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Messages - Feuillemalice

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1
Un sourire amusé se peignit sur le visage de la guérisseuse qui acquiesça :

-Oui, elle aime bien aussi ! Je trouve que ça résonne un peu avec son chant...

Un sourcil haussé, Feuille, qui sentait ses muscles se délasser sous les bienfaits de la chaleur de la source, questionna la jeune fille.

-Bizarre ? Pourquoi penses-tu que les autres enfants ont ce jugement à ton égard ?

Invitant sa fauconne à venir se poser sur son bras, elle l'approcha de Liane :

-Liane, je te présente officiellement Dryl. Dryl c'est Liane, tu peux dire bonjour.

L'oiseau lige tendit alors sa petite tête vers la noble et attendit qu'elle tende sa main. Feuille était repassée dans sa langue maternelle sans faire attention et continua la conversation en Kaled'a'in.

-Bien sûr que tu peux rester, je suis ravie de partager ce temps avec toi ! Reste autant de temps que tu le souhaites.

La confession qui suivit toucha la Tayledras au coeur, cela ne devait pas être évident à avouer et elle remercia la petite brune :

-J'apprécie la confiance que tu me fais jeune fille. Je comprends si tu ne sais pas nager, que l'eau de la rivière ne t'effraie.

Elle réfléchit un instant.

-Voudrais-tu que je t'apprenne à nager ? Si tu te sens prête bien sûr. J'ai du temps pour ça, je serai ravie de t'aider.

Et de la patience. Feuille adorait passer du temps avec les enfants. Et puis Liane avait quelque chose d'attachant.

2
Feuillemalice fermait les yeux en goûtant l'air doux de ce début de printemps. Le jour tirait à sa fin. Enfin, elle avait réussi à s'extirper de la maison de la Guérison, après une longue, longue journée de soin. Le changement de saison amenait toujours son lot de bobologie et les malades s'enchaînaient les uns après les autres. Alors elle s'était dit, en s'étirant dans la salle de soin, qu'un petit bain à la mini-Vallée ne lui ferait pas de mal avant de retrouver Fitz plus tard dans la soirée.

Dryl, elle, ne s'était pas fait prier et s'était posée là-bas depuis déjà un moment ! Elle profitait de l'endroit qui lui était familier à présent. Curieuse, l'oiseau-lige observait une jeune enfant qui semblait parler la langue du peuple de sa maîtresse. Elle batifolait gentiment dans l'eau du petit bassin. Soudain, elle l'apperçut et s'adressa à elle. Dryl inclina alors sa petite tête en réponse à la fillette.

Feuille était arrivée entretemps et avait laissé choir ses habits pour goûter l'eau délicieuse qui ne pourrait que faire du bien à son corps fatigué par plusieurs jours de travail intense. Elle sourit en voyant une jeune fille parler à Dryl. En s'approchant un peu plus, elle reconnut la fille de Riannon et Beltran. Par la Déesse, ce qu'elle avait grandi ! Cela faisait quelques temps maintenant que la verte ne l'avait pas vue et le petite fille se transformait de plus en plus en jeune fille.

-Elle s'appelle Dryl...

La jeune femme avait parlé doucement pour ne pas l'effrayer par son arrivée sans doute trop silencieuse. Un sourire toujours affiché sur les lèvres, elle continua :

-Bonsoir Liane... Tu me reconnais ? Je suis Feuillemalice. On ne s'est pas croisées beaucoup par ici... Tu viens souvent ?

Elle s'était adressée à elle en Valdemaran, par réflexe, avant de tilter que Liane avait parlé en kaled'a'in. Ah mais oui ! Elle passait beaucoup de temps avec Pluiechantante ! Oui ceci expliquait cela.

3
Un sourire tendre et rassurant marqua le visage de la guérisseuse, qui souffla :

-C'est un beau prénom. Très doux.

Alors que le regard du capitaine se perdait au loin, elle passa la main dans ses cheveux.

-Peu de choses sont simples dans la vie Ashke. Et on n'est surtout pas parfait. On fait ce qu'on peut avec les armes ou les outils qu'on nous donne.

Et puis elle l'écouta parler, lui raconter. Il s'emballait. Elle ne pouvait qu'imaginer la souffrance et le tourment qui devaient l'habiter à ce moment et elle ne put s'empêcher d'envoyer un peu d'apaisement en guérisseuse qu'elle était. Elle finit par se mettre face à lui, posa les mains sur ses joues rugueuses, embrassa doucement son front et le regarda à nouveau.

-Je t'aime Fitz. Je t'aime et je ne t'en veux pas. Comment le pourrais-je ? Tu es tout sauf une fraude. Tu es entier. Tu es, pour moi, le mari rêvé. Et tu es le père qu'on t'a permis d'être. Tu n'es pas seul responsable de cette difficile situation. Loin de là. Fitz, tu ne savais même pas qu'elle était enceinte ! Je suis sûre que si, à cet instant, la famille de cette femme était venue te chercher pour te demander d'assumer ton rôle de mari et de père, tu l'aurais fait non ?

Tout en parlant, elle caressait son visage, le coeur serré de sentir la souffrance qu'était celle du Capitaine. Comme cela avait dû être douloureux à porter toutes ces années...

-Je suis sûre que tu pourras lui donner ces jouets un jour. Elle verra que tu as pensé à elle chaque jour. Tu lui expliqueras. Tu lui raconteras. Et puis, vous ne pourrez pas rattraper les moments perdus du passé, mais vous pourrez en construire plein de nouveaux. Votre vie, notre vie, est loin d'être terminée, il reste encore plein de belles choses à vivre et à vivre ensemble Ashke.

La jeune femme s'était assise en parlant, et elle se pencha sur le lit de son époux, nichant sa tête au creux de son cou.

-Arrête de te flageller ainsi. Tu es un homme fantastique. Bon. Généreux. Loyal. Authentique. Sincère. Entier. Spontané. Aimant. Personne n'est parfait et ne peut l'être. Chacun se construit comme il peut avec ce que la vie lui donne ou ne lui donne pas. Et je sais que tu as fait du mieux que tu pouvais, ce que tu pensais être le mieux. Les choses changent, évoluent, parfois on réalise avec du temps. Ce qui compte, c'est ce que tu vas faire maintenant de tout ça. Ne condamne pas ton passé et pense plutôt ton futur.

Feuille laissa passer un temps de silence, avant de souffler, la voix chargée d'émotion :

-Et ce futur je veux qu'on le construise ensemble. Je t'aime Fitz. Je t'aime pour la vie.

4
Feuille caressait du bout des doigts l'avant-bras de son mari, sans lui avoir lâché la main, comme si elle avait peur qu'il ne disparaisse. C'était trop précieux de le retrouver.

-Ne t'excuse pas. Tu as fait ce qui devait être fait. Ce... ça n'aurait pas été toi sinon. Et au final heureusement que tu n'as pas plus pensé à moi, ça aurait pu te destabiliser, et te mettre en danger.

Elle l'écouta parler ensuite. Comme il avait dû souffrir. Comme il avait dû avoir peur. Pas de mourir non. Mais de tous les laisser. Il avait dû sentir cette culpabilité de l'abandon tellement fort, le coeur de la Guérisseuse se serra. Elle allait lui dire aussi à quel point elle l'aimait, à quel point il était tout pour elle. Mais il n'avait pas fini de parler. Et les derniers mots qui sortirent de sa bouche, jamais elle n'aurait cru les entendre. Pour la première fois devant Fitz, la Verte resta sans voix.

Une fille ? Mais qui ? Quand ? Où ? Comment ? Enfin non, pas comment. Les questions se bousculaient dans sa tête et elle avait l'impression de tomber. Pourtant Feuillemalice ne quittait pas son regard. Ce regard qu'elle aimait tant, qu'elle ne voulait jamais perdre. Un long moment de silence s'étendit entre eux. Elle n'avait toujours pas lâché la main du Capitaine, qu'elle serrait peut-être un peu plus fort, sans s'en rendre compte. L'autre main, celle qui effleurait son bras, s'était suspendue dans son geste et vint se poser, rassurante, sur le torse de l'homme qui partageait sa vie. Elle demanda, doucement.

-Comment elle s'appelle ?

5
Le Capitaine semblait éprouver des difficultés à comprendre ce qui était arrivé. En même temps la charge mentale et émotionnelle avait dû être tellement forte que c'en était compréhensible. Elle se contenta donc d'acquiescer à son étonnement sur la longueur de son repos. Se penchant sur lui, elle lui caressa machinalement le front en le regardant.

-C'est normal que tu sois déboussolé Fitz. Tu t'es pris un truc violent dans la tête là. Même si la Déesse était là pour te guider, c'était dur.

Sa main glissa vers son tatouage, qu'elle toucha distraitement du bout des doigts.

-Je comprends, ça t'a animé pendant tellement longtemps... ça t'est tombé dessus sans que tu n'aies rien demandé, t'as bataillé contre, t'as lutté, puis t'as appris à vivre avec et t'as accepté, tu t'en es remis à elle, et la marque est partie. C'est normal que tu te sentes vide. C'est comme s'il manquait une partie de toi. Mais tu vas voir, tu es toujours toi, entier. Il faut juste que tu réapprennes à vivre comme ça. Et puis quelque chose me dit que la Déesse ne sera jamais très loin. Sinon la marque aurait complètement disparu.

Un sourire tendre s'afficha sur les lèvres de Feuille, tandis qu'elle posait sur son mari un regard rassurant.

-Tu viens de te réveiller. C'est normal que tout ne te paraisse pas clair et que le brouillard soit encore épais. Laisse-toi le temps d'atterir, les souvenirs vont revenir et tu pourras faire le tri dans ta tête dans tout ce qui s'est passé, dans les jours à venir. N'essaie pas d'aller trop vite, rien ne presse maintenant. Et surtout rien n'est plus important que ta remise en forme. Tout va s'éclairer tout seul, j'en suis sûre, tu verras.

Après un temps de silence, elle se saisit de la main de son amant, qu'elle colla contre sa joue, avant de fermer les yeux et respirer son odeur.

-Oh Ashke. Si tu savais comme j'ai eu peur de te perdre. J'ai pensé à toi à chaque instant. Et je suis tellement heureuse que tu sois là maintenant. Entier. Vivant. Toi.

6
Une petite moue amusée éclaira le regarde de la Guérisseuse :

-Ouais une salle de soin, on va quand même vite tourner en rond.

Puis elle passa une main attendrie sur sa joue. Et le laissa poser sa myriade de questions. Il atterissait.

-Doucement Ashke, ménage-toi. Tu viens de dormir cinq jours. Non stop.

Elle prit une chaise et s'assit près de lui.

-On a réussi, tu as réussi Fitz. le Sombre n'est plus. Tu as accompli ce pourquoi tu avais été choisi.

Désignant sa main, elle poursuivit :

-Je crois que ta marque a laissé place à ce... tatouage. Parce que c'est fini Fitz. La marque était là dans un but précis. But que tu as atteint. En nous sauvant tous au passage.

La Verte marqua une pause pour lui laisser le temps d'assimiler ce qu'elle venait de lui dire. Il devait avoir besoin de se remémorer les évènements peu à peu. Et elle entreprit de finir de le rassurer :

-Le Héraut Irmingarde a été gravement blessée, mais j'ai pu la soigner à temps et elle se remet chez les De Girier. On a perdus des hommes bien sûr, mais bien moins que ce que ça aurait pu être. Et Beltran est revenu assez mal en point aussi, mais pas au point de mettre sa vie en danger. Il récupère et guérit aussi doucement. Il va falloir du temps pour panser les plaies de tous. Et toi, comment tu te sens là ?

Il devait avoir soif. Par réflexe, elle lui servit un petit verre d'eau, qu'elle lui tendit.

7
Feuillemalice tournait en rond. Les salles de soins n'avaient jamais été aussi bien rangées, nettoyées, balayées, astiquées, kaz la toujou penpan... bref, tout le temps qu'elle ne passait pas à soigner les blessés de la grande bataille, elle le passait au chevet de son mari, elle avait même mis un matelas près de son lit, désertant leurs appartements. Elle savait, elle sentait qu'il allait finir par se réveiller. Mais par la Déesse, que c'était long ! Et puis l'incertitude de son état à son réveil l'inquiétait. Il n'y avait rien qui disait que ce serait problématique, mais aucune preuve du contraire non plus. Et quand ça échappait à son contrôle dans ce domaine, surtout en touchant l'élu de son coeur... la Guérisseuse détestait ça. Vraiment.

Il avait été la clef. Cette marque, cette fichue marque presque disparue, qui lui avait causée tant de soucis... voilà qu'elle s'était révélée au moment le plus crucial de cette longue, longue bataille. Et Fitz avait été le porteur de cette marque. Le Glaive. Et il en avait réchappé. Entier. Enfin, elle espérait.

La jeune femme était là, à refaire le tour de la salle encore une fois, histoire d'être sûre qu'il ne restait pas un truc à ranger ou à laver. Les mots qui résonnèrent dans son dos la figèrent. Et passant par toutes les émotions, elle finit par éclater de rire. La Verte se retourna et s'approcha du Capitaine, une expression d'amour infini peinte sur le visage :

-Et mon pauvre, en plus tu te colletines ta femme, même dans l'après. Pas de bol.

Il était là, il était vraiment là. Avec elle. Et cette phrase... oui, elle l'avait retrouvé, enfin. Elle se pencha vers lui pour l'embrasser longuement. Enfin, le stress, l'émotion, toute la charge des derniers jours retombèrent d'un coup et les larmes se mirent à couler toutes seules.

-Ashke... tu m'as manqué. Et tu m'as fait peur. Imbécile.

Elle l'embrassa doucement de nouveau.

-Tu as été extraordinaire. Je suis fière de toi. Je t'aime.

Puis elle le laissa respirer. Un peu. Quand même.

8
Emerger. Il fallait qu'elle se réveille. On la secouait. Elle voulait dormir encore. Sa tête. Aïe. "Je crois que ça ne va pas." Hein ? Quoi ?

*Irmingarde !*

Feuillemalice se redressa d'un coup bien réveillée, avec une barre dans la tête. Elle avait récupéré mais sans doute pas encore totalement. Elle ferait avec.

-Que se passe-t-il ?

Pour que Kate la réveille, c'est que l'état de sa patiente s'était dégradé. Et comme elle le craignait, elle trouva la jeune femme brûlante sur sa table.

-Merde. Merde merde merde.

Elle nota que la Héraut était découverte et que du linge humide trainait à côté d'elle. La guérisseuse se tourna vers Kate.

-Vous avez eu de bons réflexes, bravo.

Elle lança un regard au Compagnon.

-Je m'occupe d'elle.

Puis elle se concentra de nouveau sur sa patiente. Il y avait un truc qu'elle avait loupé. C'était forcé. La fièvre était venue trop forte, trop vite. Elle se concentra pour faire fonctionner son Don, encore une fois. Elle vérifia les organes, l'endroit où était venu se ficher le morceau de bois, et non, elle n'avait rien oublié. Alors elle alla plus loin et chercha au niveau cellulaire. Et là il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre.

-Saloperie.

Une bactérie était venue s'installer tranquillou pilou dans le sang de sa patiente, sans doute véhiculée par une saleté présente sur le bois. Et cette bactérie était en train de provoquer une septicémie. Il fallait agir vite. Feuillemalice commença par préparer un breuvage composé de différentes plantes et produits naturels, dont elle connaissait l'efficacité pour lutter contre les bactéries. Mais vu la violence du truc, il allait falloir un peu plus que ça. Elle releva la tête de sa patiente et lui fit boire en douceur ce qu'elle avait concocté, de manière à ce qu'elle ne fasse pas de fausse route. Puis elle passa un long temps à combattre avec le corps de Irmingarde cette bactérie. Elle n'aurait pas su dire combien de temps cela dura, elle avait perdu tout repère temporel. Lorsqu'elle sortit de sa transe, elle était en nage, épuisée aussi. La tête lui tournait un peu. Elle avisa un broc d'eau et y but à même le contenant. Puis elle regarda Kate et le Compagnon.

-Irmingarde avait contracté une bactérie qui s'attaquait à son système de manière générale. Mais j'ai réussi à éliminer le danger. Maintenant il faut qu'elle évacue ce qu'il reste. Pour ça il va lui falloir un maximum de repos. Je la veux à la Maison de la Guérison dès que c'est possible, il faudra que je la garde une décade au mieux. Peut-être deux, selon comment elle se remet de l'opération. Je vais vous préparer des petites fioles de plantes à lui donner toutes les quatres marques. Les prochaines vingt-quatre marques vont être décisives, il lui faut une surveillance constante.

Elle lui toucha le front.

-La fièvre a déjà baissé, elle est encore présente, mais beaucoup moins forte et elle devrait revenir à la normale. Quand ce sera le cas, remettez lui une petite couverture. Son système de défense de l'organisme est affaibli. Si jamais la fièvre remonte comme tout à l'heure, il faut me prévenir d'urgence. Mais avec ce que je lui ai administré plus ce qu'elle va prendre ensuite et ce que j'ai fait là, ça ne devrait pas être le cas. Par contre, elle risque de dormir un moment. Et a priori, elle est tirée d'affaire.

La Verte se frotta les yeux du bout des doigts et se massa les temps, avant de reprendre la parole.

-Maintenant pardonnez-moi, mais je dois absolument me reposer pour finir de retrouver de l'énergie, j'en ai beaucoup dépensé. Je veux être opérationnelle si jamais je dois à nouveau intervenir... ici... ou ailleurs. Puis-je me recoucher où j'étais tout à l'heure ? Et si jamais vous constatez quoique ce soit d'anormal, venez me réveiller, bien évidemment. Après je partirai. Je vous laisserai Dryl, mon oiseau-lige, jusqu'à temps qu'on puisse la remonter à la maison de la Guérison, il me préviendra en cas d'urgence.

Feuillemalice attendit de voir si Kate avait des questions. Elle observa également la réaction du Compagnon.

9
La Boutefeu ! Sacrebleu ! Feuillemalice avait suivi son entraînement par le biais de Fitz notamment et elle avait admiré sa ténacité et son courage de se mettre dans cette position au combat. Elle eut un regard compatissant pour la jeune femme et posa une main sur son bras dans une brève pression de réconfort. A ce moment, le Compagnon de Irmingarde arriva et la guérisseuse s'adressa à lui, autant qu'à la cousine :

-Je vais faire mon possible et plus encore pour la sortir de là.

Elle commença par un rapide examen de la patiente et répondit à son hôtesse :

-Enchantée Kateerid, je suis Feuillemalice. Je prends note.

Sans plus attendre, elle se concentra sur la Héraut et nota son poignet cassé. Elle y reviendrait plus tard. Pour l'heure, il y avait cet énorme morceau de liteau au milieu de son ventre. Il fallait le retirer, sans créer plus de dégâts qu'il n'en avait déjà fait et sans créer une hémorragie qu'elle ne pourrait pas maîtriser. La Guérisseuse commença par tâter le poul de sa patiente. Il était faible. Il fallait agir vite. Elle s'ancra et activa sa Vision afin de suivre les énergies vitales de son corps. A première vue aucun organe vital n'était touché. Par contre un de ses reins semblait en sale état. La jeune femme fit boire une potion à sa patiente, histoire qu'elle ne se réveille pas au milieu de l'opération avec un énorme trou dans le bide... Puis elle se désinfecta les mains et se couvrit la bouche, ses cheveux étant déjà attachés. Puis elle entreprit de retirer le liteau du ventre de la Boutefeu. Millimètre par millimètre. Pendant ce temps, elle faisait marcher son don pour faire coaguler le sang autour de la plaie. L'exercice fut long et difficile. Plusieurs minutes, qui parurent durer des siècles. Le moindre faux-mouvement pouvait entraîner des lésions internes bien plus grave pour le pronostic vitale de Irmingarde. A un moment elle marmonna, concentrée :

-Les draps blancs, faites-les bouillir, lavez-vous les mains, essorez-les. Sans vous brûler...

Feuille finit par retirer le morceau de bois en entier et s'en débarassa aussitôt. Elle se saisit alors des morceaux de tissus pour éponger le sang de la plaie béante. Elle recousur d'abord les veines sectionnées qui risquaient de déclancher une hémorragie maintenant que le bois n'étaient plus là pour faire pression. Puis, son Don toujours en cours pour permettre de réguler le flux sanguin dans cette partie de son corps lui permis de voir que le rein droit était fichu. Il fallait le retirer.

-Merde.

Et vite encore, pour ne pas que les autres organes autour finissent par manquer de sang. Elle se fit apporter de la lumière, le plus près possible de la plaie sans que ça devienne dangereux pour Irmingarde et entreprit de sectionner et cautériser aussitôt l'artère rénale, puis la veine cave inférieure, qui permettaient son alimentation sanguine. Puis ce fut autour de l'uretère - ce qui permettait d'acheminer l'urine jusqu'à la vessie une fois que le rein avait fait son travail. Quand tout fut proprement découpé et recousu, elle préleva l'organe qu'elle déposa dans une bassine de fer non loin d'elle. A nouveau elle se saisit de draps pour tamponner et nettoyer la plaie. Elle vérifia ensuite qu'elle n'était passée à côté de rien.

Au moins trois marques s'étaient écoulées. Tout était en place à l'intérieur, alors la Guérisseuse laissa le flux sanguin revenir à la normale, en retenant son souffle. Quelques secondes passèrent et rien ne se produisit. Dans un soupir de soulagement, elle entreprit de recoudre les différentes couches de la peau de la Héraut. Là encore ce fut assez fastidieux, et une nouvelle marque était passée lorsqu'elle fit le dernier point. Avec un peu plus d'énergie, elle pourrait effacer la cicatrice, mais ça serait plus tard. Et avec l'accord de sa patiente. Restait le poignet. Feuillemalice prépara un emplâtre et entreprit de mettre en position correcte l'articulation, afin que les os puissent commencer à se ressouder naturellement. Elle posa ensuite l'emplâtre pour empêcher le poignet de gonfler et improvisa une atèle pour que tout ça ne bouge pas trop, en attendant qu'elle ait récupéré assez d'énergie pour faire plus.

La Guérisseuse se redressa et cligna des yeux plusieurs fois. Elle activa une dernière fois sa vision pour s'assurer que les énergies vitales circulaient correctement, puis elle donna des directives :

-Pour l'instant on ne la bouge pas. Normalement elle est tirée d'affaire. Il faut surveiller sa température toutes les marques. Si elle se met à transpirer, à s'agiter, à trembler, à pâlir, bref à quoique ce soit d'anormal... prévenez-moi.

Elle se leva pour se laver les mains une nouvelle fois et chancela, très affaiblie par toute l'énergie dépensée dans ce soin.

-Besoin... me reposer.

Feuille avait du mal à articuler, la fatigue habituelle après une telle opération prenait le dessus. Elle se dirigea vers une paillasse de fortune et s'écroula dessus. Elle entreprit de trouver une ligne d'énergie tellurique à laquelle se connecter pour restaurer l'Energie dépensée dans la régulation sanguine de la Héraut et ferma les yeux. Elle espéra fort ne rien avoir laissé passer.

Spoiler: montrer
[Mina est toujours pâle, mais moins grise qu'à son arrivée. Au bout d'une marque et demi, elle commence à transpirer. Tu peux essayer de faire baisser ce début de fièvre naturellement, genre en la découvrant un peu, avec du linge humide... mais ça empire et il va falloir venir réveiller Feuille au bout d'un moment !]

10
Feuille se doutait que cette journée n'allait pas être une partie de plaisir. Et elle croisait les doigts très fort pour ne pas avoir à soigner son mari ou pire... Mais, le connaissant, il aurait au moins une nouvelle cicatrice après tout ça. La jeune femme faisait partie des Guérisseurs réquisitionnés pour gérer les blessés pendant l'attaque. Elle se tenait loin du champ de bataille, mais prête à intervenir dès qu'il le faudrait. Ce fut Dryl qui lui donna l'alerte.

:Femme. Blessée. Grave.:
:Où Dryl ?:


L'oiseau lui envoya une image qui lui permit de retrouver rapidement quatre gardes portant le plus délicatement possible une jeune Héraut, très mal en point. Elle se présenta rapidement et leur emboîta le pas, tandis qu'ils se dirigeaient vers une échoppe.

-Vous savez ce qu'il s'est passé ?
-Elle est tombé sur le toit du tribunal, avec le Griffon qu'elle chevauchait.

Outch. Enfin, ils arrivaient à la boutique. Elle salua la jeune femme qui les accueillit et aida à préparer la table qui allait accueillir sa patiente. Plus vite elle pourrait la prendre en charge, moins elle aurait de chance de la perdre. Elle fit préparer une marmite d'eau chaude et des draps propres, pendant qu'elle étalait ses propres fioles et outils et entreprenait de les désinfecter. Le linteau au milieu de son ventre... Par les Dieux, elle espérait pouvoir la sauver. Elle allait demander qu'on fasse de la place autour d'elle, lorsqu'elle vit la jeune femme qui devait gérer la boutique pâlir.

-Vous la connaissez ?

Elle était prête à commencer. Et il ne fallait pas tarder. Vraiment pas tarder.

11
La réaction de Source pouvait être compréhensible étant donné sa situation. Et vu l'état de nerfs dans lequel elle était, la guérisseuse se dit qu'elle avait bien fait d'envoyer un peu d'empathie à sa patiente.

-Euh oui, oui c'est possible...

Elle n'eût pas le temps de terminer que l'Adepte était déjà partie dans ses réflexions, se relevant brusquement et presque déjà sortie de son bureau avant qu'elle n'ait eu le temps de dire Dryl.

-Attends Sourcedésert.

La jeune femme ne pouvait décemment pas la laisser partir dans cet état, elle la rattrapa et posa une main prudente sur son épaule, essayant de transmettre un peu de compassion à la mage.

-Tu devrais prendre le temps de digérer la nouvelle d'abord. Il n'y a pas d'urgence à prendre une décision dans l'heure qui vient. Ce sera peut-être plus facile d'en parler avec Pluiechantante si tu es plus posée et que toi-même tu y vois un peu plus tard.

Clairement là, il fallait qu'elle redescende, ça risquait de faire un peu de dégât sinon.

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Aïe. C'était ce que Feuille redoutait. Elle activa son don d'Empathie pour essayer d'apaiser sa patiente, histoire de réfléchir calmement à tout ça.

-Oui je te confirme, il était actif, et bien lancé. Et il est toujours là. Mais il arrive que parfois, malgré ça... La nature a fait la femme capable d'enfanter. Et -heureusement- on a moyen de contrôler ça, malheureusement, ça n'est pas infaillible, parfois ça flanche. C'est pareil avec les plantes, j'ai déjà eu des patientes dans ce cas.

Elle laissa un temps à la mage pour intégrer toutes ces informations. Puis elle reprit :

-Si j'ai bien compris ça n'était pas désiré... Tu vas sans doute avoir besoin d'un peu de temps pour réfléchir à tout ça. Quoique tu décides de faire, je peux t'accompagner.

Ah ça ne devait pas être facile de se retrouver dans cette position.

-En attendant, je peux déjà te proposer des herbes pour t'aider être plus en forme. Et essaie de manger plus d'aliment qui contiennent du fer, comme les légumes verts, des fruits secs et des graines, tu vas en avoir besoin.

13
Feuillemalice réfléchit et se mordit la lèvre. Elle avait une petite idée de cause de fatigue aussi intense, mais il fallait qu'elle vérifie.

-Je vois. Je vais commencer par t'ausculter un peu et on va voir ce qu'il en ressort. Tu me suis ?

Elle lui désigna un lit pour que sa patiente s'allonge et ancra son esprit pour laisser s'activer son Don. Elle se concentra d'abord sur les organes vitaux, suivant les courants d'énergie, mais rien ne se révéla disfonctionnant. Suivant son instinct, elle descendit un peu plus bas et le noeud d'énergie vitale qu'elle sentit ne laissa pas de place au doute. Restait à l'annoncer à sa patiente. La connaissant, elle ne savait pas si c'était une bonne nouvelle ou non. Bon. Il n'y avait pas trente mille façon de dire les choses.

-Tu n'es pas malade Sourcedésert. Tu es enceinte. Et de ce que j'ai pu voir, de six décades.

Elle attendit de voir les réactions de sa patiente, prête à décocher son petit don d'Empathie au besoin.

14
Feuillemalice avait réussi à gérer sa matinée jusqu'à présent, et pour une fois elle n'avait pas accumulé de retard. Pourtant Fitz, en entraînant ses gars, lui fournissait du travail de manière perpétuelle.

Le dernier patient qui sortit de son bureau s'était pris un coup de gourdin malencontreux sur le crâne et Feuille avait dû désinfecter la plaie et quand même faire quelques points de sutures, en sermonnant le pauvre homme sur les distances de sécurité en entraînement.

Heureusement, la personne suivante n'était pas une énième blessure de combat, mais l'Adepte tayledras. Elle l'accueillit dans la salle d'attente :

-Sourcedésert bonjour ! Entre je t'en prie.

Une fois installée à son bureau et sa patiente assise, la jeune femme l'interrogea du regard :

-Alors, dis-moi, que puis-je faire pour toi ?

15
1485
Eté
1ère décade
Un trou en plus [Fitz/Feuillemalice]
Pas de mousse au chocolat ? [Fitz/Feuillemalice]

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