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Thalyana:
3e jour de la 8ème décade d'été 1484 - Route commerciale du Sud

«Dernier jour de voyage! Je me réjouis d'arriver à Haven! Je me réjouis de pouvoir remettre une jupe!»

Thalyana, en bonne campagnarde, n'avait jamais réussi à s'habituer à porter des pantalons. Elle avait toujours tout fait en jupe, y compris apprendre à se battre. Mais elle avait dû se résoudre à enfiler des pantalons pour les longs trajets à cheval. C'était, elle devait l'avouer, beaucoup plus adapté. Mais elle s'y sentait à l'étroit, et malgré l'épaisseur du tissu, un peu nue aussi. Elle n'aurait jamais osé porter ça à Haven.

Haven... le nom de la capitale sonnait comme une promesse. Elle allait pouvoir serrer sa fille dans ses bras. Après plus d'une saison loin d'elle...

La décision n'avait pas été si difficile à prendre. Un tournus avait été établi parmi les Guérisseurs, et quand vint son tour de rejoindre le front, on lui proposa de l'exempter, car elle avait un enfant en bas-âge. Mais elle avait aussi un mari, qui lui se trouvait là-bas. Elle voulait le rejoindre. Elle voulait participer à l'effort de guerre. Même si cela signifiait devoir se séparer d'Amalia pendant plusieurs décades.

« Et toi, qui te réjouis-tu de retrouver à Haven?» demanda-t-elle, poursuivant le cheminement de ses pensées. Elle ne réalisait pas un seul instant que la question avait l'air de sortir de nulle part.

Elle jeta un regard curieux à Irmingarde, Héraut de Valdemar, qui avait passé plus de deux ans sur le front. Elle se trouvait en fait dans la même situation qu'elle, enfant exceptée. Elle était en couple avec un soldat qui passait lui aussi le plus clair de son temps à la frontière depuis le début de la guerre. Et comme elle, c'était cet homme qu'elle abandonnait momentanément pour retourner à Haven. En effet, les deux tiers des Guérisseurs, la moitié des Hérauts et tout le personnel non essentiel avaient été renvoyés vers Haven tandis que les soldats restaient sur place. La guerre n'en avait plus que le nom et l'armistice ne semblait être qu'une question de jours, mais on préférait ne pas dégarnir la frontière tout de suite.

Elle avait passé pas mal de temps avec la jeune femme, là-bas, au camp. Elles avaient presque le même âge, venaient toutes deux de la campagne (même si Mina venait d'une région qui aurait très bien pu se trouver à des dizaines de milliers de kilomètres de Valdemar, tant la mentalité y était étrange) et elles aimaient le même genre d'hommes. Tout cela avait contribué à les rapprocher. Même si au début Mina avait sans doute été mal à l'aise d'avoir dans son champs de vision l'homme avec lequel elle couchait et la femme qui lui avait donné des conseils à ce propos. Elle l'avait d'ailleurs réapprovisionnée en herbes contraceptives à son arrivée.

« D'après toi, Isabeau est énorme comment? » demanda-t-elle. Son cerveau avait très logiquement relié la contraception et la grossesse, puis la grossesse et Isabeau.

Héraut Irmingarde:
La ville approchait, enfin!
Irmingarde n'était pas particulièrement une citadine, mais après autant de saisons au front, la ville revêtait bien des qualités, à commencer par un certain confort. Encore qu'elle n'avait pas à se plaindre vraiment, en tant que Héraut, et compagne du Généralissime, elle avait eu droit à bien des privilèges, elle en avait conscience. Mais tout de même, elle allait pouvoir par exemple investir ses appartements de Héraut de Valdemar, pour de bon. Elle n'en avait pas eu le temps entre sa probation et son retour rapide au front.

:Et moi je retrouverai une stalle de Compagnon digne de ce nom, et les autres...: soupira mentalement Ezarel.

Sa compagne de route sortie Mina de sa rêverie en lui faisant part de sa joie d'arriver. La jeune femme lui sourit très amicalement, consciente que la jeune maman avait hâte de retrouver sa fille. La Guérisseuse avait été un peu déchirée entre son lien avec son époux, son effort de guerre, et sa fille restée à Haven. Amalia n'était pas née dans une période propice à l'agrandissement serein d'une famille.
Aussi, quand elle lui demanda qui elle avait hâte de revoir, Mina ne fut pas étonnée de la question un peu sortie de nulle part.

"Je ne sais pas encore si me réjouis de revoir Haven ou plutôt de ne plus être au front..."

Mina aussi était partagée.
La guerre avait été éprouvante, tant physiquement que mentalement. Elle savait que sa place était là-bas, et y retournerait sans aucun soucis si on le lui demandait, mais elle avait détesté ça. Devoir brûler, blesser, tuer... Elle se souvenait, au retour d'une mission d'éclairage particulièrement violente avec sa mentor, avoir vomit sur les pieds de Beltran à son retour au camp.

"Mais j'en connais un qui se réjouit de me savoir ici!"

Ah ça, Beltran, même avec la meilleure volonté du monde, n'avait pu cacher sa satisfaction de la voir s'éloigner du front, même si cela l'éloignait de lui.

"Je pense que tu vois de quoi je parle."

Kalaïd devait à coup sur partager l'opinion de son Capitaine.

"Amalia a du beaucoup grandir."

La Héraut n'avait pas eu beaucoup l'occasion de voir l'enfant, elle l'avait aperçut plus qu'autre chose.

La mention d'Isabeau arracha un léger rire à Mina qui répondit:

"Beaucoup trop à son goût, je n'en doute pas!"

Isabeau avait envoyé pas mal de lettre pour tromper son ennui d'être un peu immobilisée par son propre corps, et, avec sa verve habituelle et une grosse pointe de mauvaise humeur, avait fait savoir à ses amies à quel point la grossesse n'était pas une partie de plaisir! Ses phrases à rallonge et enflammées avaient beaucoup fait rire Mina, certains soirs, et, définitivement, avait vacciné la jeune femme contre l'envie de faire des enfants.

"La nature peut être farceuse. Une des épouses secondaires de mon père, très fine, était absolument énorme enceinte!"

C'était même limite effrayant.

" Il faudra que je passe voir Sertan aussi, il a été très généreux avec moi, et je n'ai pas vraiment eu le temps de le remercier."

La générosité de Sertan avait surpris grandement Mina, mais pas Isabeau. Pour elle, il était logique qu'il gâte sa famille, et Mina faisait partie de la famille. Aussi, elle avait eu son lot de cadeaux, toujours des bijoux, toujours magnifiques.

Thalyana:
Le front... contrairement à Thalyana qui ne l'avait vu que de loin, Irmingarde y avait passé beaucoup de temps. Trop pour quelqu'un d'aussi jeune. Et si la Guérisseuse était venue de son plein gré, la Héraut n'avait, au début, pas eu son mot à dire. Elle comprenait donc son soulagement à quitter le champ de bataille.

Elle ne put s'empêcher de sourire à la remarque concernant Beltran. À l'arrivée de Mina, on avait fait des gorges chaudes de leur histoire. Puis l'excitation était vite retombée. Et tout le monde, en tout cas parmi les soldats et les Hérauts, avaient commencé à regarder cette relation d'un bon œil, presque protecteur parfois. Thalyana se demandait comment cela se passerait à Haven.

Elle se sentit néanmoins obligée de corriger la supposition de Mina quant à son mari à elle.

« Je crois que Kal est moins protecteur. On s'est connu dans des circonstances... particulières. On s'est rencontré en mission, et il m'a souvent vu dans des situations dangereuses. Ou éprouvantes. On a pris conscience de notre lien au milieu d'un combat.» Elle rit, l'air un peu gênée. « On peut dire que notre amour est étroitement lié à la violence. Et il sait très bien que je ne supporterai pas qu'il me "renvoie à l'arrière". Et que je n'apprécierais pas qu'il soit trop ostensiblement content de me savoir à l'abri... En plus... Je pense que notre lien était moins un fardeau quand j'étais sur le front, car mon humeur était dans le ton... si tu vois ce que je veux dire. »

Thalyana se faisait l'effet d'être une mauvaise mère, mais elle avait trouvé moins douloureux d'être éloigné de sa fille pendant deux saisons que d'être loin de son mari. Elle aimait sa fille plus que tout, elle lui manquait. Mais cette séparation, bien qu'éprouvante, n'était pas handicapante. Être séparée de Kalaïd, c'était avoir l'impression qu'on lui avait coupé un bras, ou une jambe, et que la moitié de son cerveau s'en trouvait paralysée. Pour autant, elle était plus qu'impatiente de revoir sa fille... et de constater les dégâts que l'éducation d'Isabeau aurait eus sur elle.

« Oui. Et elle a dû apprendre plein de mots très snobs.»

Et sans doute tous les synonymes existants pour "j'en ai marre".

« Je ne pensais pas qu'il existait autant de manières différentes de se plaindre. J'espère que je n'ai pas été aussi râleuse pendant ma grossesse... Et dire qu'elle va sans doute être enceinte encore une ou deux fois...»

Elle-même se demandait s'il n'était pas temps de donner un petit frère ou une petite sœur à Amalia. L'accouchement de Thalyana s'étant étonnamment bien passé compte tenu des circonstances, elle ne devrait pas rencontrer de problèmes à tomber à nouveau enceinte. La seule chose qui la retenait, c'était la guerre. Elle avait déjà accouché une fois loin de son époux, elle n'avait pas envie de reconduire l'expérience.

« Sertan est un artisan hors pair. La médaille d'Amalia est tellement belle. Elle vaut sans doute plus que l'ensemble de mes possessions d'ailleurs. Et il est très généreux, en effet. C'est grâce à lui que j'ai pu trouver mon logement. »

Héraut Irmingarde:
Thalyana comprit, bien sûr, de qui parlait Mina, mais rectifia pour sa part sa situation personnelle.

Il y avait les situations mais aussi les caractères des hommes en question qui les différenciaient. Après tout, Mina aussi avait également fait la connaissance de Beltran en mission. Mais on ne pouvait pas dire qu'elle s'était mise en danger, à part en arrêtant de manger au retour. Non, elle avait foutu le feu à son amant (qui ne l'était pas encore) et tout le monde avait pu se rincer l'oeil, sinon, ça avait été plutôt calme, niveau dangerosité. Surtout comparé à la barbarie qu'elle avait pu voir au front.

"Moins protecteur de Beltran? Pas difficile." plaisanta Mina. "Cela dit, je te t'envie pas. Du tout."

Mina préférait encore supporter les bouderies passagères de Beltran concernant sa sécurité, d'autant plus qu'elle ne l'épargnait pas non plus avec son caractère, qu'un Lien pour la Vie.

"Je ne dis pas que vous ne formez pas un beau couple hein! Et une belle famille. C'est juste que... le Lien quoi...."

Mina s'emmêlait lamentablement dans ses explications, et préféra se taire plutôt que s'enfoncer.

:Voilà qui est plus sage en effet." lui souffla Ezarel, amusée.

La discussion roula alors sur la fille de Thalyana et les résultats d'une éducation entre les mains d'une Isabeau très enceinte et très exaspérée.
La remarque sur le vocabulaire présumé d'Amalia arracha un rire à Mina:

"Probable oui, Isabeau a un vocabulaire très vaste, et beaucoup d'éloquence quand elle est énervée! Pense donc à Raimon, le pauvre!"

Le ton qu'elle employait était ironique mais pas méchant. Mina aimait Isabeau telle qu'elle était, et avait hâte de la revoir, même et surtout pour l'entendre râler!

"En ce qui te concerne, je ne t'ai pas beaucoup fréquenté, quand tu étais enceinte, exceptée quand je suis venue chercher des herbes, et je pense que tu te souviens comment ça a fini. J'aurai énervé n'importe qui, même un homme."

Ah, cette entrevue autour des herbes contraceptives et de la sexualité comptait certainement dans le palmarès des grands moments gênants de la courte vie de Mina. Mais elle en parlait avec la principale concernée avec bien plus de naturel à présent, de l'eau avait coulé sous les ponts...

"Un ou deux autres bébés?" Les yeux de Mina s’agrandirent presque exagérément. "Mais pourquoi?!"

Fallait-il être masochiste pour faire ça quand on avait accès à la contraception.

"Sérieusement, je vais l’emmener à Sensholding, ça va lui passer l'envie d'une famille nombreuse!"

Bon, il y avait une différence entre une jeune femme noble ayant 3 enfants et les faisant de plus garder par une nourrice, et une Holderkin traînant son troupeau de mouflet.

"Je me demande à quoi ressemble Liane. Les enfants changent tellement à cet âge en grandissant!"

Mina s'était promis d'aller la voir, même si elle ne saurait pas trop quoi lui raconter. C'était son drame! Elle avait un très bon contact avec les enfants, mais se retouvait désarmée face à sa belle-fille.

"Et il a transmit cette générosité à sa fille." ajouta-t-elle quand elles évoquèrent Sertan De Girier.

Mina resta songeuse quelques secondes plus demanda:

"Tu vas reprendre tout de suite ton poste au Collegia ou t'accorder quelques jours de congé?"

Thalyana:
Amusée, elle regarda Mina s'empêtrer dans ses paroles maladroites.

«Je comprends... Je ne le souhaite à personne non plus. Même si je suis très heureuse.» Elle poussa un soupir. «Le pire, c'est que je n'avais jamais rêvé d'un Lien. Ni même du grand amour. Mon but en arrivant en ville était de me former et de devenir une Guérisseuse compétente. Je comptais ensuite devenir Guérisseuse pour l'armée... D'ailleurs j'avais demandé à Beltran de m'envoyer avec les troupes si une guerre se déclarait. Il m'a envoyé balader. Il ne voyait pas pourquoi il accepterait une Guérisseuse débutante.» Elle sourit. «Bref... Je connais des gens qui rêvent toute leur vie à un Lien et qui n'arrivent du coup jamais à profiter des relations qu'ils ont. Ce n'est jamais assez. C'est plutôt triste finalement. Je préfère les gens comme toi qui réalise que ce qu'ils ont est tout aussi précieux.»

Thalyana était une grande fan de la relation entre Beltran et Mina. La première raison était très mesquine: Beltran l'avait traitée comme une adolescente enamourée quand elle était venue le voir et avait fait preuve d'un certain dédain pour l'amour et les Dieux. Cela avait donc fait plaisir à la Guérisseuse de le voir se comporter comme un adolescent épris avec Mina. Mais elle admirait cette relation, car elle semblait très saine et que grâce à elle, Irmingarde semblait plus à l'écoute de son propre corps. Et les deux semblaient très heureux ensemble, malgré leurs accrochages.

La jeune Verte trouvait très amusant de parler d'Isabeau. Elle se réjouissait de la voir pour se moquer gentiment... car les lettres qu'elle avait reçues ne contenaient souvent qu'une longue plainte déchirante sur la difficulté de sa condition de parturiente.

«Je connais très mal le mari d'Isabeau, je dois avouer. Je n'ai jamais eu de cours avec lui, et je l'ai rencontré pour la première fois au mariage. Mais il m'a l'air de posséder ce bon sens terrien propre aux soldats. Il doit sans doute s'amuser des plaintes d'Isabeau. Et il profite pour la chouchouter sans qu'elle puisse se défendre.»

Sa propre grossesse avait été très solitaire, et elle avait préféré tout prendre sur elle et continuer comme avant. Elle avait travaillé sans discontinuer jusqu'au huitième mois, et même là, elle avait étudié plutôt que de rester oisive. C'est son côté paysan. On lui avait appris à ne jamais rester sans rien faire, aussi s'ennuyait-elle très vite quand elle était inactive.

La discussion tournait toujours autour de la grossesse d'Isabeau, et plus précisément, autour de ses futures grossesses. Idée qui sembla horrifier Irmingarde.

«Mais parce que c'est triste de n'avoir qu'un seul enfant!» s'exclama-t-elle. Elle rosit immédiatement après. «Enfin... je suis fille unique. Ma mère a eu un accouchement difficile et n'a jamais été capable de garder un bébé ensuite. Je sais qu'ils ont toujours regretté de ne pas pouvoir avoir d'autres enfants. Et moi j'aurais bien aimé avoir des frères et sœurs. Je pense que mon enfance aurait été moins solitaire. Certes, il y avait mes cousins...» Elle haussa les épaules. «En tout cas, moi je compte bien donner un petit frère ou une petite sœur à Amalia. Quand la guerre sera finie, évidemment. Car je dois avouer que c'est un peu difficile à mettre en œuvre actuellement... matériellement je veux dire. Pas moyen d'avoir dix minutes de paix à consacrer à ça. Et le soir, on était tellement fatigué que... on s'endormait sans rien parvenir à faire.»

Elle jeta un coup d'œil amusé à Mina. Certes, la jeune femme était bien plus à l'aise avec le sujet depuis qu'elle fréquentait des gens "ouverts" d'esprit, comme Méra ou même Thalyana. Mais il n'en fallait pas beaucoup pour la gêner. Elle était à peu près certaine que de parler de leur tentative avortée pour s'envoyer en l'air avec Kalaïd allait la faire rougir.

Parler d'enfant conduit logiquement Mina à parer de Liane, la fille de son compagnon. La jeune Héraut semblait avoir une jolie relation avec Liane. En tout cas la fillette parlait toujours volontiers de Mina, la Blanche de son papa. Et Thalyana était heureuse de voir la Hold s'intéresser elle aussi à la fillette.

«Quand je suis partie, elle commençait à jouer les pages quand l'envie lui prenait. Sinon, difficile de te décrire. Elle a grandi, c'est certain. Elle est plus mûre. Après, je suis certaine qu'elle a pris encore quelques centimètres depuis mon départ.»

Si Liane avait tant grandi, qu'en serait-il de sa petite fille à elle?

Elle ne put d'ailleurs qu'approuver la remarque sur la générosité d'Isabeau. Elle avait tant fait pour elle, pendant sa grossesse et après.

«Oui... tu sais qu'elle m'a proposé de partager sa nourrice avec moi? Pour Amalia, évidemment, mais surtout pour mon deuxième enfant, le moment venu...» Elle sourit. «Imaginer mes enfants mis en nourrice avec ceux d'une noble. Ma mère était choquée. On ne se mélange pas avec les nobles, là d'où on vient. Chacun reste bien à sa place. C'était déjà difficile pour elle qu'Isabeau soit la marraine d'Amalia, alors ça. T'imagines, ils partageraient le même lait!» Elle pouffa. «Dans les campagnes, on croit encore à l'importance du lait pour la noblesse de l'enfant. Donc en buvant le même lait qu'un noble, mon enfant deviendrait de facto presque noble.»

Le temps passait lentement à cheval, et il fallait bien s'occuper. Discuter était encore le plus agréable, et elles avaient le temps de laisser la conversation partir en tout sens. Mais la proximité de Haven appelait des sujets plus sérieux, comme le travail.

«Je ne crois pas que j'aurai vraiment le temps de prendre des congés. Sur le front, je pratiquais comme n'importe quel Guérisseur. Mais de retour à Haven, je suis de nouveau une Guérisseuse de l'Esprit hautement qualifiée, etc, nanana. Donc Charwin va me mettre la main dessus dès que possible et me remettre au boulot. Et je vais probablement reprendre ma place dans le tournus des Guérisseurs qui sondent régulièrement les conseillers et les nobles.» Elle soupira. «Et toi? Sais-tu ce que tu vas faire, maintenant qu'on n'a plus besoin de toi pour la guerre? Vas-tu continuer à te former et à travailler dans la branche militaire des Hérauts? Si ça ne te dérange pas de travailler sous les ordres de Raimon* et de Beltran évidemment... Il me semble que ta mentore était partante pour continuer à te former, non?»

Spoiler: montrer* Raimon est Héraut du Maréchal depuis un peu moins d'une année.

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