Auteur Sujet: [Fleur/Noam] Parenthèse coupable  (Lu 11327 fois)

Fleur de Trevale

[Fleur/Noam] Parenthèse coupable
« le: 11 janvier 2017, 00:28:37 »
2eme jour de la 9ème décade d'Automne 1484 - Auberge de la crique des daims - Au nord de la route de l'Exil

Ca avait été toute une aventure, une organisation folle de venir ici, et autant qu'elle s'en souvienne, Fleur s'était rarement donnée autant de mal. Mais cela en valait la peine, elle le savait.

Sans totalement avouer son infidélité, elle s'était alliée une de ses servantes, Janee, qu'elle avait promue habilleuse, sur le conseil de Noam. Elle lui avait demandé de l'accompagner dans sa prétendue retraite spirituelle dans le temple des Soeurs de la Consolation, réputé pour "résoudre" divinement les problèmes d'infertilité. Puis elle lui avait avoué qu'elles n'iraient là-bas qu'une nuit sur les trois de prévues. Les deux autres nuits seraient passées à l'auberge de la crique des daims, où elle avait réservé à prix d'or deux chambres. Une pour elle - elle n'avait pas évoqué Noam, son habilleuse étant assez fine pour suspecter la vérité - et une pour Janee et son amoureux, un jeune bourgeois déjà fiancé par ses parents et contre sa volonté. La jeune domestique en avait sauté de joie et promit sa discrétion et sa fidélité totale à Fleur.

Le plus difficile avait été de convaincre Owen, qui répugnait à passer toutes ses nuits sans sa femme. Mais elle l'avait si bien cajolé, si bien pleurniché, boudé, supplié, qu'il avait finit par accepter, surtout quand Fleur lui avait promit de lui organiser chaque jour de son absence de somptueux dîners avec ses amis du Grand Conseil.
Elle avait ensuite fait savoir à son cercle de connaissance où elle allait, pour ne pas donner l'impression de cacher quoique ce soit, et, par le canal de Pluiechantante, elle avait fait passer un court mot à Noam, avec le lieu, la date, et le nom qu'elle avait utilisé.

Janee avait acheté pour sa maîtresse de nouvelles robes typiques de la petite bourgeoisie, qu'elle avait empaqueté dans les bagages de Fleur, puis elles étaient parties vers le Temple. La jeune femme avait fait en arrivant un don très généreux aux Soeurs. Celles-ci n'était pas vraiment corruptibles, et avaient fait voeux de silence, mais deux précautions vallaient mieux qu'une. La nuit là-bas avait été pénible, dans ce dépouillement religieux austère, et Fleur n'avait pas beaucoup dormi. Le matin, elle avait revêtu ses nouveaux vêtements, et sous son identité d'emprunt, elle s'était installée dans la chambre de l'auberge qu'elle avait choisit.

L'auberge de la crique des daims n'était pas le genre de logement où risquait de s'arrêter quelqu'un de son rang, ce qui était précisément la raison pour laquelle elle l'avait choisit, mais elle était normalement confortable et assez isolée.
Fleur découvrit un établissement charmant, et des tenanciers extrêmement sympathiques, et peu curieux, à qui elle avait donné une brève description d'un homme qui la rejoindrait, ainsi qu'un peu d'argent, encore.
Puis elle avait investi son élégante petite chambre, si différente du luxe auquel elle était habitué, mais proposant un confort parfait, et surtout, la promesses d'heures agréable en compagnie de son amant
Janee l'avait aidé à défaire ses bagages, et, sous ses ordres, avait disparu pour les deux prochains jours dans sa chambre, plus petite, et le plus loin possible de la sienne, où son amoureux l'attendait déjà.

Fleur était fébrile, se sentait si rebelle, si aventureuse, si impatiente d'avoir réussit à organiser ça. Deux nuits à part, réservée entièrement à ses amours coupable, si elle avait un jour imaginé organiser une telle chose!
Épuisée aussi par sa courte nuit, elle s'assit sur le lit et défit sa coiffure complexe. Habituellement, elle laissait ses cheveux lâchés le plus possible, avec des perles, des bijoux, des nattes. Là, pour éviter qu'on la reconnaisse, Janee avait attaché ses cheveux en chignon tressé bas typique des femmes de petits bourgeois, une coiffure que Fleur détestait.
Et enfin, elle s'allongea sur le dos, et s'endormi peu profondément, en attendant Noam.

« Modifié: 30 mars 2020, 21:30:22 par Fleur de Trevale »

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Re : [Fleur/Noam] Parenthèse coupable
« Réponse #1 le: 11 janvier 2017, 09:00:42 »

PNJ: Héraut Noam

Après leur première entrevue, Noam avait guetté un nouveau message, un nouveau rendez-vous. Mais celui-ci n'était pas arrivé. Les jours avaient passés et l'espoir d'être recontacté par Fleur s'était réduit. Il avait pourtant cru que quelque chose s'était produit entre eux, une alchimie, une connexion. Lui-même n'était pas loin de tomber amoureux — Athor soutenait que c'était déjà le cas.

Petit à petit le Héraut avait sombré dans la mélancolie. Il avait refusé de repartir sur le terrain tout de suite, prétextant des douleurs dans la nuque et demandé à être affecté à une cour en ville, dans l'espoir que la belle ou son exotique messagère finiraient par le recontacter.

Les nouvelles arrivèrent finalement... sous une forme inattendue. Wylan l'avait alpagué au détour d'un couloir et l'avait entretenu d'un culte religieux étrange et inconnu pendant au moins une marque. Comme cet homme ne faisait jamais rien sans raison, Noam l'avait patiemment écouté, priant silencieusement pour qu'il en arrive enfin au véritable but de cette discussion. D'une oreille seulement, maudissant intérieurement son interlocuteur qui ne semblait pas se soucier de son manque d'intérêt. Puis il avait soudain réalisé que Wylan lui parlait d'une femme et d'une congrégation au nom étrange.

«Pardon? Athor me parlait, j'ai raté la dernière partie.»

«Je te disais donc qu'une très charmante dame, avec laquelle tu discuterais, semblerait-il, de théologie, m'a demandé de te dire, si je te croisais, qu'elle allait enfin entreprendre cette retraite au Temple des Soeurs de la Consolation, dont elle avait parlé avec toi.»

:Fleur de Trevale?! :
:Ah tiens, maintenant ce que je te raconte t'intéresse? :
:Pourquoi... pourquoi est-ce que c'est toi qui m'apportes cette nouvelle? :
:Elle n'est pas la première à venir se confier à moi... j'attire les confidences de manière presque... magique.:


Noam avait dû se retenir de coller une droite à l'insupportable Héraut. Pourtant, d'habitude, il l'appréciait plutôt, malgré son habitude de donner des surnoms de mauvais goût à tout le monde.

:Merci d'avoir transmis.:
:Je t'en prie... et un petit conseil: fais attention. Culbuter une paysanne ne prête que rarement à conséquence, culbuter la femme d'un noble riche et puissant, par contre...:
:Il n'y a que le sexe chez toi, hein? :
:Aha... je vois. Bon, tu sauras qui venir voir quand elle t'aura brisé le cœur et que tu auras besoin d'aller te saouler.:


:Il a raison, tu sais.:
:Je sais.:


Il s'était encore écoulé plusieurs décades quand il reçut enfin un message de Fleur, qui lui donnait rendez-vous dans une auberge de la Crique des Daims. Le cœur de Noam avait dansé la gigue pendant plusieurs marques et il s'était senti revivre.

Impatient, il lui avait fallu toute la discipline acquise sur le terrain pour ne pas se jeter immédiatement sur les routes. Il avait demandé une permission pour se rendre dans des sources chaudes, toujours pour sa nuque, et avait soigneusement préparé ses affaires pour cette escapade. Dans ses sacoches de selle, il avait mis des vêtements civils, qu'il comptait revêtir sitôt arrivé à proximité de l'auberge.

Enfin, il s'était mis en route. Athor filait comme le vent, ravie elle aussi de quitter Haven. Ils firent le trajet en un temps record. Mais plutôt que d'aller directement à l'auberge, Noam prit la direction du Relai local. Là, il prépara la place pour Athor et profita pour se changer.

:Je pense que je viendrai traîner à portée d'oreille ce soir. Tu me raconteras.:

Puis il se mit en route, à pied cette fois, pour rejoindre l'auberge. Là, il demanda à voir Rose et on lui indiqua une chambre. Fébrile, il s'arrêta quelques instants sur le seuil. Puis il toqua légèrement et entra.

Fleur, étendue sur le lit, sans défense, semblait dormir. Le cœur de Noam tambourina dans sa poitrine. Le plus silencieusement possible, il vint s'assoir à côté d'elle et l'embrassa doucement pour la réveiller.

«Bonjour... Rose.»
« Modifié: 11 janvier 2017, 09:17:30 par Conteur »

Fleur de Trevale

Re : [Fleur/Noam] Parenthèse coupable
« Réponse #2 le: 11 janvier 2017, 09:46:10 »
Brusquement, Fleur ouvrit les yeux. Elle ne comprit ce qui l'avait réveillé qu'en prenant pleinement conscience que des lèvres étaient posées sur les siennes.
Les siennes s'étirèrent dans un sourire ravi et elle se redressa pour se mettre sur les genoux, sur le lit, afin de le regarder. Elle se souvenait de sa beauté, mais le temps lui avait fait oublier à quel point elle le trouvait séduisant. Et pourtant, il avait très souvent hanté ses rêves, et presque tous les soirs depuis leur rendez-vous chez Pluie, elle avait regretté ses mains, alors qu'Owen l’honorait à la mesure de ses capacités. C'en avait été presque douloureux, et elle avait été partagée entre ses souvenirs, ses désirs pour Noam, et son affection pour Owen qui la poussait à l'indulgence tout en sachant qu'il ne faisait pas vraiment d'effort, tout en sachant ce que ça pourrait être, si seulement...
Son coeur rata un battement, et elle posa ses mains sur les joues du Héraut avant de se pencher pour goûter pleinement sa bouche, soupirant d'aise.

Enfin, elle s'écarta à nouveau et lui dit en souriant:

"Noam, tu es là."

Elle le regarda encore, une lueur amusée dans les yeux.

"Oh, tu as troqué tes vêtements blancs, tu es très beau comme ça. Moi aussi je me suis déguisée!"

Fleur désigna sa robe rose un peu trop simple à son goût et secoua la tête pour achever de défaire sa coiffure. Puis elle sauta légèrement sur le matelas, comme une enfant, babillant :

"Alors, que penses-tu de mon organisation pour ces prochains jours? J'espère ne pas avoir bouleversé ton emploi du temps? Je suis désolée de ne pas avoir pu te voir avant, je ne voulais pas prendre de risque, et oh, tu m'as manqué!"

Elle attrapa ses larges mains et mêla ses doigts aux siens.

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Re : [Fleur/Noam] Parenthèse coupable
« Réponse #3 le: 11 janvier 2017, 13:48:11 »

PNJ: Héraut Noam

Fleur se réveilla de manière absolument charmante. Puis elle l'accueillit avec un baiser passionné qui réveilla son désir. Dieux! Cette femme le mettait dans un tel émoi!

Elle s'écarta et se réjouit de sa présence avant de commenter sa tenue. Noam sourit avec indulgence.

«Je me suis dit que ce serait plus discret... Mon physique couplé à ma tenue m'aurait rapidement trahi. Et je suis censé être aux sources pour soigner un mal de nuque imaginaire.»

Fleur était fière d'elle, c'était certain. Elle semblait ravie d'avoir trouvé ce subterfuge pour leur offrir une vraie nuit d'amour. Noam admirait son culot. Car il en fallait pour mentir éhontément à son mari et venir le retrouver ici. C'était une preuve de son envie de le revoir. Car si elle n'avait pas voulu reconduire leur aventure, il lui aurait suffi de déclarer que les risques étaient trop grands, et qu'il valait mieux s'en tenir là.

Il allait cependant devoir tempérer sa joie.

«J'ai réussi à m'arranger pour cette fois, ne t'inquiète pas. Mais je vais devoir repartir sur le terrain. L'hiver est le printemps sont les deux saisons où mes compétences sont les plus recherchées. Je reviendrai sans doute à Haven pour fêter le Solstice avec ma famille, mais après, je serai loin jusqu'au début de l'été. Et toi aussi tu m'as manquée.» Mais son ton était retenu. Il savait qu'il se laisserait à nouveau charmer, que très vite, il ne serait plus capable de réfléchir correctement, alors il voulait parler maintenant. «Tu n'as peut-être pas choisi la meilleure personne pour entretenir une liaison. Je ne suis que rarement à Haven. Quelques décades par année, tout au plus. J'espère que tu as conscience de cela. Mon devoir passe avant tout le reste.»

C'était aussi pour lui qu'il disait cela. Il avait fait une exception pour elle, mais cela ne se reproduirait plus. Sitôt ce weekend fini, il irait voir Alemdar, se déclarerait guéri et retournerait sur le terrain, là où se trouvait sa place.

«Mais pour ces deux jours, encore, tu m'as tout à toi» déclara-t-il en embrassant les doigts de Fleur.
« Modifié: 11 janvier 2017, 14:32:35 par Conteur »

Fleur de Trevale

Re : [Fleur/Noam] Parenthèse coupable
« Réponse #4 le: 11 janvier 2017, 14:50:16 »
Toute cette aventure plongeait Fleur dans l'euphorie, et la rendait ultra-sensible, plus que d'ordinaire. Aussi, quand Noam prit un ton plus posé pour lui expliquer clairement la réalité, qu'elle connaissait sans trop vouloir y penser ou pire se projeter, les épaules de la jeune De Trevale s'affaissèrent brusquement, et sa bouche se tordit dans une moue désolée.

"Je sais."

Sa voix mourut dans sa gorge.
Oui elle savait.
Et à la base, quand tout ça n'était que théorie, ça l'arrangerait. Un héraut de terrain passait le minimum de temps à Haven, là où Fleur resterait le long de sa grossesse, si les Dieux lui accordait de tomber enceinte durant ces quelques jours. Et pour éviter tout embarras, elle préférerait qu'il soit loin, pour éviter la tentation de le voir les premières semaines, et la complication de se cacher de lui par la suite. Dans l'idéal, loin d'elle, il l'oublierai, et quand il apprendrait qu'elle avait eu un enfant - car une telle nouvelle lui reviendrait forcément aux oreilles, elle ne se faisait pas d'illusion - il s'en moquerai, lui laissant le bénéfice du doute.
Oui mais, elle n'avait pas pensé à sa souffrance à elle. Toute une vie ensuite avec Owen, sans le moindre espoir de revenir dans ses bras, c'était tout à fait déprimant. Et lui, si finalement il en souffrait...

"Je... c'est aussi bien ainsi non? Je ne veux pas que tu ai de problème, si Owen l'apprenait... Sans même parler de ma position alors. Oui, c'est mieux" conclue-t-elle, faussement convaincue.

Noam embrassa alors ses doigts, et Fleur essaya de chasser les soucis qu'ils venait d'évoquer. Ce fut assez simple, les lèvres de Noam sur sa peau réveillant ses sens, endormis loin de lui.
Elle s'avança, toujours sur les genoux, pour se mettre à califourchon sur lui. D'un geste du menton, elle désigna la fenêtre l'horizon.

"Sais-tu que j'ai du passer une horrible nuit chez les Soeurs de la Consolation, pour donner le change? C'était affreux, le lit était minuscule, dur, et les draps... Et il faisait froid! "

Elle racontait ça d'un ton amusé, car elle se plaignait aussi pour le distraire.

"Je ne connais pas du tout la région, j'ai du sonder un des Conseillers amis de mon mari, discrètement, pour avoir quelques repères, et puis j'ai cherché sur des cartes." Oui, Fleur s'était donné bien du mal! "Toi qui est toujours sur les routes, tu connais?"

Elle avait récupéré sa main gauche pour la passer dans les cheveux blonds du Héraut avec tendresse.

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Re : [Fleur/Noam] Parenthèse coupable
« Réponse #5 le: 12 janvier 2017, 14:22:47 »

PNJ: Héraut Noam

La réponse de Fleur ne fut pas celle qu'il attendait.

«D'accord» fut tout ce qu'il trouva à dire après avoir embrassé les doigts de Fleur. Mais dans sa tête, les pensées tourbillonnaient.

Certes, le ton de Fleur n'était pas très convaincant ni convaincu, mais Noam n'était pas capable de l'entendre. Tout ce qu'il avait compris, c'était que la dame s'était bien amusée avec lui, mais que son absence arrangerait bien ses affaires, car alors il ne risquerait plus de nuire à sa réputation.

Il avait toujours su que cette relation ne pourrait pas se faire, qu'ils n'auraient jamais rien de plus de quelques instants volés. Mais il s'était imaginé qu'ils essaieraient. Jusqu'à se lasser, ou s'engueuler. Fleur ne leur offrait même pas ça. Peut-être était-ce plus sage? Se séparer sur un bon souvenir, avant que l'amertume ne vienne tout salir?

Il aurait aimé d'Athor soit là. Elle aurait su quoi dire, elle aurait compris. Mais par pudeur, elle était restée au Relai.

Fleur coupa court à ses tergiversations en venant s'installer sur lui. À quoi cela servait-il qu'il se lamente? La situation n'allait pas changer de sitôt. Autant profiter de ce qu'il avait maintenant, une Fleur avide de lui.

«J'imagine. Ça a dû être affreux. Pauvre petite Rose.»

Il l'embrassa dans la nuque avec douceur, l'esprit toujours un peu ailleurs.

Puis elle lui parla de la région, de la manière dont elle avait découvert l'endroit. Sa voix enjouée fit sourire Noam.

«Oui, je connais très bien la région, je travaille souvent par ici. C'est une des raisons qui explique que je me sois changé. Beaucoup de gens me connaissent dans le coin.»

Fleur de Trevale

Re : [Fleur/Noam] Parenthèse coupable
« Réponse #6 le: 21 janvier 2017, 11:28:36 »
Fleur vit bien que sa réponse décevait son amant, et elle se rattrapa, incapable de faire de la peine à qui que ce soit, et à plus forte raison à quelqu'un qu'elle affectionnait particulièrement. Elle voulait à tout prix ne pas gâcher cet intermède exceptionnel.

"Mais je... ce que je veux dire... j'essaye de me montrer raisonnable, tu vois? C'est ce qu'on attend d'une Dame."

Sur ce début de réponse, elle fit un sourire légèrement coquin et ajouta:

"Mais entre ce qu'il faudrait et ce que l'on fait... je ne suis pas quelqu'un de très disciplinée, tu sais..."


Juchée sur lui, elle fit un bruit de gorge ressemblant à un ronronnement quand il posa ses lèvres sur sa nuque, et la plaignit de ce qu'elle avait traversé pour être ici. Mais quand il lui dit qu'il avait beaucoup travaille ici, Fleur s'affola un peu:

"Oh? Je n'avais pas pensé qu'on puisse te reconnaître..." elle fit la moue, déçue. "Ce sera impossible alors de... j'aurai voulu... j'aurai aimé aller me promener dehors, avec toi, en toute liberté."

Se promener dans la campagne n'était pourtant pas un passe-temps pour Fleur, indécrottable citadine. Mais c'était l'idée qu'elle se faisait de cette parenthèse bucolique campagnarde. De plus, elle savait que jamais elle ne pourrait, en ville, se promener aux côtés de Noam.

"Et peut-être... peut-être accepterais-tu de me présenter Athor, si elle veut bien me rencontrer aussi?"

Fleur rêvait d'approcher un Compagnon depuis... elle ne savait plus! Au Collegium, elle en avait eu l'occasion, mais n'était pas assez lié avec un Héraut en particulier pour que ses échanges avec les créatures divines soient poussés. Il y avait bien Isabeau, mais ça ne s'était jamais fait. Et depuis son mariage, approcher un Compagnon était presque impossible.

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Re : [Fleur/Noam] Parenthèse coupable
« Réponse #7 le: 22 janvier 2017, 15:49:07 »

PNJ: Héraut Noam

«D'accord.»

Noam ne savait que dire d'autre. Il voyait que Fleur ne voulait pas le blesser, qu'elle tentait de rattraper ses paroles maladroites, et il appréciait cela. Mais cela ne changeait rien à la situation. Fleur comptait mettre fin à leur relation dès qu'il repartirait sur le terrain. Même si elle prétendait ne pas être certaine de pouvoir s'y tenir.

Heureusement, avec Fleur juchée sur lui, il en oubliait un peu ses malheurs. Sentir la jeune femme si demandeuse l'excitait déjà, malgré son humeur encore un peu morose.

Ils parlèrent de la région dans laquelle ils se trouvaient, et Fleur sembla très déçue que Noam y soit connu.

«Tu as choisi la région dans laquelle je suis le plus demandé, avec mes compétences. Mais c'est pour cela que je me suis changé. Habillé en civil, je passe bien plus inaperçu. Et je doute que quiconque te reconnaisse toi. Si on me pose des questions, je dirai avoir eu rendez-vous avec celle que tu prétends incarner, ce qui confirmera l'aubergiste. Bref... si tu veux aller te promener, nous pouvons le faire.»

Mais ce désir bourgeois surprenait Noam. Aller se promener? Dans la campagne? Avec lui? C'était étrange, mais touchant.

Puis elle demanda à voir Athor. Voilà sans doute l'explication! Elle souhaitait se promener... pour avoir un prétexte pour rencontrer son Compagnon. C'était tout de suite beaucoup plus logique.

«Bien sûr, si tu le désires. Mais j'ai laissé Athor dans un Relai non loin d'ici. Il faudra marcher pour l'atteindre. As-tu les chaussures nécessaires pour cela? Il serait dommage d'abîmer ces petits pieds mignons.»

Il ponctua sa remarque d'une caresse sur les mollets de la jeune noble et d'un sourire doux.

Fleur de Trevale

Re : [Fleur/Noam] Parenthèse coupable
« Réponse #8 le: 22 janvier 2017, 23:48:59 »
"Pour moi tu ne passes absolument pas inaperçu" roucoula Fleur en passant ses mains sur les larges épaules du Héraut. "Tu verras, j'ai pris tout un accoutrement très... champêtre. J'ai même un bonnet de coton blanc, un bonnet!"

L'idée d'enfiler une telle coiffe amusait beaucoup Fleur. C'était presque comme un jeu, dangereux, mais si plaisant !
Elle se montra ravie qu'il accepte de lui faire rencontrer son Compagnon. Il parla de ses chaussures, et elle éclata de rire:

"Mais j'ai tout ce qu'il faut, enfin je crois"

Car il est vrai que la jeune femme était bien plus une adepte des délicats souliers à talons que des randonnées, donc elle ignorait quel était l'attirail adéquat pour batifoler à travers champs.
Elle se contorsionna, relevant le bas de sa robe, et avec une souplesse étonnante, fit passer sa jambe droite au dessus d'eux pour lui mettre sous le nez son mollet engoncé dans une chaussure plate de bonne qualité, mais pas faite pour parader.

"Elles sont très laides, mais confortables, et je peux essayer de marcher avec toi!"

Elle se contorsionna à nouveau pour s'éloigner et se lever, mettant fin à un contact de leur corps terriblement poussé. Elle attrapa le bonnet en question, négligemment posé sur la table de nuit, et le mit sur sa tête, cachant ses cheveux blonds en les remontant sur les côtés. Elle avait l'air d'une charmante paysanne qui aurait piqué la robe de la bourgeoise d'à côté.

"Peux-on y aller? Es-tu trop fatiguée? Ou Athor? J'ai envie de bouger, avant que tu n'achèves de... m'épuiser!"

Un sourire gourmand et tout à fait coquin éclaira son visage.

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Re : [Fleur/Noam] Parenthèse coupable
« Réponse #9 le: 23 janvier 2017, 15:22:58 »

PNJ: Héraut Noam

«Mais tu as pensé à tout! Une vraie professionnelle sous couverture!»

La candeur de Fleur ne pouvait manquer de dissiper les pensées moroses du Héraut. Comment rester de marbre devant tant de bonne humeur? Elle était si mignonne, si enjouée. Noam ne pouvait que sourire à ses minauderies.

Puis elle s'agita sur lui, faisant passer une jambe devant elle pour la présenter à Noam. Il regarda à peine les souliers, préférant admirer le galbe du mollet d'albâtre qu'on lui offrait. Puis il se força à observer ce que Fleur lui montrait, car elle attendait sans doute un commentaire de sa part.

«Ça me semble très bien.»

Noam ne voyait rien à reprocher à ces chaussures. Certes, elles n'étaient pas faites pour être portées avec une robe de cour, mais elles n'étaient pas laides, juste fonctionnelles.

Fleur se remit debout pour se préparer à sortir. Noam se redressa à son tour. Il aurait préféré rester à l'intérieur, mais il ne pouvait dire non à Fleur. Et puis, une promenade, seuls tous les deux, cela ne pouvait manquer d'être agréable.

«Tu es très mignonne avec ton bonnet... une vraie petite divinité champêtre.»

Fleur s'inquiéta quand même de son état de fatigue, et de celui d'Athor. Il ne put s'empêcher de sourire.

«Fatigué? Non, vraiment pas. Et Athor... est trop loin pour que je lui demande la permission, mais je sais que cela ne la dérangera pas.»

Avant de sortir, il attira Fleur contre lui, la souleva par la taille, la fit tourner et l'embrassa avec passion. Puis il la reposa et se dirigea vers la porte.

«Après vous, ma dame.»

Ils sortirent de l'auberge, et Noam prit la direction du Relai. Très vite, il réalisa qu'il marchait beaucoup trop vite pour Fleur. Il avait l'habitude des Hérauts, qui marchaient comme des hommes. Mais c'était la première fois qu'il marchait plus que quelques pas en compagnie d'une noble... et celle-ci se déplaçait à tout petit pas, selon ses standards.

«Tu veux aussi faire un tour sur son dos? J'imagine que ce ne serait pas la première fois que tu montes sur un Compagnon, non? Certaines de tes amies sont devenues Hérauts, n'est-ce pas?»

Fleur de Trevale

Re : [Fleur/Noam] Parenthèse coupable
« Réponse #10 le: 29 janvier 2017, 22:06:08 »
Bien entendu, toute à ses minauderies, Fleur s'attendait à ce que Noam la contredise et la complimente, c'était le jeu. C'était agréable d'y jouer. On ne pouvait pas vraiment dire qu'Owen pouvait se prêter à ce genre de séduction. Bien sûr qu'il la trouvait belle, il l'admirait souvent, mais si elle lui disait que ses chaussures étaient laides, il répondrai que oui, pour aller dans son sens. Aucun intérêt, donc. 

Quand Noam l'attrapa par la taille, elle laissa échapper une exclamation de surprise et de joie, étouffée sous son baiser passionné qui faillit lui faire oublier la promenade projetée. Quand il a reposa, elle soupira de dépit, s'éloignant à regret de ses lèvres, de son étreinte.

Ils sortirent, et, le pas léger, presque sautillant, Fleur suivit le Héraut, mais très vite, il la distança, tant son allonge était grande. Heureusement, il s'en rendit compte sans qu'elle ait à lui faire remarquer, et sa proposition la prit de court:

"Sur son dos? Penses-tu qu'elle serait d'accord?! Oh, j'adorerai! Je ne l'ai jamais fait, je n'ai jamais osé demander! Tu sais...", elle pencha la tête et se pinça les lèvres, hésitante, puis avoua "les Compagnons m'intimident, ils sont tellement... majestueux!"

Et il n'y avait pas grand chose qui intimidait Fleur De Trevale!

Accélérant le pas pour rester à ses côtés, elle mis sa main dans la sienne, appréciant infiniment de pouvoir le faire en plein air, sans vraiment se cacher.

"Isabeau d'Armentière est Héraut, élue par Bethaniel, il est si grand! Après... Owen ne me laisse pas tisser de liens avec des gens comme toi."

Elle fit un peu la moue, mais son expression s'éclaira quand elle aperçut le Relai, au loin. Elle allongea son pas, lâchant la main de Noam et se mettant presque à courir, impatiente.

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Re : [Fleur/Noam] Parenthèse coupable
« Réponse #11 le: 30 janvier 2017, 11:03:30 »

PNJ: Héraut Noam

«Pourquoi refuserait-elle? Athor est très gentille. Ma meilleure amie.» Il sourit de l'aveu de Fleur, pas parce qu'il s'en moquait, mais parce qu'il la trouvait touchante. «C'est certain qu'il n'existe pas de plus belle créature sur terre... à part toi peut-être.»

Le compliment était facile, mais il n'avait pas pu s'en empêcher. Et il savait que Fleur apprécierait. Elle était finalement assez simple, sous ses toilettes sophistiquées. Dès qu'on la complimentait, elle s'illuminait comme une enfant à qui l'on aurait donné une sucrerie.

La noble confirma avoir des accointances chez les Hérauts, en la personne d'Isabeau.

«Ah oui, elle assiste le Galren, le Chroniqueur. Elle est mariée au Héraut du Maréchal, non?  Raimon. C'est sûr que Bethaniel est plus grand que mon Athor.»Puis il grimaça à la mention du mari de Fleur. «Parce qu'il te dicte tes fréquentations? De quel droit? Tu es libre de faire ce qu'il se plaît. Et aux dernières nouvelles, les Hérauts sont quand même les gens les plus honorables qui soient.»

À l'approche du Relai, Fleur se mit à courir. Noam décida de prévenir Athor.

:Fleur est avec moi. Elle veut te rencontrer.:
:Ah? Gentille attention de sa part.:
:Je crois qu'elle adorerait aussi monter sur ton dos... si cela ne te dérange pas.:
:Est-ce que j'ai déjà refusé?:
:Non, mais il aurait été grossier de prendre ton consentement pour acquis.:
:Tu es un amour, Noam:
lui déclara-t-elle, la voix pleine de tendresse.

Noam allongea simplement le pas pour se mettre à la hauteur de Fleur. Avec ses petites jambes, elle n'allait vraiment pas vite, même en courant. Très vite, Athor fit son apparition sur le chemin et marcha tranquillement à leur rencontre. Noam reprit la main de Fleur et ralentit un peu le pas. Arrivée devant son Compagnon, Noam lui passa la main dans la crinière et l'enlaça avec tendresse. Puis il se tourna vers Fleur.

«Voici Athor, la plus belle d'entre les belles. Athor, je te présente Fleur de Trevale.»

Gracieusement, Athor inclina la tête.

«Par contre, si tu veux monter, faut que je lui remette sa selle. Ou au moins une couverture. Je ne pense pas que tu saches monter à cru.»

Il se dirigea alors vers l'écurie pour récupérer les affaires de son Compagnon.

Fleur de Trevale

Re : [Fleur/Noam] Parenthèse coupable
« Réponse #12 le: 02 février 2017, 00:13:04 »
Un nouveau compliment provoqua un grand sourire chez Fleur, ravie d'être flattée avec le sentiment que Noam, s'il en rajoutait un peu, ne mentait pas, pensait profondément ce qu'il lui disait. C'était plus une déclaration de son affection que de la simple séduction.

"Oui, le Héraut Raimon, je suis allée à leur mariage, et c'était très élégant."

Fleur appréciait d'autant plus ce genre de cérémonie que son propre mariage s'était conclu à la hâte, et elle n'avait pas eu le temps d'en faire l’événement mondain qu'elle s'était imaginée depuis qu'elle avait commencé à y penser, soit depuis de très longtemps !

Parler des défauts d'Owen avec Noam était assez difficile. Parce que depuis qu'elle connaissait le Héraut, les travers de son époux, qu'elle supportait jusqu'alors avec un doux fatalisme, devenaient plus pénibles à supporter. Le drame de pouvoir comparer...
Ayant comprit que Noam était plus sensible qu'elle à ce sujet, comme l'avait prouvé sa déception face à ce qu'elle lui avait dit dans la chambre, Fleur répondit doucement :

"Owen a une peur panique des chevaux, ça le terrorise, je crois que tu n'imagines même pas à quel point cela impacte sa vie, et la mienne. Et c'est mon mari. Socialement, je ne peux pas faire n'importe quoi. Je sais que l'obéissance que j'ai promis lors de notre mariage est sujette à débat, surtout avec lui, mais il me laisse déjà faire ce que je veux, presque, alors... je m'adapte."

Dans sa façon de parler de lui, il était facile de comprendre qu'en dépit de tout, Fleur éprouvait beaucoup d'affection pour Owen.

Elle chassa sa culpabilité en courant vers le Compagnon de Noam. C'était presque du voyeurisme que d'observer l'intimité affective manifeste entre le Héraut et la créature divine. En plus Athor était une femelle. Une femme aurait pu ressentir de la jalousie, mais Fleur aurait été mal avisée d'en éprouver. Ce qu'elle voyait était beau, enviable dans un sens, mais ne nourrissait chez elle aucun mauvais sentiment.
Avec un grand respect, la jeune femme salua d'un gracieux signe de tête le Compagnon.

"Une couverture fera l'affaire, enfin je pense."

Elle n'arriva pas à fixer longtemps les grands yeux bleus d'Athor. Elle ignorait l’étendue de ses pouvoirs, mais elle avait peur que le Compagnon devine la vérité dans les yeux de Fleur, son plan originel.
Mais elle voulait tout de même lui parler. Bavarde, Fleur n'avait aucun mal à s'adresse à un "animal" comme à un humain.

"Je vous remercie de bien vouloir me rencontrer. Vous avez un Elu... infiniment aimable."

Fleur supposait que complimenter son Héraut était une chose agréable, aux yeux d'un Compagnon. Et s'il y avait bien quelqu'un dans ce pays pour chanter les louanges de Noam de concert avec elle, c'était bien Athor!

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Re : [Fleur/Noam] Parenthèse coupable
« Réponse #13 le: 18 février 2017, 08:10:15 »

PNJ: Héraut Noam

«Je n'en doute pas! Isabeau est d'un snob! Je suis certain que les chemins de table étaient assortis aux gants des serveurs et aux tabliers des soubrettes.» Il rit. «Non que ce soit un mal, mais elle détone, même parmi les Hérauts nobles. Je trouvais déjà Aénor incroyablement attachée à ce genre de menus détails, mais c'était avant de faire la connaissance d'Isabeau.»

Il exagérait sans doute un peu. Aénor était vraiment ridicule parfois, à vouloir assortir ses bijoux à sa coiffure et à son maquillage. C'était sans doute lié à sa fonction, mais elle attachait une importance inouïe à sa vêture. Le snobisme d'Isabeau ne se voyait pas tant sur ses vêtements que sur son attitude. Si vous mettiez Aénor dans une robe de paysanne, en quelques instants, elle adopterait la posture et la gestuelle d'une paysanne. Vous pouviez habiller Isabeau de haillons, elle trouverait toujours le moyen de vous donner l'impression qu'elle portait une robe de grand couturier.

«Raimon est un bon gars. Franc, direct. Je l'aime bien.»

Sans jamais l'avoir rencontré, Owen énervait profondément Noam. Ce n'était pas que la jalousie qui en était la cause. Cet homme ne méritait pas une femme telle que Fleur. Il ne méritait en fait aucune femme, ni aucun des privilèges qu'il possédait.

«Il n'a jamais pensé à se faire soigner? Tu sais que nous avons à Haven de gens très compétents pour soigner les maladies de l'esprit. Je ne pense pas qu'il soit possible de lui ôter totalement cette peur, mais la diminuer, sans doute. Personne ne le lui a jamais proposé? Ou c'est parce qu'il est noble qu'on considère sa phobie comme une excentricité acceptable?»

Une fois qu'ils eurent rejoint Athor, Noam fit les présentations, puis proposa à Fleur de monter sur le dos de son Compagnon. Il lui fallut alors s'éclipser quelques instants pour aller chercher le matériel, laissant la jeune femme seule avec Athor.

Si Athor avait été une femme, elle aurait sans doute souri avec indulgence à la jeune femme qui tentait de l'amadouer en flattant son Élu. Étant un gigantesque cheval blanc, elle remua les oreilles et donna un petit coup de naseaux à Fleur.

Noam revint rapidement avec ladite couverture, posée sur la selle, qu'il avait prise malgré tout.

«On va essayer juste avec la couverture. Si c'est trop inconfortable, je te mettrai la selle. Alors Athor, qu'en penses-tu?»

: Qu'elle est à la fois terriblement gentille et terriblement préoccupée par elle-même. :
: C'est l'éducation qu'elle a reçue. Je suis certain que...:
: Que tu pourrais l'aider à devenir meilleure? Noble but... sauf que cela n'a pas l'air de l'intéresser. Elle veut ton cul, pas tes principes. :
: Je sais. :
: Cœur d'artichaut va! :


Tout en discutant mentalement, il installa la couverture sur le dos d'Athor puis il se tourna vers Fleur.

«Je peux?»

Sans vraiment attendre la réponse, il souleva la jeune femme pour la déposer sur le dos du Compagnon.
 
«Tu montes en amazone, je pense? Ou bien tu sais monter de manière traditionnelle? Comme il n'y a pas d'étrier, je te conseille la méthode normale. De toute manière, vous n'allez pas aller bien loin.»

Fleur de Trevale

Re : [Fleur/Noam] Parenthèse coupable
« Réponse #14 le: 26 février 2017, 21:55:04 »
Ce genre de détail, bien sûr, ne choquait pas Fleur, et elle trouvait même admirable de tenir cette réputation en dépit de la couleur blanche de son uniforme. Elle avoua du bout des lèvres:

"Isabeau fait partie des personnes Elues, qui, une fois distinguées, ne font pas... n'importe quoi."

Ce n'était pas là un reproche coincé ou pincé, plutôt une remarque amusé. Il était courant de voir une jeune personne s'échapper de sa condition grâce à son élection/découverte d'un Don de Barde, envoyer valser une partie d'une éducation trop stricte ou contraignante. Ce genre de chose nourrissait bon nombre de petits ragots scandaleux, et Fleur les connaissait tous.

Faire soigner Owen? Fleur éclata d'un rire que Noam ne connaissait pas encore, peu spontané, assez froid, désillusionné.

"Owen accorde une totale confiance aux Guérisseurs pour un tas de chose, mais ça... Non, il ne s'est jamais laissé approché. Enfant, ses parents ne se sont pas affolés, ils pensaient que ça se tasserait en grandissant, et quand ils ont voulu le faire suivre de plus prêt, Owen avait la volonté bien ancrée de refuser. Ca n'a jamais changé. Et il peut facilement devenir... pénible quand il est contrarié."


Elle adressa un sourire contrit au Héraut et ajouta:

"Il est l'Héritier de Trevale, il est précieux, et sa famille n'a jamais voulu trop le contrarier."

Elle s'arrêta là, n'aimant pas outre mesure évoquer le problème d'héritage que posait Owen devant l'homme qui devait le régler, sans le savoir. Trop risqué.
Et puis... il y avait Athor pour lui changer les idées. Fleur se laissa porter avec délice et retroussa un peu ses jupes pour faire pivoter sa jambe droite. Elle plissa le nez, amusée, heureuse:

"Ca ne fait pas Grande Dame, mais je m'en moque, voilà trop longtemps que je ne suis pas montée!"
Et elle avança à dos de Compagnon, en criant presque de joie:

"C'est vraiment très haut."

Elle se sentait chanceuse de chevaucher une telle créature! Elle laissa sa tête se renverser en arrière, appréciant le vent, le soleil, la liberté provisoire ce ces quelques jours à venir. Elle avait soif d'aventure, de passion, de plaisir.
Ses quelques instants volés sur la croupe de Athor l'exaltèrent, et quand elle en redescendit, en glissant entre les bras musclés de Noam, elle lui demanda:

"Et toi, as-tu des projets précis pour les heures à venir?"