Auteur Sujet: Scène de ménage  (Lu 1786 fois)

Fleur de Trevale

Scène de ménage
« le: 23 septembre 2016, 16:27:56 »
8eme décade d'été 1484

"Non, Owen, je n'ai pas badiné avec un Héraut, c'est ridicule!"
"C'est ce qu'on raconte, et qu'on m'a répété!"
"Et bien si vous préférez croire d'obscurs courtisans plutôt que votre femme, c'est votre affaire, mais je refuse de me laisser insulter de la sorte sans pouvoir me défendre!"
"Un Héraut!"
"Oui, un Héraut, qui m'a parlé, dans les jardins, en attendant Valériane qui tardait à arriver. Je suis polie, je réponds quand on me parle."
"Vous avez fait plus que parler visiblement."
"Visiblement? Parce que vous étiez là pour le voir peut-être?"
"Non mais..."
"Ne soyez pas ridicule Owen en plus d'être insultant. Je suis fatiguée de vos accusations, et blessée que vous pensiez que je suis puisse être volage! Je vais dans ma chambre, et vous ne m'en ferez pas sortir!"

Dans un tourbillon de dentelle et de soie, Fleur, en tapant des pieds et en claquant les portes, s'en alla s'enfermer dans la chambre, afin d'y bouder le temps nécessaire à la réédition d'Owen. Qui devrait arriver rapidement, puisqu'il ne supportait pas de dormir seul.

Jamais Fleur ne s'était disputé de la sorte avec Owen, mais jamais il n'avait osé l'accuser d'inconstance. Surtout qu'elle savait, même si elle préférait mourir que l'avouer, qu'il avait raison. Quelqu'un l'avait vu badiner avec Noam, et l'avait fait savoir. Et d'avoir été surprise de cette façon la mettait en colère contre elle-même. Particulièrement quand elle réalisait que malgré tout, elle ne regrettait absolument pas cet intermède séducteur entre eux, et qu'elle y repensait même avec nostalgie.
Elle tâcherait d'oublier, mais difficile d'effacer ce que Noam avait réussit à faire naître en elle, quand elle partagerai sa couche avec son époux...

Le soir venu, après maintes supplications éplorées d'Owen, Fleur accepta de sortir de sa chambre, telle une reine déchue. Comme prévu, il avait capitulé face à elle. Ca ne ferait pas taire les bruits, mais au moins, elle était toujours maîtresse chez elle.