Voir les contributions

Cette section vous permet de consulter les contributions (messages, sujets et fichiers joints) d'un utilisateur. Vous ne pourrez voir que les contributions des zones auxquelles vous avez accès.


Sujets - Héraut Wylan

Pages: [1] 2 3
1
Chambres des Non-Affiliés / Ami ou ennemi?
« le: 02 septembre 2020, 11:14:43 »
5e jour de la 3e décade d'Automne 1485

Wylan n'avait pas oublié le commentaire de Kyra sur le jeune homme qu'elle avait dû évacuer de la zone de combats. Il avait simplement eu à faire. Traquer les derniers ennemis en ville leur avait pris plus de temps qu'escompté. D'autant qu'il lui avait fallu user de ses talents pour trouver ceux qui s'étaient retranchés dans des caves, dans des entrepôts ou des bâtisses abandonnées. Ratisser la ville à coup de Don l'avait laissé vidé de toute énergie et il s'était accordé quelques jours de pause. Après tout, un espion aussi avait droit à ses congés.

Il n'avait pas été difficile de trouver l'identité du jeune homme. Il s'agissait du cousin d'Éloïse, Allister. D'après ce qu'il avait pu apprendre, ce dernier était artificier ou ingénieur, et travaillait sur les machines à vapeur. Encore un qui risquait de finir sa vie vaporisé contre un mur. Cependant, ce n'étaient pas les talents d'inventeur d'Allister qui intéressaient Wylan, mais sa capacité lever instinctivement un bouclier alors qu'il ne possédait pas de Don.

Il se présenta à l'aube à la chambre du jeune homme. Il avait été surpris de découvrir qu'il logeait toujours au Palais, alors qu'il était déjà diplômé. Sans doute Éloïse était-elle intervenue en sa faveur... ou alors on l'estimait suffisamment prometteur pour le garder sous la main.

Il perçut vaguement la présence d'un esprit derrière la porte close. S'il n'avait pas activement cherché le jeune homme, sans doute aurait-il pu passer à côté.

Il toqua.

«Allister? Je suis le Héraut Wylan et j'aimerais vous parler.»

2
Arrière-Pays / Mercenariat provisoire
« le: 29 août 2020, 19:18:31 »
Fin de la 6e décade d'automne

Si pour certains, la lutte pour Haven et Valdemar s'était arrêté au lendemain de la victoire contre le Sombre, ce n'était pas le cas pour Wylan. Pour lui, combattre en ville n'avait été qu'une parenthèse dans sa bataille quotidienne pour protéger la couronne. Et depuis quelques jours, il s'était lancé dans une nouvelle guerre.

Il n'avait eu aucun mal à se faire engager comme mercenaire sur les terres de sieur Westmark. En fait, celui-ci s'était littéralement rué sur un combattant de la trempe de Geliandras, rethwellanais de son état et ancien de l'armée de feu Thelarson. À tel point que Wylan s'était demandé un instant s'il ne tombait pas dans un piège grossier.

Mais après quelques jours, il avait dû se rendre à l'évidence: Westmark recrutait à tour de bras. Ce qui ne pouvait signifier qu'une chose... il s'attendait à du grabuge.


Geliandras appréciait bien son nouvel employeur. Et ses camarades étaient plutôt sympathiques, même s'ils se moquaient parfois de son accent et surtout de ses erreurs de langues. Mais y pouvait-il quelque chose si le valdemaran était une langue si imagée? Il se perdait dans les expressions idiomatiques et finissait souvent par dire le contraire de ce qu'il cherchait à transmettre. Heureusement, il pouvait remettre les moqueurs à leur place sur le terrain d'entraînement. Car Geliandras était bon, très bon, malgré son âge. Tellement bon qu'on lui proposa bientôt des responsabilités.

«Oh non, oh non. Je peux pas. Je suis pas de ce pays, et je ne veux pas qu'on pense que je prends plus que ma place! Vraiment! Je suis heureux d'être un simple soldat.»

Si on avait bien compris ses réticences, on les avait repoussées d'un revers de main. On comptait sur lui ordonner la troupe, quand celle-ci serait plus nombreuse. D'une certaine manière, il en était flatté. Mais il savait qu'il n'était vraiment pas la bonne personne pour ce poste. Qui pouvait dire combien de temps il resterait encore dans ce pays? Il avait entendu dire que le roi Rafalentha, pour les dix-huit ans de son frère cadet, proposait de gracier certains anciens alliés de l'usurpateur. Même s'il appréciait bien la région, il se languissait de son pays. Et surtout de Janna, son amie restée à Petras.

Une chose pourrait le faire hésiter à rentrer: la paie. Westmark retribuait généreusement ses mercenaires. Et les femmes du coin suffiraient presque à lui faire oublier sa belle... Presque.

3
Ailes des Hérauts / L'intermédiaire
« le: 12 mai 2020, 20:39:40 »
8ème jour 6ème décade d'Été

Mina
Si ses souvenirs étaient bons, Mina n'était venu qu'une seule fois dans la chambre de Wylan, en son absence, mais avec sa permission, pour chercher une bouteille d'alcool. C'est avec un peu de gêne qu'elle tapa à sa porte. D'après Kyra, via Ezarell, c'est là que se trouvait le Héraut.

«Wylan?»

Wylan
Wylan, coincé à Haven pour le moment, profitait pour accomplir quelques tâches qu'il avait repoussées jusque là. Il s'était donc installé dans son fauteuil pour repriser ses vêtements habituels, ceux qu'il mettait au quotidien pour son travail de Héraut.

Quand on frappa à la porte, il haussa un sourcil, surpris. Puis il reconnut la voix de Mina.

«Tu peux entrer... je suis décent, il me semble.»

Même s'il ne portait qu'un pantalon blanc, élément d'un uniforme ayant connu des jours meilleurs.

Mina
Mina ouvrit la porte, se glissa dans la chambre de Wylan puis se retourna. Une espèce de glapissement se coinça dans sa gorge quand elle vit qu'il était à moitié nu. Même si a coup sûr, lui se considérait à moitié habillé.

Elle en oublia le but de sa venue, et, les yeux au sol, elle balbutia, pour se donner contenance :

«Je crois bien que c'est la première fois que je te vois porter le blanc.» *Enfin la moitié*

Wylan
Wylan leva à peine le nez de sa couture. Il était en train de rapiécer une zone particulièrement malpratique.

«Hmm? Oui, ça m'arrive rarement. Et encore moins depuis la fin de la guerre.» Il jeta un bref coup d'oeil à son pantalon. «Encore que celui-ci puisse tout juste être qualifié de blanc.»

Il posa les deux derniers points, noua son fil, le coupa et leva la tête.

«Je t'en prie. Prends une chaise, mets-toi à l'aise. J'imagine que tu es là pour parler de Beltran?»

Mina
Mina fronça le nez, mais pris une chaise sur laquelle elle se laissa tomber.

«Je n'ai pas le droit de passer te voir pour prendre des nouvelles?»

Wylan
«Si si, bien sûr.» Il eut un sourire ironique. «Juste que personne ne vient jamais me voir "juste pour prendre des nouvelles". Mais si vraiment ça t'intéresse, je vais bien. J'en ai juste un peu marre d'être coincé ici.»

Il lança un regard amusé à la jeune femme.

«Et toi?»

Mina
Elle avait beau s'être déjà mise en garde contre la tentation de lui faire une blague de ce genre, ce fut plus fort qu'elle.

«Ah oui? Même pas Alem?»

Wylan
«Surtout pas Alemdar. Il me convoque dans son bureau, c'est beaucoup moins suspect.»

Pensait-elle vraiment qu'il se laisserait prendre à une tentative aussi timide?

Mina
La jeune femme en fut pour ses frais pour sa tentative d'humour, mais elle avait l'habitude. Surtout face à Wylan. Elle décida sagement de s'écarter de ce chemin dangereux.

«Pour ma part, je vais plutôt bien, je te remercie. Mais tu as raison, je ne viens pas te voir sans arrière-pensées.»

Elle soupira, peu à l'aise d'aborder le sujet de Beltran avec lui:

«Et oui, cela concerne ton cousin. Mais probablement pas comme tu le sous-entendais. Je suis désolée de te déranger avec ça, mais tu me semblais le plus apte à m'aider.»

Wylan
«Pas comme je l'entends? Tant mieux. Je n'ai pas du tout envie de me mêler de ses histoires de coeur. C'est toujours beaucoup trop dramatique pour moi.» Il sourit et se leva. «Je te sers du thé? Il doit être encore chaud.»

Sur la table étaient posés un cache-théière et une tasse propre. Wylan avait demandé qu'on lui amène du thé, mais avait oublié de le boire. Pour lui, il prit un vieux gobelet d'étain qui traînait. Il revint s'asseoir, donnant au passage sa tasse à Mina.

«Et donc?»

Il attendait toujours de comprendre pourquoi elle était venue le voir.

Mina
«Et nous n'avons absolument pas besoin que tu t'en mêle, donc tout le monde est content.» Moui, façon de parler... «Du thé? Oui, merci.» Elle but une gorgée de la boisson et s'éclaircit la gorge. «Je voudrais te parler de Liane. J'ai eu l'occasion de la voir, hier. Je m'entrainais avec le Capitaine Fitz, devant la Caserne, et elle est venue me voir. Elle... m'en veut beaucoup.» Mina tripota sa tresse, gênée. «En gros, elle est venue me trouver pleine de rancœur envers ce que j'ai fait, et l'état dans lequel visiblement se trouverai son père par ma faute.» Elle se remémora la scène. «C'est une enfant, alors bien sûr, elle agit à sa guise, l'ennui, c'est qu'elle a diffusé sa tristesse. Et je te prie de me croire que je me la suis prise en pleine figure.»

Wylan
«Moui... Liane n'a pas toujours bénéficié d'une éducation très... suivie. Par contre, si vraiment elle use de ses Dons à tort et à travers, il va falloir faire quelque chose.» Wylan but une gorgée de thé. «Je croyais que son exotique nounou lui avait enseigné les bases... j'imagine que depuis qu'elle a un enfant à elle, elle a eu moins de temps à lui consacrer. Mais c'est un problème, vraiment. On ne peut pas se permettre de la laisser faire n'importe quoi.»

Il dévisagea quelques instants Mina, songeur.

«Ceci-dit.... ça ne m'explique pas pourquoi c'est moi que tu viens voir. Riannon te fait si peur?»

Mina
«Je suis soulagée de voir que tu partages mon avis. J'ignore à quel point Liane se sert inconsciemment de ses dons, et je ne voudrai pas que ça affecte Beltran plus qu'il ne l'est manifestement déjà.»

 La question de Wylan sur Riannon la fit rire jaune:

«Riannon ? Je ne dirai pas qu'elle me fait peur, mais qu'elle m'impressionne oui. Elle a été un de mes premiers contacts quand je suis arrivée à Haven, et je crois que je n'ai jamais vraiment su quelle position adopter face à elle quand Beltran et moi... Et maintenant, je ne saurai pas bien à quel titre aller la trouver et partager mes inquiétudes. Je suppose que c'est plus simple d'en parler avec toi. Liane est ta cousine, et j'ai un souvenir cuisant de ta connaissance dans les boucliers, tu es la première personne à qui j'ai pensé.»

Wylan
Affecter Beltran? Wylan doutait que cela soit possible. Son cousin était une véritable tête de mule. De plus, en théorie, les boucliers mentaux qu'il possédait empêchaient toute incursion mentale. Même de la part de Wylan, qui était bien plus discipliné que Liane.

«Beltran a une peine de cœur. Tu sais, il s'en remettra. Personnellement, j'estime qu'il mérite sa peine. D'après ce qu'on m'a rapporté, il s'est comporté comme le dernier des imbéciles et je t'ai trouvée bien charitable de ne pas lui avoir cramé les fesses pour sa conduite.»

Quelle idée de demander Mina en mariage ! Pour elle, ce mot signifiait la servitude et la mort en couche, pas l'amour et le bonheur.

«Et pour Riannon... le problème, vois-tu, c'est que je peux bien tenter d'enseigner des choses à Liane, mais je pense que Riannon le prendra plutôt mal. Enfin... je n'en sais rien. L'idéal serait qu'elle soit Élue au plus vite, mais elle est trop jeune.»

Mina
«Mph...»

Mina était mal à l'aise de parler de cette histoire avec Wylan. D'une, elle n'était pas venue pour ça, de deux, et bien c'était Wylan quoi!

«Tu me connais, je suis un Héraut, la bonté personnifiée. Mais visiblement, il s'en remet ouais.»

Elle parlait là de la rumeur au sujet de Beltran et la marchande. Elle qui s'était vantée auprès d'Yvelin de ne pas y faire trop attention, celle-ci avait bien du mal à passer.

«Liane est bien trop jeune oui. Tu ne vois jamais Riannon, pour lui en toucher un mot? Elle prendra elle-même les décisions qui s'imposent.»

Wylan
«Mmh... Riannon et moi n'avons pas la relation la plus...»

:Apaisée?:
:Tu es réveillée, toi?:
:Bah oui, Ezarel m'a réveillée.:


«Je crains un peu de m'en mêler. Et je serai surpris qu'elle ne soit pas déjà au courant.»

Il tapota distraitement sur le rebord de sa tasse.

«,Mais soit, j'irai lui parler. Ou plutôt, j'irai d'abord voir Liane. J'avoue que je ne sais pas trop comment me comporter avec elle. Cette gamine a trop souffert, et maintenant, tout le monde la chouchoute et lui passe ses caprices. Ce n'est pas sain.»

Mina
Mina ignorait tout de potentiels conflits entre la doyenne des Bardes et Wylan, et ne voulait pas savoir. Ou si. Alors elle lança un «Ha?» détaché, qui pouvait passer pour une question ou juste une réaction polie.

«Je plaide coupable pour Liane. Je sais pourtant être sévère avec les enfants, mais c'est la fille de Beltran et bon... J'ai choisi la facilité.»

Wylan
«Je... disons que j'ai flirté avec Riannon. Puis Beltran est arrivé. Et leur couple, et leur séparation. Et moi j'ai pris le parti de ne plus m'en approcher pour m'éviter les ennuis. Je le regrette, parce que si je n'avais pas été si... distant, je pense que j'aurais réalisé ce qu'il se passait. Elle et Liane n'auraient pas eu à souffrir autant.»

Il haussa les épaules.

«Personne n'attend de toi que tu remplaces sa mère. Théoriquement, ce devrait être à Bibi et Riannon de l'éduquer. Mais le soucis, c'est qu'il semblerait que ces deux-là aient un peu abdiqué leur rôle.»

Mina
Ah tient, elle ne s'attendait pas à ça.

«J'ignorais. Beltran et moi ne parlons, heu parlions pas de cette époque de sa vie.»

Elle ne put retenir un long soupir en réalisant qu'elle était une parfaite idiote de ne réaliser que maintenant à quel point ils se connaissaient mal, ce qui avait amené à cette situation. Elle sourit quand il utilisa le sobriquet dont il gratifiant son cousin.

«On verra bien où les vents nous mènent. Je tâcherai d'ouvrir les yeux de Beltran à ce sujet si...» *si je reviens, s'il revient...*

Wylan
«Oh, ne va pas t'imaginer une histoire d'amour entre elle et moi! Juste que Riannon est sacrément jolie.» Il sourit. «Bref, c'est de l'histoire ancienne.»

Et de toute manière, Riannon n'avait jamais semblé très sensible à ses charmes.

Mina
«En tout cas merci. Et désolée de te mêler à ça. J'aurai préféré éviter. On a tous d'autres soucis avec l'attaque qui arrive.»

Wylan
«Non, Irmingarde, ce n'est pas ton rôle. Vraiment, ne te mêle pas de ça. Tu n'as pas signé pour être une mère de substitution, ni pour Liane, ni pour Beltran. J'irai leur parler.» Même si cela l'emmerdait déjà de devoir le faire. «Ne t'excuse pas. Tu as eu raison de venir me voir. Et tu sais, en ce qui me concerne, je n'ai pas été aussi oisif depuis des années. D'habitude, je n'ai pas le temps de me poser. Tu réalises que là j'en viens à soigneusement rapiécer mes habits? Je ne parle pas de grossièrement refermer des trous, hein, mais de le faire dans les règles de l'art. C'est dire si j'ai du temps.» Il finit son thé. «Contrairement à toi. Je t'ai vue t'entraîner nuit et jour. Tu vas finir comme moi, si tu continues, et Charwin - non, il préférera t'envoyer sa petite favorite - et Thalyana te poursuivra pour te forcer à te reposer.»

Mina
«Tu as probablement raison. J'ai bien assez à penser, et à faire.» Elle l'écouta revenir au présent et parler de son ennui. «Je peux t'amener mon linge si tu veux. Pour la lessive je suis une championne, mais pour la couture, franchement, j'ai beau parfaitement savoir faire, je déteste ça.»

Puis il la mit en garde, et Mina éclata d'un rire un peu forcé:

«Ce serait un honneur de te ressembler un tant soit peu Wylan. Cela dit, je te rappelle qu'Alem a eu l'excellente idée de me demander de savoir tenir sur une selle sur un Griffon ! Un Griffon Wylan ! Alors si je ne suis pas morte le jour J, ce sera déjà un exploit, et Thalyana n'aura peut-être qu'à recoller les différents morceaux de moi.»

Wylan
«Si tu veux... j'aime bien la couture. Ça me détend. Et pour une fois que je dois pas le faire dans l'urgence.»

Wylan haussa un sourcil. Mina semblait vraiment sous-estimer ses capacités. Il l'avait vue s'entraîner. Franchement, c'était pas si mal compte tenu des circonstances.

« Je suis certain que tu t'en sortiras. Mais pas si tu négliges ta santé.»

:C'est toi qui dis ça? Tu manques pas d'air.:
:Bah tu sais... fais ce que je dis, pas ce que je fais:


Mina
«Je plaisantais, je me vois mal te refiler mes vêtements abimés.»

Non, franchement, ses vêtements, pour elle, c'était intime. Elle ne les imaginait pas dans les mains de Wylan.

«Je suis en parfaite santé, et ta confiance dans mes capacités m'honore, mais mon derrière me dit totalement le contraire.»
 
Elle se leva en grimaçant et posa sa tasse.

«Merci Wylan. Si tu t'ennuies trop sache qu'en dehors de mes entraînements j'ai pas mal de temps libre aussi. Je sors un peu, mais si tu veux de la compagnie, hésite pas.»

Oui, Mina s'ennuyait aussi.

Wylan
«Ton derrière s'habituera. Rappelle-toi tes premières tentatives avec Ezarel.» Wylan se leva à son tour. «Moi qui pensais que Méra te faisait visiter une à une toutes les auberges à beaux mecs de la ville, je suis surpris. Mais si tu veux boire tranquille avec un vieux con, ma porte est ouverte.»

Mina
«Méra est à l'origine de beaucoup des invitations que je reçois pour sortir ces derniers temps, et j'en honore pas mal de ma présence» pérora Mina. «,Mais tu sais, je suis une personne assez tranquille finalement. Bonne journée Wylan.»

Wylan
«Bonne journée à toi...» Il esquissa un léger sourire. «Et ne te torture pas trop, vous vous réconcilierez.»

4
Palais / Ce n'est pas ce genre de Lien...
« le: 02 mai 2020, 22:25:03 »
Début de la 5e décade d'Été 1485

Wylan n'avait pas réellement évité Alemdar depuis la révélation de leur Lien, mais il s'était rendu moins fréquemment que d'habitude dans son bureau. En temps normal, quand il était à Haven, il y passait volontiers, pour parler de tout et de rien, et surtout pour se moquer gentiment de l'Attitré. Là, c'était à peine s'ils s'étaient vus deux ou trois fois. On aurait pu croire qu'ils étaient en froid.

Or malgré tout, Wylan aimait vraiment Alemdar. Pas d'un amour érotique, évidemment, comme il passait son temps à le répéter à Kyra. Et cette gêne entre eux l'ennuyait. Il voulait retrouver son meilleur ami, son petit frère d'adoption. Bref, il voulait son Bouclette.

Une marque avant le coucher du soleil, Wylan se présenta chez Alemdar, une bouteille sous le bras. Arrivé à la porte des appartements de l'Attitré, il frappa et entra directement, comme à son habitude.

«Bonsoir Bouclette! Ce soir, tu viens avec moi. Il est plus que temps que tu découvres toi aussi l'endroit où j'emmène toutes mes conquêtes...»

5
Arrière-Pays / Et la lumière fut...
« le: 09 avril 2020, 12:02:55 »
Milieu de la 4e décade d'été 1485 - sur la route commerciale de l'Est, entre Haven et Traderest

Wylan était en mission dans le Peigne quand il avait reçu l'ordre de rentrer à Haven. L'information ayant circulé par Compagnon, il n'avait eu aucun détail. Simplement qu'il était urgent qu'il regagne la capitale. Urgent, pas impératif. Il l'avait donc interprété comme une autorisation tacite de terminer ses activités en cours. Alemdar le connaissait suffisamment pour savoir comment formuler ses messages. Et Wylan n'avait eu aucune vision, aucun pressentiment concernant l'Attitré. C'était donc que tout allait bien de son côté.

Grâce à son réseau d'informateurs, l'espion royal avait découvert qu'un large groupe de bandits s'étaient rassemblés dans les collines du Vineyard, dans le but de lancer des raids dans la région. Son enquête préliminaire ne lui avait pas permis de découvrir s'ils travaillaient à la solde d'un ennemi du pays. Il lui avait fallu s'infiltrer parmi eux pour l'apprendre. Il avait utilisé pour ce faire une de ses personas les plus connues parmi les criminels en tout genre, Garrick. Garrick était un homme sans scrupule qui avait fait sa renommée en assassinant à lui seul une maisonnée entière. Wylan n'avait fait qu'emprunter son histoire au véritable criminel, qui n'avait, en réalité, pas survécu à sa capture.

Au bout de quelques jours, il avait estimé en savoir assez pour prendre la décision qui s'imposait. Il allait semer le chaos dans la bande avant de partir avertir le fort le plus proche. C'était en tout cas le plan. Malheureusement pour lui, alors qu'il s'apprêtait à repartir, on l'avait désigné, lui et un autre, un certain Mel, pour escorter un troisième homme nommé Tom qui devait se rendre à un rendez-vous important à une journée de cheval de Haven. Ne souhaitant pas griller sa couverture, il avait obéi et s'était donc mis en route, sur le dos d'une vieille rosse qui avait clairement connu de meilleurs jours. Kyra les avait suivis de loin.

Enfin, ils touchaient presque au but. Après avoir découvert qui était leur mystérieux rendez-vous, Wylan leur fausserait compagnie et rejoindrait Kyra, non sans avoir neutralisé les deux bandits qu'il accompagnait.

: Vivement qu'on se retrouve! :
: Je n'en peux plus de cette pauvre bête. On va la prendre avec et la confier à une famille aimante, qu'en dis-tu?:
: Bonne idée. On a pas idée de traiter pareillement les animaux.:


Le chef leur fit signe de s'écarter légèrement de la route. À droite, à une quinzaine de mètres, se trouvait une clairière à peine dissimulée par quelques arbres. Wylan suivit le mouvement avec un soupir de soulagement. Plus qu'une marque ou deux, et il pourrait laisser Garrick derrière lui, pour un temps. Cela faisait quelques marques déjà qu'il luttait intérieurement. Wylan ne supportait plus le masque de Garrick. Il n'arrivait plus à le porter. Et il n'en pouvait plus de se vanter des gens qu'il avait assassinés. Des meurtres que lui Wylan avait commis. Pour donner de la profondeur à ses fanfaronnades, il utilisait ses propres expériences. Il pouvait sans difficulté raconter la sensation de la lame sur une gorge, la chaleur du sang qui coule le long de la main, le râle de la pauvre victime... Il se dégoûtait, Garrick le dégoûtait. Jamais plus il ne l'utiliserait. Il prendrait le temps nécessaire de se recréer une persona de coupe-jarret, et qu'importe les problèmes que cela pourrait causer.

Un quart de marque plus tard, il n'y avait toujours aucun signe de leur rendez-vous. Ils avaient démonté et Garrick/Wylan aiguisait sa lame avec un sourire sadique. Les autres l'admiraient autant qu'ils le craignaient. Ce qui était le but recherché.

Finalement, un bruit de sabots se fit entendre au loin. Les deux bandits lâchèrent des commentaires soulagés. Wylan, au contraire, se raidit. Il ne reconnaissait que trop bien le bruit de ses sabots. Certes, ce n'était pas Kyra, mais c'était un Compagnon. Merde! Quelle malchance! Il lança une brève prière aux Dieux pour que le Héraut, qui qu'il fût, passe tout droit.

À ce moment-là, il vit Tom encocher une flèche. Il se précipita pour le retenir, mais trop tard, la flèche partit. Heureusement, elle se planta loin du Compagnon. Mais Mel avait vu son geste.

«Qu'essquis'passe? T'veux pas qu'on abîme un de ces canassons blancs?»

«Il serait passé tout droit sans ton tir, imbécile! Maintenant, il va venir, c'est certain.»

Tom lui lança un regard méfiant. Le Compagnon s'était arrêté. Sans doute discutait-il avec son Héraut de la marche à suivre. Wylan espérait que Kyra les préviendrait de rester à l'écart.

«Et alors, on est trois, il est seul. On va s'le faire!»

Mel approuva d'un bruit obscène. Wylan resta de marbre.

«Sous-estimez pas ces bestioles! C'est pas une pauvre flèche qui va en v'nir à bout!»

«Mais c'est qu'il a peur, le Garrick? Ptêtre que t'as pas tué tous ces gens, hein? Ptêtre qu'en fait, t'es rien qu'une poule mouillée?»

Wylan leva les yeux au ciel.

«Et puis merde.» Sa voix sonna comme celle de Wylan. Il changea de posture et reprit son attitude habituelle. «Franchement, on a pas idée d'être aussi con. À cause de toi, j'ai perdu deux précieux jours. Je pourrais être à Haven, là, dans un bain chaud ou devant un verre!»

Sans crier gare, il attaqua. Tom ne réagit pas à assez vite et écopa d'une large entaille sur l'épaule. Mel dégaina.

«Putain, c'est qui c'lui là?»

: Puis-je proposer notre aide, si ce n'est pas trop téméraire? :

Wylan ne connaissait pas cette voix mentale. Il en déduisit qu'elle appartenait au Compagnon sur la route.

: Hum... deux gars, je devrais pouvoir m'en sortir.:

Comme pour lui donner tort, six hommes sortirent des fourrés. Il s'agissait sans doute des gens avec lesquels ils avaient rendez-vous. Quelle poisse!

: Hum... finalement, ce n'est pas de refus.: Il chercha mentalement son propre Compagnon.:  Kyra?:
: Oui? :
: Tu es loin? :
: Plutôt oui, mais je fonce...:


Il tourna à nouveau son attention vers le Compagnon inconnu.

:Préviens ton Élu que je suis le Héraut Wylan...:
:Ça va être problématique, elle n'a pas le Don. Je serais bien en peine de lui parler...:
: Arrête ton cirque, vous pouvez parler à tout le monde...:
:Pardon? Quoi qu'il en soit, il faudra qu'elle le devine toute seule.:


Spoiler: montrer
Alemdar t'a envoyée en mission pour chercher des renforts dans le fort de Traderest (Est de Haven). Alors que tu files sur la route, une flèche vient se planter plusieurs mètres devant toi. Jorel s'arrête, et après un temps il sort de la route pour rejoindre la clairière. Là, se trouvent maintenant neuf hommes, dont un qui semble opposé aux autres. Tu ne pourrais pas le jurer, mais tu
as l'impression de le connaître, il ressemble à quelqu'un que tu apprécies (tu peux choisir qui), mais en plus, tu penses avoir déjà croisé cet homme qui ressemble tant à (personne qui tu apprécies) à Haven.


6
Campagne / [rp d'intro Morgause] Nouvelles équiroutières
« le: 13 octobre 2017, 19:26:45 »
9ème décade de printemps 1485 — Route de l'Est

Wylan rentrait d'une mission délicate dans l'Est du Pays, à la frontière avec Hardorn. Un contact sur place lui avait signalé une certaine agitation parmi les mercenaires du coin. On parlait d'un futur recrutement, d'un rassemblement, de quelqu'un qui était prêt à payer pour lever sa propre armée, fût-elle composée exclusivement de coupe-jarrets et de mercenaires sur le retour.

Finalement, il s'agissait d'une fausse rumeur. De nombreux mercenaires, ou plutôt de lames à vendre, étaient accourues, alléchés par l'opportunité. Opportunité qui n'existait malheureusement que dans l'esprit de celui qui avait lancé la rumeur.

Wylan s'est donc contenté de passer quelques jours dans le camp de fortune qui avait poussé sur un coin de terrain aux abords d'un forêt. Il en avait profité pour faire revivre une persona trop longtemps mise en placard et nouer quelques amitiés nouvelles. Il avait cependant été ravi de quitter la crasse et l'odeur un peu trop virile de ses camarades.

Il se réjouissait de rentrer à Haven et surtout de revoir Jehanne. Qui savait quels dommages avait pu causer la de Trevale? Il était parti deux jours à peine après son rendez-vous avec la jeune femme et à ce moment-là, la jeune noble n'avait pas encore eu le temps de parler de sa rencontre avec un Héraut roucoulant auprès d'une garde.

Haven, d'ailleurs, n'était plus qu'à une demi-journée de cheval, quelques marques à peine pour un Compagnon pressé. Mais Kyra, contrairement à son Héraut, n'était absolument pas pressée de rentrer à Haven. Car le retour à la capitale signifiait "perdre" à nouveau son Héraut au profit d'une autre. Évidemment, Wylan ignorait (volontairement en partie) les pensées de son Compagnon.

Ils passèrent une courbe et la route s'étendit devant eux sur plusieurs dizaines de mètres. Wylan avisa un cavalier devant eux, une autre paire Héraut-Compagnon. Sans même le consulter, Kyra accéléra de manière à se porter à la hauteur de leur collègue. Tous deux reconnurent bien vite Morgause et Doryan. Ils avaient travaillé sous les ordres de Wylan pendant la guerre, quand celui-ci était en charge des Éclaireurs Hérauts et servait de relais avec Alemdar.

« Salut, Navette! Tu rentres aussi à Haven? Ça fait longtemps qu'on s'est pas croisé. Je pense que chaque fois que je repartais en mission, tu en profitais pour rentrer incognito. Tu avais si peur de me voir? Méra sera contente de te voir. Tu dois être la seule qu'elle n'a pas encore saoulée avec son histoire d'amouuuuuuur avec le grand Jarhindel. »

7
Haven / Débit de polisson
« le: 15 août 2017, 20:54:23 »
4e décade de printemps 1485 —Au Petit Creux - suite de Recel d'informations

Deux jours plus tard, Wylan arriva en début d'après-midi à l'endroit de son "rendez-vous". Et en effet, il ne lui avait pas été difficile de trouver le lieu indiqué par Jehanne. Et il avait bien ri en découvrant qu'il s'agissait de l'endroit tenu par sa famille.

Devant son armoire, il avait longuement hésité. Uniforme ou habit civil? Wylan détestait la tenue des Hérauts. Malgré sa coupe irréprochable, il se sentait déguisé quand il la portait. Mais cela aurait été un moyen facile de rassurer Jehanne tout en s'attirant les bonnes grâces de sa famille. Il aurait pu enfiler la tenue qu'il portait habituellement avec Isibeal, un ensemble bien taillé, dans les tons gris foncé, avec une chemise de fine toile blanche. La tenue d'un bourgeois fortuné, ou d'un petit noble. Mais il craignait d'avoir l'air déplacé dans un endroit aussi familial. Finalement, il avait opté pour ses vêtements habituels. Il avait simplement veillé à ce que sa chemise soit propre et son haut-de-chausse exempt de trous. Il espérait qu'arriver à dos de Compagnon suffirait à se mettre la famille de sa belle dans la poche. Ou en tout cas à éviter qu'on le mette dehors comme un malpropre.

À peine arrivé, il commanda une bière au comptoir et chercha Jehanne des yeux. Il ne la vit pas, mais il ne doutait pas qu'elle soit là. Elle devait se trouver dans la cuisine, la réserve, ou n'importe où dans les environs.

Il s'installa à une table au milieu de la pièce, ce qui était totalement contraire à ses habitudes. De par son métier, son instinct, il choisissait habituellement une place hors de vue, ou proche de la sortie arrière. Mais il n'avait rien à cacher, et vu que Jehanne avait décidé de l'inviter sur son terrain à elle, il allait jouer selon ses règles.

Il avait longuement repensé à la réaction de la jeune femme, deux jours plus tôt. Il était maintenant persuadé qu'elle avait fui non pas parce qu'elle ne l'appréciait pas, mais au contraire, parce qu'elle avait réalisé qu'elle avait trop apprécié qu'il la touche. Kyra soutenait qu'il prenait ses désirs pour des réalités, mais la jument était toujours la première pour se moquer de lui.

En fait, il avait envie de voir jusqu'où il pourrait aller. D'une certaine manière, il cherchait à se prendre une baffe. Le jeu serait alors fini et il pourrait retourner à sa vie. Et si la baffe n'arrivait jamais, eh bien, il improviserait.

Spoiler: montrer
Kyra, elle, espérait que la baffe viendrait vite. Elle connaissait son Héraut. Et elle craignait qu'il ne s'implique trop. Il accordait déjà trop d'importance à ce qui n'avait été qu'un bref contact. C'était mauvais signe. Ce genre de petits jeux, cette avancée prudente vers l'autre, il ne s'y était adonné qu'avec une seule femme jusque là. Et cette femme était maintenant morte, emportant avec elle l'unique preuve que Wylan pouvait aimer. Kyra n'avait pas envie qu'il retombe amoureux, car elle n'avait pas envie qu'il souffre.


Enfin, il vit Jehanne. Il ne lui fit pas signe, il se contenta de l'observer de loin. Avait-elle parlé de sa venue? Son frère allait-il la prévenir de son arrivée?

8
Aile publique / Demande de congé
« le: 15 août 2017, 19:07:26 »
4ème décade du printemps 1485 — Bureau de l'Attitré

Wylan entra dans le bureau d'Alem. Alem leva les yeux de son dossier, surpris.
– Wylan?
– J'ai besoin d'avoir congé... dans deux jours
– euh... Wylan, ça va?
– Juste pour une après-midi. Mais j'ai pas envie que tu me colles une mission urgente juste à ce moment-là.
– Wylan, je te force à prendre tes congés, d'habitude. Je vais pas t'en refuser, les urgences attendront. Mais je m'inquiète.
– Ah? Pourquoi?
– Tu ne demandes jamais de congés et la tu debarque chez moi pour m'en demander.
– Ah... une jeune dame m'a donné rendez-vous
Alemdar regarda le Héraut, fixement. Puis il éclata de rire. Wylan haussa un sourcil.
– La dame doit être intéressante pour que tu te libères de la sorte. OK, t'as ta journée.
Il se leva et alla noter la chose dans un registre.
– Oh, elle l'est... elle s'est littéralement enfuie tout en me donnant rendez-vous
Alemdar fixa l'espion, perplexe.
– Je crois que mon charme animal était trop puissant pour elle, expliqua Wylan d'un ton amusé.
– Ça dépend. Tu étais sous quelle persona? Certaines puent franchement.
– Moi-même, idiot
Alemdar sourit.
– Je m'attendais à une gifle... vu la dame. Mais non. Elle a semblé troublée, s'est levée, m'a dit de la retrouver dans deux jours et s'est enfuie.
– C'est une demoiselle que je connais?
– J'ai des doutes... tu connais la garde toi?
– Vaguement. J'évite de marcher sur les plates-bandes de ton cousin.
– Ah... Bibi est très à cheval sur la hiérarchie, ce genre de choses.
– Yep
– Quoi qu'il en soit, merci Bouclette. Je te revaudrai ça.
– Je te le rappellerai!
– Je n'en doute pas.
Wylan sortit, d'un pas presque guilleret.

9
Palais / Cours d'architecture dérobée
« le: 02 août 2017, 09:20:20 »
3e décade du printemps 1485 — suite des événements racontés ICI

Le petit-déjeuner avait été copieux, tant d'un point de vue alimentaire que auditif. Méra avait parlé, encore et encore, de Jarhindel. Elle était sacrément mordue, comme une adolescente. Quand elle prononçait son nom, on voyait presque des étoiles dans ses yeux. Wylan se souvenait de la dernière fois qu'elle était tombée amoureuse comme ça. Cela c'était très mal fini. Mark — un type que Wylan n'avait jamais pu blairer — l'avait vraiment fait souffrir à la fin. Il espérait que Jarhindel saurait se montrer plus élégant. Sinon Alemdar devrait se passer de son second, le temps que celui-ci se remette des multiples fractures que Wylan comptait lui infliger s'il faisait souffrir son ancienne pupille.

Il marchait à présent dans les couloirs d'Ancien Palais, la zone du château la plus riche en passage secret. Sou trottinait à ses côtés, ravie d'être là. Elle n'avait pas ouvert la bouche du repas, trop intimidée par la logorrhée de Méra.

« Alors, bichette, prête à découvrir de nouvelles choses? »

Wylan les amena devant une tenture un peu défraîchie qui représentait une scène champêtre. Il l'écarta avant de pointer l'espace entre deux pierres. Ici, l'écartement était suffisamment grand pour pouvoir y glisser les doigts.

« Tu vois ça? » Il enfila sa main entre les deux pierres, agrippa un petit anneau et tira. Un pan de mur tout juste assez grand pour laisser passer Wylan pivota. « C'est la poignée pour ouvrir. » Il lui montra la tranche de la porte dérobée. « On a fait de minces tranches de pierres qu'on a collées sur un panneau de bois. Si tu toques contre, tu auras de la peine à réaliser que c'est creux derrière. C'est un passage très bien pensé. » Il fit signe à la fillette de s'approcher. « Suis-moi. »

Et il pénétra dans l'étroit passage, qui se perdait dans la nuit.

10
Haven / Recel d'informations
« le: 04 juillet 2017, 18:55:27 »
4ème décade du printemps 1485 - Porte de l'Exil

Wylan usait ses bottes râpées dans le quartier de la Porte de l'Exil. Enfin, les bottes d'Alan, plutôt. Le Héraut incarnait une de ses nombreuses persona. Il cherchait à en apprendre davantage sur les trafics de Le Guido, même s'il ne se faisait aucune illusion. Il n'y avait que peu de chances qu'il parvienne à découvrir quoi que ce soit de probant.

***

Avec sa gueule de fouine à la lèvre tordue par une vieille cicatrice, Alan n'était pas très agréable à regarder. Il vivait de petits boulots et surtout de l'argent qu'on lui donnait pour ses renseignements. Même la garde le payait souvent pour les tuyaux qu'il donnait (Wylan reversait l'argent à un orphelinat du quartier). Plus d'un ponte avait tenté de l'éliminer, mais Alan parvenait toujours à s'en sortir. Sa chance était proverbiale. Chaque fois qu'il s'était retrouvé en mauvaise posture, un Héraut, un groupe de gardes ou même un soldat arrivait pour le tirer d'affaire.

Alors on le laissait tranquille, préférant utiliser ses compétences quand on en avait besoin. S'il était dans le coin, évidemment. Car Alan réussissait régulièrement à se faire engager dans divers missions louches hors de la ville, et parfois il était introuvable pendant plusieurs décades.

Cela faisait maintenant trois jours qu'Alan traînait sa carcasse de gagne-petit dans les ruelles sombres de cette partie de la ville. Il avait empêché trois meurtres et mis en fuite une bande de petits voleurs. Il était aussi tombé sur une nouvelle maison de passe. Illégale et insalubre, évidemment. Les filles n'étaient pas là-bas de leur plein gré.

Il savait où aller pour vendre cette info-là. Peut-être même allait-il la donner gratuitement. La jolie garde de la caserne de la Porte d'Exil s'intéressait particulièrement à tout ce qui touchait les filles. Elle serait ravie de pouvoir aller sauver ces pauvres gamines.

Alan se présenta à la caserne et il demanda à voir Jehanne. Le garde qui l'accueillit était nouveau, et il ne connaissait pas le traîne-misère. Aussi l'envoya-t-il paître. Vexé, Alan poussa un bonne gueulée:

«Lieutenant Jehanne! C'est moi, c'est Alan. Votre abruti de garde veut pas m'laisser entrer!»

11
Haven / Je cherche un homme...
« le: 03 février 2017, 09:46:56 »
1er jour de la 2e décade d'hiver 1485 — Suite des évènements racontés ici

«Ici.»

Wylan arrivait derrière Elke, une lourde cape grise sur les épaules. Il avait réalisé qu'il n'avait aucun manteau d'hiver blanc. Il n'en avait jamais demandé, car il n'en avait jamais eu besoin. Il avait donc choisi sa plus belle cape, celle qui aurait l'air la moins incongrue sur son uniforme.

«Tu es prête? Tu es sûre que cela ne t'embête pas de traîner avec toi un vieux barbon dans mon genre?»

Le Héraut s'amusait beaucoup dans ce rôle de Héraut d'intérieur. Il n'était certes plus un jeune homme, mais personne n'aurait pensé à le traiter de "barbon". À quarante ans, il était encore de ceux qui faisaient la fête jusqu'au petit matin, buvaient comme des trous et courtisaient la belle comme dans leur prime jeunesse.

«Bon, je te propose de nous rendre d'abord à la porte est puis de remonter la route commerciale jusqu'au centre-ville et ensuite de prendre les axes principaux. Cela te convient-il?»

Sans véritablement attendre son consentement, il la guida hors de l'enceinte du Palais, saluant le garde au passage. Puis ils s'engagèrent dans les quartiers nobles. Wylan obliqua vers l'Est dès que la topographie le lui permit.

«Alors, cela fait maintenant quelque temps que tu vis ici. Comment trouves-tu le pays? Et as-tu trouvé à t'employer quelque part? Ou bien as-tu choisi de continuer à te former?»

Ils traversèrent le parc attenant au temple d'Astera et Wylan salua d'un signe de tête amical la prêtresse qui accueillait les fidèles à l'entrée du temple.

12
Collegium des Mages / [rp rapide] Traditions Thermales
« le: 21 janvier 2017, 23:40:02 »
5e jour de la 2e décade d'automne 1484

Dans le nord, en hiver, les gens appréciaient les saunas. Ceux qui le pouvaient faisaient construire une cabane au fond de leur jardin. Les autres profitaient des bains communs du village qui tous, sans exception, étaient pourvu de cet aménagement. Wylan avait connu le sauna depuis son enfance, son père entretenait soigneusement celui de leur demeure. Mais à Haven, cette pratique était inconnue, et chaque hiver, Wylan regrettait de ne pouvoir détendre ses muscles à la vapeur. Mais peut-être était-ce la dernière année où cela lui arrivait.

L'avant-veille, il avait appris par Kyra que des Tayledras avaient dans l'intention de remettre en état la mini-vallée, laissée à l'abandon depuis des années. Il approuvait totalement le projet, et comptait demander qu'on y adjoigne un sauna. Après tout, si des tayledras pouvaient sans autre importer leur coutume jusque dans les jardins du palais, il n'y avait pas de raison qu'on lui refuse une tradition qui existait aussi à Valdemar.

Il cherchait donc la mage en charge du projet pour en parler avec elle. Herluin lui indiqua par Compagnon interposé qu'elle se trouvait avec lui au Collegium des Mages. C'est donc là-bas qu'il se dirigea.

Enfin, il arriva en vue de ladite mage et l'interpela.

«Dame Sourcedésert, j'ai appris que vous vouliez remettre la mini-vallée en état et j'aurais bien aimé me greffer sur ce projet. Pensez-vous possible de construire un sauna à proximité des bassins?»




13
1er jour de la 2e décade d'hiver 1485

Wylan suivait de loin les déplacements d'un groupe de mages depuis plusieurs saisons déjà. Même pendant la guerre, il s'était arrangé pour garder un œil sur eux. Il n'avait rien de précis à leur reprocher, à part leur statut de mages. Il pensait cependant ses adversaires trop malins pour avancer à visage découvert de cette manière. Car ce groupe ne se cachait absolument pas. Il avait parcouru le pays en tout sens, pour "étudier les lieux d'intérêts magiques", selon ses dires. Il était composé en majorité de mages d'âge respectables, souvent accompagnés de leurs apprentis. Les mages se déplaçaient à pieds, d'auberge en auberge. Wylan les avait abordés à plusieurs reprises déjà, sous différents déguisements. Mais il n'avait jamais réussi à en apprendre davantage que ses contacts. Le problème était multiple. Déjà, les mages étaient toujours solidement barricadés, et Wylan ne pouvait espérer percevoir leurs pensées de surface. De plus, n'étant pas mage et n'ayant aucun moyen de se faire passer pour l'un d'entre eux, il n'avait aucun moyen de lancer la discussion sur le sujet. Et, à son grand regret, aucun de ses agents n'était mage. Il avait par contre découvert le nom — réel ou inventé — de la plupart d'entre eux. Il avait confié sa liste au Chroniqueur des Mages pour qu'il la compare avec les registres et les rapports. Finalement, il n'avait trouvé qu'un seul nom de la liste dans ses papiers: Therecer Calvan. L'entrée la plus récente à ce propos était la requête d'une mage de Rethwellan: elle était à la recherche de ce mage en particulier et avait demandé des informations sur lui. Les entrées plus anciennes concernaient toutes une école de magie à Rethwellan, avec lequel un professeur du Collegium aurait échangé.

La piste était ténue, mais c'était la seule qu'il possédait. Il avait donc commencé à se renseigner sur la jeune mage. Cela fut extrêmement facile. Elle semblait n'éprouver aucune gêne à raconter sa vie, et Wylan n'avait eu qu'à s'entretenir qu'avec un jeune Barde et Arbretempête pour en apprendre davantage. Ce qu'il avait récolté ne l'avait guère avancé. Et s'il avait caressé un bref instant le projet de recruter la jeune femme dans son réseau, cela lui était désormais impossible. Elle était bien trop bavarde pour cela! Il avait donc laissé cette piste de côté en espérant ne pas avoir à y revenir.

Lorsque le groupe de mages fit son apparition à Haven, il n'était pas plus avancé. Il n'était pas parvenu à trouver davantage de renseignements. Cet échec le mettait de mauvaise humeur. Il était temps de passer outre ses réticences et d'utiliser les moyens qu'il avait à disposition.

Ce jour-là, le Héraut Wylan avait enfilé sa Tenue blanche. Et comme d'habitude, il se sentait déguisé. Mais il avait besoin d'incarner l'honneur et la droiture légendaire des Hérauts s'il voulait que son idée fonctionne. Puis il était allé se poster dans une alcôve sombre du Collegium des Mages, dans l'idée d'intercepter la jeune mage avant qu'elle ne sorte.

Son attente ne dura pas longtemps, car la jeune femme descendit les escaliers et traversa le hall. Wylan s'approcha d'elle et l'interpella.

«Excuse-moi, es-tu bien Elke? J'aurais des informations pour elle.»

14
Potins / [2e décade d'hiver 1485] Il se murmure en ville...
« le: 19 janvier 2017, 07:43:01 »
«T'as entendu? Il paraîtrait que plusieurs mages très puissants s'sont arrêtés à Haven!»
«De chez nous?»
«Pas que... y a plein d'étrangers dans le tas!»
«J'me d'mande bien c'qu'ils peuv't bien fich' ici.»

Un peu plus loin, dans l'ombre.

:Tu as entendu? Ils sont enfin arrivés ici.:
:On va aller jeter un coup d'œil?:
:Bien sûr!:


15
Aile publique / [rp rapide] L'Ours et la Fleur
« le: 08 novembre 2016, 21:20:05 »
Milieu de la 5e décade d'automne 1484 - couloir du Palais

Wylan revenait d'une non-intervention au Conseil. Alem lui avait demandé de se tenir à la disposition des Conseillers, car ceux-ci préparaient le retour de Rafalentha à Petras et son expertise aurait pu être requise. Finalement, il s'était déplacé pour rien et avait perdu une marque à attendre. Une marque qu'il aurait pu passer avec Kyra.

Pressé de retrouver sa très chère Compagne, il marchait rapidement, évitant tous ceux qui se trouvaient dans le couloir d'une esquive rapide. Il fallait qu'il repasse par sa chambre pour ôter cet abominable uniforme blanc. Soudain, une femme se leva d'un banc et vint se placer sur sa trajectoire.  Il ne put éviter la collision. Il parvint néanmoins à adoucir le choc et les deux se percutèrent dans une relative douceur.

D'un rapide coup d'œil, il reconnut la jeune femme. Fleur de Treval, ancienne Arkadia, femme d'un membre du Grand Conseil. Amante du Héraut Noam, d'après une vague rumeur. Connaissant le goût du Héraut pour les blondes sophistiquées, c'était tout à fait possible. Sauf que la rumeur semblait s'être éteinte aussi vite qu'elle était apparue. Ce qui pouvait signifier deux choses: il n'y avait rien entre eux ou ils étaient devenus plus prudents.

«Ma Dame. Je vous prie d'excuser ma maladresse.»

Pages: [1] 2 3