Soyara se dirigeait vers la bibliothèque avec une certaine appréhension. Depuis presque un an déjà, elle servait au palais et un peu plus longtemps qu'elle était à Haven, jamais elle n'aurait cru qu'elle pourrait apprendre à respecter une noble. Mais servir Hilda Allen était presque facile. Bien sûr, elle avait dû apprendre à servir, mais quelque part, il en avait toujours été ainsi. On était soit les maîtres, soit les servants et Soyara avait toujours fait parti de la deuxième catégorie. Elle avait été mendiante, prostitué, chanteuse itinérante, cuisinière, et maintenant elle servait de son plein gré une noble qui imposait cela. Elle avait choisis ses chaînes, et elle les acceptait presque. Cependant, c'était plus facile à vivre qu'elle l'aurais cru, en grande partit parce que maintenant son fils avait un avenir. À Valdemar les enfants apprenait tous à lire, écrire et compter gratuitement, et un jour, elle aurait assez d'argent pour lui permettre de faire un vrai métier. Son fils n'aurais pas à vivre de la charité des autres comme elle l'avait du. Son fils n'aurais pas à vendre son corps, ou à vivre dans la rue. Il avait un toit sur le tête, il mangeait trois bon repas par jour, il avait des amis parmi les enfants des autres serviteur. Son fils était heureux, et tous cela valait plus que la liberté, plus que sa propre vie pour la jeune mère. Mais il y avait aussi Hilda, cette femme inspirait la loyauté chez ses gens, et même chez Soyara.
Par contre, elle avait été surprise quand Hilda lui avait dit de but en blanc la veille qu'elle allait apprendre à lire et à écrire. Soyara n'avait pas su que répondre, ce n'était pas la place d'une servante de perdre son temps ainsi. Mais Hilda avait eu réponse à tout, non seulement elle pouvait et le lui avait ordonné, mais elle voulait que quelqu'un lui fasse la lecture et ses yeux n'étaient plus aussi bon. Elle avait des projets pour sa plus récente servante etelle ne souffriraitpas d'avoir une illettré dans sa maison. À Valdemar tout le monde savait lire et écrire, elle devait donc apprendre.
Elle se rendait donc à la bibliothèque, où la vielle dame avait pris des arrangements pour que le bibliothécaire lui apprennes ses lettres. Elle entra doucement dans ce lieu étrange, emplis de livre au caractère mystérieux. Elle qui avait toujours vu ce genre d'endroit comme étrange et inaccessible, voilà qu'elle entrait dans l'entre de la bête pour ainsi dire. Surtout que justement, son professeur en était une. Elle l'avait bien aperçu de loin, mais jamais de près. Elle ne l'aurait avoué pour rien au monde, mais il lui faisait un peu peur.