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Caserne / [RP Libre] Retour à la maison... 'fin presque...
« le: 26 septembre 2016, 13:18:12 »
4ème jour de la troisième décade d'automne 1484...
La caserne enfin...
Dans la nuit, elle étirait ses murs hauts vers le ciel noir de jais, massif édifice fortifié dans la noble et glorieuse cité de Haven. Les hommes l'avaient souvent détestée, elle était le lieux de leurs entraînements les plus difficiles, des réprimandes de leurs supérieurs, de blessures en tout genre dans le cadre des manœuvres... Elle représentait de près comme de loin leur attachement à l'armée de Haven et par là-même des contraintes que leur condition de militaire représentait. Les astreintes perpétuelles, les patrouilles, les intervention diverses dans les limites du royaume voir au-delà dans des contrées où tout leur était hostile. Le tout au nom du Roi, et pour sa gloire et celle de ses sujets. Tant de sacrifices... Que ce bâtiment représentait si bien.
Et pourtant, ce n'était pas ce sentiment qui primait à l'instant précis où Kalaïd et sa compagnie franchirent les hautes portes de la Caserne. Bien au contraire, tout au long de leur voyage de retour ils avaient appelé de leurs vœux ses murs, ses créneaux et ses dortoirs... Loin d'être le symbole de leur abnégation envers la couronne, c'était à cet instant précis ce qui se rapprochait le plus du tant attendu retour dans leurs foyers respectifs auquel ils auraient bientôt tous droit.
Par conséquent, ce ne furent que des soupirs de soulagement et des rires qui retentirent alors qu'ils déposaient enfin leurs sacs sur la place d'armes, que les cavaliers mettaient pieds à terre et que les chariots s'arrêtaient tout autour.
Alertés par ces sons et par la rumeur qui se répandait comme une traînée de poudre entre les murs de l'enceinte militaire, ceux d'entre les soldats qui étaient rentrés avant vinrent les accueillir et prendre dans leurs bras les derniers à rentrer de cette guerre enfin terminée. Rapidement, ils se retrouvèrent plus du double de la compagnie à se masser sur la place d'arme, dans un vacarme assourdissant de claques dans le dos et de serrages de mains.
Et c'est un Kalaïd particulièrement souriant qui serra la main de ses sous-officiers, reconnaissant envers eux d'avoir su maintenir le moral des troupes pendant la durée de leur engagement au front, mais aussi d'avoir pu faire conserver aux hommes un semblant de tenue alors qu'ils parcouraient les routes du retour. L'arrivée ayant eu lieu de nuit et en toute discrétion, Kalaïd leur avait demandé de faire en sorte que leur traversée de Haven se fasse calmement et le plus silencieusement possible. Bien entendu les sons des pas des soldats et de ceux des chevaux sur les pavés de la cité n'avaient pas manqué d'attirer les habitants à leurs fenêtres, et rapidement il y avait eu des applaudissements et des hourra pour saluer leur passage. Mais dans l'ensemble tout le monde s'était très bien tenu, il n'y avait pas eu de débordement, les hommes avaient su faire appelle à leurs dernières réserves de patience pour éviter de s'éparpiller dans la ville comme une envolée de moineaux. Cette maîtrise de la troupe, Kalaïd le devait à la vigilance de ses sous-off, et il le savait fort bien...
Ce qu'il savait aussi c'est qu'il ne ferait plus rien de ses hommes après leur arrivée à la caserne. Aussi avait-il pris soin d'ordonner avant leur arrivée à Haven que les hommes seraient libres de leurs mouvements, uniquement à l'intérieur de la caserne toutefois, à compter du moment où tous se trouveraient, sur la place d'arme. Et c'était chose faite...
Petit à petit, la place d'arme se vida de ses occupants, et ne restèrent que les chariots et leur chargement qu'il était bien trop tard pour prendre en compte. Ils seraient débarrassés dès le lendemain à la première heure par l'ensemble de la compagnie, juste avant le rapport du matin qui les libérerait tous de leurs obligations à l'occasion d'une perm bien méritée.
Des chariots et... Kalaïd. Assis sur l'un d'entre eux, il s'était fait tout petit, observant attentivement les retrouvailles de ses hommes avec ces lieux et ceux de leurs camarades qui les gardaient en leur absence. Il les avait observé et n'avait rien dit, accoudé à une caisse, attendant patiemment que la nuit devienne aussi calme qu'elle l'était avant leur arrivée. Là, seul avec Elazur sous la voûte céleste zébrée d'une voie lactée majestueuse, il s'était allongé sur la bâche du chariot et avait simplement observé les étoiles, entendant ça et là les apaisant rires de ses camardes de bataille. Sans que ça paraisse, se poser simplement pour admirer la beauté d'un lieux, d'un paysage, ou du ciel de jour ou de nuit, était un luxe particulièrement inaccessible sur le front. La vie normale... C'était ça le plus grand luxe du soldat finalement. Pouvoir agir normalement, évoluer normalement au sein de la société, et au sein de sa famille...
Ô comme elle lui manquait... Comme elleS lui manquaient... Ils avaient tous laissé tellement de choses derrière eux en partant au combat. Pouvoir enfin retrouver ses dames, les serrer contre son cœur qui se languissait terriblement d'elles...
Assez curieusement, il n'avait pas vu Amalia depuis plus longtemps qu'il n'avait vu Thalyana, mais c'était pourtant bien pour cette dernière que le manque était de très loin (trop loin ?) supérieur. Et c'était là un sentiment étrange, qui pouvait faire naître parfois un certain sentiment de culpabilité. La force du Lien était décidément une chose bien difficile à saisir...
Kalaïd pris brutalement conscience que quelque chose lui rentrait dans les cotes...
Une botte de carottes... Il s'était posé sur le chariot du popotier...
- Ah bah tiens, si c'est pas ton jour de chance à toi aussi..., s'exclama-t-il en jetant une carotte à son compagnon de toujours...
La caserne enfin...
Dans la nuit, elle étirait ses murs hauts vers le ciel noir de jais, massif édifice fortifié dans la noble et glorieuse cité de Haven. Les hommes l'avaient souvent détestée, elle était le lieux de leurs entraînements les plus difficiles, des réprimandes de leurs supérieurs, de blessures en tout genre dans le cadre des manœuvres... Elle représentait de près comme de loin leur attachement à l'armée de Haven et par là-même des contraintes que leur condition de militaire représentait. Les astreintes perpétuelles, les patrouilles, les intervention diverses dans les limites du royaume voir au-delà dans des contrées où tout leur était hostile. Le tout au nom du Roi, et pour sa gloire et celle de ses sujets. Tant de sacrifices... Que ce bâtiment représentait si bien.
Et pourtant, ce n'était pas ce sentiment qui primait à l'instant précis où Kalaïd et sa compagnie franchirent les hautes portes de la Caserne. Bien au contraire, tout au long de leur voyage de retour ils avaient appelé de leurs vœux ses murs, ses créneaux et ses dortoirs... Loin d'être le symbole de leur abnégation envers la couronne, c'était à cet instant précis ce qui se rapprochait le plus du tant attendu retour dans leurs foyers respectifs auquel ils auraient bientôt tous droit.
Par conséquent, ce ne furent que des soupirs de soulagement et des rires qui retentirent alors qu'ils déposaient enfin leurs sacs sur la place d'armes, que les cavaliers mettaient pieds à terre et que les chariots s'arrêtaient tout autour.
Alertés par ces sons et par la rumeur qui se répandait comme une traînée de poudre entre les murs de l'enceinte militaire, ceux d'entre les soldats qui étaient rentrés avant vinrent les accueillir et prendre dans leurs bras les derniers à rentrer de cette guerre enfin terminée. Rapidement, ils se retrouvèrent plus du double de la compagnie à se masser sur la place d'arme, dans un vacarme assourdissant de claques dans le dos et de serrages de mains.
Et c'est un Kalaïd particulièrement souriant qui serra la main de ses sous-officiers, reconnaissant envers eux d'avoir su maintenir le moral des troupes pendant la durée de leur engagement au front, mais aussi d'avoir pu faire conserver aux hommes un semblant de tenue alors qu'ils parcouraient les routes du retour. L'arrivée ayant eu lieu de nuit et en toute discrétion, Kalaïd leur avait demandé de faire en sorte que leur traversée de Haven se fasse calmement et le plus silencieusement possible. Bien entendu les sons des pas des soldats et de ceux des chevaux sur les pavés de la cité n'avaient pas manqué d'attirer les habitants à leurs fenêtres, et rapidement il y avait eu des applaudissements et des hourra pour saluer leur passage. Mais dans l'ensemble tout le monde s'était très bien tenu, il n'y avait pas eu de débordement, les hommes avaient su faire appelle à leurs dernières réserves de patience pour éviter de s'éparpiller dans la ville comme une envolée de moineaux. Cette maîtrise de la troupe, Kalaïd le devait à la vigilance de ses sous-off, et il le savait fort bien...
Ce qu'il savait aussi c'est qu'il ne ferait plus rien de ses hommes après leur arrivée à la caserne. Aussi avait-il pris soin d'ordonner avant leur arrivée à Haven que les hommes seraient libres de leurs mouvements, uniquement à l'intérieur de la caserne toutefois, à compter du moment où tous se trouveraient, sur la place d'arme. Et c'était chose faite...
Petit à petit, la place d'arme se vida de ses occupants, et ne restèrent que les chariots et leur chargement qu'il était bien trop tard pour prendre en compte. Ils seraient débarrassés dès le lendemain à la première heure par l'ensemble de la compagnie, juste avant le rapport du matin qui les libérerait tous de leurs obligations à l'occasion d'une perm bien méritée.
Des chariots et... Kalaïd. Assis sur l'un d'entre eux, il s'était fait tout petit, observant attentivement les retrouvailles de ses hommes avec ces lieux et ceux de leurs camarades qui les gardaient en leur absence. Il les avait observé et n'avait rien dit, accoudé à une caisse, attendant patiemment que la nuit devienne aussi calme qu'elle l'était avant leur arrivée. Là, seul avec Elazur sous la voûte céleste zébrée d'une voie lactée majestueuse, il s'était allongé sur la bâche du chariot et avait simplement observé les étoiles, entendant ça et là les apaisant rires de ses camardes de bataille. Sans que ça paraisse, se poser simplement pour admirer la beauté d'un lieux, d'un paysage, ou du ciel de jour ou de nuit, était un luxe particulièrement inaccessible sur le front. La vie normale... C'était ça le plus grand luxe du soldat finalement. Pouvoir agir normalement, évoluer normalement au sein de la société, et au sein de sa famille...
Ô comme elle lui manquait... Comme elleS lui manquaient... Ils avaient tous laissé tellement de choses derrière eux en partant au combat. Pouvoir enfin retrouver ses dames, les serrer contre son cœur qui se languissait terriblement d'elles...
Assez curieusement, il n'avait pas vu Amalia depuis plus longtemps qu'il n'avait vu Thalyana, mais c'était pourtant bien pour cette dernière que le manque était de très loin (trop loin ?) supérieur. Et c'était là un sentiment étrange, qui pouvait faire naître parfois un certain sentiment de culpabilité. La force du Lien était décidément une chose bien difficile à saisir...
Kalaïd pris brutalement conscience que quelque chose lui rentrait dans les cotes...
Une botte de carottes... Il s'était posé sur le chariot du popotier...
- Ah bah tiens, si c'est pas ton jour de chance à toi aussi..., s'exclama-t-il en jetant une carotte à son compagnon de toujours...