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Sujets - Dyalwen de Bordebure

Pages: [1]
1
Champs des Compagnons / Terreurs nocturnes
« le: 16 mai 2021, 19:16:08 »
[HJ- J’attends Liane]

5ème jour de la 2ème décade de printemps 1486

Il faisait noir. Mais ce n’était pas la nuit. Elle le savait. À cause de l’inquiétude sourde qui la saisissait. À cause de cette brume noire qui semblait tout recouvrir, tout étouffer. La lumière, certes, mais les sons aussi, et même toutes ses autres perceptions. Il faisait noir et elle ne voyait rien, n’entendait rien, ne sentait rien. Elle ne pouvait pas bouger. Ni parler. Ni contacter…

Tisia !
Je suis là.

Réveillée en sursaut, Dyalwen s’assit d’un bond dans son lit, le souffle court, le cœur battant. Elle sentit la présence de Tisia, réconfortante, dans son esprit, tandis qu’elle tâchait de remettre de l’ordre dans ses pensées et de se calmer. Ce n’était qu’un cauchemar. Toujours le même. Mais ça faisait bien plusieurs décades qu’il n’était pas venu interrompre ses nuits. Depuis son retour de Bordebure, les mauvais rêves s’étaient faits encore moins fréquents qu’avant. Moins fréquents mais toujours aussi intenses. Et l’angoisse qu’ils généraient ne se dissipait pas plus vite qu’auparavant. Surtout en pleine nuit, dans une chambre plongée dans l’obscurité.

Incapable de se recoucher pour tâcher de se rendormir comme si de rien n’était, la rouquine repoussa ses couvertures et, à tâtons, se débrouilla pour allumer la bougie qui trônait toujours sur son bureau. Elle ne savait pas quelle heure il était exactement mais ce qu’elle savait, par contre, c’était qu’elle devait trouver quelque chose à faire pendant quelques heures avant d’espérer pouvoir finir sa nuit.

Ou alors tu viens me rejoindre.
Maintenant ?
Tu sais bien que faire comme si de rien n’était n’a jamais fonctionné…

Pas faux. C’était ce qu’avait dit la Guérisseuse Thalyana. Et, avec Tisia, elle pourrait avoir une chance de se rendormir et de ne pas avoir trop l’air d’une déterrée au matin.

Il ne fallut que quelques instants à la Grise pour enfiler son uniforme et prendre un manteau – on avait beau être au début du printemps, les nuits restaient fraîches – et elle souffla la bougie avant de quitter sa chambre. Le clair de lune éclairait suffisamment les couloirs du Collegium pour que Dyalwen n’ait aucun mal à se repérer et elle fut rapidement dehors. Où Tisia l’attendait. La rouquine noua ses bras autour de l’encolure du Compagnon et enfouit son visage dans sa crinière.

Tu n’étais pas obligée.
Non.

Les deux restèrent quelques instants immobiles avant de se décider à rejoindre le Champs et les Écuries des Compagnons. Mais elles avaient à peine fait quelques pas que Tisia s’immobilisa, la tête haute, les oreilles pointées vers l’avant, attentive. Dyalwen tourna la tête vers ce qui avait attiré l’attention du Compagnon pour finir par remarquer une petite silhouette. Vue la taille, ce n’était ni un adulte ni un adolescent… Mais qu’est-ce qu’un enfant faisait dehors à cette heure-là ?

« Bonsoir ? » appela-t-elle doucement.

2
Collegium des Guérisseurs / Broyer du noir
« le: 26 septembre 2020, 23:37:02 »
8ème jour de la 5ème décade d’automne 1485

[HJ- Suite de L’assistante assistée.]

Une heure ne s’était même pas écoulée après la discussion entre Taver et Tisia que Dyalwen commença à s’agiter dans son sommeil. Il faisait noir. Trop noir. Ce n’était pas normal. Le noir recouvrait tout et l’empêchait de voir ce qui l’entourait. Il absorbait la lumière, les sons, les odeurs. Comme une sorte de brouillard. Mais le brouillard, c’était blanc et mouillé, pas noir. Là, il faisait noir, alors que la nuit n’aurait pas dû être tombée. Et la nuit ne l’empêchait pas de sentir ce qui l’entourait. Là, elle ne sentait rien. Même en se concentrant. Sauf sa main qui tenait quelque chose. Un manche. Une lance ou une fourche. Elle ne savait pas quoi mais elle savait que ce n’était pas un balai. Elle n’aurait pas dû avoir une arme en main. C’était dangereux sans savoir ce qu’il y avait autour. Elle voulait la lâcher mais elle n’y parvenait pas. Ses doigts ne s’ouvraient pas. Et son bras s’avançait. Et, quelque part, dans le noir, il y avait une forme blanche. Elle voulait lui dire de partir mais sa bouche ne s’ouvrait pas. Et ses pensées semblaient rebondir dans son esprit sans pouvoir en sortir. Elle avait envie de crier mais il n’y avait que le silence. Et le noir. Et…

Je suis là, émit Tisia, sans attendre le moindre appel, au moment où Dyalwen ouvrit les yeux.

Le souffle court, la rouquine mit quelques secondes à réaliser qu’elle entendait le Compagnon, qu’il allait bien, qu’elle n’avait pas d’arme à la main et qu’il faisait jour. Et qu’elle se trouvait à moitié couchée dans la paille.

Tu m’as laissée dormir !
Oui.
Mais pourquoi ? Je suis en retard !


D’un bond, la Grise se mit debout et s’épousseta, tâchant de retirer les brins de paille qui s’accrochaient à son uniforme ou à ses cheveux, sous le regard imperturbable de Tisia qui se levait tranquillement.

Qu’est-ce que je vais dire ?
Rien.
Alemdar m’attend, il va vouloir savoir ce…
Non.


Dyalwen cessa de s’épousseter pour jeter un regard incrédule à son Compagnon.

Comment ça, non ? Je devrais y être depuis… je sais pas, une demi-heure au moins.
Il ne t’attend pas.
Pourquoi ?
Parce que je l’ai prévenu que tu ne viendrais pas.
Tu as fait quoi ?!


Tisia ne broncha pas et garda le même ton imperturbable.

Tu avais besoin de dormir.

Tâchant de juguler son agacement, exacerbé par la fatigue, Dyalwen haussa les épaules.

Je ne dors plus. Je vais y aller et m’excuser et…
Non. Tu vas à la Maison de Guérison…
Et puis quoi encore ?
… voir la Guérisseuse Thalyana.
Et pourquoi ça ?
Parce que c’est un ordre d’Alemdar.

Pour le coup, Dyalwen ne trouva rien à répondre pendant quelques secondes.

Qu’est-ce que tu lui as dit exactement ?
La vérité, rétorqua Tisia d’un ton sans réplique, avant de donner un coup de nez dans le giron de son Élue. On y va.

À court d’argument, la Grise ne put qu’obtempérer et prit la direction de la Maison de Guérison, son Compagnon sur les talons. Des fois qu’il lui viendrait à l’idée de ne pas y aller, par exemple, songea la rouquine, agacée de… agacée de tout. Et fatiguée. Et agacée.

Arrivée à destination, Dyalwen faillit s’arrêter mais le nez de Tisia au creux de ses reins lui rappela qu’elle n’avait pas le choix. Elle entra donc et salua la première personne qu’elle aperçut.

« Bonjour ? On m’a dit de venir voir la Guérisseuse Thalyana. Mais je ne veux pas la déranger si elle est occupée, je repasserai plus tard… »

Dans tes rêves.

3
Champs des Compagnons / Les pieds sur terre... et dans l'herbe
« le: 24 septembre 2020, 22:26:41 »
10ème jour de la 6ème décade d’été 1485
[HJ- En provenance de Les pieds dans le plat...card.]

Alors qu’elle franchissait le seuil du Palais et prenait la direction du Champ, Fleur de Trevale au bras, Dyalwen ne pouvait pas ignorer la satisfaction de Tisia dans son esprit. Son projet initial de profiter de son emploi du temps allégé de la fin de la décade pour aller passer du temps avec Veladora venait de tomber à l’eau, et ce n’était clairement pas pour déplaire au Compagnon. Oh, et la perspective de se faire admirer n’y était peut-être pas pour rien non plus.

Je ne te savais pas vaniteuse, émit la Grise, amusée.

Tisia répondit par une pichenette mentale mais ne bougea pas du Champ. En temps normal, elle ne se gênait pas pour rejoindre son Élue à peu près n’importe où, mais là, elle attendait sagement derrière la barrière, en mangeant de l’herbe. Ou en faisant mine de manger de l’herbe. Mais Dyalwen n’était pas dupe et un observateur un peu attentif pouvait sans peine remarquer que les oreilles du Compagnon guettaient le moindre bruit alentour.

Elle attendit que les deux jeunes femmes atteignent la bordure du Champ pour relever la tête et s’approcher au petit trot, l’encolure arquée et la queue flottant derrière elle.

Frimeuse.
Pour une fois que je rencontre quelqu’un qui sait faire la différence entre une mule et un Compagnon...
C'est parce qu’elle ne sait pas ce qui se passe dans ta tête.

Sans répondre, Tisia s’immobilisa face à Fleur et inclina légèrement la tête.

« Je vous présente Tisia, ma Dame. Tisia, voici Fleur de Trevale. »

Si j’avais imaginé que tu fréquentais si noble compagnie…
Moque-toi.

Dyalwen n’était pas certaine de comprendre d’où venait l’amusement si perceptible de Tisia. Ça paraissait beaucoup pour juste le plaisir de la voir s’occuper d’elle au lieu de sa jument.

« Elle vous salue, » déclara simplement la rouquine.

4
Champs des Compagnons / L'assistante assistée
« le: 19 septembre 2020, 23:51:16 »
8ème jour de la 5ème décade d’automne 1485

Ça avait commencé quinze jours plus tôt. Il faisait noir. Elle se sentait oppressée et mal à l’aise. Elle ne voyait rien. Elle ne sentait rien. Pas même l’esprit de…

Tisia !
Je suis là.

Réveillée en sursaut par l’angoisse, Dyalwen n’avait réussi à s’apaiser qu’en sentant l’esprit de son Compagnon s’enrouler autour du sien. Elle avait fini par se rendormir… avant de se réveiller à nouveau un peu plus tard dans la nuit.

Mais bon. Une mauvaise nuit, ça arrivait. Le problème, c’était quand elle était suivie d’une autre mauvaise nuit. Et d’une autre encore. Et encore, et encore. Le noir et l’absence de Tisia, elle avait songé à les combattre en quittant son lit pour aller dormir avec le Compagnon au Champ. Mais, ça c’était avant. Avant qu’elle ne se réveille en sursaut, affolée, parce qu’elle avait blessé ledit Compagnon avec une fourche qu’elle ne maniait pas volontairement. Alors, elle avait trouvé autre chose : elle chassait le noir et elle tenait le sommeil à distance. De toute façon, ce n’était pas comme si elle avait des cours à étudier, hein ? Forcément, au bout de plusieurs jours, elle avait fini par avoir du mal à se concentrer. A faire des fautes. Mais, même quand elle s’écroulait de fatigue le soir, le sommeil sans rêve ne durait jamais bien longtemps.

Avec un soupir, Dyalwen posa sa brosse et appuya sa tête contre l’épaule de Tisia. Il lui restait quelques minutes de libres avant de devoir rejoindre le bureau de l’Attitré.

Ça te dérange si je me pose deux minutes ?
Bien sûr que non.

Sans un mot de plus, la Grise caressa doucement le nez du Compagnon qui la poussa gentiment vers le mur contre lequel elle s’assit. Deux secondes plus tard, évidemment, elle dormait. Immobile, Tisia songea qu’elle allait devoir la réveiller. Son Élue comptait dessus, évidemment. Sauf que… ce n’était pas cinq minutes de sieste qui lui permettrait de récupérer et elle ne s’en sortirait pas.

[A Taver] Tu peux prévenir ton Élu que Dyalwen ne viendra pas.

Elle hésita une seconde.

[A Taver] Elle dort pour une fois, je ne vais pas la réveiller.



Taver souleva une arcade sourcilière, interloqué. Comment ça, elle dort "Pour une fois" ? Le Compagnon, qui était lui aussi au box pas bien loin se glissa doucement vers le box de Tisia. Il y découvrit les deux liées l'une endormie contre l'autre. La petite dormait mais elle avait... ben une sale tête en fait. Taver prévint son Élu que Dyalwen ne viendrait pas et qu'il s'occupait du problème. Distraitement, Alem accepta la décision de son Compagnon et replongea dans son boulot.

Qu'est ce qui lui arrive ?

Tisia leva la tête vers Taver – sans bouger d'un poil autrement – lorsqu'il s'approcha. Évidemment qu'il s'approchait, il ne pouvait pas juste passer la commission. En même temps, c'était un peu le but. Mais... A la fois agacée et soulagée, elle se retint de renâcler pour ne pas risquer de réveiller Dyalwen – qui se réveillerait très bien toute seule dans trop peu de temps.

Elle ne dort plus. Pas assez en tout cas. Elle fait des cauchemars.



Ah.

Taver réfléchit quelques instants. La réponse évidente était d'expédier la gamine chez Charwin. Alem serait d'accord. Il avait beaucoup d'estime pour son guérisseur par l'esprit, qu'il consultait encore, occasionnellement. Mais Charwin... Aussi compétent soit-il, il était impressionnant pour une petite grise.

La Petite va mal. Cauchemars. Et j'ai peur que Charwin...
Il est un peu impressionnant pour une petite grise, oui... Les jeunes vont plus voir son élève. Maliala... Taliéna... Dalima... Attends.

Taver sentit son Élu farfouiller dans ses dossiers adorés. Enfin, il trouva.

Thalyana, c'est ça. Envoie-les voir Thalyana.
Merci!

Laisse-la dormir, puis envoie-la voir Thalyana, à la Maison de guérison. Elle est très compétente. Si Dyalwen rechigne, dis que c'est un ordre d'Alem.



Ah. Oui ah. Pendant le silence qui suivit, Tisia se demanda si elle n’aurait pas mieux fait de se la boucler. Dyalwen aurait souhaité qu’elle la réveille pour aller rejoindre l’Attitré comme si de rien n’était, elle le savait. Elle n’allait pas apprécier qu’elle ait venu la mèche. Mais elle n’avait pas le choix. Si elle arrivait à rassurer suffisamment son Élue pour l’aider à s’endormir, elle ne pouvait pas l’empêcher de rêver et de se réveiller. Elle avait besoin d’aide. Elles avaient besoin d’aide.

Et Taver lui donnait un nom.

D’accord.

Elle hésita à nouveau une seconde.

Merci.



Je t'en prie.

Et le compagnon de l'Attitré retourna a ses occupations: La Sieste.

5
Jardins / Volonté de fer
« le: 15 septembre 2020, 23:14:01 »
2ème jour de la 4ème décade d’Automne 1485

Les dents serrées, Dyalwen s’efforçait d’ignorer la gêne, de repousser la fatigue et de passer outre sa mauvaise humeur. Elle était ridicule, elle le savait. Elle n’avait aucune raison de se plaindre. Sa plaie à la cuisse la tiraillait et la démangeait, mais elle était en bonne voie de guérison. Et, surtout, elle n’était pas grave. Contrairement à certains Hérauts et combattants qui avaient participé à la défense de la ville, la Grise n’était restée que deux jours à la maison de Guérison. Un contrôle et des pansements quotidiens suffisaient, avaient dit les Guérisseurs. Elle était donc libre de vaquer à ses occupations, c’est-à-dire retourner assister le Héraut du Roi et suivre ses cours. Évidemment, elle était dispensée des leçons d’équitation et de défense tant que sa blessure – et celle de Tisia – n’était pas complètement cicatrisée, mais sinon elle avait retrouvé un emploi du temps quasiment normal.

Aucune raison de se plaindre, donc, et aucune raison d’être fatiguée. Même si elle avait mal dormi la nuit précédente. Rien que d’y repenser, d’ailleurs, elle se sentait ridicule. Se réveiller deux fois dans la même nuit pour un bête cauchemar, c’était ridicule. Ne pas pouvoir se rendormir avant de sentir l’esprit de son Compagnon à portée du sien l’était encore plus.

Même si là, maintenant, elle s’en serait bien passé de l’esprit de son Compagnon. Et de ses commentaires surtout.

Si tu n’as pas cours de défense, ce n’est pas pour faire des efforts ailleurs.
Je ne fais pas d’efforts, je vais voir Vela.
C’est pareil.
Tu n’as rien trouvé à redire quand je t’ai pansée ce midi, pourtant.

Tisia renifla.

Je ne suis pas un cheval, moi.
Non : tu es plus grande et plus blanche, ça fait plus de travail.
Mais je ne te bouscule pas.
Vela non plus.

Agacée par les récriminations incessantes du Compagnon, Dyalwen prit une grande inspiration avant de passer la porte des écuries. Elle devait se calmer. Veladora n’y était pour rien et n’avait pas à faire les frais de sa mauvaise humeur. Elle atteignait son box au moment où un palefrenier en sortait, la jument au bout d’une longe. Il l’emmenait chez le forgeron, expliqua-t-il, puisqu’il avait remarqué le matin-même qu’elle avait perdu un fer. Par le Lien qu’elles partageaient, la Grise put sentir la satisfaction de Tisia à l’idée qu’elle allait devoir renoncer à son programme… jusqu’à ce qu’elle échange quelques mots avec le domestique et que la longe change de mains.

Tu ne vas pas… ?
Si.
Ce n’est pas à toi de le faire !
C’est ma jument. Et j’ai un peu de temps devant moi avant de devoir aller retrouver Alemdar.

Et elle ignora résolument la désapprobation du Compagnon, tout en menant l’alezane sur le chemin de la forge. Elle marchait moins vite que d’habitude, un peu gênée par les bandages que masquait son uniforme, mais Veladora calqua son allure sur la sienne sans essayer de la dépasser. Arrivée à destination, elle attacha sa monture à un des anneaux prévus à cet effet en attendant que l’artisan s’intéresse à elle. Ça ne tarda pas – l’avantage de l’uniforme gris, peut-être ? – et Dyalwen s’écarta donc un peu pour laisser l’homme de l’art travailler. Et, comme elle n’avait aucune envie de se lancer dans une nouvelle discussion avec Tisia, elle se contenta de laisser son regard errer sur les alentours. Quelqu’un venait… C’était pas le jeune homme qui s’était aussi retrouvé coincé aux écuries pendant l’attaque ? Celui qui avait été à peine – pour ne pas dire pas du tout – aimable ?

« Bonjour, » salua-t-elle simplement, sur la défensive, mais en tâchant de conserver un ton neutre.

6
Aile royale / C'est l'heure du goût-thé !
« le: 27 août 2020, 15:16:50 »
2ème jour de la 7ème décade d’été 1485

Les leçons avec Méra, c’était bien. Mais épuisant. Mais bien.

Presque quatre décades avaient passé depuis sa première rencontre avec la seconde du maître d’armes, et Dyalwen n’appréhendait plus les cours de défense. Méra n’était pas une brute et elle s’adaptait à son rythme et à sa progression. Ses leçons n’avaient rien à voir avec ce qu’elle avait entrevu de celles de son frère à Bordebure. Et, même si elle n’était pas très douée, elle devait reconnaître qu’elle les appréciait même plutôt. Elle n’était clairement pas très douée avec une arme, quelle qu’elle soit, mais elle faisait des efforts et, surtout, ça la changeait agréablement des heures passées à étudier, assise à une table. Même si elle récoltait son lot de contusions et de courbatures à chaque fois. Dès que ses muscles semblaient s’habituer à un exercice et cessaient de la faire souffrir, Méra changeait de programme et elle sentait son corps protester de nouveau.

Et quand ses muscles n’avaient pas encore décidé de se rappeler à son bon souvenir – ce serait pour le lendemain, elle ne se faisait pas d’illusion – c’était son estomac qui se manifestait : alors qu’elle quittait la Caserne pour se dépêcher de se débarbouiller avant de se présenter au bureau du Héraut du Roi, il gronda bruyamment, histoire de lui rappeler que l’heure du dîner était encore loin. Aussi, une fois presque propre, la rouquine fit-elle un détour par les cuisines, dans l’espoir de trouver un petit quelque chose à grignoter qui lui permettrait de tenir jusqu’au repas.

Et la chance était avec elle ! Une assiette de biscuits fraîchement sortis du four trônait sur la grande table, tandis que les aide-cuisiniers en sortaient d’autres. Personne ne vit d’inconvénient à ce qu’elle en prenne un… et l’un des domestiques lui apprit même que le Héraut du Roi les avaient bien aimés la dernière fois qu’ils en avaient fait.

Et on pariait combien que ledit Héraut du Roi était enfermé dans son bureau depuis le déjeuner et ne comptait pas en sortir avant le dîner ?

Avec la complicité du domestique, Dyalwen chargea un petit plat de biscuits sur un plateau, y ajouta deux tasses, une théière, et prit la direction de ses corvées quotidiennes. Arrivée à la porte du bureau de l’Attitré, elle eut un instant de doute. Peut-être qu’il n’avait pas envie de faire une pause, en fait. Mais bon, elle était là, le thé était chaud… et elle n’avait pas le temps de retourner aux cuisines sans être en retard. Sans compter que le cuisinier serait déçu. Alors… elle s’annonça mentalement en même temps qu’elle frappait – ça lui faisait encore bizarre, cette façon de faire, mais elle s’habituait, si si – puis actionna la poignée.

« Bonjour, Messire. Je vous ai trouvé de quoi faire une mini-pause. »

Et, comme le bureau d’Alemdar était toujours plein de paperasse, elle déposa le plateau sur le sien. Avant de verser la boisson dans une tasse qu’elle tendit au Héraut du Roi avec un petit biscuit sur la soucoupe.

7
Et si...? / Le mariage de l'année ?
« le: 25 août 2020, 22:08:11 »
Et si... on avait trouvé une fiancée à Alemdar ?

~*~


Katarinella Taghiyev

Vêtue d’une robe à la dernière mode, coupée dans un riche tissu bleu – qui mettait en valeur ses yeux, d’après sa sœur – aux broderies d’argent, escortée par son père et son frère – comme une grande dame, toujours d’après Gabrillyne – à travers les couloirs du palais royal, Katarinella… bouillait de colère. Elle s’efforçait de le cacher derrière un sourire neutre et poli (le genre de sourire qu’on attendait d’une gentille jeune fille de bonne famille), de se calmer en tapotant du bout des doigts le tissu satiné de ses jupes, mais elle ne pouvait pas abandonner ses récriminations mentales. C’aurait été un coup à ce que la colère s’en aille et soit remplacée par d'autres sentiments dont elle ne voulait pas.

La fierté de sa sœur qui l’avait aidée à se préparer un peu plus tôt la laissait froide, mais la jubilation évidente de son père lui donnait envie de hurler. Tout ça était absurde. Ridicule. Charlandor Taghiyev avait tout pour être heureux. Il avait hérité de l’affaire florissante de son père, l’avait développée, y avait associé Samifael, son fils unique, et l’avait encore faite prospérer au point de devenir si riche qu’il servait de banquier à une bonne partie de la capitale. Et des courtisans. Il avait ses entrées à la cour, il fréquentait les plus hautes strates de la société… mais ce n’était pas encore assez. Il voulait la seule chose qu’il ne pouvait pas avoir : la noblesse. Même s’il profitait de son veuvage pour se remarier et épouser une femme au sang bleu, il n’y gagnerait aucune particule ; sa femme prendrait son nom et son statut social. Alors, il avait trouvé autre chose. Sa fille aînée, Gabrillyne, était déjà mariée – avec un ancien rival qui était donc devenu un associé – mais il lui restait sa benjamine. Elle. Et de quoi la doter plus que confortablement.

Et elle avait envie de hurler qu’elle n’avait aucune envie de se marier. Qu’il s’agisse d’un bâtard de roi, d’un simple artisan ou d’un prince héritier. Elle avait envie de hurler que son mariage ne changerait strictement rien. Que les nobles le regarderaient toujours de haut, lui, simple bourgeois ayant fait fortune, qu’ils continueraient à rechercher ses faveurs avec une politesse obséquieuse dans l’espoir d’obtenir les couronnes dont ils avaient besoin, tout en médisant derrière son dos comme les serpents qu’ils étaient tous. Elle avait envie de hurler qu’il était hors de question qu’elle se laisse enchaîner par un homme uniquement intéressé par sa dot et par les gamins qu’elle allait lui pondre, enfermée à vie dans ce nid de vipères qu’était le palais, juste pour que son père puisse se vanter d’avoir des petits enfants nobles.

Elle avait envie de hurler, mais les doigts de Charlandor sur son avant-bras, serrés si fort qu’ils lui engourdissaient la main, lui rappelaient de garder son calme. Si elle faisait un esclandre, son exclusion du palais ne serait pas son principal problème.

« Le fils aîné du roi. Tous ces nobles imbus d’eux-mêmes et toutes les filles à marier vont être verts de jalousie ! » répétait son père à voix  basse comme un mantra tandis qu’ils arrivaient aux appartements privés de la famille royale.

Samifael, les abandonna à l’entrée puisque, contrairement à son père et à sa sœur, il n’avait pas été invité, et Katy dut déglutir pour se forcer à continuer.

Elle avait envie de s’enfuir. De tourner les talons et de quitter à la fois ces horribles couloirs et cette toilette extravagante dans laquelle elle se sentait engoncée. Elle avait envie de retrouver le confort simple de ses tenues de tous les jours et de la maison… Enfin, surtout, des parties privées de la maison ; les pièces publiques, elles, étaient décorées avec presque autant d'ostentation que le palais. Et même mieux : elle avait surtout envie de revêtir une de ses robes élimées et mille fois rapiécées qu’elle enfilait pour se rendre dans les bas quartiers en compagnie de Marinsley. Son ancienne gouvernante, promue dame de compagnie et chaperon, connaissait les quartiers mal famés de la capitale comme sa poche pour y avoir elle-même vécu après la mort de son mari, et elle semblait toujours savoir où on avait besoin d’aide. Les heures qu’elle avait passées à essayer de soigner ou de soulager ceux qui en avaient besoin – alors que son père pensait qu’elle visitait les boutiques – valaient mille fois toute la fatigue qui lui tombait dessus quand elle rentrait chez elle. Et un million de fois tout le temps qu’elle pouvait passer au palais.

Malheureusement, là, elle y était au palais. Et elle arrivait devant la porte fatidique.

« Ne me fais pas honte, » gronda Charlandor, à voix basse, avant de frapper au battant.

Elle déglutit une nouvelle fois mais serra son poing libre pour raffermir sa volonté. Non, elle n’allait pas lui faire honte. Du moins, pas au point de le mettre en rage, espérait-elle. Elle devait la jouer fine. Se montrer suffisamment désagréable pour que l’homme qui attendait de l’autre côté renonce au mariage – et à sa dot – mais pas au point qu’il vire son père de la cour. Parce que là, elle serait très mal.

« Messire Alemdar, salua le banquier en pénétrant dans la pièce, avant de s’incliner. C’est un véritable honneur de vous voir vous intéresser à notre humble famille. Je vous présente ma fille cadette, Katarinella. »

Il lui lâcha enfin le bras, laissant la marque de ses doigts sur sa peau, et elle s’inclina à son tour, avec beaucoup plus de raideur qu’elle ne l’aurait dû.

« Je vous laisse faire connaissance, » conclut Charlandor, sans pouvoir masquer complètement le plaisir dans sa voix, en retournant vers la porte.

Le battant se referma derrière lui dans un bruit sec qui fit frissonner Katy. Elle était prise au piège. Impossible de fuir. Et quand on ne pouvait pas fuir, il ne restait plus qu’à se battre. Elle croisa les bras dans un geste inconscient de défense.

« Messire, » salua-t-elle à son tour, en s’efforçant de garder un ton parfaitement neutre.

8
Caserne / Tenir le bon bout
« le: 19 avril 2020, 21:35:37 »
7ème jour de la 3ème décade d’été 1485 – Début d’après-midi

Bon. Ça y était. C’était l’heure d’un des cours qu’elle redoutait le plus. Autant certains ne l’inquiétaient pas, même si elle n’avait aucune connaissance en la matière – après tout, ils servaient à ça, les cours, non ? à apprendre ce qu’elle ne savait pas – autant celui-ci…

C’est facile, tu vas voir.
Qu’est-ce que tu en sais, toi ?
… J’en sais que les autres ont l’air d’apprendre facilement.

Mouais. Les lèvres de Dyalwen se tordirent en une moue dubitative. Elle n’était pas convaincue. Pas du tout. Si c’était si facile que ça, Dubhán n’aurait eu aucun mal à apprendre et Grand-père ne pesterait pas sans cesse contre le manque de volonté de son petit-fils. Et, elle avait beau être un brin plus énergique que son frère, la rouquine n’était pas franchement costaude. Il suffisait de voir le temps qu’elle tenait avec une fourche à la main. Heureusement, à Bordebure, elle n’avait jamais eu à vraiment curer les box – personne n’aurait osé demander ça à la fille de la maison – et elle ne s’était contentée que de coups de mains ponctuels… quand aucune figure d’autorité ne se trouvait dans les parages. Mais une épée et une fourche, ce n’était pas la même chose. Et retirer deux crottins d’une litière d’équidé n’avait rien à voir avec se battre.

Allez.

Elles étaient arrivées à la barrière qui marquait la limite du Champ des Compagnons et Tisia encouragea son Élue d’un coup de nez dans le creux du dos. Dyalwen soupira et se retourna pour une dernière caresse sur le chanfrein du Compagnon. Comme tous les jours depuis le début de la décade, elle avait expédié son déjeuner le plus rapidement possible pour avoir le temps de rendre visite à Tisia et, comme tous les jours, la pause se terminait trop vite. Encore plus ce jour-là puisqu’elle n’avait aucune envie de se rendre à son cours suivant.

La Grise passa donc sous la barrière et prit la direction de la Caserne. Elle ne savait pas à quelle sauce elle allait être mangée et elle espérait que son instructeur ne serait pas aussi… brute que Grand-père ou les maîtres d’armes de son frère. Son planning indiquait qu’il s’agissait d’un Héraut mais ça ne voulait pas dire grand-chose. Le seul avantage, c’était qu’il n’était pas trop difficile de repérer ledit Héraut en arrivant : personne d’autre ne portait un uniforme blanc au sein de la Caserne.

« Héraut Méra ? »

Décidée à faire tout de même contre mauvaise fortune bon cœur, Dyalwen s’efforça d’accrocher un sourire sur ses lèvres. Peut-être un peu crispé, le sourire, mais bon, c’était l’intention qui comptait, non ?

« Je suis Dyalwen. Pour le cours de défense. »

Oui, c’était évident. Et alors ?

9
Aile royale / Ça sonne occupé !
« le: 17 avril 2020, 19:38:58 »
Milieu de la 4ème décade d'été 1485 - Pendant ce temps, dans le bureau de l'Attitré

Alem et Dyalwen travaillaient dans un silence religieux quand soudain, l'Attitré sursauta:

"Par la Déesse Triple! Merde mon parchemin."

Puis il s'immobilisa le nez en l'air pendant un bon quart de marque.



Dyalwen recopiait silencieusement les dernières notes du Héraut du Roi, lorsque celui-ci jura, la faisant sursauter.

« Messire ? »

Sauf qu'il ne répondait pas et qu'il avait l'air complètement ailleurs. Un peu inquiète, la rouquine le regarda pendant cinq bonnes minutes sans savoir quoi faire. Est-ce qu'il parlait à Taver ou ... ? Mais bon, à part le parchemin raturé et l'encre qui gouttait de sa plume, il n'avait pas l'air en danger, aussi reprit-elle sa copie. En levant les yeux tous les deux mots pour surveiller l'Attitré.



"Mer-de, mon parchemin !"

L'Attitré se remis en mouvement pour éponger la tache d'encre qu'il avait faite au maximum. Bon. Il faudrait gratter ce parchemin. Un fois bien épongé, il le posa sur la pile des parchemins à recycler et croisa le regard de son assistante:

"Euh... Oui ?"



« Tout va bien, Messire ? Vous aviez l'air... ailleurs. »

Mais bon, il était revenu, c'était déjà ça.



"Ah, euh..."

Il rougit un peu. Foutue carnation de blond.

"C'est rien, un ami qui avait besoin de parler."



« Rien de grave alors ? »

Ça lui paraissait un peu bizarre que le Héraut du Roi s'interrompe dans son travail pour... discuter - depuis presque deux décades qu'elle l'assistait, ça n'avait pas l'air d'être vraiment son genre - mais bon, si ce n'était rien... La rouquine allait se remettre au travail sans plus insister quand Tisia intervint

C'était rien, mais Guerren est quand même parti.

« Guerren ? »



"Rien de dramatique."

Il pensait avoir la paix quand l'assistante prononça le nom de Guerren. Il soupira.

"Oui, bon. Il avait besoin d'un guérisseur. En urgence. Mais j'ai envoyé le meilleur donc ça va aller. Rien de grave."



Rien de grave mais il envoyait le meilleur guérisseur en urgence ? Il pensait vraiment qu'elle allait croire ça ? Dyalwen dévisagea son supérieur en silence pendant une seconde, complètement incrédule. Il n'avait clairement pas envie de s'attarder sur le sujet mais, si son ami avait besoin d'un guérisseur en urgence, il était sans doute inquiet, au fond, non ?

« Vous avez le droit de vous inquiéter, vous savez. »



"Non. enfin oui. Enfin... Je suis pas inquiet parce que mon ami n'est pas blessé, c'est un autre héraut qui l'est. Mon amis a pris la situation en charge et je lui fais confiance."



Un autre Héraut. Donc son ami en était un aussi. Un nom (Wylan ?) s'articula dans son esprit sans qu'il ne vienne d'elle, mais Dyalwen ne posa pas la question. Si l'Attitré ne l'avait pas prononcé, c'est qu'il ne le souhaitait pas...

Tu n'es pas drôle !

... et, de toute façon, ce n'était pas lui le blessé dont il fallait s'inquiéter.

« Est-ce que vous pouvez me dire qui est blessé ? »

Sous entendu, si ce n'était pas secret. Elle n'en connaissait pas beaucoup, encore, des Blancs, mais... Mais ceux qu'elle avait rencontrés l'avaient traitée comme un membre de leur famille. Du Cercle. Et on s'inquiétait toujours pour les membres de sa famille.



"Non."

Non, il ne pouvait pas le lui dire, et c'était pas son regard de petite chose mignonne qui allait le faire changer d'avis.

"Non, cela ne vous regarde pas. Si la personne veut vous en parler, elle vous en parlera elle-même. Plus tard."



Dyalwen déglutit sous le reproche de l'Attitré et sentit ses joues prendre un ou deux degrés. (La peau de rousse valait celle du blond). Elle hocha la tête en silence et baissa les yeux sur sa copie, sans que l'inquiétude n'ait disparue. Elle ne savait juste pas vers qui la tourner. Et les récriminations mentales, dans un coin de son esprit, sur ces Hérauts qui ne faisaient pas d'efforts, ne la firent même pas sourire.

10
Carnets de bord du forum / Généalogies
« le: 11 avril 2020, 21:20:50 »
Parce que j'aime les arbres généalogiques... Je me suis amusée à faire ceux de quelques personnages. Ça risque d'évoluer en fonction des mariages, naissances et compagnie !

de Greenhaven / Greenfield


Jadrevalyn / de Trevale


de Girier


de Lolryn / de Bordebure / de Thornton

11
Champs des Compagnons / Cavalcade
« le: 31 mars 2020, 01:23:25 »
6ème jour de la 2ème décade d’été 1485 – Lendemain de l’élection de Dyalwen

Seule obligation, passer du temps avec Tisia, avait dit Isabeau. Essaie de rester avec elle le plus possible. Comment dire que Dyalwen n’avait pas eu besoin de se faire prier ? Lorsqu’elles avaient quitté les jardins, Tisia l’avait directement menée au Champ des Compagnons. En temps normal, la rouquine aurait pesté intérieurement contre ses jupes qui n’avaient rien de pratique pour monter à cheval… mais, d’une, tout ça n’avait rien de normal, de deux, elle n’était pas à dos de cheval mais à dos de Compagnon et, de trois, l’allure dudit Compagnon était si régulière qu’elle n’avait presque pas eu l’impression de chevaucher. Arrivée à destination, Dyalwen s’était laissée glisser à terre – sans pour autant descendre de son petit nuage – et avait étrillé Tisia pendant si longtemps qu’on aurait pu chercher en vain le moindre grain de poussière sur sa robe blanche.

En fait, elle n’avait quitté le Champ que lorsque la faim avait commencé à faire grogner son estomac. Elle s’était rendue au réfectoire pour manger le plus vite possible, avant de faire un brin de toilette et d’échanger son uniforme bleu contre une tenue d’amazone plus pratique car moins chargée en jupons – elle aurait bien enfilé un pantalon, hein, mais ça faisait des années que Mère avait supprimé tout ce qui n’était pas « convenable » de sa garde-robe. Elle avait même poussé jusqu’à la bibliothèque pour prévenir son frère. Il ne l’avait pas cru, cet idiot, alors qu’elle faisait attendre Tisia pour lui ! Finalement, elle l’avait invité à venir avec elle voir le Compagnon, et elle avait tourné les talons. Quand il sortirait le nez de ses livres, il viendrait peut-être. Et il préviendrait Grand-père. Là, il y avait Tisia qui attendait.

Elles avaient passé la nuit ensemble et, au matin, avaient de nouveau partagé une longue séance de pansage. Dyalwen n’avait de nouveau quitté son– son ! – Compagnon que pour aller avaler un petit-déjeuner rapide. Mais ensuite, c’était elle qui avait décidé du programme de la fin de matinée. Tisia l’avait suivie sans protester jusqu’aux écuries du Palais et n’avait pas sourcillé à l’étonnement du palefrenier qui n’avait pas l’habitude de la voir accompagnée – et surtout pas d’un grand cheval blanc magique, hein. Mais elle finit par laisser échapper un soupir mental, tandis que son Élue lustrait la robe de Veladora.

Tu en as encore pour longtemps ?
J’ai pris beaucoup plus de temps pour toi ce matin, fit simplement remarquer la rouquine sans cesse de brosser.
Mais elle a des palefreniers, pour s’occuper d’elle, elle.
Mais c’est moi sa cavalière.
Et tu es mon Élue !

Dyalwen se contenta de sourire, comme elle le faisait sans arrêt depuis la veille, sans cesser de s’occuper de sa jument. Mais elle avait quasiment fini et, si elle était heureuse d’avoir pris le temps de rendre visite à Veladora – et de la présenter à Tisia – puisqu’elle l’avait complètement oubliée la veille, elle n’avait pas l’intention de s’attarder plus que nécessaire. Et, quelques instants plus tard, Tisia et elles ressortaient des écuries. En silence. Mais la jeune fille avait l’impression de sentir comme un coup de sonde inquiet, par moment.

Qu’est-ce qu’il y a ?
Rien.
Dis ?
Ce n’est même pas un cheval shin’a’in !
Non, elle est née chez moi.
Qu’est-ce que tu lui trouves, alors ?
Plein de choses ? C’est elle qui m’a appris à monter, tu sais.

Silence.

Elle n’a pas aussi fière allure que moi.
Non.
Ni des allures si fluides.
Non plus.
Et elle ne court pas si vite.

Dyalwen esquissa un nouveau sourire.

Je ne sais pas… On n’a pas testé.

Tisia s’arrêta.

Tu attends quoi ?

Elle aurait dû regarder s’il y avait du monde autour, avant de se conduire comme la dernière des dévergondées et de retrousser sa jupe pour pouvoir sauter sur le dos du Compagnon. Elle aurait dû prendre le temps de disposer les pans de tissu pour être sûre qu’aucun témoin ne risquait d’apercevoir une portion de peau qui aurait dû rester cacher. Elle aurait dû. Mais le petit nuage sur lequel elle flottait depuis la veille ne s’était toujours pas dissipé et il faisait paraître le monde réel bien pâle et lointain. Mère en aurait fait une attaque si elle l’avait vue bondir sur le dos de Tisia qui n’attendit que d’être sûre qu’elle soit stable avant de s’élancer. D’abord au trot puis, après quelques foulées, au galop. Direction le Champ. Le Compagnon hésita une seconde, au point de ralentir un peu, à la vue de la barrière, mais Dyalwen rayonnait de confiance. Elle n’aurait pas éprouvé la moindre crainte à sauter la clôture sur le dos de Vela, elle n’en ressentait pas non plus sur le dos de Tisia. Comment aurait-elle pu ? Alors, elles s’envolèrent au-dessus de l’obstacle, avant de caracoler un long moment dans le Champ.

Elles ne s’arrêtèrent que lorsqu’elles remarquèrent un autre couple. Tisia ralentit, repassa au trot puis au pas, avant de s’arrêter près de son congénère et de son Élue.

« Bonjour, » salua-t-elle la Blanche, les yeux brillants de sa chevauchée, sans penser que la veille, elle n’aurait jamais osé s’adresser si cavalièrement à un Héraut.

12
Fiches PNJ / [Noble] Ingrid de Girier
« le: 28 mars 2020, 11:02:21 »

RECENSEMENT DU ROYAUME
Valdemar


Nom : de Girier
Prénom : Ingrid.
Age : 19 ans (née au printemps 1466).

Région d’origine : Domaine de Girier, dans le nord du Royaume, près de Waymeet.
Métier/Vocation: Jeune fille à marier, future maîtresse de maison bien sous tout rapport.

Description physique :

Ingrid a tout de la jolie poupée de porcelaine. Pas très grande, plutôt menue mais avec quelques formes comme il faut, là où il faut, de longs cheveux blonds, un teint de pêche et deux grands yeux bleus, Ingrid est plutôt jolie et elle le sait. Et elle prend grand soin de son apparence pour le rester. Ses cheveux sont toujours impeccablement coiffés, souvent décorés de rubans ou de fleurs, parfois de perles et de bijoux quand elle en a l’occasion – ce qui n’est pas fréquent puisque « les grandes occasions sont rares, » dira-t-elle en plissant le nez (pour ne pas reconnaître qu’elle n’a pas des dizaines de bijoux à porter) –, et elle fait très attention à toujours se protéger du soleil lorsqu’elle sort. Il ne faudrait pas que sa peau blanche vire au rouge écrevisse, n’est-ce pas ? Son style vestimentaire est à l’avenant : ses tenues sont toujours à la dernière mode, calculées pour la mettre en valeur et souvent décorées de riches broderies. Quelqu’un qui aurait très bonne mémoire pourrait peut-être reconnaître dans sa robe de printemps, le même tissu qui composait la robe de sa sœur aînée quelques années plus tôt, mais ce serait certainement une erreur : après tout la coupe n’a rien à voir avec la mode d’alors et puis les broderies, là, sont inédites, n’est-ce pas ?

Description comportementale :

De prime abord, Ingrid parait hautaine et méprisante. Et… c’est vrai qu’elle l’est. Souvent. Elle a une conscience aiguë de son rang, de la noblesse de son nom et de sa famille et refuse de s’abaisser au même niveau que des roturiers. Elle a également une haute opinion d’elle-même, ayant toujours été complimentée et choyée par ses parents, comme la petite dernière qu’elle est. Toujours droite et fière, elle n’hésite pas à prendre de haut toute personne qu’elle estime inférieure à elle. Elle a donc beaucoup de mal avec ses cousins artisans qui n’ont, à son avis, pas le standing nécessaire au nom qu’ils partagent.

Néanmoins, elle a aussi une grande connaissance de ses devoirs. Elle n’a pas pu suivre de cours au Collegium à cause de la situation financière de sa famille, mais elle a appris l’essentiel auprès de sa mère et de ses sœurs, qu’il s’agisse d’étiquette, d’histoire ou… de gestion d’une maisonnée et d’un domaine. Et c’est là que le bât blesse. Ingrid n’est pas stupide. Elle est parfaitement consciente que ce sont ses cousins roturiers qui maintiennent à flot le domaine. Alors elle fait de son mieux pour réaliser des économies là où elle le peut, en attendant que ses parents lui trouvent un mari. Qui sera forcément beau et riche, parce qu’elle ne mérite pas moins ! D’ailleurs, outre ses qualités d’économes – qui, honnêtement, ne sont pas sans intérêt, n’est-ce pas ? – elle est parfaitement capable de se montrer charmante en société. Quand elle le veut bien, quoi.

Don ordinaire : Travaux d’aiguille. Ingrid est capable de réaliser à peu près tout ce qui lui passe par la tête avec un tissu, un fil et une aiguille. Et, même si elle niera farouchement – ou plutôt refusera même de répondre à de telles absurdités – si quelqu’un lui posait la question, c’est elle qui se fabrique la plupart de ses robes. Souvent à partir de vieux vêtements de ses aïeules ou de ses sœurs, qu’elle remet au goût du jour puis décore de broderies compliquées.

Animal de compagnie : Aucun ! Elle a déjà bien assez à s’occuper d’elle !

Description Historique :

Le baronet Fulbert de Girier était très bon reproducteur – 8 fils, rien que ça ! – mais très mauvais gestionnaire. Bon, à sa décharge, le domaine n’était sans doute pas en très bon état financier lorsqu’il l’avait hérité de son père. Et, là-haut, dans le nord du royaume, on n’avait pas les meilleures récoltes et les productions les plus intéressantes. Mais quand même. Le domaine croulait sous les dettes et même la vente de plusieurs terres n’avaient pas réussi à éponger le déficit. Surtout que bon… Les terres qui se vendaient c’était forcément les plus proches de la capitale ou les plus fertiles, hein. Fulbert de Girier ou comment se retrouver ruiné, isolé, avec huit gamins à charge.

Heureusement il y avait cet artisan de Haven, là, Maître Fubos. L’un des meilleurs orfèvres de la capitale. Et le plus riche, aussi. Et il n’avait pas de fils. Mais une fille d’à peu près le même âge que Sertan, son petit dernier. Et voilà comment on se retrouve à nouveau délaissé d’un petit domaine, près de la ville, mais avec un garçon établi, et surtout, surtout, une jolie somme en poche pour éponger la plus grande partie des dettes de la famille. Aussi, lorsque Fulbert mourut et céda la place à son aîné, Wilfried, celui-ci hérita-t-il d’un domaine qui, à défaut d’être prospère, n’était pas encore complètement coulé. Il réussit à le maintenir à flot, tant bien que mal, au fur et à mesure des années. Parfois la météo était clémente, la conjoncture pas trop mauvaise, et les paysans pouvaient à la fois se nourrir et remplir un peu les caisses de leurs seigneurs. Parfois… C’était pas ça. Alors, régulièrement, Wilfried demandait un coup de main à son petit frère qui, lui, vivait très bien de son métier.

Il put ainsi élever ses enfants, relativement chichement – hors de question de payer des études au Collegium de Haven, hein – mais en compensant par la morgue et le dédain ce qu’il n’avait pas en argent. Après tout, comme disait Iphigénie, sa femme, la noblesse, c’était dans le sang, pas dans l’argent ! Et il suffisait de voir ses filles, de toute beauté, pour s’en convaincre. Wilfried ne pouvait qu’approuver, évidemment… même si les filles en question étaient une sacré épine dans son pied. Son fils aîné, il savait quoi en faire, c’était l’héritier. Le cadet avait sa place toute trouvée dans l’armée, mais les filles… Les filles il fallait les marier. Sans dot, c’était compliqué, mais fournir une dot à chacune, c’était impossible…

C’est dans ce contexte que naquit Ingrid, petite dernière de sa grande fratrie. Encore une fille. Heureusement, malgré ses soucis financiers, son père n’était pas indifférent à ses enfants. Et, malgré son dédain pour les roturiers, sa mère était une bonne maîtresse de maison. La petite blondinette grandit donc au milieu de sa famille, inconsciente du monde en-dehors du domaine. Elle était la petite dernière, la petite princesse, protégée par ses frères, pouponnée par ses sœurs, choyée par ses parents et, reconnaissons-le, complètement gâtée.

La situation commença à changer quand sa mère décida qu’elle était suffisamment grande pour ajouter la gestion aux leçons qu’elle suivait avec ses sœurs. Curieuse, Ingrid s’intéressa un peu à la question qui la changeait des travaux d’aiguille et des cours d’histoire qui ne parlaient que de familles dont elle ne connaissait aucun représentant. Elle commença à suivre Iphigénie et à jeter un œil sur les livres de comptes… pour découvrir horrifiée que tout n’allait pas si bien que ça. Et que c’était l’Oncle Sertan, l’orfèvre que Mère ne cessait de dénigrer, qui renflouait les caisses du domaine. Mortifiée, la blondinette décida dès ce jour qu’elle ne dépendrait jamais d’un roturier. Elle s’appliqua d’autant plus dans ses leçons, histoire de savoir gérer au mieux sa maisonnée le jour où elle en aurait une et d’être irréprochable afin d’attirer l’œil d’un fiancé qui en vaudrait la peine. Et ça passait aussi par les travaux de confection. Mais la couture et la broderie, ça, ça ne fait pas partie des occupations des petites gens, n’est-ce pas ?

Famille : Arbre généalogique

Apparitions en jeu :
- 10.02E.1485 : Convenances (sans convens)

13
Jardins / Se perdre dans les pensées
« le: 22 mars 2020, 18:50:36 »
5ème jour de la deuxième décade d'été 1485

On aurait pu croire que Dyalwen se ferait vite à Haven. Après tout, son frère et son grand-père étaient déjà là, n’est-ce pas ? Et puis, elle avait été élevée pour ça, non ? Pour se présenter un jour à la capitale, finir ses apprentissages et… faire ce qu’on attendait d’elle. Et il fallait reconnaître que la plupart des cours au Collegium étaient plus un complément à ce qu’elle avait déjà appris que de pures nouveautés. Même si Mère n’avait pas forcément tout géré comme il l’aurait fallu, Dyalwen avait eu des leçons de maintien, d’étiquette, d’histoire et tutti quanti. Elle savait à peu près comment gérer une maisonnée et, contrairement à certains de ses camarades Bleus, elle ne s’offusquait pas de devoir participer aux corvées du Collegium. Pour pouvoir diriger ta maison, tu dois savoir exactement ce que doivent faire ce que tu emploies, avait dit Mère un jour. À l’époque, elle avait donc un peu partagé les différentes tâches des domestiques… et, objectivement, ce n’était pas plus salissant de passer un coup de balai que de brosser sa jument – même si c’était moins agréable, certes.

Les leçons pour lui apprendre à maîtriser son Don était déjà un peu plus particulières. Pour le coup, ce que lui avait enseigné sa mère n’était clairement pas suffisant et elle devait donc mettre les bouchées doubles. Ce n’était pas facile. Se barricader, ce n’était pas facile. Pense à un mur, lui avait dit Mère ; construis-le avec ton esprit, avait dit son professeur. Ça, c’était facile. Le truc, c’est que c’était beaucoup plus difficile de garder le mur debout en pensant à autre chose. Et il était difficile de ne pas penser à autre chose au milieu du Collegium et de ses camarades qu’elle avait pour certains beaucoup de mal à supporter. Alors, pour éviter d’émettre ses pensées à tout va, la rouquine s’était-elle repliée vers les jardins. Elle se serait bien dirigée vers les écuries mais elle avait déjà entendu quelques remarques sur le temps qu’elle y passait et elle ne voulait pas risquer que ça remonte aux oreilles de Grand-père. Non, les jardins, c’était bien.

Elle déambulait donc dans les allées, entre les parterres de fleurs et les arbres, en essayant de construire son mur mental. Qui était constitué, évidemment, des mêmes pierres que les bâtiments de Bordebure. Ce qui l’amena irrémédiablement à penser au domaine. Surtout qu’un des rosiers avaient des fleurs de l’exacte nuance que Mère aimait. Et que les petites pensées violettes lui rappelaient celles qui poussaient dans les pâturages. Comment ça se passait là-bas ? Est-ce que Mère réussissait à tout gérer toute seule ? Les domestiques savaient ce qu’ils faisaient bien sûr, mais Derlyth ne pouvait pas l’aider. Ni veiller sur l’élevage. Lorsqu’elle était partie, la plupart des juments pleines avaient déjà mis bas mais il en restait deux ou trois à pouliner. Est-ce que les poulains étaient nés ? Est-ce que ça s’était bien passé ? Et les deux poulains à débourrer ? Etaient-ils bien avancés ? N’avaient-ils pas eu peur ?

Plantée devant un rosier, Dyalwen effleurait machinalement les pétales des fleurs, tandis que ses pensées dérivaient vers toutes les tâches qui devaient occuper les gens du domaine et sur lesquelles elle ne pouvait pas veiller…

14
Présentation des joueurs / Derrière l'écran
« le: 08 mai 2018, 22:03:58 »
MON PROFIL DE GEEK

Prénom ou pseudo: Ruckbat.
Age: La trentaine dans un an.
Ville/Pays: Le Berry, c’est chouette (même si la Wifi y est capricieuse et que la 4G n’y est pas encore arrivée).
Boulot/Etudes : Je soigne des vaches, des chèvres, des chiens et des chats.

Si j'étais...

une fleur je serais : un mouron des champs.
un animal je serais :
une couleur je serais : violet.
une pierre précieuse je serais : l’aigue-marine (c’est-à-dire une émeraude mais en beaucoup plus ordinaire).
une race du seigneur des anneaux je serais : elfe, m’a-t-on dit, même si je me vois plutôt humaine, tout simplement.
un objet je serais : un bout de ficelle, qui essaie d’être discret et utile quand y a besoin… mais qui est parfois pas adapté ou pas assez solide pour aider.
un livre je serais : le dictionnaire, pour apprendre des nouveaux mots tous les ans et, parfois, me laisser aller à sortir ma science.
un plat je serais : une salade, parfois simple, parfois composée.

Pour tous ceux qui ont trouvé ça cucul, la suite n'est pas triste non plus !

Fromage ou dessert ? Fromage, bien sûr ! (avec du pain, évidemment !)
Votre blague préférée : Euh… je suis nulle en blague et les seules dont je me souviens sont du genre « M. et Mme Truc ont un fils », donc je passe x)

Quel mot trouvez vous absolument irrésistible ? Fluffy.

Définissez vous en 3 mots : Rangement, musique, obstination.

Comment avez vous connu le forum ? Par l’Archiviste.
Quels livres de Mercedes Lackey avez-vous lu ? Juste Les Flèches de la Reine (pour le moment).

Allez j'arrête là la torture. Vous en redemandez ? N'hésitez pas à répondre à vos propres questions. Toutes les bonnes questions seront ajoutées à cette fiche et feront la joie des prochains inscrits.  :P

15
Hérauts / Gris / Dyalwen de Bordebure
« le: 08 mai 2018, 22:01:02 »
RECENSEMENT DU ROYAUME
Valdemar


Nom : de Bordebure.
Prénom : Dyalwen.
Âge : 17 ans (née le 9ème jour de la 5ème décade du printemps 1468).

Région d’origine : Domaine de Bordebure, dans le sud du Royaume, au cœur de la Goldgrass Valley, un peu à l’écart des routes principales (pas très très loin de Tindale).
Métier/Vocation: Jeune fille de bonne famille, élève non-affiliée au Collegium... et à présent élève Héraut.

~*~

Description physique

Cheveux : Blond vénitien, longs et légèrement ondulés quand ils sont libres, ce qui est rarement le cas… ils ont le plus souvent rassemblés en tresse ou en chignon bas, à la fois pratique et correct.
Yeux : Clairs, mais d’une couleur difficilement qualifiable, entre le vert, le gris et le bleu.
Teint : Clair aussi, comme celui de beaucoup de rousses, et se parant – au grand dam de sa mère – de quelques taches de rousseur.
Taille : 177 cm.
Corpulence : Fine, pour ne pas dire plate. Pour le moment, Dyalwen a une silhouette d’adolescente, tout en bras et en jambe, qui lui donne l’air d’un poulain qui aurait grandi trop vite. Peut-être s’étoffera-t-elle avec le temps mais sans doute pas énormément, étant donné que sa mère n’a pas une silhouette des plus plantureuses. Cette apparence d’asperge cache tout de même un minimum de musculature, acquis par de nombreuses heures d’équitation.
Attitude : Dyalwen est grande et ne s’en cache pas. Même si elle s’est sentie un peu embarrassée par ses grands abattis après sa poussée de croissance, les heures passées à cheval lui ont permis de se familiariser avec et les occupations au domaine familial ne lui ont pas laissé le temps de s’étonner de sa taille plus haute que celle de beaucoup de femmes. Elle se tient droite et, sans regarder les autres de haut, ne baisse les yeux que lorsque la bienséance l’exige ou face à quelqu’un d’un rang supérieur au sien.

~*~

Description comportementale

Qualité principale : Générosité.
Défaut principal : Impulsivité.

La première chose que l’on note en général en faisant connaissance avec Dyalwen, c’est qu’elle a le cœur sur la main. Elle ne rechigne jamais à apporter son aide à qui la sollicite, surtout à quelqu’un auquel elle tient et envers qui elle peut se montrer assez protectrice. Le problème, c’est qu’elle ne pense que rarement aux conséquences et a plutôt tendance à agir d’abord pour réfléchir ensuite. Mais ce n’est pas une raison pour abuser de sa générosité. Dyalwen n’est clairement pas dépourvue d’orgueil ni d’amour-propre et peut se montrer très rancunière ; si elle se figure – à tort ou à raison – que quelqu’un lui a causé du tort, elle ne lui prêtera même pas son mouchoir sale. Ou peut-être du bout des doigts pour ne pas faire honte à sa famille et à l’éducation que lui a donnée sa mère et qu’elle s’efforce de respecter même si elle ne colle pas toujours à ses premières impulsions ou à ses émotions. Emotions qu’elle a par ailleurs beaucoup de mal à masquer… Peut-être est-ce dû à sa capacité à émettre ses pensées, mais la jeune fille a un côté fondamentalement honnête et a beaucoup de mal à mentir ou simplement à cacher ses sentiments.

~*~

Don ordinaire : Dyalwen est bonne cavalière et endurante même si elle n’est pas particulièrement forte. Elle s’entend bien avec les chevaux dont elle a une bonne connaissance, aussi bien en ce qui concerne la façon de les élever, de les dresser ou des soins à leur prodiguer.
Don Héraldique : Parole par l’Esprit, plus facilement émettrice que réceptrice.

Langues parlées :
- Valdemarian : langue maternelle.

Animal de compagnie :
Veladora, une jument de selle, alezane, âgée de 17 ans, issue de l’élevage familial. Vela n’a certainement pas la prestance ou la valeur d’un cheval shin’a’in mais, aux yeux de Dyalwen, c’est la plus belle, la plus douce, bref la meilleure des équidés. D’un naturel doux, calme et patient, elle a été sélectionnée et dressée par le père de Dyalwen et c’est sur son dos que cette dernière a appris à monter. Elles se connaissent si bien que la rouquine a souvent l’impression de ne pas avoir besoin de guider sa monture pour que celle-ci la mène où elle le souhaite.

Compagnon : Tisia ♀.

~*~

Description Historique

Si les mœurs en ville, et en particulier à la capitale, sont relativement libres, les Bordebure, nobles campagnards, mettent un point d’honneur à respecter la tradition, la vraie, depuis des générations. Descendants – du moins, selon la légende familiale – d’un des nobles compagnons de route du Baron Valdemar qui se serait établi en marge du royaume nouvellement créé, dans une grande vallée, ils considèrent de leur devoir de perpétuer les coutumes de la Haute Société… même si les nouvelles générations ont l’air de vouloir les oublier. Célébrant le souvenir de leurs valeureux ancêtres, la famille de Bordebure est notamment une fervente partisane des Hérauts, qui représentent la justice voulue par le premier Roi, mais déplore toutefois le manque d’éducation des apprentis qui, en trois ans de Collegium, ne peuvent apprendre toutes les traditions qu’ils devraient connaître.

Les traditions en question ne sont pas toujours amusantes, notamment quand il s’agit de la place et du rôle des femmes dans la société, mais Dyalwen n’en eut pas vraiment conscience pendant de logues années. Son enfance, à Bordebure, fut une longue suite de jours joyeux, partagés le plus souvent avec son petit frère. D’un an son cadet, Dubhán était le compagnon de jeu idéal, qu’il s’agisse d’escapades à dos de cheval, d’excursions au sein de l’élevage du domaine, de partage de biscuits chipés… ou de punitions méritées. Même les voyages de Caelán, leur père et seigneur du domaine, illustration vivante des devoirs de la noblesse, passaient vite et ne rendaient ses retours à Bordebure que plus agréables. Il acceptait même, parfois, que ses enfants l’accompagnent à cheval sur ses terres.

Mais un jour de l’été 1479 tout bascula. Parti seul, Caelán fit une mauvaise chute de cheval qui le tua sur le coup. Son père, Braden, dut assurer la régence officielle du domaine jusqu’à ce que Dubhán soit en âge de le reprendre en main en plus de ses fonctions d’officier dans l’armée ; Marzanna, sa mère, se mura dans le chagrin ; et le frère et la sœur furent envoyés chacun à des activités plus seyantes à leur rang. Et, si Dubhán ne raffolait pas des exercices militaires ou des subtilités politiques, Dyalwen, elle, n’appréciait guère les leçons de maintien ou de broderie. Néanmoins, la petite fille ne se rebella pas. Son père – son héros – lui manquait beaucoup, même s’il n’était pas souvent au domaine auparavant, et elle ne voulait pas causer encore plus de peine à sa mère. D’ailleurs, celle-ci était plutôt patiente dans son enseignement et avait fréquemment de longues périodes de dépression qui ne la rendaient pas vraiment plus exigeante.

Au cours des années qui suivirent, Dyalwen fit donc de son mieux pour apprendre ce qu’on tâchait de lui inculquer et compensait les moments où Marzanna n’était pas capable de superviser ses leçons en s’efforçant de prendre sa place pour gérer la maisonnée au mieux – heureusement, les domestiques connaissaient leur travail. Malgré leur emploi du temps différent, elle resta toutefois très proche de son frère, même s’ils partageaient plus de discussions que de courses de chevaux. Ce n’était soi-disant pas une activité convenable pour une jeune fille… et, surtout, ça mettait leur mère dans tous ses états. De toute façon, Dubhán préférait visiblement les occupations calmes, au grand dam de son grand-père, et Dyalwen ne voyait pas de raison de l’en priver. Même si, parfois, elle se sentait une petite envie de le secouer pour qu’il se remue.

En 1484, Dubhán atteignit ses quinze printemps et Braden décida qu’il était temps de compléter sa formation en passant par le Collegium de Haven. Pas franchement ravi, le jeune homme ne trouva pas pour autant la motivation nécessaire pour s’opposer à son aïeul et quitta donc le domaine familial pour rejoindre la capitale et son cher grand-père, tandis que sa sœur restait à Bordebure. Au fond d’elle, Dyalwen savait que ce n’était que partie remise – il était hélas peu probable qu’on l’oublie indéfiniment à la campagne – mais elle n’était pas pressée. Il faut dire que Bordebure était un domaine paisible et qu’elle n’imaginait pas trouver mieux ailleurs ; en outre, le mariage n’était guère tentant… et la perspective de laisser sa mère seule n’arrangeait rien. Après tout, les domestiques ne comptaient pas vraiment pour de la compagnie, et Derlyth, toute mignonne qu’elle fût, n’était pas encore en âge d’aider à gérer la maisonnée.

Malheureusement toutes les bonnes choses ont une fin et, à peine un mois avant son dix-septième anniversaire, Dyalwen découvrit qu’elle était dotée du Don de Parole par l’Esprit. Ravie, Marzanna enseigna à sa fille la base nécessaire pour apprendre à barricader son esprit mais se trouva vite dépassée, et résolut donc d’envoyer sa fille à la capitale. Après tout, le Collegium avait les meilleurs professeurs, le reste de sa famille s’y trouvait déjà et il était plus que temps de parfaire son éducation de faire son entrée dans le monde. Ô joie !

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Possessions :
  • Le matériel nécessaire pour chevaucher et s’occuper de sa jument,
  • Deux ou trois tenues vestimentaires adaptées à la pratique de l’équitation,
  • Le nécessaire (robes, jupons, rubans, …) a une jeune fille de la noblesse campagnarde qui débarque en ville… c’est-à-dire trois fois trop au goût de Dyalwen et sans doute pas assez de l’avis des citadins. De toute façon, comme dit sa mère, il sera toujours temps de compléter avec des achats en ville.
Famille :
  • Braden de Bordebure, son grand-père paternel, né en 1419 (66 ans en 1485). Il a un caractère explosif. Fils cadet, il a fait une carrière militaire, a été un brillant officier mais s’occupe depuis plusieurs années de l’entraînement des nouvelles recrues – la retr… quoi ? – au grand dam de ses dernières. Depuis la mort de son fils, il assure la régence du domaine familial en attendant que son petit-fils soit capable d’en prendre la direction.
  • Caelán de Bordebure, son père, décédé en 1479 à l’âge de 37 ans. En toute objectivité (bien sûr), c’était le plus beau des papas, le plus fort des papas, les meilleurs des papas – et des seigneurs. Les souvenirs de Dyalwen étant de plus en plus flous, elle ne saurait dire si son mariage arrangé avec Marzanna était heureux mais il semblait vraiment aimer ses trois enfants.
  • Marzanna de Bordebure (née de la Plainerie), sa mère, née en 1445 (40 ans en 1485). Elle n’a jamais été d’un caractère très fort et, qu’elle ait aimé ou pas son mari, la mort brutale de celui-ci l’a plongé dans une dépression dont elle a du mal à sortir.
  • Dubhán de Bordebure, son frère, né en 1469 (16 ans en 1485).D’un an son cadet, Dubhán est très proche de sa sœur. Simple, pas rancunier ou difficile, son caractère tient plus de celui de sa mère que de son grand-père.
  • Derlyth de Bordebure, sa sœur, née en 1474 (11 ans en 1485).
Spoiler: Arbre généalogique • montrer

Connaissances :
  • Liane, qu'elle a rencontrée le jour de son arrivée ;
  • Isabeau d'Armentières, Héraut Chroniqueuse en Second, témoin de son élection ;
  • Enora, Héraut et Flèche ;
  • Alemdar, le Héraut du Roi, dont elle est l'assistante ;
  • Méra, Héraut et seconde du maître d'armes.
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Spoiler: montrer
J’ai doté Dyalwen de la Parole par l’Esprit mais si ça ne va pas, je modifierai en conséquence, bien sûr.
Et pour la suite, je n’ai aucune idée prédéfinie. J’aime les surprises, qu’il arrive des trucs sympas (ou pas) à mes persos, qu’ils suivent (ou pas) la voie tracée par leur histoire… Je demande juste, si c’est possible, qu’ils ne meurent pas sans raison.

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