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Messages - Kayann

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Il ne fallait pas être devin pour comprendre que Manuchan aussi avait perçu le malaise de la jeune femme. Mais lui non plus n'osa pas s'enquérir de la raison de ce changement soudain. Et Kayann qui connaissait la Elbereth depuis, quoi.... quinze minutes? se voyait mal aborder un sujet qui semblait aussi privé.

Apparemment, la boisson proposée amenait son lot de plaisir, elle eut l'effet de ramener Elbereth à une humeur plus légère et permit à Manuchan de lui donner la raison de sa venue, avec simplicité et familiarité, ce qui ravit la Shin'a'in.

Citer
Eh bien ! J’ai le projet de partir en Rethwellan sur les traces de mes origines et peut-être d’y retrouver mes parents…. C’est loin d’être évident car il y a plusieurs décades de voyage et il me faudrait une monture capable de tenir la distance. Pas forcément très rapide, je ne suis clairement pas le meilleur des cavaliers mais fiable et robuste. Est-ce que tu saurais me trouver ça ? A moins que tu n’aie une meilleure idée bien sûr, c’est ton rayon, pas le mien

Citer
Manu ! C'est un sacré projet que tu as là. J'espère que tu arriveras au bout ! Tu pars seul ? Tu as pu t'arranger avec Arbretempête ?

Visiblement, le projet était d'envergure, et tandis qu'Elbereth l'interrogeait sur des détails qu'elle ignorait, Kayann passait déjà en revue mentalement ses protégés en tentant de définir lesquels pourraient faire le bonheur du mage. Un cheval docile, un compagnon de voyage endurant et fiable, avec bon caractère, car ce n'était pas pour traverser Haven en fanfaronnant deux fois par jour, c'était un projet au long terme. L'éleveuse reprit une gorgée de bière en réfléchissant, passa sa main sur sa joue et regarda du côté des écuries, comme le fait de les savoir là pouvait lui donner une réponse.

Elle finit par répondre:

Je pense avoir ton bonheur, il faudrait que tu puisses les essayer, l'entreprise nécessite un choix judicieux et ce n'est pas à mi chemin que tu pourrais venir réclamer un échange ou remboursement pour mauvais conseil.

Elle adressa un sourire et un clin d'oeil à Manuchan puis reprit:

J'ai quelques chevaux là, les autres sont en dehors de la ville, sur une pâture. Laisse moi la journée et demain matin je peux t'en présenter deux ou trois qui pourraient faire ton bonheur. Ou souhaiterais-tu déjà voir ceux que j'ai ici?

En fait, elle réfléchissait tout haut. Béoul était rapide et vif, mais trop sensible pour un cavalier peut-être un peu inexpérimenté. Et l'autre, la petite jument, il en était hors de question. Ce volcan n'était pas prête à trouver quelqu'un qui supporterait son caractère épouvantable. Il restait Roux Poil, son fidèle destrier qui allait sur l'âge et dont elle ne pouvait se séparer, et Elend'il. Son attention s'arrêta sur ce dernier. Un hongre de cinq ans, robuste mais qui ne manquait pas de tempérament. Sans juger des qualités de cavalier de Manuchan, il était difficile de se faire une idée. A l'extérieur de la ville par contre, il y avait.... Elle fit un geste agacé pour couper court à ses réflexions et s'enquit d'un sourire gracieux de la réponse du mage.

Spoiler: montrer
Toi qui voit Manu, ce que tu veux faire! Et désolééééee pour l'attente.

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Haven / Re : [Kayann / Fitz] Du cuir en toute amitié.
« le: 04 avril 2020, 22:27:47 »
Les deux cavaliers prirent donc la route pour sortir de la ville. L'air était sec et la poussière de la rue restait en suspension. Un peu de pluie ne ferait pas de mal à la ville, encore moins à la campagne, mais rien ne présageait une averse imminente.

A peine avaient-ils franchi les portes de Haven que la jeune et impétueuse Thahirim montra des signes d'impatience. Elle piaffait et supportait mal l'allure imposée, le pas en l'occurence, tant elle semblait désireuse de se dégourdir les jambes.

L'insouciance de la jeunesse, pensa sa cavalière en souriant avec affection, tout en mettant sa science à l'oeuvre pour canaliser l'énergie débordante de la jeune jument. Pour cette monture là, il y avait fort à parier que l'âge ne changerait rien, elle resterait un caractère indocile. Néanmoins, elle devait au moins apprendre à se fier à son cavalier, ne serait-ce que pour ne pas se blesser. Si la Shin'a'in lui accordait le fougueux galop qu'elle attendait, nul doute qu'elle finirait la journée avec un claquage et une assignation à domicile pour plusieurs jours, voir pire.

Mentalement, elle tenta de faire passer son message à son cheval, l'enjoignant à lui accorder sa confiance. En regardant Béoul et Fitz, elle savait qu'à un moment ou à un autre, ils les défieraient. Non qu'elle ait un don de télépathie, mais à force d'observer de loin les Héraults, elle se disait que même si c'était vain, le fait de tenter de communiquer avec ses chevaux ne lui couterait pas grand chose. Et lu permettrait de cibler ses demandes plus correctement.

Quand bien même elle restait concentrée sur sa fougueuse monture, Kayann n'avait pas perdu un mot de ce qu'avait rapporté Fitz. Elle écoutait avec sérieux, tentant d'apporter des réponses aux nombreuses questions qui étaient restées en suspens entre eux. Ce qu'elle apprit ne lui permit pas de percer le mystère, mais elle était ravie d'apprendre que Fitz avait fait tout ce chemin.

Finalement, tu es un capitaine, avec des pouvoirs surnaturels, et une hache en prime... Tu ne t'en sors pas mal on dirait! résuma-t-elle en riant.

Il lui retourna ensuite sa question, le sourire de la Shin'a'in changea, il ne s'estompa pas mais se teinta d'une sorte de tristesse. Par où commencer...

Eh bien, après les missions, j'étais... un peu perdue... Je ne savais plus où était ma place, et j'avais la certitude qu'elle n'était pas ici...

Comment lui dire que son absence, à lui, l'absence de nouvelles de sa part, avait largement accentué son malaise... Elle préféra se taire là dessus et poursuivit:

Je suis retournée chez moi, dans les Dorisha, dans mon clan. Ça n'a pas été simple... Le souvenir de mon frère, tout ça... Mais la déesse dans sa grande sagesse m'a accordé le pardon et pendant quelques temps, la vie s'est montrée clémente. En remerciement et par piété envers elle, je suis devenue promise à la Déesse, chamane si tu préfères...

Elle donnait bien trop de détails... Mais voilà, une fois le flot libéré, comment s'en défaire? Elle accorda un sourire à son compagnon.

Mais là encore... C'est étonnant la vie, là où elle nous emmène... J'étais à nouveau très intégrée dans mon clan, je pensais que ma place était toute faite, et tout à coup, tu te lèves un matin avec des fourmis dans les jambes... Et j'étais repartie sur les routes, une superbe horde de chevaux m'accompagnant. Béoul et Tahirim viennent de mon troisième convoi. Et chaque fois que je reviens, je profite de faire avancer mon petit commerce de cuir, histoire de payer mon pied à terre.

Voilà, dans les grandes lignes. Ils arrivèrent bientôt à l'orée du bois qu'ils avaient emprunté l'époque, lors de leur première chevauchée.

3
Kayann fit donc rentrer la joyeuse troupe dans sa petite demeure, ravie de cette rencontre. Elle en oublia presque l'incident du matin!
Elle les précéda dans l'établi, pour s'empresser de servir, chose promise, chose due, le breuvage espéré.

Joyeuse troupe oui mais non. Elle s'affaira tant à les recevoir qu'elle ne vit rien du trouble de la pétillante jeune femme qui la suivit. Et comme c'était dommage! Haven avait toujours été pour elle une source de mystère, avec le lot de désespoir et d'émerveillement que cela pouvait comporter. Sa rencontre, il y a plusieurs années de cela, avec le charmant Eoghan était restée dans les anales et c'était bel et bien un souvenir joyeux quand elle repensait à lui. Mais elle ne l'avait jamais revu. Elle même avait quitté la ville durant une période considérable, et elle l'avait quelque peu oublier.

Ce qui n'était pas le cas de Manuchan. Ses rencontres avec le mage avait jalonné une époque qui tendait vers le doute et la souffrance, dont l'apogée furent les missions, où du moins la sienne, qu'elle avait jugé à l'époque comme une perte de temps, et d'énergie.

En fait, elle avait tout perdu, à ce moment-là.

Mais, là, à l'instant, si la présence du jeune homme pouvait teinter l'arrière plan d'une légère ombre au tableau, elle n'en faisait guère cas.

Elle sortit donc les boissons, qu'elle amena vers son établi, là où d'un geste de la main elle les invita à s'asseoir.

Une fois installée elle même, elle commença:

Elbereth m'a tiré d'un mauvais pas, bien malgré elle, tout à l'heure. Nous venons de nous rencontrer mais déjà, je vous suis redevable!

Là, en plongeant ses yeux dans ceux de la jeune femme, elle ressentit un léger trouble, comme si la bonne humeur de la joyeuse Elbereth s'était tout à coup dissipée.

Kayann, par l'avantage de son âge, s'en rendit compte et fronça légèrement les sourcils en la dévisageant. Quelque chose l'avait chiffonné? Afin de ne pas la brusquer, Kayann s'adressa ensuite à Manuchan:

Que puis-je faire pour toi? Raconte moi tout!

Et de lever sa chope avant de prendre une rasade de l'enivrant breuvage.

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Si la matinée avait mal commencée avec cette accrochage, elle s'en trouva radieuse grâce à l'apparition de la charmante Elbereth et de son acolyte. Une fois les présentations faites, Kayann s'adressa à la mystérieuse Dellaria:

Enchantée également! Si j'avais dans mes amis quelqu'un comme vous, il m'arriverait bien moins souvent ce genre d'aventure!

Puis, elle se poussa pour les inviter à entrer d'un geste de la main:

Venez! J'ai de la bière au beurre toute fraîche!

Mais au moment où elles allaient entrer, un bonjour retentissant les retint dans leurs gestes et elles se tournèrent de concert vers le nouveau venu. Kayann écarquilla les yeux et lui adressa un sourire franc, emprunt de surprise.

Manuchan! Et bien!

Depuis quand n'avait-elle pas revu le mage! Une éternité! Leur rencontre avait été brève mais intense, c'est le moins que l'on pouvait dire. Et dans les couleurs de ses souvenirs, la palette allait du bleu ciel au rouge tourmenté, assurément. Malgré tout, le sentiment qu'il lui inspirait était toujours le même: beaucoup de sympathie, mêlée de respect.

Lorsqu'il fut à leur hauteur, Kayann poursuivit:

Quel plaisir de te revoir! Je viens de proposer un rafraîchissement, te joins-tu à nous? Que me vaut l'honneur de ta visite?

Est-ce qu'ils se tutoyaient? Kayann n'en était pas sûre du tout. Boaf, tant pis, elle doutait que le mage soit du genre à s'offusquer. Elbereth semblait le connaître aussi et les interrogea sur l'origine de leur rapport. Par où commencer... Elle décida de simplifier en les invitant à entrer:

Son apprenti m'a acheté un cheval, il y a quelques années, et je dois dire que la rencontre avait été épique. D'ailleurs, comment va le terrible Eoghan?

En entrant dans l'échoppe, on pouvait être agréablement surpris par la fraîcheur qui y régnait. A gauche de l'entrée, l'âtre était froid, aucun feu ne s'y consumait. Au centre, un long établi était recouvert de travaux en suspens, en l'occurrence, des fourreaux à l'agonie qu'on lui avait demandé de ressusciter. La tâche s'annonçait ardue. Sur des étagères contre le mur du fond, des rouleaux de cuir en tout genre attendaient leur heure, sous une légère couche d'inévitables poussières.

Enfin, le long d'une baie vitrée sur la droite, des brides, harnachements, bourses, escarcelles, ceintures et autres étaient en présentation, en vue d'un éventuel achat. Une porte ouverte donnait sur une cour intérieure, au frais elle aussi. Si on la traversait, on se rendait aux écuries, où se trouvait la principale activité de la Shin'a'in, ses chevaux.

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Haven / Re : [Kayann / Fitz] Du cuir en toute amitié.
« le: 31 mars 2020, 16:50:24 »
Autour d'eux, la poussière qui s'échappait du pelage tourbillonnait dans les faisceaux de lumière estivale éclairant l'écurie. Il faisait déjà chaud, le bord du lac serait une destination de rêve pour chevaux et cavaliers. Les montures n'étaient pas très sales, si Kayann ne pouvait pas les monter tout les jours autant de temps qu'elle le souhaiterait, le bouchonnage par contre faisait partie intégrante de son emploi du temps. Ils eurent donc tôt fait de finaliser leur entretien.

Fitz la fit sourire lorsqu'il parla de Mephisto: C'est bien vrai, je n'aime pas m'en séparer, mais dans le cas de Mephisto et toi, ce n'est pas monnaie courante. J'aimerais que ce soit à chaque fois une révélation comme vous l'avez eu, mais loin s'en faut.

- Je suis capitaine maintenant. Fini le mercenaire ou le soldat. Ils ont été assez fou pour me donner un grade.    lui dit-il.

La encore elle sourit, en répondant avec douceur: Là encore, je ne suis pas surprise. Il n'y a que toi sûrement qui doutait de tes aptitudes. J'ai vu de mes propres yeux que tu étais un fou peut-être, mais plus courageux et loyal que la plupart des hommes avec une hache.

Les gestes des deux protagonistes étaient efficaces et rapides, les chevaux furent bientôt parés au départ. Ils sortaient de l'écurie dans la cour quand Fitz aborda LE sujet... Ou l'un des sujets en suspens entre eux.

Kayann prit quelques instants pour infuser les informations le concernant. Elle avait toujours été d'avis que plus vite Fitz saurait se servir de ce nouveau don/nouvelle malédiction, c'était selon le point de vue, plus vite il évoluerait et serait à même de remplir la mission qu'il avait reçu, bien qu'à l'époque en tout cas, il s'en serait volontiers passé.

Mais bien sûr, si elle était soulagée de connaître le cheminement du capitaine en titre, elle ne put retenir un frémissement lorsque le nom d'Ysaline fut prononcée. Comment aurait-elle oublier cette épisode là. La Shin'a'in avait elle aussi fait son chemin depuis, et ce moment là de sa vie était marquée. Depuis ce jour, tout avait changé, pour le meilleur comme pour pire.

C'est bien, pour ta main, commença-t-elle en montant en selle, c'était important je pense. Il va falloir que tu me racontes tes deux ans avec les Kal'enedral... Qu'est-ce que tu peux en faire, du coup? As tu appris à lire les visions qu'elle t'envoyait? As tu développer d'autres... pouvoirs?

Tout en l'interrogeant, elle l'invita à partir au pas vers la rue, pour rejoindre l'artère principale et sortir de la ville, pour chercher un peu de fraîcheur à l'extérieur.

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La Taverne de Haven / Re : [Scénar] Le début de la fin
« le: 30 mars 2020, 10:42:32 »
Bon je sais pas ou on va mais j 'en suis!! Si ça c est pas de la dévotion.

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Visiblement, le toupet de la Shin'a'in ne plut pas à l'escroc. Mouché, il embarqua sa pauvre carne tout en os, et tourna les talons en maugréant que cela ne se passerait pas comme ça.
En le regardant s'éloigner, Kayann se demanda si elle n'avait pas loupé un épisode. Quelles étaient donc ces manières de rustre pour tenter de l'arnaquer? Avait-elle encore l'âge d'une petite oie influençable? Dans un autre contexte, ça aurait pu être flatteur, mais tout de même!

En soupirant, elle réajusta son châle sur ses épaules et put enfin se concentrer sur la nouvelle arrivée. Tout en reprenant contenance, elle arbora un réel sourire emprunt de sympathie et s'adressa à la jeune femme:

Je suis désolée de vous avoir prise à partie. Mais ce charlatan ne semblait pas vouloir me lâcher. Je ne sais pas s'il a vraiment terminé, nous verrons.

Elle jeta ensuite un oeil admiratif au superbe fauve qui l'accompagnait:

Votre compagnon aura peut-être contribué à sa fuite.

Kayann n'avait aucun prérequis pour la télépathie, mais elle savait d'expérience le lien de confiance que pouvait tisser deux êtres vivants, de quelque nature qu'ils soient. Elle sourit en pensant à leur complicité, avant de proposer:

C'est sans engagement bien sûr, mais permettez moi de vous faire visiter mon échoppe! Ne serait-ce que pour vous offrir une boisson en remerciement de votre complicité. Qu'en dites vous? Au fait, je suis Kayann, je suis meneuse de chevaux Shin'a'in et artisane du cuir, à temps perdu.

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Haven / Re : [Kayann / Fitz] Du cuir en toute amitié.
« le: 30 mars 2020, 10:24:43 »
Des deux montures, Kayann n'aurait pas su dire laquelle serait choisi par Fitz. Les deux avaient tout pour lui plaire et il ne serait déçu ni par l'une, ni par l'autre.
En rentrant dans l'écurie où régnait une douce odeur équine et de cuir fraîchement entretenu, elle observa le soldat faire connaissance avec les chevaux. Il n'avait rien perdu à son calme et à sa sensibilité, quoi que la vie ait pu lui faire endurer. Cela fit sourire la cavalière, ravie de retrouver celui qui fut en tout premier lieu un ami.

Il choisit le vif et sensible Béoul, elle s'occuperait donc de Thahirim, elle aussi méritait un peu d'exercice. A son compliment sur son cheptel, Kayann sourit en se dirigeant vers l'harnachement des montures, pour s'emparer d'une selle légère et d'une bride de cuir sombre qu'elle posa dans les mains de Fitz.

Oui, ce sont de belles montures. J'en ai encore sept, au dehors de la ville, dans un parc que je loue à un paysan. Je ne crois pas que tu aies rencontré ma jument de bataille, à l'époque des missions. Elle veille sur eux.

En s'emparant du matériel pour la jument, elle poursuivit:

Ces deux là, avec Roux Poil, je les garde par là, j'espère leur faire trouver un bon acquéreur.

Elle posa la selle et la bride à l'entrée de la stalle, puis se pencha vers un sceau pour en sortir une brosse, tout en indiquant à Fitz:

Serre-toi.

Tout en brossant le poil raz de sa monture, elle enchaîna:

C'est toujours un arrache-coeur. D'un côté je ne peux pas tous les garder, et d'un autre, je ne peux pas les vendre à n'importe qui... Je suis trop... sentimentale peut-être.

Au fond, elle tournait un peu autour du pot. En parlant chevaux, elle espérait repousser le moment où les questions sur elle viendrait. Fitz n'était sûrement pas dupe, mais elle temporisait, comme elle pouvait.

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Haven / Re : [Kayann / Fitz] Du cuir en toute amitié.
« le: 27 mars 2020, 22:43:07 »
Tandis qu'ils parlaient, elle se remémorait les moments passés avec lui. Tout n'avait pas été que délicieux, et ce qui s'était passé à cette époque là l'avait profondément marqué, en changé. Les années qui avaient suivi avaient été suffisamment chargées pour que les souvenirs s'estompent, mais là, devant lui, beaucoup de choses remontaient.
Le fantôme d'Ysaline de Louhens, par contre, ne l'avait jamais quitté.

Kayann avait passé l'âge de la sensiblerie et tenta de réenfouir les émotions en lui adressant un franc sourire:

Comment oublier Mephisto! J'ai toujours pensé que je m'étais laissé attendrir, sur le prix, j'aurais pu en tirer le triple!

Le clin d'oeil qu'elle lui adressa ne laissait aucun doute sur le fond de sa pensée. Ce cheval et lui, ils étaient faits pour se rencontrer. Elle n'avait pas eu son mot à dire.

Je suis ravie qu'il aille bien! J'y étais très attachée.

Elle retira son châle et se rattacha grossièrement les cheveux avec un lacet en cuir avant de poursuivre:

Laisse donc notre ami au repos. J'ai quelques chevaux qui seraient plus qu'heureux de te servir de monture! Si je me rappelle bien tu es un excellent cavalier. Ou alors, était-ce un coup de bol, la première fois? Viens avec moi.

Elle sortit dans l'arrière cour de sa petite maison et la traversa pour rejoindre les écuries. Les stalles étaient fonctionnelles et bien aérées, sans être tout confort. Il y avait la place pour six chevaux, mais seules trois étaient occupées. Roux Poil sortit la tête pour saluer sa cavalière, les deux autres firent bientôt de même. Un bai, tout en finesse, une longue et fine liste blanche était dessinée entre ses yeux doux. Kayann lui présenta sa main puis lui caressa le chanfrein:

Lui, c'est Béoul, rapide et joueur. Tout en sensibilité. Il a besoin d'assurance et de finesse. J'ai de la peine à le placer pour l'instant.

Elle s'avança vers le dernier cheval. Une robe alezan brûlée sombre, haut au garrot, une longue crinière cascadait le long de son encolure.

Voici Thahirim, elle à cinq ans. Un vrai volcan!

Elle observa ses deux protégés en souriant avant de se tourner vers Fitz.

Qu'en dis tu? Je ne te monopoliserai pas longtemps. En vérité, tu me rendrais service. Enfin... Tu leur rendrais service... Je vais chercher de quoi boire, pendant que tu choisis. Ça te va?

Elle retourna à l'intérieur pour boucler son échoppe. Avant de ressortir, elle descendit vers la petite cave, pour en remonter une bouteille de cidre et quelques pommes séchées, qu'elle enfouit dans une besace.

Mais qu'est ce qu'elle faisait? Des années sans le voir, et là, en quelques minutes, elle se retrouve à partir en promenade avec? Elle n'avait aucune idée de ce qu'il était devenu. Et au fond, elle n'était pas bien sûre de vouloir le savoir.

Sans prendre plus de temps à tergiverser, elle le rejoignit aux écuries.


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Haven / Re : [Kayann / Fitz] Du cuir en toute amitié.
« le: 27 mars 2020, 21:48:58 »
- J’aurai préféré une attaque surnaturelle… Mais non rien de ça, il sa suffit qu’un de mes hommes utilise de la graisse de rouage au lieu de de ce que je lui avais mis à disposition pour qu’il me foire tous les fourreaux de la compagnie.

Kayann ne put retenir un gloussement, en imaginant la raclée que le pauvre abruti avait du prendre.

]il arbora alors un grand sourire face à la jeune femme D’un autre côté ça me donne l’occasion de te revoir. Et oui, tout le monde m’a parlé d’une boutique où on pourrait m’aider à retaper cette catastrophe, je ne m’attendais pas à te voir.

Elle rosit légèrement, toujours ravie de constater que son travail était apprécié.

J'ai monté ça il y a quelques mois, quand je suis revenue avec mes derniers chevaux en date. Est ce que je me fais vieille, ou quoi? Mais battre les campagnes à cheval, ce n'est plus ce qui me faisait rêver.

Elle jeta un oeil autour d'elle avant d'adresser un clin d'oeil au capitaine.

Et bizarrement, malgré tout, c'est à Haven que j'ai jeté mon dévolu. Etonnant, n'est-ce pas?

Lorsqu'il parla de leur séparation, au sens de l'éloignement du terme, une pointe de nostalgie lui picota le coeur. Ils étaient si jeunes à l'époque, elle pensait alors que l'amour durait toujours, et surtout, qu'il ne rencontrait nul obstacle assez puissant pour l'anéantir. Mais il y avait eu les missions, puis la vie. Et Fitz est sorti de sa vie à pas de loup, comme il y était entré, d'ailleurs. Une délicieux souvenir que chérissait l'éleveuse.

Il s'est passé tellement de choses. J'ai longtemps hésité à venir te voir, au Collegium, mais je n'ai jamais osé. J'imagine que j'aurais du, peut-être. Ne serait-ce que pour savoir comment avaient évolué, les choses... pour toi...

Elle regarda furtivement sa main, se demandant si le pouvoir qu'elle enfermait était à présent maîtriser, ou non.
Elle sortit de ses questionnements avec le bruit sourd du tas de... fourreaux, apparemment, qui étaient balancé sur le plan de travail. Un verre? Elle regarda ses travaux en suspens.

Mmh... Pourquoi pas? Tu sais que j'avais justement prévu d'emmener Roux Poil au bord du lac où tu m'avais emmené, aujourd'hui! Donc, un galop et un verre, ou un verre seulement?

Bon, c'était un peu cavalier de lui proposer cela, mais cavalière elle l'était non? Et devant le minois tout en charme qui faisait face au mercenaire, il aurait fallu être sans coeur pour refuser...

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Haven / Re : [Kayann / Fitz] Du cuir en toute amitié.
« le: 27 mars 2020, 21:02:22 »
La journée était encore jeune mais Kayann était déjà à l'atelier. La chaleur des derniers jours l'avait encline à se tirer du lit plus tôt qu'à l'accoutumée, pour profiter d'un semblant de fraîcheur matinale pour avancer dans son travail.

Elle n'était pas débordée, un rythme qui lui allait bien. Tout en réparant une ceinture élégamment ouvragée qui appartenait à une jeune noble, elle rêvassait en laissant ses doigts faire le travail qu'ils avaient appris au fil des années. Si les premiers temps avaient été laborieux, elle avait fini par acquérir un semblant de dextérité et de facilité. Les chevaux avaient beau être sa première passion, le fait de développer cette nouvelle corde à son arc lui permettait de retourner moins souvent dans son pays d'origine, et de s'épargner les contraintes d'un voyage long et solitaire qui ne la faisait plus guère rêver.

En regardant son établi, une table sommaire en bois, installée devant une baie vitrée donnant sur la rue, elle faisait le compte des travaux en cours, ce qui pressait et ce qui ne urgeait pas. Si elle se débrouillait bien, elle pourrait même prendre son après-midi pour partir en balade avec Roux Poil, retourner au lac et profiter de la fraîcheur de la clairière.

Elle laissait son esprit vagadonder quand un visiteur la fit sursauter.

" -Kayann ! C’est donc de toi que tout le monde me parle !"

Fitz... Alors là! Elle n'avait pas envie de citer de revenant en parlant de lui, leur courte mais intense histoire en avait eu son lot, mais il fallait bien dire qu'elle ne l'avait pas revu depuis une paie!

- On te parle de moi? En bien j'espère!

Elle tenta ce trait d'humour mais elle devait bien avouer que de se retrouver face à son ancien amant la dérouta un instant. Elle tenta de garder une contenance en rangeant son ouvrage et s'approcha de lui, resserrant la légère étole verte qu'elle gardait sur ses épaules. Il avait beau faire chaud, le matin, son atelier mettait tout le temps un moment à se réchauffer.

- c'est un vrai plaisir de te voir, Fitz... Ça fait si longtemps! Comment vas tu?

En le voyant lourdement chargé, elle se rendait bien compte qu'il n'était pas venu lui faire un brin de causette, ou en tout cas, pas uniquement. Elle lui fit signe de déposer son paquetage sur son établi et les observa de loin en fronçant le nez:

- Qu'est ce qui leur est arrivé?? Une attaque surnaturelle, au moins?  demanda-t-elle en riant.

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Stoïque au possible, Kayann sentait son assaillant faiblir peu à peu, elle se retenait tout juste de bailler, par pur provocation. Mais comme elle l'avait souligné, elle ne devait pas se laisser trop aller, son commerce allait bon train mais on faisait et défaisait une réputation en quelques secondes, dans une ville comme Haven.

Derrière elle, son atelier l'attendait, et ce n'était pas le boulot qui manquait. Son commerce de chevaux allait bon train, complété par la réfection du matériel équestre, elle n'était pas à plaindre. Mais si on venait à dire qu'elle escroquait les gens, ça ne ferait pas long feu.

Elle allait profiter d'un silence de son futur ex client quand une jeune femme apparut dans la rue, flanquée d'un sublime félin qui la talonnait. La nouvelle venue avait fière allure, elle semblait même rayonnée de bien-être. A sa hanche, une lame flambant neuve reflétait les rayons du soleil qui parvenait d'entre les bâtiments, à cette heure encore tôt de la journée. Elle retint donc sa diatribe acide et afficha un sourire lorsque l'inconnue lui adressa la parole, pour lui demander si tout allait bien.
Kayann retint un petit rire, en baissant les yeux un instant, histoire de remettre une mèche de cheveux derrière l'oreille, avant de répondre:

Bien le bonjour à vous aussi! Et bien voyez-vous, le coquin qui est là tente de me faire passer pour une escroc, et je dois dire que j'ai connu des heures plus calmes.

Elle replongea son regard bleu dans celui de l'acheteur, qui sembla soudain sur le point de se décomposer. Il fulminait de colère.

C'est bien cela? Vous contestez une vente sous prétexte de la qualité et vous osez vous présenter devant moi avec une carne dont je ne sais rien?

Elle reporta son attention sur la nouvelle:

Il tente de me faire croire que ce cheval, c'est moi qui le lui ai vendu. Or, n'importe quel idiot connaissant un tant soit peu le monde des chevaux pourrait affirmer que ce malheureux animal n'est pas Shin'a'in. Ce n'est pas que moi, qu'il insulte, mais bien un peuple entier, sans compter les braves destriers qu'ils chérissent.

Soudain lasse de ce bras de fer, elle laissa desserra les bras et fit le tour de l'animal en question.

Néanmoins, si vous le souhaitez, je peux le prendre et le remettre en état. Il ne vous en coûtera pas trop cher, et il n'égalisera jamais celui que vous m'avez bel et bien acheté dernièrement. Mais je peux en faire quelque chose.

La, de deux choses l'une. Soit le voyou s'étouffait dans sa rage, soit il abdiquait. Kayann, ravie, reprit sa place sous son porche en lançant:

Il s'agira de vous décider vite, j'ai de l'ouvrage qui m'attend. D'ailleurs, Mademoiselle, si vous désirez un fourreau de cuir qui conviendrait à votre épée, j'ai sûrement de quoi vous contenter.

La proposition était sérieuse mais elle cherchait surtout une porte de sortie.

13
1ère décade d'été 1485

Au fil des années, sa patience s'était incontestablement développée. Patience à mettre sans doute sur le fait que de moins en moins de choses ne l'atteignaient vraiment, comme cela fut le cas dans sa prime jeunesse. Donc, plutôt de patience, on pouvait parler d'une sorte de flegme, sans être totalement dépourvue de sentiment pour autant, juste un peu plus de... comment pourrait-on le dire... Je m'en foutisme ? Elle pouvait écouter quelqu'un déblatérer les pires stupidités sans sourciller, tant que bien sûr, l'interlocuteur lui permette d'arriver à ses fins.
Non, finalement, on ne pouvait pas parler de patience. Disons un recul nécessaire à sa survie comme commerçante.

Pourtant.

Pourtant, elle devait admettre que l'individu en face d'elle faisait preuve d'une telle maîtrise de la mauvaise foi que si elle n'était pas sur le point d'exploser de rage, elle se serait presque montrée admirative. Un tel niveau de fourberie ne pouvait que forcer le respect. Serrant de son mieux son poing ganté dans sa poche, elle attendit la fin de l'odieuse tirade pour tenter d'y répondre, avec un calme qu'elle puisait dans le tréfonds de ses entrailles. Tout en elle lui hurlait de lui mettre son poing justement en pleine figure mais elle s'en retenait, non sans effort.

"Vous rendez-vous compte? A peine quelques semaines et il boîte comme une vieille carne! Allez pas me dire que vous ne le saviez pas! A prix d'or, vous me l'avez vendu! Une merveille des Dorisha! Mon cul oui! Vous m'avez escroqué et vous le savez fort bien! J'exige réparation! Ou tout du moins, remboursement! Il me faudra le meilleur guérisseur pour arriver au bout de ça! Une fortune! "

Il fallait bien dire que le pauvre animal qu'il désignait du doigt durant sa tirade avait bien mauvais allure, c'était un fait. Le poil terne, le mine basse, les oreilles en berne. Ce pauvre cheval faisait peine à voir. Kayann avait fait le commerce d'un nombre conséquent de chevaux, mais elle ne les oubliait pas facilement. Et cet équidé là, elle en avait l'absolue certitude, ne venait pas de chez elle. Il ressemblait à l'une de ses bêtes, un alezan docile, qu'elle avait bel et bien vendu à l'homme qui vociférait devant elle, mais en aucun cas il ne s'agissait du même. Quand même, tenter de faire passer cette pauvre bête pour un destrier Shin'a'in, quel toupet!
En soupirant, elle croisa les bras devant elle, son regard le plus sombre posé sur l'arnaqueur. Adossée à l'entrée de son échoppe, elle fut néanmoins soulagée de constater que la rue était presque vide, elle n'avait pas besoin qu'on lui plombe sa réputation.


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Pardon.
Décès dans mon cercle d'ami... Ai fait l'autiste pendant une semaine.
Mais j'ai répondu...

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Campagne / Re: [Kayann] Orage sur tons chevalins
« le: 09 juillet 2014, 19:22:06 »
Faut dire qu'elle ne manquait pas de culot, la Kayann... Parce que oui, elle savait qui était Beltran, mais de là à ce qu'il se porte garant pour elle, il y avait un monde! Elle doutait bien qu'il n'avait pas oublié cette nuit tragique où Fitz et elle étaient revenus d'une balade dont l'issu n'avait pas manqué d'être funeste et proche de l'abominable.
Se rappelait-il seulement de son nom?

Et s'il demandait à Fitz de la cautionner, accepterait-il, sachant qu'elle avait mis les voiles sans demander son reste, le plantant là, comme de rien? Un instant, elle se tortilla sur sa chaise, mal à l'aise et vaguement soucieuse. Ce qui ne dut pas échapper au garde, qui ne pipa mot pourtant, ne remettant à aucun moment en cause ses dires. A dire vrai, le nom de Beltran semblait l'avoir largement rassuré. Il ne manqua pas de le lui signifier, avant de lui poser d'autres questions usuelles.

A toutes, elle répondit par la négative:

"Je reste éloignée de toute forme de magie, en général. (A part quand celle-ci te tombe dessus sans te demander ton avis, pensa-t-elle) Je ne possède rien d'hallucinogène et mes seuls talents sont ceux qui tournent autour des chevaux, mais rien qui ne soit pas naturel. Je n'ai pas encore prévu où dormir encore, mais je ne m'en formalise guère. Si je trouve un abri pour mes chevaux, leur litière me fera tout aussi bien l'affaire le temps de trouver quelque chose de plus confortable.

Bientôt, le capitaine apparut. La jeune femme se leva et lui accorda son plus charmant sourire, ravie soudainement d'apercevoir un visage connu. Et, pour son plus grand plaisir, il semblait l'avoir lui même reconnu.

Capitaine! Je suis ravie de vous revoir, et votre confiance m'honore. Et bien voyez-vous, Haven me manquait... Et j'ai manqué à tant de choses qu'il me tarde d'en savoir le dénouement... Peut-être aurais-je l'occasion de vous entretenir à ce sujet... Sans vous voler de votre temps, bien sûr...

Afin d'appuyer ses paroles, elle pencha légèrement le buste en avant lorsqu'elle parla de confiance.
Décidément, le retour s'annonçait plaisant.

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