Voir les contributions

Cette section vous permet de consulter les contributions (messages, sujets et fichiers joints) d'un utilisateur. Vous ne pourrez voir que les contributions des zones auxquelles vous avez accès.


Messages - Margarhidis Leinyer

Pages: [1] 2
1
Archives / Re: De tout et de rien
« le: 08 novembre 2011, 21:15:37 »
Citation de: "Nyaeve"
j'associais le vert à la magie de soin...

 :D N'est-ce pas parce que justement les Guérisseurs sont en vert ?

2
Archives / Re: De tout et de rien
« le: 07 novembre 2011, 21:16:08 »
Citation de: "Eoghan"
Quant à ta question : aucune idée… Ca a toujours été comme ça. C'est comme le rouge pour le père noël… Merci Coca-Cola !

C'est parce que le bleu dans l'empire romain et les sociétés qui lui ont succédé était la couleur du ciel et du divin. C'était donc de très bon augure de protéger son petit garçon avec cette couleur. Le rose pour les filles s'est développé plus tard lorsqu'on a associé cette couleur avec l'idée de pureté et de quintessence. :)

Quant au manteau de Marie, pendant le Moyen-Âge, il était rouge/ocre parce que le pigment bleu était rare et surtout difficile à produire.  :)

3
Archives / Re: De tout et de rien
« le: 07 novembre 2011, 19:57:08 »
Citation de: "Eoghan"
Vous savez quand même que le jaune c'est pas une couleur très noble ?

Le symbolisme des couleurs est autant culturel que personnel. Un exemple bien connu est celui du blanc qui représente la pureté en Occident et la mort dans les contrées asiatiques. Dans le cas du jaune pour les mages, je ne suis pas vraiment d'accord avec le fait que l'énergie magique soit forcément bleue. C'est, à mon avis et il est fort possible que je me trompe, une association (bleu=magie) née tant des choix de représentation audiovisuelles (comprendre ciné et TV) que de l'association peut-être qu'on fait pour le bleu=électricité=énergie. Et la découverte de l'électricité était considérée comme magique au tout début (cf. Le postulat de départ de Frankenstein, de Shelley)

Après personnellement, plutôt que d'associer le jaune à la notion de "cocu"  :D , je retiendrais plus son association avec le côté solaire (donc énergétique). Mais bien sûr c'est purement personnel. Au fait, savez-vous pourquoi le bleu est associé aux garçons et le rose aux petites filles ?  :mrgreen:

4
Après une petite heure passée tranquillement à s'occuper de sa correspondance, Margarhidis Leinyer avait décidé de prendre l'air et surtout de profiter du soleil éclatant. Si elle adorait rapporter les rumeurs du palais à son frère Riordan à la frontière, ou échanger son avis avec l'intendant de son père sur la gestion des vergers, elle tournait vite claustrophobe sans au moins quelques heures au grand air. Et puis une journée radieuse vous incitait plus à jouir des jardins qu'une pluie discontinue. Cela allait sans dire.

Avant de déambuler dans les allées parfaitement entretenues, Marja s'était quand même assuré que Mark et sa bande n'étaient pas dans les parages. Elle n'avait pas envie de gâcher cette petite récréation avec cet idiot. Elle avait croisé d'autres Bleus qu'elle avait salués courtoisement, s'arrêtant même pour discuter avec un des étudiants-ingénieurs spécialisés en agronomie d'alternance des cultures et de jachère.

Elle pensait donc passer une courte heure tranquille. Cependant, c'était sans compter sur une tornade blonde aussi charmante que babillarde qui l'avait invité, s'il vous plaît, merci, à venir avec elle admirer ses fleurs. Afin de faire plus ample connaissance. Marja n'avait pas trouvé une seconde de silence pour glisser ne serait-ce qu'une réponse dans le flot de paroles de Fleur Arkadia.
On lui avait dit que Fleur n'était pas véritablement méchante, on était bien loin de Mana, la Vipère, mais un secret n'en restait pas un avec elle. Marja qui n'aimait pas se fier à un jugement de seconde main suivit donc son hôte jusqu'à un coin de jardin où les parterres s'épanouissaient en vives couleurs. À n'en pas douter, on en prenait un soin jaloux.

C'est ainsi à l'ombre d'un vieil arbre alors que Fleur arrosait ses... fleurs que la jeune Leinyer rencontra Ariana Sephorina, une autre Bleue embarquée elle aussi de force dans cette petite réunion impromptue. Marja arqua un fin sourcil à la question qu'on lui posa.

« Acclimatation ? s'amusa-t-elle. La plus belle fleur de ces lieux, ce n'est pas moi. Mais je te remercie pour le compliment. Mon adaptation se déroule sans trop de problèmes. À part un groupe très particulier de jeunes gens qui m'ennuie un peu, tout va bien. Il faut dire qu'étudier ici est une chance, et que c'est bien plus reposant que de gérer une partie d'un domaine. »

Elle n'ajouta pas qu'elle s'estimait chanceuse d'être aux Collegia du Palais avec deux de ses frères, alors que certains autres élèves avaient laissé village et famille derrière eux. Ce ne serait guère poli, puisqu'elle ne connaissait pas bien la situation de chacune de ses interlocutrices.

Elle sourit aux deux jeunes filles avant de se proposer de les servir avec les boissons apportées par les pages.

5
Sujets d'intro / Re: [Rp d'intro: Margarhidis] Un sucre ou deux?
« le: 23 octobre 2011, 14:59:38 »
[HJ : Désolée pour le retard. On dirait que j'y suis abonnée. V_V]

Maintenant qu'elles avaient quitté la salle de détente de manière fort peu protocolaire, les deux Bleues se faufilèrent par des chemins détournés jusqu'à un autre lieu. Seulement connu de Mana. Avant de partir, Marja Leinyer avait acquiescé à l'une des remarques de sa camarade avec une fossette à la joue.

« Je travaille à mon surnom de Bouseuse, mais en vérité, je préfère comme toi l'eau à la boue. Enfin plutôt le bain chaud que la rivière gelée, mais parfois, nous n'avons pas le choix, n'est-ce pas ? »

Puis la jeune fille se tut dès que Mana lui donna le signal du départ. Ce n'était pas le moment de se faire remarquer. Ce fut un grand instant de tension pour la Leinyer : se glisser furtivement d'une place à une autre n'était pas la compétence qu'elle maîtrisait le mieux. Et la vision des rares étudiants en uniforme bleu ou vert fit cogner son coeur plus fort. Certes, les deux jeunes filles avaient essayé d'être les plus discrètes possible, mais elles n'étaient pas des espionnes nées. Du moins, Marja ne l'était pas.

Finalement, elles arrivèrent à bon port. Mana sortit d'une niche dissimulée une clé et derrière un rideau, dans un renfoncement se trouvait la serrure qu'ouvrait la clé. À la suite de sa camarade, Marja entra dans une petite pièce dont les murs se couvraient d'étagères. Dans un coin un peu plus loin, le bureau laissait à penser qu'on y travaillait souvent. Un sofa et un fauteuil complétaient l'ameublement. Si les meubles semblaient dépareillés, ils créaient néanmoins une impression de confort et de bienvenue qui soulignait les paroles pleines de fierté de Mana.

« Merci de m'accueillir ici, » répondit Marja en s'approchant d'un rayonnage, curieuse.

Elle survola les titres inscrits sur les tranches avant de s'intéresser au reste de la pièce.

« L'endroit est charmant et respire le calme et la sérénité. On se croirait coupé du monde et de sa folie. »

Marja fit le tour des étagères et souleva une bouteille vide, elle haussa un sourcil amusé.

« Et on ne se prive de rien ou presque. Fais-moi penser à te faire passer quelques bouteilles du vignoble de mon frère. Une manière de me faire pardonner d'envahir ton espace. »

Son regard s'arrêta ensuite sur la harpe.

« Tu en joues ? » demanda-t-elle en pointant le doigt sur l'instrument.

6
La Taverne de Haven / Re: C'est à qui?
« le: 17 octobre 2011, 18:40:32 »
-_- A nouveau, désolée pour le délai. Je prépare ma réponse demain ou mercredi.

@ plus :)

7
Sujets d'intro / Re: [Rp d'intro: Margarhidis] Un sucre ou deux?
« le: 27 septembre 2011, 15:52:27 »
[HJ : ^^ Je prends note des remarques. Mettons que j'ai mis la charrue avant les boeufs par pur enthousiasme. Et ensuite, mes plus plates excuses pour ce retard incommensurable, j'ai du mal à reprendre un rythme plus scolaire.]

Marja se préparait à ouvrir la porte quand la proposition de Mana fit jour dans son esprit. Elle se tourna d'un air contrit vers sa camarade.

« Désolée, je ne connais pas encore tous les secrets du Collegium, même si ce n'est pas faute d'avoir bien cherché avec mes frères. Puisque tu es une grande Ancienne – elle lui adressa un sourire taquin – parfaitement renseignée, je vais suivre tes conseils. »

Elle rejoignit Mana vers la fenêtre désignée.

« Et, en toute circonstance, je ferai attention à ne pas être seule avec Mark. Je m'en voudrais de devoir sortir mon couteau – elle joignait le geste à la parole – même s'il tient plus du canif que de l'arme de combat. Mais je le garde bien aiguisé, même si ce n'est pas dans l'optique de blesser quelqu'un à l'origine. »

À la mention de Saskia et de la mission qui avait dépeuplé ces hauts lieux d'enseignement, Marja hocha la tête alors que son couteau retournait dans sa poche.

« Je serais ravie de faire sa connaissance, si ses obligations ne la tiennent pas trop occupée. Et puis si elle est aussi coriace que toi, je suis certaine qu'elle reviendra saine et sauve. Elle te ramènera peut-être même une surprise... enfin si sa mission lui a laissé le temps à quelques frivolités. »

Elle se pencha pour observer l'endroit où elles passeraient. Une petite brise joua dans ses cheveux.

« Je reconnais que si on s'en tient à la vérité, c'est à la sagesse des Dieux que nous devons une lignée royale aussi sage que stable. Pourtant, le peuple, et au risque de froisser quelques fiertés j'y inclus la noblesse, n'a pas forcément la même interprétation des faits. Selon cette interprétation, on retiendra l'idée d'élection populaire ou divine. Pourtant, le fait que ce soit le peuple ait choisi son roi est l'une des composantes essentielles de ce qu'un Valdemaran moyen considère comme spécificité de son royaume, comme fierté qu'il peut brandir face aux autres nations. Ça peut être d'un poids considérable pour qui sait utiliser cette fierté comme arme politique. Le nombre l'emporte bien souvent, et reconnaissons que la noblesse est numériquement moins importante. – elle se tut, consciente de s'enflammer une fois encore – et oui, je vais suivre des recommandations. C'est bien plus sûr et ça m'évitera de repartir dans un long et verbeux discours. »

Marja se moqua d'elle-même dans un petit gloussement. Puis elle reporta son attention sur Mana pour suivre chacun de ses mouvements. Elle remarqua les bottines bleues qui mettaient en valeur la finesse de ses chevilles. La Leynier releva légèrement jupe et jupons et retint une grimace. En dépit des protestations de sa famille, elle n'aimait pas ses jambes. Elle avait les cuisses un peu trop musclées puisque la monte en amazone n'avait pas sa préférence (comment battre ses frères de à la course avec une telle posture ?) ; et surtout, elle ne trouvait pas que le galbe de ses mollets était vraiment féminin. Malgré cette petite coquetterie, faire un peu d'escalade n'était pas pour la décourager.

Néanmoins avant d'imiter sa camarade, Marja prit le temps de retirer ses chaussures. Deux petites choses délicates rebrodées de minuscules perles de verre et de fils d'argent qu'elle appréciait particulièrement. C'était sa première folie en tant que fille de comte. Elle les chérissait non pas tant pour le symbole de luxe qu'elles représentaient que pour le travail exquis que le cordonnier avait exécuté uniquement pour elle.

« Désolée, fit-elle en les accrochant à sa ceinture grâce à ses bas qu'elle venait aussi de retirer. Au vu de mon emploi du temps du jour, j'avais pensé ne pas avoir besoin de me promener dehors et donc j'ai joué les coquettes. »

Finalement, elle releva le bas de sa robe et enjamba la fenêtre. Quand elle sauta auprès de Mana, le contact de la terre et de l'herbe sur sa peau nue lui procura un grand plaisir. Elle sourit comme une enfant.

« Mon côté campagnard ressort, dirait-on. »

Elle releva juste ce qu'il fallait pour montrer ses orteils qui s'agitaient, signe de son amour pour la nature.

« Allez, guide-moi, ô vénérable étudiante ! »

8
Pour le cas d'une communication par l'esprit entre un être doté du Don et quelqu'un qui ne l'a pas, je pense que le mensonge n'est pas décelable. Enfin sauf si l'un dit que l'herbe est violette alors qu'on peut parfaitement voir que ce n'est pas vrai.  :lol:

Dans le cas de deux personnes dotées du même don, ça doit dépendre de plusieurs choses :
- Si elles se connaissent bien car je présume que plus on communique par l'esprit avec quelqu'un, plus on apprend son cheminement cognitif.
- Si elles parlent ou non la même langue car j'estime que pour un valdemaran, par exemple, certains concepts/termes/idées ne renvoient pas forcément et exactement au même signifié/sens dans une autre langue.
- Je pense aussi que les gens dotés d'une telle capacité sont assez jaloux de leur jardin secret. Donc ils doivent compartimenter et filtrer ce qu'il veulent bien laisser voir à l'autre. J'en déduis qu'ils peuvent se mentir entre eux, mais qu'il doit falloir la jouer serré sauf si les deux personnes ne se connaissent pas (cf. mon premier point).

Bien sûr, tout cela n'est que pure spéculation de ma part, sauf je me trompe... bah, faites comme si vous ne m'aviez pas lu.  :mrgreen:

9
Sujets d'intro / Re: [Rp d'intro: Margarhidis] Un sucre ou deux?
« le: 06 septembre 2011, 14:21:15 »
Si la bande à l'autre idiot n'avait pas fait tout ce raffut, Mana et Marja auraient pu avoir une conversation tranquille. Bon, d'accord, si Marja n'avait pas paniqué, elles auraient discuté en paix. La jeune fille regarda sa robe bleue, mais elle ne semblait pas éprouver un chagrin immense de l'avoir ainsi déchirée. Sa camarade, en revanche, voulait arranger le vêtement. Il fallait dire que Leinyer n'avait pas raté son coup. Si quelqu'un la croisait dans cet état, personne ne douterait qu'elle se fût pris une raclée.

« Si je vous suis, il va falloir se montrer discrète. Sinon adieu nos futures prises de bec entre la Vipère et... hum... que diriez-vous de la Bouseuse ? Marc et ses amis devraient apprécier, non ? »

Marja en profita pour se recoiffer. C'était bien beau de vouloir passer pour la victime, mais les cheveux dans les yeux n'avaient rien de pratique pour voir où on mettait les pieds.

« Je croyais que votre chère moitié allait débouler dans ce salon, expliqua-t-elle en guise d'excuses pour cet excès soudain. Si j'avais gardé mon calme, on n'en serait pas là. Désolée. »

Elle acheva de déchirer sa manche qui pendait lamentablement. Elle sourit.

« C'est vrai qu'on a vu plus seyant comme tenue. Le point positif dans cette histoire, c'est que ma robe me sert moins à la poitrine. S'il m'est permis de rencontrer votre amie Saskia, j'essaierai de la convaincre de m'ajouter à sa liste de clientes. Enfin si le coeur lui en dit. »

Marja tendit l'oreille pour s'assurer qu'il n'y avait aucun danger de l'autre côté de la porte. Puis elle se tourna vers Mana.

« Comment sortir de là sans se trahir ? Voulez-vous qu'on utilise les passages réservés aux domestiques ? À cette heure de la journée, on devrait en croiser peu. »

Elle posa la main sur la poignée de la porte avant de se raviser.

« Vous savez, je ne dirai rien au sujet de l'orphelinat. Même si, à mon avis, cacher une bonne action, c'est dépenser son énergie pour rien. Puisque votre amie est Élue, un tel élan de charité ne fait que confirmer qu'elle mérite sa place, non ? – elle fit une pause, l'oreille toujours aux aguets – En ce qui concerne le peuple et la noblesse, je tiens à vous rappeler que toutes nos propriétés tournent parce que nos fermiers veulent bien travailler pour nous. Les nobles ne représentent qu'un pour cent de la population, je ne pense pas qu'il soit judicieux de se mettre à dos les quatre-vingt-dix-neuf pour cent restants. Or, le comportement de beaucoup de nos patriciens montre qu'ils ont oublié ce fait. Si demain ceux qu'ils comptent comme quantité négligeable se révoltent, ils risquent d'être très vite débordés et renversés. Et les Hérauts ne seront pas assez nombreux pour tous nous protéger. Sans les paysans, les marchands et les artisans, nous serions obligés de cultiver nos terres nous-mêmes, ou encore de tisser nos vêtements. Sans eux, personne n'aurait de temps à consacrer au gouvernement de ce pays, et tout s'effondrerait. Et je vais finir sur cette leçon de morale aussi mal venue qu'inutilement pompeuse, en vous rappelant que c'est le peuple qui a choisi Valdemar comme roi, aurait-il pris une autre décision que tout serait différent. »

Marja crut entendre un bruit de l'autre côté. Elle fit signe à Mana d'attendre. Une chose rassurante, ce n'était pas le même vacarme que celui causé par des Bleus déchaînés. Elle préféra s'assurer que le corridor était désert pour ouvrir la porte. Cela permettrait aussi de faire oublier Marja, la moralisatrice. Elle grimaça au souvenir de ses paroles précédentes.

« Je ne voulais pas être désobligeante, murmura-t-elle à Mana. Je dois être beaucoup trop idéaliste pour mon propre bien. J'espère que tu ne m'en veux pas. – elle se tut avant d'ajouter – Oh ! Et si on veut pouvoir discuter loin du regard des autres, il va falloir trouver une solution. »

10
Sujets d'intro / Re: [Rp d'intro: Margarhidis] Un sucre ou deux?
« le: 28 août 2011, 19:18:00 »
Alors que Marja évoquait le baron DeFeriel, Mana lui confirma deux observations qu'Ezra Leinyer avait faites à ses enfants, un peu avant leur entrée au Collegium. À savoir que Tomaz DeFeriel n'était pas un fervent admirateur des Hérauts et qu'il faisait partie des hommes politiques les plus influents à Valdemar. Arriver à sauver quelqu'un d'un exil ordonné par le Prince Héritier n'était pas une mince affaire.

Marja aurait bien aimé interroger la noble sur les raisons de son renvoi, mais cette dernière enchaîna sur un autre sujet, Saskia DeFeriel. On en apprenait tous les jours, comme le constata la jeune Leinyer.

« Ah ! Oui, il y a une rumeur concernant un rapprochement entre le Prince Arthon et Saskia, dit-elle, mais je ne sais qu'en croire. Après tout, j'ai entendu dire que son père voulait la marier à un prince étranger, sa mère voulait une union avec votre actuel fiancé et ainsi de suite. D'autres prétendent aussi que la demoiselle préfère les femmes et que vous avez fait partie de ses nombreuses maîtresses. »

La jeune femme reprit son souffle après avoir énuméré les ragots les plus courants sur Saskia DeFeriel. Elle s'abstint pourtant de parler de certains autres sur des pratiques plus douteuses de la fille du baron. Ces racontars-là étaient si improbables qu'il fallait être très crédule pour les considérer comme réalistes. Néanmoins, l'histoire d'un service dans un orphelinat détonnait au regard de la réputation de la Grande Peste.

« Qu'entendez-vous par servir dans un orphelinat ? Elle joue les dames patronnesses pour les pauvres ? Si c'est le cas, pourquoi se déguiser ? Ça ne peut qu'améliorer sa réputation aux yeux du peuple et à celui du Conseil, non ? »

Marja était déconcertée. Si elle avait à peu près compris que perdre ou garder la face était l'un des moteurs des relations entre les nobles, elle n'en saisissait pas toute l'importance. Ses dernières paroles en témoignaient.

Quand, arrivées dans la salle de détente, les deux jeunes filles échangèrent sur des sujets plus légers, chacune oublia la tension des minutes précédentes. Comme toutes les personnes de leur âge, elles discutèrent chiffons.

« Vous avez raison. Je ne pourrais pas porter l'uniforme militaire masculin, mais je suis certaine qu'il y a une version féminine. Sinon, on pourrait toujours s'inspirer des Hérauts, il existe bien un modèle de leur tenue d'apparat pour chaque sexe, non ? »

Marja soupira.

« Enfin, cela tient plutôt de l'utopie. Si je sais à peu près donner un coup de poing ou de pied, c'est parce que mes frères me l'ont appris. Ils m'ont surtout montré à viser là où les hommes animés de mauvaises intentions auraient le plus mal. Pour entrer dans l'armée, il faut bien plus que cela. – elle énuméra en comptant sur ses doigts – Connaître le combat au corps-à-corps, à distance, la stratégie, la gestion des troupes et bien d'autres choses encore. Riordan est sergent dans une garnison à la frontière hardornienne. On s'écrit souvent et je sais qu'être militaire n'est pas une sinécure. »

Elle se tut un instant, pensive. Son index droit joua un petit staccato nerveux sur l'accoudoir de son fauteuil.

« L'administration est plus dans mes cordes. Je pourrais tenter de postuler pour être ambassadrice. Je pourrais voyager, découvrir le monde et ses merveilles. »

Elle revint à des choses plus terre-à-terre quand Mana parla de ses fiançailles. Ce serait bien un mariage forcé et il lui déplaisait beaucoup. Toutes ces manipulations afin que sa famille bénéficie d'encore plus de privilèges. Cela désola Marja qui au sujet des liens matrimoniaux en conservait une vision idéalisée.

« Dommage, dit-elle, qu'il n'y ait pas d'autres jeunes hommes plus adéquats pour les visées de vos parents. – elle hésita un instant avant de demander – Et si on apprenait que le vicomte Aldric d'Ambrande vous courtisait ? Cela changerait-il quelque chose ? »

Elle rougit avant de se corriger.

« Non, bien sûr que non. Malgré le prestige rattaché à Ambrande, votre famille n'envisagerait même pas de laisser mon frère vous approcher. Et puis, ce ne serait pas loyal pour lui. Si j'ai mon mot à dire quand on me mariera, je ne peux décemment pas lui imposer quelqu'un. En plus, il n'est peut-être même pas à votre goût. »

Elle se tut à nouveau. Elle réfléchissait frénétiquement à une idée pour améliorer l'humeur de Mana après avoir abordé un sujet si épineux. C'était à tel point qu'elle fronçait les sourcils et se mordillait la lèvre inférieure.

« Je suis si désolée de ne pas avoir de solution pour vous aider à vous sortir d'un tel traquenard. Je veux dire que DeFeriel n'avait vraiment aucun autre jeune homme potable sous la main pour vous sortir de ce mauvais pas ? Et vous ne pouvez pas entrer dans l'administration ? »

Elle se renfonça dans son fauteuil avant d'acquiescer à la demande de Mana.

« Oui, si cela vous arrange, je ne dirai rien sur votre véritable personne. Même si à mon avis, à la longue, vous en retirerez plus de mal que de bien. Enfin, je devrai bien arriver à vous trouver un surnom autre que Grande Peste numéro deux. Que pensez-vous de Vipère ? »

Elle haussa les sourcils avec humour.

« Et je suis sûre que vous me trouverez un surnom tout aussi adorable. »

La discussion fut soudainement interrompue par des cris et des bruits à l'extérieur de la salle. Mark de Nemériel et ses acolytes avaient repris du poil de la bête et semblaient prêt à en découdre. Mana avait pâli. Les propos de son fiancé n'étaient pas des plus encourageants pour elle.

« Ah ! Vraiment, si vous aviez un vrai moyen de pression sur Nemériel, autre chose que votre masque de pécore, il filerait doux. »

Marja se leva en soupirant. Ce fut d'une main assurée qu'elle commença à déchirer sa robe. Elle s'attaqua à une manche, puis tira sur son corsage ce qui révéla un peu plus de poitrine. Pour finir, elle retira quelques épingles de sa coiffure pour paraître échevelée.

« Mana, l'interpella-t-elle d'une voix pressée, frappez-moi ! »

***
[HJ : Finalement, je n'ai pas trouvé une bonne inspiration pour faire ma proposition à Mana]

11
Sujets d'intro / Re: [Rp d'intro: Margarhidis] Un sucre ou deux?
« le: 17 août 2011, 12:03:03 »
[HJ : Pas de problème, j'ai cru comprendre que, récemment, tu es ou as été malade, non ? Alors la santé d'abord ! :)]

Depuis le départ de Mark, les deux jeunes filles n'avaient eu de cesse de se toiser comme pour mieux estimer les actions de l'adversaire. Et peut-être ses faiblesses. Elles s'accordèrent sur la solidité des murs autour d'elles. Ils avaient d'ailleurs dû en voir bien d'autres que les petits coups de bas de Nemériel.

Marja demeura perplexe après la réponse de Mana à ses excuses. Comment devait-elle interpréter l'assurance de la fiancée sur le fait que Mark ne la tromperait jamais avec la fille Leinyer ? Une insulte ou un compliment ? Marja décida de ne pas relever ce point. Elle estimait qu'au vu de sa conduite précédente, la remarque était loyale.

De plus, l'idée même d'une liaison avec Mark était encore plus cauchemardesque que l'arrachage à vif d'une dent. Marja ne le trouvait pas beau et le nez cassé qu'il arborait n'était pour rien dans ce jugement. Elle pouvait aisément imaginer à quoi il ressemblerait quand il prendrait de l'âge. Un de ces vieux courtisans bedonnants à la calvitie galopante, qui se gonflent d'importance dès qu'on leur assigne un quelconque pouvoir (même celui de faire reluire l'argenterie royale).

N'ayant pas la même définition du terme noble, lui et Marja ne pouvaient qu'être adversaire, si ce n'était ennemi. La jeune fille avait été élevée dans l'idée que ce n'était pas un titre ou des terres qui vous rendaient noble, mais un comportement moral et juste. La noblesse d'une personne n'avait rien à voir avec sa naissance dans l'aristocratie. Elle en avait pour preuve les histoires de débauche qui courraient sur plusieurs personnages de haut rang.

Pourtant, elle était bien loin de ses considérations tandis que Mana continuait de parler. Cette dernière avait un éclat cynique dans l'oeil quand elle évoquait les probables infidélités de son promis. Marja qui n'avait que pour seul point de référence l'union très heureuse de ses parents éprouva une étrange peine en écoutant son interlocutrice. Peine sur laquelle elle n'eut pas le temps de s'attarder puisqu'on lui saisissait soudainement le bras et l'entraînait vers la salle de détente.

Toutes voiles dehors, Mana remonta le couloir en tirant une Marja interloquée par ce soudain comportement et par ses propos.

« Un conseil sage et avisé, » balbutia une Leinyer dont l'étonnement alla croissant devant le sourire de Mana.

Apparemment, cette dernière ne semblait pas être de ceux qui étaient complètement opposés aux nouveaux Bordechêne.

« Saskia DeFeriel ? »

Le nom lui disait quelque chose. Il évoquait le bureau d'Ezra Leinyer à Rocheleu, le crépitement d'une bûche et le froissement d'une lettre. Elle était enfant à cette époque, mais le souvenir lui revint. Le baron DeFeriel dont certaines terres jouxtaient celles des Leinyer faisait le tour de son domaine. L'un de ses régisseurs informait Ezra que le baron profiterait de l'occasion pour régler le problème de bornage entre ses métayers et ceux d'Ezra. Ce fut peut-être la seule fois où la famille put apercevoir leur voisin si riche et puissant.

À la réflexion, Marja se souvint aussi qu'Aldric n'avait pas apprécié l'attitude hautaine de Tomaz DeFeriel. Il n'avait pas décoléré pendant toute une semaine, au point qu'Adrea avait été obligée de boucher les oreilles des plus petits avec ses propres mains (ou d'ordonner aux serviteurs de le faire pour elle) avant de tancer et punir son aîné.

« Aldric Leinyer, tant que je vivrai, tu n'emploieras pas ce langage de charretier sous mon toit ! »

Ce fut la seule fois où la famille de Marja rencontra le baron.

« Je connais le baron DeFeriel, remarqua Marja, c'était notre voisin quand nous vivions à Rocheleu. J'ai dû le voir une fois, de loin, sur son cheval. »

En revanche, le prénom de Saskia n'évoquait aucun visage à Marja. L'avait-elle rencontrée ? Lorsqu'elle entendit les termes « Grande Peste » et « Héraut », elle fit le rapprochement avec plusieurs rumeurs colportées çà et là.

« Saskia DeFeriel et la Grande Peste sont une même personne ? s'étonna-t-elle. Et elle a quand même été Élue ? »

*Que croire ?* s'interrogea Marja. Selon les on-dit, la jeune Saskia tenait plutôt de la pimbêche que du chevaleresque Héraut. Mais finalement, que savait-on réellement des critères de sélection des Compagnons ? En tous les cas, cela présageait d'une histoire passionnante.

Marja n'eut pourtant pas le loisir de continuer sur cette voie, car elle s'aperçut de plusieurs choses. D'abord, elles étaient arrivées dans la salle de détente, un salon élégant et confortable. Ensuite, Mana lui souriait. Il n'y avait rien de poli ou de contraint, ce n'était pas non plus un rictus moqueur, non elle avait un vrai sourire qui lui éclairait le visage. Ce genre de sourire qui vous fait passer de jolie à belle. Pour finir le tout, elle semblait en veine de confidence et même curieuse comme peuvent l'être toutes les jeunes filles de son âge. Marja en resta sans voix quelques instants.

« Moi ? Fiancée ? » répéta-t-elle un peu bêtement avant de réellement comprendre la question.

Elle gloussa à cette idée. Ou plutôt à l'idée de la réunion familiale qu'un tel projet engendrerait.

« Encore faudrait-il que le promis réponde aux mille et une conditions imposées par toute la famille. »

Elle se dirigea vers deux fauteuils en vis-à-vis et attendit que Mana prenne place pour faire de même. Elle arrangeait ses jupes tout en parlant.

« Mon père et ma mère ont une idée bien précise sur les qualités attendues de leur futur beau-fils. Je veux dire qu'avoir une rente confortable ne sera pas suffisant pour les éblouir, ni même un titre prestigieux. – elle fronça les sourcils – Quoique pour le titre et l'argent, je m'avance peut-être, au vu des changements dans nos vies. »

Elle balaya cette remarque d'un revers de main.

« Quoiqu'il en soit, j'ai cinq frères qui auront certainement leur mot à dire dans l'affaire. Enfin, Arved n'a que douze ans, je ne devrais peut-être pas le compter dans cette affaire. Disons plutôt, quatre grands frères très protecteurs à mon égard. Donc pour être plus concise, je n'ai pas encore été fiancée. Et le cas échéant, si celui qu'on me choisit ne me plaît pas, je le dirai haut et fort. »

Elle laissa son regard errer dans la pièce un instant, avant de reprendre avec un sourire facétieux.

« En criant plus fort que toute la famille réunie, on devrait m'écouter. Sinon je pourrais toujours tenter d'intégrer l'administration royale ou l'armée. Entre ambassadrice ou officier, mon coeur balance. Je veux dire, ne ferais-je pas sensation dans l'uniforme d'apparat des officiers militaires ? »

Elle rit doucement avant de reprendre plus sérieusement.

« Et vous, ma Dame ? Vos fiançailles ne sont pas celles que l'ont fait selon les inclinations de son coeur. C'est une alliance politique ou financière ? N'aviez-vous vraiment aucun autre choix que Nemériel ? »

Marja s'abstint d'ajouter qu'il serait vraiment dommage qu'un tel individu puisse se reproduire, mais elle n'en pensait pas moins. Elle préféra étudier Mana qui semblait plus détendue, sa réponse lui en dirait plus sur la véritable teneur de cette conversation. Une entente cordiale, une alliance politique ou une amitié possible ? Quelle serait la suite des événements ?

12
Sujets d'intro / Re: [Rp d'intro: Margarhidis] Un sucre ou deux?
« le: 09 août 2011, 19:05:01 »
[HJ : Je prends bonne note des remarques et y prêterai plus d'attention à l'avenir. Merci. : )]

Des quelques paroles lâchées par Nemériel depuis l'arrivée de Mana, la jeune Leinyer en déduisit qu'elle avait réussi à le mettre dans une position délicate. Le fait qu'il resserre ses doigts autour de ses épaules en était la preuve. À mesure que Marja prononçait son petit discours, le regard venimeux de la fiancée ulcérée se détournait vers une autre cible. Il s'appesantit sur un Mark de plus en plus nerveux, et qui n'appréciait pas la tournure des événements.

La situation connut un nouveau tournant lorsque Nemériel saisit toute l'ironie de la dernière remarque. La réaction pleine de colère n'était pas celle d'une personne d'une grande finesse d'esprit, mais Marja ne s'attendait pas à une autre. Néanmoins, sa rencontre avec le mur fut assez rude.

« Humpf ! » grogna-t-elle.

Heureusement, elle avait instinctivement placé ses mains devant elle, ce qui réduisit une bonne partie du choc. Elle reprit rapidement l'équilibre puis se frotta les paumes contre sa robe bleue.

« Très solides, ces murs ! » constata-t-elle en arrangeant les plis de sa jupe.

Pendant ce temps, Mark et ses amis disparaissaient au détour du couloir. Mana savait réellement se faire obéir en peu de mots. La fille Leinyer se retrouva alors seule avec la fiancée bafouée. La situation avait de nouveau changé, mais Marja commença à douter pour sa sauvegarde. Si Mark et sa bande avaient filé, Mana était toujours là et, à l'inverse de son promis, il y avait un peu plus de matière grise entre ses deux oreilles.

Sous le regard peu amène de la future dame de Nemériel, Marja sut que l'insulte implicite lancée un peu plus tôt n'avait pas échappé à l'intéressée. Elle reconnut en elle-même qu'il aurait mieux valu s'en tenir à une seule cible lors de son attaque. Ironiser sur Mark aurait été suffisant, et surtout elle ne se serait pas aliéné Mana. Ou mieux, elle aurait évité de donner une raison supplémentaire à la jeune fille de la détester plus encore. Elle avait réagi de manière épidermique au regard noir qu'on lui avait lancé. Répondre à l'agressivité par du ressentiment n'était pas une bonne idée. Notamment dans ce cas-là. Marja résolut alors de présenter des excuses en bonne et due forme, pour ensuite opérer un repli stratégique vers la bibliothèque. Elle se racla la gorge.

« Dame Mana, commença-t-elle, je vous prie de croire qu'entre votre fiancé et moi il n'y a rien d'autre que de l'inimitié. Malgré ce qu'ont pu vous laisser entendre mes propos, le seigneur de Nemériel ne vous a jamais été infidèle... avec moi, du moins. »

Oh ! Elle aurait dû se mordre la langue. Était-elle vraiment obligée d'ajouter cette dernière partie ? Elle toussota.

« J'admets que certaines de mes paroles ont peut-être dépassé ma pensée. Vous savez ce que s'est, dans le feu de l'action, on se retrouve souvent à dire ou faire des choses hasardeuses. Bref, si une de mes actions a pu vous blesser, je vous présente mes excuses. J'espère que cet événement fâcheux n'est pas le prélude à une profonde animosité entre nous. »

*À une plus profonde animosité, * corrigea Marja pour elle-même. Elle avait certes lié connaissance et, pouvait-elle espérer, amitié avec certaines camarades, mais s’appuyer sur de nouvelles relations avec quelques autres nobles influents ne serait pas de refus. Ne serait-ce que pour calmer les factions les plus radicales.

De plus, Marja n'était pas stupide. Si elle voulait survivre ici ou à la Cour, il lui faudrait de nombreux contacts. Surtout si elle avait Nemériel contre elle, sa famille comptait beaucoup d'amis. Tout comte qu'il était, son père, Ezra, n'avait comme seule protection que le prestige de son nom. Il ne dénombrait que très peu de soutien au sein des différentes ligues de la noblesse. À l'heure actuelle, bien qu'il courtisât les Guildes et d'autres seigneurs, il n'avait pas regagné le rôle politique de son prédécesseur. Cela ne se ferait pas en quelques mois, assurément. Alors ajouter la puissante famille de Dame Mana à la longue liste des ennemis des Leinyer n'était pas le plus judicieux. Sauf si ladite famille appartenait déjà au clan de ceux qui hurlaient « À bas les parvenus ! », auquel cas, Marja ne pouvait que tenter de limiter les dégâts.

13
Présentation des joueurs / Re: Margarhidis/Julia
« le: 05 août 2011, 12:13:30 »
8-) Ah ouais ! Ca peut être un excellent test ! J'y penserai la prochaine fois ! :mrgreen:

Perso, je n'ai pas si hâte que ça de lire la suite parce que je sais que Marja va souffrir ! M'enfin elle l'aura cherché (comment ça ? Je n'avais qu'à mieux réfléchir à sa réponse... Pff !)

14
Présentation des joueurs / Re: Margarhidis/Julia
« le: 04 août 2011, 21:53:58 »
Merci !

Oui, la version anglaise commune pour endonasodigitale a aussi un certain cachet, je trouve.  :lol:

Je serais curieuse de connaître l'histoire pour procrastinatrice [Mode curieuse ON].

Et oui, je pense me plaire parmi vous, mais la question reste entière : mon personnage survivra-t-il assez longtemps pour accueillir les envoyés en mission à leur retour ? :mrgreen:

15
Sujets d'intro / Re: [Rp d'intro: Margarhidis] Un sucre ou deux?
« le: 04 août 2011, 21:45:34 »
Un soleil radieux s'était levé sur le Palais et ses Collegia, ce qui avait laissé présager d'une belle et bonne journée. Pour Margarhidis Leinyer, la fille du comte de Bordechêne, ladite journée avait commencé par une constatation qui l'avait mise d'excellente humeur. Somme toute, elle s'habituait au rythme de vie en ces lieux. Le fait que les enseignements ici dispensés étaient intéressants (enfin pour la plupart) la motivait grandement.

Sauf peut-être le cours portant sur l'Étiquette et le Protocole. Il devait certainement être utile pour qui gravite dans les cercles de pouvoir. Toutefois, soit cela venait de l'enseignant, soit Marja (de son petit surnom affectueux donné par ses parents) n'avait pas l'état d'esprit adéquat, mais c'était d'un ennui mortel. Apprendre la liste des titres et noms des familles nobles dans leur ordre de préséance n'était pas des plus passionnant, il fallait bien l'avouer. Même si cela avait été l'occasion de découvrir que la Lignée des Bordechêne jouissait d'une telle ancienneté qu'ils pouvaient en remontrer aux ducs plus récemment titrés.

Néanmoins, dans la pratique, Marja ne voyait pas encore ce qu'elle pourrait faire d'un tel prestige. Après tout, malgré le fait que son père descendît bien des Bordechêne par un quatre fois (au moins !) arrière-grand-père, il restait aux yeux des autres un cul-terreux de petit seigneur. Et par conséquent, ses enfants aussi. Alors rien de surprenant si Marja et ses frères, Jowan et Arved, se retrouvaient parfois en butte à des réflexions mesquines et des coups bas.

Elle devait reconnaître que les élèves n'étaient pas tous des nobles dédaigneux. À condition de bien observer les groupes formés lors des pauses, on pouvait aisément se trouver quelques camarades sympathiques, voire charmeurs. Tout cela permettait à Marja d'affirmer qu'elle appréciait ses études sous la férule des Collegia.

Aujourd'hui, s'était-elle dit en début de matinée, ce serait une belle journée. Elle avait suivi les cours de Logique et Expression avec une vive attention, survécu aux leçons de sciences physiques et s'était passionnée pour la conférence sur le règne d'Elspeth la Pacifique. Pour couronner le tout, elle attendait avec impatience l'enseignement de langue hardornienne avant l'exposé en botanique. Sa mère lui ayant déjà appris le rethwellan, on lui avait conseillé de se former dansune troisième. Elle avait hésité entre karsite et hardornien, deux pays frontaliers avec lesquels Valdemar traitait assez souvent. Finalement, elle avait préféré Hardorn, les relations avec ce royaume étaient un brin plus apaisées.

Bref, même avec des classes clairsemées par l'absence des Hérauts et autres apprentis, les leçons continuaient. En outre, il était intéressant d'avoir moins d'élèves, car ainsi les professeurs avaient plus de temps à consacrer aux autres. Moins débordés, certains se montraient plus engageants.

En revanche, l'éloignement des très intègres Hérauts semblait avoir levé quelques contraintes implicites. Le moulin à ragots tournait avec une vigueur inégalée et les actions déplaisantes se multipliaient. La veille encore, de mauvais farceurs avaient poussé une apprentie historienne dans l'étang. Aucun doute ne planait sur l'identité des instigateurs d'une si déplorable plaisanterie. En tête de liste venaient Mark de Nemériel et sa bande.

Habituellement, Marja les évitait. Et puis le plus souvent, elle était accompagnée d'au moins un de ses frères ou d'un camarade, ce qui réduisait considérablement les interactions. Il y avait bien eu quelques potins sur les moeurs supposées barbares des Leinyer, mais Marja ou Jowan y avaient répondu par quelques pirouettes verbales. Un silence méprisant saupoudré d'un zeste d'ironie avait plus d'effet qu'une dénégation trop vive. Quant aux disparitions d'affaires, la question avait été réglée par le surgissement spontané de grenouilles, lézards et autres serpents au milieu des possessions de certains Bleus.

Certes, Marja et ses frères avaient dû passer la nuit, les pieds dans la vase froide et visqueuse d'une mare artificielle, dans le Champ des Compagnons pour trouver les susnommées grenouilles. Il avait aussi fallu beaucoup ruser pour arriver à glisser les reptiles dans les sacs à l'insu de leurs victimes. Ça avait été une histoire de bonne synchronisation des trois parties, mais le résultat en valait la peine. Les cris d'orfraie que poussèrent certaines personnes étaient du plus bel effet. Ils résonnèrent jusqu'au Palais.

« Quand vous aurez fini de hurler comme des truies qu'on égorge ou de hennir de rire comme des ânes, avait dit flegmatiquement le professeur du moment, nous pourrons reprendre. »

Si les trois Leinyer conservèrent tout au long de l'affaire des visages parfaitement neutres, une étincelle caractéristique avait scintillé dans le regard de Marja. L'ombre d'un sourire satisfait avait aussi plané sur ses lèvres. En somme, la vie des Non-Affiliées s'écoulait avec ses petits et grands événements.

Cependant, Marja découvrit bien vite qu'être considérée comme une « parvenue » entraînait bien d'autres désagréments. Elle fit l'erreur de se retrouver seule lorsque le Glas retentit. Une camarade lui avait expliqué pourquoi le timbre funèbre sonnait jusqu'à les envelopper de chagrin. Puis elle avait annoncé avec une insouciance choquante l'absence du professeur d'hardornien et donc sa prochaine activité pour l'heure à venir. Marja en resta abasourdie par un tel manque d'égards. La poursuite de plaisirs futiles et éphémères semblait chez cette élève plus importante que le respect dû à un défunt.

Un (ou une) Héraut était mort, par Agnira ! Les parents de Marja lui avaient inculqué la déférence due aux garants de l'ordre à Valdemar. Même si elle n'en connaissait personnellement aucun, un minimum de considération était de bon aloi. C'était sur ces pensées moroses ainsi que l'idée du chagrin éprouvé par les amis et proches du disparu que Marja se dirigea vers la salle de détente. Ses deux frères n'avaient pas cours dans la même section de bâtiment qu'elle aujourd'hui. Elle ne pourrait discuter avec eux de ce comportement irrévérencieux que plus tard.

C'est parce qu'elle était perdue dans sa réflexion que Marja n'entendit, ni ne vit arriver Mark de Nemériel et ses mignons. Soudain, elle fut entourée par les trois gros bras de Mark, ceux qu'elle avait aimablement nommés : Cou-de-Taureau, Mains-en-Battoir et Genoux-Cagneux. En se retournant, elle se retrouva nez à nez avec le Coquelet. *Au temps pour la belle journée!* songea-t-elle en louchant sur l'appendice nasal tordu de Nemériel.

Il la toisa de son petit air supérieur qui hérissait toujours Marja avant de lancer l'insulte du jour. Une fois encore, on lui tenait rigueur du fait d'avoir la loi de son côté. Bordechêne ET Ambrande revenaient de plein droit à sa famille. Les Leinyer avaient un grand sens du devoir, et puis l'honnêteté obligeait à reconnaître que personne n'aurait voulu renoncer à la propriété d'Ambrande. Il fallait être fou ! Défaut qui n'était pas héréditaire dans son entourage, à l'inverse des anciens porteurs du titre.

Marja vit le bras de son interlocuteur se tendre vers elle et sa réplique ne pouvait lui échapper.

" Nous on peut prendre tout gratuitement. L'avantage d'être un vrai noble."

Elle était prête à lui répondre vertement lorsqu'une nouvelle voix se fit entendre. La diction raffinée mais catégorique d'une femme qui a l'habitude qu'on lui obéisse, le cercle des Bleus s'écarta pour laisser passer Dame Mana.

*Mauvaise pioche !* pensa Marja. L'actuelle bien-aimée de Mark venait d'arriver alors que le sieur tentait quelques privautés avec la fille de Bordechêne. Or, Mana était réputée pour sa possessivité. Malgré l'effort du seigneur de Nemériel pour juguler une situation tendue, personne n'échappa au regard noir de la nouvelle arrivante. Pas même Marja qui était pourtant la victime dans cette histoire.

* Joie ! Bonheur !* ironisa-t-elle pour elle-même. Sa position précaire s'aggrava lorsque, sans pouvoir réagir, elle se retrouva prisonnière des mains moites de Mark et placée tel un bouclier entre les deux tourtereaux. Cela présageait d'une dispute d'où elle ne ressortirait pas indemne. Malgré tout, Marja ne put s'empêcher de laisser tomber une remarque sardonique :

« Loin de moi, l'idée de semer le trouble entre le couple le plus populaire de Haven. Mais je ne peux m'empêcher de remarquer que si le seigneur de Nemériel parle de mariage, je ne l'ai pas entendu vous déclarer un amour absolu. »

Elle tourna la tête vers Mark, les sourcils froncés et la moue sévère comme une maîtresse d'école.

« Ttt, Ttt, continua-t-elle, vous n'avez aucun talent pour appréhender la sensibilité féminine. Si un homme faute et qu'il est pris la main dans le sac par sa dulcinée, il doit immédiatement protester de son adoration éternelle des charmes – elle fit une pause et leva à dessein d'insulter un sourcil dubitatif – incommensurables de son aimée. Il se doit aussi de dédaigner sa maîtresse du moment, moi-même en l'occurrence, avec quelques fines railleries. »

Elle se tut un instant et sembla estimer quelque chose chez Mark.

« En fait, oubliez les railleries, cela vous obligerait à réfléchir. »

Pages: [1] 2