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Messages - Fiersaule

Pages: [1] 2 3 ... 9
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Jardins / Re : En selle !
« le: 16 mai 2020, 10:43:31 »
Fiersaule trouvait la fillette adorable, sous ses airs farouches. Et elle semblait réellement intéressée par ses explications, ce qui changeait agréablement de ses étudiants.

Il décida de se renseigner sur elle, et surtout d'avertir l'intendante que la petite était peut-être victimes de brimades, et sans doute mise à l'écart par les autres enfants. Avec sa solide expérience, elle saurait y mettre un terme.

Sou lui demanda la permission de revenir le voir. Fiersaule sourit.

«Je t'accueille quand tu veux, Sou. Je suis plus souvent au Collegium des Guérisseurs qu'ici.  Donc si tu veux me voir, il faudra venir là-bas. Mais je ne doute pas qu'une petite page comme toi saura me trouver.»

Il la reconduisit à l'extérieur et la regarda s'enfuir vers le palais.

: Kreel aime Sou. Kreel entendre Sou. Sou parler Kreel?:

Fiersaule leva un sourcil.

: Tu entends Sou?:
: Kreel entendre comme si loin.:


Fiersaule secoua la tête, incrédule. Puis un sourire se dessina sur son visage.

«Intéressant.»

[RP CLOS]

2
Jardins / Re : En selle !
« le: 09 mai 2020, 10:11:49 »
Fiersaule vivait depuis tant de temps à Haven qu'il était plus valdemaran que Tayledras. Il adorait les longs hivers enneigés qui le forçaient à vivre devant sa cheminée. Il aimait la rassurante solidité des murs en pierre. Malgré son air exotique, son absence d'accent, sa connaissance parfaite des mœurs locales et de la culture du pays faisaient que l'on oubliait souvent qu'il était étranger. Seul son nom signalait encore son appartenance aux Tayledras. Son nom et Kreel.

Pour autant, il n'avait pas oublié la fierté d'être un membre d'un peuple Élu par la Déesse. Il aimait parler des siens, de leur mode de vie, de leurs particularités, oubliant parfois de réfléchir à ce que cela pouvait signifier pour des étrangers. La question naïve de la fillette le fit donc sourire.

«Oui, tout le monde a un don. Mais pas tout le monde a un Don lié à la magie de l'esprit. Tu comprends la différence?» Il désigna les jardins à travers la fenêtre. «Le chef jardinier a le don de faire pousser des fleurs qui normalement ne devraient pas pouvoir survivre, ici, à Haven, car le climat est trop rude. Mais il comprend les plantes, il sait interpréter les signes qu'elles lui laissent. C'est un très beau don. Dans mon pays, un tel homme serait considéré comme un grand artiste. Ici...» Il soupira. «Je doute que beaucoup de gens s'intéressent à son travail.» Il se perdit quelques instants dans ses pensées. «Mais le don auquel je faisais référence, pour parler à Kreel, non, ici, tout le monde ne l'a pas. Même si...» Il s'arrêta quelques instants, frappé par une évidence. «En fait... je pense que ce sont nos oiseaux qui possèdent le véritable Don de parler aux humains, et pas les humains. Parce que sinon, je ne parviens pas à expliquer que des non-Tayledras puissent se lier avec des oiseaux liges. L'adoption dans un clan ne peut donner le Don, c'est totalement impossible au vu de ce qu'on sait sur le sujet.» Il se tut, puis sourit. «Je suis désolé pour l'exposé. Une mauvaise habitude de professeur.»

Sou se débarbouilla. La remarque qui suivit ne manqua pas de surprendre Fiersaule. Elle devait être nouvelle au Palais pour s'inquiéter de ce genre de détails.

«Ne t'embarrasse pas avec ça. As-tu idée de la quantité de linge que produit un endroit comme celui-ci? Ce ne sont pas deux serviettes qui vont changer quelque chose. Laisse-les là, elles seront lavées en même temps que les autres.»

Puis, une fois encore, elle s'intéressa à Kreel. Décidément, l'oiseau semblait fasciner la fillette.

«Kreel adore l'attention. Alors, que tu sois prête à faire l'effort d'apprendre à toucher un oiseau rien que pour lui ne peut que le ravir.» Kreel s'ébroua, conscient qu'on parlait de lui. «Mais comme j'ai dit, la première étape, c'est déjà d'avoir les mains propres. Ensuite... il faudra que je t'explique une chose ou deux. Mais j'imagine que tu n'as pas le temps maintenant. Tu as sans doute des tâches qui t'attendent, petite page?»

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Jardins / Re : En selle !
« le: 23 avril 2020, 08:53:19 »
Kreel était très heureux des attentions de Sou. Il fermait paresseusement les paupières et tendait son cou pour inciter la fillette à le caresser davantage.

Fiersaule, lui, avait presque fini de la soigner. Il banda encore un coude joliment écorché et se retrouva désœuvré. Il se releva et alla se laver les mains à l'eau claire.

Sou mâchonna sa langue un moment avant d'oser le questionner.

«Je suis certaine que tu ne lui ferais pas de mal. Simplement, c'est quelque chose qui doit s'apprendre, et ça prend du temps.» Il sourit et fit un geste du menton vers les mains de la fillette. «Et il vaut mieux avoir les mains propres, pour cela.»

Ce qui était très loin d'être le cas. S'il avait lavé les zones blessées, il n'avait en revanche pas touché à ses mains, ni à son visage. Il fronça les sourcils. Mieux valait qu'elle se lave ici, avec un linge, plutôt que dans les salles d'eau, où elle risquait de mouiller ses pansements.

Tandis qu'elle l'interrogeait sur les oiseaux-liges, il récupéra une serviette propre qu'il mouilla entièrement puis une seconde qui servirait à la fillette à se sécher.

«C'est une excellente question. Je ne crois pas qu'il existe une raison très simple. Déjà, les oiseaux-liges ont été élevés par des mages, il y a très longtemps, pour servir de compagnon à mes ancêtres. Et puis, dans mon peuple, tout le monde possède un Don pour parler par l'esprit, au moins à son oiseau-lige. Mais je sais que des frères et sœurs adoptés peuvent se lier avec un oiseau. Pour cela, il faut vivre dans un clan et dans les Pelagirs, car c'est là-bas que l'on trouve les oiseaux-liges.»

Il lui tendit le linge mouillé.

«Tiens, débarbouille-toi. Et fais attention à tes blessures.»

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Jardins / Re : En selle !
« le: 09 avril 2020, 09:58:38 »
Comme tous les enfants solitaires, Sou avait effectivement adopté un chat. C'était habituel. Quoique très différente de la relation qu'entretenaient les Frères du Faucon avec leur oiseau, le lien entre un humain et un chat pouvait être très profonde et être source de réconfort.

«Minet? Un nom approprié. Et en effet, il doit sans doute traîner du côté des cuisines. La cuisinière adore les chats. Je me rappelle d'ailleurs qu'une fois, il avait disparu. Dans quel état cela l'avait-il mise.» Il sourit. Le chat avait fini entre les mains d'un gang qui revendait les fourrures de chat pour les capes des belles dames de la ville. Heureusement, deux Hérauts avaient mis fin à ce trafic.«Si ça se trouve, il va s'installer devant l'âtre pour y dormir toute la journée.»

Kreel se donnait en spectacle. Il ébouriffait son plumage et prenait des poses qu'il pensait avantageuses. Il adorait l'attention, ressemblant en cela à son Lié.

: Kreel beau? :
: Oui, tu es très beau :
: Kreel fier. Fille caresser? :

Il éclata de rire. Kreel ne perdait décidément jamais le nord.

«Kreel me demande si tu veux le caresser?» Il sortit une longue plume de sa sacoche. «Tiens. Utilise ça. Il vaut mieux éviter de caresser un oiseau à main nue. Tu as trop de risques d'abîmer ses plumes.»

Il lui tendit la longue plume avant de reprendre ses soins. La seconde plaie était plus étendue, mais moins profonde. Il la lava soigneusement.

«Et pour répondre à ta question, j'imagine que les premiers d'entre nous ne choisissaient que des faucons, ou des oiseaux similaires. Mais, le temps passant, d'autres espèces se sont alliées à nous. Et tu sais, même s'il n'y ressemble pas, Kreel est aussi une espèce de faucon. Enfin, c'est un rapace.» Il sourit. «Je connais des gens qui ont un hibou comme oiseau-lige. Ça ressemble encore moins à un faucon que mon Kreel. Mais tu sais, ce qui compte, c'est le cœur. Un oiseau se lie à un humain car il se sent proche de lui.»

Tout en parlant, il étala la pommade cicatrisante et fit un pansement.

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Jardins / Re : En selle !
« le: 01 novembre 2017, 08:58:25 »
«Te tuer, te manger?» Il éclata de rire. «Les Compagnons sont d'une infinie gentillesse et Barrn n'aurait aucun intérêt à te manger. C'est un gros paresseux, et ta carcasse lui donnerait bien trop de travail!»

Puis il répondit sans délai à la première question de la fillette, comme si sa réponse avait déjà été prête.

«Tromper le nez d'un kyree? Avec du bois de cèdre. Les Dyhelis parlent avec l'esprit. Ils n'ouvrent pas la bouche. Et Kreel est sans doute dans le coin. C'est un gros paresseux. Quant à le prétendre pensant, je n'irai pas jusque là.» Il rit. «Enfin, théoriquement il est pensant. C'est juste qu'il n'est pas l'oiseau le plus futé que je connaisse. Mais il est très beau.»

Réalisant qu'on parlait de lui, le caracara huppé décida de quitter le faîte ensoleillé où il s'était installé et vint se poser devant la porte en croassant. Fiersaule se leva pour lui ouvrir et l'énorme oiseau pénétra dans la petite pièce. Sa démarche au sol était comique, mais il n'aurait pas eu la place d'étendre ses ailes dans un espace aussi restreint.

«Voilà Kreel.» Fiersaule se pencha pour laisser l'oiseau monter sur son épaule. Puis il l'amena à son perchoir. Kreel fit un petit bond pour s'y installer. «Un tayledras ne peut vivre sans oiseau, même si nous sommes loin de chez nous. C'est inscrit dans notre âme. Nous ne sommes pas les Frères du Faucon pour rien.» Il caressa un instant l'oiseau du bout des doigts avant de se remettre au travail.

La première plaie était maintenant "propre". Il la rinça donc à l'eau claire avant de la sécher doucement avec un linge propre. Puis il appliqua un baume cicatrisant dessus et un pansement. Une de faite. Il passa à la suivante.

«Et toi, tu n'as pas d'animal? Tu n'as pas encore ramassé un chat errant pour t'en faire un ami?»

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Jardins / Re : En selle !
« le: 22 octobre 2017, 19:32:32 »
La petite confirma sa peur des chevaux. Fiersaule émit un sifflement admiratif. Les enfants étaient souvent bien plus courageux que les adultes. Ou plus sensibles à la pression sociale, ce qui les encourageait à entreprendre des actions téméraires.

«Tu n'as pas pris la meilleure bête pour t'entraîner. Un poney aurait été plus approprié. Mais je comprends que ça puisse faire peur. Un cheval c'est très grand et pas forcément très malin. Je préfère les dyhelis, quand je dois me déplacer. Au moins, on peut leur faire la conversation.»

La gamine était du genre farouche. Elle semblait constamment sur le point de s'enfuir. Mais elle sembla s'intéresser à l'origine et à la profession de Fiersaule.

«Oui, je suis Tayledras. Enfin, j'ai vécu plus longtemps ici que dans une vallée. Et je m'occupe des premiers. Je ne suis pas vétérinaire. Je soigne les êtres pensants qui ne sont pas humains.»

Sou était décidément trop indépendante accepter plus que le minimum d'aide. Fiersaule se résolut donc à la regarder boitiller à côté de lui. Il se mit donc en route et fit signe à la fillette de le suivre.

«Je suis fatigué, mais pas assez pour ignorer un patient. Et puis, avec mes soins, tu auras sans doute beaucoup moins mal demain. De toute manière, je vais aller voir la gouvernante pour lui dire de te mettre à un poste tranquille pendant quelques jours. Il est hors de question que tu cours partout après une telle chute. Visiblement, tu n'as pas de commotion, mais on ne sera pas certain avant demain.»

Il guida l'enfant dans son "cabinet", ou plutôt l'endroit où lui, le Héraut Maria et tous ceux qui s'occupaient de la santé des non-humains et animaux entreposaient le matériel de soin. Il s'agissait d'une petite pièce fermée dans l'écurie des Compagnons.

Il tira l'unique chaise au centre de la pièce et fit signe à l'enfant de s'asseoir. Il l'aida à ôter sa tunique et commença à regarder en détail les blessures de l'enfant. Avec délicatesse, il commença à nettoyer chaque plaie, retirant patiemment tous les corps étrangers qui s'y trouvaient.

«Tu connais des non-humains? J'ai eu l'impression que le sujet t'intéressait.»

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Jardins / Re : En selle !
« le: 14 octobre 2017, 12:10:39 »
Fiersaule adressa un sourire chaleureux à l'enfant quand il fut clair qu'elle ne serait pas tenue responsable de la catastrophe. Cette enfant était vraiment méfiante, comme un animal sauvage, ou sans doute plutôt comme un chat qui avait reçu trop de coups de balai pour encore faire confiance aux êtres humains. Que fait-elle ici? Elle n'était clairement pas sortie du même moule que la plupart des jeunes servantes. D'ailleurs, elle n'était pas bonne, mais page, comme l'indiquait son uniforme. Sa petite taille lui permettait sans doute de se glisser sans aucune peine au milieu des foules les plus compactes.

Il invita ensuite la fillette à s'approcher pour voir la blessure de la jument. Il espérait ainsi pour les "réconcilier". Fieraule ne voulait qu'elles gardent un mauvais souvenir l'une de l'autre. Dubitative, la gamine lui répondit avec effronterie.

«Elle avait peur. Même les humains font des choses stupides, quand ils ont peur.»

Fiersaule observa le comportement de la fillette. Elle était clairement mal à l'aise et n'avait aucune envie de voir la jument de plus près. Il avait un instant pensé qu'elle avait peut-être peur de s'approcher du palefrenier, qui l'avait grondée un instant plus tôt. Mais elle cherchait plutôt à éviter de se rapprocher de l'animal.

«Dis-moi, tu as peur des chevaux? Quel courage il t'a fallu pour monter sur le dos de Mirabelle, alors!»

Il fit signe au palefrenier de repartir avec la bête et se tourna vers l'enfant. Il s'accroupit pour se mettre à sa hauteur.

«Bon, on va reprendre où on en était avant. Je dois nettoyer tes blessures. Comme il faut que tu enlèves ta tunique, on va trouver un endroit tranquille. Et avant tout, quel est ton nom, petite page? Moi je suis Fiersaule, et je m'occupe de soigner les non-humains. Et parfois les humains aussi, quand il y a besoin.»

Il se releva.

«As-tu besoin d'aide pour marcher ou ça va aller? Je peux te porter, si besoin est. Tu n'es sans doute pas bien lourde. Mais c'est mieux si tu arrives à te déplacer seule, même si c'est avec mon aide.»

Il se doutait bien que la fillette n'accepterait jamais d'être portée. En présentant les choses ainsi, il espérait lui donner l'impression que si être portée n'était pas envisageable, accepter une main secourable l'était, en comparaison.

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Jardins / Re : En selle !
« le: 11 octobre 2017, 08:17:55 »
«Je comprends. Mirabelle est une sale teigne. Pas la monture idéale pour une débutante. Mais si ça peut te rassurer, je pense que tu t'es fait plus mal qu'elle.»

Arrivèrent alors le palefrenier et son fils. Après s'être assuré qu'il n'y avait pas eu mort d'homme, l'homme se mit à réprimander la fillette. Il ne semblait faire aucun doute dans son esprit que la gamine était responsable du désastre. Fiersaule, lui, en doutait franchement. Tout d'abord inquiète pour la petite jument, elle s'était soudain mise en colère. Ce n'était pas le comportement d'une coupable, mais bien celui d'une innocente accusée à tort. Et Fiersaule connaissait les gamins de l'âge de Jacer; ils étaient prêts à tout pour impressionner les filles. Il le savait bien, il avait fait de même à son époque.

«Du calme. Je doute que cette petite ait sorti Mirabelle de son box. Cette jument est têtue et n'aurait pas suivi une inconnue, même aussi mignonne. L'enfant n'aurait jamais eu la force de l'obliger, et franchement, vous ne me ferez pas croire qu'elle a l'expérience nécessaire pour manœuvrer un cheval aussi capricieux. Et j'ai vu trois autres gamines partir en courant. Pour moi, la petite est plutôt la victime d'une mauvaise farce. N'est-ce pas?»

Fiersaule dévisagea Jacer, espérant en apprendre davantage par sa bouche.

Il n'avait pas l'air sévère, jamais. Il n'avait pas hérité de l'air perpétuellement agacé et froid de sa mère. Mais il était Guérisseur et cela lui conférait un minimum d'autorité. Il savait qu'on l'écoutait quand il exprimait son opinion, que les plus jeunes le respectaient (un peu au moins) et c'était tout ce qui comptait.

Le palefrenier s'intéressa à la jument et demanda son opinion à Fiersaule.

«Je vais l'ausculter. Mais vous avez un très bon coup d'œil habituellement.»

Le trondi'irn s'approcha et se pencha pour regarder la patte de la jument. On voyait la marque de l'impact, mais vu que Mirabelle pouvait se déplacer, c'était signe que la blessure n'était pas très grave.

«Vous pouvez à la limite bander l'articulation pour soulager les tendons, ces prochains jours. Ou mieux, la mettre au repos, si possible.» Fiersaule se tourna vers l'enfant. «Approche, viens regarder. Comme ça tu apprendras peut-être quelque chose d'utile grâce à cette déplorable histoire.»

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Jardins / Re : En selle !
« le: 01 octobre 2017, 09:52:31 »
Fiersaule était fourbu.

Il venait de passer un nombre certain de marques à assister le Héraut Maria. Elle était venue le chercher, car le poulain se présentait mal, et qu'elle avait besoin d'une seconde paire de bras. Habituellement, ce n'était pas à elle de s'occuper d'accoucher les juments "normales". Mais le palefrenier l'avait aperçue qui sortait de l'écurie des Compagnons et elle n'avait pas envisagé un instant de lui refuser son aide, alors même qu'elle venait de passer une nuit blanche au chevet d'un Compagnon. À son tour, elle avait fait appeler Fiersaule, ne se sentant pas les épaules pour gérer un tel accouchement après une nuit blanche.

Le trondi'irn s'arrêta et fronça les sourcils. Il entendait des éclats de voix provenant d'un des petits enclos sis derrière l'écurie. Des voix d'enfants, surexcitées. Que se passait-il? Puis soudain, un grand fracas se fit entendre, et trois fillettes le dépassèrent en courant. Elles cherchaient visiblement à mettre la plus grande distance possible entre elles et le lieu de leur bêtise.

Curieux malgré la fatigue, Fiersaule se dirigea vers la source du bruit. Il fut bien vite devant l'enclos, où on avait abandonné une jument blessée et une gamine, visiblement assommée. Il enjamba la barrière et se pencha sur l'enfant.

« Rien de cassé? Laisse-moi regarder ça. »

Sa tenue verte, bien qu'exotique, le désignant indubitablement comme un Guérisseur, il ne laissa pas à la fillette la possibilité de refuser son aide. Il s'accroupit à ses côtés et l'aida à se redresser, en lui soutenant la tête et les épaules.

« Que s'est-il passé ici? Pourquoi Mirabelle boîte-t-elle? »

Fiersaule examina rapidement l'enfant. Rien de cassé visiblement. Mais elle serait sans doute incapable de se mouvoir sans douleur pendant plusieurs jours. Et il faudra nettoyer les plaies; la terre et les graviers ne faisaient pas partie des éléments requis pour une cicatrisation optimale.

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Mini-Vallée / Re : Je peux pas, j'ai Aqua-Compagnon!
« le: 18 février 2017, 09:09:03 »
Après son magnifique discours, Fiersaule alla embrasser Pluiechantante qui devait retourner travailler. Elle lui donna son opinion sur le discours, puis le félicita d'un baiser. Si elle l'avait trouvé ridicule, elle n'en dit rien, ce dont Fiersaule lui sut gré. Puis elle le salua et repartit, lui laissant Cielété qui s'impatientait, car il voulait absolument se baigner. Fiersaule prit l'enfant par la main pour le guider vers un banc. Là il l'aida à se déshabiller (cela prit un temps inversement proportionnel à la quantité de tissu) et lui-même ôta tous ses vêtements sauf son pantalon de toile légère. Une fois qu'ils furent tous deux prêts, il prit l'enfant dans les bras avant de se diriger dans un premier temps vers le bassin réservé aux non-humains.

«Sieur Barrn, je suis ravi de vous trouver ici. Je vous conseiller de venir vous baigner aussi souvent que possible. Cela ne pourra qu'aider vos douleurs.»

Cielété s'agita dans ses bras.

«Je dois vous laisser, le petit s'impatiente.»

Il laissa là le kyree et alla rejoindre le bassin principal. À peine avait-il posé Cielété au sol que celui-ci courut pour se jeter dans l'eau. Fiersaule poussa un profond soupir avant de se laisser glisser dans le bassin pour aller repêcher son fils adoptif. Celui-ci, d'ailleurs, n'avait guère besoin d'aide. Comme tous les enfants tayledras, il avait appris à nager avant même de savoir marcher, à l'âge où la peur de l'eau était inexistante. Il se dirigea avec force éclaboussures vers Sourcedésert.

«Bonjour, mes dames. J'espère que le petit ne nous dérangera pas trop. Mais il était plus qu'impatient.»

Cielété rejoignit Sourcedésert qui discutait avec l'un des deux Hérauts qui avaient fait la course pour le sauna. Fiersaule haussa les épaules avant d'aller s'installer près d'Elbereth, l'apprentie de Sourcedésert.

«Comment va Dellaria? Compte-t-elle profiter elle aussi des sources? Elle pourrait aller tenir compagnie à ce bon vieux Barrn, non?»

De son côté, Cielété était intrigué par l'homme qui était assis à côté de sa tante. Aussi la questionna-t-il dans son tayledras d'enfant.

«Tata Source? Tu fais des bisous au monsieur comme Na'aen et Alsh'na'el?»

11
1485

Hiver
Je peux pas, j'ai Aqua-Compagnon! - RP général

Printemps
En Selle! - avec Sou
En cours - terminé

12
Mini-Vallée / Je peux pas, j'ai Aqua-Compagnon!
« le: 22 janvier 2017, 22:57:44 »
3e jour de la 4e décade d'hiver 1485


Fiersaule était fier comme un pou. Il se tenait devant la foule rassemblée pour l'inauguration de sa mini-vallée. Enfin, de la mini-vallée qu'ils avaient remis en état avec Sourcedésert. Il était très fier d'avoir mené à bien ce projet si rapidement. Ils en avaient esquissés les premiers traits à l'automne et une saison après, le projet était terminé. À leur concept initial étaient venus s'ajouter les demandes d'autres personnes, tel le bassin d'eau tiède, pour la rééducation, et le sauna, demandé par les gens du nord. La mini-vallée était donc occupée par un grand bassin chaud, pour les humains, un bassin plus modeste pour les non-humains, un bassin avec de l'eau souffrée, pour traiter les problèmes de peau, un bassin d'eau tiède, une cabane en bois de pin flanquée d'un puit d'eau glacée et d'un large espace central pour discuter et poser ses affaires*. C'était là que Fiersaule se tenait, en équilibre sur un billot de bois, prêt à faire son discours.

En face de lui se tenaient une foule bigarrée. À sa gauche, un peu à l'écart du gros de la foule, deux Hérauts, Wylan et une jeune femme très belle, aux cheveux noirs nattés, semblaient prêt à s'élancer, comme au départ d'une course. Il se demanda brièvement la raison de cet empressement. En face de lui, Pluiechantante le regardait d'un air amusée, Cielété dans les bras. À sa droite se tenait Sourcedésert, qu'il avait enjoint à arborer un sourire aimable... ce qu'elle faisait du mieux qu'elle pouvait.

Souriant jusqu'aux oreilles, il entama son discours.

«Mes très chers amis, c'est avec joie et honneur que je vous accueille ici, dans notre mini-vallée. Cette enclave tayledras en terre valdemarane, autrefois symbole de l'égoïsme d'un seul homme, est aujourd'hui un lieu où se rassemblent plusieurs cultures. Aux sources chaudes typiquement tayledras se sont ajoutés un bassin d'eau tiède, typique des régions du sud ainsi qu'un sauna, cher aux cœurs des gens du nord. Cet endroit, maintenant rénové et fonctionnel, a pour vocation d'être un lieu de partage, de communion, d'échanges culturels et de bien-être. Tous y seront les bienvenus, humains, non-humains, Compagnons, selon des horaires établis pour satisfaire les Guérisseurs et la pudeur de chacun. Je me réjouis de voir ce lieu, autrefois à l'abandon, devenir un haut lieu de l'amitié entre les peuples. C'est donc avec fierté que je déclare les bains du Palais ouverts!»

La foule commença à applaudir, puis...

«PREUMS AU SAUNA!!!»«PREUMS AU SAUNA!!!» hurlèrent en chœur Wylan et Méra en se mettant à courir vers le sauna, semant des habits au passage.


Spoiler: montrer
*Il existait aussi un petit bassin privé, caché dans la végétation, accessible uniquement à ceux qui savaient où le trouver.

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Champs des Compagnons / Re : Sauvons la mini-vallée
« le: 05 janvier 2017, 20:56:10 »
Plus il l'écoutait parler, plus Fiersaule comprenait comme Sourcedésert avait échoué ici. Ne disait-on pas que les semblables s'assemblaient? Par certains traits, elle agissait exactement comme les Hérauts. Comme eux, sa rareté lui donnait le sentiment d'être totalement indispensable à la marche du monde. Peut-être avait-elle raison... mais Fiersaule avait tendance à penser que ses compatriotes se reposaient un peu trop sur les très rares Adeptes-Guérisseurs. Il n'en dit cependant rien et préféra plutôt tenter de rassurer la mage.

«Il y a toujours ma mère. Et la dernière fois que je l'ai vue, elle me semblait particulièrement en forme. Et je suis certain qu'elle a écumé les Vallées pour trouver son successeur et qu'elle est en train de le former. Je peux demander à Évelyne, si tu veux, elle revient d'un voyage dans les Vallées. Si ça peut te rassurer... et j'aime bien Évelyne, ça me fera plaisir de la voir.»

Quel bel euphémisme! La Barde Évelyne resterait toujours son premier amour, la femme qui l'avait délivré et grâce à laquelle il s'était autorisé à fuir. Même si cela faisait bien longtemps qu'il n'était plus question d'amour entre eux, ils éprouvaient encore énormément de tendresse l'un pour l'autre. Et Évelyne était le seul lien qu'il entretenait encore avec sa terre et son peuple d'origine. Elle lui racontait la vie de son clan, les naissances, les morts, les évènements d'intérêts. Il aurait donc des tas de questions à lui poser en dehors de celle concernant un éventuel apprenti.

Le problème des bains était donc presque résolu. Ne manquaient que les autorisations, qui tomberaient rapidement, à n'en point douter.

«C'est pour ça que c'est elle que je vais aller voir en premier. Elle ne pourra pas dire non. Et si son bras droit et son Guérisseur spécialiste des non-humains le lui réclament, Oesope ne pourra pas refuser qu'on crée les sources.»

Fiersaule initia le mouvement pour sortir du Voile.

«Je te remercie d'avoir pris le temps de regarder ça avec moi... et aussi, de me laisser participer à la vie de Cielété.»

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Champs des Compagnons / Re : Sauvons la mini-vallée
« le: 03 janvier 2017, 22:05:38 »
«Va dire ça à ceux qui ne mettent jamais le nez dehors et qui n'ont même plus d'habits adaptés au climat dans leurs placards.»

Fiersaule exagérait à peine. Certains mages, surtout parmi les plus âgés, ne sortaient jamais de la Vallée. Ils n'en avaient ni l'envie ni le besoin. Ils trouvaient tout à l'intérieur du Voile et ce qu'ils n'y trouvaient pas, ils s'en passaient.

Le trondi'irn avait espéré que Sourcedésert confirmerait sa volonté de rester à Haven, pour les dix prochaines années en tout cas. Mais la mage se considérait toujours comme l'esclave de son devoir. Elle était encore incapable de se détacher de sa tâche sacrée. En même temps, elle avait été élevée dans l'idée qu'elle était indispensable à son peuple, que celui-ci ne pouvait se passer d'elle, qu'elle lui appartenait, d'une certaine manière. C'était déjà surprenant qu'elle ne soit pas repartie sitôt la Pierre-Cœur stabilisée.

«Depuis le temps, ils ont formé quelqu'un d'autre, non? Sérieusement, tu es tout aussi utile ici qu'ailleurs. Après tout, nous avons une Pierre-Cœur à Haven et donc avons besoin d'une vraie mage Tayledras pour s'en occuper. Arbretempête ne compte pas... il n'a jamais vraiment vécu dans une vallée.»

Fiersaule ne savait pas très bien pourquoi il cherchait à convaincre la mage de rester. Après tout, après son départ, Pluiechantante lui tomberait sans doute dans les bras. Encore. Sauf qu'il n'avait pas envie de voir son amie, la mère de son fils adoptif, sombrer dans la tristesse.

Heureusement, la conversation se poursuivait sur un sujet beaucoup plus pratique. Le Trondi'irn se réjouissait que les sources soient à nouveau fonctionnelles. Cela faciliterait les soins de nombreuses blessures. Et les rapprochements... culturels.

«Oui. Ça me semble bien.»

Fiersaule sourit soudain jusqu'aux oreilles.

«Je ne suis pas certain que ça plaise beaucoup qu'on s'organise entre nous dans notre coin. Il faut vraiment que j'en parle à Oesope... ou à Feuillemalice, vu que le vieux Doyen est un peu trop occupé ces temps. Il doit redéployer tous les guérisseurs à travers tout le pays. Il faudrait aussi en parler à l'intendante du Palais.»

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Champs des Compagnons / Re : Sauvons la mini-vallée
« le: 11 décembre 2016, 12:57:42 »
«Oh, on sort. Beaucoup de non-humains préfèrent vivre en dehors du Voile. Et je les comprends. Je n'ai pour ma part eu aucune peine à m'habituer à vivre ici. J'ai toujours été malheureux dans la Vallée.» Il haussa les épaules. «La Vallée en elle-même n'y était sans doute pas pour grand-chose, mais j'en suis venu à détester ce qu'elle représentait. L'enfermement. Une vie coupée du monde. Les blessures ont besoin d'air pur pour cicatriser. Pluiechantante l'a bien compris elle aussi.»

Son ton s'était fait plus sombre, plus grave. Pour qui ne l'avait jamais entendu parler autrement que d'une voix gaie et enjouée, le contraste était saisissant. Fiersaule n'était pas un idiot, loin de là. Mais il se plaisait à en jouer le rôle.

«Tu ne vas donc pas repartir tout de suite? J'en connais une qui sera rassurée. Elle ne dit rien, mais je sais qu'elle est inquiète. Elle se demande souvent quand est-ce que tu lui annonceras que ta tâche ici est terminée et que tu vas repartir.»

Pluiechantante, comme la plupart des Guérisseurs, était incapable de parler de ses propres problèmes et encore moins de faire face à ses angoisses. Elle préférait les enfermer tout au fond de son esprit et les ignorer. Et contrairement aux vrais Guérisseurs, elle ne faisait pas partie d'une communauté soudée, dont les membres étaient habitués à se soutenir les uns les autres. Personne dans son entourage n'était là pour la forcer à parler et à affronter ses problèmes.

Fiersaule ne pouvait malheureusement pas faire grand-chose. Il avait tenté de la faire parler, une fois ou l'autre, mais cela s'était plutôt mal terminé. La kestra'chern supportait assez mal qu'on cherche à percer ses secrets.

Revenant à leur projet thermal, Fiersaule réfléchit aux paroles de Sourcedésert.

«Ça dépend la quantité de soufre. Beaucoup d'eaux thermales sont naturellement légèrement soufrées, et il ne me semble pas que ça soit trop incommodant. Ceci dit, ce troisième bassin ce serait vraiment du luxe. On peut se contenter deux pour le moment.»

Il réfléchit quelques instants.

«Par contre, il faudra instaurer des horaires. Des périodes pendant lesquels les bassins sont réservés en priorités aux Guérisseurs et aux malades. J'aimerais éviter que des étudiants viennent faire les fous quand je baigne un Griffon gravement brûlé. Et il faudra vraiment prévoir une végétation bien dense. Les gens ici sont d'un pudique! Je vais voir avec le responsable des jardins. Je sais qu'ils ont des plantes des Vallées dans le jardin d'hiver. Et je pense...» il s'interrompit et regarda autour de lui, les yeux légèrement plissés. «Oui, la terre est saine ici. Tout poussera sans problème.»

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