Dunwyd accepta la correction avec le sourire, il savait qu'il connaissait mal le milieu, voire le langage, des nobles, et n'en avait pas honte.
" La diplomatie, rien que ça ! Pour échanger une louche contre une aiguille ? Après tout, il doit y avoir de ça aussi. Il faut bien commencer par de petites choses. "
C'était plutôt amusant de penser que de grands négociateurs pouvaient avoir fait leurs premières armes ainsi. Mais les grand mages devaient aussi avoir commencé par des exercices tout aussi simples, voire presque risibles, que ceux qu'on lui faisait pratiquer…
La dame connaissait bien le jardin, et devait vraiment adorer ce type de fleurs, pour s'en être occupée pendant un temps. Arrivé près du parterre, il s'accroupit pour effleurer les plantes dans leur forme hivernale, et ainsi, prendre contact avec elles, avant de faire glisser sa vision de la magie par-dessus le monde ordinaire. Les pivoines semblaient emplies d'énergie, malgré leur apparence morne. Une énergie qui attendait son heure.
" Elles ont l'air en pleine forme, en tout cas. Qui sait, elles se souviennent peut-être de vos bons soins ? "
Il ne savait pas s'il y croyait vraiment, mais ça ne coûtait rien d'y faire appel pour tenter de faciliter la suite.
Il s'agenouilla donc carrément à terre, face à ses futures victimes, pour être plus stable, et commença à faire glisser sa conscience vers les végétaux, cherchant à comprendre comment ils fonctionnaient. L'impression de froid était très présente, les fleurs réagissaient sans doute à la température, et prépareraient leurs plus belles couleurs au premier redoux.
" Je vais essayer de leur faire croire que c'est le printemps, "
expliqua-t-il, content de son idée, mais sans vraiment s'interrompre. Il imagina donc une petite brise tiède, dont il s'efforça de transmettre la pensée aux pivoines. Il leur insuffla aussi la pensée d'un soleil brillant doucement, avec des chants d'oiseaux en fond sonore. Et la jeune noble non loin, qui semblait aimer tant leurs fleurs, et s'était si bien occupé d'elles.
Il sentit que quelque chose se passait, et redoubla d'efforts, concentré sur la lumière et la douceur d'un air printanier, et les soins dont on avait entouré les plantes. Alors que des boutons se formaient, un sourire commença à se dessiner sur son visage. Il parvint à pousser encore jusqu'à l'éclosion d'une fleur, puis relâcha avec un soupir. (8/10 au dé, pour le degré de réussite) L'air parfaitement satisfait de lui, il retourna le regard vers la curieuse.