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Jardin du Collegium des Mages - 1er jour 4eme décade d'été 1485
Quand on cherchait Jerem, il fallait d'abord commencer par la bibliothèque. Là-bas, il y avait de très bonnes chances de l'y trouver. S'il n'y était pas, alors c'est qu'il traînait vers le Collegium des mages, à essayer de voir des choses qu'ils ne voyait jamais, assis sur un banc à bouquiner.
Sauf qu'aujourd'hui, assis sur son banc favori, il ne lisait pas mais fouillait dans sa besace remplie de livre avec un air contrarié. Ah des livres, il y en avait une bonne petite dizaine dans son sac... mais pas celui qu'il voulait lire !
Ou l'avait-il vu pour la dernière fois ?
Il ne l'avait quand même pas perdu ?!
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Il y a des tentations parfois trop... tentantes ! Sou observe le livre tombé à terre. Ayant surement glissé d'un sac d'étudiant ou oublié par quelque distrait. Ce n'est pas un de ces lourds grimoires enluminés et précieux. Mais le titre a des intonations mystiques, voire magiques. La fillette sait bien qu'elle peut emprunter les livres qu'elle veut à la bibliothèque même si certains lui sont interdit. Mais Sou ne veut pas qu'on sache qu'elle s'interresse à la magie. Tout ce qui pourrait donner une indication sur ce qu'elle aimait, sur ce qu'elle était, devait être soigneusement dispensé, dissimulé ou modifié. Les secrets vous protègent. La protège. Mais en même temps elle ne fait que ramasser le livre pour aller le rendre à son propriétaire hein... Il allait s'abimer à rester ainsi dehors.
Sans une hésitation ou un regard la jeune page s'empare d'une main du livre perdu. Intriguée par le titre et après s'être assurée qu'il n'y avait personne alentour elle tourne quelques pages. Tout de suite des images et des diagrammes lui attire l'oeil. Mais elle ne comprend absolument pas ce qu'elle lit. Alors elle reprend depuis le début. Ce qui ne rend guère l'exercice plus facile. Sa science de la lecture est quasi neuve et elle n'a pas le vocabulaire nécéssaire d'un étudiant. Machinalement elle se remet en marche. Le contenu du livre lui échappe. Elle n'en est pas encore à se dire que c'est trop compliqué pour elle.
Mais en marchant et en lisant elle s'est rapprochée d'un autre etudiant assit sur un banc. Son instinct lui fait redresser la tête. En voyant l'adolescent, elle réprime fermement son réflexe de cacher le livre dans son dos. Au contraire elle repique le nez dedans pour faire 'genre je t'ai pas vu'. Ce qui ne l'empêche pas de ressentir ce petit frisson de 'et si... ça pouvait tourner mal' si familier.
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Un bruit, ténu, léger, alerta Jerem, mais il n'en montra rien. Seuls ses yeux fixes trahissait le fait qu'il ne fouillait plus dans sa besace.
Du coin de l’œil, il essaya de voir qui approchait. Il n'était pas un espion très doué, mais il s’entraînait. Quand on s'était fait ensorceler, on devenait un peu parano.
Il comprit vite que le nouvel arrivé était plus jeune que lui, alors il leva a tête pour m'observer sans plus de manière, d'autant qu'il avait le nez plongé dans... son livre ?!
"Hey vous!"
Son ton était un peu sec, mais Jerem vit tout de suite qu'il s'adressait à un subalterne. Un subalterne qui plus est avait son livre dans les mains.
"C'est mon livre que tu as là! Où l'a tu trouvé?"
Il n'accusa pas tout de suite la jeune fille, car cette petite silhouette avait l'air féminine, de vol. Qui que soit cette personne, elle ne méritait pas d'être accusé à tort.
Mais elle avait son livre !
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Sou soupire. Intérieurement. Et voilà ! Il fallait que pour une fois ou elle n'avait pas vraiment décidé de se laisser aller à ses instincts de voleuse et était prête à rendre le lire (une fois compulsé), le propriétaire lui tombe dessus. Elle a attiré l'attention ! Telle une tortue sa tête rentre dans ses épaules en ententant le ton sec du garçon. Le propriétaire à pas l'air jouasse. Forcément. Sou baisse le regard. Mal à l'aise. La peur de se faire renvoyer à cause de ses antécédents la frappe comme un boulet de canon. La faisant reculer un instant avant qu'elle ne se reprenne. Wylan saurait, Wylan la protégerait. Elle n'avait rien fait de mal ! Rien penser de mal non plus.
La fillette aurait du se sentir plus calme mais une fois passée la certitude qu'elle ne serait pas punie, elle passe en mode sauvageonne. Relevant deux yeux noirs qui fixent avec défi l'adolescent. Dans le même temps elle claque le livre en le refermant et le plaque sur sa maigre poitrine. Les bras bien croisés dessus pour qu'il ne puisse pas le lui arracher.
"Par terre !" Crache t'elle.
"Et d'abord qu'est-ce qui me prouve que c'est ton livre ? " Demande t'elle en plissant les yeux, suspicieuse, et sur un ton insolent.
"Et vu que je l'ai trouvé et qu'il m'intérresse, je vais le lire figure toi ! Et ensuite j'irais le donner à la bibliothèque qui retrouvera son propriétaire. Et si c'est toi, tu devrais être un peu plus soigneux !"
Sou reste prudemment hors de portée immédiate du jeune homme en face d'elle. Certains Bleus n'aiment pas du tout qu'on leur tienne tête. Il ne faudrait pas que celui-ci l'attrappe et la frappe.
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Alors là...
Jerem était un Prince. Même si son arrivée en tant que prince réfugié accepté en qualité de non-affilié avait pas mal rabaissé son orgueil , il avait l'habitude qu'on le traite avec un peu plus d"égard qu'un étudiant... classique dirons-nous.
D'une voix un peu plus traînante que d'habitude, et avec un accent Rethwellan plus prononcé - sa voix de Prince en fait - il répondit:
"Tu n'as qu'à regarder à l'intérieur. Mon nom doit être le dernier sur la liste d'emprunt"
C'était aussi simple que ça en fait. Et pour le coup, ça lui faisait même un peu de peine pour la gamine qui semblait s'accrocher à cette excuse pour garder ce livre dont le sujet l’intéressait.
En revanche, elle avait raison sur un point. Jerem n'était absolument pas soigneux. Quand on grandit entouré de gens dont la seule occupation est de ranger derrière vous, on apprend pas vraiment à prendre soin de ses affaires. Et ce n'était pas la première fois qu'il subissait les conséquences de ce travers.
Cependant, il s'approcha et tendit la main:
"Si le sujet t’intéresse, tu peux l'emprunter après moi. Mais je l'ai fait avant toi, et que je l'ai oublié derrière moi ne change rien. Pour te remercier, je peux te promettre de le lire avant tous les autres pour qu'il soit entre tes mains rapidement."
Il plisse soudain les yeux, et demande, maladroitement:
"Mais tu sais lire?"
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Inconsciemment Sou prend note du changement dans la modulation de la voix du jeune homme en face d'elle. Elle le prend comme s'i lui avait parlé de haut. Ce qui réveille ses réflexes de prolétaires pourrait-on dire. Elle même adopte alors l'accent rude et rapide des rues de Haven.
"Et comm' j'le conn'ait pas ton nom !" réplique la fillette alors qu'elle tourne la tête sur la droite en haussant le menton afin de le regarder du coin de l’œil. Façon "tu m'auras pas comme ça."
Sou fait autant de pas en arrière qu'il en fait en avant. Mais au fur et à mesure qu'il parle elle le trouve raisonnable. De plus la matière lui était pour l'instant inaccessible. Autant le lui rendre. Elle l'emprunterait dans hum... quelques années si l'envie lui en prenait encore. Ou pas.
Mais voilà soudain la jeune fille bouche bée. La dernière phrase la blesse profondément. Il est vrai qu'elle doit encore annoner certains mots et qu'elle n'est pas la fille la plus éduquée qui soit. Mais se voir ainsi rabaissée à ce qu'elle était encore il y a peu. Elle qui faisait tant d'effort. Les larmes lui montent un instant aux yeux. Une tristesse qu'elle chasse avec rage. Elle toise l'adolescent de ses yeux noirs où perlent pourtant des larmes.
"Toi ! T'sais grimper aux arbres ?" lance t'elle avec une hargne étouffée de sanglot.
Ce que ce faisant elle balance avec force le livre dans l'arbre le plus proche. Après un ou deux rebonds il se coince sur une branche. Ouvert en deux et à califourchon sur la dite branche à deux mètres du sol. Quelques pages apparaissent d'ors et déjà inévitablement froissées.
Après cet "exploit", la fillette ne fuit pas. Non elle est comme abasourdie de son geste. Sa colère est partie aussi vite qu'elle est venue. Ne reste que sa tristesse. Elle a abîmé un livre ! Hors se sont des choses précieuses. Sans compter la colère du garçon qui allait s'abattre sur elle d'un instant à l'autre. Elle n'ose même plus bouger en attendant un coup de poing ou de pied.
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Toutes ses saisons à Haven l'avait rendu presque bilingue, mais quand le valdemaran était parlé justement.
Il avait une connaissance très sommaire de l'argot, surtout celui des quartiers les plus mal famés de la capitale. On ne le parlait tout simplement pas chez les Non-Affiliés, car ceux qui y avaient gagnés leurs places grâce leur talent apprenaient vite à cacher les signes distinctifs de leurs origines.
Aussi, il eut du mal à comprendre la réponse de la jeune fille en face de lui, même s'il se doutait que ce n'était pas une remarque courtoise. Cela lui cloua le bec, pour la peine, et c"était quelque chose qui n'arrivait pas souvent.
"Je suis Jeremahiam Jadrevalyn." finit-il par répondre tout de même.
Pour la majorité des gens, ça suffisait. Pas sûr que ce soit le cas pour la gamine, alors il précisa:
"Le frère du roi de Rethwellan".
La jeune fille eut l'air de retrouver son calme, mais la voilà qui se vexait de sa remarque. Avec du recul, il comprit combien sa question a du paraître insultante. Il savait qu'il ne réfléchissait jamais assez avant de parler.
Du coup, il ne se vexa pas de la réaction de la gamine. Ca semblait une signature, chez elle, que d'attaquer, un peu comme un animal sauvage. Un peu comme Lince, son Lynx. Quoique, celui-ci ne faisait pas grand chose d'autre que dormir.
L'atterrissage du livre le fit même rire.
"Je suis désolé, d'accord? Je n'aurai pas du sous-entendre une telle chose? C'était une simple question. Mais je suis étranger, alors parfois, je manque de finesse dans ce que je dis"
Pieux mensonge... Même s'il était vrai qu'il avait un peu mal avec l'humour Valdemaran, s'il se donnait du mal, il pouvait se mettre au diapason.
"Et pour te répondre, oui, je sais grimper aux arbres."
Ca lui rappela sa folle soirée avec le jeune mage Dunwyd, à grimper sur les toits à la recherche du monstre qui avait effrayé tout Haven et qui n'était qu'un gros chat bizarre et affectueux.
Il s'approcha de l'arbre, agrippa la grosse branche la plus basse et se hissa sans difficulté dessus. Il se permit un air très satisfait de lui en regardant la jeune fille, puis récupéra le livre, le ferma avec précaution pour que ses pages se défroissent, et épousseta la couverture de l'ouvrage.
"Par contre je ne crois pas que le livres sachent voler"
Du coin de l'oeil, il perçut un mouvement. Il tourna la tête et vit un homme, un Mage manifestement, en pleine... transe ? Il sourit et se laissa retomber par terre. Pas sans douleur, mais il ne le montra pas. Il alla ranger le livre dans sa sacoche en promettant:
"Si tu me donnes ton nom, je l'écrirais à la suite du mien pour être sûr que ce soit toi qui l'ait. Comme une réservation. En attendant, j'irai bien jeter un oeil vers le mage que j'ai vu là-bas, tu veux venir?"
Sans l'attendre, il s'enfonça dans le bosquet d'arbre le plus discrètement possible.
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La jeune page ne semble pas plus impressionnée que cela devant Jeremahiam frère de roi. A entendre la majorité des bleus d'origines nobles ils sont tous fils/filles de... ou descendants de... Ils pavoisent sans que la jeune fille en fasse vraiment cas. Après tout le méprit marchait souvent dans les deux sens. Elle se sentait souvent plus méritante de travailler et de faire beaucoup d'effort dans ses études que ceux à on avait tout donné par le hasard de la naissance. Le bleu qu'elle avait en face d'elle était ouvert au moins ce qui lui assurait une certaine indulgence de la part de la gamine. Du moins jusqu'à sa "faute".
La colère retombe aussi vite qu'elle est venue. Remplacée par le sentiment qu'elle a mal agit (envers le livre pas le jeune homme). Mais la voilà soudain bouche bée devant le rire de Jerem. Ni méprisant, ni méchant. Simplement joyeux. Un rire qui réussit à la faire sourire. D'autant que ses excuses ont l'air sincères ce qui achève de la détendre.
Les yeux baissés, les mains dans le dos et le pied faisant des ronds dans la poussière Sou prend alors à son tour la parole d'une voix plus fluette que triste.
"Désolée. J'aurais pas du me fâcher non plus."
Sou est bien contente que finalement Jerem soit capable d'aller récupérer le livre sur sa branche. Ce qu'il fait sans démérité même au yeux de la grimpeuse qu'elle est.
"Par contre je ne crois pas que les livres sachent voler"
"Ça vaux peut-être mieux pour nous deux." dit-elle avec une grimace en guise de sourire. Avant de secouer la tête à sa proposition de mettre son nom à la suite du sien. Cela ne servirait à rien, elle est incapable d'en comprendre le sens.
Sourcils froncés la gamine observe l'adolescent tenter de se fondre dans son environnement pour aller espionner un mage. Mais pourquoi faire ? Quel intérêt ? La fillette suçote un ongle du pouce juste deux secondes avant d’emboîter le pas au garçon. Tout ça parce qu'elle était autant fascinée que terrifiée par les dons et la magie. Oui mais elle, c'était normal qu'elle harcèle Dunwyd pour en savoir plus. Mais lui ? Ce grand garçon ? Ba il était juste curieux. Ne se mêlant peut-être pas de ses affaires. Voilà qui le rendait curieusement bien plus sympathique à la gamine.
Elle se coula sans un bruit et sans difficultés particulières dans l'ombre de l'adolescent. Arrivée en vue du mage elle chercha un poste d'observation. Aussi agile et vive qu'un chat elle grimpa à un arbre. Par expérience la plupart des gens oublient de regarder plus haut que leur propre hauteur. Alongée de son long sur une branche dont on pourrait à première vue croire qu'elle ne pourrait pas supporter son poids, la fillette écarte quelques feuilles afin de mieux voir le mage de Hiam.
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La gamine ne montra aucun signe que son identité pouvait lui importer de quelques façons que ce fut. Jerem en fut pour ses frais, et ce ne fut pas agréable. Mais son petit numéro de jongleuse de livre chassa ce vilain sentiment de suffisance, et la suite posa les bases du début d'une forme d'entente entre eux.
Sou était si silencieuse qu'au début, Jerem pensa qu'elle ne l'avait pas suivi. C'est avec une certaine surprise qu'il la découvrit dans un arbre, avec un point de vue qu'il lui envia.
Il était bon grimpeur, mais il n'était pas aussi menu qu'elle pour espérer passer inaperçu. Enfin il se mentait. Avec un bon entrainement, il aurai pu, mais à ce niveau, la gamine semblait mieux avoir employé son temps que lui. Et vu son allure générale, elle ne semblait pas avoir acquis ses compétences par jeu. Jerem avait vu les bas quartiers de Haven, enfin les moins pires, et si son accent la désignait originaire de ces coins-là, il vaut mieux en effet qu'elle sût s'échapper rapidement.
Le mage était brun, et leur tournait le dos. Il était bien trop immobile pour n'être ici que pour flâner, du moins dans mes jardins du Collegium des Mages. Il l'espérait. Il sentait le petit picotement caractéristique en bas du dos de l'excitation. Il avait tellement envie de voir la magie à l'oeuvre, la vraie, pas celle qui jette de la poudre aux yeux aux profanes. Il voulait pas dessus tout comprendre.
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(http://www.valdemar.fr/forum/images/avatars/Valdemar/Adrien.png)
PNJ: Mage Adrien
Adrien était venu ici chercher la solitude afin de se concentrer. C'était assez facile, tant le mage avait peu de lien, même avec ses consœurs et frères. Il connaissait des gens mortifiés d'être choisis en dernier lors de création de groupe quelconque.
Pas lui.
Et ce n'était pas par timidité, car timide, il ne l'était pas du tout. Il n'avait pas non plus sa langue dans sa poche.
"Je vous entend. L'un d'entre vous est certes assez discret, il faut le reconnaître, mais je l'entend aussi. Qu'est-ce que vous faites ici ?"
Il n'avait pas parlé fort. Sa voix grave portait naturellement. Il ne s'était pas retourné, il n'en avait pas besoin. Et cela lui permit de cacher le mince sourire qui naquit sur ses lèvres.
"En dehors d'essayer de faire voler des livres, bien sûr. Ou de les faire pousser dans les arbres"
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Bien installée sur sa branche Sou ne doute pas un instant d'être hors de portée de détection du mage. D'autant qu'il leur tourne le dos. Alors quand il leurs démontre le contraire, la fillette sent soudain son cœur battre plus fort. Le visage congestionné, les muscles crispés, elle a bien du mal à avaler une goulée d'air. C'est exactement comme Antoine le disait. Les mages sont dangereux. Les mages sont capable de voir et de ressentir bien plus que les gens normaux. Et ça... ça c'est dangereux. Surtout dans son métier. Dunwyn était gentil, cela compensait sa magie. Et jeune aussi. Face à un adulte ce n'était pas la même gageure.
La suite tire à la page un couinement de souris, involontairement. Elle recule sur sa branche à se retrouver recroquevillée contre le tronc. C'est elle qui a fait voler le livre. Elle se sait fautive de l'acte. Et même si elle arrive à ne plus voir chaque adulte comme un tourmenteur potentiel, elle n'est jamais très assurée quand l'un d'entre eux sait qu'elle n'est pas aussi parfaitement innocente qu'elle voudrait le faire croire.
Sou jette un regard à Hiam, quêtant son aide. D'un mouvement souple elle saute tout à coup à terre. Elle estime que c'est au bleu de passer devant. Rejoindre le mage est son idée. Il n'y a pas loin à ce que pour sa part elle veuille s'enfuir. Mais elle reste. Forcée par un soupçon d'orgueil et de colère. Orgueil parce que quelqu'un a osé être plus fort qu'elle alors qu'elle se dissimulait. Et colère parce qu'elle détestait montrer sa peur. Celle-ci reste pourtant encore présente et elle regarde le jeune prince avec insistance pour qu'il s'avance le premier. Elle le suivra d'un pas. Les dents serrées et le regard farouche et sombre, l'attitude fermée.
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Quand la voix du mage retentit, Jerem ne pu s'empêcher de sursauter et de lancer un regard paniqué à Sou. Regard qu'elle lui rendit, visiblement aussi estomaquée que lui.
Ils étaient découverts !
Il pensait pourtant avoir été discret, mais leur interlocuteur était un Mage, alors allez savoir ce qu'il utilisait pour surveiller les alentours quand il s'adonnait à son Don.
Il vit Sou sauter sur le sol et se placer derrière lui, faisant de lui son protecteur. Cela flatta grandement Jerem, en tant qu'homme et en tant que Prince. Il se tint plus droit et releva le menton. Enfin il s'avança vers le mage et adopta un ton détaché :
"Nous faisions connaissance. Et vous, vous avez des yeux derrière la tête ?"
Il faisait le malin mais n'en menait pas bien large.
A raison.
C'était quand même lui qui venait de se faire pincer à espionner un inconnu.
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(http://www.valdemar.fr/forum/images/avatars/Valdemar/Adrien.png)
PNJ: Mage Adrien
Adrien finit par se retourner en répondant:
"Non, je n'ai pas d'yeux derrière la tête. La vue n'est pas le sens auquel je me fie le mieux."
Il pencha un peu la tête pour observer les deux jeunes gens, enfin surtout le garçon, puisque la jeune fille se cachait derrière lui. Elle avait manifestement peur, et ça, Adrien n'en avait pas l'habitude. Doté d'une silhouette maigrichonne, il n'était sauvé de l'insignifiance que par un visage expressif. Mais dans tous les cas, il n'était pas effrayant. A part dans le genre corbeau malingre, et encore...
Pourtant, il n'y avait pas que la gamine qui était effrayée, mais aussi le jeune homme, malgré le mal qu'il se donnait à vouloir montrer le contraire.
"Mais tu n'as pas répondu à ma question, ni toi."
Il regarda Sou dans les yeux, essayant de ne montrer aucune agressivité.
"En tout cas inutile d'avoir peur. Je suis juste surpris de trouver des étrangers au Collegium dans les Jardins, plus encore à m'épier. Je doute que vous me connaissiez donc je me présente, Adrien. A qui ais-je l'honneur ?"
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Regard sombre et farouche, mais peur au ventre la fillette toise le mage gringalet. Et elle ne détecte dans ses yeux, son regard ou son attitude ni fiel, ni agressivité. Pas de paroles mielleuses à souhait non plus, comme certains peuvent en avoir en croyant "savoir parler aux enfants". Seulement une franchise de bon aloi. Dans la rue elle n'aurait pas relâchée sa méfiance si vite. Mais la vie au palais était quand même plus douce et calme. L'homme avait peu de raison de les tromper.
La page prit une courte inspiration et se posta aux côtés de Hiam. Elle recolle une mèche de cheveux derrière son oreille sans cesser de l'observer. Mais signe qu'elle n'était pas encore complètement à l'aise elle se réfugia derrière son rôle de page et annonça d'une voix claire mais impersonnelle :
"Jeremahiam Jadrevalyn, prince de Rethwellan et Sou, page."
Sou laisse un instant de silence et ouvre la bouche pour la refermer. Un air de perplexité plaqué sur le visage. Elle s’apprêtait à répondre "Je l'ai suivit." mais elle trouvait que cela faisait "bébé". Un "rien de mal, on regardait juste" faisait suspect. Finalement elle opte pour une forme de vérité.
"Moi je vous étudie pour voir à quel point vous êtes dangereux, vous autres mages."
Dit-elle en plissant les yeux avec une lueur de défi.
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Jerem avait toujours trouvé qu'en règle général, les Mages avaient tendance à se la raconter.
Adrien était pourtant si banal qu'il se demanda si l'homme voyait sa surprise sur son visage.
Mais ce sentiment fut vite oublié quand Sou se chargea de le présenter, tout en noms et en titre. Lui qui avait été flatté jute avant par le rôle de protecteur qu'elle lui donnait, bien qu'il fut persuadé qu'elle n'en avait pas vraiment besoin, il se sentit plus encore mis en avant. Habitué à être traité en personne précieuse dans l'intimité de sa vie Rethwelannaise, il était en revanche souvent dans l'ombre dans la vie publique, éclipsé par ses aînés. Décidément, il aimait bien Sou. Car il apprenait enfin son nom et son poste officiel.
Il se permit un coup d'oeil vers elle, et un sourire:
"Enchanté Sou"
La réplique de la page lui tira un exclamation admirative. Elle n'y allait pas de main morte !
Il ne sut, en premier lieu, pas quoi rajouter à ça, car au fond, il partageait totalement sa curiosité sur la magie et ceux qui avaient le don de la pratiquer. Mais il n'avait pas envie non plus de rester stoïque et passer pour... pour il ne savait quoi, sauf qu'il ne voulait pas.
Il observa le mage, qui en effet ne faisait pas vraiment peur. Mais ça ne voulait rien dire. L'insignifiance, c'était un déguisement commode pour ne pas se faire remarquer. C'était probablement ainsi que le Mage qui l'avait envoûté l'avait approché d'ailleurs. Il était peut-être jeune à l'époque, et naïf, mais il n'avait rien vu venir.
"Je suis curieux. Un vilain défaut."
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(http://www.valdemar.fr/forum/images/avatars/Valdemar/Adrien.png)
PNJ: Mage Adrien
L'attitude et la réponse de la gamine couplées au comportement un peu grotesque du jeune prince provoqua chez Adrien quelque chose qui ne lui arrivait pas si souvent. L’hilarité.
Il éclata franchement de rire, un rire grave et profond.
"Dangereux, moi ? Ce serait une première !"
Adrien n'était pas un Mage destiné à devenir très puissant. Compagnon, il le resterai à priori toute sa vie, et même si cela lui avait pris quelques années à l'accepter, il le vivait à présent assez bien. De fait, s'il ne faisait pas peur, il n'impressionnait pas non plus, sauf ses pairs quand il s'agissait d'utiliser son Don.
Son rire fut court, il ne voulait pas donner l'impression de se moquer.
Il étudia avec attention ses deux interlocuteurs. S'ils le voyaient tous deux d'un oeil inquiet, il y avait forcément une raison. C'était ça qui le poussa à continuer:
"Jusqu'à preuve du contraire, ce n'est pas moi qui espionne les autres avec un air méfiant. S'il fallait choisir lequel serait le plus douteux de nous trois, ce ne serait pas moi. Je n'ai rien contre la curiosité..."
Il posa un regard perçant sur le jeune Prince, puis enfin sur la Page.
"En revanche, l'hostilité me dérange plus, surtout quand elle n'a pas lieu d'être. Jeune fille, vous m'avez tout l'air de confondre la caste et la personne, et je vous assure que vous avez devant vous probablement un des Mages les moins représentatifs de son Cercle !"
Il s'assit en tailleur à même le sol, les invitant à faire de même s'ils le souhaitaient.
"Sans vouloir faire de la psychologie de comptoir, je dirai que l'un comme l'autre n'avait pas eu de belles expériences avec la magie si vous l'abordez avec autant de crainte, voire... d'agressivité. Je ne suis pas au fait des mœurs des Mages de Rethwellan, et je le regrette, car j'adorerai m'y rendre et étudier ce que vous appeler le Don de la Terre"
Il fit un geste du menton vers Jeremahiam, puis se tourna vers Sou, et pesa ses mots avant de lui dire :
"Par contre, la Magie n'est pas censée servir à... faire du mal à Haven. Alors si tu as été témoin - ou victime - de quelque chose, sache que le Collegium ne tolère pas cela."
Il ne l'obligeait pas à parler, et puis, il pouvait tout à fait faire fausse route. Mais on nourrit rarement de tels préjugés si jeune sans aucune raison, du moins dans le cas de Sou. Le Prince, lui, était assez grand pour qu'on lui ai fourré le crâne d'inepties.
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Sou relève les yeux sur Hiam au moment où le jeune homme se dit enchanté. Son sourire semble si sincère qu'elle le lui rend sans réfléchir. Avant de se reporter sur le mage qui rit brièvement. La fillette en fronce les sourcils de mécontentement. Et elle n'est pas vraiment d'accord avec ses paroles. Oui ils l'espionnaient mais lui aussi l'avait fait d'une certaine manière puisqu'il savait pour le livre. Bien des adultes ça d’oublier leurs propres manquements quand ils fallait donner la leçon à quelqu'un. Ce qui ne rend pas là fillette très ouverte à la discussion.
La jeune page observe le garçon. Parfois les adultes ont aussi de bonnes intuitions. Pourquoi ce jeune homme aurait-il peur de la magie lui aussi ? Il avait du vivre protégé toute sa vie. Des gens avaient du être chargé toute sa vie de l’empêcher de se faire mal ou qu'on lui fasse du mal. Alors pourquoi ?
Adrien s'assoit en face d'eux et Sou ne peut s’empêcher d’avoir un nouveau mouvement de recul. C'est un geste qui lui rappelle étrangement celui de Wylan un petit matin, avec cette même sollicitude qui l'avait touchée. Elle aimerait rester assez en colère, sur ses gardes pourtant l’écho grignote sa résolution.
Pourtant Sou serre les dents. Elle observe Hiam et Adrien avec un mélange d'inquiétude et de résignation. Elle aime bien Hiam et malgré tout Adrien est gentil. Mais quand elle aura ouvert la bouche elle risque fort de baisser dans leur estime. C’était plus facile quand les gens étaient méchants avec elle. Au moins elle savait que sa colère ou ses pleurs étaient légitimes. Elle pouvait les détester de tout son soul et s'ils ne l’aimaient pas en retour ce n’était pas grave.
Elle recule d'un autre pas, les mains dans le dos. Elle pouvait se taire. Elle pouvait partir elle était libre après tout. Et si le mage Adrien se plaignait de son comportement la gouvernante savait ce qu'il en était de sa situation. Ce serait plus facile de s'expliquer avec elle.
Pourtant elle commence à parler lentement, fixant un point bien au dessus du mage à terre.
« Les gens… Il y a des gens à Haven… On m'a apprit à me méfier des mages parce que…- Sou soupire et après avoir avalé sa salive reprend. – Si vous êtes capable d’entendre un livre voler ou m'entendre marcher alors oui vous êtes dangereux. Parce que vous seriez capable d'entendre une conversation secrète, de découvrir si des gens se trouvent ou non dans une pièce, de repérer un voleur ou un suiveur… - Elle sourit ironique – Il y a des gens qui paieraient cher pour que vous les protégiez. Et ça c'est seulement ce que j’ai constaté maintenant de vos pouvoirs. »
Sou sait très bien que les gens dont elle parle sont malhonnêtes et que c'est exactement le genre de ‘’mal’’ dont certains attendent qu'on les protège justement. Ses yeux passent du jeune homme au mage alors qu'elle mordille sa lèvre. Elle termine presque fataliste.
« Il y a six mois encore j'étais parmi ces gens qui n'aiment pas qu'on mettent leur nez dans leurs vilaines affaires. »
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Oui, c'est bien une espèce d'amitié qui commence à naître entre Jerem et Sou, le début, les prémices. Pourtant ils doivent avoir une sacré différence d'âge. Mais en benjamin de sa fratrie, Jeremahiam n'a jamais eu de plus petit à gérer. Et encore moins une fille. Ca change. En bien.
Le mage Adrien a l'air assez perspicace, ce qui n'arrange pas vraiment le Prince. Néanmoins il s'assoit. L'homme a l'air tout à fait ouvert à la discussion, autant en profiter. Quand celui-ci évoque le Don de la Terre, Jerem déglutit. Il répond précautionneusement mais un peu sèchement :
"Le Don de la Terre ? Je ne crois pas que ca existe à Valdemar, non? Pourquoi ça vous intéresse ?"
En fait, lui aussi aimerait désespérément avoir des réponses à ce sujet. Il sait qu'il possède ce Don, mais il n'a jamais été formé à l'utiliser. Ces derniers temps, il prend un peu peur à cause de ça. Vue de l'esprit ou non, il a l'impression que cela l'envahit. Et il ne sait pas à qui en parler. Ses frères ainés l'ont aussi, mais il refuse de les avertir sous peine d'être rapatrié fissa dans son pays. Il sait que les Héraut ont quelques personnes spécialisées dans la formation des Dons divers et variés, mais pour ça, il faudrait qu'il en parle à Alemdar. Et il a horreur de le déranger. Il a bien mieux à faire, non ?
Il ne parle pas de sa propre mauvaise expérience. Ce n'est pas quelque chose qui se sait, ailleurs que dans l’entourage très proche du gouvernent Valdemaran. Jerem a plus ou moins l'interdiction d'ébruiter dans quel état sont arrivés deux des fils de feu Gedric de Rethwellan. Il n'a même pas besoin qu'on le lui dise d'ailleurs, il n'irait pas s'en vanter. Et si Adrien n'est pas au courant, c'est qu'il n'a pas à l'être.
Sou par contre a aussi clairement quelque chose à cacher, qu'elle semble prête à confier, à sa manière. Le langage de son corps est plutôt parlant, mais malgré ses gestes, elle se met à parler. Et avoue, confirmant les soupçons de Jerem, qu'elle vient d'un milieu où la méfiance est une seconde nature si on veut tout simplement survivre. Jerem n'est pas naturellement empathique, mais Sou, si sauvage, si chétive, cela lui fait de la peine de l'imaginer dans des endroits pareils. Il tapote la sol à ses côtés pour lui proposer de s’asseoir aussi.
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(http://www.valdemar.fr/forum/images/avatars/Valdemar/Adrien.png)
PNJ: Mage Adrien
Le jeune Prince est peut-être méfiant, mais il s'assoit sans trop se faire prier. La gamine, en revanche, refuse de baisser trop la garde.
Adrien retient un soupir. Il n'est pas la personne la plus douée avec les enfants...
Jeremahiam se montre un peu vif quand le mage évoque le Don de la Terre. Orgueil national, secret d'état ou autre chose ? Difficile de le savoir pour le moment. Il le respecte. Lui non plus ne va pas révéler ce qu'il sait faire. Mais cela vaut quand même la peine de creuser.
"Oh je pense que ce Don a du être un peu répandu ici depuis trois générations."
En tout cas, lui a toujours pensé que c'était pour cette raison qu'il possédait son propre Don. Son arrière-arrière grand père était Rethwellan, arrivé dans le pays dans la suite du Prince Daren. Sa capacité à sentir les nodes et savoir qui s'en nourrit lui semble venir d'une dilution de ce Don. Enfin, c'est une hypothèse. Dont il aimerait discuter avec un Rethwellan, et la famille royale de ce pays possède notoirement le Don de la terre. Le Prince Jeremahiam est donc une rencontre intéressante.
"Les frontières ne sont que des lignes sur une carte pour moi. Je crois qu'il y a du bon à apprendre de partout, et je suis un esprit plutôt ouvert. Si vous êtes curieux, je pense que vous pouvez comprendre."
L'histoire de Sou semble plus complexe que celle d'un Prince qui cherche à protéger de faux secrets d'état. Il a vu juste. Cette enfant - car elle n'est encore qu'une enfant - a vu des choses sordides. Cependant, ce n'est pas une raison valable, à ses yeux, pour trop la ménager. Il croise les bras et l'observe avant de répondre, un léger sourire aux lèvres:
"Ne t'es-tu jamais dit que si tu ne voulais pas que je t'entende, il fallait juste êtes plus discrète encore ? Ce n'est pas à moi de m’aligner à tes désirs. Et je pense que c'est une leçon qu'on a du t'apprendre."
Sa réponse semble un peu rude, même à ses propres oreilles. Mais elle a du entendre, voir, et subir bien pire que sa leçon de vie.
"Tu sembles impressionnée mais je peux t'assurer que je ne suis pas un mage très puissant. Quant à mettre mon Don au service de personnes qui s'en serviraient pour des... vilaines affaires comme tu dis, je suis protégé par une chose qu'on nous enseigne ici. L'éthique."
Adrien passe une main sur sa nuque un peu douloureuse et la fait craquer d'un mouvement sec.
"Tu es Page ici maintenant, c'est quelque chose qu'on t'apprendra. Valdemar n'est pas parfait, mais en terme de formation des jeunes esprits, je crois que le pays se débrouille plutôt bien."
La gamine doit avoir, entre les murs d'un des Collegium ou du Palais, un protecteur. On ne sort des gosses des bas quartiers que pour les protéger en général, surtout en leur proposant un poste de Page.
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Sou raide et droite comme un i se garde bien de croiser le regard du mage ou de Hiam. Mais elle perçoit du coin de l’œil l'appel du jeune prince l'incitant à s’asseoir à ses côtés. Quelques mois auparavant elle l'aurait dédaigné, aurait tourné les talons et laisser-là homme et garçon. Il reste une pointe de colère en elle. Une pointe qui lui fait froncer les sourcils quand il est question d'être discrète. Que savait donc ce mage sur ce qu'était la réelle discrétion ? De celle dont dépend peut-être votre vie ou votre liberté. Rien. Alors quelle plie les genoux pour venir aux côtés de Jeremahiam elle enferme sa colère tout au fond d'elle et souffle.
"Je ne suis plus sensée être discrète. Je ne suis plus une souris ou un nuage de fumée. Je suis sensée être aussi bruyante que les autres de mon âge. Je suis sensée me faire des amis et me disputer avec certains. Je suis sensée faire des bêtises comme aller dans des lieux pas vraiment autorisés ou espionner des gens quand l'envie m'en prend."
Puis Sou hausse les épaules. Question éthique oui, certains essayaient de les lui inculquer. Les leçons de Wylan étant celles qui avaient le plus d'impact sur sa toute jeune conscience. Ce n'était pas pour cela qu'elle se leurrait. Il n'y avait que les Hérauts pour être blanc et encore ! Elle en avait trop entendu pour les croire vraiment tous incorruptibles.
"A oui ?! Et les mages de sang ? Ou les mages qui utilisent leurs pouvoirs à mauvais escient ? Vous allez pas me faire croire à moi qu'ils n'existent pas. Vous n'en êtes peut-être pas un mais ils agissent dans votre ombre. On raconte que certains proviennent même parfois de ce collégium."
La page regarde Hiam et hausse de nouveau les épaules. A son intention cette fois.
"Même ici il y a des gens qui peuvent être mauvais en dedans."
Mais un dernier sourire indique qu'elle ne pense pas que le prince en fasse partie. C'est plutôt un avertissement pour qu'il fasse attention.
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De son enfance surprotégée avec sa mère et ses dames de compagnie, se complaisant dans les récits de Bardes sur les amours courtois, Jerem avait gardé un certain temps une naïveté et une candeur qui prêtait à rire. Grandir avec des Bleus avait dessillé ses yeux, et s'il mit un peu de temps à comprendre ce que disait Adrien, il finit par saisir.
"Ah. Je vois."
Et oui, mieux valait tard que jamais se rendre compte qu'il n'était pas une divine exception en Valdemar, et que souvent les Dons voyageaient de manières fort peur conventionnelle.
La curiosité ? Le mage tape juste. Finalement, ce jeu de pistage un peu puéril se révélerait-il être une bonne rencontre ?
"Je ne serai pas d'une grande aide, je n'ai que de maigres connaissances théoriques appris par mes précepteurs. Mais je serai ravi d'en parler. Vous semblez certain qu'on trouve le Don ici, vous savez peut-être où chercher ?"
Il aimait bien l'idée de rencontrer des gens d'un cercle totalement extérieur au sien pouvant le renseigner.
Sou, elle, ne manquait vraiment pas d'aplomb pour répondre à Adrien avec une sacré morgue. C'est sur, ce n'était jamais agréable de recevoir une espèce de leçon, mais la jeune page n'était, de toute évidence, pas du genre à passer la moindre erreur à son interlocuteur, surtout quand elle était en position de faiblesse. Il y avait beaucoup à lire entre les lignes de son discours.
Mais quand elle le mit en garde lui, il se raidit et ne pu s'empêcher de lâcher:
"Tu penses que je l'ignore? Ce n'est pas parce que je suis un Prince que je ne sais rien de la vie."
Sa réponse est un peu trop sèche, même pour lui. Il apprécie Sou, mais se faire délivrer une tel avertissement par une gamine plus jeune que lui, sachant ce qu'il a traversé... ça passe mal. Elle n'a pas le monopole des mauvaises rencontres. Et la réaction de Jerem devrait le lui faire comprendre.
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(http://www.valdemar.fr/forum/images/avatars/Valdemar/Adrien.png)
PNJ: Mage Adrien
"Je connais un jeune Mage. Andod. Pour le reste, je vais bientôt voyager, je ferai probablement de rencontres intéressantes. C'est même le but du voyage."
Adrien le dissimule, mais la réponse véhémente de la jeune Page l'amuse, et l'attendrit aussi un peu, lui qui se montre habituellement peu sensible aux états d'âmes, ceux d'autrui comme les siens.
"Tu sembles bien chapitrée sur ce que l'on attend d'un fille de ton âge. Qui t"a présenté ça ainsi ? Qui donc essaye de te convaincre que tu n'es plus celle que tu as été toute ta courte vie, que tu devrais y renoncer ? L’individualité, c'est une richesse."
Adrien espère qu'elle comprend. Il a longtemps souffert de ne pas rentrer dans le rang, même dans un Collegium rassemblant tant de personnes dissemblables.
"Loin de moi l'idée de te faire croire que le mal n'existe pas dans nos rangs. Je sais très bien jusqu'à quelles extrémités peuvent aller... certains des miens, par goût du pouvoir, ou simple machiavélisme. Je ne suis pas naïf non plus. Je te dis juste que le Collegium est sencé instaurer des gardes fou contre ces tentations, mais il n'est pas omnipotent. Si ton passe-temps est de traquer la méchanceté et la cruauté, je te conseille le Palais comme terrain de chasse, même si je pense que je ne t'apprends rien vu ton travail."
Il constate avec amusement le réaction vive de Jeremahiam face au conseil de Sou. Elle est peut-être tristement lucide sur les cruautés de la vie, elle reste une gamine avec une bouille d'ange en train de partager sa sagesse de rue avec un Prince. Qui a du avoir sa part de complot vu son titre.
Il se lève d'un geste souple et déplie son grand corps maigre.
"En attendant, ce n'est pas le mal qui me ronge de l’intérieur, mais la faim, je vais donc devoir vous laisser. Prince Jeremahiam, ce fut un plaisir de vous rencontrer, et si vous avez d'autres question à l'avenir, venez me voir directement, ce sera sans doute plus efficace que l’espionnage."
Il se montre volontairement quelque peu flagorneur. Il donne peut-être de grandes leçons d'éthique, il ne reste pas moins parfaitement conscient qu'en tant que Mage, avoir ses entrées dans une cour Étrangère est une belle opportunité.
"Quant à toi, Sou, je suis heureux de t'avoir rencontré aussi. Tu es différente des gamines de ton âge, N'essaye pas de changer."
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Sou note pour elle-même le nom du mage connu d'Adrien même s'il ne s'adresse pas à elle. On ne sait jamais ce qui pourra servir.
Puis alors qu'il se tourne vers elle pour lui parler d'elle-même et de son "individualité" la fillette reste sans voix. Cherchant qui pouvait lui avoir demander ça. La réponse évidente était Wylan. Mais ce n'était pas vrai. Il lui demandait juste de mieux réfléchir à ses actions et à leurs conséquences. Les autres enfants ? Les adultes autours d'elle ? Sou cherche désespérément d'où lui vient cette idée. Son visage se plisse de concentration rentrée et de stupeur. C'était peut-être elle-même qui l'avait décidé au final. Voulant à toute force devenir une enfant "normale". Pour ne pas ressembler à un coucou que l'on voudrait jeter hors du nid. La fillette attrappe une mèche brune et la machouille distraitement. Cette question la préoccupe même bien plus que le mal qui courre les rues des villes et les couloirs des palais. Ça elle pouvait y faire face, elle avait toujours tout fait pour.
Elle relève les yeux vers le grand mage alors qu'il se relève et leur fait ses adieux. Elle hoche la tête distraitement à son encouragement. Ça ressemble même à un compliment d'ailleurs. Mais c'est aussi presque un gouffre. *Qui je suis ? Qui est-ce que je suis ? Différente. C'est bien ? Vraiment ?*
La fillette laisse Hiam faire ses propres aux revoir avant de se tourner vers lui. Elle avait acceuillit sa réponse sèche d'un simple hochement grave de tête. Il vallait mieux s'occuper des problèmes des autres que de continuer à se torturer la tête, non ? Et puisque certaines questions et réponses avait éveillé son intérêt elle demande du bout des lèvres.
"Hiam. C'est quoi la magie de la Terre ? Et pourquoi tu as peur de la magie ? On t'a fait du mal avec ?"
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Il ne le dit pas, mais Jerem préfère qu'on s'adresse à lui en Prince qu'en jeune garçon indiscret. Il prend un air de circonstance, et fait un geste de tête poli au Mage qui s'éloigne.
Il est satisfait, mine de rien, d'avoir fait cette rencontre. Il a beau être érudit et terre-à-terre, pour lui, il n'y a pas de hasard.
Sou ne semble pas prendre ombrage de la façon dont il l'a rabrouée. Tant mieux, il n'a aucune envie de se brouiller avec elle. Mais elle pose des questions bien trop indiscrètes. Soit il élude, soit il ment. Et comme éviter de répondre serait prit pour un aveu, il répond :
"Non on ne m'a pas fait de mal".
Et finalement, est-ce bien un mensonge ? Il n'a physiquement pas souffert, et n'a fait de mal à personne non plus. Il était juste une marionnette vide.
"J'en ai peur pour les mêmes raisons que toi. Ca peut être dangereux, et imprévisible. Et ca peut monter à la tête. Mais la magie de la Terre, on appelle ça le Don de la Terre. C'est quelque chose qu'on trouve dans les familles royales de mon pays surtout."
Ca, ce n'était pas un secret.
"C'est difficile à décrire".
Et comment, c'était même le coeur de son problème !
"C'est une façon d'être en... harmonie avec la terre. Plus celle dont tu viens d'ailleurs. Tu... "sens" quand il y a un problème."
Comment exploiter ceci ou agir, en revanche, il n'en savait fichtre rien.
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Sou n'a aucun raison de penser que le garçon lui ment ou élude autant que possible sa question et considère donc le sujet clos. Sans la présence de l'adulte la fillette se détend considérablement posant ses mains sur l'herbe dans son dos, étendant ses jambes et levant même son minois vers les rayons du soleil.
"Oui ça fait peur. Mais parfois je voudrais avoir des pouvoirs magiques. Lancer des flammes ou faire voler des objets par exemple. Dunwyd dit que c'est pas si facile. Mais avec de la magie, c'est Antoine qui aurait peur de moi."
La jeune page observe Hiam un instant en réfléchissant.
"Dans les familles royales de ton pays ? Ça veut dire que toi tu as cette magie ? Mais si des gens de ta famille connaissent ce don pourquoi tu leur demandes pas à eux, plutôt qu'à un mage étranger ? Tu devrais demander à ton frère de t'envoyer un professeur si le Collégium ne peut pas t'en fournir un. "
Immobile Sou essaye d'imaginer ce que c'était de "sentir la terre". Mais elle n'y arrive pas vraiment. Elle aussi pouvait sentir quand il y avait un problème mais c'était différent. Cela l'a fait d'ailleurs ricaner.
"Moi il m'arrivait de sentir quand Antoine allait me filer une rouste ou quand un chien était dans le coin près à me sauter dessus. Mais j'imagine que de la terre peut pas faire comme si elle allait te frapper. Ou est-ce que c'est comme quand tu sens que tu vas tomber malade ?"
La page ramène ses mains entre ses jambes en caressant l'herbe. Les brins verts se plient sous ses doigts pour mieux se redresser ensuite.
"C'est bizarre quand même. Je n'aurais jamais cru que la terre pouvait... pas parler mais... Tu crois que ça lui fait mal quand on creuse des trous ou qu'on lui met plein de maison au même endroit. T'imagines le poids que ça doit faire tout Haven !"
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"Dunwyd? Je l'ai déjà rencontré, c'est un ami à toi? Il m'a parut très sympathique."
Il n'avait pas revu le jeune mage depuis leurs course en ville et l'adoption de Lince.
"Oui, je possède ce Don."
C'était inutile de le cacher alors qu'il venait de lui dire qu'on le trouvait dans la famille royale de Rethwellan.
"Tout comme mes frères, et mes aïeuls. Mais qu'est-ce qui te fait penser que j'ai besoin d'aide?! J'ai jamais dit ça."
Il repassa la conversation dans sa tête, et non, il ne l'avait pas dit. Sur la défensive, il observa Sou. Du haut de ses dix ans, elle était plutôt fine d'esprit. Mais ses questions suivantes étaient assez naïves.
"La terre ne souffre pas de notre poids, mais c'est elle qui abrite la magie. Et la magie dirige tellement de chose dans notre monde... C'est assez simple de tout faire détraquer. Et pas agréable de le sentir."
S'il n'avait aucun souvenir de sa possession, il se souvenait en revanche de l'état nauséeux qui l'avait étreint avant qu'il n'apprenne à se protéger de son propre Don, alors que Rethwellan était sous le contrôle de son oncle.
Il essaya de changer de sujet.
"C'est qui Antoine ? Il n'a pas l'air commode."
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Concernant Dunwyd, la jeune page hausse une épaule et réplique sur un ton joyeux et léger.
"Je crois qu'il me considère comme une peste. Mais je l'aime bien."
Que le jeune prince le trouve sympathique offrait au jeune mage une espèce de caution de moralité en plus. Enfin peut-être. En tout cas tous les deux avaient réussit le tour de force de la sortir de son mutisme habituel. Alors que ce n'était pas très bien parti au départ.
Haha ! Elle avait vu juste concernant son Don. Enfin son don magique. Parce qu'elle n'oubliait pas que Fiersaule lui avait dit que tout le monde était doué pour quelque chose, même ordinaire. Elle s'étonne tout de même de sa question et fait une moue entre ironie et suspicion. Sa réaction était un aveu à ses yeux.
"Tu espionnes des mages ! Quand on fait ça c'est qu'on cherche quelque chose. Adrien a été le premier à en parler mais toi tu n'as pas fait dévier la conversation, à la fin c'est même toi qui était demandeur d'information. C'est pas difficile de deviner. Ça ne me dit pas pourquoi tu te caches pour le faire par contre."
Il ne fallait pas croire que parce que Sou était troublé par sa propre discussion, elle n'en avait pas moins suivit celle concernant Jeremahiam.
Sou tente de comprendre le raisonnement du garçon concernant la terre et la magie mais n'est pas sure de tout comprendre. Dans son esprit ça ressemble un peu à Terre=magie. Si magie pas bonne = terre malade. Hiam capable de sentir terre = Hiam capable de sentir magie ?
"Je ne comprends pas. En quoi la magie dirige tout ? Tout le monde serait mage sinon."
Demande t'elle sans se rendre compte qu'elle déforme les propos de son ami.
Quelques brins d'herbe finissent arrachés sous les doigts de la gamine qui garde pourtant un air détaché. Elle en avait déjà tant dis sur son passé, que quelques détails de ne changeront plus grand chose.
"C'est soit-disant mon père mais c'est parce que personne peut en être sûr. Il est en prison avec sa bande. Mais moi je suis trop jeune alors Wylan m'a amenée ici. Et Antoine c'est... Il est pas si méchant, il est juste..."
Elle grimace alors qu'elle peine à trouver une qualité ou une circonstance atténuante à celui qui reste malgré tout son père.
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Au temps pour la discrétion, Sou avait percé à jour Jerem avec une facilité insultante.
Il écarquilla les yeux quand elle lui balança son analyse et il plissa les yeux.
"Tu as des secrets n'est-ce pas ? Moi aussi."
Il n'en dirai pas plus. Il avait beaucoup de sympathie pour la jeune fille, mais vu sa facilité à lire entre les lignes et son poste qui devait l'emmener partout, il n'avait pas envie de prendre le risque que cela s'ébruite.
Mais parler de ce qu'il savait de la magie ne le gênait pas en revanche.
"La magie est partout, mais elle est... sauvage ? Les mages peuvent la discipliner et la plier à leur désir selon leurs niveaux. Toi et moi non par contre. Mais on peut parfaitement en faire les frais..."
Mais subir la violence d'un autre, pas besoin de magie pour ça, comme le lui prouva Sou avec le témoignage de sa jeunesse.
"Comment on peut pas en être sûr ? Ah. Aaah, d'accord."
Cette idée le rendait mal à l'aise. Elevé entouré de bardes et ménestrels chantant l'amour, le vrai, fidèle et romantique, le contraire lui semblait choquant. Pourtant, il admirait son frère qui était le fruit d'une relation hors mariage.
"Tu lui ressembles ?"
Lui, comme ses frère, était le portait de son père.
"Tu as failli faire de la prison ? A ton âge ?! Et c'est qui Wylan ?"
Il ignorait, bien entendu, que son cher frère partageait un Lien pour la Vie avec un autre Héraut. Il ne connaissait même pas l'homme en question.
-
Puisqu'il est question de secret Sou ferme la bouche, engrange l'information et décide de ne plus gêner le jeune homme avec ça. Les secrets relevaient presque d'une forme de sacré pour elle. Il y avait eu les secrets d'Antoine mais ils avaient été révélés alors elle ne s'y sentait plus tenue. Mais il y avait maintenant le secret de Wylan et de ses propres activités d'informatrice pour lui.
En soi la magie et les dons étaient une autre forme de secret. Mais ceux-là, puisque certains les avaient découverts et en parlaient il n'y avait pas de raison pour qu'elle-même ne puisse pas en faire de même.
"A oui je comprends mieux. C'est encore une histoire de talent et de don. - Sou mordille l'ongle de son pouce. - Alors faut trouver des idées pour éviter qu'on s'attaque à nous avec ça pour éviter les frais. Si je veux je peux m'éviter une baffe en étant rapide. Peut-être qu'on peut éviter une baffe magique en faisant un truc non-magique."
La page rigole un peu à son idée de baffe magique. N’empêche, il devait bien y avoir des gens qui ayant réfléchit à ce type de protection par le passé. Le tout c'était de trouver sans avoir à ré-inventer l'eau chaude à chaque fois.
La conversation dévie sur Antoine et compagnie. Sou fronce un instant le nez sans comprendre à qui elle est sensé ressembler avant que cela lui saute aux yeux. Elle prend le temps de se remémorer les traits de son père putatif, tirant sur une mèche de ses propres cheveux et l'observant.
"Heu... Je suis plus foncée que lui. Et heu... il a des yeux tout petits et bleus. Et heu... En fait non pas vraiment. Mais pour lui je ne crois pas que se soit important. Tant que je lui ramenait de l'argent. - La fillette secoue la tête à la mention de la prison, non sans un petit frisson de dégoût rétrospectif. - Ils auraient finit par me renvoyer chez maman, j'en suis sure maintenant. Mais on m'a dit que oui. Pour me faire peur je crois. Et Wylan c'est un héraut. Il a eu pitié de moi je pense."
Et il y avait de quoi faire pitié, fillette au milieu de ces hommes durs et sans pitié qui gravitait autours d'Antoine.
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Fort heureusement, Sou sembla totalement respecter son souhait. Jerem en fut rassuré. Il n'avait aucune envie de batailler.
A Petras, son entourage avait tendance à penser que tout ce qu'il faisait et pensait devait être public, parce qu'il était un personnage public.
La curiosité de la jeune page, cependant, et heureusement, ne se limitait pas aux autres, mais à à peu près tout. Il écouta son opinion et surtout ses idées avec intérêt.
"C'est une bonne idée. Pour les attaques mentale,il existe les boucliers, mais pour le reste, à part avoir son propre mage avec soi constamment... C'est un sujet à évoquer avec les Non-Affiliés ingénieurs, car si ils y en a qui ne manquent pas d'idées, c'est bien eux."
Franchement, c'était même une sacré bonne idée. Pourquoi se résigner à devoir subir si on pouvait se protéger ?
Même si Sou avait appris parfaitement à se protéger des attaques plus physique. La jeunesse qu'elle dépeignait horrifiait le jeune Prince.
"Alors ce Héraut a eu une bonne idée de te sortir de là. On ne devrait pas subir ça à ton âge. A aucun d'ailleurs."
Sa réflexion était plutôt classique mais non moins vraie. Jerem avait vraiment de la peine pour toutes les Sou du royaume de Valdemar, et de Rethwellan, car la misère n'était pas propre à son pays d'adoption.
Il se lèva et s’épousseta consciencieusement.
"Je vais devoir rentrer, tout prince que je sois, j'ai des corvées."
Il grimaça.
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Sou note soigneusement la référence aux ingénieurs. De manière générale elle ne s'intéressait pas aux bleus, à tous types d'étudiants d'ailleurs. Et encore moins aux adultes. Elle n'interrogeait que ceux qui, par hasard le plus souvent ou par habitude lui parlait et semblait prendre garde à elle.
Quand à sa "jeunesse d'avant", Sou hausse les épaules, fataliste. Ne se faisant aucune illusion sur la vie. Pour une Sou sauvée combien d'autres restaient sur le bord de la route ? Beaucoup. Beaucoup plus que ce que pouvait accueillir le palais. Elle mesurait sa chance et savait qu'il lui fallait en profiter au maximum, voilà tout.
Sou se redresse sur ses pieds à la suite du jeune prince. Elle en fait ostensiblement le tour, rectifiant ici ou là, la mise ou chassant un brin d'herbe accroché.
"Moi aussi. Tu sais que tu as laissé ton sac et tes livres sur le banc. J'espère pour toi que personne ne les aura pensé perdus et prit."
Mains dans le dos et regard malicieux la fillette observe le jeune garçon. Elle appréciait assez Hiam et espérait qu'en se recroisant dans les couloirs il ne fasse pas celui qui ne la connaît pas. Sur un dernier "à bientôt", elle se détourne et repart vers ses propres tâches.