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Sujets - Héraut Irmingarde

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1
RPs épistolaires / [Mina à Isa] Paradis Vert
« le: 05 mai 2021, 23:44:41 »
3ème décade d'hiver 1486


Isabeau,

J'ai promi des nouvelles, je suis pas une bonne épos épits épitsa écrivain comme tu le sais, mais pour toi je peus faire un effort. Et puis ça me donne l'occasion de te raconter ce que je vois, et ce que je vis, d'une autre façon. Pas que je ne pourrais pas me confié à Beltran, mais je ne veux pas risquer de le froisser avec mes remarques qui me sembles anodines à moi, mais pas à lui ? Mes commentaires pendant le voyage et notre arrivé étaient déjà parlant, je crois.
Le voyage a été agréable, même si long. Tu te souviens de notre périple pour allé à Waymeet, imagine à allure normale ? Pire même, puisque nous devions suivre le convoi des Greenhaven. Même Ezarell en avait assez à la fin.
Sur la route, j'ai eu l'occasion de régler quelques soucis mineurs et retrouver mon rôle de Héraut, après toute cet convlal convalesence, j'ai apprécié arbitrer de simples querelles de village. J'étais aussi contente que Beltran puisse me voir dans ce rôle-là, plutôt qu'en militaire, cela change, et je suppose que c'est moin effrayant de me voir décidé de l'avenir d'une vache que de quel soldat je vais brûler.

Je me suis rendue ridicule, alors que l'arrivé était proche, en m'exclamant devant la grandeur d'un chateau au loin, demandant à qui il appartenait. Tu te doutes de la réponse...
Isabeau, le Manoir des Greenhaven est immense ! Je n’arrive toujours pas à me convaincre que cet endroit m’appartiendra un jour. Beltran a totalement perdu la tête en pensant que j’aurai un rôle à jouer là-dedans. Et puis tout le monde nous attendait, en grande pompe, comme l'a dit la mère de Beltran, très à cheval sur ça.

Ce serait difficile de résumé. C'est moin effrayant que prévu, et plus à la fois.
Même si c'est trop très grand, ça reste une maison, une intendance, une organisation. Avec du bon sens, ça se gère, non ? 
Mais tous ces gens du domaine dépendront un jour, peut-être, de Beltran et moi... Nous avons l’habitude, toi et moi, en tant que Héraut, d’avoir des vies à protéger, mais là c’est différent. Je sais pas comment l’expliquer. Tous ces gens qui attende de moi que je me comporte comme une Dame, ou comme ma belle-mère, je peux te dire que plus d’un a été surpris.

Imagine, j’ai une chambre, enfin des appartement, à moi. Je veux dire, je suis mariée à Beltran, et nous avons des appartements séparés. C’est tellement… stupide à mes yeux. Beltran m’a expliquer que pour beaucoup de noble, partager le même lit ne se fait qu’à des fins ditas dytan dynastiques, et chacun est heureux de vivre sa vie de son côté. Je trouve ça triste. Je ne sais pas ce que tu en penses ?
Et, à mon service, il y a plusieurs personnes dont le travail est de satisfaire le moindre de mes désirs et de mes ordres. Je comprend mieux l’indolence de certaines nobles de Haven. Si je voulais, je n’aurai rien à faire, tout juste à respirer pour resté en vie. C’est ça, la vie de certaines ? Ca dont elles rêves ?
J’ai une femme de chambre. Une femme de chambre, moi !
Le premier soir, elle a voulu m’aider à m’habiller pour la nuit. Pour enfiler une chemise de nuit, Isa ! Comme si porter une alliance rendait stupide au point de ne plus savoir enfiler une chemise !
Je l’ai vexé, à mon grand désarroi. Je sais m’occuper de moi, je n’ai jamais eu besoin de personne, pourquoi ça changerai ? Je l'ai finalement laissé me préparer un bain, et me coiffer, parce que je ne voulai pas la blesser. Je n'ai plus aucun noeud dans mes cheveux.

L’intimité a l’air d’être un concept totalement surfait ici. Je dois avoué avec peine sur ça a occasionné mes première ram remontrances envers les domestiques. Mais ils ont du s’y faire. Quand je suis dans ma chambre avec Beltran, personne d’autre ne rentre sauf si je les sonne. Quand je partage un lit avec mon mari, il n’y a de place pour personne d’autre, même pour allumer un feu, surtout ça d’ailleurs. Beltran a essayé de m’expliquer qu’ils n’en on que faire, et que leur métier leur a appris à se faire le plus invisible possible, je ne peux pas. Il s’est aligné à ma décision.

Beltran est différent ici. Pas en mal, ni en bien, il est juste... chez lui ? L'héritier. Les métayers ont remplacer les soldats. C'est intéressant à voir. Les terres sont vastes, et il m’en a fait faire le tour. Tous ces gens, Isa, qui ne me regardent pas comme un Héraut, ou un danger inflammable, mais leur future maîtresse… Je sais pas si je m’y ferai. Si les choses tournent mal, je n’en aurai peut-être pas besoin remarque. C’est horrible d’écrire ça, et de le penser. Mais je ne le souhaite pas, bien sûr.
Je ne devrais peut-être pas écrire ça ? Je vais arrêter là d'ailleurs, tu n'imagine pas combien de jours ça ma prit d'écrire autant !
Je ferai voyager cette lettre par une Flèche, je sais qu'un Héraut doit passer les jours prochains, ce sera l'occasion d'aller galoper à une allure normale quelques heures.

J'ai hâte de rentrer, mais je passe du bon temps.


Mina

2
Champs des Compagnons / [Mina/Wylan] Liens familiaux
« le: 20 mars 2021, 08:10:01 »
5eme jour 1ere décade hiver 1485
Solstice d’Hiver

Fête des Hérauts en l'honneur du mariage de Mina et Beltran

Si Wylan était passé la voir brièvement pendant sa convalescence chez les De Girier, Mina ne l'avait pas revu depuis l'annonce de son mariage avec son cousin. Il n'était pas à Haven, probablement en mission, même si elle en ignorait la nature. Wylan faisant tant de chose qu'il était difficile de savoir s'il avait un véritable rôle. Et si elle se posait parfois des questions, elle ne les formulait pas.

Wylan n'avait jamais vraiment l'air reposé, mais sa mine laissait comprendre qu'il avait voyagé longtemps pour être ici à temps. Il n'avait pas été simple de lui faire passer le message. Incapable de le contacter, trop loin, Ezarell avait finit par demander l'aide du Compagnon du Héraut du Roi.

La jeune mariée vint s'assoir face à lui à même le sol.

"Wylan, merci d'être venu. Ca me touche, et c'était important pour Beltran."

3
Ailes des Hérauts / [Mina & Beltran] Une femme respectable
« le: 21 décembre 2020, 12:03:43 »
5eme jour 1ere décade hiver 1485
Solstice d’Hiver
Temple


Penchée sur le miroir, Mina observa ses yeux, agacée. Ses pupilles étaient agrandies par le trac. Ça n’allait pas du tout ça ! C’était sensé être le jour important de Beltran, et pour elle, une… formalité administrative, comme elle aimait se le répéter pour affronter cette journée avec sérénité.
Mais elle n’était pas sereine. Pas du tout.
Au fond de son esprit, elle entendit un ricanement typiquement chevalin.

:Beltran est déjà là ?:
:Evidemment.:
:De quoi il a l’air ?:
:Terrifié que tu ne viennes pas ? Sans vouloir faire la rabat-joie, tout le monde est déjà là:
:Quelle heure est-il ?:
:L’heure de te marier !:
:Tss…:


Après quelques secondes de lutte contre le tremblement de ses mains – non mais vraiment… - Mina réussit à attacher sa chaîne autour de son cou. Dans son sage décolleté brillait maintenant le pendentif qui contenait l’unique portait qu’elle possédait de sa mère. Une façon de l’avoir avec elle. Dans d’autres circonstances, elle supposait que c’était la seule personne qu’elle aurait accepté à ses côtés maintenant.
Elle était seule, ayant refusé toute aide, même celle d’Isabeau. Elle était quand même capable de s’habiller et se coiffer seule, non ?
Cependant, un coup de main l’aurait peut-être empêché d’être en retard, ce qu’elle détestait. Mais des cheveux, en passant par les bijoux et sans parler de sa robe et de ses chaussures, tout était affreusement compliqué. Elle avait même fini par appeler une Page à l’aide pour fermer les boutons de sa robe. Cette dernière l’avait regardé avec émerveillement, pressée de raconter aux autres que c’était elle qui avait eu l’honneur d’aider le Héraut Mina à enfiler sa robe de mariée.
Elle se leva et observa sa mise. Qui avait aussi provoqué des débats sans fin avec les couturières se sentant investies du devoir sacré de faire comprendre à Mina qu'on ne se mariait pas dans une "simple" robe. Cela méritait du temps, de la réflexion, un certain confort. Elles avaient suggéré à la future mariée de rentrer, et elles se déplaceraient elle-même pour venir lui faire des propositions. Outre le fait qu'elle ne pouvait pas vraiment recevoir dans sa chambre de Héraut, et qu'elle n'imaginait pas plus discuter chiffon à côté du râtelier des appartements de la Caserne, Mina avait refusé de partir de l'atelier sans que son choix ne soit arrêté, n'y revenant que pour les essayages. Elle avait obtenu gain de cause, et se souviendrait longtemps encore des mines scandalisées des artisanes lors de ses choix.

Finalement, la robe était jaune. Longue, près du corps, avec un jupon écru sous la jupe fendue devant, des manches mi longues. Un châle épais assorti le temps de la cérémonie, en ce premier jour d'hiver, pas le choix. La plus jeune des couturières, au dernier essayage, lui avait dit que ça tranchait joliment sur sa peau mate. C’était vrai.
Le résultat était surtout simple. Aussi simple que possible pour une robe de mariée. Cent fois plus simple que n’importe quelle robe de noble.
Mina avait noué quelques tresses sur ses cheveux lâchés, dans lesquelles elle avait piqué des fleurs violettes, cueillies par Liane.
Elle était prête, et n’avait plus qu’à y aller.

Elle prit le temps de respirer un bon coup avant, et de se centrer. Oh, pas mentalement, non. Mais physiquement.
Durant ses années Grises, Mina n’avait jamais été assidue aux cours de Joald. Pourquoi faire, elle ne comptait pas parader à la Cour !
Oui, Beltran lui avait appris à danser, mais ça ne changeait pas le fait que quand elle marchait, elle avait une démarche militaire. Et un minimum de grâce, pour rejoindre Beltran devant l’autel, serait le bienvenu. Elle était donc retournée voir Joald, qui l’avait volontiers aidé. Elle avait eu l’impression de marcher stupidement des heures, à se prendre des coups de cravache dans les mollets quand ça n’allait pas. Il ne manquait jamais d’idée. Et il avait réussi à faire adopter une démarche raisonnablement convenable à Mina, pour peu qu’elle se concentre dessus, ce qui était au-delà de ses espérances.
Elle gardait de cette expérience beaucoup d’amitié pour le Doyen.

Elle jeta un dernier coup d’œil à sa chambre. Ca aussi c’était idiot, cette pièce resterai toujours sa chambre, son logement de Héraut. Mais elle était presque vide.
Si Mina avait mis des années à investir cette chambre, elle avait fini par lui ressembler. Et une grosse partie de ses maigres possessions était à présent partie dans les appartements de Beltran, ou plutôt les leurs. Ne restait que le strict minimum. A peine plus que ce qu’il y avait quand elle avait été élue. Sauf que l’uniforme propre dans le placard était blanc, et les quelques autres affaires une taille au-dessus.
Elle chassa ce qui ressemblait dangereusement à de la nostalgie et sorti de sa chambre en verrouillant soigneusement. L’aile des Hérauts était plutôt vide à cette heure-là, les Gris étaient au réfectoire ou en études, et les Hérauts de Haven ou sans mission étaient pour la plupart en vacances ou… à son mariage.

Comme prévu, Mina avait étendu l’invitation à tout son Cercle. Il y aurait de toute façon de quoi sustenter tout le monde, sa belle-mère y avait veillé. Heureusement, Wilfried était reparti sur son secteur. Elle l’imaginait mal venir féliciter Beltran et elle. Il aurait osé. Elle aurait aimé voir Méra, mais était soulagée au fond que celle-ci gère de son côté sa propre officialisation amoureuse en présentant Jar à sa famille. Elle n’avait pas oublié que sa mentor lui avait juré de venir la ridiculiser si elle se mariait. Elle n’avait pas vraiment besoin de ça. Alemdar, en vacance, une fois n’est pas coutume, avait envoyé une carte.
Eloïse avait accepté de venir, au titre de Dame de Thornton, et non de Héraut. Enora était aussi présente en tant que Héraut et Noble.
Toute la famille Greehaven, et bien sûr les Greenfield, ce qui était colossal. Quelques soldats de la Caserne venu fêter leur Commandant. Les De Girier, évidemment.
Ensuite, il y aurait pléthore de personnes importantes dont Mina n’avait pas réussi à retenir les noms. Il faut dire qu'elle n’y avait pas mis une grande motivation. Elle comptait sur Beltran pour lui souffler les noms des invités. Discrètement.
Mais surtout…

:Arthon et Saskia sont déjà arrivés: la prévint Ezarell. :Arthon m'a fait belle: ajouta-t-elle avec fierté.

Mina transmit un grand silence mental à son Compagnon, trahissant une incrédulité qui se passait de mot.

:C’est toi qui a accepté un grand mariage, je te rappelle !:
:Pourquoi tu m’en a pas empêché ?:


Ezarell garda un silence amusé. Mina avait été surprise de l’absence totale d’opposition de son Compagnon à ce mariage. Elle lui avait demandé pourquoi elle ne se sentait pas en danger que son Elue décide de lier sa vie à une autre personne. Ce à quoi Ezarell avait répondu d’un ton hautain que "Beltran et elle ne jouaient pas vraiment dans la même catégorie". C’était aussi simple que ça. Sa nature même la plaçait tellement au-dessus d’un simple époux qu’elle ne voyait pas quel souci elle pourrait avoir à se faire. Elle était heureuse que son Elue le soit, et satisfaite que quelqu’un d’autre puisse veiller sur elle au besoin. La saison dernière, elle aurait rajouté « Dans le cas improbable où je ne pourrais pas être là. ». Mais les évènements de l’attaque de Haven lui avaient prouvé qu’il était tout à fait possible qu’elle ne soit pas capable d’être à ses côtés dans un moment critique.

:Ne crois-tu pas que Beltran t’as assez attendu ?: la provoqua Ezarell.

Mina soupira et descendit les dernières marches qui la conduisirent à la sortie Est de l’Aile des Hérauts. Dans l’obscurité de ce début de soirée - Aanor étant la déesse de la Lune, c’est de nuit qu’on se mariait - elle dut faire un léger détour pour contourner la foule qui attendait devant le temple. Le mariage se tiendrait en plein-air, car Ezarell serait aux premières loges. Tant pis pour les frileux.
Personne ne l’attendait pour l’emmener vers l’autel, comme elle l’avait voulu. Personne ne la donnait en mariage. C’était elle-même qui irait vers Beltran, elle n’avait besoin de l’accord de personne.
Elle sentit le poids des regards, et fit un sourire poli général, adressé à tout le monde, sans les regarder, ou reconnaître qui que ce soir.
Elle leva vraiment les yeux en s’approchant de l’autel. Elle vit tout d’abord Ezarell. Se moquant de paraître impolie, elle prit quelques secondes pour poser son front contre celui de son Compagnon, pour puiser un peu de calme.

:Tu es bien plus élégante que moi :

Ezarell, qui contrairement à son élue n’était pas le moins du monde humble, avait tenu à porter son harnachement de parade,

:Et Beltran s’en moque probablement : répondit le Compagnon, amusé.

Mina sourit, amusée, puis acheva son avancée. Maya, la prêtresse, l’attendait. Elles échangèrent un sourire. Elles avaient beaucoup parlé, elles deux. Et la jeune femme avait été d’une patience à toute épreuve pour trouver comment organiser ce mariage en répondant à la fois aux vœux des Greenhaven, et aux siens.
Plus d’une personne aurait fini par envoyer bouler la Boutefeu en lui disant qu’elle aurait mieux fait de se marier en catimini et puis l’affaire été réglée. Mais Maya avait relevé le défi, écouté les doutes de Mina, et proposé des solutions.

La future mariée n’eut qu’un bref regard pour ses témoins, Isa et Arthon, avant de regarder Beltran. Il semblait pétrifié.
Elle n’avait jamais imaginé qu’il puisse être plus élégant que quand il s’habillait conformément à son rang. Elle se trompait. Mais alors qu’en général, sa prestance lui donnait l’impression de n’être rien, aujourd’hui, elle se sentait à sa place, face à lui.
Elle essaya de le lui exprimer sans un mot, juste en le regardant. Exercice difficile pour eux qui avaient déjà tant de mal à se comprendre de vive voix. Elle refusait de regarder ailleurs.
Se donner en spectacle aujourd’hui était une concession qu’elle avait accepté, mais pas pour autant facile, et elle essayait d’occulter tous ces regards pour ne garder que l’essentiel. Eux deux. Elle lui tendit les mains, et Maya prit la parole :

"Aanor est fière, cette nuit. Fière que deux de ses enfants aient choisi de s’unir sous sa bénédiction.
Le passé nous a montré combien puissantes sont les forces qui gouvernent ce monde. La magie, bien sûr, mais aussi l’envie, la cupidité, la jalousie. Et pourtant, l’une d’entre elles les surpasse tous, et sans difficultés, l’amour.
Aanor est la Déesse de l’équilibre. Et quelle meilleure représentation de l’équilibre pouvons-nous avoir que l’amour entre deux êtes différents qui pourtant s’accordent ?
Irmingarde Sadare et Beltran de Greenhaven, votre amour a commencé sur le chemin qui vous menait à Aanor. C’est avec une grande joie que nous le célébrons cette nuit, Dieux, familles et amis."


Liane apparut soudain entre eux, tenant dans chacune de ses mains, dans un équilibre précaire, les alliances de son père et sa future belle-mère. Elle était adorable dans sa tenue chamarrée, et semblait prendre son rôle très au sérieux.

L’alliance que Mina avait fait faire pour Beltran était la chose la plus chère qu’elle n’ait jamais achetée. C’est à Kate qu’elle avait passé commande. Un anneau simple, un peu large pour les grandes mains du Commandant, mais en platine. Kate n’avait pas encore le talent de sa mère pour façonner ce métal précieux, mais avait été heureuse de se perfectionner, à moindre coût pour Mina. Même si un moindre coût De Girier était un coup quand même.
Celle-ci l’attrapa, veillant à ne pas la faire tomber, et s’éclairci la voix.
La formulation de ses vœux lui avait donné du fil à retordre. Comme dire les choses sans tomber dans le pathos, sans faire des promesses inutiles, sans en dévoiler trop ? Promettre l’obéissance, par exemple, avait été hors de question. Tout comme ils éviteraient de parler de foyer et de famille. Et quant à promettre de rester toujours à ses côtés... Les éventuelles guerres les emmenaient souvent au même endroit, mais ses missions à elle les éloigneraient. Pas besoin de le rappeler, encore moins en ce jour, et encore moins devant un public.
Elle s’en était donc tenu au minimum, mais à l’essentiel. 

"Beltran de Greenhaven, devant Aanor et cette assemblée je déclare être ta femme à partir de cette nuit, et jusqu’à la fin de nos vies. Je te jure mon amour, mon soutien, ma fidélité. J’en fait le serment."

Elle passa l’anneau autour de l’annulaire de Beltran. Au même moment, un courant d’air venu du temple vint s’engouffrer dans ses cheveux et fit voler la terre sous les pieds de toute l’assemblée.
La lune, la terre, le vent, tout était là. Mina tressaillit.
Elle avait la gorge serrée. Elle était bien plus émue que ce qu’elle avait imaginé.

Elle sentit le regard satisfait de Maya, qui, toute Grande Prêtresse fut-elle, pouvait aussi se montrer un peu présomptueuse. Elle avait prévenu Mina. On ne prépare ni ne vit un mariage comme on organise un dîner. La Héraut avait répondu, bravache, que de toute façon elle n’organisait pas de dîner. Mais Maya avait insisté. Elle ne pourrait pas rester de marbre, et ça n’arriverait pas, elle en était certaine. Mina avait ri en déclarant le contraire. Là, elle n’avait plus du tout envie de rire.

L’espace d’un instant, elle se revit sur la plage de Sironis, aux côtés de Beltran, perplexes tous deux alors qu’Aanor venait de dévoiler la vérité. Elle était une simple grise, une gamine terrifiée, et lui, la voyait-il déjà comme la femme de sa vie ?
Il n’avait certainement pas conscience des trésors de patience qu’il devrait déployer pour qu’elle accepte de le laisser s’approcher. Deux ans à l’amadouer, à accepter ses doutes, à supporter ses caprices et ses peurs, ses conditions ridicules, ses atermoiements terrifiés. Tout ce temps à se dire que ça en valait la peine, qu’elle en valait la peine. Et Déesse oui, ça en avait valu la peine.
Et tout ce qu’il avait fait par amour pour elle, ça valait bien un mariage et un nom prestigieux à porter.
La gorge serrée, les lèvres pincées, Mina attendit que Beltran lui réponde. Vite de préférence, avant qu’elle ne se mette vraiment dans tous ses états. Elle n’allait pas pleurer quand même ? Elle se l’était interdit.

Spoiler: montrer
Inspiration pour la robe


4
9ème jour 8ème décade d'automne 1485 - A l'aube

S'il y avait un moment que préférait Mina par dessus tout pour chevaucher, c'était l'aube. Voir le jour se lever sur Haven, seule avec Ezarell, en galopant à travers Champs, cela tenait presque du magique.
A cette heure-ci, elle jouissait en plus d'une totale tranquillité. Cela valait largement le sacrifice de se lever en pleine nuit.

C'est collante de sueur mêlée de poussière qu'Irmingarde retournait vers les Ecuries pour bouchonner son Compagnon, avec l'espoir de rentrer avant le réveil de Beltran.
Et c'est avec surprise qu'elle constata qu'elle n'était pas la seule à revenir d'une sortie nocturne. Elle ne croisait jamais personne, en temps normal, et le Héraut était encore trop loin pour qu'elle distingue son visage et son identité.
N'aimant pas vraiment déranger mentalement les autres, elle préférait laisser Ezarell se présenter d'abord. Mais le Compagnon n'eut même pas besoin de sonder le nouvel arrivant.

:C'est Ryis:
:Oh.:


Elles s'approchèrent et Mina reconnu en effet Arthon. Seul.
La Boutefeu ne se souvint même pas de la dernière fois où elle avait croisé le Roi. Probablement sur le front. Quant à se retrouver seule avec lui, c'était sans aucun doute la première fois. Elle se souvint qu'il lui avait fait la bise, ému, le jour de son mariage. En dehors de ça, ils n'avaient eu pour ainsi dire presque qu'aucun contact. La situation la désarçonna quelques secondes.

"Mon Roi." le salua-t-elle en inclinant la tête.

Elle avait spontanément utilisé le titre que lui donnait Beltran. Elle ne savait pas comment l'appeler autrement. Entre Hérauts, seuls, l'étiquette n'avait aucune importance, et elle savait qu'elle aurait pu l'appeler par son prénom, mais elle ne s'en pensait pas capable.

"Vous êtes matinal. C'est un plaisir de vous voir... et bien... agir comme un simple Héraut."

Tout comme elle plaignait Eloïse, éloignée de son Compagnon une grande partie du temps, Mina n'enviait pas Arthon, que son devoir maintenant au palais.

5
RPs épistolaires / Diplomatie
« le: 16 septembre 2020, 15:38:14 »
Waymett - 8eme décade d'automne

Irmingarde,

C’est avec de grands plaisir et fierté, chère nièce, que nous avons appris ton prochain mariage avec l’héritier des Greenhaven. Que de chemin parcouru !
Tes grands-parents et moi-même t’adressons nos sincères félicitations pour cette alliance remarquable, et espérons pouvoir le faire de vive voix.
Transmet nos salutations à ton fiancé, et que sa famille n’hésite pas à faire appel à la nôtre si besoin.


Orderic Sadare





6
Arrière-Pays / [BackGround] Réticences
« le: 30 août 2020, 21:29:09 »
Ces souvenirs de Mina évoquent les violences domestiques et conjugales. C'est glauque. Alors si vous êtes sensibles à ça, ne le lisez pas.


La jeune Irmingarde est de corvée de lessive. Comme souvent. Comme toujours.
C’est une tâche ingrate qui épuise. Dans une Maison de quarante habitants, où la propreté est érigée au rang de valeur indispensable, la somme de linge est tout simplement astronomique.
Elle est aidée, bien sûr, parce que malgré tout ce qu’on lui demande, elle ne peut pas tout faire. Ce que certaines Epouses Secondaires regrettent.
Athestam sort de la maison, marchant vers elle d’un pas conquérant, celui du Premier Fils qui sait quel pouvoir il y a sur tout le monde, et surtout sur cette demi-sœur. Insensiblement, Mina se tasse. Et se prend un drap dans la tête.

"Lave ça maintenant. Les Anciens l’ont vu, alors nettoie-le."

Mina se débarrasse tant bien que mal du tissu qui s’emmêle autour d’elle, et réalise avec horreur qu’il est couvert de trace de sang. Elle glapit de dégoût et lâche le drap qui tombe dans la poussière. Ce que voyant, son frère s’approche plus près et lui colle sa main dans la figure, dans une gifle retentissante qui fait entrechoquer ses dents.

"Arrête de faire ta précieuse. Fait ce qu’on te dit et ne discute pas !"

Pourtant Mina ne discute pas. Elle ne discute jamais. Mais il est difficile de rester stoïque quand on vous jette dessus le drap qui a recouvert le lit de son Père durant la nuit de noce avec sa dernière femme.
Réprimant une nausée, elle jette le drap à tremper dans l’eau froide et pose sa main glacée sur sa joue rougie. Avec un peu de chance, elle n’aura pas de bleu cette fois-ci.

Soucieuse, mais avec une pointe d’espoir, elle regarde en direction du champ le plus proche où s’affaire la nouvelle Epouse de son Père.
Laissant le linge tremper, elle s’approche de la toute jeune fille qui s’active comme elle peut avec sa bèche. Nourrir une telle Famille demande un travail d’agriculture colossal qui ne laisse pas la place au repos, même pour son propre mariage.

"Elena ?"

L’Epouse Secondaire se retourne vers Mina. Elle a tout juste treize ans. Trois ans de plus que Mina. Elle fait un pas vers elle, et il est clair qu’elle boite. Puis elle se souvient. Ce n’est pas à elle de se déplacer vers Mina. C’est Mina qui doit le faire. Toujours. Et surtout devant une Epouse.
Irmingarde s’approche lentement.

"Tu vas bien ?"

La bâtarde n’a pas d’amis. Les enfants de sa Maison ont vite appris qu’elle était à leur service, ceux des autres Familles ont interdiction de la fréquenter. Les seules personnes capables de la comprendre seraient les enfants comme elle réduit au rang de serviteurs, mais on ne les laisse pas se voir, comme s’ils pouvaient se contaminer.
Alors, à chaque nouvelle femme, Mina se dit qu’elle pourrait s’en faire une amie. Qui sait ?
Elena hésite une seconde. Ses yeux se voilent. Elle doit lever la tête pour voir Mina. Elle est minuscule, contrairement à la bâtarde qui détonne. Cela lui remet les idées en place.

"En quoi ça te regarde, Irmingarde ! Occupe-toi du linge et laisse-moi tranquille. J’ai du travail à faire, je suis une Epouse, un honneur que tu ne connaîtras jamais."

7
Haven / [Beltran/Mina] Panser les blessures
« le: 29 août 2020, 21:22:56 »
Début 5ème décade d'automne 1485

Mina n'avait jamais prétendue être une malade facile. De santé solide, elle tombait très rarement malade, mais dans ces cas-là, mieux valait être patient pour ne pas avoir envie de l'étrangler tant sa mauvaise volonté atteignait des sommets.
Sauf que là, elle ne pouvait pas faire grand chose qu'attendre sur son corps se remette. Et il fallait du temps.
Le Guérisseur qui passait la voir chaque jour, engagé par les jeunes De Girier, avait été formel. Elle avait épuisé son corps presque jusqu'au point de non retour.
D'un point de vue physiologique, ses entraînements avec Jayanti avaient déjà bien entamé ses réserves. Mais ses blessures et leurs conséquences avaient encore plus compliqué l'affaire.
Sa blessure au ventre l'avait vidé d'une grande partie de son sang, et ce qui restait s'était empoisonné. Et c'est sur ses bases sur son corps avait du apprendre à pallier l'absence d'un rein.  Et il y avait son poignet gauche cassé aussi. Non franchement, elle avait eu beaucoup de chance que Feuille soit là et il admirait sans réserve sa consoeur.
Il fallait ajouter ça un mal de crâne d'une rare violence les premiers jours, signe que le bief de son Don de Bouttefeu avait aussi été mis à rude épreuve.

Résultat? Mina dormait. TOUT LE TEMPS. Cela l'exaspérait. Au début, c'était à peine si elle restait éveillée le temps de manger, et encore, elle s'était plus qu'une fois endormi une cuillère à la bouche.
Et elle était bien surveillée.  Kate - elles s'appelaient à présent par leurs diminutifs - était une redoutable garde-malade. Elle l'avait installée dans une confortable chambre d'amis et veillait à ce que les consignes médicales soient respectées.
Mina ne sortait que pour aller câliner Ezarell,et c'était Micha qui s'occupait de l'y emmener.

Elle avait eu plus que le temps de se tenir au courant des suites du combat. Ezarell, une fois sûre que sa Liée était sortie d'affaire, avait fait savoir à Taver où elles étaient et avait pris des nouvelle. Mais elle avait aussi fait savoir que les visites étaient proscrites pour le moment. Le message avait du être passé, car elle n'avait vu personne. Si Kate avait chassé quelqu'un voulant quand même la voir, elle n'en avait rien dit.

Irmingarde s'ennuyait. Elle lisait, ce qui fatiguait ses yeux et la faisait s'endormir, encore.... Alors elle cogitait. Ce qui n'était guère mieux.
Mais elle avait respecté les consignes, même si de mauvaise grâce, et enfin, le Guérisseur avait décrété qu'elle pouvait recevoir du monde, pas longtemps, pas beaucoup, mais elle pouvait.
Mina s'était pas super sociable, mais elle était "seule" depuis une décade, elle n'en pouvait plus. Sans compter qu'elle comptait sur une visite en particulier.

Assise dans son lit, calée contre une montagne d'oreiller - Micha et Kate avaient-ils acheté toute la réserve de coussin du pays ?! - la Boutefeu lisait quand Kate, assise près de la fenêtre, lâche une exclamation amusée:

"Mais qui voilà..."

Mina leva les yeux vers elle, pleine d'espoir, et ne fut pas déçue:

"Beltran est devant la porte."


Irmingarde se redressa en grimaçant. Kate se tourna vers elle, les mains sur les hanches, soupirant:

"Le Guérisseur a dit "Pas d'émotion forte", je crois que c'est raté..."

Elle eut tout de même un sourire puis déclara:

"Je file. La domestique va l’accueillir et je le guiderai jusqu'ici. Pas de bêtise où je me facherai. Tout Commandant de la garde et Boutefeu que vous soyez."

Elle disparut et Mina se força à ne pas garder les yeux fixés sur la porte. La providence était sympa avec elle. C'est à Beltran qu'elle pensait la plupart du temps. Même s'il n'avait jamais répondu à sa demande de le voir, la veille des combats, alors qu'elle lui avait fait parvenir un mot. Du coup, par dessus le marché, elle angoissait et s'était rajouté une autre blessure, au cœur.

8
Haven / [Eloïse/Mina] Héraut en Titre
« le: 27 août 2020, 19:21:12 »
1ère décade d'automne 1485

La chose la plus agaçante quand on voulait parler au Héraut Eloïse, c'est qu'on l'oubliait.
L'idée lui revenait, parfois, elle se promettait d'y aller et piouf, l'idée disparaissait !
Cela restait plus longtemps en tête quand elle pensait à aller rendre visite à Eloïse de Thornton, et pas le Héraut Eloïse d'ailleurs. Mais finalement, elle avait réussi à lui faire parvenir un mot, et Eloïse avait très poliment accepté de la recevoir chez elle, et en tenue civile, merci bien.

Des tenues civiles, Mina n'en avait pas dix, et encore moins adaptée pour aller dans les quartiers huppés de Haven où vivait Eloïse et son mari.
Trouvant que la vie avait un sacré sens de l'ironie, elle recycla donc la robe qu'elle avait mis au mariage de Kate et Micha, et c'est à pied qu'elle se rendit chez les Thornton.
Impressionnée et angoissée, elle fit savoir qu'elle était là et fut reçu très protocolairement par un domestique qui la conduit dans un... boudoir ?
Il l'informa que sa maîtresse allait la rejoindre, et Mina tourna sur elle-même pour regarder tout ce qui constituait le quotidien d'Eloïse.
Autant qu'elle se souvienne, c'était la maison la plus raffinée où elle rentrait.
C'était bien évidemment bien au dessus des De Girier, mais aussi des D'Armentières.

9
Fiches PNJ / [PNJ]Héraut Wilfried
« le: 01 juin 2020, 15:51:41 »
RECENSEMENT DU ROYAUME
Valdemar


Prénom :Wilfried
Age :27 ans.

Région d’origine : Cebli Pass
Métier/Vocation:Héraut des Marches du Sud

Description physique :
Wilfried est notoirement le plus beau Héraut du cercle.

Cheveux :Le plus long possible, chatain roux, frisés, sa fierté.
Yeux : Marrons
Teint : Métis
Taille : 1m78
Corpulence : Fin, mais avec des solides épaules.
Attitude : Un rien rustre, cordial, séducteur.

Description comportementale :
Wilfried est un séducteur né. Il n'a même pas besoin de forcer sa nature pour ça, et sa séduction naturelle est si efficace que cela frôle le Don.
Très cordial, il est très entouré quand il est à Haven - ce qui est rare - car les gens apprécient sa compagnie. Il parle beaucoup, et sait très bien raconter anecdotes et histoires drôles. Il est par contre très mauvais dès que ça touche au drame.
De son enfance, il garde des manières un peu rustres qui font son charme, mais son succès auprès des femmes - et parfois des hommes - l'a rendu très attentif à son physique.
Naturel, affable et sans affect, il est très facile à approcher et inspire rapidement la confiance à ses interlocuteurs. Il est très apprécié dans le Sud où il officie.

Qualité Principale: Optimiste, Wilfried prendra toujours la vie du bon côté, persuadé que sa confiance aplatira les obstacles.
Défaut Principal: Sensible, ne sait absolument pas gérer sa tristesse.

Dons Ordinaire: Sa séduction qu'il met au service de son Cercle, puis du sien.
Dons Héraldiques:
Parole par l'esprit - moyen

Compagnon : Ewald - Mâle


Description Historique :
Wilfried est né lors de la 5éme décade d'été 1458, à Cebli Pass, non loin des Holds et de la frontière Karsite, et c'est de ce royaume que vient son père.
Sa mère, Nelly, est tombé enceinte a juste quinze ans d'un très beau jeune homme aux faux airs de paysan du coin. Pour subvenir aux besoin de son fils, reniée par sa propre famille, elle a rapidement du se mettre à vendre ses charmes, que sa beauté lui permettait de négocier à bon prix. Elle n'en a jamais eu honte.

Wilfried a été un petit garçon aimé, et choyé, ayant pu aller un minimum à l'école au Temple le plus proche, qui a très vite compris que sa bouille d'ange lui permettait d'obtenir ce qu'il voulait, et d'être autre chose que le fils de la prostituée de Cebli Pass.
Élève médiocre, il a su longtemps cacher ses lacunes en obtenant de ses amis qu'ils fassent une partie de ses devoirs à sa place. De santé solide, et de tempérament volontaire quand il s'agissait d'aider sa mère, il a souvent raté la classe pour aller travailler dans les champs et ramener un peu plus d'argent à la maison.
Il n'a jamais regretté de ne pas connaître son géniteur, mais son premier vrai chagrin fut ne pas avoir réussi à ramener ses grands-parents à la raison. Possédant le même charme que sa mère, les parents de celles-ci était habitués à résister et ne voulurent jamais se réconcilier, même sur leurs lit de mort. Wilfried en gardera une profonde aversion pour les personnes incapables de pardonner.

Farouchement indépendante, Nelly ne cédait à l'exploitation d'un proxénète que quand le salaire en valait la peine. C'est ce qui l'attira vers Haven pour quelques jours, accompagnée de son fils qui réclamait depuis longtemps de voir la capitale. Wilfried avait 11 ans, et c'est là-bas qu'Ewald vint le trouver et fit de lui un apprenti Héraut. Fierté et regret se battirent en duel un certain temps à ce moment-là. Wilfried était on ne peut plus heureux d'avoir été élu, mais cela allait à l'encontre des plans qu'il avait fait. Finir l'école, le minimum que réclamait sa mère, puis travailler assez dur pour lui permettre à elle de lever le pied. Pas plus que sa mère, il n'avait honte de la façon dont elle gagnait sa vie, mais il savait combien ce métier pouvait être une souffrance, physique et psychologique. Elle avait vendu son corps pour les faire vivre, ça devait être son tour à présent de veiller à leur survie.
Sa mère retourna à Cebli Pass où il envoya tout l'argent qu'il arrivait à gagner, ou à soutirer à ses amis et connaissances. Les moindres vacances furent consacrées à travailler.
Pas plus qu'au Temble il ne brilla par ses études, mais si ses professeurs furent moins facile à berner, il y arriva tout de même. De toute façon, il avait toujours été clair pour lui qu'il ne serait jamais un Héraut de Palais, et qu'il voulait s'occuper de sa région natale.
A ce titre, il s'est surtout concentré sur ses compétences aux armes, et est tout à fait apte à se défendre et défendre les autres, surtout avec un arc.
Sa séduction naturelle fait de lui un dangereux interlocuteur dans les débats de tout genre, il se sert sans aucun remord de ses charmes pour faire adhérer les gens à sa cause, et y arrive presque toujours. Il défend ses talents de diplomate, mais Joald tique sur les méthodes employées.

Sur un plan plus personnel, il est, dit-on, le plus beau Héraut du Cercle, et un des meilleurs étalons Héraldiques. Wilfried est un excellent amant, et un hédoniste convaincu. Il ne compte plus ses amantes, et ses amants, parfois, adepte de tout genre de plaisir. Il est incapable de résister à la tentation. Il s'attache peu sentimentalement, se sachant fragile face au chagrin, il se protège.

Après sa probation, il devint l'assistant du Héraut Clara, affectée aux Marches du Sud. Blessée grièvement à la guerre, il prit sa place et y excelle. Avec ses émoluments, il a acheté un bout de terre à sa mère pour qu'elle puisse y cultiver de quoi vivre et arrêter de se prostituer pour de bon.

Connaissances en jeu:
Wilfried connait énormément de monde, mais on peut citer:
Méra, amante régulière à une époque de sa vie.
Irmingarde, avec qui il a eu une brève aventure, ce dont il est très fier vu le tempérament de la demoiselle.
Joald
Aénor
Mat
Mark

Noam

Rps joués Flagrant Délit(ce) - Interlude


PNJ crée par Mina, lui demander en cas de besoin en jeu.


10
RPs épistolaires / Poste Restante [Mina -> Beltran]
« le: 29 avril 2020, 22:10:37 »
10ème jour 2ème décade d'automne 1485

Beltran,

Un jour, tu m'as dit m'aimer malgrés tout ce qui nous sépare, il semblerai que ce soit moi, et j'ai du mal à le croire.
Je suis désolée de pas être venue plus tôt.
Je voudré voudrai te voir. Mais je ne sais pas si tu le veux bien. Ou si tu as le temps. Ou quelqu'un qui voudrai pas que tu me vois ?

On ne c'est sait pas de quoi sera fait demain. Avec le conflit qui arrive, j'ai cru qu'il serai mieux d'attendre, mais c'été était stupide, je refuse que le dernier souvenir que tu aies de moi soit mon rejet.
Il y a rien de pire que des non-dits, et nous avons beaucoup à nous dire.
Fais-moi savoir si je peus peux venir.


IrmMina


Cette lettre aurait du être remise dans la journée, mais dans l’effervescence des préparatifs du conflit, le page a oublié. Il l'a fait glisser sous la porte du bureau du Commandant le lendemain, mais celui-ci était déjà sorti pour rejoindre les autres combattants.

11
Caserne / [Fitz/Mina... et Liane] Cible mouvante
« le: 21 avril 2020, 21:04:54 »
7eme jour 6eme décade d'été

L'annonce d'une attaque imminente était arrivée, si on pouvait dire, à point nommé.
Mina avait grand besoin de se changer les idées, et d'occuper son esprit à tout sauf ressasser des idées noires. Elle avait aussi besoin de sortir de sa chambre de Héraut qui ne lui rappelait que trop combien elle n'y avait pas passé beaucoup de temps ces dernières années.

Quand Alem lui avait expliqué ce qu'il attendait d'elle, il avait fallu tout le sens de l'honneur de Mina, et sa nature de Héraut pour accepter de faire une chose aussi dingue que de chevaucher un Griffon en plein vol au dessus d'une scène de guerre.
C'était totalement fou.
Alors, oui, certes, ayant été la pupille de Méra, Mina avait bénéficié d'un certain entraînement à l'équilibre, mais pas sur une créature intelligente et immense, à des pieds du sol !

Quoiqu'il en soit, après avoir passé toutes ses journées à s'entraîner, elle avait finit par réussir à tenir à peu près correctement sur Jayanti, dont elle s'était fait une amie.
Ce qu'il lui fallait maintenant, c'est apprendre à utiliser son Don sur une cible vivante. Et pour ça, elle avait fait appel à la première personne assez dingue pour accepter à qui elle avait pensé.
Fitz.

Elle lui avait donné rendez-vous sur le terrain d'entraînement de la Caserne. Elle n'était pas franchement à l'aise de se rendre dans ces alentours, mais c'était encore le plus simple pour s'entraîner au combat.
Jayanti l'y attendait, et se moqua de Mina qui la rejoignait en boitant. Elle était tombée si souvent ces derniers jours qu'elle souffrait d'un mal de cul chronique.
Des yeux, elle chercha Fitz, essayant d’apercevoir sa hache, son signe distinctif.

12
Aile royale / [Alem/Mina] Il dit qu'il a plus de genoux
« le: 14 avril 2020, 18:43:51 »
Collegium des Hérauts - Bureau du Héraut du Roi - 2ème jour de la 2ème décade d'été 1485

Le Héraut Irmingarde faisait ses rapports de vive voix.
Arrivé à Haven analphabète et illettrée, elle avait fini sa scolarité en sachant lire et écrire, évidemment. Mais cela lui avait laissé de sacrée lacunes tout de même. Si elle appréciait beaucoup lire, elle détestait écrire. Cela lui prenait un temps fou, et c'était truffé de fautes. Et quand elle n'avait pas le choix, elle soudoyait Isabeau.

Sa mission en sa qualité de Boutefeu et d'escorte de Tristan ne demandant pas tant de formalisme, c'est presque les mains dans les poches qu'elle rejoignit le bureau de Alemdar, prête à faire son rapport. Elle tapa deux coups brefs et s’annonça sommairement:

"Irmingarde"

En attendant qu'on lui ouvre, elle songea à ce que lui avait dit Méra. A peine avait-elle posé un pied sur les pavés de Haven que son ancienne Mentor lui avait sauté dessus pour lui faire part de la grande nouvelle qui avait agité le Cercle Héraldique.
Alemdar et Wylan étaient liés pour la vie.
Mina avait tout d'abord refusé de croire une telle absurdité. Mais Ezarell le lui avait confirmé. C'est donc encore choquée de cette révélation qu'elle s'était hâté d'aller voir Alem.
Fort heureusement, elle n'avait pas croisé Wylan. Elle n'aurait pu s'empêcher de vouloir faire une blague, domaine dans lequel elle était incontestablement mauvaise, et face à Wylan, elle ne faisait pas le poids. Dieux savaient pourtant qu'elle tenait là de quoi se venger de toutes les piques qu'il lui avait lancé au sujet de son cousin. Mais Alem n'y était pour rien, le pauvre.
Oui, vraiment, le pauvre.

Spoiler: montrer
Un tour de Compagnon à celui qui trouve le pourquoi du comment du titre

13
Arrière-Pays / [Intro Tristan] A l'Ouest, rien de nouveau.
« le: 25 mars 2020, 18:56:52 »
Vallée des cloches - Ouest de Valdemar - 1er décade d'été 1485

:C'était définitivement étrange d'être sur les routes sans Mera. Elle doit s'ennuyer ferme à Haven. Sais-tu si Shirryl a réussi à tomber enceinte?:
:Oui, tout s'est déroulé comme elle le souhaitait. Mais Mera a de quoi s'amuser. Je te le dirai bien, mais je crois qu'elle préfère te l'annoncer de vive voix. En tout cas ça amuse beaucoup le cercle.:
:Ah? Tu titille ma curiosité:
:Je suis certaine que tu aimeras l'entendre d'elle:
:Ca attendra quelques jours alors je suppose:


Mina laissa passer quelques secondes puis rajouta:

:Et toi?:
:Et moi quoi?:
:Tu n'as jamais eu envie de pouliner?:
:Grands Dieux non. Je suis la plus heureuse depuis que tu as eu ton uniforme et que nous pouvons être sur les routes. Je ne suis pas prête à renoncer à ça, fut-ce pour un poulain.:


Irmingarde lâcha un soupir mental et Ezarel hennit:

:Dois-je te renvoyer la question?:
:Non merci. J'ai bien assez de vie sur lesquelles veiller sans en rajouter. Sans compter Beltran. Je te rappelle que le jour où j'ai enfin baisser la garde, il s'est assuré que rien de fâcheux ne pouvait arriver.:
:Ah... Vous vous êtes bien trouvés. Tristan n'est pas loin. Je sens Eryk :


La region Ouest de Valdemar avait été décimée par des incendies ravageurs, et la situation était telle que Mina y avait été envoyé pour d'un coté réduire les incendies qu'elle arrivait à maîtriser, et allumer des contre incendie pour arrêter les brasiers les plus incontrôlables.
Ca avait été un travail colossal. Mais salutaire. Elle avait beaucoup appris sur la solitude d'un Héraut en mission. Jusque-là, elle avait fait la guerre, entourée d'une armée. Ici elle avait été seule. Et on se sent très seule, quand un mur de flamme vous fonce dessus.

Alors qu'elle devait rentrer à Haven, on lui avait demandé d'escorter le Héraut en charge de la région de l'ouest, Tristan. Elle aurait du le rencontrer avant, mais le Héraut vivait une période difficile qui l'avait relativement coupé de son cercle.
Ezarel lui avait raconté qui il était, et qui il avait perdu lors de la guerre. Et heureux, ou malheureux hasard, Mina était encore celle qui pouvait le mieux parler des derniers instants du Héraut Hayden, puisqu'ils avaient été au front ensemble, et qu'elle avait été en première ligne quand il était mort.

Stoppant ses pensées plutôt moroses, Mina chercha des yeux le Héraut, qu'elle aperçut non loin, sur le début de la route menant à Covey. Elle ne le connaissait pas. De la même génération de Wylan, il était depuis longtemps en fonction quand elle avait été élue.
Tranquillement, elle s'avança:

"Tristan? Enchante, je suis Irmingarde"

14
Arrière-Pays / Expertise magique suite... [Elke/Mina]
« le: 30 octobre 2016, 18:50:36 »
8e jour de la 1ère décade d'automne 1484 - suite des évènements racontés ici

Juchée sur Ezarel, et donc relativement en hauteur, Mina fit un signe de la main à Elke qu'elle avait vu arriver d'assez loin.
Elle chercha un sujet de conversation, car même si la Héraut ne voyait aucun inconvénient à chevaucher en silence, elle savait que ce n'était pas le cas de tout le monde, et sûrement pas celui de la volubile Elke. L'avantage d'avoir été en probation avec une bavarde comme Mera, c'est que sur ce point, elle s'était considérablement détendue. Elle n'était pas devenue sociable, fallait pas pousser, mais elle savait faire la conversation, un peu.

"Tu n'es pas sortie d'Haven depuis ton arrivée? Y'a de chouettes coins quand on s'éloigne même un peu."

Elle jeta un oeil désolé à certaines masures, faute d'une meilleure appellation, qui poussaient contre les remparts de la ville. Et encore, elle n'était pas du côté de la porte de l'Exil. Difficile de lutter contre la misère. Mais est-ce que Arthon était sorti de la ville récemment pour le voir?

La guerre contre Rethwellan avait pris tout le temps de tout le monde, mais le pays avait souffert, et maintenant que la paix était là, il faudrait s'y atteler.

Son Compagnon avait adopté un pas tranquille mais soutenu pour un cheval classique comme celui de la jeune mage, afin d'avancer à bon rythme vers leur destination.
Il y avait du monde sur la route du Sud, avec la fin de la guerre.

15
Fanfics/Fanarts / Front commun [Beltran & Mina]
« le: 01 octobre 2016, 14:52:37 »
La version que j'ai aimé imaginé de ce qu'il a pu se passer pendant le saut. Libre interprétation. Ne compte pas EJ

« J’ai le derrière en miette, heureusement qu’on arrive… » gémit Mina.
« J’en connais un qui sera ravi de te masser les fesses ! » répondit Mera.
« Oh, c’est charmant ça Mera, très poétique ! »
« Tu n’y connais rien ma pauvre Mina, ça peut être très romantique une paire de fesses ! »
« … »

Mina n’avait jamais vu de camps militaire. La vue de celui à la frontière de Rethwellan lui arracha une exclamation de franche surprise. On lui avait écrit, mais son imagination, au demeurant assez limitée, n’était pas allée jusque-là.

« Nous avons encore un peu de route, nous allons au centre du camp, près du commandement. J’ai prévenu de notre arrivée. » l'informa sa mentor.

Le jour se couchait lentement et l’humidité de cette fin de printemps s’installait petit à petit. Les soldats commençaient à se rassembler autour des braseros pour les allumer.

« Fait ton boulot de Boute-feu ! » lui souffla joyeusement Mera.

Mina suivit ce conseil et enflamma chaque brasero qu’elle croisait, pour la plus grande joie des soldats qui gagnait ainsi un temps précieux. Certains la regardaient passer avec une légère crainte, ce qui était très nouveau pour la Héraut qui n’avait jamais fait peur à qui que ce soit, d’autres avec un intérêt poli. Plusieurs fois, elle entendit murmurer le nom du Capitaine Beltran après son passage.

Il leur fallut une bonne demi-heure à traverser les interminables allées de tentes, donner des codes, des mots de passe, avant de voir arriver le bout du chemin. Un Héraut les salua et leur donna, avec un sourire en coin adressé surtout à Irmingarde, les tentes qu’elles devaient monter elle-même. Quand Mera déplia la sienne pour l’observer, elle lâcha un sifflement satisfait et railleur :

« Je savais qu’avoir pour pupille la chérie du grand chef serait un plus ! «
« Hein ?! » répondit Mina, qui dépliait la sienne.
« Tu te rends pas compte, c’est ta première guerre, mais en général, les derniers arrivés récolent les tentes qui restent, trouées, moisies... Ors, celles que l’on a sont en super état, et ça, c’est grâce à toi. »
« Je crois qu’on a de la chance surtout. » tempéra Mina.
« De la chance ? T’as pas vu la tête du Héraut Garig quand il nous les a données ? «
« Si tu le dis… »
« Allez va, occupons-nous de monter ça, puis de nos Compagnons et allons-nous présenter à qui de droit ! »

Mera, de par son passé mercenaire, était ici dans son élément. Elle monta sa tente en deux temps trois mouvements, et aida Mina dont la débrouillardise ne valait pas l’expérience de sa mentor. Les tentes étaient en effet en très bon état. Ce n’était pas le grand luxe mais en temps de guerre, c’était très appréciable. Leurs Compagnons furent bouchonnés rapidement, mais leurs élues n'eurent pas vraiment le temps de se rendre plus présentable qu'un officier déjà se présentait.
Mina lui sourit franchement, elle le connaissait, c'était Kalaïd. Il leur demanda de le suivre jusqu'à la tente de commandement où elles étaient attendues pour transmettre les informations en leur possession.
On parlait ici d'informations orales. En effet, elles n’étaient pas des flèches à proprement parlé, à devoir parcourir le pays à vitesse de Compagnon pour remettre des missives, mais elles avaient récolté un certain nombre d'information sur la route qui pourraient peut-être être utiles.

Elles suivirent donc Kalaïd dans le dédale de tentes, et Mera salua plusieurs Hérauts qu'elle nomma pour Mina, afin que sa pupille sache les reconnaître au besoin. Ceux qui possédaient la Parole par l'Esprit échangèrent également quelques paroles mentales de politesse, afin que Mina connaisse aussi leur voix mentale.
Elles n'étaient pas loin de leur destination, et un comité les attendait devant la tente la plus grande du camp. Le Maréchal, quelques officiers, plusieurs nobles, et Beltran, en tenue militaire officielle.
Cela lui fit un coup au cœur de la voir après presque une saison d'absence. En effet, il était reparti au front après seulement quelques décades de repos, pendant lesquelles ils s'étaient souvent vu. Le Capitaine n'avait même pas eu l'occasion de voir Mina revêtir le Blanc pour la première fois. Ce qui n'était peut-être pas une mauvaise chose, vu la nature de sa mission de probation, Mina avait deviné à quel point l'idée de la savoir au front déplaisait à Beltran.

Cela ne servait à rien de faire semblant, et Beltran n'essaya pas. Toutes les personnes présentes s'étaient saluées d'un signe de tête poli, mais il lui réserva un accueil légèrement différent. Il la regarda de haut en bas, dans sa tenue blanche, puis attrapa sa main afin de la lui baiser avec bien plus d'intensité que la normale, plongeant ses yeux dans les siens, Courageusement, car il lui fallait du courage pour le faire devant tant de regard curieux, elle lui sourit, et enfin, ils rentrèrent tous dans la tente.
Mera s'installa autour de la table, et Mina se mit légèrement en retrait derrière elle, yeux et oreilles ouvertes pour apprendre de son mentor. Celle-ci parla des informations qu'elles avaient eu le long de la route, comme le nombre de paysan partis rejoindre le front et qui grossiraient bientôt les rangs, certaines rumeurs, certaines rencontres... Elle enjoignit Mina à prendre la parole de temps en temps, ce que fit celle-ci, peu rassurée mais sans le montrer toutefois.
Puis ce furent à elle d'écouter la situation sur le front, les batailles, les avancées, les prévisions... et enfin ce qu'on attendait qu'elles. Alors que c'était Beltran qui avait essentiellement parlé jusque-là, Mina vit bien qu'il laissa volontairement au Maréchal cette partie-là, et elle vit aussi combien il prenait sur lui pour écouter avec un apparent détachement ce que seraient amenées à faire Mera et elle.

Ces comptes-rendus durèrent une petite heure, entrecoupés par un repas frugal, après quoi, chacun fut autorisé à rejoindre sa tente pour y dormir. En sortant de la tente, Beltran l'attendait et l'attira un peu à l'écart. Il était si près d'elle, et devant un tel public, Mina ne pouvait certainement pas le toucher, même si elle en mourrait d'envie.

« Tu restes avec moi ? » lui proposa-t-il très simplement.
« Et bien... » répondit prudemment Mina, « je vais aller me rafraîchir un peu, j'ai une journée de voyage dans les jambes, et je te rejoindrai oui. Où est ta tente ? »

D'un geste du menton, il lui désigna la plus grande des tentes, après celle du commandement, juste à côté. Mina sourit et secoua la tête.

« Bien sûr... On cas où nous aurions voulu passer inaperçu... » soupira-t-elle avec sarcasme et une pointe de fatalisme. « Je serais là d'ici une heure je pense.»

Mera les rejoint à cet instant, peu soucieuse d'interrompre un échange privé et prit le bras de Mina,

« Bon, c'est pas tout ça mais nous allons aller finir notre installation, et Mina reviendra roucouler ! »

Beltran lui lança un regard surpris et Mera lui sourit.

« Merci pour les tentes Capitaine Beltran, nous apprécions le geste. »

Il opina du chef et répondit simplement :

« Ce n'est rien. »

Les deux Hérauts repartirent donc à leur tente et achevèrent d'installer le peu d'affaires qu'elles avaient pris avec elle. Puis Mina partit puiser de l'eau dans le ruisseau proche pour se rafraîchir, et passa un uniforme propre, sous le rire gras de Mera :

« Je vois pas pourquoi tu t'embêtes à en changer, puisqu'il va te l'enlever ! »
« Mera... » s'offusqua Irmingarde en s'emmêlant dans une manche,
« Quoi, j'ai pas raison peut-être ? Je sais qu'il a l'air plan plan le Beltran, mais tu vas pas me faire croire que vous allez passer la nuit à lire des rapports ! »
« Mais merde Mera, on fait ce qu'on veut, c'est privé ! »
« Non ma belle, ça ne l'est pas déjà à Haven, alors ici... »

Mina ne répondit rien, occupé à achever de s'habiller et gardant un silence commode,

« Tu sais Mina, c'est la guerre, et ta probation. Je crois pas que tu auras en plus de ça l'énergie, et même le luxe, de faire ta timide et ne pas assumer cette histoire en public. »
« Je l’assume, j’estime seulement que ma vie très privée ne regarde que moi. Tu veux pas non plus que je te raconte en détails mes nuits avec Beltran ! »
« Je serai curieuse de savoir… »
« Tu peux rêver ! Je te l'ai déjà dit. »

Sur cette réponse, Irmingarde prit le chemin des quartiers de Beltran. Elle essaya d’ignorer le coup d’œil amusé que se lancèrent deux gardes en faction devant la tente et pénétra à l’intérieur. La tente était vaste, une table occupait son centre, recouverte de papier en tout genre, et une chaise était poussée en dessous. Près de l’entrée, un râtelier. A gauche, un vaste lit une place fait au carré. A droite, un fauteuil sur lequel un livre ouvert était abandonné, sa méridienne de travers en face. Au fond, un paravent cachant une petite baignoire légère, et au sol, deux malles fermées.

« Ashkee »

Mina sursauta et se tourna vers Beltran qui venait de rentrer dans sa tente. Son visage s’illumina en la regardant, et elle ne put s’empêcher de rougir.

« Tes hommes m’ont laissé entrer alors que tu n’es pas là ? »
« J’ai donné l’ordre qu’on ne t’interdise jamais mes quartiers personnels. Et celui de ne pas me déranger ce soir. »
« Ah... C’est pour ça qu’il m’ont regardé comme ça… »
« Je m’en moque. »

Il effaça la distance entre eux et attrapa son visage. Pendant de longues secondes, il la regarda puis enfin posa ses lèvres sur les siennes. Le baiser qu’ils échangèrent fut profond, presque violent. Il laissa Mina à bout de souffle.
Puis Beltran s'éloigna à grand pas vers son fauteuil dont il délogea le livre en l'envoyant voler en direction du lit, et se laissa tomber dedans en grognant :

« Ne t'y trompe pas Mina, je ne suis pas du tout heureux de te voir ici. »

Irmingarde s'approcha et poussa devant le fauteuil la méridienne sur laquelle elle s'assit, puis attrapa ses mains dans les siennes.

« Beltran, tu pensais bien que je n'allais pas rester, en temps de guerre, à Haven ? Pour y faire quoi ? Allumer les feux des cheminées du Palais ? »
« Je n'ai pas dit que c'était logique... »
« Je comprends que cela t'ennuie. »
« M'ennuyer ? Mina, je suis fou d'inquiétude depuis que j'ai appris que tu rejoignais le front ! »
« Je suis une grande fille, et une Héraut maintenant. C'est comme ça. »

L'inéluctable plaisait encore moins au Capitaine, mais il n'avait rien à rajouter. Il courba le dos et posa son front sur leurs mains jointes. Elle dégagea sa main droite et la passa dans ses cheveux.

« Soyons raisonnable et contentons-nous d'être heureux d'être ensemble. »

Il releva son visage et elle lui sourit quand ses yeux bruns croisèrent les siens.

« Désolé, c'est toi la plus mature de nous deux ce soir. »
« J'en suis pas certaine, mais autant ne pas paniquer tous les deux ! »
« Comment ça se passe avec Mera ? J'ai cru comprendre que c'était une ancienne pupille de Wylan ? »
« Oui, et elle a bien appris de lui, je te le garanti ! Je suis jamais tranquille avec elle... »

Beltran grimaça et Mina corrigea :

« C'est pas une mauvaise chose, c'est comme ça que j'apprends le mieux, mais c'est sans répit. »
« La route a été longue depuis Haven ? »
« Assez, mais j'ai eu l'occasion d'apprendre pas mal de chose en route, c'est très instructif. Et Mera est un bon professeur. Par contre je suis moulue.»

Beltran attrapa à nouveau ses mains et tira Mina vers lui avec douceur, lui laissant le choix de rester à sa place si elle le voulait. Il ne la brusquait jamais.
La jeune femme ne se le fit pas dire deux fois et, un peu maladroitement, surtout après tant d'heures de cheval, s'installa, perpendiculairement à lui, sur ses jambes. Elle posa sa tête contre son épaule et sentit le visage du Capitaine s’enfouir dans sa chevelure.
Ils restèrent ainsi quelques minutes dans le silence le plus complet, troublé seulement par leurs respirations respectives.

« Et comment trouves-tu le camp ? » finit par demander Beltran.
« Immense ! Je ne pensais pas que ça puisse être si grand ! »
« Et encore, il va s’agrandir. »
« Ca doit demander une organisation folle.  Tous ces officiers, soldats, volontaires... Sans compter les guérisseurs, les bardes... Et toi qui doit chapeauter tout ça. Je dois dire que je suis impressionnée, Capitaine ! » lui dit Mina avec une pointe d'humour.

Beltran haussa un sourcil surpris, puis un mince sourire fier se dessina sur ses lèvres. Il laissa courir ses doigts le long du bras gauche de Mina en soupirant :

« C'est étrange de te voir en Blanc. »

Mina renversa la tête légèrement en arrière pour voir le visage de Beltran alors qu'il continuait :

« C'est étrange de te voir ici, tout court. »
« Tu n'as jamais amené de femme ici ? » s'étonna Irmingarde.
« Non. »
« Je dois en être honorée ? »
« Tout l'honneur est pour moi », répondit sérieusement Beltran avant de se pencher pour l'embrasser.

Mina bougea légèrement pour mieux avoir accès à ses lèvres, et se faisant, se frotta contre lui d'une telle façon qu'il en lâcha un grognement surpris, mais appréciateur. Le léger sourire qu'il sentit se dessiner sur les lèvres qu'il embrassait lui fit comprendre que la tournure que prenait les événements ne déplaisaient pas à sa compagne.  Sans cesser de l'embrasser, sa main qui caressait son bras s'aventura sur son ventre, et remonta sur ses côtes, passant tout près de sa poitrine. La respiration de Mina s'accéléra et elle rompit le baiser pour lancer un regard angoissé vers l'entrée de la tente.

« Il ne viendront pas nous déranger » la rassura Beltran à nouveau « Sauf gros problème, comme une charge surprise de l'armée adverse, auquel cas nous surprendre dans cette position sera le dernier de nos soucis. »

Irmingarde acquiesça, et Beltran retourna à l'exploration de son corps, se montrant plus hardi dans ses gestes, et tirant à la jeune femme des soupirs satisfaits. Rapidement, il s'attaqua au haut de son uniforme et pesta contre les attaches qui lui résistaient trop longtemps à son goût. Enfin, il réussit à lui retirer, non sans faire rire Mina.

« Partagerais-tu ce qui te fais rire ? » lui demanda Beltran, curieux.
« Oh, une chose que m'a dite Mera... »
« Parce que c'est à elle que tu penses, là maintenant ? »
« Malgré moi ! Elle m'a dit que... ça ne servait à rien que je prenne la peine de changer d'uniforme, puisque tu allais me l'enlever. »
« Voilà de sages paroles. » répondit Beltran. « Et a-t-elle prévu autre chose pour nous ? Que je sache où nous allons... »
« Oh elle... mhh... ne m'oblige pas à te répéter tout ce qu'elle a pu raconter ou imaginer sur... nous, elle est d'une curiosité sans borne. »
« Ah ? »
« Oui elle... sait se montrer très insistante parce qu'elle a du mal à imaginer que tu puisses être un compagnon affectueux et un amant... passionné. »

Sur cette réponse, elle rougit, ce qui amusa beaucoup Beltran.

« Ah parce que tu lui as raconté le détails de nos nuits ? »
« Non, enfin... sous un tel feu nourri de questions, je défis quiconque de pas laisser échapper quelques informations ! Si tu dois arracher des renseignements à un ennemi, demande à Mera, elle est douée ! »

Le Capitaine eut un mince sourire et attrapa soudainement Mina pour la taille afin de la faire pivoter face à lui, à califourchon.

« Assez parlé d'elle. »

Ses mains se mirent alors à caresser très lentement sa peau nue, et effectivement, il n'y eut plus besoin de mot pour se faire comprendre. Avec plaisir, Mina enfoui ses doigts dans la chevelure dense de Beltran, comme elle adorait le faire.
Assez rapidement, le fauteuil se révéla trop étroit pour contenir le couple et leurs retrouvailles charnelles, et Beltran la porta jusqu'à son lit, où il acheva de la déshabiller entièrement, ses propres vêtements le quittant aussi au passage. Ils purent alors se consacrer l'un à l'autre, et Beltran essaya de faire oublier à sa compagne le lieu et le moment. Il y avait un temps pour tout, et la guerre attendrait que le jour se lève.

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