Et bien, on ne pouvait pas dire qu’il avait particulièrement hâte de retracer cette partie de son périple dans un chant. Il avait eut un doute, il n’en avait plus. Il était totalement paumé, et il appréciait à sa juste valeur de ne pas avoir eut de commentaire à ce sujet de la part de ses cousins. En revanche, il fut surpris d’arriver à une sorte de grand campement. Il n’était donc pas en route vers Kata shin’a’in. Il avait voulut voir du paysage. « Prends garde à ce que tu souhaites, tu pourrais bien l’obtenir », se remémora-t-il alors qu’il commençait à en avoir plein les bottes de sa chevauchée.
Décidément, les héros des balades ne se faisaient pas en un jour.
Quand bien même la tentation d’utiliser la magie pour se procurer un peu de confort était grande, on lui avait fait comprendre qu’il fallait qu’il muselle cette envie. Tout bien réfléchis, c’était aussi bien, car finalement, convaincre ses cousins, s’il le devait, qu’il allait chercher autre chose que de la magie, tout en utilisant cette dernière n’était pas forcément très productif. Et puis, bien que ceux possédant le don, chez les Shin’a’in, n’étaient pas mal traités, ils étaient invités à rejoindre les tayledras, afin d’utiliser la magie, autrement pratiquement proscrite, sauf pour les shamans, chez eux. En parlant de shamans, il avait des cadeaux… Devait il les faires maintenant, même si il n’était pas à la grande ville, ou devait-il attendre de l’atteindre, mais en n’étant pas sur que cela arrive… Tr’eel lissait ses plumes nerveusement, reflétant l’état émotionnel de son lié.
Afin de ne pas montrer sa gêne, FugueChant se mit à sculpter tranquillement une flute qu’il avait commencée, dans un bois sombre, qu’il avait trouvé en chemin. Elle ferait un son plus grave que celle qu’il avait à sa ceinture, aussi blanche que le cheval de cette étrange fille. Cette dernière lui paraissait très chaleureuse, et en même temps « a part » dans le groupe. Elle semblait tenir un rôle particulier. La façon dont elle s’occupait de son cheval, par exemple, était spéciale, au même titre que la relation qu’il entretenait lui-même avec tr’eel. Quand elle vint lui parler, il fut attristé de comprendre que quelques mots, et honteux de cet état de fait. Il lui répondit, un air contrit, en tayledras
« J’aimerai être à l’aise pour répondre dans votre langue, mais je ne la connais presque pas, malheureusement. J’espère avoir l’occasion de me rattraper. »
Il comprit tout de même qu’elle lui avait donné son nom, et celui de son cheval, confirmant plus ou moins ses soupçons. Il indiqua donc son oiseau du pouce, ce dernier en profitant pour faire semblant de lui bouloter le bout du doigt
« tr’eel » et il fit de même avec lui, pointant son cœur « FugueChant ».
Et il s’inclina bien bas, pour signifier tout de même un grand respect. Quand, enfin, un membre vint leur donner des nouvelles instructions, il comprit le sens global, mais s’avisa soudain d’un problème de taille : la barrière de la langue. Il l’avait relégué au second plan, pensant que des gens parleraient surement sa langue, mais après tout, pourquoi le feraient-ils ? Il suivit donc le mouvement, accompagné de son oiseau-lige, qu’il n’osait laisser seul. La suite fut très intense, pour lui comme pour les autres, mais il eut l’impression de se réveiller après un état presque fiévreux, sachant que quelque chose d’important s’était produit, mais n’arrivant pas à mettre le doigt dessus. (HRP : j’ai considéré que Tayledras n’est pas Shin’a’in, bien que cousin, mais je peux éditer si besoin). Il avait encore le rythme de la musique et des danses dans la peau, et son cœur était emplis de joie et de crainte en même temps.