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Conseil de paix

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Conteur:
1er jour de la 1ère décade d'automne 1484

Suite à la demande de cessez-le-feu formulé par Rethwellan, le Conseil allait avoir énormément de travail. Ils s'étaient réuni une première fois, tard le soir, pour convenir de la réponse appropriée à cette demande. Le lendemain, après l'annonce de paix, on avait déclaré le reste de journée férié pour pouvoir fêter l'évènement, le Conseil ne s'était donc pas réuni. Maintenant il était temps de prendre des décisions.

Le Conseil avait donc été réuni et on attendait l'arrivée des derniers membres pour commencer. Joshua de Brolin ne tarderait sans doute pas. Pas plus qu'Alemdar. Le Roi, par contre, était tellement sollicité de toutes parts qu'ils renonceraient sans doute à l'attendre pour commencer les débats. Ce serait donc l'Attitré qui prendrait la tête des débats, en attendant le Roi.

Randale de Westmark discutait avec Dame Nadine de Laverin. Le Grand Prêtre s'entretenait avec le Héraut Adam. Le Maréchal et le Sénéchal conversaient avec leur Héraut respectif.

Alemdar entra dans la salle.

«Bonjour à toi Alemdar» l'accueillit Adam, le Doyen des Hérauts.


Puis à sa suite entra Joshua Brolin.

«Bienvenue à vous, sieur Joshua» salua le grand prêtre.

[Je vous laisser arriver. Alemdar, tu lances le sujet de la réunion: à quelle condition négocier la paix, le retour de Rafalentha chez lui, la demande de Jeremahiam de terminer ses études ici, la chasse aux instigateurs de cette guerre aussi.]

Héraut Alemdar:
Bon. On y était. Puisque la veille avait été dévoué aux festivités et puisque l'attitré se devait d'y paraître, il avait confié à Galren la tache de finir la préparation de ce conseil. Et il avait révisé la moitié de la nuit. Il était prêt. Le jeune homme ferma le dossier qu'il relisait, le glissa dans sa sacoche et parcouru les quelques couloirs qui le séparait de la salle du Conseil.

Il entra d'un pas assuré dans la salle.

"Bonjour Adam! Comment allez vous?"

Il se dirigea ensuite vers la tête de l'opposition, qui causait avec la Conseillère de l'Ouest. Il sera la main de Westmark, sachant que celui ci le détestait franchement. (Ce qui rendait d'autant plus drôle d’être courtois avec lui.)

"Sieur Westmark! Votre Dame va bien?"

Il se tourna ensuite vers Nadine, en se demandant ce que Westmark était en train de lui promettre.

"Bonjour Dame de Laverin, J'ai entendu dire que votre aîné avait attrapé un refroidissement, il va mieux, j’espère?"

Quelques bavardages plus tard, le dernier Conseiller manquant arriva. Joshua Brolin, nouveau conseiller de l'est, l'un des Conseillers les plus néophytes. A l'exception de Raimon d’Armentières peut être.

"Sieur Brolin! C'est un plaisir de vous voir! Bon, puisque tout le monde est là, nous pouvons commencer. Le Roi est retenu et nous rejoindra dés qu'il pourra."

En quelques gestes, il encouragea tout le monde à prendre place. Pour sa part, il s'installa dans le fauteuil à la droite du Roi et installa ses dossier sur la table devant lui. Devant chaque personne se trouvait un petit dossier, appelé dossier de séance, comportant les document à l'étude pour la journée. L'attitré s'empara de la première page du dossier, l'ordre du jour.  Quand tout le monde fut installé, il prit la parole.

"Comme vous le savez, nous devons aujourd'hui régler le problème du traité de Paix avec Rethwellan. Nous parlerons donc des conditions de cette paix,  du retour du Prince Reconnu Rafalentha(*) sur le trône de Rethwellan, de la volonté du Prince Jeremahiam de rester parmi nous, au sein de nos non-affiliés et enfin, des suites à donner aux individus, qui, autant a Haven qu'a Petras ont comploté pour provoquer et amplifier cette guerre."

Il mit de coté l'ordre du jour pour exposer la seconde page du dossier de séance.

"Comme nous l'avions évoqué l'autre jour, Rethwellan se rend sans condition. Vous avez chacun une copie de la demande."

L'avant veille, Alem n'avait put que faire passer l'original de la lettre, n'importe qui n’étant pas habilité à copier ce genre de documents. C'était le héraut Isabeau, l'épouse du héraut du Maréchal, qui avait sacrifié son jour de congé pour produire les dossiers de séance.

"Vous avez également joint au dossier les observations des services de renseignements sur l'état de Rethwellan."

Le rapport présentait un pays exsangue, épuisé par plusieurs années de mauvaises récoltes, de taxes absurdement dures et par trois ans de guerre. Rethwellan avait lourdement souffert de l'usurpateur, largement plus que Valdemar.

(*) Prince Reconnu Rafalentha: Prince Reconnu est un titre Rethwellan, désignant un prince non couronné, mais reconnu digne par l’Épée Chantante. (Cherchez pas ça dans les livres, ça vient de moi)

Joshua Brolin:
Malgré l'aménagement que Joshua avait pratiqué dans son emploi du temps pour concilier cette réunion en urgence du conseil et un rendez-vous d'affaire prévu de longue date, le conseiller de l'Est n'arriva pas aussi tôt qu'il l'aurait voulut. Ce qu'il n'aimât guère, car il mettait toujours un point d'honneur à arriver en avance aux réunions du conseil habituellement, comme il se devait. Pour autant, il ne montra rien du mécontentement que cela lui causait et prit un air aimable en entrant dans la salle.

Joshua salua poliment le grand prêtre en retour, puis le Héraut Alemdar qui remarquait si aimablement son  presque retard, et enfin les onze autres personnes présentent dans un salut à la ronde. Sans attendre, il gagna sa place, à l'Est, entre le grand prêtre et le doyen des Mages, et s'installa dans son siège. Ce n'était plus le moment des bavardages frivoles. On commença alors la réunion en l'absence du roi, ce qui n'étonna personne. Tous savaient pertinemment que le monarque était pris de toutes parts par diverses obligations.

Le conseiller de l'Est prit connaissance avec les autres du dossier qu'on avait préparé à leur intention. Pas de surprise à l'horizon, à priori, ils étaient là pour parler de Rethwellan. Joshua parcourut rapidement l'ordre du jour et le posa à côté pour prendre en main la copie de la lettre de reddition qu'il avait déjà lu deux jours plus tôt. Il la parcourut en diagonale, pour se la remémorer, tout en écoutant le Héraut du roi qui dirigeait la réunion.

Cette reddition sans condition après deux assassinats consécutifs, Joshua la trouvait bien commode. Il n'était sans aucun doute pas le seul à sentir là dessous des manœuvres de Valdemar, dont il n'aurait pas été au courant. Le conseiller se demandait seulement à quel point le pays était impliqué dans ces deux morts si opportunes, et qui avait participé à leur mise en œuvre. Car à sa connaissance, le conseil n'y était pour rien.

Pour le moment, Joshua suivait le déroulé de la réunion comme le voulait le Héraut Alemdar. Il attendrait son heure pour connaître le fin mot de cette histoire. Le moment était dédié à un autre débat, du moins pour l'instant. Et le rapport qu'il avait entre les mains lui fit oublier provisoirement cette question. En effet, à la lecture du rapport, Rethwellan apparaissait ruiné et dévasté. Joshua savait bien sûr que le pays avait été malmené de toutes parts, mais il n'avait pas imaginé que cela atteignait de telles extrémités. On avait exploité la population, comme il se devait en temps de guerre, mais le peuple avait également été écrasé par de nombreuses taxes alors que la terre ne donnait plus suffisamment pour nourrir tout le monde. En somme, le pays ne sortait de la guerre que pour en mener une nouvelle. Redresser le pays ne serait pas une mince affaire pour le jeune roi, qui allait peut-être regretter de récupérer son trône.

Joshua reposa le rapport sur la table. Soucieux, il se frotta la tempe, ses yeux regardant toujours le parchemin, mais sans le voir. Dans de telles conditions, difficile de demander remboursement d'une dette. A l'avenir, Rethwellan pourrait s'avérer un allié puissant, il ne fallait certainement pas le négliger, car ce que le monarque devait à Valdemar avait une trop grande valeur pour qu'il puisse se permettre de ne pas soutenir leur pays en cas de nouveau conflit. Car non seulement il avait offert l'exil à la famille royale, mais en plus de cela le frère bâtard était devenu le bras droit du monarque de Valdemar, toute la petite famille avait reçu une éducation de premier ordre et en guise de diplôme, le prince recevait un trône et une couronne. Tout cela ne pèserait rien, pourtant, si Valdemar exigeait dès à présent le remboursement complet de cette dette. Et comme Joshua opérait lorsqu'il faisait affaire au nom de sa famille, il estimait qu'il faudrait opérer de même pour les affaires du pays : conserver une part des dettes dont le prince, futur roi, leur serait redevable plus tard.

Relevant la tête, Joshua observa les visages et les regards autour de la table. Il voulait se faire une idée de ce qui trottait dans les têtes des autres conseillers. Lorsqu'il arriva au Héraut du roi, il croisa son regard, qu'il soutint un moment. Il se demandait bien ce qui se passait sous ces bouclettes blondes. Après tout, Alemdar de Firyngde était rethwellan. Quel parti prendrait-il dans cette histoire ? Difficile de s'asseoir sur deux sièges en même temps.

Comme le Héraut semblait avoir dit tout ce qu'il avait à dire pour lancer la réunion, Joshua se permit de débuter les discussions, et de donner son avis.

« Est-il véritablement nécessaire de débattre au sujet des études du prince ? A mon sens, il peut rester, après quatre ans je n'imagine pas que cela nous coûtera plus cher qu'il reste parmi nous. Peut-être pourrions-nous nous concentrer sur le plus important. A moins que quelqu'un ne soit contre la demande du prince Jeremahiam ? »

Joshua fit rapidement un tour de table, cherchant l'assentiment pour faire avancer les choses de manière constructive. Au moins, ce point-ci serait réglé rapidement et l'on pourrait s'occuper de l'avenir de leurs pays. Mais il n'en dit pas plus, ne voulant pas se montrer présomptueux en ayant l'air de donner des ordres à ceux qui étaient ses aînés dans ce conseil. S'il n'estimait pas avoir volé sa place, il n'en restait pas moins respectueux.

Conteur:
«Ce n'est pas l'aspect financier qui pose problème. Mais c'est inédit d'avoir un prince étranger qui étudie chez nous. Quand ils étaient en exil, cela semblait logique de leur offrir une vie normale, surtout au plus jeune des trois. Mais maintenant, je ne comprends pas très bien pourquoi il ne repartirait pas chez lui. Rethwellan sera de nouveau un allié précieux... mais voulons-nous vraiment avoir un espion étranger aussi bien implanté chez nous?» déclara sieur Westmark

«Le petit Jeremahiam veut rester, car il ne garde aucun bon souvenir de son pays. Ici, il s'est trouvé des amis et a commencé à se construire une vie. Ce serait charitable de le laisser vivre ici» expliqua le Grand Prêtre.

«Et s'il épouse une fille de bonne famille ici, cela renforcera particulièrement bien les liens entre nos deux pays» releva dame de Laverin.

«Mais est-ce vraiment ce que nous souhaitons? Si, par le plus grand des malheurs, cette guerre devait reprendre, nous nous retrouverions avec un scorpion dans notre sein.» insista sieur de Westmark.

«Voyez-le plutôt comme un gage de la bonne conduite de Rethwellan», conclut le Maréchal.

Cette remarque sembla mettre fin au débat. Même Westmark approuva donc la demande du prince Jeremahiam.

Merania de Tindale aborda ensuite un sujet qui lui tenait particulièrement à cœur. Sa région avait supporté une grande part de l'effort de guerre, et les caisses étaient vides. Les gens ne mourraient pas de faim cet hiver, heureusement, mais tout le monde devrait se serrer la ceinture le temps que les réserves soient reconstituées.

«Concernant les conditions de redditions... Vous savez tous ici combien ma région a souffert de cette guerre. Elle s'est déroulée uniquement sur mon sol et c'est dans nos greniers à blé qu'on a puisé pour subvenir aux besoins des soldats...»

Le Sénéchal l'interrompit.

«Seulement 30 % des vivres de l'armée provenaient de vos réserves. Tout le reste provenait de silo appartenant à la couronne, même si ceux-ci se trouvaient sur vos terres.»

«C'était une façon de parler... Quoi qu'il en soit, ma région a énormément souffert de la guerre. Certaines zones sont méconnaissables et seront impropres à la culture pendant plusieurs années.»

«Je ne savais pas qu'on pratiquait la culture sur le Peigne... Ne s'y trouvent-ils pas que des alpages?» railla le Héraut du Sénéchal.

«Je ne parlais pas de la zone du Peigne, mais de la région de Lisle par exemple...»

Héraut Alemdar:
Ne t'en fait pas, mon choux, je m'occupe de l'espionnage pour Rethwellan...
Tu ferait jamais ça
Pas plus qu'un gamin de 14 ans qui veut rien d'autre que de rester dans ce qu'il considère comme sa maison!
Calme toi. C'est pas bon pour toi de...
Je sais, je sais. Je suis pas énervé, juste agacé.

Mais le conseil finit par se décider en faveur de Jerem. Alem fit signe au Chroniqueur de consigner cette décision puis le conseil passa au point suivant.

Et comme prévue, Tindale commença à râler sur les pertes de sa province. Avant qu'Alem n'ai eu le temps de parler, Arbretempete pris la parole:

"Vous découvrirez, Merania, que vos terres ne sont pas si dégradés que vous le pensez. Une partie de ce qui rend un sol impropre à la culture après une bataille viens des résidus magiques laissés par la peur, la rage et la douleur d'une bataille. L'adepte Sourcedésert et son élève ont travaillé à évacuer ces résidus ces deux derniers hivers. Je ne doute pas qu'elle le feront encore cette année. Il faudrait en parler avec elle, mais je doute que plus d'une année de jachère soit nécessaire."

"Voila qui est rassurant. Et bien sur, en attendant que les récoltes redeviennent capable de nourrir la population, Merania, la Couronne puisera évidement dans ses greniers pour approvisionner la région de Lisle et les autres régions touchées."

Alem ouvrit ostensiblement le rapport de Wylan à la page de conclusion.

"Messires, Mesdames, vous voyez bien dans ce rapport que Rethwellan n'a rien à nous offrir. Leurs silos sont vides, leurs terres sont dévastées dans le meilleur des cas. Maudite par la magie du sang dans le pire. Nous n'avons pas d'estimations fiables du trésor public, mais à connaître mon Oncle et son goût de la fêté il ne dois pas en rester grand chose. Et il est fort à parier que ce qui reste devra intégralement être investit dans l'achat de blé pour limiter la famine. Rethwellan n'a rien à nous céder actuellement."

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