2ème jour de la 7ème décade d'Automne 1485
Une décade s'était écoulée depuis la fête de la victoire. Pour Keryne, les jours avaient semblé interminables et en même temps le jour J était arrivé très vite. Trop vite ? Non, elle était heureuse de passer un moment juste avec Matt. Mais elle appréhendait, beaucoup. Même si elle avait fait des progrès, la Blanche manquait encore de confiance en elle de manière générale. Mais avec Matt, elle perdait carrément ses moyens et elle avait peur de se montrer ridicule, comme ça avait déjà pu être le cas. La seule chose qui la rassurait, c'était que le jeune homme semblait aussi parfois décontenancé par la situation et au final, elle se sentait un peu moins nulle.
Tandis qu'elle montait sur Kaya, elle sentit ses remontrances sans que celle-ci n'eût besoin de prononcer un mot. Vraiment, ce travail sur son estime était un chantier de vaste ampleur, qui allait sans doute prendre encore beaucoup de temps avant d'espérer un jour être achevé... Si tant était qu'il fût possible de le faire. Matt avait proposé ce jour pour qu'ils se retrouvent, puisque tous les deux étaient en off, et ils avaient convenus de se retrouver en tout début d'après-midi aux portes de la ville. L'automne tirait doucement à sa fin, et la jeune femme s'était couverte pour supporter la fraîcheur qui commençait à présent à être plus forte, même sous le soleil au zénith, au fil des jours qui s'écoulaient. Après avoir chevauché tranquillement à travers la ville, les mains un peu moîtes tout de même, la blonde se trouva au point de rendez-vous. Devant elle s'étendait la campagne de Haven. Elle ferma les yeux un instant, respirant l'air frais, profitant de la maigre chaleur des rayons du soleil sur son visage.
:J'ai l'impression que ça fait une éternité que nous n'avons pas chevauché ensemble...:
:Pour moi aussi c'est loin. J'ai très envie de me dégourdir les pattes.:
:Il faudra quand même que tu te ménages Kaya, ta blessure était sérieuse.:
:Ne t'en fais donc pas pour moi et profite plutôt de la compagnie qui va s'offrir à toi.:
:La tienne est déjà fantastique, tu sais ?:
Un once de douce chaleur se propagea à l'intérieur de son coeur et c'est un franc sourire qui éclaira son visage alors qu'elle profitait toujours de son environnement, les yeux fermés, pour profiter de tous ses autres sens.