A vrai dire, Kate n'avait pas vraiment pensé à la potentielle réaction de sa famille en cédant au caprice d'inviter la femme qu'elle convoitait. Et a deux jours du mariage, elle choisi de s'en moquer. De toute façon, elle n'allait pas revenir en arrière ? Pluie lui avait confirmé sa venue, avec sa compagne.
"Je t'avoue que je n'ai pas trop réfléchi. Ce qui change, moi qui réfléchi trop. Ma mère, qui gère les invitations, n'a pas relevé d'ailleurs. Probablement parce que les noms Tayledras sont si originaux qu'elle n'a pas comprit qu'il s'agit de deux femmes. Je n'ai pas trouvé ça dangereux. Je me range et me marie, et bien par dessus le marché, j'ai quand même le droit d'inviter qui je veux quand même, non ?"
Ce n'était pas vraiment à Micha qu'elle posait la question.
"Je crois pas que mes parents y trouvent à redire . Il y a toujours des originaux dans les mariages non ? La vieille tante qu'on ne veut pas inviter alors qu'on est obligé, par exemple ? Ben voilà. Et puis je repense à ma famille et franchement, je suis persuadée que Pluiechantante saura se tenir infiniment mieux que certains."
En revanche, l'idée de faire venir Yvelin déplut à Kate. Par respect, elle se mordit très fort la langue pour ne pas dire sans filtre ce qu'elle en pensait. Et parce qu'au fond, Micha n'avait pas tord de réclamer une espèce de contrepartie. Cependant...
"Yvelin voudra forcément venir. Et si ça te fais plaisir, alors il est le bienvenu, il le sera toujours sous notre toit tant que tu le voudra. Mais pense à lui, et ce qu'il va vivre. Il est accro à toi Micha, tu crois qu'il va apprécier te voir m'épouser ?"
La conversation qu'elle avait eu avec le jeune Barde, au demeurant très sympathique, l'avait marqué. A quel point avait-il été marqué lui? S'il venait au mariage, c'est qu'il n'avait pas compris ce qu'elle avait tenté de lui dire. Tant pis. Elle aurait essayé.
"Enterrement de vie de garçon hein? Bon courage. Ici j'ai eu droit à une espèce de réunion féminine avec que des femmes mariées dont la vieille tante Clothilde, pour parler de la vie conjugale. Atroce."
C'était le mot. Voir les femmes respectable de sa famille parler en périphrase du mystère de la nuit de noce avait été un moment au mieux gênant.
"J'ai peur aussi. On ne sait pas où on va, mais on sait avec qui. Ce qui est déjà plus que beaucoup de jeunes couples qui se lancent là-dedans. On a qu'à espérer qu'on ne finira pas par se détester ? C'est ce que je jurerai devant les Dieux après-demain."
Un peu déprimant, il fallait le reconnaître.