avait poursuivi ses cours théoriques au Collegium, tantôt uniquement avec les Mages, tantôt avec les Bleus et les étudiants des autres Collegia. Il avait vu l'Histoire de la Magie, les Dons des différents corps de Métiers (Guérisseurs, Hérauts, Bardes, Mages), avait suivi des cours d'ingéniérie comme de premiers soins, s'était retrouvé quelques fois avec un arc ou une dague d'entraînement en main, bref il s'était fait son trou dans le Collegium et sa routine. Et tous les deux jours, Maître Chambral convoquait le jeune homme dans la salle de travail et le faisait se centrer, s'ancrer, accumuler de l'énergie, et s'entraîner ensuite sur différents objets, tous en bois, les faisant éclore ou au contraire se sécher. C'était de petits exercices qui, au fur et à mesure, devenaient plus faciles.

Et puis un jour où le vent soufflait plutôt froid et fort, Chambral fit savoir à Dunwyd qu'il était attendu au gros bosquet des Dames, où les arbres protégeaient les bancs de jardin des intempéries. On y entendait le vent souffler dans les branches, mais une fois assis sur les pierres, on était plus ou moins à l'abris.

Chambral, presque invisible tellement il était engoncé dans son énorme manteau d'hiver, trônait sur l'un des bancs. Devant lui, une caisse retournée attendait, avec de multiples objets sur la plateforme en bois.
Il y avait une boule de métal, une poupée de tissu, une statuette en bois d'un Compagnon, un livre, une dague, un bol d'eau et un pot de fleur rempli de terre.

Quand Chambral apperçut son élève, il tapota le banc près de lui:

"Séance un peu spéciale. Je vais tester quelque chose chez toi... Dis moi ce que tu vois et ce que tu penses que nous allons faire?"

Chambral aimait les questions pièges.

3
Collegium des Mages / Voyons de quel bois tu es fait [Dunwyd]
« le: 28 janvier 2015, 17:15:42 »
1ère décade d'hiver 1482

Une fois accepté au Collegium, Dunwyd avait été dirigé vers des cours tout à fait importants mais ne nécessitant aucun Don spécial: Histoire de la Magie, Légendes magiques, Théorie de la magie de Défense, et autres bases théoriques et nécessaires. Personne n'avait semblé s'intéresser particulièrement à ce nouvel élève, en tout cas pas concernant ses abiletés personnelles. Et puis alors que le jeune homme s'adaptait à sa vie au Collegium, il fut temps qu'on chamboule un peu son emploi du temps. Un matin, au petit déjeuner, il lui fut signalé que sa deuxième heure de l'après-midi se ferait avec Maître Chambral dans une des salles d'entrainement. Il n'y eu pas d'autres précisions, l'étudiant messager n'ayant pas eu l'audace d'en demander.

C'est ainsi qu'à la deuxième heure de l'après-midi, un petit monsieur tout sec d'une cinquantaine d'année, aux cheveux et à la moustache poivre sel, attendait le nouveau dans sa salle d'entraînement, assis sur un tabouret - face à un tabouret vide - l'air de méditer profondément.

4
6ème décade d'automne 1481

Après l'étrange découverte du Glaive, le petit groupe avait eu des dizaines - peut-être des centaines - d'entraînements ensemble. Combat, maîtrise des Dons - autant pour la Guérisseuse que pour les Mages et l'élève Héraut ... et l'entraînement de Fitz avec son Glaive inattendu avec Ludmilla et Glenn pour lui apprendre à canalyser son Don au travers de l'arme. Il y avait eu aussi les entretiens pour savoir comment chacun vivait l'aventure à venir, et ceux où ils apprirent tout simplement à se connaître. Il y eut les entrainements à la vie à la dure - comment allumer un feu, se préparer un abri, ... Rien ne fut laissé au hasard, et ceux qui savaient déjà tout ça eurent pour mission d'aider ceux qui avaient eu la vie un peu plus facile. L'accent fut largement mis sur l'aspect ésotérique de leur quête cependant.

Presque tous les soirs, Ludmilla leur avait parlé d'Aanor. Elle leur avait raconté les multiples légendes de l'amante de Vkandis. L'une d'elle revenait sous plusieurs formes, selon qu'elle était racontée dans la version des femmes de Sironis et celle du peuple d'où venaient les prêtresses... et celle qu'Isabeau de Girier leur avait traduit de parchemins très anciens rapportés avec la dernière mission.

Et puis alors que tout le monde s'impatientait, le Roi Arthon et son Conseil eurent tellement à faire avec la guerre que leur mission passa un peu à la trappe... jusqu'à ce que le Capitaine Beltran, blessé mais toujours aussi vif, fasse remarquer aux autorités qu'il ne pouvait gérer l'aspect technique de la guerre si personne ne s'intéressait à l'aspect religieux et ésothérique. Un soir donc, il reçut Fitz et lui donna ses ordres: il partait enfin avec son groupe pour Karse, sur la piste, maintenant un peu plus étoffée, du Voleur de l'Orbe. Il avait comme ordre supplémentaire d'analyser la situation militaire de leur allié et de voir si l'aide valdemaranne serait nécessaire dans des temps à venir.

La veille du départ, Beltran avait fait ses adieux à Irmingarde avec solennité et beaucoup d'amour. Il regrettait de ne pas pouvoir l'accompagner mais savait que l'élève Héraut avait des choses à accomplir par elle-même. Et maintenant qu'elle savait utiliser parfaitement son arbalète, il était plus rassuré.

Keldran eut à peine le temps d'envelopper tout ce qu'il avait besoin pour composer et passer pour un Barde initérant qu'il était mis à la porte - d'une énième amante - et rejoignait le petit groupe au lever du jour.

Ludmilla vint faire ses adieux aux jeunes gens et leur laissa Maya avec une réticence à peine camouflée. Sa successeur fut mise sous la protection rapprochée de Fitz et Mina.

Puis ils passèrent tous les portes de Haven et s'en furent.

* * *

Sur le chemin, Maya se lança à son tour dans le remake d'Aanor et la dernière croisade. Elle récita pour Keldran ce qu'elle avait appris par coeur des parchemins d'Isabeau.

" Certaines histoires commencent par une belle nuit d'été. Cette histoire-ci peut être racontée de nuit, car elle est aussi chaleureuse qu'une soirée d'été, mais elle commence au petit matin, un matin pluvieux même, sur une île éloignée de tout pays civilisé, au Nord. Il ne faut cependant pas croire que les gens qui habitent cette île sont des barbares. Au contraire, leur art est des plus raffinées, leurs politesses en remontreraient aux plus nobles, et plus que tout, le coeur des habitants est pur.

L'île où commence l'histoire n'est habitée que par des femmes, et côtoie une autre île, habitée elle uniquement par des prêtres. Elles s'appellent soeurs et mères entre elle, et elles vénèrent toutes la vie. Chacune d'elle promet sa vie et son corps pour une année, et à chaque Solstice d'Hiver, elle se donne à l'homme de son choix. Si un enfant est conçu, on le célèbre avec les rituels de la vie, avec des offrande à l'Arbre, et des chants plusieurs fois par jour. Lorsqu'elle le décide, elle peut retourner dans la communauté mixte sur le continent, son service rendu, et reprendre une vie civile normale.
La vie suit tranquillement son cours depuis des siècles, et l'étrange communauté perdure sans changer, accueillant parfois un visiteur, parfois un novice étranger séduit par leur philosophie et leurs croyances.

Mais ce matin pluvieux, une femme revient. Elle a les cheveux noirs, le regard aussi noir et profond mais les yeux qui brillent. La jeune femme revient d'une aventure de plusieurs centaines de kilomètres: elle et son compagnon de route ont été envoyés en émissaires et diplomates une année chez les étranges créatures qui vénèrent le Soleil. Ils ont été bien reçus mais n'ont pas compris tout ce qui se passait dans cette étrange contrée. C'est cependant séduits et heureux qu'ils reviennent dans leur communauté.

La jeune femme a quitté son compagnon quand il a fallu traverser les eaux. Chacun a pris sa route, promettant de se revoir au solstice et de s'écrire. La jeune prêtresse débarque sur l'île alors que la pluie commence à tomber dru. Ses soeurs l'attendent et lui ouvrent les bras. Les festivités commencent dès qu'elle s'est réchauffée.

Mais si la jeune femme est heureuse d'être de retour, elle est aussi immensément triste. Elle a touché du doigt un mystère qui la dépasse, et son envie de comprendre et de savoir lui tourbillonne dans la tête sans répit. Et à peine quelques jours après son arrivée, elle va s'isoler dans le lieu le plus sacré, le centre de l'île. L'immense arbre qui y pousse donne son énergie sans compter - bien qu'elle lui soit rendue de même par ceux qui s'occupent de lui.
La jeune fille s'allonge à son pied et médite de longues heures. Quand elle rouvre les yeux et regarde le ciel, le rideau de pluie s'affine et un rayon de soleil vient lui caresser le visage.

"Je T'attendais."

De derrière l'arbre sort un homme. Il est étrange, portant à la fois les attributs humains, griffons, et de milles autres créatures. L'oeil ne s'attarde guère sur elles, simplement détournée par son aura trop brillante.
Vkaendis s'avance et prend la femme dans ses bras. Ce n'est pas le Solstice, il respecte ses croyances et ne la touchera pas plus. L'étrange homme a les yeux d'or, et semble rayonner. Il reste longtemps à discuter avec sa compagne. Il lui faut cependant repartir dès qu'il commence à devenir trop brillant.

Plusieurs mois durant, il vient rejoindre au lieu sacré celle qui le vénère en secret. Enfin, en secret... Quelques unes d'entre nous se doutaient de ce qui se passait. Mais puisque cela faisait partie de la vie, et que notre soeur respectait nos principes...

Vint le temps du solstice. Miraculeusement, les alentours proches de l'arbre réagissaient comme en plein été. Le soleil y faisait toujours parvenir ses bienfaits quand la neige recouvrait le reste de l'île.
Et le soir de l'Amour, Vkaendis revint. Il lui fit don de sa semence peu après qu'elle ait reçu l'étreinte de son compagnon de voyage. Avant de prévenir qu'il ne reviendrait pas au petit matin. Au lever du jour, la jeune femme se leva, sachant déjà ce qu'elle portait en elle.

Elle se mit à dépérir de mois en mois. Plus son ventre grossissait, plus la jeune femme se languissait de son compagnon solaire. Elle arrêta de chanter aux cérémonies, arrêta même de parler. Pourtant plus la vie en elle grandissait, et plus elle s'attristait, plus elle sentait son coeur grandir, aimer, jusqu'au plus profond d'elle même.
Il fut bientôt temps de donner naissance à l'enfant du soleil. La jeune femme s'éclipsa une nuit pour rejoindre son endroit préféré, sous l'Arbre. Elle y donna naissance, seule et muette, à une minuscule fillette aux yeux d'or.

"Je te nomme Maya." chuchota-t-elle d'une voix rauque après des mois de silence.

Des prêtresses vinrent chercher la mère et l'enfant et les soignèrent. Maya put commencer à grandir sereinement, aimée passionnément par sa mère. Cette dernière continua à augmenter sa capacité d'aimer, englobant dans cet amour toute la communauté qui ne l'avait pas abandonnée.
Pourtant, chaque jour, elle passait des heures à regarder au loin, portant même son regard sur le soleil sans protection. Elle en devint aveugle.

Maya avait seize ans quand Aanor disparut. Elle vint chercher sa fille, et elles partirent un matin au pied de son Arbre, l'une tatonnant, ne voyant dans son esprit que le Soleil, l'autre silencieuse et sereine. On ne revit jamais l'amante de Vkaendis. Pourtant sa fille revint un peu plus tard, portant dans ses bras la tunique rouge, ensanglantée, que sa mère portait le jour de sa naissance.

"Elle l'a rejoint, et sera toujours avec nous." expliqua-t-elle simplement.

Après le deuil cérémoniel, la vie reprit son cours. Mais bientôt les femmes commencèrent à rêver d'Aanor, flottant entre Ciel et Terre, un bras tendu vers le Soleil. Elle voyait l'Arbre Sacré grandir, grandir, jusqu'à entourer amoureusement la prêtresse. Celle-ci se tournait alors vers elle, l'appelant ma soeur ou ma fille, et souriait en soufflant doucement un vent aimant pour les rassurer.

Le premier Solstice après la disparition d'Aanor, les rêves prirent de l'ampleur, et atteignirent les hommes de l'autre moitié de la communauté. Et quand le grand feu rituel fut allumé, tous se figèrent, regardant avec stupeur le vent se lever, et Aanor, vêtue de rouge, apparaitre. Elle leur parla longuement mais personne ne se rappela vraiment les paroles. Quand elle s'en fut et retourna dans le monde des dieux, une étrange pierre luminescente trônait devant l'Arbre, et ses racines avaient bougé pour l'entourer, protectrices.

Maya était restée prostrée. Mais elle entendait mieux que les autres les paroles de sa mère, et même parfois elle se doutait que Vkaendis lui apparaissait en rêve. Il n'était pas son père, elle ressemblait bien trop au prêtre pour le croire - mais elle avait ses yeux d'or et voulait se croire protégée de lui comme il lui avait pris sa mère.

Aanor se fit plus présente au fil du temps, parlant aux croyants par l'intermédiaire des rêves et de l'Orbe que le temps enfouit sous l'Arbre. Elle y déposait son amour, sa force, et bientôt Aanor fut célébrée comme une déesse tutélaire, amante du Soleil et mère du Vent. Les siècles passèrent, et l'île, avec l'Arbre et le fruit de la Déesse en son centre , devinrent sacrés. Les prêtresses s'habillèrent de rouge en son souvenir, et les deux communautés arrangèrent leurs rites pour inclure Aanor dans leurs prières. Elle prit son rôle au sérieux, intercédant jusqu'à égaler le Dieu Soleil dans son pays. Mais Aanor était une déesse d'amour, qui n'aimait pas s'éloigner de son coeur, et elle ne gagna que peu de fidèle à l'étranger. Cependant l'Orbe acquit, on ne sait comment, une réputation de puissance extrême, et plusieurs fois l'ordre des choses fut bouleversé quand on essaya de la voler."


L'adolescente commença alors une discussion théorique avec le Barde et s'y plongea pour oublier que son derrière était maltraité par leur allure à cheval.

Plus loin, Glenn s'était mis à chevaucher à côté de Fitz et de Feuillemalice . Il mit du temps puis finalement se lança, incluant les deux dans son résumé de ses découvertes:

"Je crois que j'ai compris comment marche ton Don... commença-t-il. Ta Marque te permet de "voir" les choses que cachent les gens. Elle fonctionne comme un Enchantement de Vérité mais sans les vrondis... Dans le cas où la personne a des choses à cacher, tu "violes" ses barrières et c'est ce qui lui cause de la douleur. Visiblement, tu es "branché" à la Marque donc tu ressens aussi cette douleur. Cette force peut tuer. Elle peut même ramener un mort pour le forcer à dire la Vérité. Mais je pense que ce n'est que lorsqu'un Dieu intervient pour ça. Ta Marque te protège aussi de la magie véritable, en partie. Je pense qu'elle t'évite t'être trop blessé. Et quand tu as le Glaive, tu peux même l'utiliser en partie pour te regénérer en cas de besoin. Tu réagis à la magie environnante et tes problèmes venaient sûrement de la Pierre-Coeur instable. De ce que nous avons testé, si tu tiens et maîtrises le Glaive, tu peux inverser des sortilèges pour récupérer l'énergie pour ton arme. En gros toi tu n'as pas de pouvoirs magiques mais tu as le Don d'empêcher la magie de te faire du mal et celui d'utiliser le Glaive qui lui utilise la magie. J'y ai beaucoup réfléchis. Je crois que j'écrirais un livre dessus en rentrant. s'enthousiasma le Mage avant de continuer: Ton Glaive, si on en croit les écrits et nos exervices, c'est un canal "aspirant" la magie environnante, bloquant les attaques voire les utilisant contre leur auteur. Il déteste la magie du sang, il la transforme en magie ... disons normale... Il peut créer un champs de force, genre barrière mentalement pour te protéger, et il accentue les caractéristiques de ta marque. Tu es décidément... unique."

Quant à Irmingarde, son Compagnon insistait régulièrement pour qu'elle s'entraîne sans le pendentif - et bizarrement, le fait d'avoir récupéré des forces avait semblé fonctionner et la jeune femme avançait bien.  Perle, qui au dernier moment s'était décidée à venir car Manuchan n'était pas en état de les accompagner, vint se mettre à la hauteur de leur "protectrice" improvisée.

"Comment tu t'en sors?" demanda-t-elle. "Ca fait longtemps que je n'étais pas repartie sur les chemins, j'en suis toute excitée... et je meurs de trouille qu'on ne trouve pas l'Orbe..." avoua la jeune fille.

La Maître se sentait souvent seule. L'Adepte Glenn était son frère et son maître, mais elle avait parfois envie d'amies de son âge, et si Irmingarde l'impressionnait à sa manière, Perle savait qu'elles avaient toutes les deux des pouvoirs défiant l'imagination. Elle appréciait la jeune femme posée et osait tenter un premier contact lors du voyage.

5
Haven / [RP d'intro Dunwyd]
« le: 27 septembre 2014, 12:48:58 »
1ere décade d'automne 1481

" On encercle les lieux, l'équipe d'intervention entre, on mets les clients à l'abri et on arrête celui que Brel nous désigne."

Le plan était simple, habituel... Normalement efficace. Juste devant l'auberge "Sous l'aile du Griffon", dans un des quartiers bien fréquentés de Haven, la Garde s'apprêtait à un intervenir. Le propriétaire de l'auberge avait été mis au courant et attendait patiemment mais nerveusement que l'intervention soit finie et que sa vie reprenne comme avant. Il n'avait jamais eu à faire face à ce genre de situation et se demandait bien comment un Mage de sang pouvait se cacher dans son auberge sans qu'il ne s'en soit rendu compte - ils n'avaient pas tous des cornes et des yeux injectés de sang?! Soudain l'homme réalisa quelque chose... Il était presque l'heure que son fils revienne de son apprentissage pour la soirée... Arriverait-il après le grand chaos ou risquait-il...?

La porte de l'auberge s'ouvrit bruyamment. On entendit des cris choqués puis quelqu'un hurla "ici" et le chaos se déchaîna. Tout s'embrouilla rapidement... Il y eut soudain un silence de mort. L'aubergiste osa un regard par l'entrebaillement de la porte. Un homme en uniforme de la Garde fixait un de ses clients d'un air froid et concentré. Le client, un homme d'une quarantaine d'année à la toison fournie mais grisonnante le fixait de même avec une grimace dégoûtée. Il semblait qu'il y eut un combat de volontés dans cet échange de regards. Les autres clients étaient regroupés dans un coin de la salle. Il serait difficile de les calmer après une telle catastrophe. Les gardes se tenaient juste derrière leur Mage, prêts à intervenir à son signal...

Au dehors, les soldats de la garde avaient les yeux fixés sur les potentielles sorties. Ils remarquèrent un peu tard un jeune garçon d'environ quatorze ans qui rentrait chez lui après une journée éreintante en tant qu'apprenti bourrelier. Un des hommes l'interpela alors qu'il se dirigeait vers la porte:

"Jeune homme, restez dehors, nous sommes en intervention!"

6
Aile royale / Les Hérauts en héros [Alemdar]
« le: 11 juillet 2014, 18:31:18 »
Début 3e décade d'été 1481

Depuis plusieurs décades, Aranel avait été enterrée et Alemdar de Fyringe avait été formé à prendre sa place. Bien qu'il participe désormais aux Conseils et aux entretiens royaux, Arthon ne s'était jamais retrouvé seul avec lui. Il ne pouvait pas. Aranel et son souvenir étaient trop vivaces dans son coeur pour qu'il accepte de s'ouvrir à son remplaçant. Pourtant, en ce beau jour d'été, Ryis le convainquit de ne pas fuir devant son nouveau Héraut du Roi. Lorsque le Conseil se termina, Arthon se retira dans son bureau avec le Maréchal - Beltran étant au front - et Alemdar. Quand le Maréchal se retira, Arthon ne prétexta pas une corvée urgente et resta assis dans son fauteuil. Il finit par froncer le nez et proposer:

"Voulez-vous un verre de vin Alemdar? Ou autre chose?"

* Sois plus amical. *
* Ce n'est pas Aranel. Je n'ai rien à lui dire. *
* C'est le Héraut du Roi. Il saura quoi dire lui. *
* Par les Dieux... Pourquoi... J'aurais dû...*
* Rien du tout. Maintenant concentre toi et apprends à connaitre Alemdar. Vous allez devoir faire la paire. Et excuse toi de ton comportement passé.*

"La mort d'Aranel... C'était ma meilleure amie, ma soeur, autant que mon Héraut." fit soudain le Roi vers Alemdar. "J'ai du mal à ... m'habituer à son absence. Ce n'est rien contre vous."

7
Présentation des joueurs / Héraut Arthon
« le: 23 juin 2014, 13:50:59 »
Je me suis rendue compte que je ne l'avais pas fait ... alors

MON PROFIL DE GEEK

Prénom ou pseudo: Romilly
Age: 22 ans
Ville/Pays: Compliqué. La Réunion/Allemagne
Boulot/Etudes : M.A. American Studies / Chant

Si j'étais...

une fleur je serais :  une fleur de frangipanier
un animal je serais : un chat sauvage
une couleur je serais : Bleu
une pierre précieuse je serais : un rubis
une race du seigneur des anneaux je serais : une cavalière du Rohan
un objet je serais : un collier
un livre je serais : Etrangère au Paradis, de Gudule
un plat je serais : un cabri massalé

Fromage ou dessert ? Fromage ET dessert
Votre blague préférée : Y a 3 poussins sur une table. Comment tu fais pour qu'il n'en reste que 2? ... Bah t'en pousse un.

Quel mot trouvez vous absolument irrésistible ? Symphonie

Définissez vous en 3 mots : aimante, chat, musique

Comment avez vous connu le forum ? Je l'ai créé. :D
Quels livres de Mercedes Lackey avez-vous lu ? Beaucoup.

Des questions?

8
Début de la 8e décade de printemps 1481

Raimon d'Armentières était élève Héraut depuis un petit moment déjà. Pas le temps réglementaire, encore, mais assez pour qu'il n'ait plus à suivre tous les cours. L'avantage quand un Compagnon élisait un homme ou une femme fait(e), c'était que beaucoup d'enseignements étaient déjà acquis et qu'une fois l'éthique, et deux trois matières essentielles ajoutées au CV de l'Elu, le Collegium avait tendance à vouloir les employer à plein temps au plus vite. Et il fallait dire que le noble soldat Raimon D'Armentières avait eu une éducation plus que complète et il atteignait bientôt la trentaine d'années.

Un midi, Raimon rentra du Champs des Compagnons après un entrainement plutôt intense avec Edriss. Il était tout courbaturé car le combat à dos de Compagnon n'avait rien d'une sinécure. Il s'était bien dépensé, et s'était trouvé "pas trop mauvais non?", ce qu'Edriss avait approuvé. Traînant un peu des pieds, le Gris rentra dans sa chambre. Il s'enfuit vers la salle de bain un long moment avant de revenir avec l'intention de s'écrouler une petite heure sur le lit pour reprendre des forces avant l'entraînement de l'après-midi. Sauf que lorsqu'il revint, le lit était pris.
Soigneusement pliée, une pile de vêtements trônait au milieu de la couverture. Une pile de vêtements immaculés. D'un blanc tellement blanc qu'il en éblouissait les yeux. Très bien pliée, la pile. Au moins trois uniformes blancs prêts à être utilisés. Et à vue de nez, totalement à la taille de Raimon.

Une serviette encore dans la main, et la main dans les cheveux, en train de se sécher, Raimon s'immobilisa au milieu de sa (petite) chambre. Il cessa de respirer puis son visage se fendit d'un énorme sourire.

"Dites moi pas que c'est pas vrai..." marmonna-t-il entre ses dents.

Isabeau n'allait pas en revenir! Serait-elle contente? Jalouse? Aurait-elle peur qu'il précipite les choses? ... Pourquoi pensait-il à la demoiselle alors que c'était son moment à lui?!
Raimon prit le temps d'analyser la situation. Il avait son uniforme blanc. Il était un Héraut à part entière désormais. La mission de probation ne tarderait pas à lui tomber dessus. Avec la guerre, il s'attendait à n'importe quoi et il pria une seconde pour ne pas mourir trop vite. Sa vie allait changer. Il allait enfin faire quelque chose pour son pays. Il exultait. Oubliait qu'il risquerait sa vie prochainement. Il allait enfin s'activer.
Vinrent ensuite quelques pensées parasites (et Isabeau? Et ses parents? et, et , et ...?) qu'il écarta en jetant sa serviette dans un fauteuil pour s'approcha du tas de linge.
Une missive reposait au milieu. Raimon l'ouvrit rapidement. Un mot du Doyen: "Dès que vous serez habillé et remis de vos émotions, retrouvez moi à mon bureau, nous devons parler. Félicitations pour votre uniforme, vous le méritez bien. Amicalement."

Se débarrassant de l'uniforme gris qu'il avait enfilé en sortant de la douche, Raimon s'habilla pour la première fois en Blanc. Alors là, il fallait être honnête, le blanc ne lui allait pas très bien. La coupe militaire le mettait en valeur, mais la couleur en elle-même le pâlissait trop derrière sa barbe mal rasée. Un peu de coquetterie n'évitait pas les hommes, et d'Armentières fronça les sourcils en réfléchissant à ce problème de base. Il abandonna rapidement et s'admira un moment dans le miroir. Puis, très militairement, il se salua dans la glace, et sourit. Il se précipita sur son bureau et écrivit un petit mot à Isabeau: "Ma chère Isabeau, j'ai quelque peu changé de couleur ce midi et j'aimerai le fêter avec toi. Voudrais-tu me rejoindre après tes cours et nous irons en ville chercher de quoi célébrer ensemble? Ton Raimon."

Raimon se précipita dans le couloir. Il alla glisser la missive sous la porte d'Isabeau avant de se dépêcher d'aller frapper au bureau du Doyen. On le fit entrer rapidement.

***

En ressortant du bureau du Doyen, le Héraut Raimon et son Compagnon Edriss n'étaient pas très sûrs que leur "promotion" en soit une. Mais ils étaient plutôt contents et on sentait une bonne dose d'impatience dans leur attitude.
Raimon rentra dans sa chambre et se changea pour l'entraînement. Personne ne l'avait encore vu en uniforme. Il voulait qu'Isabeau soit la première.

[Isabeau?]

9
Potins / [7e décade de printemps 1481] Nouvelles du front
« le: 24 mai 2014, 16:31:29 »
On raconte que les soldats à la Frontière ont subi une attaque des Mages et que les forces combinées des Hérauts et des mages de l'armée avec les soldats ont assuré une victoire complète sur les forces ennemies même si certains Mages auraient changé de bord et seraient passés à l'ennemi avant d'être démasqués par les Hérauts. On affirme que Rethwellan ne pourra pas attaquer de nouveau de sitôt...

On raconte aussi que tout cela n'était qu'un test et que la vraie armée rethwellan n'est pas celle des soldats mais qu'elle est pleine de démonistes qui voudront attaquer d'abord Haven en traître en faisant semblant de masser des forces à la frontière pour détourner l'attention...

En ville l'angoisse monte.

10
2e jour de la 6e décade de printemps 1481, peu avant minuit

Même de nuit, le Palais-Collegia bruissait et de nombreuses lumières attestaient que certains travaillaient encore ou profitaient de leur soirée avec des amis. Cette nuit-là, malgré le printemps bien installé, le temps était plutôt frais et sentait la pluie. Les nuages cachaient par alternance la lune et les étoiles, et tout semblait calme et tranquille, loin des préoccupations de la guerre qui se préparait.

Puis le silence fut brisé par les sanglots longs du Glas qui se mit à résonner, ses échos envahissant l'air de Haven. Comme des lames déchirant le voile noir de la nuit, l'annonce de la mort d'un Héraut réveilla une bonne moitié du Palais. La tristesse envahit les coeurs. Les gémissements de ceux qui savaient qui venait de trépasser rejoignirent les accents funèbres du Glas. Au coeur des Collegia, certains Hérauts s'effondrèrent, d'autres se réveillèrent en larmes, et certains furent pris d'une colère glaçante qui les submergea.

Dans le Champs des Compagnons, prostré sur le corps de son amie, Arthon ne pouvait même pas pleurer. Près de lui, gisait Gaetan. Le Compagnon était maigre et sale, loin de la majesté habituelle des Compagnons des légendes. Il ne respirait plus et sa tête reposait contre la masse noire des cheveux d'Aranel. Cette dernière, amaigrie également, avait tous les signes d'une forte fièvre et des traces de griffures sur le visage. Elle reposait dans la poussière, à quelques centimètres du Roi en deuil. Ses yeux ne s'ouvriraient plus pour fixer son Roi et lui ordonner de se reposer. Arthon n'avait pas encore terminé le deuil de son père, le Roi Uriens. La vie venait de lui retirer le seul autre soutien dont il avait désespérément besoin. Sa meilleure amie, sa béquille, sa princesse de coeur venait de rejoindre Gaetan dans la mort et l'avait abandonné. Arthon gémit au rythme du Glas, incapable de verser une larme.

Le Roi avait été réveillé en pleine nuit par un appel de Ryis. *L'état de Gaetan empire et Aranel est à son chevet. Ils ne tiendront pas bien longtemps.* A peine vêtu, Arthon s'était précipité au Champ pour offrir son soutien moral et physique à son Héraut. Il était arrivé pour voir Gaetan envelopper Aranel de son amour et se laisser aller au repos éternel. La scène qui suivit, avec Aranel incapable de hurler ou même de respirer, laisserait à Arthon durant des nuits des cauchemars inévitables. Brûlante de fièvre, désespérée, Aranel n'avait même pas vu qu'Arthon la soutenait et la berçait. Elle avait lâché prise, tout simplement, et la fièvre avait baissé jusqu'à laisser un corps froid contre celui de l'Elu de Ryis. Aucun Guérisseur n'aurait pu intervenir à temps même si Ryis avait appelé à l'aide. Arthon l'avait reposée doucement pour qu'elle soit aux côtés de Gaetan et avait reculé de quelques centimètres. Ryis, posté derrière lui, avait attendu avec lui que le Glas annonce la nouvelle au royaume.
L'esprit vide, le Roi regardait le couple décédé et ne pouvait penser à rien d'autre. Il attendait que le Guérisseur le plus proche le rejoigne et confirme l'heure de la mort. Il ne pouvait rien faire, rien penser, même pas pleurer.

[Les Elus peuvent apprendre vite via leurs Compagnons qu'Aranel est décédée ainsi que Gaetan. Les Non-Elus, personne n'accepte de vous parler dans les premiers temps donc vous ignorez qui vient de défunter.]

11
5e décade de printemps 1481

Arbretempête K'leshya
Doyen du Collegium des Mages


* Moi pas aimer. Pas aimer, pas aimer, pas aimer. * râlait Aërin depuis qu'Arbretempête était entré dans la salle de travail.

Perchée à distance de la table ronde où se retrouvaient habituellement les groupes, plus à l'aise sur le haut d'une armoire que directement à portée des personnes présentes, l'autour chanteur n'avait rien de musical. Elle houspillait son lié avec mauvaise humeur. Habituée aux travaux magiques de son âme-soeur, elle s'autorisait régulièrement à intervenir quand Arbretempête n'était pas plongé dans les nodes ou dans un cours. Cette fois-ci, alors qu'ils étaient encore les seuls dans la pièce, elle grommelait contre ce que faisait son K'leshya préféré. Il l'ignora un moment avant de la rassurer:

* Je ne ferais pas ça tout seul. Stop maintenant. Calme. Tout va bien.*

Arbretempête s'ébroua. Comme tous les jours, il était venu observer la Pierre-Coeur de Haven. Depuis qu'elle faisait des siennes, il n'avait pas manqué un seul jour de venir jeter un oeil et tenter de comprendre ce qui se passait. Il n'avait jamais vu ça. Le problème semblait d'ailleurs que personne n'avait jamais vu ça. Et pour un homme avec l'orgueil d'Arbretempête, les perturbations de la Pierre-Coeur étaient un affront personnel qu'il se devait de régler. Mais le Doyen n'était pas idiot. Vu l'ampleur des dégats, il ne parviendrait pas à tout arranger seul. C'est pourquoi la quasi totalité des mages compétents de Valdemar - et de plus loin - se penchaient sur la question depuis des mois. Des groupes entiers travaillaient sur la pierre - pour la stabiliser, pour renforcer les boucliers, pour amoindrir les effets secondaires, pour tenter de trouver ce qui se passait. Les résultats étaient pour le moment plus que mitigés... et Arbretempête le prenait donc comme un affront personnel.

Nombre de conseils restreints plus tôt, il avait demandé à tous les Mages présents à Haven de s'occuper du cas de la Pierre-Coeur et de suggérer aux Conseils les idées, même saugrenues, qu'ils pouvaient avoir. Et ils en avaient tenté, des idées bizarres. Certaines même avec plus de résultats que les tentatives "académiques". Mais rien n'y faisait: la pierre-coeur de Haven se mourrait.

Et puis un soir, après avoir travaillé sur des dossiers pendant des heures, Arbretempête avait lu des rapports sur des Mages présents à Haven. Des Mages qui travaillaient parfois ensemble. Même si d'autres ne se connaissaient pas. Mais grâce aux retours des différentes missions, il pouvait convoquer un cercle imposant, avec divers talents. Pourquoi se contenter de magie défensive quand la magie d'attaque pouvait également avoir des effets positifs (ou innattendus). Il le savait bien, lui, c'était sa spécialité. Alors après en avoir discuté avec certains collègues, Arbretempête avait convoqué un cercle de travail bien particulier.

Il avait d'abord choisi Manuchan, l'Adepte des Vents blancs. Celui-ci travaillait autant que lui sur la Pierre-Coeur depuis son retour des missions et il avait beaucoup voyagé, ce qui pouvait amener une approche intéressante. De plus, bien que loin d'avoir la patience d'un professeur, il semblait savoir coordonner ses actions avec d'autres Mages. Il avait notamment travaillé avec un Mage qu'Arbretempête n'appréciait que moyennement, Glenn des Montagnes Grises, également Adepte. L'école des Vents blancs et celle des Montagnes Grises n'avaient pas la même optique mais elles se complètaient bien. Ces deux-là se connaissaient, et malgré les rumeurs de tension entre eux, Arbretempête estimait qu'ils pourraient travailler ensemble pour le bien commun.
Sur sa liste venait ensuite une Adepte Guérisseuse, Sourcedésert K'sheyna. Habituée aux pierres-coeur et au travail avec les nodes, elle avait beau avoir un caractère exécrable, le Doyen ne remettait pas en cause son travail actuel sur la pierre. Elle aurait peut-être du mal à accepter de travailler en groupe soudé, mais elle n'hésitait pas à donner son avis et cela serait sans doute utile. C'était donc tout naturellement également qu'Arbretempête avait demandé le concours du mentor de Sourcedésert, l'Adepte Guérisseur Pierrelune, venue spécialement à Haven pour aider à s'occuper de la Pierre-coeur. Une femme stable et compétente. Elle serait d'une aide précieuse pour encadrer le groupe hétéroclite.

Après avoir discuté longuement des avantages et désavantages d'un tel choix, en plus de quelques professeurs supplémentaires du Collegium, Arbretempête avait fini par sélectionner des Mages non-Adeptes pour participer au groupe. Tout d'abord, parce que ces personnes-là avaient des abilités que n'avaient pas les autres étudiants ou même les Adeptes présents, et parce qu'un esprit jeune et inventif pouvait aider - puisque les méthodes habituelles ne marchaient pas. Arbretempête avait donc convoqué Adrien, un Mage approchant du niveau de Maître, qui pouvait voir clairement les nodes, qui les utilisait et de quelle manière. Il servirait essentiellement d'observateur lors du travail du groupe - un éclaireur-moniteur en quelque sorte. Dans la même veine, Elbereth, une élève Mage du rang de Compagnon, fut convoquée pour la séance. Elle aussi pouvait voir les flux d'énergie et elle semblait particulièrement sensible aux changements de la pierre. Il l'avait pour l'occasion libérée de sa journée de cours pour qu'elle puisse les rejoindre. Il lui avait également demandé d'amener son amie ratha si celle-ci acceptait. L'avis d'un familier pouvait changer la donne. Il avait également demandé à l'amie de Glenn et Manuchan, la jeune Perle de se joindre à eux si elle le souhaitait. Son invitation avait reçu une réponse griffonnée au dos du parchemin: "je serais là.". Ils seraient donc au minimum quatre à travailler même si tous les autres refusaient.

Ainsi donc, en début de matinée, alors que le ciel dehors mettait du temps à s'éclaircir vu les nuages chargés de pluie qui se ramenaient sur Haven, le cercle de travail était appelé à se rejoindre dans la salle de travail de la Pierre-coeur, au coeur du vieux Palais. Si les deux plus jeunes, Elbereth et Adrien, avaient été officiellement convoqués par leur Doyen, les autres avaient reçu une invitation qu'ils pouvaient décliner. Arbretempête était cependant confiant qu'aucun d'entre eux ne lui ferait faux bond. Après tout, ils étaient tous là à tenter l'impossible pour la pierre-coeur et cela ne voudrait rien dire de refuser une occasion de tenter d'autres techniques.

Le Doyen était arrivé en avance pour sa séance de monitorage de la Pierre-coeur. Il avait salué les mages s'occupant de renforcer les barrières et s'était installé dans la salle vide. Il y était resté longtemps, plongé dans la lecture des flux d'énergie, avec un sentiment d'impuissance extrême - ce qui écornait son orgueil. Mais cette fois-ci, se promit-il, ils avanceraient. C'était obligé.

Bientôt, les quelques professeurs du Collegium convoqués vinrent le rejoindre. Il les organisa dans la salle d'à côté: ils assureraient les barrières, et les arrières, du groupe de travail, sans se mêler directement à eux. Vu les potentiels réunis ce jour-là, une arrière-garde à qui il faisait confiance était nécessaire. Un Guérisseur s'était joint à eux, au cas où un accident arriverait.
De retour dans la salle de travail, Arbretempête attendit que le cercle se présente à lui. Cette méthode de travail était un premier essai. Ils pouvaient se tromper. Ou ils pouvaient enfin trouver quelque chose - n'importe quoi. Sinon, ils n'avaient plus qu'à baisser les bras et prier pour que ça s'arrange tout seul. Cette foutue déesse inconnue, cette Aanor, semblait bien se mêler de la vie de ses adeptes. Peut-être qu'avoir trois adorateurs d'Aanor dans l'équipe ferait tourner la roue en leur faveur?

[Sont attendus: Sourcedésert, Manuchan, Pierrelune, Elbereth.]

12
Aile royale / Conseil de guerre
« le: 11 avril 2014, 12:01:43 »
2ème décade de printemps 1481, lendemain du retour des troupes

Arthon avait peu dormi. La veille, Beltran et ses hommes avaient atteint Haven avec de graves nouvelles. Le rapport du Capitaine n'avait pas duré longtemps mais les nouvelles fraîches qu'il ramenait dans ses maigres bagages avaient eu le don de couper toute envie de dormir au souverain régnant - et à la plupart de ses conseillers. Malgré leur inquiétude, les membres du Conseil avaient accepté de relâcher le Capitaine pour la soirée et de ne le rappeler que le lendemain pour une réunion de crise. C'est ainsi que quelques heures après le lever du soleil, Arthon et Beltran se retrouvèrent dans la salle du Conseil. Personne d'autre n'était encore arrivé et les deux hommes discutèrent vivement à voix basse un long moment avant que la porte ne s'ouvre sur les premiers conseillers.

Un moment plus tard, presque tous les fauteuils habituels étaient occupés. Arthon et le Capitaine saluèrent personnellement chacune des personnes avant d'aller eux-mêmes occuper leurs sièges. De vides, ne restaient que des chaises supplémentaires qui avaient été ajoutées pendant la soirée, et le siège du Héraut du Roi.
C'est l'une des chaises, à côté de son siège officiel, que le Capitaine désigna à Kalaïd lorsqu'il se présenta à lui. Avant de s'asseoir, le blond chuchota discrètement:

"Je te ferai intervenir concernant les entraînements mais j'ai surtout besoin que tu observes tous les membres et que tu me dises si quelqu'un réagit bizarrement. Même ici il est de notre devoir de protéger Valdemar. Surtout quand les étrangers arriveront."

Les dernières personnes convoquées au Conseil entrèrent et s'installèrent sur les dernières chaises vides. La salle semblait terriblement pleine et l'atmosphère était chargée, et l'absence d'Aranel était frappante. Une fois Arthon assis, le silence se fit. Regardant à peine la liasse de papiers devant lui, le Roi prit la parole:

"Bonjour à tous. Nous sommes aujourd'hui réunis pour savoir comment réagir face à la nouvelle crise qui menace Valdemar. Puisque cela ne concerne pas uniquement le royaume, nous avons demandé à d'autres personnes importantes de se joindre à nous pour en discuter. L'Adepte Glenn que vous connaissez déjà s'est joint à nous, ainsi que le prince rethwellan Rafalentha et le Héraut Wylan." Le Roi salua de la tête les trois hommes que les autres conseillers regardèrent brièvement, avant de reprendre: "Les nouvelles ne sont pas bonnes, vous le savez déjà. Je laisse la parole au Capitaine Beltran pour vous rappeler les faits."

Beltran hocha la tête respectueusement et se leva avant de poser les points sur la table et de commencer:

"Nous sommes rentrés hier avec environ la moitié des effectifs. Je rappelle pourtant que pour le moment, la frontière est et restera sous surveillance constante et nous n'avons eu à nous plaindre que d'escarmouches brèves que nous avons pu gérer sans trop de dommages en termes de vies. Les effectifs actuels devraient suffire suffisamment longtemps pour que nous puissions mettre au point une stratégie ici, surtout depuis que des soldats rethwellans rebelles nous ont rejoint et assurent la jonction avec certaines troupes encore à Rethwellan. Cependant, si j'ai ramené tant d'hommes c'est que la défense de Haven même doit être renforcée puisque nous hébergeons ce que l'actuel gouvernement de Rethwellan désire éliminer."

Il eut un petit signe de tête vers Rafalentha et continua: " Mes troupes vont être réaffectées. Une bonne partie des soldats à pied resteront à Haven et dans les alentours pour préparer les populations et assurer la sécurité de Haven avec l'aide des Hérauts. Les soldats à cheval seront chargés d'aider les populations, notamment à la frontière, à bouger derrière les lignes de nos places fortes. Nous avons pour le moment renforcé Zalmon, Nottaway et Lisle, ainsi que les postes frontières sur la route commerciale. Le col est sous surveillance constante. Nous ne craignons pas une attaque imminente mais elle ne saurait tarder. Je tiens à préciser ici que nous avons deux problèmes. D'abord les tensions avec Rethwellan qui, si les rapports sont totalement vrais, risquent de dégénérer plus vite que ce que nous espérions. Ca, les Hérauts et l'armée peuvent encore gérer. Mais la deuxième chose est la montée de... compagnies de Mages de sang et autres créatures peu recommandables dont les actions menacent également Valdemar... et qui sont également liés aux troubles en Rethwellan. L'Adepte Glenn vous en parlera un peu plus tard." Le Mage hocha la tête gravement pendant que Beltran continuait:  "Pour le moment, concentrons nous sur les aspects techniques de la guerre qui se prépare."

Le mot était lâché. Les conseillers se mirent à murmurer, sous le choc. Beltran ne se troubla pas.

"Le Héraut Wylan va vous exposer ses dernières découvertes à Rethwellan puis mon lieutenant Kalaïd, que j'ai nommé responsable de l'entraînement, va vous exposer nos plans actuels concernant le recrutement, la protection de Haven et l'entraînement des hommes."

Beltran se rassit et fit signe à Wylan qu'il pouvait prendre la relève. Arthon fit un signe discret à Beltran et lui fit passer un petit mot gribouillé à la hâte. Les visages des conseillers s'étaient fermés au fur et à mesure que Beltran avait réexpliqué la situation. Le silence planait comme une lourde chape sur la salle. Beltran fit passer le mot à Kalaïd. Il était marqué d'exposer aux conseillers uniquement les manoeuvres et plans officiels et qu'ils discuteraient en privé d'initiatives un peu moins officielles et reluisantes après la réunion. Beltran attendit d'être sûr que son lieutenant avait compris avant de faire une boule du papier et de le faire disparaître dans son pourpoint, le visage toujours de marbre.

[ Sont attendus: Wylan, Kalaïd, (Rafalentha), et Aaron si tu es libre ]

13
Autres / [Enfant] Liane
« le: 31 mars 2014, 09:30:13 »
RECENSEMENT DU ROYAUME
Valdemar

Nom : De Lonyth
Prénom : Liane (surnom: Viveplume)
Age : 7 ans (née fin d'hiver 1477)

Région d’origine : Haven - Famille du Lac Evendym par Riannon sa mère, de Greenhaven par Beltran son père (non reconnue)
Métier/Vocation: Enfant - jouer à cache-cache

Description physique et comportementale :

Plutôt petite pour son âge, Liane est cependant très vive et a une bonne tendance à échapper à sa nourrice en disparaissant dans milles et un coins et recoins du Palais-Collegia et des jardins. Ses grands yeux noisettes prennent régulièrement un air innocent ou s'emplissent de larmes pour amadouer les adultes. Ses cheveux bouclés et châtain tendent à s'échapper en bouclettes autour du petit visage rond pour lui donner un air angélique. Quand elle est prise par surprise par les émotions des autres, le regard s'assombrit et lui donne un air sérieux et triste plus vieux que son âge. Potelée comme une fillette de 4 ans, elle commence à s'affiner et à ressembler à sa mère, Riannon la Doyenne des Bardes. Pratiquement rien en elle ne rappelle son père Beltran, si ce n'est son nez droit et la forme des yeux, surtout quand elle devient sérieuse. Habituée à traîner dans les jardins, elle est souvent couverte d'echymoses et a le teint bien hâlé en été.
Elle est spécialisée dans la découverte de secrets des autres puisque tout le monde ou presque ignore ses dons et ne la voient pas se cacher.

Don ordinaire : têtue, curieuse, apprend vite, charmeuse
Don spécifique : Empathie, Lecture par l'esprit (récepteur et émetteur), Guérison par l'esprit, Prémonition, Don des Bardes
Langues parlées:
- Valdemaran (langue maternelle)
- Kaled'a'in (niveau enfant)

Description Historique :

La mère de Liane, Riannon, a disparu quelques temps pendant sa grossesse avant de revenir à Haven blessée, affaiblie, et touchée dans ses biefs de Dons, sans souvenirs de ce qu'il s'est passé. L'enfant à naître, touché lui aussi d'une manière que les Guérisseurs ne peuvent définir, naquit avec des biefs déjà actifs. En grandissant, Liane développa plusieurs Dons de manière anarchique, surveillée de loin par les Compagnons qui se sentaient impuissants. A l'âge d'un an, sa précocité et son usage incontrollé des Dons la menèrent aux jardins, où elle tomba dans la rivière. Sauvée de justesse, la gamine resta traumatisée par l'eau et développa un attachement grandissant pour les "blancs", les Compagnons. Un peu plus vieille, vers 2 ans, elle commença à échapper régulièrement à sa nourrice pour aller nourrir sa curiosité et son envie d'apprendre dans tous les recoins du Château et des jardins. Ses Dons se renforcèrent et elle s'en servit pour apprendre plus que ce que des enfants de son âge sont censés savoir. Sa rencontre avec Pluiechantante lui permit de trouver enfin un professeur qui se penchait réellement sur ses capacités, en plus de s'en faire une "tatie" aimante. Dans le même laps de temps, elle fut utilisée sans vergogne par Bronwynn de Tolan, espionne à la solde des ennemis de Valdemar, qui se servit de l'enfant et de ses capacités pour renforcer sa Magie du Sang. Blessée et traumatisée, Liane devint une petite fille toujours curieuse mais très méfiante concernant les adultes. Sa capacité à se cacher augmenta en même temps que sa maîtrise des Dons.

Liens EJ

  • Riannon, sa mère
  • Beltran, son père
  • Pluiechantante, sa tatie de coeur
  • Lisser, Hertasi, son guérisseur personnel un peu gâteau
  • Adrian de Haven, fils adoptif du Roi Arthon, son n'amoureux
  • Rinnerl, kyree, sa meilleure amie
  • Shaana, kyree, sa confidente
  • Irmingarde, la Blanche qui danse avec son papa

14
Champs des Compagnons / Tu seras un homme, mon fils.
« le: 20 mars 2014, 15:18:06 »
2e décade de printemps 1481

"Va prendre du repos et occupe toi de tes enfants. Le trône n'est pas tout et tu commettras des bourdes si tu ne t'accordes pas un peu de temps avec ta famille. Allez, dégage..."

Aranel, malgré les énormes cernes sous ses yeux et une apparence de vieille femme malade, avait gardé assez de forces pour faire entendre raison à son obtus d'ami. Arthon avait donc aménagé son après-midi pour passer quelques heures avec sa famille. Malheureusement, Saskia n'avait pas pu se libérer au même moment... Kelian faisait la sieste et sa nourrice n'avait pas l'intention qu'on le réveille... Adrian avait surgi de derrière un rideau pour s'arrêter devant son nouveau père et le regarder en silence d'un air sérieux, un doigt dans la bouche. Arthon avait rendu son regard au petit Modifié et s'était agenouillé pour se mettre à sa hauteur:

"Les circonstances nous laissent entre hommes, dis-moi? Je te propose qu'on aille voir au Champs si nous y sommes...?"


Sans changer d'expression, Adrian avait regardé Arthon puis avait sorti son doigt de sa bouche et tendu d'autorité sa main encore mouillée pour que le Roi la lui prenne. Ils avaient marché ensemble, très sérieux et d'un pas décidé. Les serviteurs et gardes qu'ils croisèrent eurent un regard étonné - parfois choqué, car l'aspect du petit attirait encore la curiosité et les murmures- qu'ils ignorèrent soigneusement. Un fois aux abords du Champ, Adrian leva la tête vers Arthon:

"Compagnon?"

Arthon leva un sourcil surpris. Il n'entendait guère la voix de son fils adoptif et chaque intervention semblait longtemps pesée et préparée.

"Oui. Ryis est mon Compagnon. Tu en connais d'autres?"

Le gamin ne répondit pas mais tira sur sa main pour se libérer de la poigne de son père avant de se mettre à trottiner en direction du Champs, comme s'il arrivait en terrain conquis. Les Compagnons présents les plus proches eurent un regard presque attendri pour le petit garçon et ne mouftèrent pas quand celui-ci pénétra dans le Champs. Arthon salua les présents de la tête et appela mentalement Ryis qui les rejoignit rapidement.
Le Compagnon poussa gentiment du museau le garçonnet qui venait de perdre l'air sérieux qu'il arborait devant la plupart des gens. Soudain, Adrian se tourna vers son père:

"Monter."

[...] Une heure plus tard, une vraie complicité avait fini de se nouer entre le grand garçon courronné et son petit garçon poilu. Ryis n'avait aucune objection à se balader avec Adrian sur le dos, et le trot - avec Arthon comme sécurité - avait le don de déclencher un grand rire chez l'enfant. Une fois l'heure de jeu terminée, Ryis réclama qu'on s'occupe de lui comme il le méritait. Arthon était en train d'aider Adrian à brosser le Compagnon quand Ryis le prévint:

* Bethaniel rentre. Ton petit a voyagé avec elle, cela lui ferait peut-être du bien de voir ses anciens compagnons de voyage? *

Arthon se tourna vers la porte au moment où Bethaniel passait la tête. Averti par un sixième sens (ou des oreilles de chat, qui sait?) Adrian se désinterressa de sa brosse avec un couinement de joie et tendit les bras, envoyant valser l'instrument qui atterrit avec un "poc" satisfait sur le sol.

"Nerl?"


[Isabeau?]

15
Sujets d'intro / [Shaana - rp d'intro] Nouvelle tanière
« le: 14 novembre 2012, 22:42:05 »
6e décade d'automne 1480

Tout un groupe de Tayledras venait d'arriver à Haven. Ils avaient été escortés des portes de la ville jusqu'aux appartements des ambassadeurs, et personne n'avait au début particulièrement porté attention à l'énorme chien qui voyageait avec eux. Quelques soldats étaient assez au courant et avaient fait assez de tours de garde au Palais pour reconnaître un kyree quand ils en avaient un sous les yeux. A partir de ce moment, tout le monde avait non seulement craint Shaana mais ils lui avaient soudainement montré aussi beaucoup de respect. Cela n'aidait pas à se faire des amis qu'on la regarde d'aussi loin. Mais c'était son premier jour.

Son ami Brumeciel était resté avec elle jusqu'au moment où il avait dû rejoindre tous les autres Tayledras pour une réunion avec leur chaman. Cette dernière avait beau voir les Sentiers de Lumière barrés , elle restait leur chef spirituel et politique. Shaana n'était pas conviée mais Brumeciel s'était arrangé pour que la chambre attribuée à son amie sur pattes soit le plus agréable possible.
Un page parlant tayledras (un métis) avait été mis à disposition de la kyree pour l'aider à s'installer au mieux.

Shaana était seule pour le moment, mais il n'allait pas tarder à arriver.

Sauf que la personne qui arriva la première arriva par un mur et elle n'avait pas plus de trois ans.

Tu es nouvelle? demanda l'enfant sans avoir l'air le moins du monde d'avoir peur.

[Je te laisse raconter ton voyage, tes impressions, et ce que tu fais une fois seule. Tu peux avoir entendu l'enfant arriver, mais n'oublie pas que tu n'es pas très au fait des habitations de ville ]

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