Auteur Sujet: Traduction... pas instantanée [scenar ]  (Lu 9795 fois)

Riannon

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Traduction... pas instantanée [scenar ]
« le: 08 août 2010, 20:15:32 »
[ Sont demandés: Fitz, Enju, Ysaline, Isabeau, Barrn et Manuchan ]

Riannon avait réquisitionné une petite salle un peu à l'écart. On ne viendrait pas les chercher ici, et chaque participants serait conduit par un page pour ne pas se perdre.
La salle était, comme à la bibliothèque, meublée d'une table, de chaise et d'un pupitre. Riannon siègeait, l'air concentré, à relire ses notes. Bientôt, ceux qu'elle avait demandé arriveraient et il fallait prier pour que d'autres coincidences malheureuses ne viennent pas les interrompre. L'incendie avait repoussé la traduction des étranges manuscrits, le retour des troupes aussi, ainsi que deux ou trois choses importantes que le commun des mortels ignoraient.

Riannon se frotta le cou, déjà fatiguée, mais reprise par ses espoirs. Des bardes lui avaient rapporté d'étranges nouvelles.

***

Perle ne se fit pas anoncer dans les appartements de Manuchan:

"Viens vite, on est attendus!"

C'était faux, mais il n'avait pa à le savoir. Sans laisser le temps au mage de réagir, Perle l'entrainait déjà dans les couloirs, refusant de donner une explication. Bientôt, ils arrivaient à une porte. Perle se tourna vers le mage:

" Tu vas devoir être franc mais ne pas trop en dire. Tu Lui fais confiance, et Elle te fait confiance. D'accord?"

Elle ouvrit la porte et salua une Riannon qui fronça les sourcils. Mais Perle lui sourit:

"Maya m'a demandé de venir pour vous aider avec Aanor. Mon Maitre peut aider aussi."
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Manuchan

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Re: Traduction... pas instantanée [scenar ]
« Réponse #1 le: 08 août 2010, 20:40:44 »
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"Viens vite, on est attendus!"

Perle avait déboulé dans son appartement sans même faire savoir qu'elle arrivait. Elle laissait à penser que la situation devenait urgente, que pouvait-il se passer encore? dès qu'il la voyait, c'était par obligation décidément ! A peine eut-il le temps d'ouvrir la bouche qu'elle l'entraînait dans les couloirs sans ménagement. S'il n'avait eu confiance en elle, il se serait arrêté et l'aurait forcée à s'expliquer, mais il n'en vit pas l'intérêt pour le moment, ils étaient amis et tous deux élus par leur Déesse, il n'avait aucune raison de mettre en doute les actions de la jeune fille.

Arrivés devant une porte, elle se décida enfin à lui parler. Ce qu'elle lui dit alors fit monter un début de panique en lui, bien que très vite étouffé par ses paroles rassurantes. Effectivement, il avait confiance en sa Déesse et si Elle lui faisait confiance Elle aussi... Il n'avait aucune peur à avoir.

"D'accord."

Lorsque la jeune apprentie ouvrit la porte, le Mage put voir une femme assise devant des notes, concentrée sur sa lecture et probablement en pleine réflexion. il ne la connaissait pas, mais elle ne semblait pas méchante et la couleur qu'elle portait donnait des indications sur son statut de barde. il ne voyait toujours pas ce qu'il faisait là. Il pouvait aider? Bien pourquoi pas? Mais aider à quoi? Enfin, la curiosité grandissante n'empêchait pas la politesse. Le mage s'avança doucement vers la femme attablée et se courba quelques peu pour saluer.

"Bonjour ma dame, je me nomme Manuchan, je suis un des Adeptes qui a combattu dans les Marches, de retour depuis peu à Haven que je connais encore très mal pour tout dire. Mon apprentie, Perle ne m'a pas dit le pourquoi de ma présence mais peut-être pourrez-vous éclaircir ce point? Si je puis vous aider, puis-je savoir en quoi?"

Puis se tournant vers la dite apprentie.

"A moins que ma jeune amie ne se décide enfin à me l'expliquer?"
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »
Être shaych, c\'est.... Magique !!

Fitz

Re: Traduction... pas instantanée [scenar ]
« Réponse #2 le: 09 août 2010, 11:07:38 »
Fitz arriva dans la petite salle, escorté par un jeune page qui ne semblait pas vraiment reveillé. Le jeune mercenaire n'avait pas très bien compris. Dame Aranel lui avait parlé d'une "réunion" a propos de "texte" qui avait un rapport avec sa "cicatrice". Elle lui avait demandé de s'y rendre, et lui dans son obéissance absolu avait dit oui.

Après tout elle était le chef. Et puis il avait une certaine admiration pour cette femme qui lui avait fait forte impression depuis le début. Elle semblait pleine d'un pouvoir et de responsabilité qui épataient le jeune mercenaire.

Il frappa à la porte, et entra.

Se trouvait déjà une jeune fille, un homme plus vieux, et relativement grand, et une femme assise, surement dame Riannon que Dame Aranel avait mentionné lors de leur entretient.

"Bonjour. Je suis Fitz, le Héraut du roi m'a demandé de me joindre à vous, et me voici. J'éspère ne pas être en retard, ni vous déranger".

Il s'inclina dans une sorte de révérence respectueuse, toujours aussi déguingandé... Vraiment le protocole ce n'était pas son truc. Se redressant, il regarda tour à tour les gens déjà présent, attendant qu'on lui demande quoique ce soit, droit comme un I, comme un soldat de garde en faite.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »
"Ça marchait vachement moins bien, un cerveau avec une hache au milieu." -Isabeau-

Anonymous

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Re: Traduction... pas instantanée [scenar ]
« Réponse #3 le: 10 août 2010, 17:36:58 »
La vie de page n'était pas de tout repos contrairement à ce qu'on aurait pu penser de prime abord. Parce que franchement, devoir aider un noble dans sa vie de tous les jours ne devait pas être si fatiguant que ça. Et bien si ! Ayélis était perpétuellement demandé, du moins selon ses critères. Que ce soit pour aider son maître ou bien pour aider d'autres personnes il était toujours sur la brèche. Et quand on avait demandé un page pour aller chercher trois personnes il s'était dit qu'il pouvait bien prendre la course. Il avait hoché la tête comme un bon petit et comme il était dans sa période calme il était partit en se pressant mais sans courir.

Il s'était dirigé tout d'abord vers les appartements de la diplomate et s'était fait annoncer avant de parler.

" Dame De Louhens, la doyenne des Bardes vous demande, si vous voulez bien me suivre, je vais vous guider jusqu'à elle. "

Sur le chemin du retour, il avait demandé à d'autres personnes de le suivre. Tout d'abord Dame Raskel puis Demoiselle De Girier. Du moins c'était ainsi qu'il s'était adressé à elles et il avait eu du mal à ne pas ajouter face à la plus jeune qu'elle était trop belle, mais ça ne se faisait pas et il s'était tut.

Il avait conduit les trois dames en tentant de paraitre plus grand et fort, un peu comme un véritable homme qui escorterait trois belles dames à un rendez-vous mondain. Il ne savait pas ce qui allait se faire dans la petite salle mais il se dit qu'il pourrait toujours rester là dans un petit coin et se faire oublier. Enfin ... il verrait une fois qu'ils seraient entrés dans la pièce, déjà il frappait à la porte et attendait une réponse.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Enju Rakel

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Re: Traduction... pas instantanée [scenar ]
« Réponse #4 le: 10 août 2010, 23:08:38 »
Enju avait veillé sur les manuscrits et les papiers qu'elle avait emportés comme une lionne sur ses petits. La secrétaire karsite avait sacrifié le luxe d'une de ses coussins pour dissimuler les manuscrits dans son fauteuil, pour toujours les avoir sur elle. Comme l'avait dit Dame Riannon, trop de choses se passaient à cause de ces manuscrits. La jeune femme eut une pensée émue pour le Robe Rouge Anshuu, mort pour en avoir trouvé un. Et peut-être que le feu qui s'était déclaré à la bibliothèque ne visait qu'à les détruire.

Ou peut-être qu'Enju délirait complètement, prise d'une crise de paranoïa aiguë. En tout cas, elle avait prit grand soin de ce qu'on lui avait confié, en tout cas, et aujourd'hui, elle allait à nouveau travailler sur ces manuscrits, et tenter de venir en aide à La Déesse Sans Nom. Devait-elle l'appeler Aanor ? Rien n'était encore sur. Quand le Page vint la chercher, Enju poussa son fauteuil après avoir salué son Mentor, l'ambassadeur Chelmak, et suivit Ayélis.

- Dame Ysaline, je suis heureuse de vous revoir. J'espère que cette nouvelle session de travail va nous permettre de faire la lumière sur toute cette histoire !

Elle avait fini sa phrase quand Isabeau rejoignit leur groupe, et elle sourit à la jeune fille. Elles arrivèrent ensemble à la bibliothèque, et Dame Riannon était déjà entourée de deux hommes et une autre fille. En tout cas, une fois près de la - future - table de travail, Enju salua tout le monde en joignant les mains et en inclinant légèrement la tête.

- J'espère que les Dieux seront avec nous aujourd'hui, afin que nous puissions travailler en paix et enfin trouver une solution pour venir en aide cette Déesse.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Isabeau d'Armentières

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Re: Traduction... pas instantanée [scenar ]
« Réponse #5 le: 21 août 2010, 00:14:12 »
Isabeau  avait attendu la seconde session d'études des manuscrits avec une impatience légèrement mêlée de honte et de ressentiment. Ces sentiments négatifs venant de l'épisode de l'incendie: La honte, en particulier, vis a vis de la secrétaire karsite, qu'elle avait traité for cavalièrement. D’ailleurs, elle avait évité de croiser son chemin depuis. Plus ou moins inconsciemment d'ailleurs. Or...

Or elle était devant elle. Enju, escortée d'un page et d'Ysaline. Malaise... Elle lui faisait un grand sourire en plus... Ah l'angoisse... Une ou deux secondes, elle resta figée puis se réanima: Elle adressa un grand sourire aux trois personnes présentes et ramassa quelques affaires.

"Je vous suis!"

Sur le chemin, elle s'approcha de la Karsite et s'adressa a elle a voix basse, les pommettes légèrement rosies:

"Euh... Dame Rakel... en fait... je voulais vous présenter mes excuses pour la dernière fois...Voila quoi. Pardon."

Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent dans leur nouvelle salle de travail, déjà à moitié remplie. Isabeau de Girier salua à la ronde avant de s'installer à un poste de travail.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »
Moi, dans ma tete, on est trois. Et on s'étonne de ma consommation d'anti-migraineux...
Je traite la paperasse du heraut du Roi et le la Magicienne Sourcedésert. Par ici les mp!

Héraut Arthon

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Re: Traduction... pas instantanée [scenar ]
« Réponse #6 le: 21 août 2010, 22:58:17 »
Ysaline de Louhens a disparu , Ayélis tu ne l'as pas trouvé et tu es allé chercher les autres directement après.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Barrn

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Re: Traduction... pas instantanée [scenar ]
« Réponse #7 le: 22 août 2010, 19:35:52 »
Barrn arriva à son tour, accompagné d'un page. Le kyree était guilleret. Le conte qui lui avait échappé jusqu'ici, il l'avait trouvé ! Le souvenir lui était revenu dans la nuit, alors qu'il rêvait, l'histoire de la prêtresse parjurée par amour avait surgit dans ses songes et il s'était réveillé en sursaut pour se précipiter dans la bibliothèque et relire cette légende. Car il savait à présent dans quel ouvrage chercher. C'est donc légèrement fatigué mais ravi qu'il entra dans la salle.
D'un rapide coup d'œil, il pu constater qu'il était bon dernier. Il y avait là deux personnes que le kyree ne connaissait pas. Il les salua d'un hochement de tête comme les autres. Remerciant le page, il se joignit aux autres.

Bonjour. Pardonnez moi si je suis en retard.

Il remarqua alors qu'Isabeau, déjà installée à une table, le regardait avec un brin de colère dans les yeux. Le bibliothécaire en fut étonné, aussi s'enquit-il auprès de la jeune fille.

Isabeau, quelque chose ne va pas ? Vous ai je offensé en quoi que ce soit ?

Il alla s'installer à côté d'elle, pour ne pas retarder la séance

Si vous voulez m'en parler, nous pourrions le faire après cette réunion, qu'en dites vous ?

Puis il ajouta, pour que tous entendent sa voix.

Dame Riannon, vous nous avez fait venir pour les parchemins, mais je vois ici deux nouveaux participants, peut-être pourriez vous nous éclairer ?
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Riannon

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Re: Traduction... pas instantanée [scenar ]
« Réponse #8 le: 23 août 2010, 19:09:34 »
Riannon releva la tête et fronça les sourcils en voyant Perle et Manuchan. Elle ne s'attendait pas à la présence des ces deux-là, mais la mention de Maya eut pour effet simplement qu'elle haussa les sourcils un peu plus haut. Manuchan semblait aussi au courant qu'elle même. Perle haussa les épaules d'un air fataliste:

" Maya ne doit pas être désobéi. Manuchan, mon Adepte, et moi-même pouvons apparemment aider pour les manuscrits."

Qui d'autre était au courant? se demanda un peu inquiète la Doyenne. Mais elle leur sourit et leur fit signe de se joindre à sa table:

" Enchantée, Adepte Manuchan et Apprentie Perle. Si Maya pense que vous pouvez aider, il faudra que je vous explique un peu le principe. Nous avons des manuscrits presque indéchiffrables, qui semblent parler du problème que subit le monde actuellement - peut-être de cette étrange déesse dont parle Maya."

Perle regarda Manuchan, l'air de dire que ce n'était pas le moment de parler mais celui d'écouter et observer.
On frappa à la porte et Riannon autorisa vocalement la personne à entrer. Riannon sourit chaleureusement en devinant qui se présentait. Le mercenaire semblait peu à l'aise mais très polie. La Doyenne ne força à ne pas regarder sa main pour y chercher le signe:

"Enchantée, Fitz. Vous êtes même en avance. Je vous en prie prenez place. J'expliquerai tout en détail quand tout le monde sera là. J'ai envoyé quelqu'un chercher les dames qui manquent encore."

Elles ne tardèrent pas plus. Menée par un jeune homme discret à la bouille sympathique, Enju Rakel, la Karsite en fauteuil, suivie d'Isabeau entrèrent et saluèrent avant de s'installer. Riannon vérifia qu'Enju portait bien les manuscrits et lui demanda gentiment de bien vouloir les mettre en plein centre de la table pour que tout le monde les voit.

Et enfin, leur tête sage arriva, et s'excusa de son léger retard. Avec bonne humeur bien qu'un peu circonspecte face aux inconnus, Riannon lui assura que ce n'était rien... avant de demander des éclaicissements.

Riannon s'approcha de nouveau de la table et regarda amicalement chacun d'entre eux.

" Le Mage Manuchan et son apprentie Perle ont été amenés ici par Maya. Elle estime qu'ils auraient une aide à nous apporter. Quant à ... ( elle hésita sur le titre ) au Seigneur Fitz, il a vécu une chose qui ... est susceptible de nous éclairer."

Elle se tourna vers le jeune homme et s'excusa:

"Je ne voudrais pas vous gêner, mais pouvez vous montrer à tous ici la cicatrice de votre main, s'il vous plait."

Elle reprit, très sérieuse, une lueur dans les yeux:

" Cette forme, tout le monde ici la connait. Cette spirale étrange est sur presque chaque page de ces manuscrits. Il semble avoir été ... choisi. Pouvez vous nous expliquer comment vous avez été ... "choisi" si on peut dire?"

[ Tout le monde reconnait le dessin: il est sur quelques mots, et parfois en bas de pages.
Barrn, il est aussi inscrit au dessus du conte que tu as retrouvé ( je te l'envoie par mp ).
Enju, tu t'inquiète de ne pas voir Ysaline et tu as un mauvais pressentiment.
Manuchan, Perle semble te demander de ne surtout rien dire de ce que tu sais pour le moment.
Ayélis, caché dans ton coin, tu vois Riannon, et tu te rend compte que si toi tu bouge - vis en musique, elle semble elle-même faite de musique : son Don est présent même lorsqu'elle parle et ça te "parle" plus profondément que les mots. Tu te sens t'enfoncer (mentalement) dans le mur derrière toi et tu ne peux que regarder les gens. Les paroles du Kyrree résonnent dans ton esprit même s'il ne s'est pas aperçu que tu es là. La note discordante que tu entends depuis que le Glas a sonné semble enfin être totalement lissé même si tu ne t'aperçois qu'à ce moment que c'était gênant avant.
Isabeau, ton malaise augmente: tu es fâchée, frustrée, et étrangement triste. ]
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Manuchan

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Re: Traduction... pas instantanée [scenar ]
« Réponse #9 le: 24 août 2010, 21:08:06 »
Et bien ! Que de monde en cet endroit en si peu de temps ! Voilà que la Mage se retrouvait entouré de personnes qui semblaient plutôt.... diverses et variées dirons nous.

Un mercenaire -plutôt attirant- était entré et devait lui aussi se demander ce qu'il faisait là, c'était rassurant de voir qu'il n'était pas le seul à ne pas être à l'aise. Manuchan le salua d'un signe de tête comme il le fit pour tous les arrivants suivants. La femme en fauteuil à roues l'impressionna précisément par son moyen de locomotion, mais comme les regards insistants de Perle ne lui laissaient aucun doute quant à ce qu'il devait faire pour le moment, il ne dit mot, attendant la suite. Une jeune bleue était aussi présente et enfin, l'être qui surprit le plus le mage, non par sa nature car ils avait parfaitement de quoi il s'agissait mais simplement de par sa présence en ces lieux et le fait qu'il parle ouvertement à tous.

*Un kyree? Intéressant...*

Lorsque Riannon les présenta au reste de la troupe, le Mage salua une fois de plus ostensiblement et écouta la présentation du mercenaire.

*Choisi? Comment cela? Serait-ce par notre Déesse ou s'agit-il encore d'autre chose? Ces situations deviennent si compliquées que je vais finir par m'y perdre !*

Les questions commençaient à démanger le rethwellan mais il n'était pas encore temps d'ouvrir la bouche. Concentré, il observa la marque sur la paume du guerrier. Un regard vers les feuilles étalées sur la table lui firent savoir que ce signe avait évidemment une signification, même s'il en savait laquelle.

*Déesse, si seulement je pouvais leur arracher les réponses à mes questions ! Que ne donnerais-je pas pour pouvoir lire dans les pensées en cet instant !*


Durant tout ce temps, Manuchan n'avait pour ainsi dire pas bougé et n'avait en tout cas, pas desserré les dents, couvé par le regard de Perle qui était plus que clair. Il aurait bien aimé d'ailleurs qu'elle n'agisse pas comme si c'était elle le maître et lui l'apprenti, mais enfin, dans certains domaines, il était bien évident qu'elle était bien plus à m^me de savoir quoi faire ou quoi dire, mieux valait suivre ses indications.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »
Être shaych, c\'est.... Magique !!

Fitz

Re: Traduction... pas instantanée [scenar ]
« Réponse #10 le: 25 août 2010, 00:37:01 »
Il y en avait du monde à cette réunion. Et du monde hétéroclite. Une prétresse visiblement, un Kyree, ce qu'il n'avait pas vu depuis très longtemps, une jeune noble, et un page qui semblait vouloir rester coller contre le mur sans bouger, sans compter bien sur les deux personnes déjà présentes à son arrivée.

Le jeune mercenaire se sentait au mauvaise endroits. Il était mal à l'aise, un peu angoissé, quand Dame Riannon s'adressa à lui.

D'abord il lui sourit franchement lorsqu'elle l'affubla du titre « seigneur » . C'était un terme qu'il n'avait jamais employé pour lui même, et il était flatté de cette désignation. Il fut ensuite un peu plus réticent, lorsqu'elle commença à parler de son expérience.

Il avait promis d'aider, il était là pour ca, et il savait aussi que tout ce qu'il avait à vécu devait être dit. Chose difficile mais à faire.

« Bien sur, puisque je suis ici pour cela. »

Il ouvrit sa main droite, qui était resté collé le long de son corps, et la tendit en s'avançant de façon à être visible de tous. Il enleva le gant dont il la recouvrait actuellement, et laissa ainsi apparaître sa cicatrice formée d'un cercle entourant une spirale.

S'adressant de sa voix grave et calme, il déclama son histoire comme si il faisait un compte-rendu de mission.

« Je ne dirai pas que j'ai été choisi Dame Riannon, mais plutôt que j'étais au mauvais endroit au mauvais moment. Lors d'un de mes tours de garde de nuit, j'ai trouvé dans les cuisines une jeune guérisseuse et un Kal'enedral. Alors que nous discutions un courant d'air est entré dans la pièce. »

Fitz s'éclaircit la voix, ce qu'il avait à dire ensuite ne lui plaisait pas.

« La première fois j'ai revu le corps pendu de mon tuteur. La deuxième fois le vent à guéri une blessure que je m'étais faite à la main, laissant cette cicatrice à la place. Cette marque est sensible, lorsque je l'effleure ou que je touche un objet je ressens de l'électricité qui part le long de mon bras. Mais lorsque je touche une personne, ou un être vivant c'est une autre histoire. »

Il repris de nouveau sa respiration, et continua.

« J'ai ce soir là touché Ann'dra, et je l'ai alors vu entouré de sa déesse, le serrant dans ses bras. Comme si il y avait une présence autour de lui. J'ai ensuite touché un chat. C'est pour moi comme si j'avais vu la vie de cet animal défilé devant mes yeux, puis une voix a résonné dans mon crâne à plusieurs reprises, comme une communication qui m'est inconnue. »

Il regarda Dame Riannon, et lui adressant un sourire franc.

« Tout ceci s'accompagne bien sur d'un horrible mal de tête. Voilà pourquoi je dis que j'étais plutôt au mauvais endroit au mauvais moment ».

Il hésita un instant, et préféra taire ce qu'il appellait la 3eme rencontre. Il serait bien temps d'en dire plus quand on lui poserait des questions, et on lui poserait surement des questions....

Le mercenaire resta ainsi, le bras tendu, que chaqu'un est l'occasion de contempler un peu mieux ce truc qui ne l'avait pas ménagé ces derniers temps.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »
"Ça marchait vachement moins bien, un cerveau avec une hache au milieu." -Isabeau-

Anonymous

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Re: Traduction... pas instantanée [scenar ]
« Réponse #11 le: 28 août 2010, 20:37:26 »
Il fallait qu'il reste dans un coin puisque personne ne lui avait dit de partir. En plus d'après ce qu'il avait compris c'était la doyenne des bardes qui sentait pas le chou qui parlait et elle était la personne à contacter d'après Ann'dra. Ayélis attendit un instant de voir si elle le remarquait tout l'écoutant parler. Il inspira brusquement et cessa de respirer quand il la vit, l'entendit, la croisa. Il souffla doucement alors qu'elle continuait à parler tout en se reculant vers le mur, de plus en plus vers le mur.

Une torpeur commençait à l'envahir alors qu'il se renfonçait dans la pierre, totalement prisonnier de la voix. Il entendit parler le Kyrree, le vit sans comprendre les paroles, sentant que ... quelque chose s'apaisait ! Il ne savait pas quoi exactement mais cela se calmait, une sorte de malaise qui ... mais il ne comprenait pas pourquoi il ne s'en était pas rendu compte plus tôt alors que cela le peinait depuis des jours.

Il tenta de se souvenir de quand cela s'était déclaré et il comprit que c'était depuis le Glas. Il y avait une note discordante dans ses harmonies, un demi-ton en trop par rapport à la musique habituelle de la vie. Il était las calme et détendu mais presque fatigué.

La fatigue venait de la sensation qu'il avait perdue, il ne voyait pas quoi ! C'était pourtant des choses qu'il sentait d'habitude ! Là il n'avait pas compris, il n'avait pas vu ce qui le dérangeait ! Pourquoi ? Il ne savait plus ! Il ne savait pas !

Il voulait poser des questions mais ne savait plus comment faire. Il ne pouvait pas parler et se contentait d'écoutait sans vouloir bouger et sans le pouvoir. Il inspirait, tranquillement tout simplement ... sans pouvait rien faire d'autre mais étrangement apaisé alors que ... non ce n'était pas habituel.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Enju Rakel

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Re: Traduction... pas instantanée [scenar ]
« Réponse #12 le: 30 août 2010, 00:09:03 »
[justify:2cgjh271]Sur le chemin qui les menaient à la bibliothèque, Isabeau s'approcha de la karsite pour lui présenter des excuses. Enju ne comprenait pas, et la regardait, surprise :

- Je ne comprends pas pourquoi vous vous excusez, Demoiselle Isabeau... Vous n'avez rien fait que je ne puisse mal prendre. Au contraire, je n'ai pas eu le temps de vous remercier : vous avez agi rapidement, et si j'avais du pousser mon fauteuil, qui sait ? Peut-être aurai-je pu perdre les manuscrits, ou être rattrapée par l'incendie. Vraiment, de tout coeur, je ne vous remercierai jamais assez, Demoiselle Isabeau.

Même si elle savait que le feu avait été rapidement maîtrisé, Enju ne voulait pas que la jeune fille pense que la prêtresse avait été humiliée par son geste. Très peu de gens pensaient qu'il pouvait être fatigant pour la karsite de pousser ce lourd fauteuil à longueur de journée, aussi, rares étaient ceux qui lui proposaient parfois de la pousser. Non, Enju avait apprécié ce geste, contrairement à ce que pensait Isabeau. D'ailleurs, juste avant d'entrer, Enju la remercia une nouvelle fois d'un murmure.

La prêtresse s'inclina chaque fois que la doyenne des Bardes présentait quelqu'un. Dans son esprit, elle mémorisait déjà tout : les noms, les titres, les visages... Quelques détails donnés au hasard. Pourtant, un détail la chiffonna... Elle n'osa pas se manifester tout de suite, aussi excitée que Riannon à la vue de la cicatrice sur la main du Seigneur Fitz. Toute l'histoire qu'il raconta est gravée dans sa mémoire, et elle se promit de la consigner dès qu'elle pourra saisir une plume et de l'encre. Son pouvoir était stupéfiant. Le Mage ne disait rien, mais Enju se doutait qu'il n'en pensait pas moins : pourquoi ne partageait-il pas son savoir ? Elle ne s'en offusqua pas, et décida de prendre sa planche d'écriture, calée à l'arrière de son fauteuil, et sortit d'une besace plume et encre. Elle se tourna vers le mercenaire alors qu'elle remue la bouteille d'encre, pour la diluer correctement :

- Monseigneur, avec votre autorisation, j'aimerai prendre des notes de votre histoire. Je ne doute pas qu'il pourrait nous être utile à tous d'en avoir un résumé, pour y réfléchir plus tard, sait-on jamais !

Le parchemin était à plat sur la planche, et Enju commença à écrire - ceux qui sont présents, et pourquoi ils le sont... Pourtant, sa plume arrêta d'écrire, et elle est prise d'un mauvais pressentiment, qui lui étreint le coeur : Dame Ysaline aurait du être là... Enju se retourne vers le petit page qui les a accompagnées jusqu'ici, et lui demande :

- Excuse moi, jeune homme.

Elle ignore comment s'adresser aux pages, surtout qu'elle ne connait pas son prénom...

- Dame Ysaline de Louhens, n'aurait-elle pas du être avec nous ? Sais-tu si son emploi du temps la retient ailleurs ?

Enju a un pincement au coeur, et murmure :

- J'espère qu'elle va bien.

Quelque chose lui murmure le contraire, au fond de son esprit. Pourtant, elle continue à prendre des notes de ce qui peut se dire, pourtant légèrement déconcentrée par ce sentiment qui lui étreint le coeur.[/justify:2cgjh271]
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Isabeau d'Armentières

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Re: Traduction... pas instantanée [scenar ]
« Réponse #13 le: 04 septembre 2010, 12:20:23 »
La jeune femme fut agréablement surprise de voir que la karsite ne lui en voulait pas du tout, puis la surprise laissa la place à une sorte de honte: Elle se fixait sur une offense imaginaire que la jeune femme balayait avec de gracieux remercîment.... Elle se sentait minable... elle enfila de nouveau son sourire mondain et répondit a la secrétaire:

"Dans ce cas, je suis heureuse d'avoir put vous aider, ma Dame. SI je peux en une autre occasion vous être utile, n'hésitez pas."

Isabeau du se faire violence pour ne pas poser un regard méprisant sur Barrn quand il lui demanda, aussi innocemment que l'agneau nouveau-né s'il l'avait "offensé". Si peux... Il lui avait ouvert la porte sur les rêves puis la lui avait brutalement claqué au nez un quart d'heure plus tard. Mais à part ca... Non, il n'y avait pas d'offense.
Elle acquiesça aux paroles de son supérieur. ca ne coutait rien et elle pourrait toujours esquiver cette mise au point

Mais en fait, c'était vrai, il n'y avait pas d'offense. Elle n'était qu'une petite noblionne d'opérette, une petite roturière se cachant sous le nom d'un homme ayant vendu son fils. Elle n'avait rien à faire au Collégium. Toute la volonté et tout l'Or Fubos du monde n'effacerait pas ce fait. Même l'autre petite albinos désargentée, avant son élection, était plus à sa place qu'elle entre ces nobles murs.

C'était injuste! Elle POUVAIT être utile! Elle le savait! Pourquoi! Pourquoi y avait-il ce stupide plafond de verre!

Pourquoi était-elle moins digne de confiance qu'une infirme étrangère...

Une larme commença à perler au coin de son œil, elle l'essuya discrètement et se réintéressa au monde et a la réunion. Il y avait trois nouveaux participants, un mage, une mini-mage, semble-t-il envoyé par la gamine au chat, et... c'était pas le mercenaire harcelé par Fleur le jour de la Foire? Si c'était bien lui. Elle les salua puis commença à prendre docilement en notes ce qui se passait.

En continuant à ruminer, bien sur. Ce n'était même pas normal en plus. Elle était pas comme ca d'habitude. Et ca pouvait même pas être à cause de son cycle, vu qu'elle les avait eux la semaine précédente... C'était quoi ce bazar...
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »
Moi, dans ma tete, on est trois. Et on s'étonne de ma consommation d'anti-migraineux...
Je traite la paperasse du heraut du Roi et le la Magicienne Sourcedésert. Par ici les mp!

Barrn

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Re: Traduction... pas instantanée [scenar ]
« Réponse #14 le: 10 septembre 2010, 09:03:42 »
Barrn fut troublé par l'état de sa jeune secrétaire, et la larme qui coula sur sa joue ne fit que le désarçonner plus encore. Qu'avait-il donc bien put faire ? Et était-ce réellement de sa faute ?
Le Kyree tourna la tête à regret, mais le moment était vraiment mal choisit pour une discussion d'ordre privé. Cependant, Isabeau ne lui échapperait pas à la sortie, ils parleraient !
La marque que le garde leur montra à tous l'interpella autant que les autres, bien qu'il possède une raison supplémentaire d'être surprit. Le signe se trouvait également sur le conte avec lequel il avait fait le rapprochement. Son histoire était également des plus troublantes. Des visions au contacts des gens ? C'était peu commun.

Nous avons tous vu ce signe sur les parchemins qui nous occupent, bien sûr, mais il se trouve que j'ai ici quelque chose d'assez troublant également. Ces signes apparaissent également sur ce récit que je suis parvenu à retrouver la nuit dernière.

Il tourna la tête vers Isabeau et lui indiqua de prendre le petit recueil glissé dans un étui fixé contre son flanc. Il avait cherché toute la nuit précédente, sentant qu'il approchait de ce qu'il cherchait. Isabeau l'avait quitté depuis longtemps déjà et il avait du trouver un page qui veuille bien lui fixer l'étui afin que lui même ne l'abîme pas avec ses crocs ou sa salive. Il avait même dormit avec afin de ne pas le perdre. Vraiment, des fois, son statut de créature, toute intelligente qu'elle fut, lui posait des problèmes.
Son assistante posa le recueil sur la table et il lui indiqua par l'esprit de l'ouvrir à la page qu'il souhaitait. Apparut alors la page sur laquelle commençait le récit du conte qui les intéressait. Au dessus trônait ce même signe gravé dans la chair du garde.

Il s'agit de ce conte dont je vous avais parlé la dernière fois. La narration en est particulière, il s'agirait d'un rapport écrit du récit oral d'une vieille femme. je crois d'ailleurs qu'elle était accompagnée d'un chat... Enfin, tout est expliqué ici.

En effet, le texte était tombé en désuétude, et les feuilles bien peu soigneusement conservée. Mais au début du recueil, il était noté qu'une Héraut, nommée Sofia, avait recueilli ces histoires d'une étrange vieille femme accompagnée d'un Chat de feu peu ordinaire. Les annotations après ce conte racontent que la vieille femme semblait un peu sénile et s'identifiait beaucoup plus que d'ordinaire à la première Maya, allant jusqu'à emberlificoter le texte, au point que ce qui est écrit là n'est que la traduction des divagations de la femme, expliquant les incohérences et les étranges écarts aux contes habituels. Sofia précisait aussi qu'elle n'a jamais entendu parler avant de cette communauté ni de cette déesse et la croit inventée, et qu'elle est persuadée que c'est un homme ordinaire qui a abusé de l'ancienne prêtresse plutôt que Vkaendis - Vkandis. Ou que tout sort de l'imagination de la vieille femme.

Le conte était ainsi narrée :

Citer
" Certaines histoires commencent par une belle nuit d'été. Cette histoire-ci peut être racontée de nuit, car elle est aussi chaleureuse qu'une soirée d'été, mais elle commence au petit matin, un matin pluvieux même, sur une île éloignée de tout pays civilisé, au Nord. Il ne faut cependant pas croire que les gens qui habitent cette île sont des barbares. Au contraire, leur art est des plus raffinées, leurs politesses en remontreraient aux plus nobles, et plus que tout, le coeur des habitants est pur.

L'île où commence l'histoire n'est habitée que par des femmes, et côtoie une autre île, habitée elle uniquement par des prêtres. Elles s'appellent soeurs et mères entre elle, et elles vénèrent toutes la vie. Chacune d'elle promet sa vie et son corps pour une année, et à chaque Solstice d'Hiver, elle se donne à l'homme de son choix. Si un enfant est conçu, on le célèbre avec les rituels de la vie, avec des offrande à l'Arbre, et des chants plusieurs fois par jour.
La vie suit tranquillement son cours depuis des siècles, et l'étrange communauté perdure sans changer, accueillant parfois un visiteur, parfois un novice étranger séduit par leur philosophie et leurs croyances.

Mais ce matin pluvieux, une femme revient. Elle a les cheveux noirs, le regard aussi noir et profond mais les yeux qui brillent. La jeune femme revient d'une aventure de plusieurs centaines de kilomètres: elle et son compagnon de route ont été envoyés en émissaires et diplomates une année chez les étranges créatures qui vénèrent le Soleil. Ils ont été bien reçus mais n'ont pas compris tout ce qui se passait dans cette étrange contrée. C'est cependant séduits et heureux qu'ils reviennent dans leur communauté.

La jeune femme a quitté son compagnon quand il a fallu traverser les eaux. Chacun a pris sa route, promettant de se revoir au solstice et de s'écrire. La jeune prêtresse débarque sur l'île alors que la pluie commence à tomber dru. Ses soeurs l'attendent et lui ouvrent les bras. Les festivités commencent dès qu'elle s'est réchauffée.

Mais si la jeune femme est heureuse d'être de retour, elle est aussi immensément triste. Elle a touché du doigt un mystère qui la dépasse, et son envie de comprendre et de savoir lui tourbillonne dans la tête sans répit. Et à peine quelques jours après son arrivée, elle va s'isoler dans le lieu le plus sacré, le centre de l'île. L'immense arbre qui y pousse donne son énergie sans compter - bien qu'elle lui soit rendue de même par ceux qui s'occupent de lui.
La jeune fille s'allonge à son pied et médite de longues heures. Quand elle rouvre les yeux et regarde le ciel, le rideau de pluie s'affine et un rayon de soleil vient lui caresser le visage.

"Je T'attendais."

De derrière l'arbre sort un homme. Il est étrange, portant à la fois les attributs humains, griffons, et de milles autres créatures. L'oeil ne s'attarde guère sur elles, simplement détournée par son aura trop brillante.
Vkaendis s'avance et prend la femme dans ses bras. Ce n'est pas le Solstice, il respecte ses croyances et ne la touchera pas plus. L'étrange homme a les yeux d'or, et semble rayonner. Il reste longtemps à discuter avec sa compagne. Il lui faut cependant repartir dès qu'il commence à devenir trop brillant.

Plusieurs mois durant, il vient rejoindre au lieu sacré celle qui le vénère en secret. Enfin, en secret... Quelques unes d'entre nous se doutaient de ce qui se passait. Mais puisque cela faisait partie de la vie, et que notre soeur respectait nos principes...

Vint le temps du solstice. Miraculeusement, les alentours proches de l'arbre réagissaient comme en plein été. Le soleil y faisait toujours parvenir ses bienfaits quand la neige recouvrait le reste de l'île.
Et le soir de l'Amour, Vkaendis revint. Il lui fit don de sa semence peu après qu'elle ait reçu l'étreinte de son compagnon de voyage. Avant de prévenir qu'il ne reviendrait pas au petit matin. Au lever du jour, la jeune femme se leva, sachant déjà ce qu'elle portait en elle.

Elle se mit à dépérir de mois en mois. Plus son ventre grossissait, plus la jeune femme se languissait de son compagnon solaire. Elle arrêta de chanter aux cérémonies, arrêta même de parler. Pourtant plus la vie en elle grandissait, et plus elle s'attristait, plus elle sentait son coeur grandir, aimer, jusqu'au plus profond d'elle même.
Il fut bientôt temps de donner naissance à l'enfant du soleil. La jeune femme s'éclipsa une nuit pour rejoindre son endroit préféré, sous l'Arbre. Elle y donna naissance, seule et muette, à une minuscule fillette aux yeux d'or.

"Je te nomme Maya." chuchota-t-elle d'une voix rauque après des mois de silence.

Des prêtresses vinrent chercher la mère et l'enfant et les soignèrent. Maya put commencer à grandir sereinement, aimée passionnément par sa mère. Cette dernière continua à augmenter sa capacité d'aimer, englobant dans cet amour toute la communauté qui ne l'avait pas abandonnée.
Pourtant, chaque jour, elle passait des heures à regarder au loin, portant même son regard sur le soleil sans protection. Elle en devint aveugle.

Maya avait seize ans quand Aanor disparut. Elle vint chercher sa fille, et elles partirent un matin au pied de son Arbre, l'une tatonnant, ne voyant dans son esprit que le Soleil, l'autre silencieuse et sereine. On ne revit jamais l'amante de Vkaendis. Pourtant sa fille revint un peu plus tard, portant dans ses bras la tunique rouge, ensanglantée, que sa mère portait le jour de sa naissance.

"Elle l'a rejoint, et sera toujours avec nous." expliqua-t-elle simplement.

Après le deuil cérémoniel, la vie reprit son cours. Mais bientôt les femmes commencèrent à rêver d'Aanor, flottant entre Ciel et Terre, un bras tendu vers le Soleil. Elle voyait l'Arbre Sacré grandir, grandir, jusqu'à entourer amoureusement la prêtresse. Celle-ci se tournait alors vers elle, l'appelant ma soeur ou ma fille, et souriait en soufflant doucement un vent aimant pour les rassurer.

Le premier Solstice après la disparition d'Aanor, les rêves prirent de l'ampleur, et atteignirent les hommes de l'autre moitié de la communauté. Et quand le grand feu rituel fut allumé, tous se figèrent, regardant avec stupeur le vent se lever, et Aanor, vêtue de rouge, apparaitre. Elle leur parla longuement mais personne ne se rappela vraiment les paroles. Quand elle s'en fut et retourna dans le monde des dieux, une étrange pierre luminescente trônait devant l'Arbre, et ses racines avaient bougé pour l'entourer, protectrices.

Maya était restée prostrée. Mais elle entendait mieux que les autres les paroles de sa mère, et même parfois elle se doutait que Vkaendis lui apparaissait en rêve. Il n'était pas son père, elle ressemblait bien trop au prêtre pour le croire - mais elle avait ses yeux d'or et voulait se croire protégée de lui comme il lui avait pris sa mère.

Aanor se fit plus présente au fil du temps, parlant aux croyants par l'intermédiaire des rêves et de l'Orbe que le temps enfouit sous l'Arbre. Elle y déposait son amour, sa force, et bientôt Aanor fut célébrée comme une déesse tutélaire, amante du Soleil et mère du Vent. Les siècles passèrent, et l'île, avec l'Arbre et le fruit de la Déesse en son centre , devinrent sacrés. Les prêtresses s'habillèrent de rouge en son souvenir, et les deux communautés arrangèrent leurs rites pour inclure Aanor dans leurs prières. Elle prit son rôle au sérieux, intercédant jusqu'à égaler le Dieu Soleil dans son pays. Mais Aanor était une déesse d'amour, qui n'aimait pas s'éloigner de son coeur, et elle ne gagna que peu de fidèle à l'étranger. Cependant l'Orbe acquit, on ne sait comment, une réputation de puissance extrême, et plusieurs fois l'ordre des choses fut bouleversé quand on essaya de la voler.

Notre communauté doit protéger Aanor et son coeur ici même, et moi, la cinquante sixième Maya, je me dois d'écrire ce que nous savons des légendes de notre Déesse pour protéger notre passé.

Ce qui suit est le reste de nos céré..."

L'état du recueil ne permettait pas de lire la suite.

Si vous le souhaitez, je peux vous résumer le récit, cela nous ferrait gagner du temps, mais nous perdrions alors des éléments qui pourraient nous éclairer.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »