La présence s'en allait et Fitz se sentit un instant rassuré. Quand il fut de nouveau seul dans sa tête il rouvrit les yeux, écoutant l'explication de Wylan.
« Et bien, c'est un don vraiment puissant que tu possèdes. C'était en effet une sensation étrange. »
Par contre en ce qui concernait les barrières Fitz sembla surpris. Il en avait ? Ha ben voilà qui devenait drôle, lui qui était protecteur dans l'âme, voilà qu'inconsciemment il disposait de moyen de se protéger tout seul. Bon il allait falloir qu'il travaille cela avec Feuille, ou tout autre guérisseur capable de lui apprendre comment les utiliser consciemment.
Le lieutenant se décontracta légèrement, dénouant ses épaules. Il savait qu'il devait répondre à Wylan à propos de son don, mais la question était toujours compliqué. Mais il devait avant tout faire une chose.
Levant sa main droite, il retira son gant, le regard fixé sur sa paume, il prit donc la parole pour répondre au héraut.
« De ce que j'en sais, il y a deux parties à ce don. Une active qui ne se déclenche que si je le choisis, mais aux résultats aléatoires. Et l'autre passive aux résultats quasiment identique à chaque fois mais que je suis incapable de contrôler.. »
Il baissa son bras, et plaqua son regard sur l'homme.
« Pour la partie que je ne contrôle pas, je pourrai comparer cela à une sentinelle. Lorsqu'un danger est proche, lorsqu'il y a un risque, quelque chose qui approche de dangereux, une douleur s'empare de ma main, et remonte ensuite le long de mon bras. C'est arrivé durant les missions, c'est arrivé lorsque j'ai rencontré des mages du sombre, c'est aussi arrivé lors de la mort du roi Uriens. Comme des picotements. Par contre si le danger s'éloigne, ou que je suis en présence d'une force bienfaisante, c'est une chaleur qui irradie depuis ma main dans le reste de mon corps. Par contre je ne suis pas capable de contrôler tout ca. Mais j'aimerai bien savoir le faire, pouvoir contrôler si une personne est un ennemi ou pas, mais j'aimerai par dessus tout savoir si des barrières me permettraient de contenir et amoindrir la douleur. Je suis naturellement insensible à ce genre de sensation, et cette douleur est paralysante. »
Il semblait hésiter un instant, puis il tendit sa main au héraut.
« La deuxième partie de mon don est... Très différente. Elle n’apparaît que si je la provoque. Lorsque je touche une personne il m'arrive d'avoir des visions. De son futur, de son âme si on peut dire, de ce à quoi elle est liée. Je vois des choses, des ombres, des humains, parfois des divinités liées aux gens que je touche. Le contact d'objet impliqués dans les affaires des dieux m'ont donné des visions du futur. Par contre lorsque j'ai volontairement touché l'assassin qui avait infiltré notre compagnie pour en obtenir des informations, en plus de la torture que j'avais déjà utilisé, l'homme a été pris de convulsion. Là où je l'ai touché il a brûlé vif, comme si j'avais apposé sur lui un tison chauffé à blanc. J'ai une fois tenté de toucher un chat, c'est comme si son esprit s'était lié au mien, je voyais ce qu'il voulait, ce qu'il avait vécu, je ressentais son cœur dans mes temps, j'avais conscience de son être en entier. J'ai compris qu'il voulait un nom, je lui en ai donné un. C'est une des raisons qui fait que j'ai toujours porté un gant depuis. J'ai peur de ce que je pourrai voir en touchant les gens. Pouvoir ainsi comprendre leur âme... C'est troublant. »
Il soupira un instant, il ne savait pas si il était très clair.
« J'ai du mal à expliquer, les manifestations sont différentes chez chaque personne que je touche. On peut appeler cela des visions. Et quand j'ai réellement voulu l'utiliser c'est devenu une catastrophe. On m'a dit une fois que c'était sûrement car le don était en rapport avec mes sentiments au moment où je l'utilisais. Je ne pense pas que tu devrais baisser toutes tes barrières, mais je dis ça surtout car je n'ai aucune confiance en mon pouvoir cela joue sûrement sur ma vision des choses. Si cela peut t'aider à choisir, parmi les personnes que j'ai touché, une était guérisseuse, et l'autre était un Kal'enedral, et sur les deux j'ai eu des visions. Mais je pense que si tu veux qu'on commence quelque part alors... Alors il suffit que tu touches la paume de ma main. »
Sa main était toujours tendue vers le Héraut, le lieutenant avait une certaine appréhension, mais il avait confiance en Wylan, et en Kyra. Il était persuadé que si un danger devait venir de lui, alors ils seraient capable de l'arrêter à temps.