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Messages - Tristan Alzur

Pages: [1] 2
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Jardins / Re : [Scénario] Au milieu, c'est merveilleux
« le: 18 mai 2020, 09:58:27 »
Tristan avait oublié les joie de galopé avec une cote brisé... Ce n'était pas qu'il était douillet mais il savait pourquoi les combats n'avaient jamais été son truc... Mais l'adrénaline était le meilleur des remèdes et actuellement, ce n'était pas ce qui lui faisait défaut!

; ça va aller Eryk? Tu tiens le coup?
; oui ne t'en fait pas, tout ce que je risque c'est une infection si on ne désinfecte pas la plaie dans les jours qui viennent alors je compte sur vous pour régler ce bordel rapidement!


Tristan sourit et mit pied à terre près des deux hommes d'armes. Eryk resta avec eux malgré la désapprobation de son héraut. Lorsqu'ils arrivèrent dans le Collégium, Fitz et Beltran se jetèrent dans le combat contre le premier homme en noir. Tristan lui analysa la situation et vit tout de suite la jeune fille retenue sur son Compagnon, immobile...

"Quelque chose ne va pas, elle doit être victime d'un sortilège! " puis Tristan demanda à Eryk
; Est-ce que tu arrive communiquer avec son compagnon? Que ce passe-t-il?

Mais Tristan n'allait pas attendre la réponse sans aller porter main forte aux 2 capitaines même si, comparé à eux, il avait l'impression d'être ridiculement incompétent et juste bon à aiguiser leurs armes et apporter de la bière!

Il prit son épée et se joignit à la bataille, attaquant le même adversaire que ses alliés ( 3 sur 1D10 +2) mais l'ennemi esquiva de justesse le coup que Tristan tenta de lui porter. Le héraut reprit son équilibre et se tourna vers les 2 hommes d'armes. Il lui semblait avoir entendu que la Grise retenue était la fille du Commandant.

"Commandant, j'ai demandé à Eryk s'il pouvait prendre contact avec le compagnon de votre fille! Quelque chose ne va pas! Elle semble inconsciente..."

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Il n'en fallut pas moins à Rosmertha pour profiter de l'occasion et bondir telle une louve sur la dernière venue! Tristan savait que la bonne dame avait tendance à avoir plus qu'une oreille qui trainait surtout lorsqu'il s'agissait de demoiselles détrempées...

"Oh ma mignonne! Restez pas là comme une branche toute raide! Vous z'inquiétez pas pour vos habits, je vais m'en charger et demain matin ils seront tout sec! En attendant tenez! Vl'à quelque chose de sec et de confortable! C'est pas chic hein mais ça vous f'ra du bien! Allez asseyez-vous près du feu!"

Rosmertha laissa une tunique à la jeune fille et lui indiqua l'endroit ou mettre sa tunique mouillée. Sans laisser personne discuter ses ordres, la matrone disparu en cuisine ce qui laissa un court repos au petit groupe avant l'arrivée du repas.

Tristan secoua la tête et profita que la Flèche se change pour jeter rapidement un oeil aux différents documents qu'il venait de recevoir. Lors qu'ils furent tous réunit, il laissa les missives sur son bureau et revient lui aussi dans la pièce principale près du feu, l'air un peu ailleurs.

"Mmh... Les nouvelles sont inquiétantes... je vais les analyser rapidement et faire un rapport à Hayden. Il doit prévenir le Maréchal.. Je crains que des mouvements de troupes suspects ne se confirment proche de sa position et visiblement, certains alliés dont nous espérions le soutien tardent à nous rejoindre. Mais je ne veux pas gâcher cette soirée avec mes réflexions stratégiques! Pour une fois que j'ai la compagnie de deux collègues! Alors Enora, parle-nosu un peu de toi, profitons de ce moment pour faire plus ample connaissance! Et toi Alyss, qui as-tu croisé de notre cercle durant ta tournée?"

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Trempant ses lèvres dans sa cervoise, il écouta Alyss lui faire un bref résumé de la situation et son impression générale fut malheureusement partagé par le Héraut en charge de l'Ouest...

"Tu n'es malheureusement pas la seule à me rapporter de tels comportements... Je vais en parler à Hayden et faire remonter l'information plus haut également... Nous devons veiller au comportement irréprochable de nos soldats car le soutien de la population est indispensable... Que se passera-t-il le jour ou la guerre éclatera et que nous aurons besoin de fermes comme celle-ci pour y soigner nos blessés? Ces mêmes blessés qui se seront permis plutôt de porter préjudice aux fermiers... Non, la situation est trop risqué, il faut que cela cesse. Je prendrai connaissance de tes rapports et je ferais le nécessaire..."

Tristan bu une autre gorgée, pensif puis la voix d'Alyss le sorti de ses pensées. Il appréciait son coté pince-sans-rire et ne manqua pas de sourire à sa remarque sur l'arrivée de la Flèche avant de répondre sur un ton tout aussi sarcastique.

"Que veux-tu? Je ne sais pas encore si les gens viennent ici pour la nourriture de Rosmertha ou pour moi et mon coté volubile et extraverti! Mais oui, Enora et son Compagnon Jorel ont été pris par le brouillard et comme ils ne connaissent pas bien la région, ils vont devoir supporter un feu, une paillasse sèche et un repas chaud en notre compagnie."

Bien qu'habitué à travailler seul et à ne partager que peu d'intimité avec les autres héraut, Alyss faisait partie des rares collègues qu'il appréciait sincèrement et qu'il avait plaisir à voir lorsqu'elle passait dans les parages. Partager une soirée avec elle le réjouissait et encore plus si Enora se joignait à la troupe. Aux moins, Tristan ne serait pas tout seul pour faire la conversation...

"Hayden? Oh il va bien merci! Tu sais comme il est, quand il peut faire le paon au milieu de soldat... Pour le moment le seul danger immédiat qui semble le guetter est un rhume! Quant à cette endroit, il est tenu d'une main de maitre par Rosmertha qui veille sur toutes les personnes qui franchissent le pas de la porte! "

Sachant qu'elle devait surement trainer dans les parages, il ajouta mentalement

: Je la soupçonne d'agrandir mes uniformes la nuit pour ne pas que je me rende compte que je grossi...

Ils échangèrent un regard complice puis la porte s'ouvrit pour laisser la jeune Enora faire son entrée. Le Héraut de l'Ouest l'avait déjà croisé une fois ou deux lors de ses rares visites à Haven aussi il était heureux de pouvoir faire sa connaissance. Il se leva pour l'accueillir alors que déjà Rosmertha accourait avec des couverts en plus, à boire et à manger.

"Bonjour Enora et bienvenue! Je suis Tristan Alzur, Héraut en charge des régions de l'Ouest. Nous nous sommes déjà croisés je crois à Haven mais c'est un plaisir de t'accueillir ici. Si tu souhaites te changer avant de venir t'assoir avec nous n'hésite pas! Je crains que si tu ne le fasse pas de ton plein gré ce soit la matrone de l'endroit qui t'y oblige... "

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Les combats faisaient rages tout autour de lui et Tristan perdait le compte. La seule chose que son esprit était capable de lui confirmer tenait du fait qu'il était encore en vie! Son épée en main et Eryk près de lui, le duo se battaient avec fureur pour défendre Haven tout comme le capitaine de la garde qui, malgré des troupes partiellement efficaces, réussissaient à repousser l'envahisseur.

Tristan se remettait tout juste de son dernier assaut que la voix d'Eryk résonna dans son esprit, trop tard malheureusement. Il reçu le coup de plein fouet. Le choc lui coupa la respiration et lui fit lâcher son épée. Le paysage commença à vaciller devant lui et sans comprendre comment, il se retrouva à 4 pattes, déboussolé.

C'est impuissant qu'il vit son attaquant s'en prendre à Eryk et tout ce qu'il put faire, c'est tendre le main dans un cri de rage! Il vit le capitaine s'attaquer à son ennemi et lui régler son compte. Mais son attention n'était que pour Eryk. Tant bien que mal, il se remit debout et alla rejoindre son Compagnon, enlaçant son cou puissant et le rassurant:

: Eryk! ça va aller mon gros, tiens le coup, je suis la! Comment te sens-tu?
: Argg... ça pique... Mais ça va aller... je crois que j'aurai juste une jolie cicatrice pour impressionner les juments!
: C'est vraiment pas le moment...

Mais l'humour d'Eryk rassura un peu Tristan qui se détendit et alla voir la plaie. En effet, elle semblait peu profonde et aucun muscle ni tendon ne paraissait touché. Il faudrait néanmoins veiller à nettoyer la plaie... Mais avec le carnage autour de lui, ce n'était pas le moment pour faire bouillir de l'eau et des chiffons...

Lorsque le Héraut reprit plus ou moins conscience de la réalité du combat, il vit que le capitaine avait fait le ménage et qu'il s'inquiétait de la santé d'Eryk.

"Quelle efficacité! Bravo et merci...  Eryk va bien, c'est pas beau à voir mais ce n'est pas trop profond..."

Puis, Tristan et Eryk tournèrent la tête en même temps vers le Collegium, l'air grave. Le héraut se jeta sur son épée et s'apprêtait à rejoindre Eryk pour répondre à l'appelle de Taver puis soudain remarqua que le Capitaine ne bougeait pas et Tristan se rappela que tout le monde n'avait pas accès à la communication mentale.

"Capitaine, Nous venons d'être contacté par Taver, le Compagnon de l'Attitré! Une attaque se déroule sur le Collegium des Mages. On nous demande de laisser la deuxième ligne garder les barricades et de rejoindre au plus vite le Collegium! Vous venez?"

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Informé mentalement de l’arrivée d’Alyss, Tristan posa ses cartes et ses missives, un sourire aux lèvres. La jeune femme s’était faite surement happée par la matrone qui devait sans doute lui tourner autour comme une poule autour d’un plat de grain.

: J’arrive, ne t’inquiète pas !

Et c’est une Alyss réchauffée, séchée, nourrie et réconfortée qui attendait son frère de Cercle. Il s’avança vers elle et s’assit près d’elle en souriant.

« Bonjour Alyss ! Heureux de te revoir ! Comment se passe ta tournée ? Tu as fait bonne route ? »

Rosmertha s’avança avec un plat de nourriture fumant et deux cervoises pour les Hérauts. Elle était heureuse de pouvoir s’occuper d’eux et ils comprirent que ce n’était que le début des hostilités…

« As-tu des nouvelles pour moi ? Je tente de rassembler ici toutes informations utiles pour Hayden afin de lui donner une vue d’ensemble de ce qui se passe dans la région… »

Alors que les deux hérauts discutaient, Jimmy, dans la cour, s’occupait d’accueillir un autre Compagnon et son héraut.

« B’jour ! Bienvenu à vous. Rosmertha m’a dit que vous alliez arriver ! Venez, rentrez ! Ils sont dedans ! J’m’occupe de vo’tre Compagnon !»

Bien que Jimmy travaillât depuis quelques temps ici pour aider l’arrière-poste, il lui avait fallu du temps pour ne plus avoir peur des Compagnons. Enfin, une peur mêlée de respect et de crainte. Pour les communs du mortel, les Compagnons avaient quelque chose de mystique… Alors qu’Enora quittait Jorel pour rentrer dans la ferme, elle put apercevoir du coin de l’œil que Jimmy fit même une petite courbette devant l’équidé…

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: Mais ils sont combien?
: Aucune idée mais au rythme ou ça va, on sera pas trop de 3!

Eryk et Tristan virent arriver les 4 assaillants supplémentaire avec un soupir de raz-le-bol! C'était le moment de faire un peu le ménage et le Capitaine s'y mit de bon coeur! Bien que son démarrage fut spectaculaire, les 3 autres ennemis réussirent à esquiver les coups meurtriers de Fitz.

: Allez Tristan! Allons lui donner un coup de main!

Le Compagnon fonça sur B, tous sabots dehors (4 sur 1D10+2). L'homme fut déséquilibré et chuta et Tristan tenta de lui porter le coup fatal avec son épée (1 sur 1D10+2) mais il était trop haut et rata sa cible.

: Merde!

Eryk piaffa et tenta d'écraser l'homme à terre (3 sur 1D10+2) mais il réussit à esquiver le coup mortel. Cependant sa jambe fut piétinée et l'homme cria de douleur. Tristan en profita pour sauter à terre et porta le coup fatal avec son épée en l'enfonçant dans la poitrine de B (9sur1D10+2) qui s'effondra , inerte. Lorsqu'il retira son épée dans un coup brusque, son bras armée heurta  C qui tâtonnait encore, aveuglé par le sang...

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La Taverne de Haven / Re : De tout et de rien 2
« le: 20 avril 2020, 19:28:19 »
Désolé, j'étais pas très présente ce weekend... je révisais....


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Le combat était loin d'être terminé et Tristan, épée en main, se tenait aux cotés d'Eryk pour faire face au dernier assaillant. L'homme, le visage déformé par la rage, faisait peur à voir et Tristan éprouva de la peine pour ses hommes aveuglés par des sentiments si destructeur

: Arrête tout de suite ! Prends ton épée et va démolir ce fou! C'est pas le moment de jouer les empathes!

La tirade d'Eryk secoua Tristan de ses pensées et sans trop réfléchir, il chargea de toutes ses forces vers le dernier adversaire (8+2bonus sur 1D10) et empala sa lame dans le ventre de l'adversaire qui s'effondra. Le héraut profita pour lui porter un dernier coup afin de s'assurer de son sort. Il n'eut pas le temps de se laisser surprendre par son efficacité que 2 autres ennemis se présentaient. Remarquant que le soldat avait quelques soucis avec ses hommes, il se rapprocha pour lui venir en aide.

"Bonjour Capitaine! Héraut Tristan d'Alzur! Et voici Eryk! Besoin d'un coup de main ou de sabot?"

Tristan en profita pour remonter sur le dos d'Eryk afin d'avoir plus de force et de pouvoir charger les deux hommes qui venaient vers eux. Il inspira profondément et lança son compagnon au galop tout en préparant son épée au choc mortel (9+2bonus sur 1D10). Le résulta fut des plus spectaculaire et le première homme fut littéralement réduit en morceau, piétiné par les sabots furieux d'Eryk alors que Tristan infligea une sévère blessure à l'épaule au deuxième assaillant.

: Ça, c'est un travail d'équipe! Tu te bats bien pour un vieux qui sort d'hibernation!
: Venant de toi, je vais le prendre comme un compliment...

Dans sa lancée, Tristan tenta d'achever son adversaire blessé et envoya son épée en direction de sa tête (10+2bonus sur 1D10) qui roula loin du corps de l'ennemi. Eryk, emporté par la fougue et l'adrénaline de la bataille, en profita également pour balancer un coup de sabot au dernier adversaire déjà blessé par le capitaine ( 8+2 de bonus sur 1D10). Le corps inerte de l'assaillant fut projeté dans les airs et il retomba lourdement sur d'autres ennemis, libérant le chemin pour les hommes du Capitaine... Tristan chercha Fitz des yeux et lui lança:

"La voie est libre Capitaine! "

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Eryk agitait son oreille droite, signe qu'il y avait du mouvement sur le CDC (Canal de Discussion privé des Compagnons). Il gratta ensuite la terre calmement du sabot, ce qui voulait dire que les nouvelles n'étaient pas urgentes ni capitales. Le Héraut quitta son compagnon du regard et se replongea dans l'analyse de la carte de fortune qui se trouvait devant lui. Il attendait des informations précieuses pour pouvoir préparer une vue d'ensemble de la situation avant de la transmettre à Hayden.

Regardant par la fenêtre, il frissonna. Comment Eryk pouvait rester à brouter tranquillement avec un tel brouillard et une humidité à lui faire friser la crinière! Les Compagnons étaient décidément des êtres exceptionnels! L'arrière poste stratégique se trouvait dans une petite ferme qu'ils avaient réquisitionnés, mettant leurs occupants et les bêtes en lieu sûr. Quelques gens de la région s'étaient pourtant proposés de rester pour aider les Hérauts dans l'intendance et le soin aux Compagnons. Ainsi, il y avait toujours un feu dans la pièce principale de l'habitation et un repas chaud qui les attendaient. Derrière la salle principale se trouvait une autre pièce, plus petite et qui donnait sur l'arrière de la ferme et les champs où se reposaient les compagnons lorsqu'ils n'étaient pas au chaud dans la grange.

C'est cette pièce que Tristan avait transformé en bureau personnel. Une grande table avec des missives, des cartes et pas de chaises. Non Tristan réfléchissait en marchant en rond, au grand plaisir d'Hayden qui se moquait de lui... Un braséro de fortune lui permettait de profiter de la chaleur d'une flamme et en s'en rapprochant, il tenta d'établir le contact mental avec son aimé.

: Quel temps! Je n'aimerai pas être à la place du héraut du Maréchal sous une tente dans les sous-bois... Pauvre homme!
: Ce pauvre homme préfère s'imaginer un beau blond bien au chaud dans une petite ferme qui l'attend et je ne mentionnerai ni la paillasse fraiche ou il espère le retrouver ni ce qu'il compte y faire... Tu rougirais! Comment vas-tu Tristan?
: Aussi bien que possible. J'attends des informations d'Alyss pour terminer mon rapport que je te ferais parvenir. Et toi?
: Oh, rien ne m'excite plus que la perspective d'une bonne guerre afin de gagner les laurier de la gloire et de la victoire!
: Tsss... Laisse-en aux autres aussi, ils vont finir par te détester de toujours leur voler la vedette
: Ou m'ériger une statue, qui sait?

La discussion légère et sarcastique des deux hérauts fit du bien au moral de Tristan. Il aurait souhaité continuer mais il sentit le contact d'Eryk et s'excusa auprès d'Hayden.

: Pardon de vous interrompre mais Jorel et la Flèche Enora vont arrivés. Ils ont été surpris par le brouillard et ne peuvent pas atteindre le relai. Je leur ai promis un repas chaud, du foin frais ainsi qu'une paillasse et une grange  au sec!
: Très bien, merci Eryk! Je vais m'occuper de leur arrivée.

Il quitta son bureau pour retourner dans la grande salle ou 3 hommes discutaient autour d'une cervoise et se dirigea vers l'âtre ou se trouvait l'intendante.

"Rosmertha? Il risque d'y avoir du monde ce soir. J'attends l'arrivée d'Alyss d'un instant à l'autre ainsi que de la Flèche, Enora. Je pense que toutes deux seront ravies de se réchauffer le corps avec ta délicieuse cuisine!

- Oh mais oui 'Sieur Tristan! J'vais préparer de quoi ragaillardir ces d'moiselles! Mais c'est-t-il pas malheureux de faire courir l'pays à des jeune femme par un temps pareil..."

Tristan sourit et laissa Rosmertha à ses jérémiade. Il avait déjà tenté de lui expliquer que Héraut n'était pas un métier mais une vocation et que les "demoiselles" étaient aussi intrépide et téméraire que les hommes mais pour certaines personnes, difficile de faire changer les idées reçues... Surtout à une matriarche de 50 ans, mère de 5 garçons et bientôt 13 petits-enfants!

Au moins, ce soir, Tristan aurait des héraut avec lui pour discuter et n'aurait plus l'obligation courtoise d'écouter Rosmertha lui raconter la vie de sa progéniture...

10
A peine revenu à Haven que les troubles le rattrapait. Lui qui pensait pouvoir prendre un peu de temps pour retrouver ses repères, il fut bien obligé de déchanter. Le seul intérêt dans ce remue-ménage, c'était la distraction qu'offraient les événements à son cerveau. Il était bien trop occupé à aider les Hérauts à préparer la défense de la cité pour penser à sa propre douleur.

Cependant, entre planifier une défense et la vivre, il y avait deux mondes... Lorsque le Toscin retenti, il se dirigea vers le Champs des Compagnons ou Eryk l'attendait.

: C'est l'heure... Que les Dieux veillent sur nous!

: Allons-y! C'est le moment ou jamais de se dégourdir enfin les sabots!
: C'est une guerre, des gens vont mourir aujourd'hui, comment peux-tu être aussi jovial?
: Et toi, cesse de jouer les dramaturges! Tu es un Héraut, pas un barde! Prends une épée et allons rejoindre les autres!

Tristan ne répondit rien mais Eryk sentit bien son agacement. Eryk était aussi tête brulé que Tristan était un fin stratèges. Or, aujourd'hui, il allait vraisemblablement avoir plus besoin de l'esprit combatif de son compagnon que de ses capacités d'analyse...

Ils arrivèrent donc près des barricades et l'étroitesse des installations rendaient la mobilité des compagnons plus difficile. Enfin, heureusement que ces majestueux chevaux avaient une souplesse inégalable sans laquelle il leurs serait tout bonnement impossible d'être d'une quelconque utilité dans cette situation.

Lorsque le portail vomit son flot de soldats, Le cœur de Tristan s'emballa et l'adrénaline lui coupa le souffle. Il serra son épée dans sa main droite et se lança à l'assaut. Un homme de la garde faisait tournoyer avec une grande maitrise sa hache et se lança près de lui dans la mêlée avec une fougue telle qu'il s'en retrouva à plat ventre et en fâcheuse posture!

: Tu vois Eryk à quoi peuvent mener trop de fougue et de précipitation?

Il n'eut pas le temps d'entendre la réponse de son compagnon car déjà un homme fonçait sur eux et Tristan leva son épée dans un réflexe de survie qui l'étonna. Il tenta de parer le coup et de rendre la pareil au garde fanatique qui hurlait en direction du héraut. (6 sur 1D10) Malheureusement, sa lame glissa le long de la lame adverse et fut désengagée d'un geste brutal de la part de son assaillant. Tristan serra les dents. Diantre que cela n'allait pas être simple!

Il était bien trop absorbée par le combat pour analyser le champs de bataille et cela commençait à le perturbé. Il se sentait vulnérable et à la merci sans rien derrière du moindre assaillant! De frustration, il pressa ses mollet contre les flans de son Compagnon pour l’inciter à redoubler d'ardeur contre son adversaire qui revenait à la charge. (1 sur 1D10) Mais l'homme enragé fit de grand moulinet avec sa lame et bien qu'il réussit à éviter le premier coup qui aurait pu être mortel, Tristan reçu un violent coup du plat de la lame ennemie dans les côtes et poussa un cri de surprise et de douleur. Il lâcha son épée au sol et peinait à reprendre son souffle.

: Ce soldat se bat avec la rage d'un démon!
: Tiens bon!

Eryk tenta de jouer des sabots pour temporiser le temps que son héraut reprenne ses esprits. (9 sur 1D10) Il rua et envoya valser la cervelle de l'assaillant d'un coup de sabot dans la tête! Le Compagnon hennit de fierté et nargua Tristan mentalement.

: Oui c'est bon, j'ai compris! C'est toi le meilleur d'entre nous et je te dois surement la vie!
: Tu me remercieras plus tard! Descends récupérer ton épée! Y'en a d'autres qui arrivent!
: Tu es sur que tu ne veux pas que je te laisse t'en charger, tu te débrouilles tellement bien tout seul!
: Arrête de dire des bêtises et bats-toi!

Retrouvant un peu de courage et de hargne, Tristan mit pied à terre pour récupérer son épée. Il n'eut que quelques secondes pour prendre la mesure de la scène et apercevoir le bouclier qui stoppait les flèches...

: Merde... Des mages...
: Oui enfin occupe-toi déjà de ce que tu as sous le nez! Attention!!!

Quittant le ciel des yeux ou un griffon tournoyait, le Héraut reporta son attention sur le planché des vaches où effectivement un autre assaillant s'élançait pour le pourfendre de son arme. Tristan plia les genou et se prépara au choc de l'affrontement. (6 sur 1D10) Le fracas des deux lames produit une vibration dans tout son corps et il réussit à parer le coups avant de repousser l'assaillant et le faire trébucher.

: Tu vois, quand tu veux!

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Les mots de la jeune femme traversèrent petit à petit la brume de tristesse qui étreignait le cœur de Tristan. La logique de ses paroles résonnait avec le peu de bon sens qu’il restait à Tristan. Oui, elle avait raison, chacun était à sa place mais c’était autre chose qui plongeait réellement le héraut dans ce gouffre de détresse et lorsqu’il le comprit, c’est comme si une corde venait à son secours…

Il prit conscience alors du contact ferme et rassurant des mains de Mina sur son épaule et bien que tout aussi peu habitué aux contacts physiques qu’elle, il apprécia cet ancrage bienveillant. Il respira lentement, comme si chaque parcelle d’air ramenait un peu de vie en lui et de force nécessaire pour prononcer une phrase, une seule, qu’il venait de comprendre…

« Hayden était un véritable soldat. Fier, valeureux et toujours là pour ses hommes. Il est mort en héro comme tous ceux qui ont péril dans cette guerre. Quand nous nous sommes rencontrés lors de nos études, je n’ai jamais compris pourquoi un homme aussi lumineux que lui s’intéresse à quelqu’un aussi…. Taciturne et coincé que moi… Et puis j’ai arrêté de chercher et je me suis contenté de son amour. Nous étions finalement tellement complémentaires que lorsque nous partions séparément en mission, c’est comme s’il soudainement il me manquait la moitié de moi. Cela faisait toujours rire Hayden quand je le lui disais car il répondait alors « oui, mais la meilleure moitié avoue ! » C’était un fanfaron… »

Eryk encouragea son héraut à continuer, il fallait qu’il vide une bonne fois son sac devant un confrère sans quoi il ne serait jamais capable d’avancer…

« Alors que nous commencions nos carrière respectif, Hayden m’a tiré d’une sacrée mauvaise passe. Un complot diplomatique et sans son aide, je serai surement mort. Il m’a juré ce soir-là, alors que l’affaire venait d’éclater et que nous nous remettions de nos émotions, qu’il serait toujours là pour moi et qu’il ne laisserait personne lui prendre ce que les Dieux lui avaient offert de plus beau… »

Eryk s’impatientait car il sentait que Tristan tournait autour du pot mais pour une fois, il ne devait pas brusquer son héraut. Même Mina semblait réussir à être suffisamment patiente pour laisser le héraut crever l’abcès.

« J’aurai aimé pouvoir être près de lui lorsqu’il s’en est allé, pour qu’il ne soit pas seul face à la mort, lui montrer que moi aussi, je serai toujours là pour lui… »

Voilà, c’était dit. Tristan laissa le silence un instant le ramener petit à petit dans le présent et prendre pleinement conscience de l’instant.

« Je vais devoir avancer maintenant car j’ai eu assez de temps pour faire mon deuil et aujourd’hui, je dois reprendre ma vie en main, c’est ce qu’aurait voulu Hayden… J’ai conscience que des rapports et des décisions vont être prises sur mon état. Tu peux faire le tien à Alem, je le comprends tout à fait et je fais confiance à mes frères et sœurs de Cercle. Je vais également voir Aénor à Haven et discuter avec elle de mes futures fonctions… Peut-être qu’on me demandera de rester quelques temps pour former les jeunes à la diplomatie ou qu’on m’enverra sur quelques missions de terrain, je ne peux le dire mais je ferai tout pour me montrer digne de la confiance du Cercle »

:.. et de Hayden… partagea Tristan avec son compagnon.

Lorsqu’il se releva, il se tourna vers Mina et lui offrit un sourire. On était encore loin de lire de la joie sur le visage du héraut mais ses traits étaient infiniment reconnaissants.

« Merci pour ton écoute. Je sais qu’il n’est pas simple de voir la souffrance des autres… C’est cette raison aussi qui m’a poussé à partir m’isoler loin de Haven… Je ne pouvais plus supporter de voir le regard angoissé des gens sur moi qui ne savaient pas quoi me dire… Alors pour simplifier la vie à tout le monde, j’ai préféré partir panser mes plaies dans l’Ouest… Irmingarde, je te remercie, tu es une personne flamboyante et je suis heureux de savoir que le Cercle compte une femme comme toi dans ses rangs. Merci »

Ils se levèrent et Tristan inspira profondément en regardant en direction d’Haven

; Allons-y Eryk, il est temps que j’affronte le présent…

Spoiler: montrer
Merci à toi aussi! Ce fut un plaisir partagé ! Je me réjouis de te recroiser


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Les jours s’enchainaient dans une douce routine. Tristan avait oublié à quel point il aimait être sur les routes et pourquoi il avait été si heureux depuis qu’il portait l’uniforme blanc… Eryk était un trésor de patience avec son héraut, lui d’habitude si prompt à le challenger ! Le vent sur son visage, la caresse du soleil, toutes ses petites choses étaient des miettes de bonheur que Tristan se réappropriait petit à petit… Une pensée soudaine lui traversa l’esprit, comme un constat alarmant et troublant…

« Le bonheur existe sans Hayden… »

Même si l’évocation de son aimé provoquait toujours une sensation d’oppression dans sa poitrine. Tristan surmonta cette douleur et retient ses larmes… Oui, le bonheur existait avant Hayden et il existera probablement après également…

Bien que ses nuits soient agitées et qu’il culpabilisait d’être une sorte de fardeau pour la jeune Mina à qui devait être en manque de sommeil, il remarquait tout de même que ses cauchemars devenaient de moins en moins angoissant et que ses périodes d’insomnie n’étaient plus tenaillées par des angoisses sourdes et intenses.

Et puis il y eut ce jour, ou, chevauchant tranquillement comme à l’accoutumé avec Irmingarde, Tristan se prit non pas une perche dans la figure mais une poutre dans l’estomac.

La phrase que prononça Mina eut l’effet d’un coup de poignard dans son cœur. Tout son corps se mit à paniquer et toutes les plaies à se déchirer. Il se redit et Eryk se stopa net. Le regard de Tristan était perdu et les émotions s’enchainaient dans ses yeux hagards. Ses poings se crispèrent dans la crinière d’Eryk et ce dernier aida Mina dans son entreprise.

" Tristan… Tu dois affronter cet instant… tu le sais… "

La voix mentale de son compagnon éveilla quelque peu Tristan qui mit pied à terre et quitta le chemin pour s’enfoncer dans un bosquet ou courrait un ruisseau. Eryk invita mentalement Mina à le suivre  par l’intermédiaire d’Ezarel.

Le héraut c’était arrêté devant l’eau, toujours aussi tendu et lorsque Mina s’approcha, il passa une main sur son visage et soupira avant d’avouer.

« Si j’ai fui ce moment depuis tout ce temps… c’est…. »

Sa gorge nouée luttait pour conserver cet aveu dans ses entrailles. Tristan inspira profondément et finit sa phrase :

« C’est que j’ai tellement honte de ne pas avoir été près de lui à ce moment…. J’aurai dû mourir à sa place, Hayden était….  Il… Je m’en veux tellement de l’avoir laisser mourir !!! Je n’étais pas là ! J’ai manqué à ma promesse ! Il est mort et je n’étais pas là ! Il est mort … »

La colère, la culpabilité, la tristesse et l’amour se mélèrent dans la voix tremblante de Tristan. Des larmes coulèrent sur ses joues et il finit par se laisser glisser le long d’un arbre, misérable et secoués de sanglots. Tristan faisait peine à voir mais les larmes qu’il versait et qui rejoignaient le ruisseau étaient des larmes salvatrices, purificatrice, d’une peine immense trop longtemps portée seule. Eryk s’adressa à Ezarel :

: Je crois qu’il est prêt à entendre…

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Tristan écouta les arguments de Mina avec attention. Il y avait du vrai et s'il n'avait pas travaillé pendant de nombreuses années à la diplomatie, il aurait surement raisonné comme elle. Il la laissa aller au bout de sa pensée, hochant parfois la tête et lorsqu'elle eut terminée d'exposer ses arguments, il lui expliqua sa manière de voir la justice.

"Tu as raison sur plusieurs points mais mon raisonnement se base sur une vision plus rationnelle des faits. Eli n'avait qu'un mot à dire et il pouvait épouser Ninon, continuer de travailler avec le meunier et hériter du moulin en élevant leur enfant. Il a refusé cette vie là. Il a fait un choix et aujourd'hui, nous l'avons obligé à se rendre compte de l'importance de ses actes. Nous ne l'avons pas obligé devant la loi à payer pour son fils mais rien ne l'interdit de le faire de son plein gré! Quant à Ninon, si Eli l'avait contrainte ou manipulé ou caché la vérité, je l'aurai considéré comme une victime et aurait rendu un tout autre jugement. Or finalement, nous sommes face à deux personnes immatures qui se sont comporter comme des enfants sans se rendre compte des conséquences. La seule chose positive que nous pouvons leur apporter et c'est mon souhait, c'est d'apprendre de leurs erreurs et de grandir..." 

Tristan était plutôt calme et ne laissait pas paraitre beaucoup d'émotions, des cas de ce genre, il en avait connu plusieurs et il avait apprit avec le temps que la justice était également une question de point de vu et qu'il devait essayé de penser à long terme...

" La famille de Ninon est une famille soudée et le père est un impulsif qui parle fort mais agi peu. Ils sauront offrir à l'enfant tout l'amour qu'il mérite et qui sait, peut-être qu'un jour Eli trouvera le courage de quitter ce mariage pour Ninon. Dans se cas, il pourra faire recours contre le bannissement et je me ferai un plaisir de lever la sanction. Un jour, Aénor m'a dit "Nous ne pouvons pas résoudre les problèmes des gens à leur place. Car peu importe ce que nous faisons, il y aura toujours une personne lésée. Mais nous pouvons essayer de faire grandir les gens et de leur ouvrir les yeux... Ainsi ils apprendront et ne referont pas les mêmes erreurs.."

Se tournant vers Mina, il la regarda attentivement afin de voir si ses explication lui parlait ou au contraire, la laissait encore plus perplexe.

"Quel aurait été ton jugement?"

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A l’annonce de la vérité, les épaules de Tristan se détendirent et il lutta pour ne pas secouer de la tête en soupirant. Eli raconta son mariage arrangé et comment il s’était amouraché de la jolie Ninon. Celle-ci finit par céder à cette amour tout en sachant qu’elle ne serait jamais que l’amante de son bel apprenti meunier. Il laissa la nouvelle faire son effet et déchainer la stupeur, la colère, l’indignation et encore bien d’autres émotions qui se mélangèrent dans un brouhaha cacophonique. Le héraut mit cette parenthèse à profit pour réfléchir à son verdict et lorsqu’il fut sûr de lui, d’un geste lent et cérémonieux, il se leva.

Son charisme ne suffit pas à calmer la foule et il leva une main en utilisant sa voix la plus autoritaire pour réclamer le silence. La foule, surprise, se réveilla et se calma sous les ordres du héraut.

« Que tout le monde s’assoie sauf Ninon et Eli. Avancez-vous afin d’entendre le jugement des hérauts. »

Tristan n’avait pas consulté Mina pour décider de la sentence mais il assumerait ce choix et pour la première fois depuis longtemps, il avait besoin de mener à bien une tâche sans le soutien des autres, comme pour se prouver qu’il était encore capable…

« Choisir, c’est renoncer… »

Le héraut prononça ses mots d’un ton solennel. Il fixa les deux jeunes gens devant lui de ses yeux couleur de l’eau glacée.

« Eli, tu as fait un serment devant les Dieux, pourtant, tu n’es pas capable ni de tenir tes engagements auprès de ta femme, ni d’assumer ton amour pour Ninon. Choisir, c’est renoncer et aujourd’hui, tu as choisi devant tout le monde ta femme. Tu seras banni séance tenante de ce village, ou tu ne pourras plus y mettre les pieds. Tu as 10 jours pour annoncer à ton épouse ce qu’il s’est passé ici sans quoi, nous le ferons à ta place par un courrier. Tu as fait un choix, il est temps pour toi d’être un adulte et de l’assumer. »

Difficile à dire si la nouvelle soulageait Eli ou le terrifiait. Il gardait les yeux au sol et les jointures blanchies de ses doigts serrés dans ses poings étaient le signe d’une grande tension.

« Ninon, tu es une jeune femme intelligente et tu nous as prouvé que tu étais consciente de la situation. Tu as donc choisi de donner ton cœur et ton corps à un homme marié en sachant qu’il ne romprait pas ses serments. Il est donc évident qu’aucune compensation financière ne sera exigée de la part du père de ton enfant. Tu y as renoncé lorsque tu as choisi d’accepter de devenir sa maitresse. »

Tristan fit une nouvelle pause et regarda ensuite les parents dont le père était au bord de l’apoplexie.

« J’espère que les parents comprendront que la sentence de ce jugement est de mettre ces jeunes gens face à leurs responsabilités. Ils ont fait des choix, ils doivent les assumer. Personne n’a été trompé ou abusé, et quant à l’avenir de l’enfant, j’espère que cette expérience aura apporté plus de maturité aux futurs-parents et qu’ils trouveront une entente sans qu’un tribunal de les y contraigne. »

Le silence se fit pesant, certains protagonistes réfléchissaient encore à la portée des paroles du héraut et afin de clore le débat, Tristan prit une dernière fois la parole.

« Le jugement as été rendu »

La suite fut un tourbillon de bruits, de meubles qu’on déplacent, de voix qui luttent pour se faire entendre mais cela n’appartenait plus aux deux hérauts. Tristan se tourna vers Mina afin de l’inviter à la suivre et lui proposa de reprendre la route.

« Si tu es d’accord, nous discuterons de tout cela une fois sur les chemins à moins que tu ne souhaites encore rester ici ?»

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Irmingarde démarra les hostilités en s’occupant de l’interrogatoire de la jeune fille. Tristan observait les divers protagonistes durant ce temps et laissant son instinct le rendre attentifs à quelques détails qu’il nota mentalement pour les partager plus tard avec sa consœur.

La jeune héraut se débrouillait très bien, une fois le cadre posée, elle tenait son rôle avec fermeté, restant dans les faits sans laisser paraitre ses émotions sur son visage. Tristan lui adressa un signe de tête discret pour l’encourager et lorsque la dénommée Ninon retourna à sa place, il échangea quelques observations avec Mina :

: La jeune fille est amoureuse d’Eli, cela ne fait pas de doute. Et à voir la réaction d’Eli, il n’est pas insensible à la jeune fille. Il cache quelque chose.

Tristan tourna son regard vers le jeune homme qui se leva, mal à l’aise. Tout son corps parlait pour lui : un regard fuyant, les bras serrés contre son corps et le dos vouté. D’une voix neutre mais ferme, le héraut prit la parole et lui demanda de se présenter.

« J’m’appelle Eli Sieur l'héraut. J’chuis apprenti meunier chez l’Joris.
- Et d’où venez-vous ?
- Chuis pas d’ici, j’habite le hameau près des bois à 6 jours à dos d’âne en suivant la rivière.
- Décrivez-moi la situation s’il vous plait…
- La situation est simple ! Ce profiteur a engrossé ma fille et va partir monter sa petite affaire chez lui grâce à tout ce que je lui ai appris ! C’est pas une manière de remercier les gens ça ! Honte ! Honte ! »

Le père explosa, jetant son couvre-chef à terre et sa femme aussitôt lui pris le bras et s’excusa à sa place tout en implorant son mari de se calmer :
« Excusez-le Sieur l'Héraut ! Joris, calme-toi donc ! Tu vas te faire expulser !
- En Effet, j’entends votre colère Meunier, mais je vous prie de bien vouloir prendre sur vous si vous souhaitez pouvoir vous exprimer sans vous faire expulser du tribunal. »

Le regard de Tristan se fit plus dur afin d’imposer un peu de respect au père dévasté par les événements. Malgré son physique amoindri, le Héraut n’avait pas perdu en charisme heureusement et le père marmonna des excuses en retrouvant sa place, laissant le jeune Eli encore plus mal à l’aise. Il semblait tellement emprunter qu’il triturait ses poings dans ses poches et au moment de raconter sa version des faits, il fixa le sol sans ciller :

« Y’a rien à dire, chuis là pour apprendre et retourner chez moi ensuite construire mon propre moulin c’est vrai et l'Joris il l’sait ça et i’m’laisse dormir dans l’moulin. Ninon est gentille, on discute un peu et elle m’aide parfois mais j’l’épouserai pas. »

Sur ses paroles, Eli redressa la tête avec un air déterminé, lançant un avertissement aux hérauts. Non il ne comptait pas épouser Ninon… Tristan resta un moment songeur et partagea en aparté avec Mina alors qu’Eli retournait à sa place.

:Il ne nie pas, il refuse simplement le mariage… Il cache quelque chose… Regarde la mère, son comportement, elle a l’air beaucoup plus calme que son mari, comme si elle savait que le jeune homme n’épouserait jamais sa fille… Tu sens la différence d’attitude des deux parents ? Interroge-là, montre-lui que tu sais qu’elle sait quelque chose !

D’un regard, Tristan encouragea Mina et se retourna pour appeler la mère à témoigner, laissant Mina prendre le relais.

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